Compertrix « Saint-Pierre » : un exemple d’évolution des marqueurs statutaires funéraires durant l’Antiquité
p. 31-42
Résumés
À la fin du ier siècle av. J.-C., un monument funéraire en pierre est édifié le long de la voie de l’Océan en périphérie de l’agglomération antique de Châlons-en-Champagne (France, Marne). Dans un premier temps, aucune nouvelle sépulture n’est rattachée à ce possible cénotaphe progressivement ennoyé sous plus d’un mètre de colluvions carbonatées déposées peu après son édification. Au cours du iie siècle et/ou début du iiie siècle, les pierres des parties émergentes des colluvions sont récupérées. À la fin du siècle et au début du ive siècle, malgré la ruine du monument, viennent s’agréger six sépultures de jeunes enfants, sur ou à proximité de l’édifice ainsi qu’un dépôt de restes de bûcher d’adulte, déversés à l’intérieur.
Le site de Compertrix interroge la pérennité d’un espace funéraire, les variations de son statut et permet de réflechir à l'usage comme à l’évolution des marqueurs funéraires et de leurs significations durant l’Antiquité.
At the end of the 1st century BCE, a funerary stone monument was built on the Ocean’s road, on the outskirts of the ancient town of Durocatalaunum, currently the city of Châlons-en-Champagne (France, Marne Department). Initially, no new grave is added to this possible cenotaph gradually submerged under more than one meter of carbonated colluvium deposited shortly after its construction. During the 2nd century and/or at the beginning of the 3rd century, the architectural blocks, emerging parts of the colluvium are collected. At the end of the 3rd century and at the beginning of the 4th, despite the ruin of the monument, six graves of young children were added, on or near the building, as well as a deposit of the remains of an adult funeral pyre, dumped within it.
The Compertrix site questions the durability of a funerary space, the variations in its status and allows us to reflect on the use as well as the evolution of funerary markers and their meanings during Antiquity.
Entrées d’index
Mots-clés : Antiquité, Gaule, Rèmes, espace funéraire, organisation sociale, édifice funéraire, sépulture d'enfant
Keywords : Antiquity, Gaul, Remes, funerary space, social organisation, funerary building, child burial
Texte intégral
Introduction
1À la fin du ier s. av. n. è., un espace funéraire est implanté le long de la voie de l’Océan, en territoire rème, à la périphérie de l’agglomération antique de Durocatalaunum, actuelle ville de Châlons-en-Champagne (Marne ; fig. 1). Au sein d’un enclos quadrangulaire, est édifié un monument de 3,50 m sur 3,35 m, possible cénotaphe qui n’a pas suscité la mise en place d’autres sépultures. Par la suite, le vallon dans lequel il est implanté connaît durant les deux premiers siècles de notre ère, des épisodes de colluvionnement importants qui ennoient le secteur sous plus d’un mètre de sédiment. Malgré les tentatives menées pour contenir l’arrivée des colluvions, l’espace funéraire est abandonné, puis les parties aériennes du monument sont démantelées dans le courant du iie s. et/ou au tout début du iiie s. (fig. 2).
2Après l’arrêt de l’apport massif de sédiment carbonaté, à la fin du iiie s. et au début du ive s., six sépultures d’enfants sont aménagées aux abords, contre et sur ce qui subsiste du monument. L’une d’entre elle a révélé un mobilier accompagnant, riche, diversifié et original en la présence d’un objet en ivoire énigmatique. Le reliquat de monument lui-même, à nouveau investi, sert de réceptacle aux restes d’un bûcher funéraire consacré à un adulte.
3Les aménagements funéraires antiques de Compertrix (Achard-Corompt 2015 ; Achard-Corompt et al. 2019) permettent de s’interroger sur la pérennité, le statut social et l’évolution d’un lieu funéraire durant l’Antiquité. Il soulève également des interrogations quant à l’adoption dans le domaine funéraire de nouveaux signaux statutaires ; l’expression architecturale disparue, d’autres prennent en effet, le relais signifiant potentiellement que le lieu demeure investi par les membres de la/les lignée/s qui en est à l’origine.
