La Geste des Temps. Les fêtes historiques : symbolique et dramaturgie du passé (1957-2002)
p. 53-64
Texte intégral
1Il n’y a plus de bourgade estivale à vieilles pierres sans festival et il n’y aura bientôt plus de village orné d’un château sans le piédestal saisonnier d’un spectacle « son et lumière ». Quel « son et lumière » choisir ? Piochez au vif. Car chacun, c’est écrit dans le programme, est « unique ». Et tous se ressemblent : des kilos de lumières, des tonnes de figurants et une fresque héroïque plus pompeuse que pulpeuse qui draine toute l’histoire régionale, Conseil Général compris »1. C’est avec une ironie à peine feinte que ce journaliste de Libération fait l’état des lieux de cet investissement massif de l’espace social, par une Histoire racontée à grands renforts d’effets pyrotechniques. De fait, les critiques reprochent souvent à ces fêtes, spectacles ou reconstitutions en tout genre, leur esthétique kitsch, leur côté Disneyland et leur caractère mercantile ou standardisé (fig. 1).
2Sans doute dès 1960, année de création du « Son et lumière » du Lude2, puis sous l’impact, en 1977, du succès inégalé de la cinéscénie du Puy du Fou3, chaque petit « pays » de France prétend mettre en scène quelques tableaux vivants d’un fabuleux passé. Désormais, prenant la mesure du phénomène, une Fédération française des fêtes et spectacles historiques4 s’est placée comme instance de validation afin de rassembler une partie des structures associatives françaises et des initiatives des Comités des fêtes « reconstituant des événements, des traditions ou des périodes de l’histoire avec des personnages costumés ». Mais loin d’établir une « exception française », ce mouvement de reconstitution de l’Histoire reprend la longue tradition anglo-saxonne de l’Histoire vivante ou Living History dont l’objectif est de reconstituer des tranches de la vie militaire ou civile quotidienne du passé. Les sensibilités qui s’expriment font de l’Histoire non pas une culture savante mais une véritable pratique sociale et culturelle, « où le quotidien (le passé ?) s’invente par mille manières de braconner »5. Un rapport à l’Histoire, somme toute ludique et festif, et qui pourrait apparaître comme insignifiant, simple épiphénomène touristique, s’il ne possédait pas, incidemment, par la réactivation identitaire qu’il génère, tous les ingrédients d’usages politiques les plus divers, à l’échelle locale ou nationale.
3Ces manifestations qui prolifèrent depuis trente ans, bien ancrées dans le tissu économique et politique local, bénéficiant de l’argent public, drainant plusieurs milliers d’acteurs et de spectateurs, ne sauraient être vues comme des réjouissances ordinaires. Que dire de ces investissements personnels ou collectifs et quelles sont les stratégies des acteurs qui revendiquent un droit à montrer et à vivre le passé hors des instances traditionnelles ? Comment apprécier ces narrations historiques locales dans leur rapport au temps de l’histoire ?
