L’Enfant-Jésus de Prague
p. 87-100
Texte intégral
1La représentation de l’enfant Jésus de Prague occupe une place particulière dans la riche iconographie liée à l’enfance de Jésus1. Jusqu’à un passé proche, en entrant dans une église de Carmes, il était habituel de trouver un tableau ou une statue représentant un enfant debout, en habits royaux, la tête ceinte d’une couronne de forme allongée caractéristique, tenant dans la main gauche la sphère terrestre surmontée d’une croix et tendant la main droite dans un geste de bénédiction. Cette représentation vient d’une statuette mise à l’honneur en 1628 dans le couvent des Carmes déchaux de Prague. Elle fut adoptée par cet ordre religieux à partir des dernières décennies du XIXe siècle et elle a été accompagnée de formes de dévotion caractéristiques qui ont persisté jusqu’aux années soixante, et qui aujourd’hui sont en partie à nouveau en usage.
2L’abondante littérature qui s’est développée autour de ce thème ne manque pas de placer à son origine l’intérêt pour l’humanité du Christ, typique de sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), intérêt hérité de la tradition de la fin du Moyen Âge et situé dans le cadre de la devotio moderna, qui prend des connotations précises dans son expérience et ses écrits. Auprès de la Fondatrice, on peut mentionner saint Jean de la Croix (1542-1591), auteur du Romance sobre el evangelio « in principio erat Verbum » acerca de la Santísima Trinidad, dont il consacre la neuvième section, Del Nacimiento, à la célébration de la Nativité. Parmi leurs disciples qui appartiennent à la génération suivante et se distinguent par leur dévotion à l’Enfant Jésus, on peut mentionner Anne de Saint-Augustin (1555-1624), Anne de Saint-Barthélémy (1549-1626), les deux frères Centurione, Paule Marie de Jésus (1586-1646) et Jean Marie de Saint Joseph (1589-1634), Jean de Jésus-Marie (1564-1615), Dominique de Jésus-Marie (1559-1630), François de l’Enfant Jésus (1544-1604).
L’Enfant-Jésus et Prague
3La présence des Carmes déchaux dans la capitale de l’Empire dérive de la participation à la bataille de la Montagne Blanche (8 novembre 1620) du Carme déchaux Dominique de Jésus-Marie (1559-1630). Il était célèbre pour sa réputation de saint et de thaumaturge et Maximilien de Bavière réclama sa présence à Paul V pour accompagner l’armée bavaroise, alliée à l’armée impériale, dans l’expédition destinée à soumettre à leur souverain les rebelles bohêmes2. La victoire fut attribuée à l’intervention du religieux et l’empereur autorisa les Carmes déchaux à fonder un couvent à Vienne, ouvert le 4 octobre 1622, et un second à Prague, fondé le 7 septembre 1624. Dans cette ville, leur fut concédée l’église de La Trinité, édifiée par l’architecte italien Giovanni Maria Filippi (vers 1565 – après 1631)3 pour la communauté luthérienne, dans le quartier de Malá Strana, église qui fut dédiée à Notre-Dame de la Victoire et à saint Antoine de Padoue4.
4À cet endroit, à partir de 1584, on avait construit une chapelle à la mémoire de Jan Hus et en 1599, on avait ajouté un hôpital. Comme le nombre des membres augmentait, on pensa à une construction plus grande, dont la première pierre fut posée le 7 novembre 1611, et qui fut ouverte au culte le 26 juillet 1613. Filippi, appelé à Prague par Rodolphe II en 1602 et nommé architecte et constructeur du château, introduisit en Bohême le style romain de la fin du XVIe siècle, en l’adaptant aux habitudes locales. Pour cette raison, bien qu’elle fût conforme à la sobriété du goût luthérien, l’église de La Trinité répondait également aux critères en vigueur parmi les Carmes déchaux. En même temps que l’église, les religieux reçurent le cimetière, la maison du prédicateur, et un palais, don de Martin de Huerta, officier de l’armée impériale.