4Dans le cadre de ce colloque sur « l’évolution des pratiques funéraires dans le temps », notre propos s’appuie sur quatre caractéristiques des usages funéraires visibles sur le site de Compertrix, à savoir la donnée spatiale (l’espace funéraire dans son contexte), les données architecturales (de l’espace funéraire et à la tombe), les gestes et soins, et enfin le mobilier. Nous nous intéresserons ensuite à l’usage de ces caractéristiques et des modalités de leur association afin de montrer comment ils distinguent un individu ou une classe d’âge. Nous faisons l’hypothèse que ces éléments et leur croisement forment en fait, dans un contexte funéraire donné, des marqueurs identitaires. Chacune de ces caractéristiques et la façon de les utiliser sont un des signes qui permet à un groupe de reconnaître l’identité sociale, culturelle et biologique d’un défunt.
1. Le Haut-Empire
1.1. Les marqueurs spatiaux
5La fondation de l’ensemble funéraire intervient durant le dernier quart du ier s. av. n. è. Le choix du lieu d’implantation est nettement subordonné à la présence d’un axe routier mitoyen et reprend un schéma d’installation des tombes classique à la période romaine. Le choix de sa localisation est un signe de romanisation clair et ce, à double titre.
6Les funérailles des défunts sont conduites en dehors des limites de la ville, le long des routes ou devant les portes. Il en est de même pour les villas, les tombes en marge peuvent prendre place au bord d’une route. Avec l’implantation de la tombe, le lieu devient alors un lieu de culte privé destiné à la famille, mais devient la propriété des Dieux mânes (Scheid 1998, 2005).
7Par ailleurs, la proximité de l’agglomération influe également dans le choix de l’emplacement de l’espace funéraire. Dix des douze monuments funéraires recensés dans les cités rèmes et tricasses sont implantés à distance des nécropoles suburbaines mais à moins de 5 km du centre d’une agglomération (Achard-Corompt et al. 2016). Ce constat établit un lien possible entre les élites des milieux ruraux et les agglomérations de l’ager de la cité - hypothèse déjà suggérée par l’association fréquente de grands établissements de type villa à des agglomérations secondaires (ibid. : 62). À Compertrix, aucun établissement rural ne peut être associé directement à cet espace funéraire. Cette apparente déconnexion serait un moyen pour les commanditaires d’exposer au plus grand nombre, le statut social de leur famille sur des terrains distants de leur résidence, à l’image du mausolée de Faverolles en territoire lingon (Février 1993).
8Pendant plus d’un siècle, les fossés et palissade limitant l’ensemble funéraire de Compertrix, incessamment soumis à des épisodes de colluvionnement, sont entretenus avec obstination. De ces efforts face aux éléments naturels, nous n’en avons plus traces à partir de la première moitié du iie s.
9En résumé, l’emplacement de l’ensemble funéraire fouillé à Compertrix témoigne de deux aspects : le premier, alliant localisation et ostentation, relève de l’intégration précoce des coutumes et croyances romaines par le défunt et sa famille, alors que le second, distinction et isolement, est destiné à montrer au plus grand nombre l’importance et le statut social de cette famille.
1.2. Des marqueurs architecturaux
10Durant la première phase d’utilisation de l’ensemble funéraire et lors du colluvionnement, le discours funéraire et statutaire est transmis principalement par les infrastructures monumentales. Les éléments mobiliers y tiennent une place marginale. Une fibule, deux monnaies, des fragments céramiques et un dépôt composé de plusieurs objets en plomb et en fer, et d’une fibule en alliage cuivreux de type 5.12.2 (Riha 1994 : 123) ont été découverts à proximité ou sur le monument. Ils indiquent une fréquentation continue du lieu et potentiellement la célébration de commémorations entre le moment de la fondation et le milieu du second siècle. En définitive, le mobilier rare joue un rôle annexe, principalement en lien avec la sphère privée.
1.2.1. Un espace consacré
11L’ensemble funéraire est constitué d’un enclos trapézoïdal de plus de 5 000 m2 accolé aux fossés bordiers de la voie (fig. 3). Dans sa partie sud, y figure un enclos quadrangulaire qui délimite une aire de 147 m2 autour du monument funéraire en pierre.