Entrer en Histoire6
4Encore peu connues des historiens du temps présent, les reconstitutions rappellent sans doute les usages du passé qui prolifèrent au XIXe siècle (projets de muséographies ou expressions folkloriques), étudiés par A.-M. Thiesse7. Les mannequins de cire des tableaux vivants du Musée normand du docteur suédois Artur Hazelius, par exemple, sont déjà une préfiguration d’un goût pour la scénographie des personnages historiques. Les similitudes avec des fêtes telles que Moros y Cristianos de Valencia ou le Palio de Sienne, traditions urbaines, populaires et festives, commémorant en costume « d’époque » un épisode de l’histoire de la localité, sont aussi tangibles. Cependant, le plus souvent, les acteurs des reconstitutions historiques revendiquent une filiation plus récente, celle qui les rattache au mouvement international en faveur de l’Histoire Vivante particulièrement important depuis une trentaine d’années en Angleterre, aux USA et au Canada8. C’est explicitement le cas pour les reconstitutions des batailles de Gettysburg9, de Hastings ou de Waterloo. Ces démonstrations militaires spectaculaires rassemblent annuellement des milliers d’amateurs d’Histoire Vivante venus de différents pays, au goût affirmé pour les activités concrètes et un besoin partagé d’« endosser » le passé. D’ailleurs, cette expérimentation physique et visuelle du passé est très certainement l’une des spécificités de la période récente. Témoins parmi bien d’autres de cette sensibilité, les artisans du chantier médiéval de Guédelon10 en Bourgogne qui ont pour projet commun d’édifier un château fort du XIIIe siècle selon les moyens et les techniques de l’époque. Dans ce cas, le concept d’archéologie médiévale expérimentale et un comité scientifique composé d’universitaires viennent en renfort à cette mise en activité des « métiers d’antan ». Mais c’est bien l’approche sensible du passé qui retient l’attention de ce journaliste d’une revue spécialisée : « de leurs mains à l’aide d’outils comme en maniaient nos ancêtres, ils donnent corps à un rêve (…) Lorsqu’on repart de Guédelon, c’est ce contact direct avec notre passé qui nous reste, l’impression d’avoir, l’espace de quelques instants, aperçu un fragment de notre histoire, qui vit encore, dans quelques endroits préservés et que l’on ne trouve plus chez nous que dans des revues de papier glacé »11.
5Tout un univers disparate, pour le moins pittoresque, auquel adhèrent ces « passionnés » d’Histoire, issus d’une société des loisirs et de l’épanouissement individuel12. Une passion perçue « … comme la manifestation de la liberté créatrice, d’un choix constructif, ratifié par la conscience, donnant sens à une existence authentique »13. L’Histoire sollicitée contribue à une quête d’émotion, de dépassement de soi, sinon « d’héroïsation », par personnage historique interposé. Souvent élaborées à partir d’une imagerie digne de la fin du XIXe siècle, les reconstitutions donnent à voir et à lire l’évidence d’un passé non exempt de téléologie, bien ordonné, classé, organisé, immuable : « De l’antiquité à 1914, l’Histoire, notre patrimoine commun, recouvrant l’histoire quotidienne, civile et militaire, les grands événements comme les petits, sera notre territoire, comme elle est déjà l’objet de la passion de milliers d’amateurs en France et Europe. Leurs motivations sont multiples, comme les façons de l’aborder, par le biais de reconstitutions rigoureuses ou d’évocations plus “bon enfant”, mais l’Histoire est enfin sortie des livres scolaires et des amphis poussiéreux pour se faire découvrir et apprécier du grand public. “Vivre l’Histoire” sera donc l’écho de ce mouvement populaire et culturel, né dans les pays anglo-saxons il y a près de 30 ans, mais dorénavant très répandu chez nous. (…) Vous tous, amateurs d’Histoire vivante, serez non seulement nos lecteurs, mais aussi nos collaborateurs, nos figurants, nos acteurs, nos informateurs, nos journalistes, nos photographes… et nos juges. Alors tournez la page, et… admirez-vous ! »14 (fig. 2). Cet éditorial d’un expert de la « reconstitution » en dit long sur cette aspiration à « entrer en » et « dans » l’Histoire comme acteur et producteur, au détriment, dans ce cas précis, des médiateurs traditionnels, enseignants ou historiens, issus d’une culture scolaire peu valorisée. « Contribue à ces vocations, comme à beaucoup de passions savantes, un sentiment de revanche sur une histoire mal écrite, celle d’une scolarité trop vite interrompue, de “vérités” subies sans pouvoir les comprendre ni les contredire »15.
6L’Histoire montrée, jouée, narrée, témoigne d’un besoin d’éprouver le passé, de s’en abreuver et de le revêtir, lié à un goût immodéré pour une histoire quotidienne « vue et vécue par le peuple ». D’où cette propension à s’échanger le mode d’emploi de la fabrication personnelle d’une cotte de mailles16 ou la recette de la poudre fine17 ! Car les pratiques de ces acteurs croisent nécessairement la constitution d’un savoir cautionné par la discipline historique et l’exigence de l’expertise. Et justement, la conception de l’Histoire, selon les cas, peut mener de la confection du vêtement ou d’une arme de combat, valorisant alors les savoir-faire manuels, ceux des couturières ou des « bricoleurs », à la lecture assidue d’un historien patenté.