5Le couvent fut utilisé comme maison de noviciat. La chronique du couvent de Prague met en évidence la précarité économique dans laquelle se trouvèrent les religieux en 1628, après le départ de la cour, qui s’était déplacée à Vienne :
« cum tota vero Aula Regia ac praecipui nostri benefactores cum imperatore Praga Viennam discessissent, remanente adhuc Praga tota ferme haeresi infecta et nostris praecipue religiosis maxime odiosa, factum est quod patribus nostris vix panis ad manducandum suppeteret ».
6En conséquence, le nouveau prieur, l’allemand Jean Ludovic de l’Assomption, décida d’avoir recours aux moyens surnaturels :
« dedit illi [Deus] intelligere ad eiusmodi necessitati fructuose obviandum quanti referat ad imitationem Deiparae Virginis Mariae eius Unigenitum Infantulum, salvatorem nostrum, si non corporaliter, ac proprio saltem spiritualiter, et in suis imaginibus cum religiosis ac devotis obsequiis corde et animo prosequi eique servire ».
7Il donna donc l’ordre au sous-prieur et maître des novices, le père Cyprien de Sainte Marie,
« ut pro novellis religiosis educandis et instruendis aliquam formosam statuam seu imaginem procuraret, quae Dei Filium in forma Iesu infantili repraesentaret, et hanc ad commune oratorium poneret, ubi religiosi per singulos dies mane et vespere mentalem facerent orationem et ad intuitum huius statuae seu imaginis paulatim inducerentur ad capiendam Iesu Salvatoris nostri humilitatem, quae praecipuum fundamentum aliarum virtutum, quibus colitur ipse Deus »5.
8La statue fut offerte par Polyxène de Lobkovic, « magna nostra benefactrix ». La princesse figurait parmi les principaux représentants du parti pro-Habsbourg de Prague. Polyxène était la fille de Vratislav de Pernstein, grand chancelier du royaume de Bohême de 1565 à 1582, et de Marie Manrique de Lara, dame de compagnie de l’impératrice Marie, épouse de Maximilien II. Elle épousa en 1587 Vilém de Rozmberk, chef du parti pro-Habsbourg, qui, en 1576, avait été candidat au trône de Pologne, et qui, de 1570 à sa mort, fut Oberstburggraf de Bohême. En 1592, à l’âge de 25 ans, elle se retrouva veuve et sans enfants. Héritière d’une importante fortune, en 1603 elle épousa en secondes noces Zdenfk Voitfk Popel de Lobkovic, grand chancelier du royaume de Bohême. En 1618, le conte Vilém Slavata, victime de ce qu’on appelle la défenestration de Prague, trouva refuge chez elle. En 1628, devenue veuve, elle se retira dans son château de Roudnice nad Labem et mourut le 24 mai 16426. D’après une tradition difficile à vérifier, la statue, faite de cire autour d’une âme en bois, serait une copie d’une image andalouse et aurait été achetée par Isabel Manrique de Lara y Mendoza comme cadeau de mariage pour sa fille Marie Manrique de Lara, laquelle l’offrit à son tour à sa fille Polyxène, qui la remit en 1628 aux Carmes déchaux de Prague7.
9La statue fut placée dans l’oratoire interne réservé aux novices. D’après le chroniqueur, elle montra tout de suite son efficacité : Ferdinand II accorda au couvent une rente annuelle de 2000 florins, payée par la Chambre de Bohême, et il donna l’ordre de ravitailler chaque mois le cellier des frères8. Peu de temps après, la vénération à l’Enfant Jésus disparut : en 1630, le noviciat fut transferé dans le nouveau couvent de Munich, fondé en 1628, tandis que les religieux, dans la Bohême occupée par les Saxons, se trouvèrent dans une situation précaire.
