Les nécropoles péri-urbaines de l’Antiquité tardive en Bourgogne
Pratiques funéraires et topographie
p. 381-397
Résumés
En ancienne Bourgogne administrative, l’analyse de plusieurs nécropoles péri-urbaines permet de mieux appréhender les phénomènes funéraires du milieu du iiie siècle au début du vie siècle. Les villes de Sens, Auxerre, Dijon, Beaune, Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon ont en effet fait l’objet de découvertes anciennes et d’opérations archéologiques récentes qui offrent la possibilité de donner diverses particularités des pratiques funéraires héritées du Haut-Empire au sein des nécropoles situées en périphérie de ces agglomérations. La topographie interne des espaces funéraires, du point de vue de l’orientation des tombes, du marquage de celles-ci et de leur organisation montre quant à elle une phase de transition entre la haute Antiquité et la période mérovingienne. La nécessité de rapprocher les nécropoles des nouvelles limites des villes devient prépondérante. Le monde funéraire de l’Antiquité tardive, au sein des aires funéraires péri-urbaines bourguignonnes, connaît ainsi des changements progressifs depuis le Haut-Empire qui le rapproche de celui du cimetière altomédiéval.
In the ancient administrative region of Burgundy, the analysis of several peri-urban necropolises provides a better understanding of funerary phenomena from the middle of the 3rd century to the beginning of the 6th century. Older discoveries and recent archaeological work in the cities of Sens, Auxerre, Dijon, Beaune, Autun, Chalon-sur-Saône and Mâcon offer the possibility of establishing various particularities of the funerary practices, inherited from the High Roman Empire, that operated in the necropolises on the outskirts of these cities. The internal topography of the funerary spaces, from the point of view of the orientation of the tombs, their marking and their organization, shows a transitional phase between the High Antiquity and the Merovingian period, with the need to bring the necropolises closer to the new city limits becoming preponderant. The funerary world of Late Antiquity, within the Burgundian peri-urban funerary areas, has thus undergone progressive changes since the High Roman Empire that brings it closer to that of the Early Medieval cemetery.
Entrées d’index
Mots-clés : Bourgogne, péri-urbain, transition, cercueil, organisation interne, topographie
Keywords : Burgundy, peri-urban, transition, coffin, internal organization, topography
Note de l’éditeur
Cet article a été rédigé avec la collaboration de Stéphane Alix (Inrap, Dijon, France - UMR 6249 Chrono-environnement), Daniel Barthèlemy (Inrap, Mâcon, France - UMR 5138 ARAR), Céline Capdeville (Inrap, Dijon, France), Frédéric Devevey (Inrap, Limoges, France), Loic Gaëtan (Inrap, Dijon - UMR 6298 ARTEHIS), Michel Kasprzyk (Inrap, Saint-Martin-sur-le-Pré, France - UMR 6298 ARTEHIS), Yannick Labaune (Archaeology service of Autun, Autun, France - UMR 6298 ARTEHIS), Jeremy Maestracci (Inrap, Dijon), Pierre Nouvel (University of Burgundy, Department of archaeology and art history - UMR 6298 ARTEHIS), Luc Staniaszek (Inrap, Dijon - UMR 6298 ARTEHIS) et Nicolas Tisserand (Inrap, Dijon - UMR 6298 ARTEHIS).
Texte intégral
Introduction
1L’étude qui suit se propose de faire un état des lieux des sites funéraires péri-urbains datant de l’Antiquité tardive en Bourgogne administrative. Elle vise à mettre en évidence les problématiques relatives à cette région à partir de l’analyse des découvertes anciennes mais elle cherche aussi à réaliser une réactualisation des données à partir des diagnostics et fouilles récents. Elle souhaite faire une synthèse sur cette période à l’aide de ces nouvelles informations.
2Le cadre géographique de cette recherche concerne l’ancienne Bourgogne française et plus particulièrement les nécropoles péri-urbaines liées à des cités ou des agglomérations secondaires. Ces villes sont, du nord au sud, dans l’Yonne, Sens et Auxerre, en Côte-d’Or, Dijon et Beaune et, en Saône-et-Loire, Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon (fig. 1). Aucun site nivernais permettant de compéter cette étude n’a malheureusement pu être utilisé, les découvertes étant trop anciennes et lacunaires dans la Nièvre. L’analyse se porte sur l’Antiquité tardive au sens large, la période commençant au milieu du iiie siècle pour se terminer au début du vie siècle. Les datations radiocarbones sur les opérations archéologiques récentes ont joué un rôle majeur dans l’attribution de certaines sépultures à cette époque : en effet, elles ont permis de rattacher à l’Antiquité tardive des tombes qui jusqu’à présent étaient conçues comme appartenant à la période mérovingienne d’après leur typologie et leur environnement. Elles ont également favorisé une meilleure compréhension du fonctionnement des nécropoles sur la durée, en éclaircissant souvent leur phasage ainsi que leurs déplacements.