7Ainsi, une partie de la société s’exprime à travers ces engouements individuels et collectifs, expérimentant, au présent, de nouvelles formes de sociabilité et témoignant d’un engagement quasi-militant pour l’Histoire ou ce qui est compris comme étant de l’Histoire. Ces reconstitutions sont manifestement une façon de se fabriquer sa propre mémoire historique à partir d’un mélange de souvenirs scolaires, d’ouvrages vulgarisés et de références cinématographiques ou télévisuelles. En effet, la forte médiatisation et la popularité de l’Histoire depuis les années 70, et tout particulièrement sa « mise en image » à travers, par exemple, la célèbre série La caméra explore le temps, en passant par les feuilletons populaires comme Thierry la Fronde ou Jacquou le Croquant, les téléfilms didactiques, cautionnés par des historiens, comme l’An Mil ou 1788 et l’ensemble de la production cinématographique de La Reine Margot aux Visiteurs, si l’on s’en tient à des références françaises, a favorisé un imaginaire et un légendaire partagés du passé qui se nichent avantageusement dans ces nouveaux lieux que sont les reconstitutions.
Recoudre le temps
8Cette culture historique commune de l’Histoire « nationale » a pris cependant toute sa mesure, dans les pratiques, à l’échelle « locale ». Une première phase d’initiatives (fêtes et spectacles y compris) revendiquant fortement les racines locales a émergé lors du bicentenaire de la Révolution française18, réactivée à l’approche du bi-millénaire19. Dans un même esprit de réhabilitation culturelle de lieux « oubliés » par la modernité ou le pouvoir central, les associations de reconstitutions historiques se sont insérées dans le réseau des collectivités et elles agissent parallèlement aux militants du patrimoine ou des défenseurs des fêtes de tradition (ou avec)20. Ces associations produisent les deux grands modèles21 festifs qui dominent aujourd’hui le paysage français.
9C’est à la Fresque historique locale d’instituer un temps fondateur et une durée historique à la communauté, souvent comprise entre 1 000 et 2 000 ans (fig. 3). Dans cette quête d’un récit cohérent qui ordonne et donne sens aux événements historiques, le recours à un système arithmétique décimal assure un peu de régularité à un passé chaotique. La communauté est ainsi confortée dans son entité par les drames ou les joies partagés et toutes les formes de résistance à une extériorité menaçante. Une histoire locale originale est attestée qui soude la collectivité contemporaine et lui permet un « ré-enracinement » dans le temps et dans l’espace et une « réconciliation » avec une mémoire nationale/mondiale douloureuse.
10Notons pour l’exemple, cette fin d’un spectacle Haut-Alpin, saturée de références christiques : « C’est fini, la guerre est finie, la France chante, la France danse. La France et le Monde découvrent l’horreur des camps (entrée d’un rescapé des camps). Il y a de grandes flaques de sang sur le monde. Où s’en va-t-il tout ce sang répandu ? Est-ce la terre qui le boit ? (…) Hommes de tous les temps, vous vous perpétuez en elle (…) Hommes de tous les temps, le grillon rechantera ! (regroupement de tous les figurants costumés dans des époques différentes) »22.
