Réprimer, discipliner ou médicaliser ?
L'armée française face aux maladies vénériennes en Allemagne du Sud (1945-1947)
p. 337-356
Résumés
Au printemps 1945, la rapide augmentation des cas de syphilis, blennorragies et chancres dans les rangs de la Première armée française, lors de la phase d’invasion puis d’occupation, témoigne de la multiplication des contacts intimes entre vainqueurs et vaincues, contraints ou consentis. Le commandement s’en alarme rapidement, car à une angoisse morale et patriotique s’ajoutent des préoccupations militaires. En effet, convaincue de la possibilité de l’émergence de résistances au sein de la population allemande, la hiérarchie militaire redoute que le sexe ne soit utilisé par les civils comme arme contre l’occupant. L’épidémie vénérienne serait alors susceptible d’affaiblir considérablement l’armée en occupation. Ce chapitre entend esquisser une histoire de la gestion des maladies vénériennes par l’armée française dans les premiers temps de l’occupation en Allemagne au croisement de celle de l’intime, des sexualités, des violences genrées, mais aussi de la médecine, en temps de guerre et de sortie de guerre. Il montre que se met en place, en Allemagne, une politique prophylaxique plutôt bienveillante à l’égard des hommes vainqueurs, autoritaire à l’égard des femmes occupées.
In the spring of 1945, the sharp increase of syphilis, gonorrhea, and chancre incidences in the ranks of the French Forces, during the invasion phase, and then the stationing phase in Germany was the obvious manifestation of the growing number of sexual intercourses –either wanted or not– which occurred between the victorious and the defeated sides. As a result, the French command was not long to respond to that alarming situation –in which psychological and patriotical anguish was amplified by military concern– as it was feared by the French military, certain that some resistant movement would inevitably emerge among the German society, that sex might be used as a weapon by the German civilians through a rampant sexually transmitted infection epidemic aiming to considerably weaken the occupying army. This chapter intends to touch on a brief history of the French command’s handle of the STI outbreak in the early times of the French forces’ occupation of southern Germany in parallel with intimate lives, sexuality, gender violence as well as with wartime and post-war medecine. It will show how a health care strategy –rather indulgent for the victorious men but quite coercive for the occupied women– was implemented in post-war Germany.
Texte intégral
Introduction
1Au printemps 1945, après plusieurs mois de durs combats dans les Vosges et en Alsace, l’armée française, reconstituée en Afrique du Nord après novembre 1942, pénètre dans le territoire du Reich rapidement vaincu, permettant à la France de se hisser au statut de puissance victorieuse et occupante. Si le commandement a enjoint ses soldats à « réagir à tout ce qui est Allemand par un irrémédiable et farouche dégoût1 », la rapide augmentation des cas de syphilis, blennorragies et autres chancres dans les rangs témoigne au contraire de la multiplication des contacts intimes entre vainqueurs et vaincues, occupants et occupées.
2L’angoisse du « péril vénérien », pour des raisons hygiénistes et par hantise de la dégénérescence du corps de la nation, irrigue les sociétés occidentales depuis la fin du xixe siècle2. En tant de guerre, le combat contre ce « péril intérieur » qui menacerait le corps social, pensé comme un corps biologique, rejoint le combat contre l’ennemi extérieur3. C’est que cette angoisse morale et patriotique s’articule avec des considérations militaires, alors qu’une épidémie est susceptible d’immobiliser pour plusieurs semaines des combattants. Dans des guerres mondiales où l’ensemble de la population est mobilisé, les États renforcent leur contrôle sur la sexualité des civiles comme des combattants. Or, la seconde guerre mondiale apparaît indubitablement comme un grand moment de mise en relation de civiles et de militaires à l’échelle du continent européen. Ces rencontres sont, aussi, charnelles. Comme les grossesses, issues de relations consenties ou non4, les maladies vénériennes apparaissent comme des transgressions lorsqu’elles témoignent de l’existence de relations intimes entre ennemis. La manière dont, au sein des armées en occupation, se construit la gestion de telles maladies révèle la façon de se représenter l’homme occupant et la femme occupée, la nature des contacts autorisés, encouragés, interdits et réprimés. Insa Meinen montre ainsi que le système prostitutionnel mis en place par la Wehrmacht en France témoigne d’une véritable phobie des maladies vénériennes, sans commune mesure sans doute avec le risque réel, qui puise dans la réactivation des discours médicaux sur le péril démographique mais aussi dans des représentations profondément ancrées sur les Françaises et sur la défense du prestige du vainqueur, qui ne doit être souillé par de telles « maladies honteuses5 ». De la même manière, Julie Le Gac a montré la force des stéréotypes pesant sur les Napolitaines pendant la campagne d’Italie (1943-1944), jugées faciles et donc contaminatrices, mais aussi sur les combattants, dont la virilité guerrière est alors rediscutée6.
3L’histoire de la gestion des maladies vénériennes par l’armée française dans les premiers temps de l’occupation en Allemagne est indéniablement à écrire au croisement de celle de l’intime7 des sexualités8 . On distingue en effet une même tension que pour la gestion d’une autre maladie honteuse, celle de l’âme cette fois, les troubles psychiatriques de guerre9. Depuis la Grande Guerre en effet, les armées européennes sont confrontées à un dilemme entre la répression de ce qui est considéré comme une défaillance et la médicalisation de ce qui est progressivement vu comme un trouble résultant de la guerre elle‑même10.
4Mais parce qu’elle touche à un sujet tabou, résultat d’un mélange de puritanisme et d’anxiété sexuelle, écrit l’ancien combattant Paul Fussell11, la question des maladies vénériennes, et plus généralement le sexe, est peu abordée dans les témoignages des femmes comme des hommes en guerre. Cette étude ne peut donc pas rendre compte de l’expérience intime, mais se propose plutôt d’étudier les politiques mises en œuvre par l’armée française pour contenir le « péril vénérien ». Les sources mobilisées proviennent donc largement des fonds de l’institution militaire en occupation et mériteraient, dans un second temps, d’être complétées par les archives locales allemandes, là où se joue concrètement la politique sanitaire de l’occupant, mais aussi par celles conservées au Val-de-Grâce, en cours de classement et inaccessibles à ce jour. Nous nous demanderons in fine si la prophylaxie mise en place en Allemagne en 1945 est spécifiquement autoritaire et si elle se distingue de celle menée en France occupée pendant la Grande Guerre, puis pendant la seconde guerre mondiale.
« Beaucoup de petites promiscuités12 »
5Avant l’entrée en Allemagne, au printemps 1945, l’état-major de la Première armée s’est surtout préoccupé des répercussions sanitaires de l’hivernale bataille des Vosges et d’Alsace. Comme pour l’ensemble de la coalition alliée, les pieds gelés ou pieds de tranchées13 et, dans une moindre mesure, les affections respiratoires ont décimé les effectifs14. Pour autant, le service de santé a surveillé les cas de maladies vénériennes. Les 14 cas de chancre mou, 66 de blennorragie et 21 de syphilis enregistrés la première semaine d’octobre ne représentent alors qu’une partie – un cinquième – des 512 malades admis dans les hôpitaux15. Les effectifs des patients hospitalisés pour maladies vénériennes atteignent un pic en février 1945, après la fin des combats de réduction de la poche de Colmar et alors que la majorité des troupes est au repos, avec 104 entrées pour la semaine du 17 au 23 février 1945, avant de se stabiliser pendant la campagne d’Allemagne pendant le mois d’avril 194516.