3Mener une réflexion sur les nécropoles péri-urbaines se base nécessairement sur des données primaires très disparates. En effet, la périphérie des agglomérations de l’Antiquité tardive a été plus ou moins remaniée au cours du Moyen Âge et au début de l’ère industrielle. Le corpus d’étude est maillé de découvertes anciennes plus ou moins bien localisées et d’opérations d’archéologie préventive très bien enregistrées. Plusieurs travaux permettent souvent d’évoquer un même site mais les informations sont parfois très lacunaires et seulement citées dans la Carte archéologique de la Gaule (Delor 2002a, 2002b ; Provost 2009), surtout pour les découvertes les plus anciennes. À Autun, plusieurs nécropoles péri-urbaines fonctionnent durant le Haut-Empire ou l’Antiquité tardive (Kasprzyk 2016). L’une d’elles, la nécropole de Saint-Pierre-l’Estrier, a fait l’objet d’opérations programmées dans les années 70-80 (Sapin 1984 ; Young 1986 ; Balcon-Berry, Berry 2016) ainsi que d’un diagnostic et d’une fouille d’archéologie préventive (Labaune 2020 ; Fossurier, à paraître). La cité d’Auxerre a été l’objet de nombreuses découvertes anciennes (Delor 2002a, 2002b ; Sapin 1998) particulièrement en ce qui concerne les sites Saint-Amatre et du Mont-Artre et de diverses opérations archéologiques sur la nécropole Saint-Germain (Sapin 2000b ; Burgevin 2019). Les sites de Beaune sont renseignés par de nombreuses découvertes anciennes (Provost 2009 ; Kasprzyk 2005) et une fouille préventive sur la nécropole Saint-Étienne (Sapin, 1990 ; Gaillard de Sémainville, Sapin, Maranski 1995 ; Maureille et al. 1995). À Chalon-sur-Saône, les nécropoles antiques ont fait l’objet de travaux divers et variés (Castex 1994 ; Kasprzyk 2005 ; Kasprzyk 2016) et une fouille préventive « Rue de Rochefort » a permis d’apporter des informations récentes (Devevey 2005). La ville de Dijon est documentée par plusieurs recherches anciennes (Joubeaux 1982-1986 ; Provost 2009) et récentes (Gaëtan 2019) ainsi que par des diagnostics et fouilles sur l’ensemble funéraire situé dans le quartier de Saint-Bénigne (Sapin 2000a ; Marino Malonne 2008 ; Alix 2019 ; Fossurier 2021). À Mâcon, la nécropole dite des Cordiers est connue anciennement (Poirrier 1973) et par plusieurs fouilles et surveillances de travaux (Barthèlemy, Depierre 1990 ; Barthèlemy 2013 ; Capdeville 2020). À Sens, de multiples petites découvertes anciennes et récentes apportent des informations hétéroclites sur les espaces funéraires (Delor 2002b ; Nouvel et al. 2015). L’ensemble de ces découvertes et opérations archéologiques permet de proposer un état de la recherche en attendant de futurs aménagements.
1. Pratiques funéraires
1.1. Sépultures individuelles et multiples
4L’immense majorité des tombes sont individuelles, les sépultures plurielles étant très rares. Il existe cependant des exceptions. En effet, plusieurs individus sont parfois inhumés successivement au sein des sarcophages. C’est ainsi le cas à Auxerre « Place Saint-Germain » dans un sarcophage avec une réduction, à Dijon « Rue Danton » dans une découverte ancienne avec un adulte et un immature et à Mâcon nécropole des Cordiers où deux individus immatures sont inhumés dans un même sarcophage avec un laps de temps réduit (Burgevin 2019 ; Provost 2009 ; Bathèlemy 2013 ; fig. 2)1. Une sépulture double a également été étudiée à Beaune Saint-Étienne (Maureille et al. 1995) dans un contenant qui pourrait être un monoxyle. Un cas de réduction non conditionnée par un recoupement a aussi pu être observé dans un cercueil dans la nécropole d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier (Fossurier, à paraître). Sur ce même site, des superpositions strictes étaient également notables : des exemples de deux inhumations successives ont été mis en évidence par la présence de cercueils distincts posés l’un sur l’autre dans une même fosse.
1.2. Position des défunts
5Les individus reposent quasiment tous sur le dos. Alors que les membres inférieurs sont presque toujours en extension, la disposition des membres supérieurs semble ne correspondre à aucune norme. Ils sont le plus souvent repliés mais adoptent toutes les positions, en extension, repliés à 45°, 90° ou 135°, les mains étant le long des fémurs, sur le pubis, les avant-bras ou le thorax. La tête des individus est parfois surélevée mais ce n’est pas la plus grande occurrence. Ce dernier fait étant toutefois malaisé à mettre en évidence sur les sites du corpus, il reste difficile d’évaluer ses proportions réelles.