12Le premier est marqué par le creusement de fossés successifs, donc entretenus et par la mise en place d’une palissade. Ses dimensions et la position de l’espace ainsi délimité sous-entendent un projet funéraire de grande envergure susceptible d’accueillir plusieurs monuments, d’autres structures funéraires ou cultuelles.
13Le second enclos, plus réduit, est réservé exclusivement au monument qu’il ceint. Un lit de blocaille calcaire, potentiellement issue des retouches des blocs architecturaux au moment de leur assemblage, recouvre l’espace resté libre entre le fossé d’enclos et le monument. En plus de la mise en valeur visuelle du lieu, ce marquage au sol renforce vraisemblablement le statut particulier de cet espace. À l’intérieur de cette délimitation, le monument marque la place dévolue au mort.
14Durant cette phase d’utilisation, l’activité funéraire conduite au sein du petit enclos est non seulement de l’ordre sépulcral mais elle offre un espace en capacité d’accueillir un nombre conséquent de participants lors de la tenue de divers cultes privés ou publics. L’espace ainsi organisé participe à une mise en scène dévolue à la glorification d’une famille (face publique) qui se poursuit au-delà de l'inauguration de la tombe, des funérailles ou des commémorations. Ainsi, le rang, le nom et le positionnement social de la famille demeurent visibles.
1.2.2. Le monument
15Le monument, conservé sur trois assises de calcaire, mesure 3,50 par 3,35 m à sa base. Il appartient aux cinq monuments funéraires ruraux rèmes connus à ce jour et pourrait être l’un des plus précoces (Achard-Corompt et al. 2016). Reconstituer son élévation relève de la gageure car toute la partie supérieure du monument a été récupérée durant l’Antiquité. Plusieurs hypothèses sont en effet possibles allant d’un monument compact, de type autel à pulvini à un édifice de type mausolée comme à Faverolles (Achard-Corompt et al. 2019 : 80, fig. 69). Outre la rareté de l’aménagement, le soin apporté à la construction et le matériau utilisé1 renforcent le caractère élitaire de l'installation funéraire.
16À partir des vestiges conservés, il est difficile de savoir s’il constitue un véritable tombeau ou un cénotaphe ; l’agencement interne des blocs plaide en faveur de la seconde hypothèse2.
17Le monument de Compertrix atteste de l’existence d’une élite locale qui utilise les codes de reconnaissance romains. Dans un secteur où l’aménagement de monuments funéraires est peu répandu, ce dispositif mémoriel voué à la perpétuation du souvenir constitue un marqueur statutaire très fort (classe sociale, richesse, fonction dans la cité ?) dirigé essentiellement vers l’extérieur d’autant plus si le ou les morts ont été ensevelis ailleurs.
2. L’Antiquité tardive
18À l’instar de l’enclos trapézoïdal, le monument et son fossé ainsi que le chemin creux bordant la voie de circulation ont été impactés dès le début du Ier de n. è. par le colluvionnement. À l’inverse du premier, les preuves d'entretien ou de dégagement des aménagements funéraires n’ont pas été reconnues et aucune sépulture n’est plus rattachée à ce lieu pendant plus de 150 ans. Néanmoins, sa fréquentation durant les deux premiers siècles de notre ère est attestée par un peu de mobilier céramique et une tablette de défixion. L’ensevelissement d‘un enchytrismos entre 150 et 250 de n. è., à 50 m du monument témoigne de la persistance de sa vocation funéraire alors qu’il n'apparaît plus structuré.
2.1. Des marqueurs architecturaux et spatiaux ruinés ou inexistants
19Le grand enclos trapézoïdal n’est plus visible et aucun fossé ou palissade de taille similaire ou plus réduite ne lui succède. La circulation sur le chemin creux a repris mais il faut envisager l’ancien lieu funéraire comme un secteur délaissé doté d’une végétation buissonnante d’où émergerait à peine le monument. Le colluvionnement a marginalisé davantage ce lieu implanté à l’écart des nécropoles suburbaines. Le vallon est en partie comblé et à la fin de la seconde moitié du iiie s., les colluvions atteignent au minimum la base de la troisième assise du monument funéraire.
