L’ensemble funéraire des ve et vie s. de n. è. de Saint-Martin-le-Bas à Gruissan (Aude, France)
Nouveaux éléments de réflexion sur l’occupation du littoral narbonnais durant l’Antiquité tardive – version abrégée
p. 335-352
Résumés
Situé près de Narbonne, l’établissement littoral de Saint-Martin-le-Bas à Gruissan, connaît durant l’Antiquité tardive une activité importante. Si l’habitat de cette période reste à étudier, un secteur funéraire associé à cette occupation est localisé sur un petit relief dominant le littoral. Sa fouille exhaustive a révélé 39 structures funéraires qui se répartissent dans 4 phases d’occupation, allant de la fin du iiie s. jusqu’au xiiie s. Les premières sépultures s’installent, après l’abandon des bâtiments du Haut-Empire, à la fin du iiie ou au ive s. Puis, vraisemblablement au ve s. ou au vie s., des sépultures à caractère exceptionnel sont mises en place, dans un probable édifice funéraire. Une volonté de rassemblement de ces tombes autour du premier sarcophage semble à l’origine du développement de l’aire funéraire méridionale des ve et vie s. Les données livrées par l’étude de cet ensemble funéraire contribuent à la réflexion en cours sur le statut de ce site tardo-antique.
Located near Narbonne, the coastal settlement of Saint-Martin-le-Bas in Gruissan was very active during Late Antiquity. Although the habitat of this period remains to be studied, a funerary area associated with this occupation is located on a small relief dominating the coastline. Its exhaustive excavation has revealed 39 funerary structures which are divided into 4 phases of occupation, from the end of the 3rd century to the 13th century. The first burials took place after the abandonment of the buildings of the Early Empire, at the end of the 3rd or in the 4th century. Then, probably in the 5th or 6th century, burials of an exceptional nature were set up in a funerary building. A desire to gather these tombs around the first sarcophagus seems to be at the origin of the development of the southern funerary area of the 5th and 6th centuries. The data provided by the study of this funerary complex contributes to the ongoing reflection on the status of this late antique site.
Entrées d’index
Mots-clés : occupation funéraire, rural, habitat groupé, sépulture privilégiée, sarcophage, édifice funéraire, transformation des occupations, pratiques funéraires
Keywords : funerary occupation, rural, grouped habitat, privileged burial, sarcophagus, funerary building, transformation of occupations, funerary practices
Note de l’éditeur
Cet article n’est pas une traduction mais une version abrégée de l’article anglais « The funerary area of the 5th and 6th c. CE of Saint-Martin-le-Bas at Gruissan (Aude, France). New elements of reflection on the occupation of the Narbonne coast during Late Antiquity ».
Texte intégral
1Le site de Saint-Martin-le-Bas fait l’objet, depuis 2011, de recherches extensives conduites dans le cadre du Programme Collectif de Recherche « Les ports antiques de Narbonne »1, dont l’ambition est de caractériser les modalités de l’occupation et de l’exploitation de cette zone littorale sur le temps long. Outre les installations du Haut-Empire probablement en lien avec le système portuaire narbonnais (Sanchez, Duperron 2021), le site abrite une occupation funéraire se développant de l’Antiquité tardive au Moyen-âge central2.
1. L’établissement littoral de Saint-Martin-le-Bas au cours du temps
2L’établissement littoral de Saint-Martin-le-Bas est situé sur l’actuelle commune de Gruissan, à une douzaine de kilomètres au sud-est de Narbonne. Il occupe une position stratégique, sur une île située au cœur des étangs narbonnais, et à proximité d’un grau mettant en communication la lagune avec la mer.
3En lien avec le système portuaire de Narbonne, l’occupation antique se développe de la fin du iie s. av. n. è. jusqu’au moins la fin du iie s. de n. è., sur plus d’un hectare (fig. 1). Une nouvelle occupation prend ensuite progressivement son essor durant le ive s. et connait à partir du ve s. une extension importante. Les fouilles ont permis d’appréhender deux aspects distincts de cette occupation de l’Antiquité tardive : des zones d’activités économiques et un espace funéraire. L’habitat de cette période se situe vraisemblablement au nord du site.
4Quelques indices matériels témoignent d’une poursuite de l’occupation durant le viie s., beaucoup plus difficile à percevoir que celle de la période précédente.