6Ce n’est qu’après la capitulation allemande que les cas augmentent fortement : « Les maladies vénériennes, qu’il s’agisse de blennorragie ou de syphilis, subissent à l’heure actuelle, parmi les troupes stationnant en Allemagne, une recrudescence exceptionnelle et généralisée à toutes les unités17. » Dès le mois d’août 1945, le médecin directeur du service de santé de la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA) s’alarme18. Au mois d’octobre, le commandement de la 3e DIA brosse un portrait inquiétant : depuis juin 1945, 2 520 militaires auraient présenté une blennorragie, soit environ un quart des effectifs de la division19. À l’échelle de l’armée, 1 100 soldats sont hospitalisés pour maladies vénériennes à la fin de l’été 194520. En janvier 1946, le directeur du service de Santé du commandement supérieur des troupes d’occupation évalue à 1 346 soldats infectés sur les 136 805 que comptent les troupes d’occupation, soit environ 10 % des effectifs21.
7La progression de l’épidémie résulte de la multiplication des relations sexuelles entre soldats et femmes vivant alors sur le territoire du Reich : allemandes, bien sûr, mais aussi non allemandes. Au printemps 1945, nombreuses sont les femmes étrangères vivant ou survivant en Allemagne : déportées, travailleuses contraintes ou volontaires provenant de l’ensemble du continent européen. Ces relations charnelles sont le plus souvent contraintes. Lors de la conquête de l’Allemagne du Sud, les soldats se sont en effet rendus coupables de nombreuses agressions sexuelles, bien qu’il soit difficile, sinon impossible, d’établir des chiffres, l’ampleur des non-déclarations, propre à chaque contexte historique, ne pouvant être évaluée. Reste que les viols furent indéniablement massifs, plusieurs milliers à Stuttgart22, plusieurs centaines ou dizaines dans les localités de taille plus modeste. Ainsi la prévôté de la 5e division blindée mentionne que 85 % des femmes de Knittlingen, dans le district de Karlsruhe, auraient subi des agressions sexuelles23, quand une doctoresse allemande évoque 600 cas dans la ville de Freudenstadt24.
8Le viol est donc certainement une des sources premières de la contamination. De la même manière qu’une partie du commandement s’est exonérée à bon compte de ses responsabilités dans les crimes sexuels commis par les troupes en accusant « la masse des déportés » qui ont « jeté la terreur25 », elle rechigne à reconnaître qu’une des voies de la contagion est à trouver dans les viols. Le procès-verbal d’une réunion destinée à combattre le « péril vénérien » analyse ainsi le cycle de contagion :
À Stuttgart et dans la région occupée par la 3e DIA, l’arrivée des troupes françaises a eu pour effet la mise en liberté de nombreux prisonniers ou déportés slaves porteurs de germes. Contamination des femmes puis des soldats français européens ou indigènes. Ces derniers ont contaminé à leur tour les femmes du Palatinat, territoire sur lequel le nombre de maladies vénériennes était faible. Ensuite re-contamination des militaires26.
9Pourtant, le médecin général Melnotte recommande, à des fins de prévention, « d’éviter les relations de force avec l’élément féminin autochtone27 ». On trouve parfois trace de telles modalités de contamination dans les sources de la justice militaire. Ainsi, la contagion apparaît comme un élément de preuve lors du procès de trois tirailleurs inculpés d’un viol collectif sur une habitante de Rottweil : « Leur culpabilité résulte […] des constatations matérielles et des accusations formelles de la victime et des témoins, d’autre part, le 19 avril 1945, Moha B. H. était en traitement pour blennorragie et précisément Madame M. se trouva par la suite atteinte de la même maladie28. »
10Le nombre de crimes sexuels diminue après la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie, certes de manière lente29. Emmanuel Debruyne toutefois rappelle qu’en contexte de sortie de guerre, d’occupation et de misère, la limite est floue entre prostitution et union librement consentie30. La catégorie « prostituée » englobe désormais de nombreuses femmes contraintes de vendre leur corps pour survivre, ce que le gouvernement militaire britannique qualifie, dès le mois de mai 1945, de prostitution de la faim31. Si bien qu’il existe tout un continuum de violences sexuelles exercées contre les Allemandes32. Un représentant du gouvernement militaire dans le cercle de Landau peut observer : « Il résulte de la déficience du ravitaillement une crise de la moralité. Nombreuses sont les femmes allemandes qui, pour une bouchée de pain, se donnent aux militaires français33. » D’autres toutefois ont pu librement nouer des relations intimes avec des soldats de l’armée française, alors même qu’elles sont strictement interdites par la doctrine de non-fraternisation alliée adoptée par le commandement français34. Ainsi, le prêtre de la paroisse d’Ottenau déplore que de nombreuses jeunes femmes aient fraternisé – comprendre eu des relations sexuelles – avec des soldats français dès les premiers jours de l’occupation, relevant une recrudescence d’infections vénériennes35. Pour les autorités françaises, une des sources de la contagion provient précisément de ces zones grises dans lesquelles a lieu l’acte sexuel. « L’armée redoute le sexe libre36 », et pointe du doigt ces femmes « qui cherchent à nouer des relations passagères, avec un homme un jour, avec un autre le lendemain », susceptibles de remettre en cause le « maintien de la santé de la troupe37 ». Le ministre de la Santé publique précise ainsi :
Le service d’épidémiologie me signale de très nombreux cas de contamination de syphilis et de blennorragie qui sont découverts chez des soldats venant d’Allemagne et qui ont été contaminés dans différentes villes de la zone occupée par la première armée française, par des jeunes Allemandes qui, en général, ne se font pas payer38.
11Les soldats colonisés, qui constituent au début de l’occupation près de la moitié des effectifs, sont considérés comme les plus porteurs de maladies vénériennes parmi la troupe. Or le commandement militaire s’inquiète d’une augmentation notable des relations intimes entre tirailleurs colonisés et Allemandes39. Dans le cercle de Bühl, on attribue la recrudescence des infections, notamment, « aux rapports sexuels avec les troupes marocaines40 ». Ce discours relève largement de représentations racistes coloniales profondément ancrées sur la sexualité supposément exacerbée des colonisés loin de toute virilité civilisée41 et sur leurs pratiques d’hygiène considérées comme peu évoluées. Pendant la campagne d’Italie, le lieutenant Thévenot avait ainsi souligné qu’il était extrêmement difficile « d’inculquer aux indigènes les principes les plus élémentaires d’hygiène sexuelle et les habitudes de protection individuelle les plus simples42 ». Pendant la campagne de France, le général Granier estime quant à lui que les soldats colonisés sont les « principaux propagateurs » de telles maladies43. Certes, à la 1re division blindée (1ère DB) les soldats colonisés sont légèrement surreprésentés parmi les soldats évacués sur les formations sanitaires pour blennorragie entre le 1er avril 1945 et le 30 septembre 1945. Constituant environ un quart des effectifs de la division, ils représentent entre un tiers et la moitié des évacués44. Il semble aussi que les maladies vénériennes touchent tout particulièrement les jeunes recrues, originaire des Forces françaises de l’intérieur (FFI)45.
