L’industrialisation du bassin minier des Bouches-du-Rhône (1805-1883)
p. 75-89
Texte intégral
1L’histoire du bassin minier des Bouches-du-Rhône est méconnue, souvent ignorée des grandes analyses nationales sur l’histoire du charbon, surtout pour le XIXe siècle1. À dire vrai, cet oubli est logique pour un bassin qui n’a représenté qu’une très faible part de la production hexagonale2. L’absence de publications scientifiques locales paraît en revanche plus étonnante. Pourquoi l’extraction minière n’a-t-elle pas suscité de recherches historiques approfondies dans la région marseillaise ? La raison est avant tout documentaire. La rareté des archives d’entreprises disponibles dans les dépôts habituels limitait l’ambition de tous les chercheurs tentés par l’aventure. De ce point de vue-là, la fermeture de la mine en 2003 a été une opportunité. La nécessité de sécuriser tous les puits situés dans les concessions a obligé la Société à financer le rassemblement et le classement des archives. L’histoire du bassin minier des Bouches-du-Rhône pouvait ainsi être appréhendée avec les matériaux qui manquaient jusqu’alors.
2Dans le cadre de cette communication qui vise à présenter l’histoire du bassin minier des Bouches-du-Rhône au cours du XIXe siècle, deux objectifs prioritaires ont été retenus. Il s’agit tout d’abord d’analyser le passage du stade de l’exploitation artisanale au stade industriel, en portant une attention particulière aux problèmes des acteurs et des technologies. Le bassin minier des Bouches-du-Rhône s’inscrit-il dans la chronologie nationale ? Peut-on repérer des caractéristiques différentes, voire des spécificités liées aux environnements locaux ? Dans le même temps, il s’agit d’évaluer l’importance de ce bassin pour l’économie régionale de la première révolution industrielle. La région marseillaise a-t-elle su tirer pleinement profit de la richesse de son sous-sol ? Les réponses à ces questions seront présentées en deux parties chronologiques. La première concerne les années 1805-1838, une période de changements dans la façon d’exploiter les mines, sans qu’il soit possible pour autant de parler de mouvement de modernisation. C’est le temps des blocages. La seconde période est celle des années 1839-1883 et correspond à l’industrialisation proprement dite du bassin des Bouches-du-Rhône jusqu’à la grande récession des années 1880.
Le temps des blocages (1805-1838)
3Si les premières mentions de l’exploitation du lignite dans les Bouches-du-Rhône remontent au XVe siècle3, il faut attendre la fin du Premier Empire pour que l’on puisse véritablement parler d’une extraction régulière et de quelque importance. Sous l’impulsion des pouvoirs publics et du développement de l’industrie chimique, des sociétés d’actionnaires apparaissent et la production augmente. Il faut toutefois en relativiser l’importance. La trop grande division des terrains d’extraction et l’absence de méthodes de travail modernes limitent la croissance de la branche et ne permettent pas d’offrir un lignite de bonne qualité à un prix suffisamment attractif. La concurrence des houilles de la Loire, de la Grande-Bretagne et l’étroitesse des marchés locaux, ne poussent guère à la mise en place de structures industrielles performantes. La médiocrité de l’offre n’est alors que le reflet de l’indigence de la demande.
La remise en ordre du bassin minier
4Au sortir de la Révolution, le bassin minier de la région marseillaise est dans un état désastreux. Les propriétaires des terrains exploitent leur sous-sol sans avoir de titres de concession et en l’absence de toute surveillance. La production est faible – peut-être 3 200 tonnes en l’an X4 – et les méthodes d’extraction ne respectent aucun plan rationnel. Tel est le constat dressé par le préfet des Bouches-du-Rhône et l’ingénieur des Mines de l’arrondissement de Marseille lors d’une visite des puits en germinal an XIII5. Dans un contexte mêlant protection des intérêts de l’État, politique d’indépendance nationale en matière énergétique et sauvegarde du massif forestier provençal, l’intervention des pouvoirs publics devient nécessaire. Le 24 floréal an XIII, un arrêté préfectoral est publié pour remettre de l’ordre dans les titres concédés. Cette mesure réveille plusieurs entrepreneurs décidés à fonder des compagnies. C’est le début d’une profonde réorganisation qui durera jusqu’aux années1830. Entre 1809 et 1838, 17 concessions sont attribuées par l’État, plusieurs sociétés d’actionnaires sont créées et des remembrements permettent – du moins en théorie – de rationaliser l’exploitation du bassin minier des Bouches-du-Rhône.
