Familles royales, familles princières : l’exemple atypique de la famille d’Orléans au XVe siècle ou la Légitimité assumée par la Bâtardise
p. 131-143
Texte intégral
1Cas unique, fort rare dans le royaume de France, Orléans symbolise avant tout la bonne entente avec le pouvoir royal, bonne entente d’une ville mais aussi d’une famille dont les membres sont au cœur du pouvoir et de ses méandres. En ce début de XVe siècle, le conflit entre Louis d’Orléans et le duc de Bourgogne devenait de plus en plus aigu, opposant des maisons princières avides de se disputer la faveur du roi et le contrôle du pouvoir. La famille d’Orléans commençait à prendre une place de plus en plus importante au sein du jeu politique. Frère cadet du roi Charles VI, Louis, d’abord duc de Touraine, avait été mis en possession en 1392, par la volonté de son frère aîné Charles VI, de l’apanage d’Orléans qui devait lui servir d’assise territoriale durant une carrière politique, qui paraissait à l’origine prometteuse et qui fut précocement interrompue par son assassinat, le 23 novembre 1407. Les fils suivirent l’exemple du père dans cette fidélité princière. Le cadet, Jean d’Angoulême, était, depuis 1412, prisonnier des Anglais. Son aîné, Charles, connut le même sort, puisque, à l’issue de la bataille d’Azincourt en 1415, il devait demeurer captif durant de très longues années. Restait un frère, Philippe, comte de Vertus, mais sa mort prématurée, en 1420, ne lui permit pas de jouer un rôle politique majeur. À cette date, par conséquent, l’avenir de la famille d’Orléans semblait très compromis alors que s’affirmait celui de ses adversaires, les Valois Bourgogne. Un seul homme restait libre de sa personne pour reprendre le flambeau et défendre l’héritage. Mais c’était un bâtard, Jean, dont la fidélité à la personne du roi, l’ardeur et le talent à la défense du royaume devaient contribuer à asseoir le destin dans l’histoire de France sous le nom de comte de Dunois. Fils naturel de Louis (Ier), duc d’Orléans, demi-frère des fils légitimes de ce dernier (Charles, son successeur, et Jean, comte d’Angoulême), il apparaissait, à cette date (1420), comme étant, au plan humain et politique, le seul « survivant » capable de reprendre en mains les destinées de la famille, de la défendre, et de s’identifier à elle, d’autant plus qu’il avait été élevé au sein même de la cour princière. Durant cette période troublée, il assurait la défense des biens et des intérêts de la famille d’Orléans au sein du royaume, la permanence de sa présence dans les milieux du pouvoir, souvent au plus haut niveau, notamment en qualité de lieutenant général du royaume dès 1428, fonction qui faisait du Bâtard le quatrième personnage de l’appareil d’État. À lui donc revint le mérite d’avoir créé les conditions qui permirent, bien après sa mort, aux membres légitimes de sa famille, d’accéder au trône : en 1498, son neveu Louis (II), duc d’Orléans, devenu roi sous le nom de Louis XII ; en 1515, son petit-neveu, François, comte d’Angoulême, dès lors reconnu roi sous le nom de François Ier.
2S’il est naturellement facile de refaire l’histoire, il est, semble-t-il, plus intéressant de retenir la destinée d’un prince bâtard, non point à travers sa carrière militaire, largement connue, mais en suivant son itinéraire personnel. Prince de sang certes illégitime, il est élevé avec les cousins du souverain et donc profondément influencé par l’exemple royal. Passée à l’ombre de la monarchie et dans la compagnie de prestigieux princes de sang, son existence lui donna la possibilité d’aller au-delà de sa fonction initiale de chef de guerre pour se hisser à un niveau princier qui lui permit de jouer un rôle de premier plan dans les milieux du pouvoir.
La fidélité d’un prince : une tradition politique et familiale
3Les succès militaires et politiques de Jean, bâtard d’Orléans, furent favorisés par les situations auxquelles il dût faire face. Libérateur d’Orléans, négociateur de la rançon de ses deux frères, Charles d’Orléans et Jean d’Angoulême, il est présent à Reims lors du sacre du roi. Capitaine heureux, négociateur avisé, conseiller fidèle et dévoué, le Bâtard se muait peu à peu en « loyal Dunois ».Son frère aîné lui avait concédé en effet, en 1439 en reconnaissance des services rendus, le comté de Dunois, noyau central d’une véritable principauté apanagère dont Châteaudun devait être la capitale1. Sa loyauté lui permit de surcroît d’assurer sa légitimation. Deux faits tendent à le prouver : le premier la disparition de la qualification de bâtard dans les actes passés à son nom à partir de septembre 1463, le second, l’absence de la barre de bâtardise dans un acte original et scellé de son fils2. Le personnage, au cours de son existence, fut parfois proche (peut-être malgré lui) d’actions qui mettaient en cause le pouvoir royal et renforçaient sa fidélité. Cette dernière se manifesta au cours d’événements politiques susceptibles de mettre en péril la stabilité monarchique et d’entraîner la chute du Bâtard, voire celle de la maison d’Orléans. Le premier fut, en 1440, la Praguerie. Il fit preuve, à cette occasion, d’une prudente réserve et resta à l’écart de conflits susceptibles de le discréditer aux yeux de Charles VII, son royal cousin. Son rôle fut minime mais réel. Il n’adhéra que momentanément à cette révolte féodale, à la suite de fausses confirmations et de mauvais conseils3 qu’il exécuta sous l’emprise de la déception et du mécontentement devant le peu d’empressement mis par le roi à faire délivrer Charles d’Orléans, son demi-frère. Il se contenta de suivre le mouvement sans vraiment le cautionner comme semble l’attester Jean Chartier qui ne manque pas d’insister sur le fait que lui et d’autres grands princes ou capitaines conservèrent leur fidélité au roi4.
