Les inquisiteurs du Languedoc médiéval : les éléments sociétaux favorables et contraignants
The Inquisitors of Medieval Languedoc: Societal Facilitators and Societal Constraints
p. 57-70
Résumé
This paper, drawing on the records of the inquisitors of Languedoc in the late thirteenth and early fourteenth centuries, examines the techniques the inquisitors used in their campaign against heresy. The paper also argues that the success of the inquisitors was the result not only of their own efforts, but was both facilitated and constrained by the nature of Languedocian social structures. Certain aspects of Languedocian social organizations, such as the existence of characteristic tensions and cleavages among important social groups, facilitated the work of the inquisitors; other aspects of those same social organizations, which at times made certain groups reluctant to cooperate with them, constrained their behaviour.
Texte intégral
1Cette étude est un exercice en micro-histoire du pouvoir dans l’Europe de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle. Le pouvoir est un aspect fondamental des relations sociales humaines, et cependant il est très difficile de le définir avec précision1. De nombreuses définitions sont formulées en termes d’intentions et de volonté d’individus particuliers. Le pouvoir est considéré comme la production d’effets voulus ou comme la capacité de produire ces effets2. Très souvent ces effets escomptés sont interprétés comme le contrôle du comportement d’un groupe d’individus par un autre individu ou ensemble d’individus3.
2De nombreux théoriciens sociaux, en particulier ceux de la tendance structuraliste, ont ressenti que les concepts de pouvoir qui contraignent la volonté, l’intention, ou les intérêts des individus ne donnent qu’une explication partielle d’un phénomène aussi complexe et multiforme. Pour ces penseurs, le pouvoir n’est pas quelque chose qui appartient à un individu ou un ensemble d’individus donné, mais se présente comme une relation sociale dynamique, le produit de l’ensemble total de toutes les relations sociales au sein d’une formation sociale particulière. Ce concept peut s’exprimer en termes faibles ou forts. Il peut prendre la forme d’une simple prise de conscience, comme chez Max Weber, que celui qui exerce le pouvoir doit être capable de surmonter la résistance à son vouloir4. Ou bien elle peut prendre une forme forte, comme chez Foucault, qui prétend qu’il ne peut y avoir de pouvoir sans ce qu’il appelle une « économie des discours de vérité ». Ceci non seulement modèle la façon dont les gens voient le monde, mais les empêche de le voir de toute autre façon5. Ainsi le pouvoir est partout et nulle part. Il n’est pas quelque chose qui appartient à une personne, un groupe, ou une classe, qui est exercé par cet individu ou cette classe sur d’autres. Au lieu de cela il circule constamment à travers la société, formant un maillage auquel chacun participe, en le subissant et en l’exerçant tout à la fois6.
3Dans les pages qui suivent je n’ai pas l’intention de répondre à la question : qu’est-ce que le pouvoir politique ; j’examinerai plutôt comment le pouvoir fut exercé par un groupe de gens de l’Europe médiévale, les inquisiteurs du Languedoc. La richesse des registres de l’inquisition de la perversion hérétique dans le Languedoc des XIIIe et XIVe siècles nous fournit une occasion rare d’explorer de près les dynamiques du pouvoir dans un coin de l’Europe et à une époque donnée.
Techniques de pouvoir
4Pour comprendre le travail des inquisiteurs, il est utile d’envisager l’exercice du pouvoir comme une forme de production. Dans cette optique l’activité politique est un processus de labeur dans lequel des matières premières sont transformées en un produit nouveau. Les détenteurs potentiels du pouvoir doivent prendre les hommes tels qu’ils les trouvent, structurés en divers groupes sociaux compétitifs et coopératifs, et les transformer, en mettant en œuvre les ressources culturelles et économiques que leur société leur offre, en groupes organisés capables de fabriquer le produit envisagé, c’est-à-dire réaliser un but politique7. En réalité, l’activité politique peut s’interpréter comme une forme de technologie, un corpus de techniques spécifiques servant à manipuler les relations sociales. En manipulant les objets de leurs enquêtes, les inquisiteurs ne prirent pas d’initiatives spécialement innovantes ; mais la façon dont ils incorporèrent des techniques connues de domination en un mécanisme particulièrement cohérent et efficace de répression est sans doute sans équivalent dans l’Europe médiévale.