11Par ailleurs, les Médiévales (fig. 4 et 5), un genre aux multiples facettes, jonglent avec des saynètes en costumes, des combats de hallebardiers, des marchés d’artisanat « médiéval », des campements ou des villages de gueux, des banquets, etc. Modèle largement entretenu par des compagnies de professionnels de théâtre de rue, les Médiévales sont davantage hors du temps et hors du lieu, contrepoint à ce qui est ressenti comme une accélération de l’Histoire. « L’homme a perdu son âme en gagnant du temps »23 aime à dire cet artisan de Guédelon ! L’histoire médiévale (et l’époque moderne, si nécessaire !) et son légendaire correspondent à une histoire « prêt-à-porter », vécue souvent avec une bonne dose de facétie, sorte d’apologie pour des valeurs oubliées, et qui se présente comme un « ressourcement », un « ré-enchantement » du quotidien, évacuant tout souvenir aux blessures du XXe siècle. Ces Médiévales restent modulables selon les désirs de chaque village, disposant, de préférence d’un château, tout au moins d’un Comité des fêtes ! Ainsi, La Compagnie, « dotée d’une cavalerie de chevaux (…) est en mesure de répondre à toute demande sur la représentation des spectacles « clés en main » (…) La légende du Moyen Âge est conçue comme un modèle théâtral qui s’intègre à tout site de caractère, de petites et moyennes dimension (cour de château, village ou zone urbaine enclavée…) ». À défaut d’intérêt pour la période, La Compagnie propose encore un spectacle autour de Louis Mandrin – Gaspard de Besse est déjà fêté dans la Provence varoise – « incontestable héros de légende (…) spectacle fondé sur une étude historique scrupuleuse mais dont le scénario résulte d’anecdotes issus de la tradition populaire »24.
12Ainsi, chaque « trou perdu », par ce recours à l’Histoire, devient un espace estimable, sorti de l’anonymat, se délectant à sa propre contemplation et savourant les félicités de « l’entre-soi ». Pour autant, l’histoire locale reste fortement articulée à la mémoire nationale, non pas selon le modèle du XIXe siècle, comme petite entité emblématique, mais comme ressort essentiel de sa pérennité. Dans cette revendication du « petit » comme « être historique », l’individu, saisi d’un « devoir de transmission », tient le rôle majeur pour recoudre des filiations et relier les temporalités. Ce qu’exprime cette créatrice du spectacle de Tallard, à l’entrecroisement du récit intime et du récit collectif : « Par le jeu très complexe de la mémoire, les connaissances accumulées au cours de la vie forment un tout qui est notre patrimoine personnel mais que nous pouvons et nous devons transmettre… C’est ainsi que chacun de nous, porteur d’une civilisation riche de son passé, riche de son présent, contribue à offrir un terrain fertile où les générations pourront s’enraciner facilement »25.
13Parfois, loin du consensus affirmé ou de l’ascendance commune revendiquée, l’identification de ce qui fait histoire, au sein du groupe ou à l’échelle locale, possède son lot de conflits interprétatifs à teneur politique. Le spectacle historique autour de la rencontre en octobre 1564 entre Catherine de Médicis et Michel de Notre Dame à Salon de Provence fait l’objet d’un duel entre deux municipalités voisines depuis 1998 et provoque « un doublon d’Histoire » (fig. 7 et 8). En dix ans, cette reconstitution élaborée par l’association Mémoires et Légendes s’est imposée jusqu’à devenir un enjeu politique significatif. Les membres de l’association et les élus en ont pris conscience : l’ordonnateur de la fête permet le contrôle d’une partie du pouvoir civique et politique local. Bien que l’idée initiale était de tisser du lien social, la fête produit aujourd’hui des tensions et des conflits tenaces. En effet, entre 1997 et 1999, le maire de Salon se représente sur une liste politique opposée à celle de son premier mandat et obtient sa réélection. À cette occasion, la rupture est consommée avec l’association qui revendique autonomie et refuse de se soumettre au contrôle de gestion exigé par la municipalité. Elle trouve alors refuge et financement à proximité, auprès du maire socialiste de Grans, de sensibilité politique différente et Vice-Président du Conseil Régional. Désormais, après une reprise en main par la municipalité salonnaise, deux reconstitutions identiques se tiennent le même week-end à quinze kilomètres d’intervalle !26
14Depuis une trentaine d’années les pratiques de reconstitution du passé, forgées par une mémoire historique – charnelle et (audio) visuelle – commune, mobilisent une « façon de faire » l’Histoire par ceux qui ne sont pas dans des institutions savantes reconnues. Ces activités, considérées comme socialement légitimantes par leurs acteurs, permettent à ceux-ci de sortir d’une condition sociale et professionnelle initiale, d’affirmer une appartenance locale tout en construisant une identité estimable de soi27. L’étude des reconstitutions historiques montre que l’Histoire abordée, non pas comme « compréhension » mais comme « appréhension » du passé (forme vécue de la connaissance)28 dépasse largement les frontières nationales. Cependant ces pratiques se révèlent particulièrement efficaces pour s’approprier un passé qui engage à parler des questions locales et à redéfinir « des » identités nationales emboîtées. Ces bricolages identitaires et historiques peuvent être interprétés comme des discours privilégiant l’exception, le repli et des résurgences de populisme ou comme l’expression des diversités, revendiquant le droit d’« être soi mais ensemble » à travers des projets collectifs qui engagent l’avenir. Ces usages et ces liens sociaux qui se ramifient autour de passions partagées et d’un « façonnage du passé » interrogent sur le projet politique qui se chargera de ce besoin d’identité et d’historicité.