4Qui fut à l’origine de cette fâcheuse adhésion ? Sans nul doute, son premier beau-père, Jean Louvet, qui, pour des raisons personnelles, attira son gendre dans un mouvement que ce dernier abandonna dès la même année.
5Ce faux pas temporaire n’eut aucune véritable incidence sur l’attitude du souverain vis-à-vis de son cousin dont il connaissait la mentalité et la fidélité familiale. Celle-ci paraît confirmée d’ailleurs par la confiance que lui témoigna Charles VII en lui donnant en 1443 la lourde charge de guider le dauphin Louis lors de sa première et victorieuse campagne, celle de Dieppe qui mit un terme au siège de cette ville par les Anglais5. Son action dans cette affaire devait normalement lui valoir la reconnaissance du futur monarque, Louis XI, puisque, au cours des opérations, il sauva ce dernier de la noyade et d’une mort certaine. Il n’en fut rien. Victime des préventions que l’héritier du trône nourrissait à l’encontre des anciens conseillers de son père, il ressentit les effets de cette hostilité dès l’avènement au trône de ce dernier en 14616. Écarté du conseil, privé du gouvernement que Louis XI aurait promis de lui donner en décembre 14617, Dunois fut chargé de missions qui devaient l’éloigner du royaume8 ou du moins l’écarter de toute action politique susceptible de remettre en cause le pouvoir du souverain9. Menacé des plus graves sanctions en cas d’échec, privé de la jouissance d’une partie de ses biens, et notamment de Beaugency, confisqué par Louis XI début mars 1465, Dunois n’hésita plus à participer à la Ligue du Bien Public.
6S’estimant dès lors trahi par le roi, il se sentit contraint de reprendre le chemin de la Bretagne en emportant la meilleure partie de ses biens mobiliers10. Sans remettre en cause sa fidélité à la couronne, « poussé à bout », il s’opposait ainsi aux provocations royales à son encontre en adhérant à un mouvement déjà constitué et dont les aspirations principales étaient, sous prétexte de diminuer les impôts et de supprimer les aides, d’écarter le roi, discrédité par sa conduite, pour le remplacer par un régent, son propre frère, Charles de Berry. En conséquence, les deux camps mobilisèrent leurs forces qui se rencontrèrent le 16 juillet 1465, à Montlhéry. Le bâtard d’Orléans participa à cette rencontre dans le camp du comte de Charolais11. Elle ne fut pas décisive. Les adversaires entamèrent alors des négociations auxquelles participa Dunois. Désireux de s’emparer de la capitale, clef de la campagne, celui-ci reçut à Beauté-sur-Marne, près de Vincennes, quatorze ambassadeurs parisiens, en fait partisans de la Ligue. Porte-parole de ses chefs, les princes du sang, il leur présenta leurs conditions : la rupture de l’alliance franco-milanaise et la modification des méthodes de gouvernement du roi12. Un tel comportement relevait de l’infidélité familiale. Au nom du Bien Public, supérieur à tous les autres liens de fidélité et garant de la paix du royaume, il exigeait que soit soumis aux ligueurs le gouvernement des finances du royaume, l’attribution des offices et surtout la ville de Paris, avant le 27 août, en dédommagement des préjudices encourus par les différents membres de la Ligue13. Jean Maupoint exprime ce sentiment de mécontentement et plus encore de trahison, d’amertume profonde que ressentaient ces derniers : le comportement du roi légitimait de fait l’attitude des princes. Le chroniqueur mettait en évidence la fidélité du Bâtard d’Orléans à une ligne de conduite familiale qu’il avait fait sienne. En fin de compte il l’a renégociée avec le roi lors de la signature des traités de Conflans14 et de Saint-Maur-des-Fossés15 les 5 et 27 octobre 1465 dont Dunois avait été l’un des principaux artisans. Le roi accepta en effet de mettre fin aux hostilités l’opposant à ses grands vassaux et surtout de leur restituer les biens mobiliers pris en dehors de toute opération de guerre. Pour quelles raisons le souverain agit-il de la sorte ? Regrets, reconnaissance antérieure des services rendus, calcul politique, sans doute, même s’il est impossible de le savoir véritablement sans risquer de sur interpréter les sources.
7Cette participation du Bâtard d’Orléans à la Ligue du Bien Public se révélait donc être moins la preuve d’une infidélité envers la personne royale que la conséquence du désir qu’éprouvait ce prince d’obtenir réparation pour les torts subis. Pour autant le sens du devoir et l’attachement de Dunois à ses obligations familiales et politiques n’en étaient pas altérés.
L’ombre portée du modèle royal
8Au moins aussi importante, sinon plus, que la fidélité, l’immersion de la famille d’Orléans dans un milieu proche de la personne du roi, marqua cette dernière et, plus encore, le futur Dunois qui en fut l’un des principaux bénéficiaires.