1.3. Contenants et enveloppes souples
6Les types de contenants sont multiples au sein des différents ensembles funéraires, que ce soit en zone rurale ou péri-urbaine. Le mode majoritaire d’inhumation est le cercueil de bois, tous sites confondus (fig. 3). Ceux-ci sont très fréquemment adaptés à la taille des défunts, lorsque cela est observable, excepté dans une occurrence, sur le site d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier où les dimensions d’un cercueil en bois sont trop grandes par rapport à celles d’un corps humain adulte (2,30 m de long par 0,50 m de large). À Beaune Saint-Étienne, des contenants étroits à fond concave avec décomposition en espace vide évoquent quant à eux des monoxyles mais ceci n’a pu être noté que sur ce seul site.
7Dès qu’un nombre assez élevé de sépultures est fouillé sur une aire funéraire, la présence des coffrages est visible comme par exemple à Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort », Mâcon « Rue Gambetta » ou Autun Saint-Pierre-l’Estrier (fig. 4). Ils prennent différentes formes : généralement uniquement en bois, installés avec quelques pierres de calage, ils sont parfois mixtes, en bois et pierres ou tegulae.
8Les cercueils de plomb sont plus rarement attestés. Ils ont été retrouvés à Auxerre Mont-Artre (Delor 2002a), une occurrence est signalée à Beaune « la Maladière » (Kasprzyk 2005), une autre correspond à une découverte ancienne effectuée dans la zone de Saint-Bénigne de Dijon (Provost 2009). Ils sont nombreux dans les cités de Sens (Delor 2002b ; Nouvel et al. 2015), Chalon-sur-Saône et Autun (Kasprzyk 2016 ; fig. 5). Des dispositifs de calage comme des stèles ou des blocs de marbre ont pu être utilisés en position secondaire, par exemple à Saint-Pierre-l’Estrier à Autun ou au lieu-dit « la Maladière » à Beaune (Fossurier, à paraître ; Kaspzryk 2005). Comme les cercueils en bois, les cercueils de plomb paraissent adaptés à la morphologie des inhumés, une grande partie d’entre eux ayant les dimensions de cercueils « d’enfants ». Il est à noter que des marques en forme de « X » ont été retrouvées sur presque tous les cercueils de plomb du site de Saint-Pierre-l’Estrier : ces marques ont été faites sur les cuves et couvercles avec presque toujours un « X » à la tête et deux « X » aux pieds. Tous les cercueils en plomb n’ont pas de contexte archéologique précis mais, lorsqu’une datation était possible, elle correspondait à l’Antiquité tardive, du moins sur le territoire éduen (Kasprzyk 2016 : 129-130).
9Les sarcophages de pierre, en grès ou en calcaire selon les sites, présentent dans la région différentes morphologies pour l’Antiquité tardive mais celles-ci varient davantage au niveau des couvercles que des cuves qui sont rectangulaires. Ces contenants sont présents dans plusieurs cités bourguignonnes : Autun, Auxerre, Chalon-sur-Saône, Dijon. Les couvercles sont ainsi plats, semi-circulaires ou en triangle. À Auxerre « Place Saint-Germain », les sarcophages, en calcaire, ont un couvercle convexe pour l’un et plat pour l’autre2 (fig. 6). À Autun, ils sont en grès et à couvercle semi-circulaire tandis qu’à Mâcon et Chalon-sur-Saône, ils sont généralement en calcaire et les couvercles sont triangulaires ou plats. Des sarcophages paraissent avoir été réalisés en marbre mais les exemples sont très rares et nettement plus marginaux. Sur la zone d’étude, seuls trois exemples ont été répertoriés et tous sont en position secondaire ; leur datation iiie siècle avec inscription du ve pour l’un (sarcophage d’Euphronia à Autun Saint-Pierre-l’Estrier) et fin ve-début vie siècle pour les deux autres (sarcophages de Saint-Andoche à Saulieu et dit de Francovée à Saint-Symphorien d’Autun) les placent aux extrémités de la période chronologique de cette analyse.
10Les tombes en bâtières, déjà peu fréquentes au Haut-Empire, se raréfient au ive siècle en Bourgogne et très peu d’occurrences ont pu en être recensées : seules quatre ont été identifiées de manière certaine et elles se situent toutes sur le site d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier (Balcon-Berry, Berry 2016 ; Fossurier, à paraître). Elles peuvent être construites différemment avec un « simple » toit en tuile reposant directement sur la terre ou correspondre à une construction maçonnée faite de pierres puis surmontée d’un toit de tuiles (fig. 7), cette variation n’existant pas régionalement au Haut-Empire. Une tombe en bâtière supplémentaire correspond à une découverte ancienne à Sens Champbertrand (Delor 2002b) : elle semble dater du ive siècle et est décrite comme une installation maçonnée sur laquelle repose un toit de tuiles.