10En 1637, un ancien novice, Cyril de la Mère de Dieu (Nikolaus Schokwilerg, 1590-1675) revint au couvent de Prague. Il est reconnu comme le principal promoteur de la dévotion à l’Enfant Jésus. Né au Luxembourg, il entra d’abord chez les Grands Carmes avant de rejoindre les Carmes déchaux en 1629. Il commença alors son noviciat au couvent de Prague. Installé à Munich en raison du transfert du noviciat, il y prononça ses vœux le 28 octobre 1630. Au moment de son retour à Prague, la ville était soumise à la menace des troupes commandées par le général suédois Jan Banér, qui en 1636 avait défait l’armée impériale à Wittstock. Alors que les communautés religieuses, suivant la coutume, priaient pour que la ville soit libérée de la menace de l’ennemi, le père Cyril retrouva, abandonnée dans une resserre derrière le maître-autel, la statuette qui avait été l’objet de sa dévotion pendant son année de noviciat, abîmée et dépourvue de ses mains. Il la remit à l’honneur dans l’oratoire de la communauté. D’après le chroniqueur du couvent, le religieux, pendant qu’il priait, eut l’impression d’entendre de la bouche de la statuette les paroles qui étaient destinées à devenir le mot d’ordre de cette dévotion particulière : « Miseremini mei et ego miserebor vestri. Date mihi manus et ego dabo vobis pacem. Uti me colitis, ita et ego vos visitabo ». Le chroniqueur raconte que, à la suite de cet acte de vénération, l’ennemi s’éloigna de la ville et que le couvent, qui vivait un moment de pénurie économique, connut des jours meilleurs9.
11Si les religieux ne se montrèrent pas particulièrement intéressés par la statuette, la dévotion reçut une impulsion venue de l’extérieur. On attribua à l’Enfant Jésus la guérison, survenue en 1639, d’Elisabeth Kolovrat de Lobkovic, épouse de Henri Zibsteinsky de Kolovrat, conseiller impérial et Oberstburggraf de Bohême, la libération de Prague de la menace des troupes suédoises en 1639, la victoire de Neuenburg en mars 1641 qui libéra de la menace suédoise Regensburg, où se trouvaient l’empereur Ferdinand II, la cour et les membres de la diète10. Le chroniqueur attribue à ces événements l’intérêt croissant que la noblesse bohême, catholique et favorable à l’empereur, porte à l’église pragoise des Carmes déchaux qui appartenaient à la province d’Allemagne et étaient en grande majorité allemands. Parmi ses éminents bienfaiteurs on peut rappeler Vaclav Eusebius de Lobkovic, Febronia Eusebia de Pernstein, Anne Polyxène Slavatina de Miesna, Johann Konrad Kropf, membre du conseil de Bohême. Grâce au legs du général espagnol Baltasar de Marradas († 1638), chevalier de Malte, on acheva la façade de l’église, au centre de laquelle ressortaient ses armes.
12En 1642, Benigna Caterina de Lobkovic, épouse de Vilém, Oberstjägermeister, fit construire au-dessus du chœur un oratoire dédié à l’Enfant Jésus, qui fut solennellement inauguré le 14 janvier 1644, jour de la fête du Nom de Jésus, avec la participation du clergé de la ville. L’empereur Ferdinand III visita l’oratoire le 15 octobre 1647, jour dédié à sainte Thérèse. Le 3 mai 1648, le cardinal Ernst Adalbert von Harrach († 1667), archevêque de Prague, y célébra un pontifical solennel et accorda des privilèges spirituels à la chapelle11.
13Pendant l’occupation du général Königsmark, en 1648, même si les Carmes furent protégés par un sauf-conduit, l’église fut confiée à un pasteur luthérien, tandis que le couvent fut utilisé comme hôpital. Le retour à la normale eut lieu en octobre, quand la paix de Westphalie fut signée.
14Pendant ce temps, grâce à la persévérance du père Cyril et avec l’appui des différents prieurs qui se succédèrent, la vénération de l’Enfant Jésus fut adoptée par la communauté, qui commença en novembre 1648 à se réunir dans l’oratoire de l’Enfant Jésus pour la prière mentale et la liturgie des heures12. Le 14 janvier 1651, fête du Nom de Jésus, le cardinal Harrach dirigea les célébrations, en présence de hauts représentants de la noblesse locale : le conte Bernhard Ignaz Martinic, Oberstburggraf de Bohême, le conte Philippe de Mansfeld, le prince Gundakar von Liechtenstein et sa femme, le baron de Kolovrat, président de la Chambre de Bohême, le comte Johann Hartwig Nostitz, juge suprême de Bohême. Cet épisode donna naissance à la célébration annuelle de la fête13. Le 26 juillet 1651, le préposé général des Carmes déchaux, François du Saint-Sacrement (1650-1653), en effectuant la visite canonique du couvent, confia à la communauté le devoir de promouvoir la dévotion à l’Enfant Jésus14.