9Dès son plus jeune âge, l’éducation et le style de vie, qui lui furent imposés à la cour, imprégnèrent durablement sa personnalité. Très tôt, il prit conscience que, étant cousin germain du roi Charles VII, il avait naturellement qualité de prince du sang. Loin de l’écarter, sa belle-mère, Valentine Visconti, l’intégra très tôt à la famille d’Orléans car elle le considérait, dit-on, comme son propre fils capable, s’il le fallait, de prendre en mains les destinées de sa « Maison ».Assumant l’héritage et même l’élargissant, Dunois eut pour grand principe, tout au long de sa vie, de reconstituer l’unité du royaume de France. Très rapidement les circonstances favorisèrent son ascension, lui donnèrent des responsabilités qui, en tant que bâtard, ne devaient normalement pas lui incomber. Il est intéressant de noter à cet égard les origines et les caractères de cette fidélité envers son demi-frère, Charles d’Orléans, et son cousin, le futur roi de France, Charles VII. Avec le duc, il partagea les mêmes conceptions politiques et intellectuelles en matière littéraire, historique et philosophique comme le montre le contenu de sa bibliothèque16. Autre point commun entre les deux frères, l’âge. Un peu plus de huit ans d’écart séparent seulement Charles d’Orléans, né en novembre 1394, de Jean, né en février 1403, l’aîné étant considéré comme un modèle par le cadet. Les liens fraternels qui les unissaient étaient extrêmement forts. Même s’il est difficile d’estimer leurs sentiments réciproques, une mutuelle complicité réunissait véritablement les deux hommes. Protecteur naturel de son cadet pendant leur prime jeunesse, l’aîné devait trouver en ce dernier le défenseur le plus loyal et le plus déterminé des biens et des intérêts de la Maison d’Orléans à partir du moment où il fut retenu captif par les Anglais après le désastre d’Azincourt en 1415. Également attaché à son autre demi-frère, Jean, comte d’Angoulême, le Bâtard d’Orléans lui avait manifesté un égal dévouement dans des circonstances identiques en 1412. Cette éducation commune leur avait valu d’apprendre ensemble le métier des armes comme il sied à des princes du sang, alors que cette pratique s’éteignait progressivement depuis 1350 dans la noblesse française17. Plus éloigné par le sang du futur Charles VII, que de Charles d’Orléans, mais plus proche par l’âge, puisque tous deux étaient nés en 1403, il eut l’occasion, très tôt, de nouer des liens étroits avec son royal cousin que son éducation dans les milieux de cour l’amenait à fréquenter ce qui créa, sans doute, entre les deux hommes une certaine complicité et une propension à partager les mêmes préoccupations politiques en ces temps troublés. Aussi ne faut-il pas s’étonner que, dès le 13 août 1420, il ait fait acte d’allégeance et de fidélité au Dauphin18. Il n’avait que 17 ans. Mais par cet acte fort, il assurait la survie de la Maison d’Orléans dans les cercles restreints du pouvoir et confirmait la légitimité de ses princes momentanément « empêché » par leur captivité Outre-Manche. Parallèlement, Dunois tirait avantage de son illégitimité. Ne lui permettant pas de changer d’alliance et de parti, à l’exemple du connétable de Richemont, elle le contraignait – sans trop d’effort – à une rectitude morale particulière aussi bien vis-à-vis des siens19 que des étrangers. Une telle éducation permit donc très tôt, la reconstitution d’un troisième parti s’opposant à la domination anglaise et bourguignonne dont le bâtard d’Orléans était le chef indiscutable. Très attaché à la légitimité, ce dernier voulait faire preuve, sans doute, d’une absolue rectitude pour servir d’exemple aussi bien aux membres de sa famille qu’aux nobles du royaume. Par conséquent, l’ombre portée du modèle royal, très présente dans l’éducation, le fut aussi dans sa vie princière et orienta ses aspirations intellectuelles et religieuses.