Les concessions de mines de charbon dans les Bouches-du-Rhône entre 1809 et 1838
Dates d’obtention | Concessions | Titulaires | Étendues (en hectares) |
1809 | Peypin et Saint-Savournin Nord | Dames Gérin-Ricard | 680 |
1809 | Gréasque et Belcodène | Veuve de Cabre et de Castellane | 1.273 |
1809 | Fuveau (Grande Concession) | Ferry Lacombe, Dubreuil & Cie | 6.751 |
1809 | Trets | Polyeucte Sicard et Jean-Baptiste Rouquier | 9.641 |
1813 | Auriol | Pierre Armand & Cie | 2.555 |
1814 | Martigues | Jean Barlatier & Cie | 1.281 |
1818 | Gardanne | Coste, de Castellane | 2.952 |
1818 | Mimet | Liotard | 441 |
1822 | La Bouilladisse | Pierre Armand & Cie | 48 |
1823 | Peypin et Saint-Savournin Sud | Revertégat frères | 747 |
1824 | Garlaban | Charles Segond | 411 |
1831 | Vèdes | Durand et Pâque | 356 |
1831 | La Gacherelle (Martigues) | Charles Bazin & Cie | 294 |
1831 | La Fare | Leydet et Chamtassin | 2.154 |
1833 | Coudoux | Rabier & Cie | 1.125 |
1833 | Bassan | Durand | 556 |
1833 | Liquette | Aude | 102 |
5Le monde des concessionnaires et des fermiers est composé pour l’essentiel de propriétaires fonciers, souvent nobles comme le marquis de Cabre ou le comte Jules Alphonse de Castellane, d’industriels (Pierre Armand, Jean-Baptiste Nicolas, Jean-Étienne Michel, les frères Mallez…), et de négociants (les frères Revertégat, Charles Segond…). Au sein de ce groupe, la personnalité du comte de Castellane émerge rapidement. Détenteur de plusieurs concessions – la moitié de Gréasque & Belcodène (1810), Gardanne (1818), la Grande concession (1818) et Mimet (1834) – il devient le principal producteur des Bouches-du-Rhône. De 1818 et 1838, ses puits fournissent entre le tiers et la moitié de la production totale de lignite.
6Ces changements entraînent-ils une croissance de l’activité dans les mines de la région ? Dans une certaine mesure. En moyenne annuelle, la production triple entre les années 1810-1814 et 1834-1838, passant de 17 200 à 52 200 tonnes6. Effets des débuts d’un véritable processus d’industrialisation ? Pas vraiment, car les chiffres de départ étaient très faibles. La production est en outre très irrégulière car chaque inondation importante des galeries entraîne une longue suspension des travaux. Enfin, aucun gain notable de productivité ne peut être observé. Au cours de la même période, le nombre des ouvriers triple également. On compte 195 mineurs en 1810, 431 en 1830 et 655 en 18387. La croissance des productions est avant tout extensive. La situation est somme toute logique car les mines de lignite des Bouches-du-Rhône utilisent alors des méthodes d’extraction dépassées.
Des méthodes d’extraction archaïques
7Jusque dans les années 1830, dans tout le bassin minier, l’exploitation des couches de lignite se fait presque exclusivement au moyen de descenderies – puits inclinés à 45° – qui n’atteignent que les couches les plus proches de la surface, livrant un lignite de qualité médiocre8. L’abattage du charbon s’effectue au pic et la remontée de la production est réalisée par des enfants âgés de 10 à 14 ans (les mendits) au moyen de chariots traînés à la force des bras, puis de couffins de 16 à 25 kilos portés sur le dos et ramenés au jour par les escaliers de la descenderie. Les conditions de travail sont pénibles. Malgré la création d’un poste de garde-mine en 1820, la législation est longtemps ignorée des concessionnaires ou de leurs fermiers. L’évacuation des eaux, le remblaiement, le boisage et l’aérage des galeries sont négligés pour limiter les coûts d’extraction, au plus grand détriment de la sécurité et de la santé des ouvriers.
8Tout au long de la Restauration et de la monarchie de Juillet, les ingénieurs du corps des Mines ne cessent de déplorer le peu d’empressement des entreprises à adopter des méthodes d’extraction plus rationnelles et une technologie plus performante. Pour l’essentiel, il est question de l’utilisation de puits verticaux et de machines à vapeur pour l’aération des galeries, l’épuisement des eaux et la remontée du charbon. Il est vrai qu’en ce domaine les innovations ont été bien maigres. Sous la Restauration, le comte de Castellane fait foncer dans la Grande concession un puits vertical de 70 mètres – le puits Dubreuil – d’où le charbon est remonté à la surface par un système de chariots et de treuils actionnés par des chevaux9. La remontée des charbons s’effectue pourtant difficilement car le puits n’est pas parfaitement vertical. Les tonneaux employés pour contenir les lignites tapent régulièrement contre les parois et finissent par se briser. De leurs côtés, les frères Mallez et la société Pierre Armand & Cie creusent des galeries d’écoulement des eaux pour lutter contre l’ennoyage récurrent des puits d’Auriol et de Gardanne10. Il faut attendre 1830 pour voir apparaître la première machine à vapeur. Cette tentative est l’œuvre de Charles Bazin dans sa concession de Martigues11. Faute de charbons de qualité, l’opération est un échec. L’initiative la plus sérieuse a lieu en 1836 avec Jean-Étienne Michel. Fermier de la moitié de la concession de Gréasque & Belcodène appartenant au marquis de Cabre, il entame le forage d’un puits vertical de 126 mètres – le futur puits du Rocher bleu12 – dans lequel il envisage de placer deux machines à vapeur : une de 15 chevaux, destinées à l’extraction et vraisemblablement construite par le mécanicien marseillais Jean-Baptiste Falguière ; une autre de 160 chevaux, pour l’épuisement, commandée au grand spécialiste européen en la matière, l’Anglais John Taylor. Cette innovation majeure s’inscrit dans le contexte de changement des conditions du marché à la fin des années 1830.