12Les autorités d’occupation, politiques comme militaires, redoutent alors le retour du « péril vénérien », susceptible de contaminer les soldats en occupation, et, par-là, la nation française en sortie de guerre et en reconstruction. En pleine campagne d’Italie, le général Juin avait certes invoqué le fait que « tout vénérien est un combattant en moins », mais il avait insisté sur le fait que ce dernier « risque de compromettre sa santé et celle de sa famille, [manquant] à son devoir social et national ; la France d’après-guerre aura besoin d’hommes forts et sains46 ». De la même manière, le général Caldairou évoque, certes, « la conservation des effectifs », mais aussi « l’avenir de notre race » pour justifier la lutte contre les maladies vénériennes47. À la 3e DIA, le commandement s’inquiète de la « recrudescence de maladies vénériennes qui compromettent les effectifs et l’avenir des races françaises et indigènes N[ord].A[fricains]48 ». Si les préoccupations militaires sont réelles alors que l’armée française fait face à une pénurie de soldats instruits, la lutte contre l’épidémie vénérienne participe aussi du projet politique et diplomatique de la France en sortie de guerre. Cinq ans après la défaite, il s’agit en effet d’affirmer sur le territoire allemand son statut de puissance victorieuse et prestigieuse, et, sur le territoire français, d’engager la reconstruction matérielle et morale du pays. Il faut donc enrayer rapidement l’épidémie, avec les moyens limités qui sont ceux de l’armée française en 1945, réarmée et approvisionnée par les Américains.
Punir le soldat ou soigner le malade ?
13Peut-être du fait d’une évolution des sensibilités face aux maladies des combattants, le commandement choisit finalement de médicaliser le problème plutôt que de criminaliser les contaminés, comme pour la prise en charge des troubles psychiatriques49. Plus encore que pendant la Grande Guerre, « la médicalisation l’emporte sur la répression50 ». Confronté au phénomène de non-déclaration d’une maladie jugée honteuse par bien des hommes et au délai de prise en charge d’une affection non diagnostiquée, le commandement fait le choix du pragmatisme. En Italie, le général Juin avait ainsi rappelé à ses officiers que « l’homme qui est atteint de maladie vénérienne ne doit pas être puni disciplinairement ; il faut au contraire le mettre en confiance pour qu’il avoue sa maladie et que le service de Santé puisse le traiter51 ». On retrouve cette même bienveillance pendant la campagne de France, comme en témoigne cet entrefilet paru dans le journal d’un bataillon d’origine FFI amalgamé à l’armée régulière :
Sans être toutefois un professeur de morale, le toubib auprès de vous aura le devoir de vous instruire et de vous conseiller sur certains problèmes d’ordre physique que l’on aurait tort de négliger. Si la morale nomme certaines maladies honteuses, la médecine les classe parmi les autres maladies et, comme telles, elle exige qu’elles soient traitées. N’hésitez pas au moindre signe à vous confier au médecin [ ]. Consultez le sans crainte car il est médecin et comme tel n’a pas le droit de se poser en juge52.
14En revanche, le refus de se signaler et de se faire soigner est considéré comme une faute disciplinaire. Ainsi, Roger V. est évacué pour « ulcération suspecte du gland » le 13 mars 1945. Il ressort de l’hôpital un mois plus tard avec « une demande de punition », sans qu’on n’en sache plus sur les raisons d’une telle demande53. Le directeur du service sanitaire de la 3e DIA considère quant à lui que « les vénériens sont, tous les médecins le savent, des malades indociles, rebelles à toutes disciplines hospitalières54 ». Le général Chevillon avertit ses subordonnés : « Il est notoire que le vénérien est un malade indocile. Des punitions sont souvent infligées aux hommes dans les formations de traitement. Les commandants d’unité aideront l’action des médecins en contrôlant l’exécution effective de ces punitions, après retour au corps du malade guéri55. » Ces avertissements témoignent autant du fait que les patients supportent mal l’enfermement imposé que, peut-être, d’un regard méfiant de la hiérarchie vis-à-vis de ceux qui sont, malgré tout, vus comme des déviants.
15Mais alors que les alliés britannique et américain préconisent la chasteté56 et dénoncent comme une faute morale la contraction d’une maladie vénérienne57, le commandement français considère comme acceptable, voire souhaitable, que les soldats entretiennent des relations sexuelles58. Le discours adressé aux hommes n’est donc pas le même que pendant la Grande Guerre, où le commandement avait plutôt plaidé en faveur de l’abstinence59 , dès lors que, la guerre se déroulant sur le territoire national, les femmes concernées étaient potentiellement des filles ou épouses de combattants français dont il s’agissait de conserver le moral. Qui plus est, l’acte sexuel apparaît, pour les jeunes célibataires qui constituent l’armée, comme un passage obligatoire pour la recrue sur le chemin de la virilité guerrière60 et conquérante. En Allemagne, les cadres estiment normal que les hommes, éprouvés par le feu et la guerre d’attrition de l’hiver 1944-1945, puissent entretenir des relations sexuelles.
16Ce sont donc ces relations sexuelles qu’il s’agit de contrôler et de médicaliser via l’organisation de la prostitution et la lutte contre le sexe clandestin tarifé, le lien entre lutte contre le péril vénérien et la règlementation de la prostitution n’étant certes ni une nouveauté, ni propre au milieu militaire61. Pour répondre aux « proportions considérables » prises par les maladies vénériennes, le général Caldairou préconise que le « BMC » de la place de Trèves fonctionne « incessamment62 ». Dès la campagne d’Italie, les Français ont en effet réinstauré un service de prostitution au service de la troupe afin de limiter le recours à la prostitution clandestine et de contenir les crimes sexuels contre les Italiennes63. Ces bordels militaires de campagne64, existant dès le début de la conquête en Algérie65, ont été créés en métropole à la fin de la Grande Guerre essentiellement pour prévenir les maladies vénériennes66, puis organisés en Rhénanie lors de l’occupation afin d’éviter les contacts intimes entre soldats colonisés et Allemandes67. Pendant la campagne de France, en 1944-1945, les commandants d’unité ont régulièrement demandé l’envoi de prostituées colonisées pour travailler dans les BMC, autant pour éviter le recours à la prostitution clandestine, vue comme une source de contagion68, que pour éviter les relations sexuelles de soldats colonisés avec des Françaises, susceptibles de remettre en cause le prestige du colonisateur69. La prévention de la transmission des maladies vénériennes n’est donc jamais l’unique raison de l’organisation de la prostitution au service des troupes, notamment d’origine coloniale.
17Mais cette dimension sanitaire demeure fondamentale. Le chef du service de Santé de la Première armée plaide ainsi au début du mois de janvier 1945 pour que « le “but prophylactique” – antivénérien des BMC ne soit perdu de vue », et insiste auprès de sa hiérarchie pour que le « service de santé soit toujours consulté et joue effectivement son rôle de conseiller du commandement70 ». La médecine militaire doit donc avoir un rôle central dans l’organisation des divertissements sexuels des soldats, et la généralisation de cabines prophylactiques dans chaque BMC témoigne d’une forme de médicalisation des lieux de plaisir tarifé71. La lutte contre les maladies vénériennes passe donc par un contrôle sur les lieux, mais aussi sur les « corps mêmes72 ».