10À l’imitation des souverains et des princes de son temps, tel le duc Jean de Berry, Dunois se devait de mener une vie digne de son rang : pas de prince sans seigneurie et qui ne soit détenteur des emblèmes du savoir et de la connaissance, de la culture et de ses attributs. L’inventaire de ses biens après décès, ses testaments et diverses autres sources sont révélateurs des traits de sa personnalité. L’homme de guerre, capable de signer son nom mais aussi d’écrire, était un personnage cultivé, soucieux de posséder une importante bibliothèque20. Forte de cinquante-quatre volumes, elle fut, sans doute, l’une des plus riches bibliothèques princières du royaume, après celles du roi, du duc de Bourgogne et de Charles d’Orléans. Son importance même était une preuve supplémentaire de la fortune de son détenteur. En effet, au prix très élevé de la transcription manuscrite de chaque volume, devait s’ajouter celui de la reliure qui requérait des matières premières coûteuses (cuir, velours, argent…) ainsi qu’une main-d’œuvre artisanale très onéreuse. Le livre était donc un objet de luxe dont le décor surtout révélait la richesse de son propriétaire. Le contenu de cette bibliothèque, très diversifié, offrait un large éventail de manuscrits religieux, historiques, littéraires, philosophiques et scientifique (un seul). Les œuvres à caractère religieux étaient les plus nombreuses. Outre l’Ancien Testament et les Évangiles, le Bâtard d’Orléans possédait en volumes séparés, le Cantique des Cantiques, le Lévitique, ouvrages de consultation plus aisée sans doute, destinés à la prière quotidienne ou hebdomadaire, tout comme un psautier écrit en français ou un petit livre des traités de la Pénitence. Il lisait également quelques vies de Saints, comme celle de saint Antoine (saint Antoine le Grand, l’ermite du désert, ou celle de saint Antoine de Padoue, le franciscain ?) et celle de saint Patrusse. Mais l’œuvre la plus importante était la Cité de Dieu de saint Augustin, réponse faite aux païens qui accusaient le Christianisme d’être responsable des maux qui s’étaient abattus sur Rome, prise et pillée par Alaric en 410. D’autres lectures venaient les compléter comme le Petit livres des Saintes Autorités de saint Bernard, un Livre en papier traitant de « Saint Patrusse et de l’Apocalypse »21. Quelques remarques doivent être faites à propos des ouvrages religieux. Les détenteurs en étaient les membres de sa famille, sa fille Catherine qu’il affectionnait particulièrement, sa femme et une dame de compagnie de cette dernière, restée au service du Bâtard à la mort de sa maîtresse22. Était-ce aussi de sa part le souci du salut des âmes de son entourage dont la responsabilité lui incombait, du moins dans le domaine de l’exemple et dans le domaine matériel ? Sans doute. Et en tout cas cela prouve que les femmes de son entourage savaient lire et avaient accès à la bibliothèque. La plupart de ces manuscrits étaient couverts de cuir, de velours, agrémentés de motifs en laiton, fermant pour certains d’entre eux par des fermoirs en laiton doré23.
11Comparativement à la bibliothèque de Charles d’Orléans, les manuscrits religieux étaient plus nombreux et diversifiés24. Grand capitaine, Dunois consultait de nombreux ouvrages historiques. Il s’intéressait en particulier à l’histoire des grandes entreprises ou des hommes illustres de l’Antiquité grecque (Le Livre de la destruction de Troie, le Livre d’Alexandre) ou romaine (il possédait l’œuvre de Tite Live consacrée à la conquête romaine et à l’épopée d’Hannibal). Il ne délaissait pas pour autant les grands capitaines du Moyen Âge puisqu’il s’était procuré aussi un Charles Martel, la Vie de Charlemagne, un Godefroy de Bouillon, un Livre de la gouvernance du grant Cam de Catay. La possession des Chroniques Martiniennes25 et celle des Chroniques de Froissart prouvaient enfin son intérêt pour l’histoire immédiatement contemporaine et l’enseignement qu’il espérait en tirer quant à l’art de la guerre auquel était sans doute consacrés sept cagiers en pappier qui parlent de ceux qui tendent à parvenir à l’ordre de chevallerie26.
12Ainsi s’affirmait plus nettement la personnalité du détenteur de cette bibliothèque, homme attaché au culte du héros et aux valeurs traditionnelles de son temps telles que les incarnaient Alexandre, Charlemagne, voire Charles Martel qui sut bouter les Arabes hors de France en 732, comme lui-même en chassa les Anglais en 1449 et en 1451. En même temps, Dunois, qui avait su si bien adapter sa stratégie et sa tactique aux nécessités du temps, montrait un fort attachement aux valeurs de la chevalerie, mais il ne possédait pas de véritable traité militaire, à l’exception, peut-être de l’œuvre de Valère, réputé pour avoir été l’un des meilleurs historiens de la guerre de l’Antiquité27. Ce n’était pas dû à un désintérêt mais à la rareté de ce type d’ouvrage et sans doute à la conviction que la guerre s’enseigne moins dans les livres que sur le terrain.
13En revanche, plus d’une dizaine d’ouvrages littéraires figuraient dans cette bibliothèque dont deux des écrits les plus célèbres du XIIIe siècle que les contemporains, en quête du merveilleux, de la sainteté et de l’amour courtois, continuaient à lire avec enthousiasme : La Légende dorée, du dominicain Jacques de Voragine et le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris avec la longue continuation de Jean de Meung. Aux prises avec les tristes réalités de la vie quotidienne, la poésie offrait une évasion dans le domaine de l’imaginaire à laquelle un rude homme de guerre comme Jean de Dunois n’était pas insensible. D’ailleurs n’avait-il pas été élevé dans le milieu lettré de la cour d’Orléans et n’avait-il pas pour demi-frère le poète Charles d’Orléans ?
14Aussi n’est-il pas étonnant de trouver dans sa librairie des œuvres du poète italien Boccace, du poète Alain Chartier (le frère du chroniqueur) et, sans doute, du poète et musicien Guillaume de Machaut. Et faut-il s’étonner que, père de deux filles, Dunois ait détenu ce manuel de savoir vivre et d’éducation des femmes que fut le Livre du chevalier Geoffroi de la Tour Landri, rédigé en Anjou XIVe siècle. Et, de toute façon n’était-il pas nécessaire de le posséder dans un milieu où son détenteur voulait que soient à la fois respectées les règles de la bienséance et de la morale ? Beaucoup moins riche en ouvrages philosophiques que celle de Charles d’Orléans, la bibliothèque de Dunois comportait l’inévitable Consolation de la philosophie, écrite par Boèce en 524. C’était là un ouvrage capital car, depuis le IXe siècle, ce traité introduisait à l’étude d’une philosophie inspirée d’Aristote qui, sans pour autant remettre en cause les fondements de la théologie, laissait entièrement jouer la grâce divine et la liberté de l’homme.