Notes de bas de page
1 Jean-Pierre Thibaudat, « Hallucination collective. Son et lumière, et avec ça ? », Libération, 12 août 1988, p. 25.
2 Le Lude se situe à proximité du Mans. Le spectacle n’est, en 1957, qu’une simple kermesse costumée. Le spectacle Son et Lumière du Lude débute réellement en 1960 et perdure pendant trente ans. Il s’intitule « Fastueuses soirées au bord du Loir » et reconstitue des scènes de la Renaissance au XXe siècle.
3 Voir Jean-Clément Martin et Charles Suaud, Le Puy du Fou, en Vendée. L’Histoire mise en scène, L’Harmattan, Paris, 1996.
4 Fédération française des fêtes et spectacles historiques (FFSH) créée en octobre 1986. http://www.fffsh.com La fédération regroupe, pour l’instant, une centaine de spectacles. Les animations historiques qui appartiennent à la fédération reçoivent un label qualité « touristique ».
5 Michel De Certeau, L’invention du quotidien, Arts de faire, t. 3, Paris, UGE, 1980 ; rééd., Paris, Gallimard, collection « folio », 1990.
6 Christian Bromberger (dir.), Passions ordinaires, Hachette littératures, Pluriel, Bayard éditions, Paris, 1998 ; Alban Bensa et Daniel Fabre (dir.), Une histoire à soi. Figurations du passé et localités, Éditions de la Maison des sciences de l’Homme, Mission du patrimoine ethnologique, Paris, 2002.
7 Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales. Europe XVIIIe-XXe siècle, Paris, éditions de Seuil, 1999. Patrick Garcia, Le bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d’une commémoration, Paris, CNRS Éditions, 2000. Les Usages Politiques de la Fête, colloque organisé par le Centre de Recherches d’Histoire des Mouvements Sociaux et du Syndicalisme (CRHMSS), à Paris, 22-23 Novembre 1990. Publié sous la dir. de Alain Corbin, Noëlle Gerome, Danielle Tartakowsky, Les usages politiques des fêtes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 1994. Voir les travaux désormais classiques sur l’histoire des fêtes de Michel Vovelle, Mona Ozouf et Olivier Ihl.
8 Pour avoir une idée de l’ampleur du phénomène, voir, par exemple, http://reenactor.net ou Living History Association http://geocities.com. En France, une récente association, fondée en 2001, travaille à la promotion de la reconstitution historique et de ses acteurs (artisans, commerçants, artistes, collectionneurs ou troupes d’animation), sensibilisés par un passé qui, certes, les ressource, mais qu’ils savent convertir aussi en capital économique. Site de l’association pour l’histoire vivante : http://www.traditionet.fr auquel est associé un site commercial http://www.HistoireVivante.com. Ce site vend tout produit en ligne de reconstitution et d’inspiration historique. Les produits sont présentés en fonction de leur matière (bois, métal, papier, verre…).