La faiblesse des débouchés
9Le lignite est abondamment utilisé par l’industrie de la région marseillaise dès le XVIIIe siècle13. Durant cette période, il finit par vaincre les préjugés dont il est longtemps victime, remplace progressivement le bois de pin et finit par s’imposer dans les teintureries, les raffineries de sucre, les verreries et les savonneries grâce à l’action des pouvoirs publics et à son meilleur rendement calorifique. Dès la fin de l’Ancien Régime, le ton est ainsi donné : le principal débouché du lignite provençal est l’industrie locale. La tendance s’accentue sous l’Empire et la Restauration avec l’émergence et le développement de l’industrie chimique. En 1819, les seules usines de soude situées en dehors de Marseille utilisent 30 % du charbon produit dans l’ensemble du département. Si l’on ajoute à cela la consommation des usines de soude installées dans Marseille, on peut en déduire que la croissance de l’extraction minière est, à cette époque, en grande partie liée à celle de l’industrie chimique.
10Ce constat ne prête guère à l’optimisme. Jusqu’au début des années 1830, l’industrie locale reste en effet à l’écart du premier mouvement d’industrialisation qui secoue alors plusieurs régions françaises et l’utilisation des machines à vapeur – grosses consommatrices de charbon – reste marginale. L’étroitesse du marché relève donc de facteurs structurels. À ce premier inconvénient, il faut en ajouter un autre : l’irrégularité des débouchés. Quand les industries locales connaissent une année difficile, c’est l’ensemble de l’activité minière qui s’en ressent et la production s’effondre. L’exemple le plus significatif est sans nul doute celui des crises qui, dans les dernières années de la Restauration, affectent régulièrement la savonnerie ou les fabriques de soude et restreignent fortement les débouchés locaux14. Enfin, la concurrence de la houille de la Loire – dotée d’un pouvoir calorifique supérieur – reste omniprésente.
11Les débuts de la monarchie de Juillet changent radicalement la donne. Si l’émergence de la navigation à vapeur à Marseille concerne peu le bassin minier local – le lignite ne peut rivaliser avec la houille en ce domaine15 –, il en va tout autrement pour l’industrie. La région marseillaise amorce alors son industrialisation et le nombre des machines à vapeur fixes augmente16. Un marché important et appelé à croître est en train d’émerger. Dès 1838, les machines à vapeur des usines du département des Bouches-du-Rhône consomment 5 800 tonnes de charbon. Ce changement crucial se double d’un autre, celui-là fortement désavantageux pour le lignite provençal. Dans les années 1830, la concurrence ne concerne plus uniquement la Loire. Celle du bassin du Gard se profile à l’horizon avec la prochaine mise en place de la ligne de chemins de fer Alais-Beaucaire.
12En 1838, d’une manière générale, c’est donc l’indigence des productions, des effectifs ouvriers et des débouchés qui domine dans le bassin minier des Bouches-du-Rhône. L’exploitation est trop fractionnée, les structures de production trop archaïques et l’incertitude des marchés freinent les initiatives entrepreneuriales. Il semble pourtant que l’on soit à la veille d’une évolution majeure. Alors que l’industrialisation de la région marseillaise démarre, l’initiative lancée par Jean-Étienne Michel dans la concession de Gréasque-Belcodène engage l’activité minière sur une nouvelle voie. Investir pour mettre en place une extraction moins coûteuse et offrant du lignite de meilleure qualité est le seul moyen pour espérer accompagner et tirer pleinement profit des opportunités offertes par la croissance industrielle locale.