11Les contenants doubles restent très peu fréquents sur la région3. Ils concernent exclusivement les cercueils de plomb. Ceux-ci sont en effet presque toujours disposés dans un autre contenant, la plupart du temps un cercueil en bois4, comme à Autun, à Chalon-sur-Saône ou à Sens (fig. 8). Dans de rares cas, les cercueils de plomb étaient installés dans des sarcophages de pierre (plusieurs occurrences à Autun et Chalon-sur-Saône). De manière plus anecdotique, il semble qu’à Autun Saint-Pierre-l’Estrier, l’un d’entre eux ait été déposé dans un coffrage (Fossurier, à paraître).
12Les très jeunes individus sont parfois enterrés dans des contenants particuliers déjà existants au Haut-Empire : en effet, certains tout-petits sont inhumés en amphore, au sein de nécropoles plus grandes comme à Dijon « Boulevard Voltaire » (Joubeaux 1982-1986 ; Provost 2009) ou Autun Saint-Pierre-l’Estrier (Fossurier, à paraître ; fig. 9A). Un petit coffre en tuiles a déjà également été observé sur ce dernier site (fig. 9B) ainsi qu’à Chalon-sur-Saône (Kasprzyk 2005)5. Les très jeunes défunts sont aussi déposés dans des cercueils, seuls ou avec des adultes, ce qui n’a pas été recensé localement pour le Haut-Empire.
13La présence d’enveloppes souples n’a que rarement été notée mais ceci est sans doute en lien avec la difficulté de reconnaître ce type d’élément, particulièrement en ce qui concerne les découvertes anciennes. Les linceuls sont également très malaisés à mettre en évidence notamment au sein des espaces vides, où la décomposition permet rarement d’en conserver la trace. Des éléments relevant de l’enveloppe souple ou liés à l’architecture funéraire n’ont également peut-être pas été perçus dans les tombes signalées en « terre libre » ou en « pleine terre ». Il existe en conséquence un nombre important de sépultures de type « indéterminé ».
1.4. Présence de mobilier funéraire
14Sur l’ensemble du corpus, rural et péri-urbain, peu de mobilier est associé aux sépultures, qu’il soit porté ou déposé. Mais cette situation reste toutefois très variable selon les sites. Le mobilier funéraire semble plus fréquent en zone rurale comme par exemple à Pont-sur-Yonne (Yonne ; Kasprzyk 2016).
15Le mobilier en situation de port n’a été constaté qu’en faible quantité mais il reste présent sur l’ensemble des nécropoles où un nombre de sépultures assez conséquent a été dégagé : il est ainsi attesté à Beaune Saint-Étienne, Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort », Autun Saint-Pierre-l’Estrier et il a pu être noté de manière nette à Auxerre « Place Saint-Germain » (Burgevin 2019). Il correspond pour l’essentiel à des boucles de ceintures et contre-plaques qui se trouvent au niveau des hanches6. Quelques bijoux et fibules ont été retrouvés mais ils sont en proportion plus rares. La présence de vêtements est aussi assurée par des traces de fibres lisibles sur les boucles et contre-plaques ou par les fibres elles-mêmes comme à Beaune ou Autun. Les objets déposés sont rares en zone péri-urbaine bien que leur existence soit nette comme à Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort » (Devevey 2005) ou à Autun Saint-Pierre-l’Estrier (Fossurier, à paraître ; fig. 10). Les monnaies quant à elles se retrouvent dans les tombes de différents sites comme Dijon « Boulevard Voltaire », Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort », Autun Saint-Pierre-l’Estrier ou Beaune Saint-Étienne. La fréquence de la pratique n’est souvent pas très élevée mais elle est observable dès qu’un nombre suffisant de tombes est fouillé.
1.5. Premiers éléments concernant les pratiques funéraires
16Les tombes simples, les individus inhumés sur le dos, sont, en Bourgogne, des habitudes en continuité avec celles du Haut-Empire et qui se poursuivront au haut Moyen Âge (Maestracci et al., à paraître). La plupart des éléments concernant les pratiques funéraires paraissent ainsi hérités du Haut-Empire. Le mode d’inhumation majoritaire, en cercueil de bois, semble par exemple être en continuité directe avec cette période. D’autres contenants comme les tombes en bâtières simples ou les coffres en tuile se trouvent aussi dans la région durant le Haut-Empire. La présence de vêtements ou de dépôts va également dans ce sens. Pourtant, certains éléments changent : la présence de coffrages se note davantage au fur et à mesure que se rapproche la période mérovingienne (fig. 11). Les contenants spécifiques du Haut-Empire des très jeunes enfants perdurent mais ces individus sont aussi inhumés dans des cercueils. Pourtant, les dépôts tendent à disparaître à l’Antiquité tardive en zone péri-urbaine puis réapparaissent ensuite. Des phénomènes plus marginaux se singularisent comme la superposition des sépultures qui, très rare auparavant, va se développer au haut Moyen Âge. Les pratiques funéraires de l’Antiquité tardive ne présentent alors que peu de spécificités, hormis l’inhumation en cercueil de plomb, le sarcophage de pierre faisant son apparition pour se développer à la période postérieure. Certains contenants typiques régionalement de l’Antiquité tardive, comme les cercueils en plomb, sont possiblement le reflet d’une appartenance à des classes sociales privilégiées. En effet, les cercueils en plomb, les tombes en bâtières sur cuve maçonnée et les sarcophages sont dédiés aux populations favorisées, la mise en œuvre des moyens pour les construire nécessitant un apport financier conséquent. Les pratiques funéraires sont donc en transition : certaines sont héritées du Haut-Empire tandis que d’autres sont spécifiques de l’Antiquité tardive ou apparaissent et se développent jusqu’au haut Moyen Âge.