5L’un des aspects les plus nouveaux du travail des inquisiteurs fut l’usage qu’ils firent de l’emprisonnement. En règle générale, l’emprisonnement dans l’Europe médiévale n’était pas couramment utilisé comme châtiment ou moyen de réhabilitation. L’usage prédominant était de garder quelqu’un sous la main jusqu’à son jugement. Le temps d’emprisonnement était d’un statut socialement et juridiquement indéterminé, un temps mort entre l’arrestation et le procès, ou entre le procès et l’exécution. Aux XIIIe et XIVe siècles, cependant, les juges utilisèrent de plus en plus l’emprisonnement comme forme de punition8. Les inquisiteurs, pour leur part, semblent avoir été beaucoup plus déterminés dans leur usage de l’emprisonnement comparativement aux autres autorités des XIIIe et XIVe siècles. Non seulement la prison à vie fut l’une des punitions préférées des inquisiteurs, mais probablement aussi leur technique d’interrogation la plus efficace. Les témoins récalcitrants étaient tenus enfermés pendant de très longues durées pour les faire bien réfléchir. Bernard Gui, inquisiteur de Toulouse au début du XIVe siècle, nota dans le manuel qu’il rédigeait à l’intention de ses collègues de l’Inquisition, qu’un emprisonnement de plusieurs années persuadait très souvent les suspects même les plus endurcis d’avouer9.
6Les inquisiteurs étaient assurés qu’une incarcération prolongée des suspects pouvait influencer même le comportement de ceux qui n’étaient pas en détention dans leurs geôles. Bernard Gui rappelait à ses collègues inquisiteurs qu’une détention prolongée pouvait être très utile dans les procès des bons hommes cathares, c’est-à-dire des membres d’élite de cette secte hérétique. Une longue période en prison pouvait persuader un bon homme d’abandonner l’hérésie, donnant ainsi aux inquisiteurs une victoire importante. Même dans le cas où il refusait d’avouer, le fait de garder le prisonnier au lieu de l’envoyer directement au bûcher présentait des avantages. À mesure que le temps se prolongeait, notait Gui, les comparses du bon homme commençaient à craindre qu’il s’effondre, avoue et les dénonce. Cette peur les encourageait souvent à venir avouer d’eux-mêmes, ce qui permettait de leur arracher toute la vérité10.
7On avait recours à des conditions dures et à la pression psychologique pour contraindre les prisonniers à avouer11. À la fin du XIVe siècle, l’inquisiteur catalan Nicholas Eymerich recommandait les méthodes suivantes pour traiter un hérétique qui refusait de renoncer à ses erreurs et de demander l’absolution : on devait le garder enchaîné et sous bonne garde et lui interdire toute visite en dehors de ses geôliers. Fréquemment l’inquisiteur et l’évêque du lieu devaient convoquer le prisonnier et l’instruire dans la foi orthodoxe. Si ces exhortations échouaient, l’inquisiteur devait désigner dix ou douze experts religieux, du clergé séculier et régulier ainsi que des juristes laïcs, pour tenter de convaincre le prisonnier de ses erreurs. Si le prisonnier restait inflexible en dépit de tous ces efforts, il fallait pendant plusieurs mois le soumettre à des conditions extrêmement dures. Si cela échouait à le briser, Eymerich conseillait à l’inquisiteur de changer de tactique et d’adoucir les conditions de sa détention. En plus de la promesse faite au prisonnier d’être traité avec indulgence s’il avouait, l’inquisiteur devait faire en sorte que sa femme et ses enfants essaient de le persuader de se rétracter. Et si toutes ces stratégies échouaient, alors seulement on devait envoyer l’hérétique au bûcher12.
8Bien que les inquisiteurs aient fait un nouvel usage de la détention, ils n’ont pas inventé pour autant les panoptiques à la Bentham. On n’accordait que très peu d’importance, semble-t-il, à l’organisation rationnelle de l’espace dans les prisons ou à l’usage que l’on pourrait en faire. Certains prisonniers étaient détenus dans des conditions très rigoureuses, enchaînés et nourris au pain et à l’eau13. D’autres bénéficiaient d’un régime plus modéré. C’est le registre de Jacques Fournier qui fournit l’une des meilleures descriptions de la vie dans une prison inquisitoriale. Fournier, évêque de Pamiers, agissant en collaboration avec l’inquisiteur de Carcassonne, établit son propre tribunal d’inquisition au début du XIVe siècle pour traiter les vestiges du catharisme dans son diocèse. L’un des hommes qui fit les frais de ses investigations fut Bernard Clergue, le bayle de Montaillou. Les minutes de son procès révèlent que la prison Allemans de Pamiers était un lieu plutôt désorganisé, où Bernard était laissé libre de pratiquer la combine pour assurer sa propre libération ainsi que celle de son frère, qui avait été lui aussi arrêté, et de régler ses comptes avec ses ennemis. L’un des gardiens de la prison avait même donné à Bernard un jeu de clés de façon à ce qu’il puisse circuler à sa guise dans la prison, où il s’activait à menacer et à embobiner ses compagnons de détention. Mais même le style anarchique de cette prison pouvait présenter ses avantages. Bernard s’aperçut qu’il parlait trop. Il ne fut pas très difficile pour Fournier d’interroger ses codétenus et de découvrir des preuves accablantes contre lui14.
9Tout ceci peut sembler banal ; mais il n’en est rien. Ce qu’avaient réussi à faire les inquisiteurs était de créer un espace social délimité, où ils pouvaient isoler des individus du monde extérieur et les soumettre sans interruption à une persuasion forcée et vigoureuse. Un tel usage de l’emprisonnement dans le but de modifier les conduites était probablement sans équivalent en Europe au Moyen Âge.