Les premières compagnies privées industrielles (1839-1883)
13L’industrialisation du bassin minier des Bouches-du-Rhône prend corps dans les années 1840-1860 dans un contexte local marqué à la fois par une forte croissance de la demande en charbon et par l’exacerbation de la concurrence interrégionale avec le bassin minier du Gard. Depuis le début des années 1830, l’économie marseillaise connaît une vraie Révolution industrielle. De nombreux entrepreneurs présents dans le raffinage du sucre, l’huilerie de graines oléagineuses, la métallurgie du plomb et du cuivre, la construction mécanique ou l’industrie chimique commencent à « vaporiser » leur système de production et la demande en charbon ne cesse de progresser. Dans le même temps, la concurrence des charbons en provenance des autres bassins miniers français ou étrangers devient de plus en plus vive sur le marché marseillais. Celle de la houille anglaise, bien évidemment, qui prédomine déjà sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, mais aussi et peut-être davantage celle de la houille du Gard depuis l’achèvement du chemin de fer Alais-Beaucaire en 1839. Cette voie de chemin de fer connaît une rapide expansion. Dès 1845, le trafic de houille entre Alais et Beaucaire atteint 250 000 tonnes, dont une grande partie est ensuite transportée par bateau jusqu’à Marseille. La ligne est prolongée trois ans plus tard par le tronçon Avignon-Marseille ce qui permet d’acheminer le charbon des mines de la Grand’Combe à un prix de revient encore plus compétitif qu’auparavant. Les concessionnaires miniers du département n’ont donc guère le choix : s’ils veulent profiter pleinement de la croissance de la demande locale, ils leur faut impérativement produire plus, moins cher, tout en livrant à la consommation un lignite de meilleure qualité. Concrètement, cela signifie qu’ils vont devoir investir dans trois domaines interdépendants : l’introduction d’une nouvelle technologie minière associant puits verticaux et machines à vapeur ; le désenclavement des sites d’exploitation pour faciliter le transport du lignite jusqu’aux principaux lieux de consommation ; un mode de gestion de la main-d’œuvre plus productiviste.
De nouvelles compagnies minières
14Parmi la dizaine de compagnies minières fondées au cours des années 1839-1883, deux d’entre elles vont jouer un rôle particulièrement important dans l’industrialisation du bassin minier. C’est, en premier lieu, la société Michel, Armand & Cie fondée en 1839 avec un capital social de 800 000 francs. L’entreprise commence par exploiter une partie de la concession de Gréasque & Belcodène, avant d’étendre son activité à celles de Jas de Bassas (1843), de Peypin & Saint-Savournin Nord(1849), puis de Trets (1851). À partir de 1859, elle concentre son activité sur la seule concession de Peypin & Saint-Savournin Nord. La seconde compagnie minière importante de la période est la société en commandite par actions Lhuillier & Cie fondée en 1855 avec un capital social de 5 millions de francs. À l’origine, l’entreprise exploite l’autre moitié de la concession de Gréasque & Belcodène, celle de Gardanne, la Grande concession et celle de Mimet. En 1859, elle reprend à Michel, Armand & Cie la concession de Jas de Bassas, sa moitié de Gréasque & Belcodène et la concession de Trets ; en 1868, elle rachète encore la concession d’Auriol à la compagnie des frères Javal, fondée peu de temps auparavant. À cette date, Lhuillier & Cie contrôle 72 % de l’ensemble des surfaces concédées dans le département. À elles seules, les sociétés Michel, Armand & Cie et Lhuillier & Cie produiront 90 % des 9,3 millions de tonnes de lignite extraites du sous-sol des Bouches-du-Rhône au cours des années 1839-1883.
15Ces deux entreprises présentent des similitudes. Ce sont, tout d’abord, des compagnies minières autour desquelles gravitent à peu près le même type de commanditaires. Trois groupes se distinguent assez nettement. Des membres de la noblesse, tout d’abord, dont certains sont parfois d’anciens propriétaires de concessions : les comtes de Castellane, de Chasseloup Laubat, de Chazelle, de Gramont d’Aster et le duc de Galleria pour Lhuillier & Cie ; le marquis Grimaldi de Régusse et la famille de Gérin-Ricard chez Michel, Armand & Cie. Des industriels de la soude ensuite : Jean-Étienne Michel, important soudier marseillais, pour Michel, Armand & Cie ; Antoine Pierre Hély d’Oissel, Paul Hély d’Oissel et Eugène Pelouze, respectivement président et administrateurs de Saint-Gobain, chez Lhuillier & Cie. Le troisième groupe est celui des techniciens anglais venus apporter une maîtrise technologique devenue indispensable : les frères John et Philip Taylor chez Michel, Armand & Cie ; William Barber Buddicom, Joseph Locke, Thomas et William Allcard et Thomas Brassey dans la société Lhuillier & Cie. Ce sont enfin des entreprises où l’on rencontre de nombreux dirigeants monarchistes et catholiques. Amédée Armand, par exemple, un des fondateurs marseillais du Fourneau économique géré par les sœurs de Saint-Vincent de Paul – sa devise était « vivons dans la justice, la piété et la sobriété en attendant la gloire future » –, mais aussi les ingénieurs Hector et Ernest Biver, très proches des thèses défendues par Albert de Broglie et Augustin Cochin dans Le Correspondant, ou encore le banquier Ernest Rondel, un des chefs de file des royalistes marseillais. Cette tonalité générale jouera un rôle non négligeable dans la gestion sociale de ces compagnies minières, notamment en matière d’enseignement.