5Ce qui fait l’objet de notre étude est l’occupation établie durant cette même période de l’Antiquité tardive sur une éminence rocheuse située à proximité immédiate du littoral, à une cinquantaine de mètres au sud de la parcelle centrale. Dans cette zone méridionale, l’occupation se poursuit jusqu’au Moyen-âge. Des travaux de terrassement de grande ampleur ont provoqué la destruction de la plupart des structures bâties et niveaux d’occupation postérieurs au Haut-Empire. Il est également possible qu’ils aient détruit un certain nombre de sépultures tardo-antiques, en particulier les moins profondément enfouies (sujets périnataux en particulier).
2. Phases d’occupation de l’ensemble funéraire
6L’occupation funéraire présente un total de 38 sépultures primaires et un dépôt secondaire de type ossuaire (FS5179) auquel s’ajoutent des os en position secondaire dans trois US (FS5034, US5647, US5719 ; fig. 6).
7Les premières sépultures s’implantent dans la partie sud-ouest de l’emprise de la fouille dès la fin du iiie s. ou le ive s. pour SP5014 et vers la 2e moitié du ive ou le ve s. pour SP5214.
8La campagne de fouilles de 2021 a permis de mettre au jour un ensemble de sépultures situées dans la partie sud de l’emprise, qui amène à revoir en profondeur nos interprétations quant au développement des différentes phases d’occupation de l’espace funéraire : après les premières tombes des iiie et ive s., l’occupation semble se déplacer légèrement vers l’est avec la mise en place au ve ou vie s. de deux sarcophages, qui attirent autour d’eux d’autres sépultures (conf. infra chapitre 4).
9Au viie s. (et peut-être encore au viiie s. ?), l’occupation funéraire semble s’étendre encore, cette fois dans la partie nord-ouest de l’emprise, à l’ouest du mur MR 5443 qui semble marquer la limite orientale de cette troisième phase d’occupation.
10Enfin, dans une quatrième phase, l’activité funéraire subit un dernier déplacement topographique dans la partie orientale du site, à l’est de la tour construite au xe s. pour perdurer jusqu’au xiiie s.
3. Les inhumations : modes de dépôt et données biologiques
11On voit donc, à travers ces quatre phases d’occupation, que l’activité funéraire du site se développe et se maintient dans le temps durant près d’un millénaire. Elle est en rapport avec une occupation humaine qui semble donc rester importante après le Haut-Empire, et un habitat probablement assez étendu qui reste à explorer.
12Les modes d’inhumation sont variés sur l’ensemble du site et correspondent à des évolutions dans les pratiques au cours du temps et les discours qu’elles transcrivent.
13Durant la première phase d’occupation, à la fin du iiie et au ive s., les sépultures sont en coffres de bois ou en coffrages mixtes de pierres et de bois. Par la suite, les coffrages de dalles sont les plus nombreux et sont utilisés sur l’ensemble du site, jusqu’à la fin de l’utilisation de l’aire funéraire. La phase 2 de l’occupation présente néanmoins une particularité : en effet, c’est probablement au ve s. ou au vie s. que sont utilisés les deux sarcophages SP5760 et SP5770.
14Dans toutes les phases d’utilisation de l’espace funéraire, 13 individus étaient habillés et/ou chaussés avec 7 individus habillés d’une enveloppe souple (vêtement et/ou linceul), 4 individus portant des chausses et 2 individus présentant à la fois une enveloppe souple et le port de chausses.
15Il n’existe pas de différence entre les modes d’inhumation adoptés en fonction du sexe ou de l’âge au décès des sujets : immatures comme adultes, femmes comme hommes bénéficient de traitements funéraires poussés, homogènes sur l’ensemble du site et dans le temps : enveloppe souple (éléments d’habillement et/ou linceul), fosses profondes, architectures funéraires en matériaux mixtes ou pérennes développées, système de couverture massif et systématisé et de très probables éléments de signalisation.
16L’échantillon de population dans les sépultures primaires est conforme à ce que l’on attend pour une population ancienne (26 sujets adultes et 14 sujets immatures, soit 65 % et 35 %).
17Parmi les sujets adultes, huit sont des femmes, dix sont des hommes et huit sujets restent sans attribution sexuelle. Le sex ratio est donc équilibré (44,5 % de femmes et 55,5 % d’hommes) et montre qu’il n’y a pas eu de sélection en fonction du sexe. Pour ce qui est de l’âge au décès, on compte une forte représentation des sujets matures (huit individus entre 30 et 59 ans, soit 44,5 % des individus dont l’âge a pu être estimé). Néanmoins, six sujets sont jeunes (20-29 ans) et quatre sont âgés (plus de 60 ans). La représentation des sujets jeunes est donc normale pour une population ancienne (33,3 %). Il faut noter la présence non négligeable des sujets âgés (22,2 %), à l’encontre des idées reçues sur les populations des périodes historiques.