10Les inquisiteurs étaient aussi à la pointe du développement d’autres techniques de domination et de contrainte. L’un des aspects les plus frappants de leur œuvre est l’usage qu’ils firent de la documentation. La plupart des documents administratifs, tels que listes fiscales et directives aux agents publics, n’avaient d’utilité qu’au moment de leur rédaction. Une fois utilisées, ils ne servaient plus à grand chose15. On les soumettait rarement à un contrôle de contenu pour en tirer des renseignements utilisables à des fins de formulation ou de poursuite de buts politiques.
11Les inquisiteurs, quant à eux, utilisèrent précisément leurs documents d’une façon analytique et activiste. Leurs registres devinrent des instruments effectifs non seulement de renseignement mais de coercition. Lorsque l’évêque Jacques Fournier interrogea un certain Guillaume Delaire en février 1325, il avait sous les yeux une copie de la déposition que ce dernier avait faite quelques années auparavant à l’inquisiteur de Carcassonne. En se référant à ce vieux témoignage, Fournier fut en mesure de convaincre Delaire de mensonge flagrant16.
12Quelques inquisiteurs soumirent les documents qu’ils amassaient à une certaine forme d’examen scientifique. De façon assez semblable aux historiens modernes, ils voulaient découvrir ce à quoi les hérétiques croyaient et à quelles pratiques ils s’adonnaient. Au fil des années des inquisiteurs rédigèrent une série de manuels destinés à informer non seulement sur l’autorité et les procédures de l’Inquisition mais encore sur la nature de diverses hérésies, avec des suggestions sur la façon de poursuivre divers types d’hérétiques.
13Ces manuels contiennent des matériaux très variés. Certains n’étaient que des formulaires, contenant des types de documents préparés par les inquisiteurs au cours de leurs enquêtes. D’autres étaient de petits traités sur les croyances et pratiques de différentes sectes hérétiques. Et d’autres contenaient des conseils pratiques sur la façon d’interroger les suspects. Le plus connu de ces manuels est la Practica inquisitionis de Bernard Gui, écrite aux alentours de 1323. Il s’agit en partie d’un formulaire renfermant des exemples de 170 documents différents. Il contient aussi une discussion approfondie sur les pouvoirs des inquisiteurs. Une grande partie de l’ouvrage est consacrée à ce que l’on pourrait appeler un traité sur diverses sectes hérétiques, et examine leurs origines, leurs croyances et leurs pratiques. Enfin, Gui, précisant qu’à chaque sorte d’hérésie doivent s’appliquer des modes d’interrogation particuliers17, inclut des conseils sur la meilleure tactique pour interroger les adeptes d’hérésies particulières, en y joignant des échantillons de dialogues18.
14Les inquisiteurs faisaient aussi un bon usage de ce que nous appelons la marginalisation sociale. Au fil du temps ils mirent au point une authentique économie politique de la punition. L’Europe médiévale connaissait de nombreuses institutions répressives, mais très peu d’entre elles réfléchissaient réellement à quelle utilité sociale pourraient contribuer les punitions qu’elles infligeaient. Si quelqu’un commettait un crime et était condamné, il recevait la punition adéquate, qu’il s’agisse d’une amende ou l’une ou l’autre des nombreuses punitions afflictives, le fouet, la mutilation, l’exécution. On n’accordait que peu d’importance à la façon dont les punitions pourraient être mises à contribution pour modifier le comportement.
15Les inquisiteurs, toutefois, ne se contentaient pas seulement de punir ceux qui comparaissaient devant eux. D’un côté, ils envisageaient moins leur activité comme punitive, que comme corrective, dans un effort pour réconcilier les pécheurs avec l’Église. Les pénalités qu’ils infligeaient étaient officiellement interprétées comme des pénitences pour leur péché. D’autre part, les inquisiteurs attendaient de ceux qui comparaissaient devant eux non seulement le repentir mais des renseignements sur d’autres hérétiques. Par la mise au point d’un système souple et diversifié de châtiment, les inquisiteurs étaient mieux à même d’atteindre ce double objectif.
16Les pénalités imposées par les inquisiteurs passaient par toute la gamme des peines, du relativement léger au franchement sévère. Parmi les pénitences légères à leur disposition il y avait les amendes pécuniaires et l’exigence que les hérétiques repentants souscrivent à diverses causes pieuses. Plus dures étaient les pénitences qui entraînaient l’infamie publique. Ces dernières exigeaient souvent que les pénitents entreprennent des pèlerinages, dont certains pouvaient durer des années. Les peines les plus dures comprenaient l’emprisonnement (presque toujours à vie) et la confiscation des biens. Ceux qui refusaient de renier leurs croyances hérétiques ou qui l’ayant fait retournaient plus tard à leurs erreurs, tel un chien à ses vomissures, étaient livrés au bras séculier, et finissaient brûlés sur le bûcher.