18Elle s’appuie d’abord sur une logique de prévention via, notamment, l’organisation de conférences et de causeries qui informent les soldats depuis le début du xxe siècle73. L’usage de préservatifs, dont l’utilité a été reconnue dans l’entre-deux-guerres par l’ensemble de la corporation médicale74, est recommandé pour les hommes ayant des relations sexuelles75. Pour autant, leur usage semble limité. Le directeur du service de Santé de la 3e DIA déplore ainsi : « Des préservatifs, refusés par les indigènes, sont dédaignés par les Français [sic]76. » La direction du service de Santé insiste donc pour que les médecins rassurent les hommes « sur la sécurité que procure l’usage de préservatifs77 ». Ils ne sont pourtant pas distribués en nombre suffisant78, alors qu’ils font désormais partie du paquetage des GI’s79. Dans d’autres cas, les hommes peuvent utiliser le calomel, cette pommade qui, frictionnée sur le sexe, permet de réduire la contagion80. Au combat, les soldats sont également, en principe, munis d’une « pochette individuelle » destinée aux soins « dans l’heure qui suit les rapports81 ». Lesquels consistent essentiellement en un lavage des parties génitales au savon, suivi de l’introduction d’une gelée de sel d’argent dans l’urètre82. Les hommes sont de toute façon encouragés à se rendre dans une cabine prophylactique, qu’elle soit ou non adossée à un BMC. Cette dernière est construite sur le modèle de la pro-station (prophylactic station) américaine83, hérité de la Grande Guerre, où les Américains avaient fondé leur politique de prévention sur la prophylaxie individuelle : après tout contact sexuel, le soldat devait se rendre dans les trois heures dans une pro-station où il procédait à sa toilette intime avant de remplir une fiche de traitement mentionnant la date et l’heure de ces soins. Les Français n’étaient alors pas parvenus à instaurer un tel système84. En 1945, le commandement français peine à généraliser les cabines prophylactiques, du fait d’un manque de moyens. Dans les infirmeries des unités, « elles ne sont pas toujours pourvues d’eau, ce qui est cependant indispensable85 », note le directeur du service de Santé de la 3e DIA. Dans les BMC, les conditions sont également mauvaises. À Neustadt, « le BMC […] ne répond pas aux conditions d’hygiène exigibles. Les chambres des pensionnaires n’ont pas d’eau courante, le matériel de toilette (brocs, cuvettes, etc.) est rudimentaire ; il n’y a pas de bidet. […] En outre il n’y a pas de chambre pouvant servir de cabine prophylactique86 », déplore le directeur du service de Santé de la 3e DIA. Il s’agit donc, à bien des égards, d’une médecine du pauvre pratiquée par une armée sous dépendance américaine87.
19La prise en charge comporte une dimension autoritaire. Comme pendant la Grande Guerre, où la visite sanitaire avait constitué le socle de la lutte antivénérienne dans l’armée française88, les soldats sont inspectés tous les quinze jours, en plus de l’inspection obligatoire prévue au départ et à l’arrivée des permissions. Face à l’augmentation des infections, le contrôle devient hebdomadaire. Dans la circonscription de Trèves, c’est une fois par semaine qu’une « visite minutieuse des organes génitaux des hommes de l’unité » doit avoir lieu89. Conscient de cette intrusion dans l’intimité du soldat alors dénudé90, le commandement appelle toutefois à opérer avec tact : « L’examen se fera hors de la présence de toute personne non qualifiée, il est des pudeurs qu’il faut respecter, chez l’indigène comme chez le Français91. »
20Une fois le diagnostic établi, il revient aux services de Santé de soigner les hommes contaminés. En Italie et en France, le commandement a fait le choix de traiter les hommes au plus près du champ de bataille pour les infections simples comme les blennorragies, « soignées dans les postes de secours régimentaires au moyen de sulfamides d’origine américaine92 ». En revanche, les syphilis et cas graves de blennorragies sont envoyés dans les centres de vénérologie à l’échelle divisionnaire ou de corps d’armées dans les cas les plus complexes93. Le recours à la pénicilline a permis de franchir un pas important dans la prise en charge de la syphilis dans l’armée américaine, ce qui explique sans doute que cette affection ne représente plus l’essentiel des maladies vénériennes contractées par les soldats. L’armée française bénéficie donc de cette avancée médicale majeure, mais elle reste largement dépendante en la matière des approvisionnements américains94. Or les livraisons de pénicilline sont insuffisantes tout au long de la campagne de France95 et, avec la fin du prêt bail, les Français doivent gagner leur autonomie en la matière. Les stocks manquent pendant les premiers mois de l’occupation96. Il s’agit donc « d’économiser des produits dont le réapprovisionnement a cessé d’être assuré par les Américains97 ». Ce n’est qu’à partir de mars 1947 que le gouvernement militaire est en mesure de procéder à une utilisation massive de la pénicilline pour traiter la population allemande contaminée98. Elle dépend aussi du transfert de technologie de l’armée américaine quant au bon usage du traitement à base de pénicilline99. Une partie des médecins a d’ailleurs reçu une formation par des confrères américains100.
Soigner ou punir les occupées
21Si l’armée française fait preuve d’une forme d’indulgence vis-à-vis des hommes contaminés, c’est qu’elle admet qu’ils prennent possession du corps des femmes de l’ennemi. La virilité bafouée par l’humiliante défaite des Français en 1940 doit désormais être restaurée101. En revanche, les Allemandes, comme femmes et comme femmes de l’ennemi, sont considérées comme un « agent contaminant102 ». Si le commandement admet vite qu’il est impossible de faire appliquer la doctrine de non-fraternisation qui interdit toute relation autre que nécessaire avec les Allemands, il préconise en revanche d’« éviter les relations banales avec l’élément féminin allemand, de mœurs faciles, mais le plus souvent contaminé103 ». Cette vision misogyne de la supposée liberté sexuelle des Allemandes revient régulièrement dans les sources militaires. « Les tirailleurs arrivent parfaitement à leurs fins et sans employer la violence, bien au contraire. Il y a même de nombreux cas où les Allemandes leur courent après104 », estime ainsi un officier.
22Aux premiers temps de la conquête, puis de l’occupation, les Allemandes sont considérées comme des agents de déstabilisation, tout comme elles le furent lors de l’occupation de la Rhénanie105. « Souviens-toi que tu es en pays ennemi », exhorte un mémento insistant sur le risque de relations trop intimes avec les femmes106. Occultant la misère dans laquelle les femmes du Sud de l’Allemagne tentent de survivre, le général Juin estime suspect que les femmes ne se fassent pas payer :
Vous voudrez bien faire procéder à une enquête minutieuse en vue d’identifier les contaminatrices et de déterminer dans quelle mesure elles ont pu se livrer aux militaires français sur ordre et dans le dessein de nuire ; le désintéressement inhabituel signalé par le ministre de la Santé publique doit à cet égard être considéré comme un signe éminemment suspect107.
