Mineurs et dockers communistes : image, réalité, mémoire
p. 103-118
Texte intégral
1Isolé sur l’échiquier politique français depuis le mois de mai 1947, le Parti communiste compte sur la CGT pour « lancer des mouvements de grève destinés à répondre, en priorité, à des objectifs liés à la situation internationale »1. L’application d’une stratégie qui risque de couper les minorités les plus politisées des masses laborieuses impose de disposer d’« icônes rouges »2 qui soient « susceptibles (...) de constituer des modèles d’identification pour l’ensemble de la classe ouvrière »3. Du fait de cette nécessité, La Marseillaise et Midi-Soir, les deux quotidiens contrôlés par le PCF à Marseille, usent d’un véritable code pour valoriser les luttes des mineurs puis celles des dockers qui deviennent par ailleurs une source d’inspiration majeure pour les écrivains et les artistes communistes. Les travailleurs de ces deux corporations accèdent-ils pour autant à des postes de responsabilité au sein de la hiérarchie du Parti ? L’image de leurs luttes s’inscrit-elle d’une manière durable dans la mémoire officielle construite à l’instigation de ce dernier ? Après avoir abordé les diverses facettes des portraits élaborés, l’analyse des équipes qui dirigèrent la fédération des Bouches-du-Rhône entre 1948 et 1954 apportera des éléments de réponse à la première de ces interrogations. L’étude du discours communiste postérieur à ces grèves éclaircira le second de ces questionnements.
2Mineurs et dockers occupent successivement le devant de la scène sociale au début des années froides. Les premiers entrent en grève le 4 octobre 1948. Très suivi, le mouvement découle en grande partie du refus des mesures gouvernementales. Jules Moch dénonce pour sa part des actions orchestrées par le Kominform. Le 18 octobre, l’ensemble des bassins est occupé par les CRS et l’armée. Face à cette intrusion, la CGT décide de ne plus assurer la sécurité des installations et tente d’élargir le conflit. Le 19 novembre, dès son retour de Paris, Victor Gagnaire, le secrétaire général du syndicat CGT des ports et docks de Marseille, explique que, par « nécessité politique et dans le cadre de la tactique des grèves tournantes », il faut déclencher la grève illimitée « pour mettre en échec le gouvernement et imposer le rejet du plan Marshall »4. Georges Brunero, responsable du syndicat CGT des transports et secrétaire de l’UD, prédit qu’il sera bientôt possible de porter « le coup de masse de la grève générale, suivie de l’insurrection nationale »5. Malgré ces exhortations et bien que le syndicat CGT des ports et docks ait adopté le principe d’un débrayage illimité, le mouvement attendu ne se concrétise pas. Le 29 novembre, la Fédération CGT du sous-sol demande à ses adhérents de reprendre le travail. Dès le début de l’année 1949, le contexte international conduit les dockers à remplacer les mineurs aux avant-postes des luttes sociales. De plus en plus intégrée dans le bloc occidental, la France se trouve alors confrontée à un conflit indochinois qui, de guerre coloniale « oubliée », devient progressivement « un front de la guerre froide »6. Maurice Thorez remet en avant le concept de « grève politique de masse » et le Bureau politique lance le 20 janvier le mot d’ordre de lutte contre la guerre d’Indochine. Cette stratégie confère une importance de premier ordre au port de Marseille à partir duquel embarquent les renforts destinés au corps expéditionnaire. Le 2 novembre 1949, les dockers CGT tentent pour la première fois de s’opposer à un chargement de matériel militaire. Ils s’efforcent surtout, du 10 mars au 18 avril 1950, de paralyser totalement le trafic. C’est au cours de ces deux conflits que la presse communiste, assumant pleinement le rôle politique qui lui est imparti, élabore un portrait positif des travailleurs de ces deux corporations.
3Mineurs et dockers, de par la dangerosité de leurs métiers respectifs, incarneraient les valeurs du prolétaire, à savoir « un homme qui, du fait de ses conditions sociales d’existence, est, par définition, solidaire, fraternel, généreux, déterminé »7. Le 4 octobre 1948, Midi-Soir souligne que la mobilisation policière ne saurait avoir aucun effet « sur ces rudes travailleurs habitués à jouer quotidiennement avec des dangers d’un autre ordre ». En exigeant « toujours plus de charge par ‘palanquée’ et toujours plus de rapidité », les acconiers rendraient le métier du docker « pénible, dangereux »8. Les travailleurs de ces deux corporations symboliseraient d’autant plus le prolétariat exploité qu’ils percevraient des salaires de misère en contrepartie des risques auxquels ils s’exposent. Midi-Soir précise le 4 octobre que les mineurs entrent en grève après avoir acheté des provisions « avec leurs dernières ressources ». Dans son éditorial du 8 décembre 1949, André Carrel souligne l’abnégation des dockers qui, fidèles à leurs convictions, n’ont pas travaillé la veille malgré la faim et le froid dont souffrent leurs gosses9. Doublement conscientes de cette misère en tant que mères et prolétaires, les femmes constitueraient souvent l’élément moteur des luttes. Le 6 octobre 1948, La Marseillaise rapporte que les trieuses « au visage prématurément vieilli par les soucis journaliers et le rude labeur » affirment leur volonté de lutter « jusqu’au bout aux côtés de leurs maris ». Selon le journaliste Fernand Clerissy, au sein du comité de grève de la Grand’ Combe dans le Gard, une femme prévient même que « si les hommes voulaient rentrer nous saurions bien les en empêcher »10. En 1950, Victor Gagnaire félicite les épouses de dockers « pour le courage qu’elles manifestent aux côtés de leurs maris en lutte pour le pain de leurs enfants »11.