Puits verticaux, machines à vapeur et chemins de fer
16La modernisation des méthodes d’exploitation passe en priorité par le percement de puits verticaux. Un seul avait été creusé entre 1805 et 1838 ; 25 sont foncés entre 1839 et 1883, dont près de la moitié avant 1852. 14 de ces puits sont implantés dans la Grande concession et dans celle de Peypin et Saint-Savournin Nord. L’ouvrage le plus important de la période – le puits Notre-Dame – est réalisé en 1871 par Michel, Armand & Cie et atteint la profondeur de 245 mètres. La modernisation des méthodes d’exploitation passe ensuite par l’installation de machines à vapeur. Celles-ci ont une double utilité. Elles permettent, tout d’abord, de pomper les eaux souterraines qui envahissent régulièrement les galeries lors des précipitations d’automne et du printemps, ou qui deviennent de plus en plus abondantes au fur et à mesure que les chantiers d’abattage s’enfoncent dans le sol. Les machines à vapeur permettent également de remonter le lignite plus rapidement qu’à dos d’homme, en plus grande quantité et à un moindre coût. L’équipement du bassin passe ainsi de deux machines en 1841 (175 chevaux), à 21unités en 1861 (1 071 chevaux) et 33 en 1881 (1 595 chevaux). À la même époque, les mines du Gard, principal concurrent des mines locales, comptent 157 machines à vapeur pour une puissance globale de 4 462 chevaux. La plupart des grandes machines d’épuisement type Cornouailles installées au cours de cette période sont commandées à des constructeurs britanniques : les frères Philip et John Taylor, Harvey & Cie, Robert Daglish ou encore Hawthorn, Davey & Cie. Comme dans les autres branches marseillaises de l’époque, les constructeurs locaux ne sont généralement sollicités que pour réaliser des machines de faible puissance destinées, le plus souvent, à la remontée des cages. La tendance commence à s’inverser à la fin des années 1870, lorsque le constructeur marseillais Stapfer & Duclos parvient à vendre plusieurs machines Compound aux compagnies minières du département. Mieux formés que dans les décennies précédentes, les constructeurs locaux ont désormais acquis les compétences techniques et les savoir-faire industriels qui leur permettent d’investir la plupart des marchés et de se substituer progressivement aux entreprises britanniques17.
17En facilitant la lutte contre la montée des eaux souterraines et en permettant aux mineurs de travailler plus longuement dans les bancs les plus puissants et les plus profonds, l’introduction des machines à vapeur ouvre la voie à la mise en place d’une nouvelle forme d’organisation des chantiers. Ces derniers doivent être coordonnés pour éviter les pertes de temps dans la circulation des hommes et l’évacuation du lignite, mais aussi pour pouvoir satisfaire la demande de la clientèle industrielle en toutes circonstances. L’exemple de ce nouveau mode d’organisation est fourni par l’ingénieur Ernest Biver, directeur des mines de la société Lhuillier & Cie. Dès l’installation de la machine Daglish, au puits Léonie, il établit quatre étages de chantiers et prévoit de les occuper en fonction de l’abondance des eaux. Le premier, proche de la surface, est celui des chantiers de réserve. Reliés à des galeries d’écoulement évacuant les eaux par simple gravité, ils sont insubmersibles et ne sont exploités que lorsque les chantiers inférieurs sont envahis par les eaux. Viennent ensuite les autres étages : « Au second étage, les eaux ne s’épuisent qu’au moyen des pompes, mais il faut pour que ce niveau soit inondé, une abondance d’eau tout à fait extraordinaire car les vides des exploitations inférieures forment d’immenses réservoirs dont l’extraction du charbon augmente chaque jour l’étendue. Le troisième niveau est dans les mêmes conditions que celui-ci, seulement il n’a pour réservoir que les vides du dernier niveau d’exploitation (…). Ultérieurement nous aurons à établir le quatrième étage des pompes du puits Léonie, pour l’épuisement du dernier niveau d’exploitation qui complétera l’ensemble du système. »18 Fin 1861, le puits Léonie dispose ainsi de 13 chantiers répartis sur quatre étages. Progressivement, le principe des chantiers étagés occupés en fonction du niveau des eaux souterraines sera appliqué dans la plupart des mines du département.