15Le 4 avril 1655, dimanche in albis, la statue fut couronnée par Giuseppe Curti, archevêque titulaire de Sebaste et coadjuteur de l’archevêque de Prague15. Les festivités furent organisées par le comte Martinic16. Le 16 juillet, le même évêque inaugura la nouvelle chapelle, située à l’entrée de l’église conventuelle, construite sur la volonté du défunt Johann Ernst von Tallenberg zu Flaschin, et il y présenta la statue de l’Enfant Jésus à la vénération publique. Le 4 avril 1657, la communauté accepta une fondation perpétuelle de messes, à célébrer chaque jeudi, avec un capital de 2 500 florins17.
16La dévotion à l’Enfant Jésus, désormais partie intégrante de la vie religieuse pragoise, trouva au siècle suivant deux propagateurs avec les Carmes déchaux Emerich de saint Etienne et Ildefonse de la Présentation. Le premier, né à Györ (Hongrie) le 23 février 1691, prononça ses vœux à Prague le 10 août 1709. Lecteur de philosophie et de théologie, il publia en 1729 à Regensburg un livre intitulé Philosophia tomistica. Après avoir été prieur de Prague, il fut élu père provincial en 1739 et mourut à Vienne le 9 août 1756. Pendant les années de son priorat pragois, il écrivit l’histoire de la dévotion à l’Enfant Jésus, publiée en 1737 et dédiée à la princesse Marie Anne zu Fürstenberg : Pragerisches Groß und Klein, das ist Geschichts =Verfassung, in seinen seltsamen Gnadenscheinbaren Wunder =Zeichen Wunder =würdigen Begebenheiten, Großen, in seiner aus Jungfrau =Wachs gestalten Heiligen Bildnuß kleinen Kindleins Jesu. Le livre fut traduit en italien et en tchèque : les deux versions virent le jour en 1740, respectivement à Trente et à Prague. Le manuel de dévotion utilise les données fournies par la chronique conventuelle, les récits oraux et les expériences de l’auteur ; il contient une abondante anthologie des bienfaits qu’avaient reçu ceux qui étaient dévots à l’Enfant Jésus18.
17Ildefonse de la Présentation naquit à Braunau en Bohême le 25 novembre 1692 et pronconça ses vœux dans le couvent pragois de Notre-Dame de la Victoire, le 21 novembre 1711. Il fut prieur de Prague, définiteur provincial, définiteur général (1734-1737) et préposé général de l’ordre (1737-1740). Une fois son mandat terminé, il fut encore deux fois père provincial de la province autrichienne et mourut à Prague le24 août 1760. À l’occasion des voyages qu’il effectua en raison de sa fonction, il fit connaître la dévotion dans tout l’ordre, ce qui peut en partie en expliquer la diffusion ultérieure. Pendant qu’il se trouvait à Palerme, en 1737, il accorda l’imprimatur au livre d’Emerich de saint Étienne. À la suite de sa publication, plusieurs communautés religieuses adoptèrent la dévotion. En 1739, le chapitre de la province autrichienne ordonna que, dans toutes les églises conventuelles, celles de frères comme celles de religieuses, on exposât à la vénération publique une statue de l’Enfant Jésus de Prague. La mesure fut appliquée dans les couvents masculins de Vienne, Prague, Graz, Trente, Gorizia, le désert de Mannersdorf en Basse-Autriche, Wiener Neustradt, Linz, Györ, Szakolz, Passau, St. Pölten, qui était déjà dédié à l’Enfant Jésus, Lisbonne au Portugal, point d’appui pour les religieux qui se rendaient en mission. Il existait des monastères féminins à Vienne, Prague, Graz, Wiener Neustadt, St. Pölten, Linz19. Naturellement, la dévotion s’étendit aussi à d’autres églises et à des particuliers.