17Ce système flexible de punition permettait aux inquisiteurs de former un sous-groupe de déviants facilement identifiable et manipulable. Les hérétiques pénitents étaient distingués et mis à part de tout le reste de la société. Leur statut était signalé sans ambiguïté par les symboles matériels que la plupart devaient porter. Presque tous les hérétiques déclarés coupables qui n’étaient pas emprisonnés devaient porter des croix jaunes cousues à leurs vêtements. Si au cours d’un procès un suspect se parjurait, on ajoutait une seconde traverse à la croix. Les faux témoins devaient porter des langues rouges. On exigeait des pénitents qu’ils se présentent à la messe de leur église paroissiale tous les dimanches et jours de fête avec un minimum d’habits et munis de verges dont ils se faisaient battre par le prêtre devant la communauté rassemblée19. Les pénitents étaient également obligés d’assister à toutes les processions religieuses solennelles affublés des mêmes vêtements et d’être fouettés à la fin des cérémonies.
18Un hérétique déclaré coupable n’arrivait presque jamais au bout de sa pénitence. Même s’il était relâché de prison et autorisé à ôter ses croix, il restait un ex-hérétique. Les inquisiteurs se réservaient le droit exprès de lui infliger à tout moment une nouvelle pénitence ou de lui en réimposer une ancienne. Ainsi le pénitent entrait dans un statut particulier bien défini de marginalité sociale. Il était séparé de ses voisins par des signes physiques bien visibles et soumis à des rituels publics dégradants. À tout moment il pouvait se voir infliger des formes de punition nouvelles et aggravées. Ses descendants subissaient aussi des incapacités, étant déshérités et interdits de toute charge officielle.
19Ce groupe paria marqué au coin de l’infamie pouvait être mis à bon usage. Il n’était pas rare que les inquisiteurs emploient d’ex-hérétiques. Raimon Gros, un bon homme cathare dont la conversion à la foi orthodoxe en 1236 fut un événement important dans l’histoire des débuts de l’Inquisition, passa la fin de sa vie dans un couvent dominicain de Toulouse20. Un compte de 1255 révèle que deux ex-hérétiques servaient comme nuncii pour les inquisiteurs de Toulouse21. Les inquisiteurs non seulement employaient d’ex-hérétiques comme petits serviteurs ; ils les utilisaient aussi pour capturer d’autres hérétiques. Les hérétiques repentis, comme condition à leur absolution et à leur réconciliation avec l’église, devaient concourir à la persécution de l’hérésie. En échange d’une réduction de peine, certains ex-hérétiques organisaient la capture de leurs compagnons de secte22. En 1305 Guillaume Pierre, un cathare qui avait abandonné sa secte, organisa la capture des bons hommes Jacques Autier et Prades Tavernier en les attirant à Limoux sous le prétexte d’administrer le consolamentum à une femme mourante. Guillaume resta au service des inquisiteurs et prit part à l’arrestation collective des gens de Montaillou23.
20L’un des exemples les plus spectaculaires de la façon dont les inquisiteurs pouvaient utiliser de telles gens est la carrière d’Arnaud Sicre. Arnaud était l’un des enfants de Sibille den Baille, une cathare fervente du comté de Foix. Au début du XIVe siècle elle fut accusée d’hérésie et brûlée sur le bûcher ; tous ses biens furent confisqués et ses enfants déshérités. Arnaud jugea qu’il pourrait très bien recouvrer son héritage s’il pouvait mener à bien l’arrestation d’un bon homme. Une recherche menée au sud des Pyrénées dans le royaume d’Aragon l’amena à la découverte, dans le bourg de San Mateo, d’un bon homme, un certain Guillaume Bélibaste. Bélibaste s’était échappé du mur de Carcassonne et avait cherché refuge au-delà des Pyrénées. Arnaud passa l’information à l’évêque de Pamiers Jacques Fournier. Avec la permission de Fournier, il se fit passer pour un sympathisant hérétique et arriva à pénétrer le groupe d’exilés cathares du comté de Foix qui avaient trouvé refuge au sud des Pyrénées. Arnaud finit par attirer Bélibaste et quelques-uns de ses compagnons au diocèse d’Urgel où ils furent arrêtés24.
21Dans les pages précédentes j’ai souligné l’importance d’examiner soigneusement de quelle façon les techniques de gouvernement étaient mises en œuvre par les gouvernants sur les gens dont ils voulaient s’assurer le contrôle. Mais à n’étudier que les mécanismes de gouvernement on n’aurait qu’un tableau partiel de l’acquisition et de l’usage du pouvoir. Les techniques de gouvernement se déploient dans des situations sociales concrètes, et la coordination des forces en présence dans ces situations joue un grand rôle pour déterminer leur efficacité réelle. Dans la suite de mon intervention je décrirai brièvement des aspects de la société médiévale languedocienne qui aidèrent ou handicapèrent les inquisiteurs dans l’accomplissement de leurs devoirs.