4Par leurs combats respectifs, mineurs et dockers perpétueraient les traditions prolétariennes et patriotiques de la classe ouvrière. Les premiers auraient donné « des preuves tangibles de (leur) attachement à l’intérêt national » lorsqu’ils « tinrent tête aux nazis en 1941 et portèrent en un temps record la production à 120 % de celle de 1938 »12. Démentant le « complot communiste » agité par Jules Moch, La Marseillaise affirme le 29 octobre que « les mineurs se battent actuellement pour tous les travailleurs, pour tous les démocrates, pour tous les patriotes ». L’éditorial de Midi-Soir du 29 novembre parle d’une lutte pour « la liberté et la paix ». Patriotes, les dockers le seraient aussi puisque, « alors qu’ils avaient le ventre creux de toutes les privations endurées », ils auraient accompli « le plus magnifique effort pour permettre le débarquement dans un port aux trois-quarts détruit des cargaisons destinées à poursuivre la guerre contre les boches »13. Par leur refus de manipuler les armes nécessaires à la poursuite du conflit en Indochine ou à l’agression de l’Union soviétique, ils donnent une nouvelle fois, selon Pierre Doize, le secrétaire de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, « un grand exemple de patriotisme et d’internationalisme prolétarien » et agissent « en faveur des véritables intérêts de la France »14.
5Le refus d’une partie des travailleurs de s’associer aux actions de la CGT met à mal le dogme de l’unité de la classe ouvrière. La presse communiste contourne cette contradiction en minimisant le nombre des non-grévistes et en brossant d’eux un portrait négatif. La Marseillaise affirme le 5 octobre 1948 que l’action débutée la veille regroupe des mineurs de « toutes tendances ». Deux jours plus tard, le quotidien précise que la grève demeure totale « malgré les appels de FO et de la CFTC ». Le 11 octobre, la Fédération des mineurs CGT se félicite des « retours massifs » dans ses rangs de travailleurs déçus par les deux autres syndicats15. Une semaine plus tard, elle stigmatise « l’ignoble communiqué d’appel à la trahison rédigé par les dirigeants nationaux de FO »16. « Trahison » dont la presse communiste s’efforcera jusqu’au bout de minimiser les effets. Dans son édition des 23 et 24 octobre, La Marseillaise affirme qu’une diminution du nombre des descentes s’est produite à Gréasque, Biver et Valdonne, « des éléments trompés par les dirigeants FO » étant venus rejoindre les grévistes17. La reprise est « insignifiante », une « nette régression des descentes » est même perceptible, titrent respectivement les éditions du 6/7 novembre et du 23 novembre de ce quotidien. Lorsqu’elle appelle à cesser le mouvement, la Fédération CGT du sous-sol se félicite que « le bloc des travailleurs de la mine » soit demeuré « intact durant de longues semaines » tout en reconnaissant que, à cause de la répression et de la faim, « certains des nôtres ont dû, la rage au cœur, reprendre le travail »18. Alors qu’elle se contente d’évoquer le 11 mars 1950 les « quelques malheureux » qui, la veille, n’auraient pas respecté les consignes de grève, La Marseillaise s’en prend deux jours plus tard aux « hommes de main » utilisés par le patronat pour casser l’unité du mouvement. Un mois plus tard, le quotidien parle encore de « briseurs de grève et (de) pillards » aux regards « fuyants » et à la barbe « hirsute » qui seraient recrutés par le préfet « dans la lie de la société, dans les bas-fonds du port et du RPF »19. De tels portraits ne sont pourtant plus adaptés alors que de plus en plus de dockers reprennent le travail. Insulter ceux qui décident de cesser la grève risquant de compromettre durablement les positions de la CGT, un ton beaucoup plus conciliant apparaît pour évoquer la présence des quelques « égarés » qui travaillent sur le port20. Le 16 avril 1950, Victor Gagnaire admet l’existence de « quelques défaillances momentanées »21. Deux jours plus tard, Marcel Andréani, l’autre figure emblématique de la grève, insiste sur « la nécessité d’être fraternel à l’égard de ceux qui ont faibli dans les derniers jours »22.