18Le système d’évacuation du charbon est aussi entièrement repensé. Compte tenu des profondeurs atteintes, de la multiplication des chantiers et de l’augmentation de la production, le lignite ne peut plus être remonté à la surface à dos d’homme après avoir été traîné sur des chariots depuis les lieux d’abattage jusqu’aux premières marches des descenderies. Les chariots sont ainsi peu à peu remplacés par des bennes en tôle de 500 kg posée sur des rails et tirées par des chevaux. C’est ainsi que l’on pratique à Castellane en 1863, ou au puits de la Tuilerie, à Trets, à partir de 1865. Une fois au pied du puits, les bennes sont placées dans une cage d’extraction à parachute et remontées deux par deux à la surface par un « câble plat en chanvre, roulé et déroulé sur un tambour que meut une petite machine à vapeur ; des longuerines en chêne guident la cage dans son ascension »19. À l’arrivée, les bennes chargées de lignite sont roulées jusqu’à l’estacade et vidées. Interviennent alors le triage, puis l’acheminement du charbon jusqu’à Marseille ou vers d’autres lieux de consommation. Avec l’industrialisation des méthodes d’exploitation, le transport ne peut plus cependant être effectué comme autrefois par une noria de charrettes. Le procédé est à la fois lent, coûteux et inadapté aux quantités extraites. En 1863, après de laborieuses négociations menées entre l’État et la compagnie du PLM, celle-ci accepte finalement de construire un embranchement permettant de relier les mines du site de Valdonne à la ligne Aubagne-Marseille. Après plusieurs années de travaux, les premières locomotives entrent en circulation que le 5 décembre 1868. Dix ans plus tard, c’est au tour des mines de Gardanne et de Trets d’être reliées à la ligne Marseille-Aix par une voie de chemin de fer. Avec la mise en service des gares de Valdonne, Gardanne et Trets, la question du désenclavement les mines de lignite du département est résolue.
La mise en place de pratiques paternalistes
19La modernisation des infrastructures minières se traduit enfin par la mise en place de nouvelles méthodes de gestion de la main-d’œuvre. Les compagnies privées de l’ère industrielle ont besoin d’ouvriers plus nombreux, travaillant à plein-temps et stables. Attirer la main-d’œuvre, puis la fixer, deviennent ainsi les deux principales priorités des compagnies minières industrielles fondées au cours des années 1839-1883. Si cela ne pose aucune difficulté particulière à Michel, Armand & Cie dont les mines sont situées à faible distance des petits villages de Peypin, Saint-Savournin et Cadolive, il n’en va pas de même pour Lhuillier & Cie dont les puits se trouvent parfois dans des zones rurales isolées, moins densément peuplées, et qui a en outre des besoins en main-d’œuvre nettement plus importants en raison de l’étendue de son activité. Fort logiquement, c’est donc au sein de cette entreprise qu’apparaissent les stratégies d’attraction et de fixation les plus élaborées, à commencer par la construction de cités minières. En 1865, alors que l’extraction de sa société commence à prendre une certaine ampleur, Charles Lhuillier attire l’attention des actionnaires sur la nécessité d’investir dans la construction de logements à proximité du puits Béthune – principal centre d’exploitation situé à environ 3 km au Sud de Gréasque – et insiste pour donner aux mineurs « les moyens de se loger économiquement et de devenir propriétaires pour qu’ils s’attachent d’une manière définitive à nos exploitations »20. Au cours de la même assemblée générale, Edward Blount, président du conseil de surveillance de Lhuillier & Cie, élargit la réflexion en faisant remarquer qu’en « attachant la population ouvrière au sol, en favorisant son développement, en augmentant son bien être, nous remplissons un devoir en même temps que nous faisons une chose utile à nos véritables intérêts ». Devoir moral, bien être des travailleurs, paix sociale, engagements réciproques et intérêts bien compris… C’est la thématique classique de l’idéologie du patronage chère aux partisans de la Réforme sociale théorisée par Frédéric Le Play dans les années 1850. Concrètement, entre 1864 et 1867 Charles Lhuillier et Ernest Biver font bâtir six maisons à environ 300 mètres du puits Béthune : deux pour les familles d’ingénieurs et quatre autres pour accueillir celles des employés et des mineurs français. Il finance aussi la construction d’une infirmerie et d’une caserne destinée à loger les travailleurs piémontais. En 1867, le hameau formé autour du puits Béthune compte déjà plus d’une centaine de personnes. C’est la naissance d’une des premières cités minières du département – la cité Thubet –, une agglomération où le bâti reflète la hiérarchie sociale de la compagnie. À Gréasque, l’administration de la société est logée dans le château du village tandis que des terrains sont loués à bas prix pour une durée de 70 à 89 ans aux mineurs souhaitant construire leur logement. En 1867, une vingtaine d’habitations ont déjà été réalisées. Quelques maisons sont aussi bâties à proximité du puits Léonie. Ces constructions sont complétées par des réalisations destinées à améliorer le confort et l’hygiène des mineurs vivant dans les villages environnants – notamment à Gréasque et Fuveau – ou à entretenir les valeurs morales et religieuses de l’entreprise : fontaines publiques, allées arborées – le cours Biver à Gréasque –, bains publics, lavoirs, bureaux de poste, chapelles, statues de la Vierge etc. Des orphéons, des musiques et des cercles où se retrouvent employés et mineurs sont également créés pour essayer d’encadrer les loisirs du personnel de la compagnie, tout en renforçant sa cohésion sociale.