2. Topographie interne
2.1. Orientation des tombes
17Sur la presque totalité des sites péri-urbains, les sépultures suivent la même orientation l’immense majorité des tombes étant globalement ouest-est, tête à l’ouest, cet axe général pouvant dévier de 20° au nord ou sud (fig. 12). Des variations de quelques degrés paraissent également résulter de phases différentes au sein même des ensembles funéraires. Dans les nécropoles dégagées sur une superficie suffisamment grande, très peu de sépultures font exception (deux à Autun Saint-Pierre-l’Estrier, trois à Beaune Saint-Étienne, deux à Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort »). Ces orientations générales paraissent en lien avec des éléments topographiques forts tels que des monuments funéraires ou des fossés à la fonction imprécise : parcellaire ou emplacement de palissade par exemple. Ces fossés sont pour certains d’importance puisqu’ils sont parfois recreusés comme à Autun. Les mausolées peuvent avoir également une très forte influence sans qu’il soit possible de déterminer si c’est le mausolée qui va orienter la trame générale de la nécropole ou si, au contraire, c’est cette trame générale qui va influencer son implantation. Sur le site d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier il est toutefois permis de noter que les sépultures paraissent suivre cette orientation générale avant la construction des mausolées, construction qui arriverait rapidement après la création de la nécropole. L’emplacement précis des mausolées à Dijon et Auxerre n’étant pas déterminé et les données n’informant que partiellement les niveaux de l’Antiquité tardive, il reste difficile de déterminer une organisation plus générale. Les voies ne semblent pas quant à elles avoir une influence majeure sur l’orientation des tombes, quels que soient les sites concernés, ces dernières pouvant être perpendiculaires ou parallèles à ces axes de communication. Aucune zone avec orientation spécifique ne paraît ainsi se distinguer au sein de ces sites.
2.2. Marquage des sépultures en surface
18Très peu d’indications de signalisation des tombes, outre les constructions importantes, ont pu être répertoriées. L’absence de recoupements des inhumations (voir infra) suggère toutefois que des éléments périssables (petits tertres, piquets, végétaux, etc.) devaient exister. À Auxerre « Place Saint Germain », deux pierres de marquage ont été identifiées aux pieds de deux sarcophages (fig. 13) et à Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort » trois pierres regroupées à gauche à mi-longueur d’une tombe la dépassaient probablement en hauteur, servant sans doute à la signaler (Burgevin 2019 ; Devevey 2005). D’autres éléments paraissent indiquer que certaines sépultures au moins disposaient d’un marquage : à Autun, la superposition exacte des tombes paraît supposer qu’il existait un moyen de les indiquer bien qu’il soit également possible qu’un rapprochement dans le temps des décès ait permis cela (Fossurier, à paraître). Il est probable que des marqueurs comme des poteaux aient pu signaler des sépultures : l’un d’entre eux semble avoir eu cette fonction sur le site de Dijon « Rue Danton » (fig. 14). Seules quelques rares stèles et épitaphes ont été identifiées pour le ive siècle dans la région mais elles sont en position secondaire comme à Alise-Sainte-Reine (Walhen 1997) et il reste difficile de préciser leur rôle exact au sein des grands ensembles funéraires. Un fragment de colonne a également pu servir de marquage sur le site d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier mais cela sans certitude. Sur ce dernier site, une stèle à motif de croix pattée a été retrouvée en position primaire au sein même d’un mausolée (Balcon-Berry, Berry 2016 : 169).
19Les monuments funéraires servaient bien évidemment de marqueur pour les inhumations mais cela à une autre échelle. Les mausolées sont nettement attestés sur les nécropoles péri-urbaines régionales, à Autun, Auxerre et Dijon et supposés à Chalon-sur-Saône. Leurs dimensions, lorsqu’elles peuvent être observées, sont très variables comme le montre par exemple la largeur des mausolées d’Autun Saint-Pierre-l’Estrier qui varie entre 3,80 m, 4,60 m et 6,90 m quand la longueur est respectivement de 4,80 m et 6,15 m pour les deux premiers (Fossurier, à paraître ; fig. 15). Sur ce dernier site, un possible petit bâtiment en bois mesure 2 m de long par 1 m de large, mais son existence ne peut être assurée7. De même, à Auxerre « Place Saint-Germain », un angle de bâtiment, dont la fonction ne peut être précisée, construit sur sablière, datant du ve siècle et suivant les orientations générales de la nécropole, a pu être mis en évidence sur 1 m de longueur pour 0,20 m de large (Burgevin 2019).