15En possédant cet ouvrage dans sa bibliothèque, Dunois ne faisait, sans doute, que sacrifier à la tradition. Rédigé en 1159 par Jean de Salisbury qui y exposait une doctrine quasi théocratique de l’État, le Policraticus28 donnait, par contre, une justification à son action militaire et politique : assurer la légitimité d’un prince qui est de droit la tête de l’État, après que la grâce divine lui ait, par le sacre, donné la force spirituelle nécessaire à l’exercice du pouvoir. Dans le Songe du Vergier, ouvrage de science et de propagande politique rédigé sur ordre de Charles V, il trouvait tout à la fois la justification de la guerre menée par la France contre l’Angleterre et celle de la monarchie à conserver son indépendance à l’écart de la Papauté dans le domaine temporel. Administrateur et grand propriétaire foncier, Dunois possédait des ouvrages généraux de droit tels les Institutes29 ou particuliers concernant ses biens propres. En témoigne le livre où sont les aveux et reconnaissance du comté de Tancarville30 qui attestent des droits et des biens qu’il détenait dans le pays et le bailliage de Caux, de même que le livre des comptes du domaine de Dunois pendant sept années31 qui prouve qu’il devait en surveiller étroitement la gestion. Enfin, le livre De la propriété des choses, recueil des notions sur l’histoire naturelle, la médecine et l’art culinaire32 est révélateur de sa curiosité d’esprit et du souci de sa santé.
16L’ensemble de ces manuscrits, fort rares à l’époque, et soigneusement conservés, faisait l’objet d’une attention toute particulière. Reliés souvent en bois33, couverts de tissus de qualité, en satin ou en velours, protégés par des boillons (sorte de petits clous évitant à la reliure de s’user), ils constituaient, peut-être pour Dunois en particulier et pour les princes en général, l’un des symboles de leur puissance. Clos par des fermoirs d’argent doré, le Roman de la Rose, par exemple, l’une des œuvres les plus célèbres de l’époque, portait les armes du comte ; il en était de même de la Cité de Dieu de saint Augustin. Ainsi, tant par la richesse de leur reliure et de leur décor, que par la représentation de ses armes, ses manuscrits devenaient l’un des signes distinctifs de la qualité de leur propriétaire.
17Cette puissance, bien réelle du bâtard d’Orléans, cachait cependant des goûts simples par rapport à ses pairs. Il ne semblait pas s’attacher à l’excès aux biens matériels. Seule l’expression de sa piété religieuse donnait lieu à des dépenses somptuaires, luxe qu’il réservait à Dieu. Les seuls objets précieux qu’il possédait34 constituaient le trésor de la Sainte-Chapelle de Châteaudun. Comme son frère, Jean d’Angoulême, prince très fervent, il avait enrichi la chapelle de son château de pièces de valeur35, richement décorées avec deux reliques de son protecteur, Saint Jean Baptiste36. Sa grande piété l’avait amené à recueillir aussi des reliques de saint Benoît, de saint André, de saint Pierre… D’ailleurs, il ne s’était pas contenté de décorer cette chapelle, il avait apporté aussi un grand soin à sa construction, ainsi que l’a rapporté Louis Jarry37.
18Ayant entrepris la réparation du château à partir de 1446, Dunois avait fait construire la Sainte-Chapelle, encore inachevée à sa mort38. Il en avait confié la réalisation à l’architecte Nicole du Val qui avait contribué à la rénovation du château. Ces travaux étaient loin d’être terminés en 1463 puisque, dans leur testament commun, le Bâtard et sa femme ordonnaient qu’une somme de deux mille francs soit versée pour son achèvement et le logis des religieux39. Si la chapelle fut bien consacrée par le cardinal d’Estouteville, le 5 juin 146540, sa décoration ne fut parachevée qu’après la mort de Dunois41. Elle fut l’œuvre du maître de l’école de Parthenay, Paul Grymbault, qui apparaît dans le compte des obsèques du bâtard en septembre 146842. Ainsi l’intérêt que Dunois manifesta à l’édification de la Sainte-Chapelle43 fut au moins aussi grand que celui qu’il porta aux travaux de restauration du château. Il y a là un signe certain de la profondeur de sa piété et de sa dévotion.