20À cette époque, celui-ci est déjà démantelé3. Les explications de ce geste peuvent être multiples : déclin de la famille, abandon d’un projet funéraire, choix d’un nouvel emplacement, besoin en matériaux4 ou plus simplement, comme tendent à le prouver les autres exemples régionaux (Achard-Corompt et al. 2016), changement de mode et translation des marqueurs statutaires vers d’autres supports5.
2.2. Réactivation du lieu
21À partir du milieu du iiie s., le lieu recouvre sa vocation funéraire selon des modalités de fonctionnement nouvelles. Alors que le monument ne devait qu’affleurer, il demeure avec ses alentours proches, un repère autour duquel sont ensevelis six individus immatures. Il n’a été découvert aucun élément attestant un balisage aérien, mais le positionnement des sépultures prouve la visibilité du monument et le maintien de sa signalétique funéraire bien que dépouillée de son décorum. Aucun nouvel aménagement à visée ostentatoire n'a été édifié. Le monument délabré fait malgré tout office de marqueur spatial.
22Y sont déposés les restes d’un bûcher funéraire concernant cette fois-ci un individu adulte. Pour ce faire, le niveau supérieur du monument en partie recouvert par les colluvions a été légèrement recreusé pour dégager une fosse irrégulière d’une quinzaine de centimètres de profondeur. Le rejet a été réalisé en deux versements. Il mêle ossements humains et faune crématisés, vaisselle en verre, clous de chaussures et de menuiserie, éléments de coffret et restes céréaliers préparés ou bruts (Daoulas, Achard-Corompt 2016). Un autre geste de versement concerne les portions de céramiques. Les os d’animaux et le vase céramique non brûlés sous-entendent la tenue d’activités funéraires (banquet, libation…) hors bûcher organisé en parallèle à la crémation, puis joints aux restes brûlés au moment du dépôt.
23Dans le monde romain, ce sont habituellement les os associés ou non aux restes du bûcher qui constituent la sépulture. Quant « aux emplacements où sont enfouis les cineres, ils ne pouvaient être regardés juridiquement comme des lieux religieux et donc dans un sens, des sépultures au sens strict » (Laubry 2016 : 81). Or, il se pose de plus en plus régulièrement la question de la consécration des cineres dans le cas de sépulture temporaire, de sépulture dédoublée parce que les os partent pour être inhumés dans un sol provincial qui ne peut devenir religieux (Laubry 2016). La présence des « cendres » d’un bûcher dans un monument sépulcral désaffecté incite à considérer ce lieu comme à nouveau doté d’une valeur religieuse.
24À cette période, ce lieu demeure encore en marge de l’implantation des nécropoles de Durocatalaunum dont il s’en distingue par le recrutement et le jeune âge des inhumés qu’il accueille.
2.3. Le mobilier comme marqueur statutaire
25À partir du milieu du iiie s., le mobilier est plus présent voire abondant. Parmi les six inhumés, la fillette la plus âgée (st.173) a été ensevelie avec un mobilier conséquent constitué de six vases céramiques, d’un flacon en verre, d’un bracelet de perles en jais et verre bleu, d’un second bracelet en verre ou jais, de huit épingles en os, d’un miroir en verre, d’un objet oviforme en ivoire (fig. 4). Deux des récipients contenaient une offrande alimentaire. Les autres enfants inhumés, seraient décédés plus précocement, entre 0 et 8 mois (fig. 3). Deux ont été inhumés avec deux récipients et les trois autres, une sépulture double et une sépulture sous vase installée au niveau de la seconde assise du monument, n’ont livré aucun mobilier, si ce n’est une côte de grand mammifère pour la seconde.