2.3. Organisation interne
20L’organisation interne des nécropoles reste difficile à percevoir en Bourgogne. En effet, elles n’ont pu être investiguées sur de grandes superficies que très rarement. En termes de zonage, peu de sites offrent une vision assez large. À Beaune Saint-Étienne, deux zones se distinguent nettement et sont séparées par un fossé probablement palissadé8 (Gaillard de Sémainville, Sapin, Maranski 2005 ; Maureille et al. 2005). Ces secteurs sont différents par les pratiques funéraires notamment le type de contenant, le mobilier associé et sans doute également par la chronologie. À Autun Saint-Pierre-l’Estrier, deux zones paraissent également se distinguer avec dans l’une des objets déposés comme des céramiques ou des objets en verre et dans l’autre l’absence de dépôt (respectivement 20 % dans la première zone et 1,5 % dans la seconde, les trois occurrences de cette dernière correspondant à des objets prestigieux - vase diatrète, épingles en ambre et en jais) ; les deux zones sont séparées par un double fossé qui rappelle dans son fonctionnement les fossés de parcellaires antiques recreusés (Fossurier, à paraître ; fig. 16). L’abondance de mobilier ou au contraire sa rareté semble aussi caractériser certains secteurs de la nécropole de Sens Saint-Savinien dont l’un montre un taux de 70 % de tombes avec du mobilier (Delor 2002b)9.
21Les mausolées paraissent avoir un rôle important dans l’organisation des nécropoles bien que cela soit souvent difficile à percevoir. En effet, bien que leur présence ait été identifiée sur plusieurs sites (Auxerre, Dijon, Autun), leur lien avec les sépultures est très difficile à mettre en évidence. À Autun, ils paraissent avoir un impact très important et les sépultures regroupent à leur proximité (Fossurier, à paraître ; fig. 16). Sur d’autres sites, bien qu’ils ne soient pas observables, des éléments structurants très forts ont pu avoir une influence notable. Ainsi à Mâcon « Rue Gambetta », plusieurs sarcophages sont rassemblés au même endroit alors que les autres zones de la nécropole n’en ont pas livré pour cette période : l’existence d’un élément les rassemblant (bâtiment, enclos, …) reste toutefois pour l’instant incertaine (Capdeville 2020).
22D’autres éléments d’organisation paraissent moins perceptibles : ainsi, les cercueils en plomb se trouvent souvent dans une même zone comme à Autun Saint-Pierre-l’Estrier (Fossurier, à paraître). Ce type de regroupement peut indiquer des liens entre les individus, liens de nature très difficile à déterminer, peut-être d’origine sociale ou familiale (Kasprzyk 2016).
23Les tombes en bâtière avec construction de la cuve en moellons et mortier sont quant à elles visiblement liées à des mausolées : elles se trouvent au centre de l’un d’entre eux pour deux d’entre elles tandis qu’elles sont très proches d’un autre dans le second cas.
24Les recoupements datant de l’Antiquité tardive apparaissent également sur quelques sites bien qu’ils restent encore rares : quelques-uns ont pu ainsi être observés à Autun Saint-Pierre-l’Estrier et Chalon-sur-Saône « Rue de Rochefort » (Fossurier, à paraître ; Devevey 2005). Cette pratique semble liée à la volonté de rassembler des défunts au même endroit.
2.4. Éléments de synthèse
25La topographie interne des sites tardifs paraît connaître quelques différences par rapport à celle du Haut-Empire. En effet, alors que durant le Haut-Empire les sépultures présentent souvent de nombreuses orientations, la quasi-totalité des inhumations datant de l’Antiquité tardive ont un axe ouest-est, tête à l’ouest. Cet orientement général des tombes agence dès lors les nécropoles en rangées ou en espaces allongés. L’organisation antique en enclos, où les orientations pouvaient varier, paraît se perdre au profit d’autres éléments structurants. Différents secteurs apparaissent au sein des espaces funéraires qui ne semblent plus liés aux regroupements résultant des enclos. Les zones relèvent de pratiques variées, notamment en ce qui concerne les dépôts et modes d’inhumation, mais cette sectorisation est peut-être également influencée par la chronologie des sites qui peuvent se déplacer légèrement. La matérialisation de ces différentes zones par des fossés traduit ainsi parfois la présence de groupes distincts au sein des nécropoles. Les mausolées ont, quant à eux, un fort impact en attirant les morts autour d’eux ce qui n’est pas sans rappeler l’inhumation ad sanctos. La présence des recoupements sur deux sites paraît aussi témoigner de changements : alors que durant la haute Antiquité la tombe faisait l’objet d’un respect strict (Raynaud 2006), l’emplacement de la sépulture au sein de l’espace funéraire et par rapport à ses éléments structurants commence à prendre une importance qui deviendra cruciale par la suite. L’organisation interne de la nécropole initie ainsi nettement son éloignement du pattern antique pour s’ordonner différemment et préparer celle des cimetières altomédiévaux.