18La répartition des sujets immatures dans les différentes classes d’âge est conforme aux courbes de mortalités attendues pour une population ancienne en ce qui concerne les individus de plus de 5 ans. Elle est en revanche anormale d’un point de vue démographique pour les individus les plus jeunes : un fœtus, deux sujets décédés avant 1 an et aucun décédé entre 1 et 4 ans. Ce déficit des sujets les plus jeunes peut être dû à un lieu d’inhumation différent ou à la perturbation des niveaux stratigraphiques les plus hauts par des terrassements médiévaux et modernes.
19L’étude de l’état sanitaire montre un état général homogène, avec une prévalence très basse de tous les indicateurs. Ce qui est primordial à noter est que cet état sanitaire se maintient durant toute la période d’occupation de l’aire funéraire : il n’existe pas de dégradation de l’état de santé des sujets au cours du temps, entre l’Antiquité et le Moyen-âge. Cet élément renforce l’idée d’une occupation pérenne dont l’importance se maintient dans le temps, assurant une stabilité des ressources sur plus d’un millénaire.
20Si l’on observe l’échantillon de population de l’Antiquité tardive (phases 1 et 2, iiie - vie s.), on constate que la répartition entre adultes et immatures est moins équilibrée : sur 17 sujets, seuls quatre sont immatures (23,5 %) quand 13 sont adultes. Néanmoins, ce taux reste acceptable et est peut-être dû à la faiblesse de l’échantillon et à la disparition de certaines sépultures de jeunes enfants, comme évoqué plus haut, car seul un enfant de moins de 4 ans est présent.
21Le sexe de trois sujets adultes n’a pas pu être déterminé ; pour les dix autres, on compte cinq femmes et cinq hommes, soit un sex ratio parfaitement équilibré, montrant que dans ces phases comme pour les phases plus tardives, il n’existe pas de sélection en fonction du sexe. La répartition en fonction de l’âge au décès montre également qu’il n’y a pas eu de sélection en fonction de ce critère, car les sujets jeunes sont largement présents et un sujet âgé a également été identifié.
4. L’occupation de l’Antiquité tardive : des sépultures privilégiées fondatrices ?
22Après une première phase d’installation de sépultures durant les iiie et ive s., une nouvelle phase de l’occupation se développe au sud du site. Cette phase 2 pourrait être initiée par l’implantation de deux sarcophages, sépultures à caractère exceptionnel en comparaison des autres sépultures du site. Outre ce dispositif funéraire particulier, c’est la position topographique et stratigraphique de ces sépultures qui pourrait expliquer l’origine et l’évolution de l’occupation funéraire durant la période tardo-antique.
23Un premier sarcophage SP5760 est accolé au sud d’un mur du Haut-Empire, au sein d’un petit bâtiment rectangulaire (fig. 8). Cette tombe fondatrice attire rapidement autour d’elle d’autres sépultures à caractère exceptionnel : un second sarcophage SP5770 est accolé au sud du premier, puis une troisième fosse, beaucoup plus large, vient accueillir au sud un coffrage double SP5812-SP5762.
24Dans cette occupation, les recoupements de sépultures sont très rares malgré la longue durée d’utilisation de cette zone funéraire, ce qui suggère une mémoire des tombes dans le temps long grâce à des dispositifs de signalisation.
25Une des hypothèses interprétatives envisagées à l’heure actuelle est que cet édifice a pu entrainer la création d’un lieu de culte à proximité immédiate de ces tombes privilégiées, à moins que celles-ci n’aient été installées peu après la fondation de ce lieu de culte, cas de figure parfaitement documenté à Sagone au ve s. (Istria 2021 ; Corbara et al. dans ce volume).
5. L’occupation funéraire de Saint-Martin-le-bas dans son contexte géographique et chronologique
26L’avancée de l’exploration du site nécessite de comparer notre zone d’inhumation à des espaces funéraires contemporains, à la fois en contexte rural et urbain.