23Ce rapport du général Juin frappe par sa similitude avec celui que le général Degoutte transmit en 1919 au maréchal Foch : « Il est permis de se demander si le gouvernement allemand n’a pas payé des femmes dans le but de contaminer nos troupes108 ».
24Ces remarques renvoient plus généralement à l’anxiété qui se propage dans les troupes d’occupation au xxe siècle. Vaincus militairement, les occupés sont soupçonnés de vouloir se battre avec d’autres méthodes qui vont du sabotage aux attentats isolés contre les troupes d’occupation à l’arme vénérienne. Pendant la Grande Guerre, les prostituées du Nord de la France étaient ainsi accusées de contaminer volontairement les soldats allemands109. En Rhénanie, le contrôle postal montre la peur qu’éprouvent certains soldats face à une possible contamination syphilitique intentionnelle110. Une partie du commandement des troupes d’occupation allemandes a craint, de la même manière, que la résistance intérieure emploie la contagion par les maladies vénériennes comme instrument de lutte111. Cette inquiétude est peut-être encore renforcée au début de l’occupation en Allemagne, alors que les Alliés surestiment largement les capacités de résistance de la population112. En plus de la nécessité de centraliser les contaminés pour mieux saisir l’évolution de l’épidémie, une telle méfiance explique sans doute l’interdiction faite aux soldats de se faire soigner chez des médecins allemands113.
25Face à cette menace, les soldats infectés sont sommés de dénoncer leurs contaminatrices, une pratique ancienne dans l’armée114. Ces injonctions ne semblent souvent pas suivies d’effet115. Le contrôle sur les occupées augmente avec la généralisation des arrestations. Cette pratique n’est certes pas nouvelle, fait partie de l’appareil répressif déployé contre les prostituées non encartées116 et n’est pas propre à un territoire occupé. Le médecin-chef Guirriec, directeur du service de Santé de la Première armée, avait préconisé « d’organiser périodiquement des rafles » à Besançon, première ville en arrière du front pendant la campagne des Vosges et d’Alsace117. Ce qui change toutefois en Allemagne, c’est que ces mesures répressives ne semblent pas limitées aux milieux de la prostitution clandestine puisque le service de Santé préconise, en plus « du contrôle sanitaire sévère des prostituées des maisons closes et des femmes en cartes » et la « recherche et contrôle sanitaire des prostituées clandestines », l’« organisation de rafles dans divers lieux publics en vue de soumettre certaines femmes suspectes à un examen médical ; cet examen devra s’appliquer à toutes les femmes saisies dans les rafles quel que soit leur rang social118 ». Ce dernier point est d’autant plus significatif car, traditionnellement, la surveillance des femmes jugées légères s’abat sur celles issues des classes populaires119.
26Dès le mois d’août 1945, Émile Laffon, administrateur général pour le gouvernement militaire de la zone d’occupation, avait ordonné « l’hospitalisation des femmes allemandes ayant contaminé des militaires français120 ». La pratique est généralisée dans la zone d’occupation. Dans l’État rhéno-palatin, le général Hettier de Boislambert ordonne « cinq rafles mensuelles par cercle, au minimum121 ». Les femmes sont conduites dans des centres « de triage et de traitement122 ». Mais ces « mesures de répression123 » sont en général justifiées moins par la volonté d’humiliation des Allemandes, rabaissées au rang de prostituées, que par une obsession du péril vénérien de la part des autorités occupantes : « Il est certain que les rafles sont le moyen le plus efficace de dépistage des maladies vénériennes, mais elles risquent d’entraîner des désagréments à des jeunes filles ou à des femmes non coupables124. » D’ailleurs, dans les faits, « professionnelles » et « jeunes filles » sont bien souvent séparées125. Toutefois, la dimension de vengeance affleure dans les sources militaires. Évoquant la politique nazie en France occupée en matière de contrôle de la prostitution et de lutte contre les maladies vénériennes, le général Caldairou écrit ainsi : « Ces mesures – en particulier hospitalisation, emprisonnement et même déportation des femmes contaminées – ont été prises en France par les Allemands, il n’y a aucune raison pour qu’elles ne soient pas appliquées par nous en Allemagne126. » De fait, les autorités allemandes d’occupation ont mis en place une surveillance accrue des femmes accusées de se livrer à la prostitution et introduit un délit de contagion. Les prostituées contaminées et suspectées de ne pas avoir respecté le délai de carence sont parfois poursuivies devant les tribunaux militaires127. De nombreuses femmes malades ont été hospitalisées de force et certaines ont, effectivement, été internées dans des camps en France occupée128. Cette répression exercée sur les femmes occupées n’est certes pas propre à l’occupation pendant la seconde guerre mondiale : pratiquant une véritable « dictature prophylactique » dans les régions du Nord de la France pendant la Grande Guerre129, les occupants allemands ont imposé systématiquement une visite sanitaire aux Lilloises déportées en 1916130.
27En Allemagne, les Français mettent progressivement en place un système médicalo-policier de gestion des maladies vénériennes comparable à celui instauré en France occupée par les autorités nazies et vichystes. Reprenant les contours de la loi de 1927 (Reichsgesetz sur Bekämpfung der Geschlechtskrankheiten), les autorités occupantes allemandes avaient imposé aux offices d’hygiène publique de déclarer toute maladie vénérienne, une obligation reprise par Vichy131. Pour poursuivre leur but, les autorités occupantes françaises instaurent dès mars 1946 une telle exigence132. Les médecins allemands (Amtsärtze) doivent signaler et hospitaliser les Allemandes malades133 et tiennent un rôle équivalent à celui tenu entre 1939 et 1945 par les inspecteurs départementaux de la santé, contraints d’informer régulièrement les médecins-chefs des Kommandanturen de l’état des maladies vénériennes au sein de la population134. En cas de « négligence », ces médecins allemands sont susceptibles d’être poursuivis pour « sabotage135 ». Les Français mettent également en place une police des mœurs (Sittenpolizei) afin d’organiser la surveillance des lieux de prostitution clandestine136, comme l’avaient fait les Allemands en Belgique occupée pendant la Grande Guerre137.
Conclusion
28La politique de lutte contre les maladies vénériennes en Allemagne montre ainsi combien, aux yeux d’une armée occupante, le sexe peut apparaître comme l’arme de résistance des occupés, l’arme du pauvre donc. Éternelles Mata-Hari, les femmes occupées sont, avec une régularité qui frappe, suspectées d’être des acteurs clés de cette guerre asymétrique. On retrouve d’ailleurs cette même suspicion lors de la guerre d’Indochine138. En revanche, en Algérie, les relations avec les femmes ne sont pas décrites comme dangereuses139, peut-être parce qu’il existe là-bas une longue tradition de recours militaire à la prostitution140. Mais lors de ces deux engagements dans des guerres de décolonisation, la sexualité des soldats est essentiellement appréhendée sous l’angle médical, celui de la contamination des effectifs141. L’approche est donc pragmatique, comme elle le fut en Allemagne occupée, révélatrice peut-être aussi d’une conception spécifique de la virilité combattante, alors que la peur de la contamination vénérienne avait, pendant la seconde guerre mondiale, incité les Américains et les Britanniques à exalter une masculinité responsable et, partant, chaste, l’armée française avait cultivé une masculinité plus abrupte, censée réparer l’humiliante défaite de 1940142.