18Pendant ce temps à Prague, étant donné que la dévotion populaire allait croissant, la chapelle de l’Enfant Jésus était devenue trop petite. Les religieux commandèrent à Kilian Dienzenhofer, architecte de l’église Saint Nicolas, un projet pour l’agrandir, projet qui ne fut jamais mis à exécution par manque d’argent. En revanche, le 13 janvier 1741, la statue de l’Enfant Jésus fut placée sur le deuxième autel latéral, à la droite de l’église, où il se trouve encore aujourd’hui.
19En 1740, après la mort de l’empereur Charles VI, éclata une guerre entre les deux prétendants au trône, Marie-Thérèse et Karl Albrecht von Bayern. Ce dernier occupa la Bohême avec l’aide des Français et, le 19 décembre 1741, se fit proclamer roi à Prague. Le fait que les troupes ne procédèrent pas au pillage de la ville fut considéré comme un signe de la protection de l’Enfant Jésus : on lui consacra un ex-voto en forme de boulet de canon, qui fut placé à côté de son autel le 23 décembre. De l’été 1742 au début du mois de janvier 1743, pendant que Prague était assiégée par les troupes autrichiennes, l’église des Carmes déchaux devint un centre de résistance contre l’occupant français. Cette attitude convient bien aux habitants du couvent qui étaient en majorité d’origine allemande. En signe de reconnaissance, Marie-Thérèse, après avoir été couronnée reine de Bohême en mai 1743, visita l’église de Notre-Dame de la Victoire et fit don à l’Enfant Jésus du riche vêtement brodé d’or que l’on conserve aujourd’hui encore20.
20Le 3 juillet 1784, dans le cadre des mesures instituées par Joseph II, le couvent des Carmes déchaux fut supprimé, ses 44 habitants furent expulsés et les trésors recueillis dans l’église furent mis en vente. L’édifice devint le siège de bureaux du gouvernement et d’une école, tandis que le jardin fut donné au séminaire. Le 25 septembre, le siège de la paroisse fut établi dans l’Église Notre-Dame de la Victoire. Auparavant il se trouvait dans l’église voisine, Notre-Dame de la Chaîne, où officiaient les chevaliers de Malte. On leur confia la gestion de cette église. L’intérêt pour l’Enfant Jésus qui n’était plus soutenu par les Carmes déchaux et n’était pas favorisé par la vie religieuse du siècle des lumières, connut une période de déclin21.
De nouvelles sphères de diffusion
21Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, le changement de contexte et la restauration des ordres religieux favorisèrent le renouveau de la dévotion à l’Enfant Jésus. La présence de sa statue devint systématique et ne fut plus seulement réservée aux églises et oratoires des frères, des religieuses et des nouvelles congrégations affiliées à l’ordre des Carmes déchaux.
22Au début, le mouvement se développa de façon spontanée, mais très vite, il fut canalisé au moyen des voies officielles. À la demande du préposé général, Ezechiel du Sacré Cœur de Jésus, le 30 mars 1913, Pie X, reconnaissant la dévotion « jure meritoque Carmelitarum ordinis propria », accorda au modérateur suprême de l’ordre la faculté d’instituer la confrérie de l’Enfant Jésus de Prague dans les églises du monde entier, qu’elles appartiennent à l’ordre ou non. Le 24 juillet 1913, la Congrégation du Concile approuva les statuts de la confrérie, lui assignant comme but « la diffusion du culte de l’Enfant Jésus, en présentant aux fidèles l’exemple de sa vie secrète et de ses vertus ineffables, de sorte que leurs cœurs soient enflammés par l’amour pour le Verbe incarné ». On recommandait de pratiquer des exercices de piété le 25 de chaque mois, de célébrer la fête annuelle le premier dimanche suivant la Circoncision et de porter la médaille de l’Enfant Jésus ; on recommandait en outre de fréquenter souvent les sacrements de la confession et de l’eucharistie. Le 27 novembre 1913, des indulgences plénières et partielles leur furent accordées. On recommandait enfin aux recteurs d’églises n’appartenant pas aux Carmes déchaux qui voulaient instituer la confrérie, d’en demander l’autorisation au préposé général des Carmes déchaux, après avoir obtenu l’accord écrit de leur propre évêque ordinaire22.