19Cette dévotion se retrouve d’ailleurs dans l’attention que Dunois et sa femme portaient à l’église de Cléry. Le couple princier, par sa première fondation, en date du 13 octobre 1444, s’engagea à verser une rente annuelle et perpétuelle de quarante l. t. au doyen de l’église44, moyennant la célébration d’une messe quotidienne et perpétuelle à leur intention, ainsi que celle de la messe des morts après leur décès45. Sa générosité envers l’Église ne se limita pas à assurer le salut de son âme. Elle le conduisit aussi à assumer, en partie, la charge financière des travaux entrepris. Le compte des obsèques fait aussi état d’un premier versement de 245 l. 1 s. t. à Simon du Val, maître des œuvres de la maçonnerie de la chapelle de Cléry46 pour son salaire et celui de ses maçons ; un second de quatorze écus d’or pour le porpaiement des pierres achaptees pour le pavement de ladite chapelle47. D’autres travaux suivirent, charpenterie, couverture, serrurerie48, fabrication de chaises49. L’ensemble de ces indications fragmentaires met en valeur la richesse du Bâtard d’Orléans qui, à sa mort, laissait une fortune considérable, mais elles témoignent surtout de sa profonde dévotion. Si le salut de leur âme devait être gagné avant leur passage de vie à trépas, Dunois et son épouse, Marie d’Harcourt, n’en croyaient pas moins à la valeur d’intercession des vivants susceptibles d’atténuer, par leurs prières et par leurs sacrifices, les souffrances des âmes du purgatoire. C’est la raison pour laquelle ils fondèrent sept mille messes pour assurer leur repos éternel50. Dunois fixa lui-même les moindres détails de ses obsèques dans un troisième testament en date 29 septembre 146851. Ce dernier ainsi que le précédent et le codicille du 8 novembre 1468, ordonnaient l’exécution de nombreux dons pour la rémission de ses péchés. Ces libéralités n’étaient accordées qu’à ceux que Dieu protégeait particulièrement : les religieux, les jeunes filles, les pauvres et les serviteurs. C’est ainsi que le 4 octobre 1463, Dunois et sa femme avaient donné aux prieurs et religieux de Châteaudun pour dépenses en vivres deux cens francs de rente par chacun an tant de deniers que en blez, vins, bois, estancs et autres revenus52. Aux pauvres, ils avaient attribué sept cents francs répartis en sept villes, Orléans, Chartres, Blois, Châteaudun, Beaugency, Longueville et Parthenay53. Et ce même jour, ils laissaient sept cents autres francs à jeunes filles pucelles pour leurs mariages54. Le 23 septembre 1468, seul, cette fois-ci, Dunois ordonnait estre entretenue l’aumosne de cent pauvres pour ung an55. Tels furent les principaux bénéficiaires des largesses du comte et de la comtesse de Dunois, auxquels il faut ajouter les serviteurs zélés56, les amis fidèles57 et les étudiants58. En n’accordant un don à ces derniers que dans la mesure où ils étudiaient la théologie, Dunois donnait une ultime manifestation de l’intérêt qu’il portait au service de Dieu et de l’Église. Quant à la dévolution de ses biens, elle avait été réglée par le second testament de 1463. D’un commun accord les époux dés héritèrent leur fille Marie dont l’enlèvement consenti avait fait59, ce qui avait provoqué le mécontentement de Dunois et de Marie d’Harcourt. À leur seconde fille, Catherine, ils avaient attribué la baronnie de Gex en Savoie. Mais en cas de décès de cette dernière sans descendance directe, cette principauté devait revenir à leur fils, François60 dont ils avaient fait leur héritier universel. Dunois souhaitait, en effet, fonder et légitimer une nouvelle branche de la maison d’Orléans aussi célèbre que celle de son frère Charles, car le chief et fundament de chascun testement c’est l’institution d’héritier61.
20Ce furent les dernières volontés du Bâtard qui mourut à l’Hay62, près de Paris, le 24 novembre 146863. Son corps fut inhumé en la chapelle Saint-Jean-Baptiste de Notre-Dame-de-Cléry64 auprès de celui de sa femme après une majestueuse cérémonie dont il avait réglé tous les détails65 et assumé les dépenses. Son cœur, en revanche, fut porté dans la Sainte-Chapelle de Châteaudun66.
21Dans quelle mesure, hasard, chance et circonstances ont-ils favorisé la destinée familiale et princière du Bâtard ? Sans l’assassinat du duc Louis Ier d’Orléans en1407, sans les longues captivités de ses deux fils légitimes, Charles d’Orléans et Jean d’Angoulême tombés respectivement aux mains des Anglais en 1415 et en 1412, Jean, Bâtard d’Orléans, ne serait jamais devenu comte de Dunois. Et à cause même de sa bâtardise, peut-être aurait-il été maintenu à l’écart du pouvoir sans possibilité de devenir fondateur de Maison ? La question demeure posée, mais y répondre n’est peut-être pas l’essentiel. Ce qu’il faut retenir c’est la personnalité même de Dunois, la façon dont il assuma sa destinée, par son éducation, par son sens du devoir et par les liens particuliers qui l’unissaient à ses frères, mais aussi par sa fidélité à une famille qui ne l’avait jamais écarté pour fait de bâtardise car elle l’avait toujours considéré comme l’un des siens, l’intégrant totalement à la branche des Valois-Orléans, rameau essentiel et en devenir de la famille royale.
Notes de bas de page
1 Paris, BnF, ms. fr. 16 215, fo 60. Par lettres datées de Calais, le 21 juillet 1439, Charles d’Orléans donna le comté et la vicomté de Châteaudun et de Dunois, les seigneuries de Fréteval, Marchenoir et La Ferté-Villeneuil, en apanage à son demi-frère, Jean, Bâtard d’Orléans.
2 Paris, BnF, ms. fr. 20 382, Gaignières 896, 1 fo 3, pièce 6. Chez les princes, contrairement au reste de la population, la bâtardise était bien portée. Elle ne diminua donc ni son influence, ni son autorité, ni sa crédibilité auprès des Grands du royaume. Dunois la mentionnait donc sur sa signature et son sceau. Il pouvait être ainsi considéré comme un prince du sang.