26Le mobilier céramique ne présente aucun caractère exceptionnel. Les assemblages fonctionnels répondent aux schémas classiques pour la période (Ahu-Delor, Louis 2016). Il s’agit de produits basiques disponibles à cette période dans tous les habitats. On note juste la petite taille des vases culinaires en lien avec l’âge des défunts (ou de façon plus pragmatique de la dimension des cercueils ?). Dans les sépultures en cercueil, certains vases présentent des traces d’utilisation : on les a donc choisis dans la maison et déplacés avec leur contenu jusqu'à l’espace funéraire.
27L’un d’eux, un gobelet à boire en céramique métallescente, a été recyclé après découpe. Peut-être contenait-il un dépôt, ou simplement a-t-il été utilisé comme support dans l’espace restreint de la tombe pour surélever un autre vase trop large pour être posé en fond de cercueil et ainsi éviter que celui-ci ne repose de manière instable entre les pieds de la défunte.
28Les vases utilisés pour contenir ou recouvrir les petits corps sont quant à eux, neufs.
29Le mobilier accompagnant la petite fille de la tombe 173, notamment les éléments en jais mais surtout l’objet en ivoire, démontrent un accès à des produits rares voire exceptionnels, d'importation et donc le rang social élevé de la famille de la défunte. Cet emplacement est encore utilisé par les élites de la société. Outre le statut, la richesse du dépôt et le soin apporté à sa mise en scène dans la tombe expriment l’attention et l’affection des proches pour l’enfant. L’intention première est d’accompagner celui-ci le mieux possible, de le rassurer avec le dépôt d’objets personnels et des éléments jugés nécessaires au passage dans le monde des morts. Ces intentions sont tournées vers le défunt et visibles uniquement par les personnes présentes lors des funérailles. Une fois l’inhumation opérée, il n’en demeure plus de traces visibles.
30Le mobilier en terre cuite déposé dans les tombes ne peut pas être utilisé pour répondre au questionnement sur le statut social ; ces objets sont uniquement des contenants d’offrandes, alimentaires ou non, solides ou liquides.
31La présence d’un dépôt simple ou complexe de vases, en céramique et en verre, dans les tombes du Bas-Empire est largement documentée régionalement. La tranche d’âge traitée ici reste quant à elle moins étudiée. Les inhumations en vase ou sous un vase sont fréquentes et l’absence de mobilier associé quasi systématique ; en cela l’offrande alimentaire associée ici à l’enchytrismos se présente comme un investissement inhabituel. Les exemples régionaux contemporains disponibles (Arcis-sur-Aube, le Chêne…) témoignent de dépôts soignés, souvent comparables (formes et fonctions) à ceux destinés aux adultes. Il semble cependant pertinent de corréler la présence d’un dépôt et sa nature à l’âge de l’enfant.
32Les restes matériels identifiés comme accompagnant l’adulte sur le bûcher, évoquent un dépôt primaire relativement conséquent d'un point de vue quantitatif (Achard-Corompt et al. 2019 : 93-104) mais en rien exceptionnel6, à moins qu’une partie de celui-ci seulement nous soit parvenue.
2.4. De probables liens de parenté
33Si l'installation d’une structure funéraire au sein d’un monument funéraire à l’abandon est une démarche originale, l'emplacement choisi est en adéquation fonctionnelle avec le geste réalisé. En dehors d’un épandage d’os, de clous mêlés aux restes charbonneux du combustible suivi d’un versement de tessons, il n’y a aucun autre argument en faveur d’une activité sépulcrale in situ. Si la tombe proprement dite a existé à proximité, elle reste peut-être en dehors de portée des archéologues. En revanche, le choix d’un monument funéraire, même démantelé, comme lieu d’épandage suggère que ces vestiges de bûcher demeurent sans doute encore porteurs de sens. Ils pourraient témoigner d’un lien familial entre cet adulte et les enfants inhumés. Ainsi, à Matougues (Marne), les résidus du bûcher d’un adulte recouvrent la tombe d’un bébé inhumé dans un assemblage de tessons (Le Goff 2019). À Boinville-en-Mantois (Yvelines), adultes incinérés, enfant de 6 ans et nourrissons brûlés ou inhumés sont également associés au sein d’un monument en pierre, évoquant la concession funéraire d’une famille clairement rattachée à un domaine rural (Laurey et al. 2019).