Notes de bas de page
1 Souligné dans le document. Instruction sur la préparation morale de l’armée à l’occupation de l’Allemagne, état-major de la Première armée française, 6 avril 1945, GR 10P224, Service historique de la défense, Vincennes, désormais SHD.
2 A. Corbin, Le péril vénérien au début du siècle : prophylaxie sanitaire et prophylaxie morale. L’haleine des faubourgs. Ville, habitat et santé au xixe siècle, Paris, Recherche, 1977.
3 J.-Y. Le Naour, « Sur le front intérieur du péril vénérien (1914-1918) », Annales de démographie historique, no 103, 2002, p. 107-120.
4 S. Audoin-Rouzeau, L’enfant de l’ennemi (1914-1918), Paris, Aubier, 1995 ; F. Virgili, Naître ennemi. Les enfants de couples franco-allemands nés pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, Payot, 2009 ; E. Debruyne, « Femmes à Boches ». Occupations du corps féminin dans la France et la Belgique de la Grande Guerre, Paris, Les Belles Lettres, 2018.
5 I. Meinen, Wehrmacht et prostitution sous l’Occupation en France (1940-1945), Paris, Payot, 2006.
6 J. Le Gac, « “Le mal napolitain”. Les Alliés et la prostitution à Naples (1943) », Genre & Histoire, no 15, 2015.
7 R. Mülhauser, Eroberungen. Sexuelle Gewalttaten und intime Beziehungen deutsche Soldaten in der Sowjetunion 1941-1945, Hamburg, Hamburger Edition, 2010 et C. Vidal-Naquet, Couples dans la Grande Guerre. Le tragique et l’ordinaire du lien conjugal, Paris, Les Belles Lettres, 2014.
8 C. Olivier, Le vice ou la vertu. Vichy et les politiques de la sexualité, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2005 et J-Y. Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre. Les mœurs sexuelles des Français (1914-1918), Paris, Aubier, 2002.
9 J.-Y. Le Naour, Les soldats de la honte, Paris, Perrin, 2013.
10 E. Jones, S. Wessely, Shell shock to PTSD. Military Psychiatry from 1900 to the Gulf War, New York, Psychology Press, 2005 ; B. Shephard, A War of Nerves. Soldiers and Psychiatrists in the Twenthieth Century, Harvard, Harvard University Press, 2001.
11 P. Fussell, À la guerre. Psychologie et comportements pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, Le Seuil, 1992, p. 135.
12 Note pour le général d’armées, sans auteur et sans date mais très probablement après la capitulation allemande, AJ26, fonds du général de Lattre de Tassigny, Institut de France.
13 Les pieds de tranchée sont une affection qui se présente sous la forme de nécroses pouvant conduire à des gangrènes. Elle est en général causée par une exposition prolongée à l’humidité et/ou au froid. Dans les statistiques militaires, pieds gelés et pieds de tranchée sont parfois confondus.
14 C. Miot, Sortir l’armée des ombres. Soldats de l’Empire, combattants de la Libération, armée de la Nation. La Première armée française, du débarquement en Provence à la capitulation allemande (1944-1945), thèse de doctorat de l’ENS Paris Saclay, Cachan, 2016, p. 401-403.
15 Étude sur l’emploi actuel des formations sanitaires françaises et de la situation actuelle du service de santé de la Première armée française élaborée par le service de Santé de la Mission militaire française auprès du 6e groupe d’armées, 18 octobre 1944, GR 10P418, SHD.
16 Effectifs des entrées dans les hôpitaux de la Première armée française pour maladies vénériennes, service de Santé de la Première armée française, GR 10P418, SHD.
17 Note concernant la lutte contre les maladies vénériennes de l’inspecteur général Coulon, directeur de la Santé publique du gouvernement militaire en Allemagne, 17 août 1945, AB 47/4, archives du ministère des Affaires étrangères, La Courneuve, désormais MAE.
18 Note du 18 août 1945, service de Santé de la 3e DIA, GR 11P88, SHD.
19 Procès-verbal de la réunion du 27 octobre 1945 au sujet de « la défense contre le péril vénérien », GR 11P88, SHD.
20 Rapport des directeurs du service médical au général Koenig mentionné dans le journal des marches et opérations de la direction du service de Santé de la Première armée française, entrée du 1er septembre 1945, GR 10P232, SHD.
21 Rapport du directeur du service de Santé du commandement des troupes d’occupation, le médecin-général Melnotte au ministre des Armées et au commandant des troupes d’occupation à Baden-Baden concernant la situation générale des maladies vénériennes, 19 février 1946, GR 3U190, SHD.
22 Rapport sur la situation dans le Wurtemberg occupé par les Français, établi par Stanley Rubint et envoyé à Harold Deutsch, mission de l’OSS en Allemagne, 2 juillet 1945, B.1, E. NM5481, RG 226, National Archives and Record Administration, Washington D.C., désormais NARA.
23 Journal des marches et opérations de la 5e DB, GR 11P247, SHD.
24 B. Joch, H. Sander, BeFreier und Befreite. Krieg, Vergewaltigungen, Kinder, Frankfurt am Main, Fischer Taschenbuch, 2005, p. 62.
25 Message du général Schwartz, 1er mai 1945, AJ27, fonds privé du maréchal de Lattre de Tassigny*, Institut de France.
26 Procès-verbal de la réunion du 27 octobre 1945 portant comme objet « défense contre le péril vénérien », 29 octobre 1945, 4e bureau de la 3e DIA, GR 11P88, SHD.
27 Note du médecin général Melnotte au général commandant les étapes, 1er juin 1945, GR 10P223, SHD.
28 Analyse des faits, 16 mars 1946, dossier d’inculpation de Abdallah B.K., Moha B.H. et de Mohammed B.L., Dépôt central de la justice militaire*, Le Blanc.
29 Compte-rendu périodique du lieutenant-colonel Marcellin pour la période du 1er au 8 mai 1945, 9 mai 1945, 1BAD/124, MAE.
30 E. Debruyne, « “Les Femmes à Boches” en Belgique et France occupée (1914-1918) », Revue du Nord, no 404-405, 2014, p. 160-168.
31 M. Freund, « The Making of Prostitutes. Hamburg’s Fight Against Prostitution, 1945-1956 », in L.-G. Tedebrand (dir.), Sex, State and Society: Comparative Perspectives on the History of Sexuality, Umeå, Nyheternas Tryckeri KBI Umeå, 2000, p. 270.
32 H.-M. Teo, « The continuum of sexual violence in occupied Germany, 1945-49 », Women’s history review, no 5, (2), 1996, p. 191-218.
33 F. Heinz, Landau in der Pfalz unter französischer Besatzung (1945-1949), Frankfurt am Main, Peter Lang, 2008, p. 481.
34 Instruction sur la préparation morale de l’armée à l’occupation de l’Allemagne, doc.cit.
35 Rapport du prêtre de la paroisse d’Ottenau sur les premiers jours de l’occupation française de la localité, 6 août 1945, F1/313, B2-35/150, Archives de l’archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau.