3 Louis Jarry « Découvertes des tombes de Marie d’Harcourt, femme du bâtard d’Orléans, de Jean, leurs fils et de François II et Louis II, duc de Longueville, leurs petits fils dans l’église Notre-Dame de Cléry », Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais, t. XXII, 1889, p. 203-296. Pièces justificatives, I, p. 278.
4 Jean Chartier, Chronique de Charles VII, éd., Auguste Vallet de Viriville, Paris, 1858, t. 1, p. 258-259. Monseigneur Charles d’Anjou, comte du Maine, le comte de Richemont, connestable de France, le comte de Dunois et plusieurs autres.
5 Id., p. 258-259.
6 Thomas Basin, Histoire de Louis XI, éd. et trad. par Charles Samaran et Monique-Cécile Garaud, t. I, Paris, Les Belles Lettres, 1963 et 1966, p. 49.
7 Pierre-Roger Gaussin, Louis XI, roi méconnu, Paris, Alfred Gérard Nizet, 1976, p. 173.
8 Thomas Basin, op. cit., p. 73-75. Il fut chargé du gouvernement d’Asti et de Savone en 1462 au prétexte de défendre la première de ces villes contre les ambitions du duc de Milan, Francesco Sforza.
9 Pierre Champion, Vie de Charles d’Orléans, (1394-1465), Bibliothèque du XVe siècle, t. XIII, Paris, Champion, 1911, p. 563-564. Rentré en France à sa demande en 1463, le bâtard d’Orléans fut envoyé en Bretagne, en décembre 1464 et en mars 1465, pour menacer ou acheter le duc François II dont le souverain craignait qu’il n’ait noué une alliance secrète avec le roi d’Angleterre, Édouard IV, et qu’il ne se soit rapproché du comte Charolais.
10 Thomas Basin, op. cit., p. 161, 163, n. 2, et 165.
11 Jean de Roye, Journal de Jean de Roye connu sous le nom de Chronique scandaleuse, 1460-1483, éd. Bernard de Mandrot, Paris, Renouard, Société de l’Histoire de France, t. I, 1894, p. 64.
12 Jean Maupoint, Journal parisien de Jean Maupoint, prieur de Sainte Catherine de la Couture (1437-1467), éd. Gustave Fagniez, Mémoires de la Société de Paris et de l’Ile de France (1877), Paris, 1878, t. V, p. 64, § 101, Item, disoit que […] ilz (les princes du sang) avoient requist au roi que il vousist tenir et assembler les trois estas du royaulme […] et à ung chascun de eulz, dont le roi avoit esté reffusant.
13 Id., t. IV, p. 64, § 101, affin de avoir reparacion des choses ci devant dictes […] et aussi affin de avoir […] justice desdites choses que ilz disoient avoir etsé malfaictez par le roy.
14 Conflans, aujourd’hui Conflans-l’Archevêque, écart de la commune de Charenton-le-Pont.
15 Saint-Maur-des-Fossés, commune de l’actuel département du Val-de-Marne.
16 Infra, p. 137-140 et sq. Louis Jarry, « Testaments, inventaire et compte des obsèques de Jean, Bâtard d’Orléans », Mémoires de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais, t. XXIII, Orléans-Paris, 1890-1891, p. 117-121.
17 Anselme de Sainte-Marie (Père), Histoire généalogique de la Maison royale de France, continuée par Honoré Caillé du Fourny, 3e éd. revue et corrigée par les RRPP Ange et Simplicien, 9 vols, Paris, 1726-1733, t. I, p. 212. L’attachement et le dévouement familial et politique à l’égard de son cousin se manifestèrent par sa participation à la défense de Blois en 1421 en qualité d’écuyer banneret. Après la victoire, le bâtard fut armé chevalier à l’âge de dix-huit ans, fait assez rare à cette époque où la plupart de ses contemporains ne l’étaient qu’après plusieurs campagnes.
18 Jean Chartier, op. cit., p. 243-244, fragment des Grandes Chroniques de Saint-Denis pour les années 1419 à 1421.
19 Auguste Vallet de Viriville, « Documents relatifs à la biographie de Jean, Bâtard d’Orléans, comte de Dunois et de Longueville, » Bulletin de la Société de l’Histoire de France, 1858, p. 114-115. Cf. infra, n. 59.
20 Louis Jarry, op. cit., p. 117-121.
21 Id., La plupart de ces livres étaient en parchemin ou en papier, matières fort coûteuses.
22 Id., elle avait à sa disposition un Psautier en français.
23 Id., la Cité de Dieu était couverte de satin figuré noir à dix boillons d’argent, le Livre de l’Apocalypse de velours noir à dix boillons dorés muni de deux fermoirs en laiton doré.
24 Antoine Le Roux de Lincy, « La bibliothèque de Charles d’Orléans à son château de Blois en 1427 », Bibliothèque de l’École des Chartes, tome cinquième, Paris, 1843-1844, p. 59-82. Le duc d’Orléans se contentait d’une Bible, d’un Psautier et des Épîtres de saint Paul.
25 Cet ouvrage, ainsi que le Livre de la destruction de Troie et le Roman d’Alexandre, faisait aussi partie de la bibliothèque de Charles d’Orléans.
26 Louis Jarry, op. cit., p. 117-121.
27 Id., Antoine Le Roux de Lincy, op. cit., p. 81. Philippe Contamine, La Guerre au Moyen Âge, Paris, PUF, Nouvelle Clio, no 24, 1980, p. 358.