34En l’absence d'analyse paléogénomique, il reste cependant difficile d’assurer un lien de parenté entre les inhumés, et entre ces derniers et l’individu incinéré7. Toutefois, le petit nombre de sépultures, le regroupement spatial sur cet emplacement spécifique, les similitudes d'implantation, d'organisation des dépôts et d’offrandes observées entre certaines tombes8 suggèrent une appartenance à un même groupe familial9.
35Autre élément, la sépulture 318 implantée à moins de 4 m au nord-ouest de la sépulture 174, mais selon un axe d’orientation différent, a accueilli 2 périnataux. La superposition des corps des enfants dans une même sépulture argumente en faveur d’un lien de parenté.
36Bien que la fouille n’ait révélé aucun élément de délimitation, on remarque que quatre des cinq sépultures ont été aménagées dans l’aire de l’ancien enclos quadrangulaire entourant le monument au moment de sa fondation. Cette coïncidence spatiale étonne car cette limite a disparu depuis plus de deux siècles. Faut-il alors imaginer la restauration d’un espace délimité autour du monument au moment de la réactivation funéraire du lieu ? Si c’est le cas, ce nouveau bornage n’a pas été perçu lors de la fouille.
37Durant l’Antiquité tardive, l’espace funéraire se resserre autour d’un lieu autrefois dévolu à une sépulture/cénotaphe monumentale : une façon peut-être de manifester la proximité du lien de sang. Il faut alors s’interroger sur la signification de la mise à l’écart volontaire ou non de l’individu 171, enseveli à 17 m de distance du monument et du groupe précédent, mais sur l’ancien tracé de l’enceinte trapézoïdale.
2.5. La mort des enfants
38Les six défunts regroupés à Compertrix sont décédés au début du cycle de leur vie, période caractérisée par d’importants rites de passage. Il ne s’agit plus de nouveau-nés, tous ayant probablement connu les rites de séparation et les premiers rites d’agrégation à la société des vivants (Baills-Barré 2013 ; Van Gennep 1981). Selon les estimations basses, la plupart des six enfants de Compertrix sont décédés peu avant ou peu après leurs 6 mois d’existence (Degobertière dans Achard-Corompt et al. 2019) ; l’enfant le plus âgé est mort, au plus tôt, vers un an (tombe 173).
39Selon certains textes, l’âge au décès de l’enfant influe sur l’ampleur du deuil et l’importance des funérailles (Plutarque, Vie de Numa 12,3 et Œuvres morales, 45)10. Le seul critère de la mise à l’écart de ces tombes pourrait donner une image faussée du statut des enfants. En effet, d’autres données archéologiques donnent à voir, au contraire, une forme de reconnaissance comme l’illustre l’édification de tombes individuelles, le dépôt d'objets croissant en nombre et en qualité avec l’âge ou encore le traitement des corps. L’inhumation dans un cercueil cloué, par exemple, s’apparente aux pratiques en usage pour les adultes à la même époque. Seul, se distingue le traitement spécifique du défunt 319, dont un vase posé à l’envers ne recouvre qu’en partie le corps de l’enfant11. Ces aspects dénotent d’un soin certain apporté à la constitution des tombes révélant une réelle reconnaissance sociale mise sur le compte de l’expression des sentiments, et ce, malgré l’incomplète sociabilisation souvent évoquée pour les défunts de cette classe d’âge (Durand 2003 ; Baills-Barré 2013).