6Une répression terrible s’abat sur les mineurs et les dockers à l’issue de leurs mouvements respectifs. La direction des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais licencie 1 800 ouvriers dont 700 resteront définitivement interdits de travail. À Marseille aussi, plusieurs centaines de personnes sont chassées des quais. À l’issue de chacun des deux mouvements, les organisations syndicales sont durablement affaiblies. Les résultats obtenus sont loin de correspondre aux espérances initiales des états-majors. Les mineurs ne sont pas parvenus à faire plier le gouvernement. La grève générale des dockers n’a affecté partiellement le trafic que pendant une brève période. Reconnaître l’échec de ces deux mouvements risque de ternir l’image de la CGT auprès des travailleurs ce qui serait préjudiciable au bon déroulement des actions ultérieures. Aussi, après avoir prédit le proche triomphe des luttes, la presse communiste souligne-t-elle maintenant l’ampleur de la répression pour mieux valoriser la combativité et l’union des grévistes. Elle insiste sur les revendications satisfaites et prédit la poursuite de l’action sous d’autres formes.
7Pouvoirs publics et patrons n’auraient pas hésité à recourir aux moyens les plus abjects pour contraindre mineurs et dockers à reprendre le travail. Pour briser le mouvement des premiers, le gouvernement Queuille aurait « dépensé des milliards, mobilisé toutes ses forces policières, expulsé des travailleurs immigrés, emprisonné des ouvriers, privé pratiquement de lait les bébés »23. C’est aussi la faim frappant leurs gosses qui aurait contraint les dockers à cesser leur grève alors qu’ils parvenaient à tenir tête « à la coalition des patrons et du gouvernement »24. Malgré l’emploi de forces militaires et policières « supérieures à celles utilisées contre les boches en 1940 »25, les mineurs auraient conservé leur unité. Dans l’édition du 30 avril 1950 de La Marseillaise, Paul Cermolacce, député communiste et responsable des marins, félicite les dockers qui, dans l’unité la plus complète, ont tenu quarante jours « malgré la répression, les réquisitions et les arrestations illégales, l’utilisation de milliers de jaunes, les pressions de toutes sortes, les licenciements ».
8Unitaires, les grèves auraient permis d’arracher des concessions aux pouvoirs publics et au patronat. « Notre lutte n’a pas été vaine », « les travailleurs de la mine ne sont pas des vaincus » déclare la Fédération du sous-sol CGT qui énumère les revendications des diverses corporations que le gouvernement Queuille a été contraint de satisfaire26. « Les mineurs ont préparé les conditions d’une amélioration générale du niveau de vie pour tous les travailleurs et, par conséquent, pour eux-mêmes » peut-on lire le 29 novembre dans Midi-Soir. Des communiqués similaires sont utilisés pour justifier la reprise du 19 avril 1950. Les dockers ne sont pas battus puisqu’ils ont déjà « gagné la bataille des 3 000 francs et celle des conventions collectives »27. Le bilan serait d’autant plus positif que le combat continuerait selon des modalités différentes. Commentant la reprise qui doit s’effectuer en ce 29 novembre 1948, la Fédération du sous-sol CGT explique que la lutte se poursuit « sous des formes nouvelles »28. Le 30, l’éditorial de Midi-Soir s’intitule significativement « Les vainqueurs de demain » pour désigner les mineurs qui ont repris le travail, « le front uni, pour regrouper leurs forces et poursuivre, sous d’autres formes, l’action revendicative et la défense de leurs camarades emprisonnés ». Développant des arguments similaires, La Marseillaise affirme le 19 avril que, par leur enthousiasme et leur unité, les dockers qui, « la tête haute »29, reprennent le chemin des quais, obtiendront par leurs luttes futures la levée des sanctions frappant leurs camarades.
9De telles analyses permettent de modéliser des actions qui se sont pourtant soldées par un échec. Midi-Soir n’hésite pas, le 29 novembre 1948, à parler de « combat unique dans les annales du mouvement ouvrier ». Marcel Andréani estime que les quarante jours de lutte des dockers serviront d’« exemple à tous les travailleurs des ports de France »30. Grève des mineurs et mouvements de dockers peuvent ainsi devenir source d’inspiration pour les artistes communistes. Des chansons de soutien sont composées. Sur l’air du Chant des partisans, Le chant des partisans de l’amnistie aux mineurs évoque des travailleurs victimes de « l’injustice », accablés par « la souffrance » parce qu’ils ont exercé leur légitime droit de grève. « Toujours au combat » comme à l’époque des « hitlériens », rien ne parviendra à les « mater ». La chanson des dockers justifie le combat de ceux qui, face à un gouvernement de « chéquards », clament « plus de canons, plus d’obus pour la guerre » contre l’Union soviétique et « paix au Vietnam ».