27Les occupations funéraires mises au jour à Vinassan dans l’Aude (Le Pech de Tardieu, ASF aire Nord) et à Malbosc à Montpellier correspondent à des nécropoles peu étendues, dont l’organisation en rangée est le fait de petites communautés de type familial, rattachées à un petit établissement rural. Elles diffèrent en cela nettement de ce que l’on observe sur le site de St-Martin-le-bas (Gaillard et al 2013 ; Blaizot et al 2008).
28Aux abords de la petite agglomération rurale de Lunel-Viel, aux Horts comme au Verdier, on observe que l’organisation spatiale des sépultures diffère de celle de St-Martin-le-bas : les aires funéraires y sont organisées en rangées bien identifiables (Raynaud 2010 : 98-99).
29Le mécanisme de développement de la nécropole de Vindrac dans le Tarn sur le temps long semble similaire à notre site sans que l’on puisse pour autant y voir une organisation globale identique (Guyon et al. 2015 : 15-105). Importante villa au Haut-Empire, le site est ensuite réinvesti à des fins funéraires, avec la construction au tout début du vie s. de deux, peut-être trois, petits bâtiments autour desquels s’est rapidement développé un important espace funéraire. Cette occupation perdure jusqu’à la fin du xiiie s., insérée dans des édifices successifs chaque fois plus vastes. La configuration d’implantation du site de Maguelone est singulièrement similaire à celle de notre site. Localisée sur une île à l’interface d’une lagune et de la mer, cette occupation correspond à une agglomération rurale et se caractérise par la fondation initiale d’une grande église de l'Antiquité tardive autour de laquelle s’est ensuite développé un ensemble funéraire. L’organisation du cimetière parait dictée par l’église et la sépulture privilégiée SP2175 qui lui est postérieure et qui est installée dans un petit bâtiment proche du chevet (Garnotel et al 2019 : 189).
30Ces exemples comparatifs nous amènent à nous interroger sur la définition que l’on donne au qualificatif de « rural ». Souhaite-t-on désigner par ce terme tout ce qui ne serait pas dans le contexte des grandes villes ? Les sites que nous venons d’évoquer sont qualifiés de ruraux par leur contexte d'implantation en campagne mais on constate parmi eux une grande variabilité de développement et d’organisation spatiale.
31L’examen des sites tardo-antiques de Narbonne permet d’élargir la réflexion. Le site de St-Félix montre une basilique et des sépultures implantées au ve s. au sein d’une zone déjà utilisée à des fins funéraires à partir du ive s. L’aire funéraire tardo-antique est majoritairement composée de sarcophages figurant au sein de trois annexes méridionales de la basilique mais l'intérieur du bâtiment est vide de sépulture (Ginouvez 1999 : 25-46). À l’inverse, la basilique du Clos de la Lombarde, construite elle aussi au ve s., accueille les sépultures à l’intérieur du bâtiment (Solier 1991). Ce type d’implantation, qui suit une occupation initiale préexistante durant les iiie-ive s., rappelle celle de notre site, qui montre lui aussi un noyau antérieur de sépultures puis le développement de l’aire funéraire dans une seconde phase à partir d’un bâtiment précoce accueillant des sarcophages autour du ve s. Le développement d’édifices postérieurs plus vastes sur les sites narbonnais nous laisse à penser que cette hypothèse est valable pour St-Martin-le-Bas.
32L’emploi de sarcophages se retrouve en général, pour la région et la période qui nous concernent, préférentiellement en contexte urbain et souvent associés à un lieu de culte de type basilique funéraire (Raynaud 2010 : 37). Ils ne font leur apparition qu’à partir du vie s. à l’image des nécropoles de Lunel-Viel où les sarcophages, absents de la nécropole du Verdier, sont au nombre de sept aux Horts et à hauteur de 30 % autour de l’église Saint-Vincent. Sans aller jusqu’à affirmer que l’on est face à une population privilégiée à St-Martin-le-Bas mais plutôt face à un groupe avec une élite locale, il faut réinterpréter les données à la lumière de la fouille de l’occupation funéraire. Elle montre en effet que l’on se rapproche ici plutôt de ce que l’on trouve dans des zones urbanisées de la région ou dans des agglomérations secondaires comme à Maguelone plutôt que dans des établissements ruraux modestes. La proximité du site lagunaire de Saint-Martin-le-Bas du grand centre urbain de Narbonne a pu jouer en la faveur d’un rayonnement d’influence auprès d’élites locales en termes d’aménagements topographiques et typologiques des sépultures.