Conclusion : Le monument de Compertrix, de l'expression publique d’un statut à l’expression d’un attachement familial
40Les aménagements funéraires établis à Compertrix reprennent des schémas de fonctionnement classiques pour la période romaine comme l’installation le long d’un axe de circulation, une utilisation sur la longue durée marquée par des oscillations fortes de la courbe de fréquentation. Il se singularise par l’édification d’un monument funéraire dès la fin du ier s. av. n. è., aménagement peu usité chez les Rèmes, hors sites urbains importants. Entre le Haut et le Bas-Empire, les marqueurs spatiaux et monumentaux supports d’un discours funéraire tourné vers le domaine public s'affaiblissent ; l’espace funéraire se restreint jusqu'à ne plus concerner que les abords immédiats du monument ruiné qui conserve toutefois sa symbolique funéraire. Le caractère marginal de ce lieu funéraire perdure ; il est même renforcé par le recrutement de la population inhumée, à savoir de très jeunes enfants. À la fin de la période de fréquentation, l’affirmation du rang passe par le mobilier d'accompagnement (fig. 5) : invisible après les funérailles, il n’est accessible qu’un temps au cercle restreint des personnes présentes lors de l’installation de la sépulture, à l’inverse des aménagements architecturaux du Haut-Empire. Le discours véhiculé alors, notamment par le mobilier, est de l’ordre de l’affectif et réservé à la famille, au défunt et aux dieux (?). S’il existe également un discours destiné au grand public, il ne peut être appréhendé par le biais de l’archéologie seule.
41La nécropole de Bezannes « le Haut Torchant », également en territoire rème, suit un schéma de fonctionnement comparable à celui de Compertrix. Ainsi, au pied d’un monument édifié dans le courant du ier s. et partiellement ruiné au iiie s. est enseveli dans un coffrage en bois, à 3 m de profondeur, un sarcophage en plomb contenant les restes d’un adulte ainsi que de petites fosses sans squelette conservé mais comprenant notamment des biberons (Bontrond, Bouquin 2012 : 184).
42De l’expression publique d’un statut à l’expression d’un attachement familial, ce lieu funéraire révèle une adaptation des usages funéraires selon l’époque et l’âge du défunt. Il révèle également la permanence des indices d’une utilisation de l’espace par une classe très privilégiée de la population. S’il est impossible pour l'heure, de confirmer que le secteur funéraire de Compertrix appartient toujours à la famille fondatrice du monument au tournant du iiie et du ive s., il est tentant de supposer un lien familial entre ces défunts.
Bibliographie
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Daoulas, Achard-Corompt 2016 Daoulas G., Achard-Corompt N., en collaboration avec Sanson L., « Les Végétaux associés aux rituels funéraires gallo-romains : la signification de la présence du fromental (Arrhenatherum elatius ssp. bulbosum) dans le rejet d’un bûcher funéraire à Compertrix “Saint-Pierre” (Marne) », in Dietsch-Sellami M.-F., Hallavant C., Bouby L., Pradat B. (dir.), Plantes, produits végétaux et ravageurs, actes des Xe Rencontres d'Archéobotanique (24-27 septembre 2014, Les Eyzies-de-Tayac), Bordeaux (36e suppl. à Aquitania), Aquitania, p. 183-198.
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Durost 2020 Durost R., Etablissement du 4e siècle avant notre ère au premier siècle de notre ère : Caurel, Marne « Ruisseau la Blanche » Grand Est, RFO, Metz, Inrap GE, 450 p.
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10.4000/gallia.4681 :Le Goff 2019 Le Goff I., Un lieu funéraire au ve s. av. J.-C. et au ier s. apr. J.-C. : Matougues, Marne « La Grosse Haie » Grand Est, RFO, Metz, Inrap GE, 255 p.
Monteil, Van Andringa 2019 Monteil M., Van Andringa W., « Hoc monimentum maesoleumque : les monuments funéraires dans le paysage des cités des Gaules et des Germanies romaines » in Monteil M., Van Andringa W.(dir.), Monumentum fecit : Monuments funéraires de Gaule romaine, Gallia 76-1, 2019, p. 1-8.
10.4000/gallia.4591 :Moorees et al. 1963 Moorrees C. F. A, Fanning E. A, Hunt E. E., “Formation and resorption of three deciduous teeth in children”, American Journal of Physical Anthropology, 21, p. 205-213.
Paresys 2011 Paresys C., Nécropole du Bas-Empire : Arcis-sur-Aube, Aube, 40 route de Troyes, RFO, Metz, Inrap GEN, 175 p.