3. Emplacement topographique
3.1. Situation par rapport à l’enceinte fortifiée
26De la fin du iiie siècle au milieu du ive siècle une rétractation et/ou un déplacement des agglomérations s’observe. Le plus souvent les espaces urbains se retrouvent enfermés derrière une enceinte fortifiée (Kasprzyk, Monteil 2017). Des déplacements sont visibles dans les cas d’Auxerre et Beaune (fig. 17) alors que d’autres agglomérations connaissent plutôt un phénomène de rétractation. Qu’en est-il des nécropoles dans ces bouleversements urbains ? L’exception ici est incarnée par Autun puisque la cité est dotée d’un rempart depuis sa fondation par Auguste au ier siècle av. J.-C. Une évolution intra-muros apparaît toutefois avec la construction d’une seconde enceinte dite réduite au cours du ive siècle (Balcon 2011).
27Les nécropoles des sites envisagés se situent toutes en dehors du mur d’enceinte, en concordance avec les pratiques du Haut-Empire. Deux cas de figure sont notables qui peuvent être successifs : la continuité d’utilisation des espaces funéraires et la création de nouveaux.
28Les cas de continuité sont attestés notamment à Autun (« Bois Saint-Jean », Champs des Urnes et « Rue Drémeaux ») et à Sens (Saint-Antoine, « Cimetière », Saint-Savinien et « Pré Saint-Pierre ») où des secteurs de tombes tardives sont identifiés dans les aires funéraires du Haut-Empire (fig. 18).
29Les anciennes nécropoles subissent également de profonds bouleversements puisque beaucoup de stèles funéraires vont servir de matériel de base à l’édification des fortifications notamment à Auxerre, Beaune et Sens (Delor 2002a, 2002b ; Provost 2009). Les nécropoles ainsi créées se situent entre 80 et 1600 m du mur d’enceinte (fig. 19). On compte six sites entre 0 et 500 m, deux sites entre 500 et 1000 m et trois sites au-delà du kilomètre. La plupart des espaces funéraires sont donc créés à proximité de la nouvelle limite urbaine. Les nécropoles les plus lointaines concernent la cité d’Autun (fig. 18). En effet, il semble ici que la pression foncière n’a pas permis l’ouverture d’aires plus proches que celles de Saint-Pierre-l’Estrier et la Grillotière-Champs Saint-Givre. Outre les raisons pratiques, on peut se demander si la proximité des tombes et monuments funéraires ne pouvait pas servir le prestige des élites locales ?
Fig. 19. Tableau de distances entre les enceintes fortifiées et les nouvelles nécropoles.
Ville et lieu-dit | Distance nécropole / enceinte (m) |
Autun « Saint-Pierre-l'Estrier » | 1260 |
Autun « La Grillotière » | 1580 |
Auxerre « Saint-Germain » | 150 |
Beaune « Saint-Etienne » | 150 |
Chalon « Saint-Jean-des-Vignes » | 700 |
Chalon « Saint-Martin-des-Champs » | 1150 |
Dijon « Saint-Benigne » | 330 |
Dijon « Saint-Michel » | 80 |
Sens « Saint-Jean » | 200 |
Sens « Rue Champbertrand » | 680 |
A. Burgevin, Inrap.
30La nécropole des Cordiers à Macon est un apax au sein de ce paysage. En effet, l’espace funéraire reste fixe pendant quatre siècles malgré la rétractation de la ville derrière un rempart (fig. 20). Ainsi, il faut attendre le vie siècle pour voir apparaître une nouvelle zone sépulcrale au nord de la précédente.
3.2. Localisation par rapport aux voies antiques
31Au Haut-Empire, l’emplacement des nécropoles est clairement le long des voies antiques comme l’attestent les nécropoles d’Autun, Auxerre, Beaune, Chalon-sur-Saône, Dijon et Sens. Au ive siècle, les nouvelles installations funéraires respectent en partie ce schéma. En effet, la tradition s’observe à Chalon-sur-Saône où les nécropoles de la « Rue de Rochefort »/Saint-Jean-des-Vignes et de Saint-Martin-des-Champs bordent la voie en direction de Langres et Trèves, au nord de l’enceinte (fig. 21). En revanche, la nécropole Saint-Germain à Auxerre est certes proche de la « voie de l’Océan » mais se situe à plus de 200 m à l’est (fig. 17). La cité d’Autun offre un cas de figure similaire puisque les nécropoles de Saint-Pierre-l’Estrier et de la Grillotière-Champs Saint-Givre sont installées de part et d’autre de la voie menant vers Langres et Besançon, à 250 m en moyenne (fig. 18). La nécropole Saint-Étienne de Beaune rentre également dans ce cas de figure (fig. 17).