Aides et obstacles à l’Inquisition
22Je commencerai par examiner brièvement comment certains aspects de l’organisation sociale languedocienne ont facilité la tâche des inquisiteurs. Comme je l’ai souligné ci-dessus, l’une des techniques auxquelles les inquisiteurs avaient recours était la marginalisation sociale systématique de ceux qu’ils examinaient25. En somme, les inquisiteurs cherchaient à extraire ceux qu’ils pourchassaient des réseaux sociaux dans lesquels ils s’inscrivaient. Dans la réalisation de cet objectif ils se trouvaient aidés du fait que certaines organisations sociales étaient marquées de clivages et de conflits, c’est-à-dire, par ce que certains anthropologues appelleraient un système de tensions26. À ces systèmes de tension les inquisiteurs ajoutaient, par le biais de leurs enquêtes, un stress nouveau, extérieur. Dans des conditions favorables, ce stress externe pouvait exacerber la tension déjà existante au point de provoquer le conflit et l’effondrement des solidarités sociales, facilitant ainsi le travail des inquisiteurs.
23On peut illustrer ce fait en examinant les tensions qui caractérisaient les liens sociaux chez les habitants de la même communauté de résidence, et en regardant comment elles pouvaient faire le jeu des inquisiteurs27. Certaines de ces tensions venaient de la croissance économique que connut le Languedoc au XIIIe siècle, qui dans beaucoup de villes transforma en abîme le fossé entre riches et pauvres. Le développement d’institutions d’autonomie créa une rivalité politique entre les groupes en place, qui cherchaient à monopoliser les municipalités, et d’autre part les non introduits, qui voulaient entrer de force dans le cercle enchanté du pouvoir public. Ces conflits furent souvent exacerbés à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle par des demandes fiscales de la part du roi28.
24La carrière d’Aycred Boret du comté de Foix illustre parfaitement ce point. Boret était un voyou, l’un des spécialistes en violence personnelle qui gravitait dans l’orbite des familles de l’aristocratie fuxéenne. Il avait aussi pour habitude de dénoncer ses ennemis aux inquisiteurs29. Par exemple, quand on leva des taxes dans sa ville natale, Boret fut outré par le comportement de certains de ses voisins. Comme il dit à quelqu’un, les membres de deux familles en particulier « faciunt se de parte dyabolorum et sic nos pauperes abissant »30. Boret décida donc qu’il livrerait les membres de ces familles aux prisons de l’Inquisition.
25Des conditions sociales dominantes ont ainsi pu aider les inquisiteurs ; mais elles ont pu aussi les gêner. Si les inquisiteurs avaient dû tabler sur les seules ressources de leur institution, ils n’auraient pas pu mener à bien leur campagne de répression. Les juridictions des inquisiteurs étaient vastes et leur personnel réduit. Pour réussir dans leur entreprise d’éradication de l’hérésie, les inquisiteurs avaient besoin de la coopération active des gens qui n’étaient pas membres de leur institution. Pour illustrer les problèmes suscités par cette situation, j’exposerai le rôle des prêtres paroissiaux dans la campagne contre l’hérésie.
26Les curés pouvaient aider les inquisiteurs de nombreuses manières. Ils citaient des témoins à comparaître pour apporter leur témoignage31 et ils supervisaient les pénitents32. Ils constituaient l’un des meilleurs moyens de transmission pour faire passer l’information aux inquisiteurs. En plus de rapporter les rumeurs et les conduites suspectes, les curés prenaient une part plus active dans la répression de l’hérésie. Certains recherchaient et arrêtaient des hérétiques33. D’autres restaient aux aguets des lits de mort de personnes suspectées pour s’assurer qu’ils ne recevraient pas le baptême cathare connu sous le nom de consolamentum34. Enfin, certains prêtres tentaient de couper tout contact entre leurs paroissiens et les personnes suspectées d’hérésie, tel le curé de Lassur qui au début du XIVe siècle ordonna à ses paroissiens de refuser l’hospitalité à toute personne qui avait été citée à comparaître devant les inquisiteurs35.