Pézennec, Sinquin 2016 Pézennec A., Sinquin J.-B., Arcis-sur-Aube (10), le Chalet, RFO, Troyes, Eveha, 594 p.
Rabasté 2018 Rabasté Y., Un petit groupe funéraire du milieu du iiie siècle de n. è. : tome II : secteur ouest : Isles-sur-Suippe, Marne, Sohettes et Val des Bois, Tr5b, secteurs est et ouest, Grand Est, RFO, Metz, Inrap GE, 181 p.
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Scheid 2005 Scheid J., Quand faire, c’est croire : les rites sacrificiels des Romains, Paris, Aubier, 348 p.
Simon et al. 2011 Simon J., Portat E., Acheré V., Morisse V., « Mourir autour de la naissance : la pratique de l’enchytrismos ou l’inhumation dans des réceptacles funéraires à Chartres (Eure et-loir) au Haut-Empire », in Rivet L. (dir.), Société française d'étude de la céramique antique en Gaule, Actes du congrès d’Arles, Marseille, SFECAG, p. 547-558.
Van Gennep 1981 Van Gennep A., Les rites de passages (réimpression de l’édition de 1909 Emile Noury, augmentée en 1969), Paris, Mouton and Co et Maison des Sciences de l’homme, 288 p.
Notes de bas de page
1 La pierre utilisée correspond au calcaire du Lutétien originaire du Soissonnais à environ 65 km de distance de Compertrix.
2 Le constat vaut pour les autres monuments rèmes.
3 Comme la plupart des édifices comparables chez les rèmes (Achard-Corompt et al. 2016) sauf peut-être de celui d’Isles-sur-Suippes (Rabasté 2018).
4 Un cénotaphe n’étant pas considéré comme religieux, il peut être vendu (Monteil, Van Andringa 2019).
5 À l’image de ce qui a été observé ailleurs dans les Gaules et Germanies, les édifications de monument semblent plutôt spécifiques au Haut-Empire.
6 Des assemblages similaires sont attestés, en dépôts dans des inhumations contemporaines d’adultes et d’enfants, à Caurel (Durost 2020), Arcis-sur-Aube (Paresys 2011 ; Pezennec, Sinquin 2016), Le Chêne (J. Dolbois inédit), Prunay-Belleville (Choquenet 2015) pour ne citer que des exemples récents. À l’inverse, la nécropole de Bezannes est exempte de dépôts culinaires (Achard-Corompt 2016).
7 L’extraction de l’ADN étant pour le moment impossible à partir de restes incinérés.
8 Les dépôts en vases céramiques des tombes 173 et 174 sont composés de pièces parfaitement identiques.
9 Les premières études ADN conduites sur des nécropoles réduites attestent de liens de parenté entre des groupes de tombes aménagées selon la même orientation ou regroupées spatialement (Cavé et al. dans ce volume et Barrand-Emam et al. dans ce volume).
10 Selon les récits de Plutarque, Numa devenu roi de Rome (763-671 av. n. è.) légiféra sur la durée du deuil lors du décès d’un enfant ; proportionnelle à l’âge du décédé, il exclut ceux morts après 3 ans de vie (Vie de Numa 12,3, Charpentier, 1853). Plutarque, lui-même touché par la mort d’un enfant, écrivait que « à ses enfants morts en bas âge, on n’offre pas de libation, et à leur égard on ne pratique pas les autres rites qu’il est naturel d’observer pour les autres morts (…) » (Plutarque, Œuvres morales, 45). Autrement dit, pas de cérémonies au-dessus de la tombe selon cet auteur, ce qui incite peu à réserver ou développer un espace dévolu aux activités cultuelles.
11 Cette pratique rappelle celle des nourrissons ensevelis dans un vase parfois symboliquement associé à l’évocation du ventre maternelle (Simon et al. 2011 ; Benquet et al. 2016).
Auteurs
Inrap, St-Martin-sur-le-Pré, France
ArScAn, UMR 7041, Nanterre, France
Inrap, Passy, France
ARTEHIS, UMR 6298, Dijon, France
Inrap, Glisy, France
Muséum national d'histoire naturelle, EA, UMR 7206, Paris, France
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