36 J-Y Le Naour, « Sur le front intérieur du péril vénérien (1914-1918) », Annales de démographie historique, no 103, 2002, p. 173.
37 Bulletin hebdomadaire no 13 du 2e bureau du 2e corps d’armée, Commandement supérieur des troupes d’Occupation, 19 août 1945, GR 10P314, SHD.
38 Nous soulignons. Message du ministre de la Santé publique au général Juin, 11 juillet 1945, GR 4Q87, SHD.
39 J. Wambach, Learning from Defeat. The French Occupation of Germany after two World Wars, thèse de doctorat de l’Université de Californie, Berkeley, 2017, p. 196-199.
40 Rapport du service de Santé du cercle de Bühl, 15 novembre 1945, Gouvernement militaire en Allemagne, 2BAD/55, MAE.
41 C. Taraud, « La virilité en situation coloniale, de la fin xviiie siècle à la Grande Guerre », in A. Corbin (dir.), Histoire de la virilité. Tome 2 : Le triomphe de la virilité. Le xixe siècle, Paris, Le Seuil, 2011, p. 331-347.
42 J. Le Gac, Vaincre sans gloire. Le corps expéditionnaire français en Italie, Paris, Les Belles Lettres, 2013, p. 352.
43 Lettre du général Granier au général de Lattre de Tassigny au sujet des maladies vénériennes, 7 février 1945, GR 10P233, SHD.
44 Situations décadaires des effectifs évacués sur les formations sanitaires entre le 1er avril 1945 et le 30 septembre 1945, GR 11P206, SHD.
45 Journal (manuscrit) de santé en campagne de la 10e division d’infanterie, rédigé par M. Carrot, GR 11P166, SHD.
46 Note de service du général Juin, 22 mars 1944, GR11P88, SHD.
47 Note de service au sujet de la prophylaxie des maladies vénériennes, signée du général Caldairou, commandant le « Regierungsbezirk » de Trèves, 20 août 1945, RP/2015, MAE.
48 Procès-verbal de la réunion du 27 octobre 1945 portant comme objet « défense contre le péril vénérien », 29 octobre 1945, 4e bureau de la 3e DIA, GR 11P88, SHD.
49 J. Le Gac, Vaincre sans gloire., op. cit., p. 283-307 ; C. Miot, op. cit., p. 403-411.
50 J-Y Le Naour, « Sur le front intérieur du péril vénérien (1914-1918) », art. cit., p.131.
51 Note de service de l’état-major du Corps expéditionnaire français en Italie, 22 mars 1945, GR 11P88, SHD.
52 Le Libérateur, 7 octobre 1944.
53 Dossier médical de Roger V., Archives médicales des armées, Limoges.
54 Note technique au sujet de la « défense contre le péril vénérien », lieutenant-colonel Chaffaut, directeur du service de Santé de la 3e DIA, 2 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
55 Note de service de l’état-major de la 3e DIA au sujet de la « défense contre le péril vénérien », 11 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
56 « Les relations sexuelles doivent être limitées au mariage », rappelle le fascicule « hygiène sexuelle et maladies vénériennes » distribué aux troupes américaines à partir de 1942. « Sex hygiene and veneral disease », War Department, US Army, 1942
57 M. Harrison, « The British Army and the problem of veneral disease in France and Egypt during the First World War », Medical History, 39, (2), 1995, p. 133-158.
58 J. Le Gac, « “Le mal napolitain”. Les Alliés et la prostitution à Naples (1943) », Genre & Histoire, no 15, 2015.
59 J-Y Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre. Les mœurs sexuelles des Français (1914-1918), Paris, Aubier, p. 189-218.
60 R. Branche, « La sexualité des appelés en Algérie », in J.-C. Jeauffret (dir.), Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie, Paris, Autrement, 2003, p. 402.
61 A. Corbin, Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution aux xixe et xxe siècles, Paris, Aubier, 1972, p. 402-403.
62 Note de service du général Caldairou, commandant le Regierungsbezirk de Trèves, 20 août 1945, RP/2015, MAE.
63 J. Le Gac, Vaincre sans gloire, op. cit., p.351-353.
64 Désormais appelés « BMC ».
65 C. Taraud, La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962), Paris, Payot, 2003, p. 341-346.
66 J.-Y. Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre. Les mœurs sexuelles des Français (1914-1918), Paris, Aubier, 2002, p. 201.
67 J.-Y. Le Naour, La honte noire. L’Allemagne et les troupes coloniales françaises (1914-1945), Paris, Hachette, 2004 ; C. Gomis, « Les troupes coloniales françaises et l’occupation de la Rhénanie (1918-1930) », Cahier Sens Public, no 10, 2009, p. 69-79.
68 Rapport des affaires militaires musulmanes de la 2e compagnie du 15e bataillon médical, rédigé par le médecin capitaine Hannequin, sans date, GR 12P232, SHD.
69 Rapport du lieutenant Colonne, officier des affaires militaires musulmanes de la 3e DIA au sujet du moral des militaires « musulmans », 29 décembre 1944, GR 11P61, SHD ; rapport spécial de l’officier des affaires militaires musulmanes du 7e régiment de tirailleurs algériens, 20 février 1945, GR 12P56, SHD.
70 Fiche du médecin chef Guirriec, 3 janvier 1945, GR 10P233, SHD.
71 Lettre du médecin lieutenant-colonel Chaffaut, directeur de service de Santé de la 3e DIA au général commandant la 3e DIA, 19 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
72 B. Majerus, Occupations et logiques policières. La police bruxelloise en 1914-1918 et 1940-1945, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2007, p. 66.
73 V. de Luca Barrusse, « Natalisme et hygiénisme en France de 1900 à 1940. L’exemple de la lutte antivénérienne », Institut national d’études démographiques, no 64, 2009, p. 531-560.
74 Ibid.
75 Note de service de l’état-major du CEF, 7 mai 1944, GR 11P88, SHD.
76 Lettre du médecin lieutenant-colonel Chaffaut, directeur de service de Santé de la 3e DIA au général commandant la 3e DIA, 19 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
77 Directives d’ordre général de la direction du service de Santé du 2e corps d’armées, 18 août 1945, GR 11P88, SHD.
78 Procès-verbal de la réunion du 27 octobre 1945 portant sur la « défense contre le péril vénérien », GR 11P88, SHD.
79 P. Fussell, À la guerre. Psychologie et comportements pendant la seconde guerre mondiale, Paris, Le Seuil, 1992, p. 49.
80 Fiche du médecin-chef Guirriec, 3 janvier 1945, 10P233, SHD.
81 Note de service de l’état-major du CEF, 7 mai 1944, GR 11P88, SHD.
82 Mode d’emploi de la pochette individuelle, annexe à la note de service de l’état-major du CEF, 7 mai 1944, GR 11P88, SHD.
83 Directives d’ordre général de la direction du service de Santé du 2e corps d’armées, 18 août 1945, GR 11P88, SHD.
84 J.-Y. Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre, op. cit., p. 151-153.
85 Note technique du directeur de santé de la 3e DIA, 2 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
86 Rapport du médecin lieutenant-colonel Chaffaut, directeur du service de Santé de la 3e DIA au commandant de la place de Neustadt, 2 octobre 1945, GR 11P88, SHD.