27Le curé de paroisse, donc, avait un rôle clé à jouer dans la répression de l’hérésie. Toutefois, au détriment des inquisiteurs, il y eut des prêtres qui n’acceptèrent pas de jouer le rôle qui leur était imparti. Beaucoup de raisons pouvaient rendre un prêtre soit réticent soit incapable d’aider les inquisiteurs. Un tout petit nombre de curés semble avoir soutenu les hérétiques. La plupart des curés, cependant, n’étaient pas des sympathisants cathares. La peur en dissuada certains de coopérer avec les inquisiteurs. Par exemple, Pierre Bela, le recteur de Pech au tout début des années 1300, savait que de bons chrétiens cathares étaient hébergés dans la maison d’Ermengarde Albiès de Lordat, et pourtant il ne fit rien. Quand les hérétiques furent arrêtés, il avoua à l’un de ses paroissiens que la peur l’avait empêché de les dénoncer36. Dans quelques cas, un facteur plus important que la peur a été le simple désir du prêtre de bien s’entendre avec ses paroissiens, gens avec lesquels il devait vivre au quotidien. Pour ces raisons, quelques prêtres étaient prêts à s’accommoder de beaucoup d’anticléricalisme et d’une expression ouverte d’opinions hétérodoxes. C’était le cas de Raimond Frézat, recteur de Quié, dans le terroir du comté de Foix appelé le Sabarthès. En 1323 Quié apprit que l’un des habitants de la ville, Raimond de Laburat, avait été condamné à la prison par les inquisiteurs, pour, entre autres, avoir exprimé une critique du clergé sur l’empressement qu’il avait montré à excommunier les gens du Sabarthès à propos d’une querelle de dîme37. Un certain Pierre den Hugol en fut outragé. En présence de Frézat, Pierre dit que « dominus episcopus et inquisitores invenerant in solea pedum suorum illud ius per quod condempnaverunt dictum Ramundum de Laburato ad murum… »38. Frézat reprocha ces mots à Pierre, mais Pierre réussit à retrouver les bonnes grâces du prêtre en lui offrant à dîner.
28En sus de la peur et de la complaisance il y eut peut-être d’autres facteurs fondamentaux qui contribuèrent à diminuer l’empressement ou la possibilité pour le clergé paroissial de collaborer avec les inquisiteurs. Le clergé paroissial du Languedoc, tout comme dans la majorité de l’Europe occidentale, était mal contrôlé et indiscipliné. L’église n’avait pas d’institutions constituées pour former des candidats aux charges paroissiales et pour leur trouver des contacts qui les initient aux normes de l’église transfrontalière. La plupart des prêtres devaient leurs situations aux faveurs d’un potentat local, laïc ou ecclésiastique39. Ils étaient formés au petit bonheur, un peu n’importe comment. En plus, vers la fin du XIIIe siècle, l’absentéisme et le cumul d’activité du clergé commençaient à devenir de vrais problèmes. Tandis que des pluralistes absents cumulaient des bénéfices, de plus en plus de paroisses étaient desservies par des prêtres stipendiés, mal payés et probablement peu motivés.
29Il n’y avait là rien de particulier au Languedoc. Ce qui peut apparaître comme plus typiquement languedocien, ce sont les disputes incessantes sur les revenus paroissiaux. Dans la plus grande partie du sud de la France, le clergé était confronté à une forme de crise financière. La fin des donations importantes de laïcs riches, ainsi que les revenus souvent maigres des évêques ou des chapitres locaux, obligea les gens d’Église à chercher le moyen d’augmenter leurs revenus. En conséquence, le clergé local commença à s’intéresser de plus près aux redevances qu’ils pourraient demander pour l’administration des sacrements et la récitation des prières pour les morts. Cette avidité pour les redevances engendra des tensions entre paroissiens et curés. Le point le plus générateur de contrariété et de discorde fut cependant l’affaire de la dîme40. À travers tout le Languedoc aux XIIIe et XIVe siècles l’Église s’engagea résolument dans une lutte pour accroître ses revenus de dîme41. Le problème de la dîme pouvait, paradoxalement, soit rallier le clergé paroissial derrière les autorités de l’Église, ou le fâcher avec ces mêmes autorités.
30Dans quelques lieux les querelles de dîme rassemblèrent le clergé paroissial derrière leur évêque. Il semble que ce fut le cas du diocèse de Pamiers, où Jacques Fournier, en sus de la persécution des cathares, se trouva mêlé à un différend de dîme interminable avec les gens du Sabarthès. Les rancœurs consécutives à cette dispute peuvent très bien expliquer la fréquence avec laquelle les curés se présentent comme informateurs dans le registre inquisitorial de Fournier.
31La campagne de recouvrement des dîmes a pu, toutefois, amener les évêques à un conflit avec leur clergé paroissial. Quelques évêques s’efforcèrent d’arracher le revenu de la dîme des mains non seulement des laïcs mais encore du clergé paroissial. Bernard de Castanet d’Albi était l’un de ces prélats. Selon ses détracteurs, Castanet avait pour habitude, chaque fois qu’une église qui recevait toute la dîme qui lui était due devenait vacante, de s’approprier les deux tiers du revenu pour lui-même. Le résultat de cette politique fut, du moins à en croire les critiques de l’évêque, l’intrusion dans les charges ecclésiastiques d’hommes infâmes et ignorants42.