32Les créations du ive siècle paraissent ainsi se déplacer et leur localisation ne semble pas être déterminée par le réseau viaire principal : des voies secondaires s’avèrent suffisantes.
3.3. Localisation par rapport à la géographie
33Au regard de la diversité des environnements des agglomérations du corpus, aucune géographie particulière ne semble prédéterminante pour accueillir l’emplacement d’une nécropole. Une forme d’opportunisme en fonction de la disponibilité des terrains paraît davantage décisive. Le cas de la nécropole Saint-Bénigne de Dijon est notable puisqu’elle est située de part et d’autre du Renne, affluent du Suzon dont un des bras traverse l’enceinte de Dijon (Grégoire de Tours 575-594).
3.4. Bilan
34Les restructurations des cités et agglomérations au ive siècle se lisent dans le paysage funéraire. Si, dans un premier temps, des continuités d’occupation des aires funéraires antérieures s’observent, la création de nouveaux espaces plus proches des nouvelles limites de la ville devient la norme. Ces nouvelles implantations ne semblent pas avoir d’emplacement privilégié. Une certaine proximité demeure toutefois entre la trame viaire et la nécropole.
Conclusion
35En Bourgogne, les traditions héritées du Haut-Empire sont prégnantes au sein des nécropoles péri-urbaines de l’Antiquité tardive. Les pratiques funéraires paraissent ainsi, pour une large part, héritées de la période précédente. Elles se traduisent par la présence des mêmes contenants et de dépôts dans les tombes. Toutefois, l’émergence et le développement de certaines architectures funéraires comme les sarcophages ou les coffrages témoignent de changements progressifs dans les modes d’inhumation. En effet, si ceux-ci sont quasiment absents durant la haute Antiquité, ils deviennent par la suite très présents au haut Moyen Âge. La topographie interne des nécropoles change quant à elle nettement par rapport au Haut-Empire : d’une organisation en enclos, témoignages possibles de regroupements d’ordres familiaux ou sociaux, une structuration forte autour d’un axe globalement ouest-est devient la norme. Des rangées et des lignes rassemblant les sépultures apparaissent et des secteurs se matérialisent. Les monuments funéraires, comme les mausolées, deviennent des points centraux. L’importance de l’inhumation auprès de ces constructions prend de l’ampleur et certains d’entre eux sont rapidement transformés en édifices de culte, qui vont à leur tour générer le développement d’un cimetière. Ici l’archéologie préventive et la diversité des opérations qu’elle induit ont pu mettre en évidence l’existence de nécropoles antérieures. La gestion de l’espace funéraire devient plus intensive et les recoupements apparaissent influencés, plus ou moins directement, par le prestige de l’inhumation ad sanctos. L’importance des voies de communication devient ainsi moindre dans le choix des implantations pour être remplacée par la proximité des nouvelles limites des agglomérations que représentent les enceintes fortifiées. La colonisation des nouvelles implantations chrétiennes autour des villes génère, à l’aube du haut Moyen Âge, de nouveaux espaces d’inhumation. L’Antiquité tardive en Bourgogne apparaît donc comme une réelle période de transition progressive où les pratiques funéraires du Haut-Empire vont se transformer pour devenir celles du monde altomédiéval.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 La présence de deux individus dans un sarcophage est aussi signalée sur la nécropole de Saint-Jean-des-Vignes à Chalon-sur-Saône mais la datation de la sépulture n’est pas assurée (Devevey 2005).
2 Il est à noter que ce couvercle est une ancienne stèle funéraire réutilisée.
3 Les coffrages mixtes (bois et pierres) n’ont pas été intégrés aux contenants doubles bien qu’ils puissent s’y apparenter.
4 Ces cercueils de bois sont identifiables par la présence de clous et de morceaux de planches de bois conservés. Leurs modules les déterminent comme des contenants transportables et ils ne semblent pas construits sur place.
5 Une variante de ce type existe à Dijon avec plusieurs occurrences de petits coffres en pierres signalées dans les découvertes anciennes (Provost 2009).
6 Il reste possible que cela corresponde des ceintures déposées (Paresys 2009) mais aucun cas n’a pu être attesté sur la région.
7 En effet, ce bâtiment serait construit sur poteaux de bois mais les creusements des poteaux ne sont conservés que sur une faible hauteur allant de 5 à 10 cm (Fossurier, à paraître).
8 Sur ce site, des critères également culturels peuvent avoir séparés les individus (Gaillard de Sémainville, Sapin, Maranski 2005 ; Maureille et al. 2005).
9 En zone rurale, ce même phénomène se retrouve sur le site de Pont-sur-Yonne « La Plante aux Chiens » (Kasprzyk 2016).
Auteurs
Inrap, Dijon, France
CNRS, Aix Marseille Université, EFS, ADES, UMR 7268, Marseille, France
Inrap, Dijon, France
Laboratoire Chrono-environnement, UMR 6249, Besançon, France
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