20Le rassemblement des mineurs et de leurs familles dans d’anciennes ou de nouvelles agglomérations confère des responsabilités particulières aux compagnies minières. En matière de santé tout d’abord. Les soins sont financés par une caisse de secours alimentée par des prélèvements effectués sur les salaires des mineurs et par des versements de l’entreprise. Charles Lhuillier et Ernest Biver fondent la caisse de secours de leur compagnie le 1er janvier 1865 et la rendent obligatoire dès l’année suivante. Chaque mineur doit ainsi renoncer à 2,5 % de son salaire sous peine d’être renvoyé – ou de ne pas être embauché – tandis que la société s’engage à verser une subvention annuelle de 6 000 francs. Grâce à cette caisse, « un médecin résidant (…) donne ses soins aux ouvriers de Gréasque, Saint-Savournin et Belcodène. Ceux de Fuveaux, Mimet, Gardanne, Peypin et Auriol sont soignés par d’autres médecins avec lesquels la caisse a contracté des abonnements ; elle a également des abonnements avec des pharmacies de Gréasque, de Gardanne, d’Auriol et de Roquevaire, et avec le chirurgien en chef de l’hôpital d’Aix »21. Des infirmeries et des dispensaires sont aussi aménagés à proximité des puits et dans les villages environnants. Compte tenu de la présence de nombreux enfants dans les localités minières, les compagnies doivent aussi faire face à certaines responsabilités en matière d’enseignement. Lhuillier & Cie subventionne ainsi plusieurs écoles primaires dans les communes situées sur ses concessions. Elle n’hésite pas non plus à en faire bâtir d’autres lorsque les locaux deviennent insuffisants. Au cours des années 1860-1870, elle construit trois écoles : une pour les filles à Gréasque, une autre pour les garçons à Fuveau et une école de filles à Cadolive avec, dans ce dernier cas, l’aide de Michel, Armand & Cie. L’enseignement est toujours confié à des congrégations religieuses. La mécanisation de la production et la prise en charge d’une partie du champ social par les compagnies minières vont enfin de pair avec la mise en place d’une gestion plus productiviste. Cela se constate à travers plusieurs éléments : dans le mode de paiement des mineurs tout d’abord, puisque ces derniers sont désormais payés à la tâche et non plus à la journée comme auparavant ; dans l’évaluation de plus en plus tatillonne de la qualité du lignite remonté à la surface ensuite, ce qui se traduit souvent par une diminution des salaires ; dans l’augmentation du temps de travail effectif de 7 à 9 heures par jour. Ces différentes mesures suscitent de très nombreux conflits, notamment dans les années 1866-1868, et favorise l’émergence du mouvement syndical.
21Tous ces efforts vont toutefois permettre aux compagnies minières des Bouches-du-Rhône d’enrayer la concurrence interrégionale des mines du Gard et de profiter pleinement de l’augmentation de la demande industrielle locale. Les chiffres sont éloquents. Entre 1839 et 1883, la production du bassin passe de 45 000 à 473 000 tonnes, soit une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 22 % ce qui constitue le record absolu de toute la période d’exploitation du bassin. Dans le même temps, les effectifs augmentent de 600 à 2 700 personnes. La productivité annuelle moyenne progresse ainsi de 77 tonnes par ouvrier en 1839, à 178 tonnes en 1883. Dans le même temps, celle des mineurs gardois est passée de 143 à 161 tonnes. Grâce à l’industrialisation des méthodes d’exploitation, la productivité du bassin minier des Bouches-du-Rhône est ainsi devenue plus forte que celle de son principal concurrent.
22Que retenir, en dernière analyse, du mouvement d’industrialisation du bassin minier des Bouches-du-Rhône ? Qu’il s’agit, tout d’abord, d’un phénomène tardif comparativement à celui des autres bassins français, un décalage dû, pour l’essentiel, à la généralisation tout aussi tardive de l’énergie vapeur au sein de l’appareil productif marseillais. C’est ensuite un bassin dont le rayonnement est limité à l’espace régional et à certaines branches. La forte teneur en soufre du lignite et son pouvoir calorifique inférieur d’environ 30 % à celui de la houille, ne lui permettent pas d’être exporté, ni d’être employé tel quel par la navigation à vapeur, le transport ferroviaire ou la métallurgie du fer. Mais, en même temps, ce lignite joue un rôle essentiel dans l’essor de l’industrie marseillaise dans la mesure où il permet aux industriels qui l’emploient comme seule source d’énergie, ou comme source d’énergie complémentaire, de réduire leurs coûts de production et de mettre sur les marchés des produits moins onéreux que s’ils avaient été entièrement fabriqués avec de la houille. Le rayonnement international des pains de sucre, des tuiles, des tomettes, du ciment, du soufre, des bougies ou des savons fabriqués à Marseille s’explique aussi par la présence et l’industrialisation de ce bassin minier.