32Les efforts du haut clergé pour imposer aux laïcs un code nouveau et plus contraignant de conduite sexuelle, entraîna aussi des conflits avec le clergé paroissial. Dans ce contexte également le diocèse d’Albi sous l’épiscopat de Bernard de Castanet fournit un bon exemple. Castanet décréta que certaines formes de rapports sexuels seulement étaient licites, excommuniant ceux qui transgressaient ces normes43. Ceux qui violaient les règles de l’évêque ne pouvaient recevoir l’absolution de leur confesseur, mais devaient se présenter en personne à l’évêque. Par honte, beaucoup refusèrent d’obtempérer, ce qui mit leurs confesseurs dans un grand embarras44. L’évêque décréta également que tous les clercs qui se livraient à l’acte sexuel étaient excommuniés ; si dans les huit jours ils ne se dénonçaient pas à l’évêque, ils encouraient la suspension, même s’ils s’étaient préalablement confessés et avaient reçu l’absolution45. Non seulement cela apparut aux prêtres comme une violation du secret de la confession, mais ils y virent la porte ouverte à un discrédit sur tout le clergé. Car, si un prêtre allait voir l’évêque, on soupçonnait tout de suite qu’il s’était rendu coupable de fornication46. Ainsi, bien que les curés aient eu un rôle clé dans la répression de l’hérésie, il y avait pour quelques-uns d’entre eux des facteurs qui faisaient que la perspective de coopérer avec les inquisiteurs était bien loin de déclencher l’enthousiasme.
33La thèse que j’ai essayé de défendre est extrêmement simple. Si nous voulons comprendre comment une institution gouvernante du Moyen Âge fonctionnait et quel impact elle pouvait avoir sur les gens de sa juridiction, nous avons besoin de comprendre comment ladite institution s’insérait dans sa société. Cela peut paraître une conclusion simple, et même qui va de soi. Cependant, la nature des documents médiévaux qui ont survécu ne permet aux historiens d’étudier en détail que l’organisation interne et les procédures des institutions gouvernantes médiévales. C’est ce que j’ai appelé la technologie du pouvoir. Cette technologie du pouvoir, cependant, fut mise en œuvre dans un contexte social concret, et la corrélation des forces en présence dans cette situation joua un grand rôle pour nous permettre de juger de l’efficacité ou de l’inefficacité de cette technologie. L’un des intérêts que présente l’étude des inquisiteurs du Languedoc est que les documents qu’ils nous ont laissés, en dépit de leur caractère lacunaire, nous donnent une rare occasion de vérifier concrètement la façon dont les structures sociales du Languedoc médiéval aidèrent ou gênèrent les inquisiteurs dans l’exercice de leur tâche de répression.
Notes de bas de page
1 Steven Lukes, ed., Power, Oxford, Basil Blackwell Ltd., 1986, p. 1-18.
2 Max Weber, Economy and Society : An Outline of Interpretive Sociology, eds. Guenther Roth and Claus Wittich, 2 vols., Berkeley, University of California Press, 1978, 1, p. 53.
3 Robert Dahl, « The Concept of Power », Behavioral Science, 2, 1957, p. 201-215.
4 M. Weber, Economy and Society, 2, p. 926.
5 Michel Foucault, Power/Knowledge : Selected Interviews and Other Writings, 1972-1977, ed. Colin Gordon, Brighton, Sussex, Harvester Press, 1980, p. 93.
6 M. Foucault, Power/Knowledge, p. 98.
7 Barry Hindess et Paul Q. Hirst, Pre-Capitalist Modes of Production, London, Routledge & Kegan Paul, 1975, p. 36-37.
8 E. Friedberg, Corpus iuris canonici, 1879-81 ; reprint ed., Graz, Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1959, Liber Sextus 5.9.3 ; Annik Porteau-Bitker, « L’Emprisonnement dans le droit laïque du Moyen Âge », Revue Historique de Droit Français et Étranger, 4e ser. 46, 1968, p. 389-409 ; Christopher Harding, Bill Hines, Richard Ireland et Philip Rawlings, Imprisonment in England and Wales : A Concise History, London, Croom Held, 1985, p. 7-19.
9 Bernard Gui, Manuel de l’inquisiteur, ed. et trad. G. Mollat, 2 vols., Paris, Librairie Ancienne Honoré Champion, 1926-1927, 2, p. 56-57.
10 Bernard Gui, Practica inquisitionis heretice pravitatis, ed. Célestin Douais, Paris, Alphonse Picard, 1886, p. 218 ; Gui, Manuel, 1, p. 16-17.
11 Gui, Manuel, 1, p. 182-83.
12 Nicholas Eymerich, Directorium inquisitorum F. Nicholai Eymerici ordinis Praedicatorum, cum commentariis Francisci Pegñae sacrae theologiae ac iuris utriusque doctoris, Venice, Marcus Antoninus Zalterius, 1595, p. 514-15.
13 Gui, Practica, p. 102.
14 Jean Duvernoy, ed., Le Registre d’inquisition de Jacques Fournier (1318-1325), 3 vols., Toulouse, Édouard Privat, 1965, 2, p. 277-90.
15 M. T. Clanchy, From Memory to Written Record : England, 1066-1307, 2e éd. Oxford, Blackwell Publishers, 1993, p. 138-47.