10Les années froides correspondent à la période durant laquelle le réalisme socialiste connaît sa phase « la plus durement normative »31. Deux des vingt-deux planches lithographiées commandées en 1949 par la fédération des Bouches-du-Rhône à l’occasion de l’anniversaire de Staline illustrent les luttes engagées par ces deux corporations phares. Réalisée par Louis Roc32, la première représente, sur fond de paysage industriel, un mineur en train de saisir le fusil brandi par l’un des deux CRS qui l’agressent. La Grève sur le port de François Diana montre des dockers paisibles en train de discuter par petits groupes. Les mains dans les poches ou lisant le journal, leur attitude statique n’évoque en rien une action violente. Le 14 juin 1950, la chronique artistique de La Marseillaise souligne la portée politique du Refus des dockers de Louis Roc, dessin représentant des travailleurs du port qui, résolument campés sur leurs jambes, croisent leurs bras musclés dans l’attente d’une charge prévisible des CRS. Résultat, ainsi que Centre d’embauche et Cap Pinède, d’un contrat signé entre la fédération des Bouches-du-Rhône et ce peintre, La Grève des dockers d’Antoine Serra33 est influencée par Défense nationale d’André Fougeron. Figurant dans l’exposition consacrée en janvier 1951 au Pays des mines, ce tableau représente quatre travailleurs, symboles de « la puissance ouvrière, fière et virile », dont les poings s’abattent sur les « forces obscures de la répression »34. Le choc est si violent que la tête de l’un des CRS est rejetée en arrière. Drapeaux rouges et tricolores mêlés rappellent que, par leur action, les mineurs défendent la classe ouvrière et la nation. Avec La Grève des dockers, Antoine Serra représente la charge d’une foule repoussant les forces de police sur la place de la Joliette. Comme dans Défense nationale, un docker saisit à la gorge un CRS au visage déformé. Une banderole contre la guerre d’Indochine et la silhouette d’un navire à l’arrière-plan, allusion à l’immobilisation du Pasteur, rattachent la scène représentée à la manifestation du 10 janvier 1950.
11Travailleurs du sous-sol et des quais inspirent aussi les cinéastes liés au Parti communiste. Œuvre collective d’une durée de douze minutes, La Grande lutte des mineurs soutient la grève de 1948 par le biais d’un commentaire très agressif. Sorte de justification a posteriori des thèses et de la ligne suivie durant la bataille du charbon, Le Point du jour de Louis Daquin veut démontrer, au travers du personnage de l’ingénieur qui découvre la vie des travailleurs du sous-sol et se range de leur côté, que les hommes de bonne volonté peuvent se rencontrer au-delà de leurs différences de classe. Le film ne peut être exploité avant 1949, au moment précis où le PCF défend des idées diamétralement opposées. Il est pourtant projeté à plusieurs reprises par les sections communistes de Marseille. Le fait que l’Union soviétique ait acheté et apprécié cette œuvre a rendu possible son exploitation. Un homme marche dans la ville de Marcel Pagliero ne bénéficiera pas d’un tel soutien. Tourné au Havre en 1949 avec l’appui des dockers de cette ville, ce film sort en mars 1950 au moment même où se déroule la grève sur les quais de Marseille. Il ne sera pourtant jamais projeté dans cette ville puisque, dès le 13 mars dans L’Humanité, Claude Jaeger demande que cette « insulte à la classe ouvrière tout entière et tout spécialement aux dockers » soit « impitoyablement chassé(e) des écrans français ». Des critiques similaires sont développées dans la lettre ouverte du syndicat CGT des dockers de Marseille que publie l’édition du 6 au 13 juillet 1951 de Provence-Nouvelle, l’organe de presse de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône. Le scénario se résumerait à « une abjection contraire à la réalité, rejoignant la propagande anti-ouvrière qui veut présenter les dockers comme des êtres sans personnalité, sans intelligence et bon sens, en un mot les désigner comme des clochards »35. Le refus de Un homme marche dans la ville incita-t-il le PCF à soutenir le tournage d’un film consacré à la grève générale du printemps 1950, œuvre qui deviendra Le Rendez-vous des quais ? Le 19 avril 1953, La Marseillaise annonce que Paul Carpita36 est sur le point de commencer « très prochainement » le tournage d’un long-métrage intitulé Le printemps a besoin des hommes. Quelques jours plus tard, Albert Cervoni, le responsable du cinéma dans la presse communiste locale, parle de ce « grand film » qui racontera « l’unité de la classe ouvrière à travers la lutte des dockers de Marseille contre la manutention de matériel de guerre »37.
