Préambule
p. 5-6
Texte intégral
1Le présent ouvrage s’inscrit dans une longue tradition aixoise, mise en place par le Centre Méridional d’Histoire, autour des thèmes tels que « tradition orale et mémoire collective », « iconographie et histoire des mentalités » ou rôle des « intermédiaires culturels ». Plus récemment, sous l’impulsion de Jean-Noël Pelen, une réflexion commune sur le « Récit collectif » a engendré un renouveau d’intérêt pour les productions narratives et leurs différents statuts cognitifs.
2Ce livre reprend la substance d’un séminaire de recherche organisé de concert, de 1999 à 2003, par les UMR TELEMME (Temps, espaces langages, Europe Méridionale Méditerranée) et IDEMEC (Institut d’ethnologie méditerranéenne et comparative) de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix-en-Provence, sous le titre La recréation du passé : images, imaginaire et scénographies. Il s’agissait de promouvoir de manière claire un travail transdisciplinaire, autour d’un objet spécifique : les modalités par lesquelles les groupes humains s’emparent de leur passé, à des fins diverses, mais toujours au long de processus créatifs, au travers desquels le passé est physiquement retravaillé, recréé, en fonction des exigences du présent. Ce séminaire a fédéré les réflexions des historiens et des ethnologues, en s’orientant vers une analyse comparatiste entre les périodes et les espaces en Méditerranée1. La problématique de la recherche a valorisé la dimension visuelle des recours au passé et s’est recentrée sur deux thèmes : la figuration et la dramaturgie de l’Histoire.
3Les premières journées d’études, en mai 2001, intitulées Façonner le passé (XVIe-XXe), ont posé la question du sens attribué par les individus aux formes récentes de représentation et ont vérifié que ce désir de recréation n’est pas l’exclusivité de notre monde contemporain et habitait déjà d’autres époques. Ces journées étaient conçues comme partie prenante d’un ensemble de recherches traitant des usages et politiques de l’histoire, explorées lors de rencontres ultérieures en 2002 et 2003. En particulier, en février 2002, une séance a été consacrée aux Images de la célébration des morts et aux pratiques inscrites dans le cadre d’un mouvement contemporain de patrimonialisation, du rituel politique à la muséographie. Le séminaire a clôturé ses investigations en confrontant ce type de réflexion avec les autres entreprises menées ailleurs en France sur les usages du passé, afin de contribuer à un premier bilan épistémologique2. D’où, en mai 2002, la séance prenant pour titre Le passé comme emblème. Dialogue avec Pascal Ory, Jacques Revel et Daniel Fabre et en janvier 2003, le débat organisé par Wolfgang Kaiser autour de l’ouvrage de Nathan Wachtel, Foi du souvenir. Les labyrinthes marranes3.
4Nous tenons à remercier, à l’occasion de la parution de cet ouvrage, les directeurs respectifs des laboratoires TELEMME et IDEMEC, Gérard Chastagnaret puis Bernard Cousin et Christian Bromberger, qui ont rendu possible ce travail collaboratif. Ces journées d’études ont été grandement enrichies par la présence de « fabricants de passé » venus témoigner de leurs œuvres, Claude et Maryse Rivière, des Terres cuites de Raujolles (Sud-Aveyron), Henriette Rambaud, Présidente de l’association « Son et lumière de Tallard » et Séverine Amar, auteur du mémoire de maîtrise « Le village de Tallard : entre histoire et mémoire au quotidien », 1999. Leur teneur intellectuelle a largement bénéficié de la présence de Jean-Louis Fabiani, Julie Canarelli ainsi que de Philippe Dujardin. Notre gratitude va enfin vers Mayalen Zubillaga, pour son travail sur le manuscrit, et vers Christine Dotto, pour sa compétence et son soutien amical dans la tâche finale d’édition. Nous remercions également Éric Carroll pour le traitement numérique de l’iconographie.
Notes de bas de page
1 La recherche a été conduite en articulation avec d’autres programmes ou séminaires nationaux en cours : « La production de l’histoire locale » (Mission du patrimoine ethnologique) ; « Dramaturgies du politique », CREDHESS – Université Paris VIII/Paris 1. La séance « Images de la célébration des morts » a été organisée en collaboration avec le pôle transversal « Images/sons et recherches en sciences Humaines » de la MMSH.
2 Dans le paysage historiographique récent il est possible d’extraire quelques références significatives, outre les travaux désormais classiques de Pierre Nora sur la mémoire ou de Roger Chartier sur les représentations. Par exemple, Sociétés et représentations, n° 12, coordonné par Danielle Tartakowsky et Christian-Marc Bosséno ; « La dramaturgie du politique », CREDHESS - Paris 1 Sorbonne, octobre 2001 ; Alban Bensa et Daniel Fabre (dir.), Une histoire à soi. Figurations du passé et localités, Éditions de la Maison des sciences de l’Homme, Mission du patrimoine ethnologique, Paris, 2002 ; Jacques Revel et François Hartog, Les usages politiques du passé, Enquête 1, Paris, EHESS, 2001 ; François Hartog, Des régime d’historicité. Présentisme et expérience du temps, Éditions du Seuil, 2003 ; Pascal Ory, « L’histoire des politiques symboliques modernes : un questionnement », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 47-3, juillet-septembre 2000, p. 525-536.
3 Nathan Wachtel, Foi du souvenir. Les labyrinthes marranes, Éditions du Seuil, 2001.
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