16 Duvernoy, Registre, 3, p. 450-51.
17 Gui, Manuel, 1, p. 6-9.
18 Gui, Manuel, 1, p. 64-83.
19 Gui, Practica, p. 37-39 ; L. Tanon, Histoire des tribunaux de l’Inquisition en France, Paris, Librairie du Recueil Général des Lois et des Arrêts du Journal du Palais, 1893, p. 510-13.
20 Guillaume Pelhisson, Chronique (1229-1244), suivie du récit des troubles d’Albi (1234), éd. et trad. Jean Duvernoy, Paris, CNRS, 1994, p. 40.
21 Edmond Cabié, « Compte des inquisiteurs des diocèses de Toulouse, d’Albi & de Cahors, 1255-1256 », Revue Historique, Scientifique et Littéraire du Département du Tarn, 1905, p. 131.
22 Gui, Practica, p. 48-49.
23 Duvernoy, Registre, 2, p. 57-58.
24 La déposition d’Arnaud Sicre est imprimée dans Duvernoy, Registre, 2, p. 20-81.
25 James Given, « The Inquisitors of Languedoc and the Medieval Technology of Power », American Historical Review, 94, 1989, p. 343-47, 352-56.
26 Alan R. Beals et Bernard J. Siegel, Divisiveness and Social Conflict : An Anthropological Approach, Stanford, Stanford University Press, 1966, p. 68-69.
27 James Given, « Social Stress, Social Strain and the Inquisitors of Medieval Languedoc », Christendom and Its Discontents : Exclusion, Persecution, and Rebellion, 1000-1500, eds. Scott L. Waugh et Peter D. Diehl, Cambridge, Cambridge University Press, 1996, p. 67-85.
28 Philippe Wolff, « Les Luttes sociales dans les villes du Midi français du XIIIe au XVe siècle », Regards sur le Midi médiéval, par Philippe Wolff, Toulouse, Privat, 1978, p. 77-89.
29 Duvernoy, Registre, 3, p. 348.
30 Duvernoy, Registre, 3, p. 350.
31 À titre d’exemple, voir Duvernoy, Registre, 1, p. 154.
32 Voir les exemples donnés par Duvernoy, Registre, 1, p. 275, 2, p. 432.
33 Bibliothèque de la Ville, Toulouse, MS. 609, fols. 222, 224v.
34 J. D. Mansi, ed., Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, 39 vols., 1879-1881 ; reprint ed., Graz, Akademische Druck- u. Verlagsanstalt, 1961, 23, col. 197 ; Bibliothèque Nationale, Paris, Collection Doat, vol. 26, fols. 43v-44v.
35 Duvernoy, Registre, 2, p. 351.
36 Duvernoy, Registre, 1, p. 484.
37 Philipp van Limborch, Historia inquisitionis, cui subjungitur liber sententiarum inquisitionis Tholosanae ab anno Christi MCCCVII ad annum MCCCXXIII, Amsterdam, Henri Westen, 1692, p. 393.
38 Duvernoy, Registre, 3, p. 435.
39 Michelle Fournié et Jean-Louis Gazzaniga, « La Paroisse dans le Midi de la France à la fin du Moyen Âge : éléments pour une enquête », Annales du Midi, 98, 1996, p. 402.
40 Jacques Chiffoleau, « Vie et mort de l’hérésie en Provence et dans la vallée du Rhône », Effacement du Catharisme ? (XIIIe-XIVe s.), Cahiers de Fanjeaux n° 20, Toulouse, Privat, 1985, p. 89-94, et Jacques Chiffoleau, « Sur l’économie paroissiale en Provence et Comtat Venaissin du XIIIe au XVe siècle », La Paroisse en Languedoc (XIIIe-XIVe s.), Cahiers de Fanjeaux n° 25, Toulouse, Privat, 1990, p. 96-103.
41 Voir Jean-Louis Biget, « La restitution des dimes par les laïcs dans le diocèse d’Albi à la fin du XIIIe siècle : contribution à l’étude des revenues de l’évêché et du chapitre de la cathédrale », Les Évêques, les clercs, et le roi (1250-1300), Cahiers de Fanjeaux n° 7, Toulouse, Édouard Privat, 1972, p. 211-83, et Jean-Louis Biget, « Recherches sur le financement des cathédrales du Midi au XIIIe siècle », La Naissance et l’essor du gothique méridional au XIIIe siècle, Cahiers de Fanjeaux n° 9, Toulouse, Édouard Privat, 1974, p. 127-64 ; Chiffoleau, « Sur l’économie paroissiale », p. 98-101.
42 Archivio Segreto Vaticano (ASV), Cité du Vatican, Collectorie 404, fols. 7, 20, 77, 86v-87, 167v-68.
43 ASV, Collectorie 404, fol. 7.
44 ASV, Collectorie 404, fols. 93, 161.
45 ASV, Collectorie 404, fol. 7.
46 ASV, Collectorie 404, fol. 93.
Auteur
Université d’Irvine, Californie
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