12Contrairement au département du Pas-de-Calais où, en 1953 et 1954, un tiers des dirigeants fédéraux sont issus de la mine, la mise en avant par la propagande des travailleurs de ces deux corporations ne favorise pas pour autant leur promotion au sein de la direction de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône. Alors que cette dernière compte 60 membres en 1948, 59 en 1952, 54 et 55 pour les deux années suivantes, seuls trois mineurs et deux dockers siègent, durant cette période, au sein de l’une ou l’autre des trois instances qui la composent. Les luttes de 1948 et 1950 semblent en outre avoir assez peu d’impact sur les carrières politiques de ces cinq cadres.
13Pierre Emmanuelli et Marius Colombini sont en effet devenus des permanents du Parti bien avant ces deux événements. Après avoir animé la grève des mineurs en 1931, le premier est élu conseiller municipal à Gréasque, accède à la CA de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône, est nommé secrétaire du comité régional unitaire des mineurs, entre en 1933 au comité régional du PCF. Sur proposition de François Billoux, il suit les cours de l’école centrale du Parti puis, en 1935, ceux de l’école léniniste de Moscou38. Revenu en France au début de l’année 1937, Pierre Emmanuelli est tout d’abord chargé d’organiser la fédération de Corse avant de retourner à Marseille où il collabore avec Fernand Pauriol à la direction de Rouge-Midi. Prisonnier de guerre, il est libéré en mai 1945. Élu en septembre de la même année conseiller général dans le 4e canton de Marseille, Pierre Emmanuelli intègre le secrétariat fédéral jusqu’en 1947 avant de rétrograder au niveau du bureau en 1948. Né le 16 février 1910 à Marseille, Marius Colombini entre en 1925 dans le monde du travail en tant que commis en douane. Il adhère en 1927 aux Jeunesses communistes avant de rejoindre les rangs du PCF en 193639. Délégué du personnel et secrétaire du syndicat CGT des agents de maîtrise, licencié à la suite de la grève du 30 novembre 1938, il est embauché par France-Navigation. Durant l’Occupation, Marius Colombini reconstitue la section communiste du port puis combat dans les rangs des FTPF lyonnais. Chargé à la Libération par Léon Mauvais de réorganiser le syndicat CGT des agents de maîtrise de Marseille, il devient par la suite un des secrétaires du syndicat général des ports et docks. Il accède au comité de la fédération des Bouches-du-Rhône en 1946, est promu au secrétariat en 1948, devient membre suppléant du Comité central en avril 1950.
14Les grèves de 1948 et 1950 influencent-elles la carrière des deux hommes ? Directeur de La Marseillaise depuis le mois de mai 1951, Pierre Emmanuelli demeure au bureau fédéral jusqu’en 1953. Il est muté cette année-là à la tête des Allobroges, le quotidien du Front national à Grenoble. S’agit-il d’une mise à l’écart d’un cadre dont les relations avec François Billoux, le patron occulte de la fédération, sont tendues ? Marius Colombini bénéficie de deux promotions en 1951. Il accède à la commission administrative nationale de la CGT et remplace Lucien Molino au poste de secrétaire général de l’UD-CGT. Tire-t-il profit de son poste au Comité central ou de son rôle sur le port l’année précédente ? Selon plusieurs cadres syndicaux, si Marius Colombini possède les qualités politiques requises pour diriger l’Union départementale, son passé syndical, et en particulier son rôle jugé néfaste lors de la grève des dockers de 1950, ne plaide pas en sa faveur40. Ces réserves n’affectent pas pour autant sa carrière ultérieure. Membre titulaire du Comité central entre 1955 et 1959, siégeant au sein du bureau puis du comité de la fédération des Bouches-du-Rhône respectivement jusqu’en 1963 et 1968, il demeure secrétaire général de l’UD-CGT jusqu’en 1970.
15Les grèves de 1948 ne paraissent pas être non plus à l’origine de la promotion de Norbert Vitrac au comité fédéral puisque celle-ci survient en 1953. Né le 7 janvier 1925 à Souillac dans le Lot, ancien cheminot passé à la Résistance en mars 1943, il adhère aux Jeunesses communistes puis au Parti en 1944 après avoir participé aux combats de la Libération. Installé à La Bouilladisse, il devient mineur au puits Germain à Valdonne. Norbert Vitrac accède au secrétariat de la section de cette localité en 1949, en devient le premier secrétaire en 1952. Bien qu’ayant suivi en 1954 les cours de l’école centrale de Viroflay, il ne dépasse pas le niveau du comité fédéral dont il demeure membre jusqu’en 196541.