Conclusion
33L’analyse de la topographie et du développement des sépultures a permis de proposer une hypothèse sur la dynamique de distribution des tombes. Un noyau initial implanté au sud-ouest de l’emprise de la fouille révèle les premières sépultures installées à la fin du iiie ou ive s. sur les ruines d’une occupation du Haut-Empire. Puis, probablement au ve s. - vie s., des sépultures à caractère exceptionnel, sont mises en place au sud du site. Il existe une véritable attraction de ces tombes, car on observe une très nette volonté de rassemblement des sépultures postérieures autour du sarcophage premièrement implanté. Ce caractère particulier et ce pouvoir d’attraction sont renforcés par l’insertion des quatre structures dans un petit bâtiment rectangulaire, mais il est probable que cet ensemble est à l’origine de l’agrégation et du développement de l’aire funéraire méridionale des ve et vie s., autour de ce bâtiment.
34Une rangée de sépultures s’est ensuite développée postérieurement à l’ouest du site et de l’hypothétique lieu de culte au cours du viie s. (et peut-être viiie s. ?). Enfin, deux sépultures beaucoup plus tardives (xe s., xiiie s.) sont installées sur la frange orientale de l’occupation scellant chronologiquement les aménagements funéraires de Saint-Martin-le-Bas.
35L’étude de cette aire funéraire permet la réflexion sur le statut du site de Saint-Martin-le-Bas durant l’Antiquité tardive. Des sépultures privilégiées à l’origine d’une aire funéraire pérenne et étendue suggèrent que nous ne sommes pas en présence d’un simple établissement rural. Nous envisageons désormais l’existence, durant les ve-vie s., d’un habitat groupé d’une certaine importance, ainsi que la présence sur place d’une élite locale. Au demeurant, on connaît en Languedoc plusieurs exemples de sites de ce type émergeant dans le courant du ve s. (Schneider 2007), en particulier sur le littoral avec le cas emblématique de Maguelone, qui recevra dès le vie s. un siège d’évêché (Garnotel et al. 2019). Reste maintenant à déterminer le statut exact de ce site : la possibilité qu’il corresponde durant l’Antiquité tardive à un centre domanial, plutôt qu’à une simple agglomération rurale, doit être envisagée. Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, l’exploration de l’habitat contemporain de cet espace funéraire est indispensable. Plus largement, une approche encore plus extensive de l’établissement tardo-antique de Saint-Martin-le-Bas est susceptible d’enrichir significativement notre connaissance des modalités de l’occupation et du contrôle du littoral narbonnais durant la période de transition entre Antiquité et Moyen Âge.
Bibliographie
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Blaizot et al. 2008 Blaizot F., Raux S., Bonnet C., Henry É., Forest V., Ecard P., Jorda C., Macabéo G., L’ensemble funéraire rural de Malbosc (Montpellier, Hérault) : pratiques funéraires de l’Antiquité tardive, Revue archéologique de Narbonnaise, 41, p. 53-99.
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Duperron et al. 2016 Duperron G., Bigot F., Cobos M., Doniga A., Mathieu V., Pineau J.B., Scrinzi M., Vaschalde C., L’établissement antique de Saint-Martin-le-Bas à Gruissan (Aude). Rapport Final d’Opération 2016, Montpellier, SRA Languedoc-Roussillon, 772 p.
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Notes de bas de page
1 Ce programme de recherche dirigé par Corinne Sanchez (CNRS - UMR5140 ASM) se déroule dans le cadre d’un partenariat entre la Région Occitanie, le CNRS, le Ministère de la Culture (DRAC et DRASSM), l’Université Paul-Valéry, les communes de Narbonne et Gruissan.
2 L’exploration de cette occupation funéraire a été réalisé en collaboration avec plusieurs membres du laboratoire UMR 7268 ADES (Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique et Santé ; Marseille). Elle a commencé en 2015 avec M. Perrin (Duperron et al. 2015) et s’est poursuivie en 2016 avec M. Cobos (Duperron et al. 2016), puis en 2019 et 2021 avec E. Sperandio et G. Granier dans le cadre d’une fouille programmée toujours en cours (Duperron et al 2019 ; Duperron et al. 2021).
Auteurs
Aix Marseille Université, CNRS, EFS, ADES, UMR 7268, Marseille, France
Aix Marseille Université, CNRS, EFS, ADES, UMR 7268, Marseille, France
Service Archéologie de Sète agglopôle méditerranée, Villeveyrac, France
CNRS, Université Paul-Valéry Montpellier 3, ASM, UMR 5140, Ministère de la Culture, Montpellier, France
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