9 Pour compléter la panoplie des modes d’accommodation du passé, il reste à signaler les jeux de rôle grandeur nature ou « semi-réels » (live role playing game), pratiqués dans des châteaux loués pour le week-end selon des scénarios puisés dans l’imaginaire de Donjons & Dragons.
10 http://www.guedelon.com. Ce projet se terminera en 2022, emploie 40 personnes et est devenu le troisième site touristique régional.
Dans un esprit similaire, la forteresse de Louisbourg au Canada reconstituée par le gouvernement en 1961, selon des plans de 1740, fait figure de haut lieu, animé quotidiennement par un personnel en costume.
11 Histoire médiévale. Revue culturelle de la vie au moyen-âge, juillet-août 1999, n° 2, p. 56.
12 Alain Corbin, L’avènement des loisirs, 1850-1960, Aubier, 1995.
13 Introduction de Christian Bromberger (dir.), Passions ordinaires, op. cit. p. 25.
14 Éditorial de Michel Sbraire, Directeur de la rédaction de la revue Vivre l’histoire, Le magazine de la reconstitution et du spectacle historique, mai-juin 2001, n° 1.
15 Christian Bromberger (dir.), Passions ordinaires, op. cit. p. 36.
16 « Fabriquer l’Histoire : la cotte de mailles, par Alain Alexandra, 35 ans, documentaliste au ministère de la Défense, Président des Fœderati, groupe spécialisé dans le IVe siècle et le haut Moyen-Âge (sic) », Vivre l’histoire, Le magazine de la reconstitution et du spectacle historique, p. 18, ibid.
17 « Cuisine médiévale, cuisine épicée », Histoire médiévale. Revue culturelle de la vie au moyen-âge, juillet-août 1999, n° 2, p. 41.
18 Patrick Garcia, Le bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d’une commémoration, op. cit.
19 Manosque, 2000, spectacle intitulé « Les grandes peurs de l’an mil ».
20 Marie-Hélène Guyonnet, « Chercheurs de patrimoine en Haute-Provence : une passion et ses enjeux », in Christian Bromberger (dir.), Passions ordinaires, op. cit., p. 139. Étudiant les associations de patrimoine en Haute-Provence, l’auteur précise que les acteurs des associations de sauvegarde du patrimoine appartiennent, par leur niveau d’études, aux classes sociales instruites et possèdent un bagage culturel qui explique leur intérêt pour l’histoire et l’ethnologie. Les associations patrimoniales s’inscrivent ainsi volontiers dans la tradition érudite du XIXe siècle. Un grand nombre d’acteurs sont des néorésidents, étrangers au « pays », pour lesquels le mouvement associatif patrimonial devient le lieu privilégié de mise en œuvre de stratégies d’intégration, se donnant pour mission de sensibiliser les municipalités et les habitants à la valorisation de l’architecture locale et à de nouvelles manières de « vivre » un territoire.
21 Il y aurait un troisième modèle à décrire, les reconstitutions militaires et épopées diverses, à forte dominante masculine et qui relèvent avant tout d’un goût pour l’histoire militaire et ses techniques. La dimension festive est souvent en retrait à la faveur du sérieux accordé à la restitution.
22 Extrait du scénario de juillet 1997.
23 Histoire médiévale. Revue culturelle de la vie au moyen-âge, juillet-août 1999, n° 2, p. 55.
24 Extrait du texte de présentation de la troupe sur Internet.
25 Le Dauphiné Libéré, « Un ruban bleu en “son et lumière” », 25 février 1999.
26 Maryline Crivello, « “Du passé faisons un spectacle !” Généalogies des reconstitutions historiques de Grans et de Salon de Provence », Sociétés et représentations, « Dramaturgie du politique », coordonné par Christian-Marc Bosséno et Danièle Tartakowsky, CREDHESS, n° 12, publications de la Sorbonne, octobre 2001.
27 Voir l’article de Benoît de L’étoile sur l’érudition locale dans Terrain, n° 37, 2002.
28 Alban Bensa et Daniel Fabre (dir.), Une histoire à soi. Figurations du passé et localités, op. cit.
Auteur
UMR TELEMME, Université de Provence-CNRS
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