16Deux autres cadres, Joseph Albaladejo et Alfred Pacini42, semblent par contre bénéficier de promotions temporaires à la suite des grèves des mineurs et des dockers. Membre du comité en mars 1948, le premier est promu au bureau fédéral l’année suivante43. Le nom de ce mineur ne figure pas dans la liste des dirigeants publiée par La Marseillaise du 14 mars 1950. Il ne se trouve pas non plus dans le compte rendu de la conférence fédérale établie en 1952 à l’intention de la SMC. Son action lors des mouvements sur le port ayant été jugée positive, Alfred Pacini est désigné pour représenter les Bouches-du-Rhône lors du XIIe Congrès du PCF. Il participe à la conférence européenne des syndicats pour le désarmement à Berlin en 1951, entre au comité fédéral en 1952, représente cette même année les dockers à Vienne lors du congrès mondial de la Paix, est élu conseiller municipal le 26 avril 1953. La carrière d’Alfred Pacini se trouve stoppée l’année suivante lorsqu’il est écarté du comité fédéral à la suite de l’intervention de Jeannette Vermeersch44.
17Chacune de ces deux « icônes rouges » était-elle destinée à rester « prisonnière des glaces de la guerre froide »45 ou allait-elle intégrer cette mémoire officielle du Parti qui serait, selon Marie-Claire Lavabre, « sélective, oublieuse parce que fondée sur la falsification du passé, sur l’occultation des événements et des figures qui contreviennent aux impératifs politiques du moment et, conjointement, sur l’exaltation sans nuance des sources réelles ou fictives de l’identité communiste »46 ? Dans les Cahiers du communisme de décembre 1948, Jacques Duclos affirme que « la lutte héroïque » des mineurs « a eu déjà et aura de très grandes répercussions pour l’ensemble du mouvement ouvrier » tandis qu’Auguste Lecœur évoque un mouvement qui « force l’admiration des travailleurs du monde entier »47. Déjà plus nuancé, Marcel Dufriche, membre de la CA de la CGT venu à Marseille pour stimuler la lutte des métallurgistes de la réparation navale, affirme le 9 janvier 1949 que la grève des mineurs constitue « malgré tout une grande victoire de la classe ouvrière »48. Toute référence au dénouement positif du conflit disparaît par la suite. Ce dernier n’est plus évoqué qu’au travers des campagnes de solidarité confiées au SPF entre mars et juillet 1949. Aucune commémoration ne se déroule en novembre de la même année. Même si la presse communiste reprend les thèmes de la solidarité, de la combativité des femmes et de la faim des enfants, elle n’évoque plus les actions de 1948 pour rendre compte des grèves des « 27 » du puits Félicie II à Biver en 1951 et des « 18 » du puits Gérard de Gardanne en 1952. Une absence similaire de référence est perceptible dans la manière de couvrir le mouvement unitaire de 1963. Le métier de mineur n’est en outre plus présenté comme une activité noble mais comme un « enfer » qui serait « pire que Cayenne »49.
18Alors qu’elle abandonne assez vite l’exploitation politique des grèves de 1948, la propagande communiste reprend, durant de longues années, les propos initiaux de Jacques Duclos qui, dans les Cahiers du communisme de février 1950, soit quelques semaines avant le début des quarante jours de grève sur le port de Marseille, parle déjà « d’actes de lutte pour la paix d’une très haute portée » et de « grande affirmation d’internationalisme prolétarien »50. Découlant de la poursuite de la lutte contre la guerre d’Indochine, cette analyse est systématiquement reprise ultérieurement. En décembre 1950, Jeunesse du Monde, le mensuel édité par la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, consacre un article très élogieux aux luttes menées sur les quais de la cité phocéenne. L’Almanach Ouvrier Paysan de l’année 1951 valorise sur quatre pages la « bataille » du port de Marseille menée par « les gardes-côtes de la Paix ». Les 6 et 8 janvier 1954, dans le cadre de la préparation de l’arbre de Noël organisé au profit des enfants de dockers, La Marseillaise déclare que la grève de 1950 fut tout à la fois « une grande leçon d’internationalisme prolétarien » et, avec son caractère « hautement patriotique », « une page de gloire de la classe ouvrière française ». Dans le rapport qu’il présente à l’occasion du XIIIe congrès, Jacques Duclos estime que « les actions de masse des dockers » se placent « au premier rang des exemples de lutte concrets pour la paix » impulsés par le Parti. Analysant Le Rendez-vous des quais de Paul Carpita qui vient d’être « redécouvert », l’Humanité du 22 juillet 1989 s’en tient toujours à la vision initiale d’un port « entièrement débrayé » en 1950. La Marseillaise évoque, le 4 mars 1990, ces « hommes de courage » qui, par « pacifisme et solidarité internationale », refusèrent de charger « les tanks et autres machines à tuer à bord du Pasteur » et restèrent les bras croisés malgré l’intervention de la police et de l’armée51.