87 Fiche du médecin-chef Guirriec, 3 janvier 1945, GR 10P233, SHD.
88 J.-Y. Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre, op. cit., p. 137.
89 Note de service du général Caldairou commandant le « Regierungsbezirk » de Trèves, 20 août 1945, RP/2015, MAE.
90 O. Roynette, « Bons pour le service ». L’expérience de la caserne en France à la fin du xixe siècle, Paris, Belin, 2000, p. 241-242.
91 Note technique au sujet de la « défense contre le péril vénérien », lieutenant-colonel Chaffaut, directeur du service de Santé de la 3e DIA, 2 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
92 Entrée du 1er mars 1944, journal des marches et opérations de la direction du service de Santé de la 1ère division blindée, GR 11P206, SHD.
93 Note sur l’organisation de la thérapeutique des maladies vénériennes, direction du service de Santé du commandement supérieur des troupes d’occupation, GR 11P88, SHD.
94 Lettre du général Leyer au Joint Rearmament Comittee, 1er juillet 1944, RG 331, E. 140A, B.191, NARA.
95 En février, il manque 1000 ampoules de pénicilline pour les soldats soignés dans les hôpitaux français. Lettre du général Regnault au général Loomis, 2 février 1945, RG 331, E. 140 A, B. 204, NARA.
96 Note de l’administrateur général Laffon aux délégués supérieurs des provinces, 5 novembre 1946, AB47/4, MAE.
97 Lettre du général Chevillon commandant la 3e DIA au colonel commandant le 3e RTA, 20 juillet 1944, GR 11P88, SHD.
98 Note sur la réorganisation des services fermés de vénérologie, 27 mars 1947, AB47/4, MAE.
99 Notice de traitement de la syphilis par la pénicilline, Mission militaire française auprès du 6e groupe d’armées américain, 21 janvier 1945, GR 10P233, SHD.
100 Entrée du 3 avril 1944, journal des marches et opérations de la direction du service de Santé de la 1ère division blindée, GR 11P206, SHD.
101 F. Virgili, Naître ennemi. Les enfants de couples franco-allemands nés pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, Payot, 2009, p. 303.
102 Note de service du lieutenant-colonel Gigandet, district de Trèves, 9 novembre 1945, RP/2015, MAE.
103 Note du médecin général Melnotte au général commandant les étapes, 1er juin 1945, GR 10P233, SHD.
104 Compte-rendu de renseignement sur le moral du 2e bataillon du 4e RTM pour le mois de mai 1945, sans auteur et sans date, GR 12P69, SHD.
105 B. Cabanes, La victoire endeuillée. La sortie de guerre des soldats français (1918-1920), Paris, Le Seuil, 2004, p. 253.
106 « Memento du militaire français en Allemagne », sans date, GR 11P130, SHD.
107 Note du général Juin au général de Lattre de Tassigny au sujet de la « contamination vénérienne », 17 juillet 1945, GR 10P233, SHD.
108 B. Cabanes, op. cit., p. 253.
109 J.-Y. Le Naour, Misères et tourments de la chair durant la Grande Guerre, op. cit., p. 164-165.
110 B. Cabanes, op. cit., p. 252-253.
111 I. Meinen, op. cit., p. 82-83.
112 J. Wambach, op. cit., p. 81-134.
113 Note de service concernant les soins aux ressortissants français atteints de maladies vénériennes, direction de la santé publique de la délégation supérieure de Rhénanie-Hesse-Nassau, 24 janvier 1947, RP/2015, MAE.
114 F. Virgili, Naître ennemi, op. cit., p. 3141.
115 Note technique concernant la défense contre le péril vénérien, direction du service de Santé de la 3e DIA, 2 novembre 1945, GR 11P88, SHD.
116 A. Corbin, Les filles de noce, op. cit.
117 Lettre du médecin-général Guirriec au général de Lattre de Tassigny, 30 octobre 1944, GR 10P233, SHD.
118 Fiche de la direction du service de Santé, signée par le médecin général Melnotte, 6 août 1945, AB47/4, MAE.
119 I. Meinen, op. cit., p. 151.
120 Note de l’administrateur général Laffon aux délégués supérieurs pour le Gouvernement militaire, 30 août 1945, AB47/4, MAE.
121 Note du gouverneur Hettier de Boislambert, délégué général pour le Gouvernement militaire de l’Etat Rhéno-Palatin aux délégués pour le Gouvernement militaire des districts et des cercles de l’Etat Rhéno-Palatin, 25 avril 1947, RP/2015, MAE.
122 Note du gouverneur Hettier de Boislambert, délégué général pour le Gouvernement militaire de l’État Rhéno-Palatin aux délégués pour le Gouvernement militaire des districts et des cercles de l’Etat Rhéno-Palatin, 25 avril 1947, RP/2015, MAE.
123 Rapport du gouvernement militaire dans le cercle de Bühl, 15 novembre 1945, 2BAD/55, MAE.
124 Note du gouverneur Hettier de Boislambert, délégué général pour le Gouvernement militaire de l’Etat Rhéno-Palatin aux délégués pour le Gouvernement militaire des districts et des cercles de l’Etat Rhéno-Palatin, 25 avril 1947, RP/2015, MAE.
125 Rapport du gouvernement militaire dans le cercle de Bühl, 24 avril 1946, 2BAD/55, MAE.
126 Note de service au sujet de la « prophylaxie des maladies vénériennes », signée par le général Caldairou commandant le Regierungsbezirk de Trèves, 20 août 1945, RP/2015, MAE.
127 I. Meinen, op. cit., p. 149-150.
128 Ibid., p. 188 et p. 201.
129 F. Virgili, Naître ennemi, op. cit., p. 142.
130 A. Becker, Oubliés de la Grande Guerre. Humanitaire et culture de guerre. Populations occupées, déportés civils, prisonniers de guerre, Paris, Noêsis, 1998, p. 68-77.
131 I. Meinen, op. cit.
132 Ordonnance no 37, 2 mars 1946, RP/2015, MAE.
133 Directives d’ordre général du service de Santé du 2e corps d’armées, 18 août 1945, GR 11P88, SHD.
134 I. Meinen, op. cit., p. 175.
135 Feuille d’engagement pour médecins allemands du contrôle des maladies vénériennes, annexe no 1 de la note de l’administrateur général Laffon adressée au délégué supérieur pour le gouvernement militaire de la Sarre, 2 janvier 1946, AB/48, MAE.
136 F. Heinz, op. cit., p. 485.
137 E. Debruyne, « “Les Femmes à Boches” en Belgique et France occupée (1914-1918) », art. cit., p. 163.
138 M. Bodin, « Le plaisir du soldat en Indochine (1945-1954) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 222, 2006, p. 7-18.
139 R. Branche, « La sexualité des appelés en Algérie », art. cit.
140 C. Taraud, La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962), op. cit.
141 M. Bodin, op. cit. ; R. Branche, « La sexualité des appelés en Algérie », art. cit.
142 J. Le Gac, « “Le mal napolitain”. Les Alliés et la prostitution à Naples (1943) », art. cit.
Auteur
UMR 7305 Mesopolhis - Sciences Po Aix – Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, France
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