Notes de bas de page
1 Pour bien comprendre l’histoire de l’exploitation minière dans les Bouches-du-Rhône, il faut garder en tête les propriétés naturelles du charbon qui en est extrait et les spécificités géologiques d’un bassin atypique dans l’espace français. Ce gisement se présente sous la forme d’un losange délimité au nord par les collines de la Fare-les-Oliviers et la montagne Sainte-Victoire, au sud par les collines de la Nerthe, la chaîne de l’Étoile, le Regagnas et l’Olympe, à l’est par le col de Saint-Maximin et se prolonge à l’ouest sous l’Étang de Berre. Il comprend dix couches. Les huit premières sont de formation fluvio-lacustre et contiennent les veines les plus puissantes. Le produit livré au jour est un lignite à forte teneur en soufre doté d’un pouvoir calorifique inférieur à celui des houilles présentes dans le sous-sol de plusieurs régions françaises. Il est en outre d’une qualité très inégale selon le lieu et la profondeur de son extraction.
2 Entre 1,5 et 2,5 % de la production française entre 1840 et 1914.
3 N. Coulet, 1975.
4 Citoyen Lefebvre, « Aperçu général des mines de houille exploitées en France, de leurs produits et des moyens de circulation de ces produits », Journal des mines, an X, n° 71, p. 345.
5 Archives Départementales des Bouches-du-Rhône (désormais AD BdR), 7 S 6/1, « État des mines de charbon de terre situées dans le département des Bouches-du-Rhône » (rapport de l’ingénieur des Mines Mathieu).
6 Archives des Houillères du bassin du Centre Midi (HBCM), unité d’exploitation de Provence, production du bassin de Provence (1810-1838).
7 Arch. HBCM, Unité d’exploitation de Provence, nombre d’ouvriers du bassin de Provence (1810-1838). Pour une analyse détaillée de l’histoire sociale des mineurs des Bouches-du-Rhône, cf. X. Daumalin, J. Domenichino, P. Mioche et O. Raveux, 2005.
8 Sur les techniques traditionnelles d’extraction des lignites dans le bassin des Bouches-du-Rhône : Comte H. De Villeneuve, Statistiques du département des Bouches-du-Rhône, Marseille, t. I, 1821, p. 490-498 et H. de Gérin-Ricard, Mines et mineur. Autrefois, aujourd’hui. Étude économique sur les charbonnages de Provence du XVIe siècle au XIXe siècle, Valence, 1908, p. 29 et suiv.
9 Comte H. De Villeneuve, op. cit., t. I, 1821, p. 495-496.
10 Comte H. De Villeneuve, op. cit., t. I, 1821, p. 496-497 et AD BdR, 6 M 1619, J. E. Matheron, « Mémoire pour être joint à la carte topographique du bassin houilleux du département des Bouches-du-Rhône », 4 août 1820.
11 AD BdR, 7 S 6/4, rapport de visite de l’ingénieur H. de Villeneuve du 17 novembre 1829 et Archives de la DRIRE, « Mémoire sur les mines de houille du Martigues », sans
12 AD BdR, 7 S 11/2, rapport de visite de l’ingénieur H. de Villeneuve du 10 janvier 1839 et H. De Montluisant, « La machine du puits Léonie », Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille, 1844, t. VII.
13 Bernard, Mémoire sur les avantages et inconvénients de l’emploi du charbon de pierre ou de bois dans les fabriques, avec les différentes mines de charbon qui sont en Provence, et leurs qualités, Marseille, 1780, p. 41 à 167.
14 Sur cette crise, cf. X. Daumalin, 2003, p. 69.
15 Des expériences sont toutefois menées en 1832 à l’arsenal de Toulon avec des lignites de Fuveau (H. de Villeneuve, « Sur les lignites du département des Bouches-du-Rhône », Annales des Mines, 4e série, t. V, 1844, p. 144).
16 X. Daumalin et O. Raveux, 2001, p. 153-176.
17 O. Raveux, 1998, p. 330-332, p. 336-337.
18 Arch. HBCM, Unité d’exploitation de Provence, Assemblée générale ordinaire de Lhuillier & Cie, 10 avril 1861.
19 J. Turgan, Les grandes usines, Paris, 1863, t. III, p. 1-16.
20 Arch. HBCM, Unité d’exploitation de Provence, Assemblée générale ordinaire de Lhuillier & Cie, 22 mars 1865.
21 Arch. HBCM, Unité d’exploitation de Provence, Assemblée générale de Lhuillier & Cie, 28 mars 1866.
Auteurs
UMR TELEMME, Université de Provence-CNRS
UMR TELEMME, Université de Provence-CNRS
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