19Quelques idées fortes peuvent être dégagées à l’issue de cette recherche. La volonté de justifier les actions entreprises par les mineurs et les dockers conduisit la presse et les artistes communistes à élaborer des images idéalisées de ces deux catégories de travailleurs sans que cette mise en avant ne se traduise pour autant par la promotion de ceux qui s’étaient illustrés lors des luttes de 1948 et 1950. Correspondant à une ligne politique bien précise, ces images de propagande furent délaissées dès que cette dernière changea. Le personnage du mineur, symbole de la Résistance et de l’effort de reconstruction du pays, céda la place en 1949 à la figure du docker jugée, de par son activité, plus apte à illustrer la lutte pour la paix. Cette « icône rouge » s’effaça à son tour avec la fin de la guerre d’Indochine et le début de la détente internationale. Il ne fut pas jugé utile de la réutiliser pour dénoncer la guerre d’Algérie. Le silence qui suivit la saisie du Rendez-vous des quais de Paul Carpita en octobre 1955 est sur ce point révélateur. Contrairement à celle du mineur, l’image du travailleur du port ne disparut pourtant pas de la mémoire officielle du Parti ainsi que l’attestent les commentaires qui saluèrent la redécouverte des bobines de ce film. Le poids de Marseille au sein de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône est sans aucun doute pour quelque chose dans cette persistance. Combien de temps encore cette version des faits perdurera-t-elle ? Si le numéro spécial édité à l’occasion du centenaire de l’Humanité se contente d’évoquer « une vague de grèves sans précédents »52 sans reprendre pour autant la vision idéalisée développée en novembre 1948, il se limite aussi à qualifier le refus des dockers de charger des armes de lutte menée contre l’« aventure néfaste » poursuivie en Indochine et « pour la libération d’Henri Martin »53. Dans son édition du 7 mai, La Marseillaise se borne à évoquer les combats menés contre la « sale » guerre au travers des noms d’Henri Martin et de Raymonde Dien. La spécificité des luttes des dockers finirait-elle à son tour par s’estomper ?
Le Chant des Partisans de l’Amnistie aux Mineurs, 1949 (sur l’air du Chant des Partisans)
Amis, écoutez :
C’est ici, parmi nous,
C’est en France.
Amis, écoutez :
Grandes sont l’injustice,
La souffrance.
Leur cri, écoutez,
C’est leur cri qui nous poursuit,
Nous harcèle.
Ils sont en prison
Pour avoir combattu
Par la grève,
Ce droit, c’est le leur
Cependant chaque jour
Qui se lève.
Contre la misère
Ils sont toujours au combat,
Ceux des mines.
Ce sont ces vaillants
Qu’on veut avoir par la faim,
La vermine.
La pensée qu’ils ont
Leurs enfants dans les pleurs
Les ravage.
Quand ils sortiront,
Ils seront sans emploi,
Au chômage.
Mais ils restent fiers
Ceux qui sous les hitlériens
Ont fait grève.
Il y a des gens
Qui croient pouvoir les mater,
C’est un rêve.
Amis, nous allons
Délivrer les mineurs
De leurs serres.
C’est nous qui ouvrons
Les portes des prisons
Pour nos frères.
Nous crions : assez !
Libérez tous les mineurs,
C’est justice.
Nous crions : assez !
Amnistie pour les mineurs,
Amnistie.
20Le Chant des Partisans de l’Amnistie aux Mineurs figure dans Ohé ! Jeunesse. Organe des filles et garçons de Saint-Louis et les Environs, édité par le cercle UJRF Louis Goudard. 11e année, numéro 53, août 1949.
La chanson des dockers, 1950
21Paroles de Maurice Morelly
22Musique de Chantal Sullivan
Sur tous les quais de tous les ports de France
Entendez-vous ces dockers, grutiers dire aux bateaux,
aux armes en partance :
« Nous ne voulons travailler qu’ pour la paix :
Plus de canons, plus d’obus pour la guerre :
Paix au Viêt-nam : renvoyez vos garçons,
Rendez leurs fils aux malheureuses mères,
Envoyez donc les chéquards en prison.
Au refrain
II
Dans tout’s les rues de tout’s les vill’s de France.
Dans chaque village et dans chaque hameau,
Des bords de Seine aux bords de la Durance,
Dans les usin’s, dans les champs, les travaux,
Les combattants d’une paix qu’on opprime
Tant qu’il est chaud sauront battre le fer.
Et nous vaincrons les profiteurs du crime.
L’âme enflammée par le chant des dockers.
Au refrain
Refrain
C’est la chanson des dockers :
Elle combat pour la paix à l’avant-garde.
C’est la chanson des dockers :
Aux massacreurs elle dit : « prenez garde
C’est la chanson des Français qui ne seront pas la piétaille atlantique.