28 Il faisait suite à l’Entheticus, poème rédigé vers 1156.
29 Manuel de droit romain rédigé sur l’ordre de Justinien en 532.
30 Louis Jarry, op. cit., p. 117-121.
31 Idem.
32 Antoine Le Roux de Lincy, op. cit., p. 75. Rédigé en anglais par le même anglais Barthélemy de Glanwill, ce recueil fut traduit en français vers 1362 par Jehan Corbichon.
33 Louis Jarry, « Découvertes des tombes de Marie d’Harcourt… », op. cit., p. 119, n. 1. Les mots Hes, Hees, es ses, doivent s’entendre par : ais. Ces planchettes de bois pour la reliure étaient recouvertes ou non de cuir ou de parchemin.
34 Louis Jarry, « Testaments et inventaire… », op. cit., p. 133. On trouve ung calice d’or avec sa pataine […] Et ung ange d’or tenant un petit rondeau garny de cristal, pour mectre ung reliquaire.
35 Id., p. 142. Deux croix d’argent doré, l’une pour servir à l’autel et l’autre aux processions. Et ung evangelie couvert d’argent doré, à l’image du crucifils de Notre-Dame de Pitié.
36 Id., p. 86.
37 Id., p. 84-87.
38 Id., p. 85.
39 Id., p. 99.
40 Id., p. 86.
41 Cécile Goldscheider, L’art Gothique, dans Histoire de l’Art, t. II, l’Europe médiévale, sous la direction de Jean Babelon, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade, Paris, 1966, p. 904-905 : « Actuellement douze statues subsistent encore de la décoration primitive (vers 1460) ; aux figures d’apôtres habituelles à l’intérieur des saintes chapelles, on a préféré les saintes vénérées à la fin du Moyen Âge, les deux saints Jean et la Vierge ».
42 Louis Jarry, op. cit., p. 164. Il a reçu 40 l. 7 s. 6 d. pour 210 écussons papier aux armes de Dunois. Ibid., p. 178.
43 Id., p. 184. Les comptes mentionnent le paiement de maçons, occupés à sa construction après la mort de Dunois. A messire Raoul Maunorri, pour bailler aux maçons (…) la somme de IX l. X s. t.
44 Louis Jarry, « Découvertes des tombes de Marie d’Harcourt… », op. cit., p. 282, pièces justificatives,…ilz ont donne […] pour tousiours a messire le doien et chapitre de […] Notre-Dame-de-Cléry pour eulx et pour leurs successeurs, la somme de quarante livres tournois de rente annuelle et perpétuelle.
45 Id., p. 282-283.
46 Louis Jarry, « Testaments et inventaire… », op. cit., p. 178.
47 Id., p. 181.
48 Id., p. 182.
49 Id., Dunois passa très certainement le marché pour la décoration du portail nord de Notre-Dame-de-Cléry, avec maître Pierre Chauvin. Il stipulait par exemple, la construction d’ung autre lit de cinq tabernacles au dessus du lit qui est jà tabernaclé et ymaginé et iceulx tabernacles garniz d’entrepié senz ymaiges.
50 Id., p. 99.
51 Id., p. 107-108.
52 Id., p. 100.
53 Idem.
54 Id., p. 99.
55 Id., p. 108.
56 Id., p. 109.
57 Idem. Dunois laissait XL frans par an pendant quatre ans pour la célébration d’une messe basse pour le repos de l’âme de Jean de Saveuze.
58 Id., p. 109.
59 Louis Jarry, op. cit., p. 117-121. L’une des dispositions testamentaires prévoyait en effet de déshériter leur fille Marie pour s’être faite enlever par le bâtard de Bourbon du couvent de Sainte Clere où elle était religieuse. Le jour de l’Assumption Noste-Dame, occultement et clandistenement s’est liée et promise par mariage à Loys […] bastard de Borbon, sans le voloir, sceu, ne le consentement d’eux ne autres leurs parens.
60 En fait, François de Dunois en fut possesseur bien avant. Cf. Charles-Jules Dufay, « Le comte de Dunois, baron de Gex au XVe siècle ». Archéologie. Revue de la Société littéraire, historique et archéologique de l’Ain, 8, 1879-1880, p. 353, n. 1.
61 Louis Jarry, op. cit., p. 102.
62 Aujourd’hui l’Haÿ-les-Roses, département du Val-de-Marne.
63 Anselme de Sainte-Marie (Père), Histoire généalogique…, op. cit., p. 203.
64 Louis Jarry, op. cit., p. 106, p. 96. Son corps, selon ses dernières volontés, fut transporté processionnellement jusqu’à Cléry dans une caisse de plomb recouverte de toile noire. Le voyage funèbre dura seize jours pendant lesquels sa dépouille fut accompagnée de cinquante pauvres à l’entrée et à la sortie de chacune des villes où elle fit étape et où elle fut accueillie par le clergé : Montlhéry, Etampes, Le Puiset, Saint-Péravy-la-Colombe, Beaugency et Cléry.
65 Id., p. 106-107.
66 Anselme de Sainte-Marie (Père), op. cit., p. 213. Louis Jarry, op. cit., p. 95.
Auteur
Université Jean-Moulin-Lyon 3
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