Jamais, jamais un Français ne fera la guerre à l’Union Soviétique. »
23La chanson des dockers est reproduite dans une revue communiste de 1950 pour illustrer les mouvements sur le port de mars/avril 1950 (la page isolée en ma possession ne me permet pas d’indiquer ni le nom, ni la date de cette revue).
Notes de bas de page
1 B. Badie, 1976, p. 202.
2 T. Perron, 1999.
3 M. Lazar, 1990, p. 1072.
4 Arch. dép. Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 382, note des RG du 20 novembre 1948.
5 Ibidem.
6 J. Dalloz, La guerre d’Indochine, 1945-1954, Paris, Seuil, 1987.
7 M. Lazar, 1990, p. 1083.
8 O. Rabaté, « Avec les garde-côtes de la Paix », Almanach ouvrier et paysan publié en 1951 par l’Humanité, p. 98.
9 André Carrel, de son vrai nom André Hoschiller, est alors le rédacteur en chef de La Marseillaise.
10 La Marseillaise, 30/31 octobre 1948.
11 La Marseillaise, 8 décembre 1949.
12 La Marseillaise, 5 et 8 octobre 1948.
13 Tract du syndicat CGT des Ports et Docks daté du 16 janvier 1950. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 382.
14 La Marseillaise, 16 et 19 décembre 1949.
15 Midi-Soir, 11 octobre 1948.
16 Midi-Soir, 18 octobre 1948.
17 Deux cents CRS encadreraient quatre jaunes au puits Léonie.
18 La Marseillaise, 29 novembre 1948.
19 La Marseillaise, 13 avril 1950.
20 Ibidem.
21 La Marseillaise, 17 avril 1950.
22 La Marseillaise, 19 avril 1950.
23 La Marseillaise, 30 novembre 1948.
24 La Marseillaise, 19 avril 1950.
25 La Marseillaise, 29 novembre 1948.
26 La Marseillaise, 28 novembre 1948.
27 La Marseillaise, 19 avril 1950.
28 La Marseillaise, 29 novembre 1948.
29 La Marseillaise, 20 avril 1950.
30 Midi-Soir, 18 avril 1950.
31 G. Durozoi, 1992, p. 524.
32 Avant tout sculpteur, Louis Roc participe alors à toutes les animations artistiques organisées à Marseille sous l’égide du PCF.
33 M. Lazar, 1982, p. 60 à 70.
34 Né le 6 mars 1908 en Sardaigne, Antoine Serra a adhéré en 1926 aux Jeunesses communistes. J. Arrouye, J. Domenichino, J.-M. Guillon, 2005.
35 À la différence d’Un homme marche dans la ville qui ne sera jamais programmé par les circuits de projection contrôlés par le Parti, Vivent les dockers, film tourné par Ménégoz-Génestal, est proposé aux sections en février 1952 (Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, dossier 148 W 294).
36 Né le 11 novembre 1922 à Marseille, cet instituteur communiste passionné de cinéma a fondé le groupe Cinépax, réalisant dès 1947 un court-métrage consacré aux équipes de choc de la municipalité Cristofol.
37 Provence-Nouvelle, 24 avril au 1er mai 1953.
38 Listes établies en 1952 et 1953 à l’intention de la SMC. Arch. cent. du PCF, décision du Secrétariat du 6 octobre 1953. Rouge-Midi, 28 mars 1947. La Marseillaise, 4 octobre 1951. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, dossiers 148 W 189 et 302. Notices établies par Antoine Olivesi pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français et par Claude Pennetier pour le Dictionnaire des Kominterniens.
39 Biographie établie pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
40 Arch. dép. Bouches-du-Rhône. Dossier 148 W 294, rapport des RG de mars 1952.
41 Archives centrales du PCF, décision du Secrétariat du 28 janvier 1954. Listes établies entre 1953 et 1965 à la demande de la SMC. La Marseillaise, 7 mars 1964.
42 Né en 1921 à Marseille, Alfred Pacini a adhéré aux JC en 1936 puis au PCF deux ans plus tard.
43 Rouge-Midi, 2 mars 1948, La Marseillaise, 7 novembre 1949.
44 Biographie établie pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
45 T. Perron, op. cit.
46 M.-C. Lavabre, Le fil rouge. Sociologie de la mémoire communiste. Paris, FNSP, 1994, p. 9.
47 P. 1323 et 1339.
48 La Marseillaise, 10 janvier 1949.
49 La Marseillaise, 17 mars 1963.
50 Numéro spécial hors série, avril/mai/juin 2004, p. 83.
51 Idem, p. 8.
52 L’intérêt de cet article réside dans l’association entre les mouvements de dockers d’une part, la grève des marins de ce paquebot et la manifestation du 10 janvier 1950 sur la Canebière de l’autre.
53 Numéro spécial déjà cité, p. 84.
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PROMEMO
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