23Dans les différents pays du monde, la dévotion fut accueillie de façons variées. Dans la zone de langue allemande, la figure du redemptoriste Josef Mayer a une grande importance : en prêchant les missions populaires, il propagea la dévotion à l’Enfant Jésus. Dans ce but, il reprit l’œuvre d’Emerich de Saint Étienne : partiellement revue et mise à jour pour suivre la sensibilité de l’époque, elle fut publiée en allemand à Prague en 1889, sous le titre Das « gnadenreiche Jesukind » in der Kirche S. Maria de Victoria zu Prag, puis traduite en langue tchèque. La même année, parut à Namur une nouvelle version en français, œuvre de monseigneur Ch. De Harley, professeur à l’Université de Louvain, réimprimée en 1892. Une deuxième édition de l’original allemand parut à Prague en 1894. Et en 1959 encore, une édition anglaise, établie par Ludvik Nemec, fut imprimée aux États-Unis.
24Suite à l’œuvre de Mayer, la confrérie de l’Enfant Jésus fut instituée à Prague en 1895, approuvée par la Congrégation des Rites. En 1912, les Carmes déchaux tentèrent en vain de reprendre possession de leur ancienne église. Après la première guerre mondiale, Karel Kaspar, archevêque de Prague de 1931 à 1945, œuvra en faveur du renouveau de la dévotion. En 1923, celle-ci fut introduite dans les célébrations de l’anniversaire de la mort de saint Wenceslas, patron de la Bohême. En mars 1934, la jeunesse tchèque fut consacrée à l’Enfant Jésus au cours d’une cérémonie dans laquelle étaient représentés tous les enfants de la nation. La revue « Od prazkeho Jezulátka », dirigée par les Chevaliers de Malte, fut diffusée dans les années 1935-1938. Le 28 avril 1935, on célébra le deuxième centenaire du couronnement de la statue et du 27 au 30 juin de la même année eurent lieu les manifestations du congrès eucharistique national, et une partie d’entre elles se déroulèrent dans l’église de Notre-Dame de la Victoire. Par ailleurs, Kaspar favorisa la diffusion du culte de l’Enfant Jésus en Europe centrale et en Amérique du Nord, où les émigrés tchèques jouèrent un important rôle de propagande. Après le deuxième conflit mondial, la Caritas tchèque érigea devant la façade de l’église un monument aux enfants morts pendant la guerre, monument qui fut béni en 1947 par Jozef Beran, archevêque de Prague, revenu depuis peu du camp de Dachau. Ce fut le dernier acte public, avant le long silence engendré par le rideau de fer.
25En Belgique, à partir de 1889, les couvents des Carmes déchaux de Gand, Mons, Charleroi, Anvers, Liège, Chèvremont et Bruxelles organisèrent les fidèles en confréries de la dévotion, dotées de leurs propres organes de presse. Entre 1889 et 1893, ils publièrent la revue « Chroniques du Carmel » ; en 1953 ils fondèrent le « Messager de l’Enfant Jésus de Prague ». À Bruxelles, sous l’impulsion de Gabrielle Fontaine, on édifia en 1897 une chapelle dédiée à l’Enfant Jésus, dirigée par les pères Barnabites. À sa place, on construisit en 1906 un église néogothique, qui est devenue dans le pays le principal centre dédié à l’Enfant Jésus avec sa propre publication, « Petite revue de l’Enfant Jésus », fondée en 1895.
26En France, l’Enfant Jésus de Prague trouva un terrain préparé par le mouvement né de Marguerite du Saint-Sacrement, morte à Beaune en 1646, de qui provient l’usage de la petite couronne. Ce sont principalement les Carmes déchaux qui en assurèrent alors la propagation : il est connu que, à Lisieux, au temps de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la communauté pratiquait la dévotion à l’Enfant de Prague. Grâce à l’important mouvement missionnaire français, et également belge, cette dévotion put être diffusée dans le monde entier. En Irlande en 1890, près du sanctuaire de Loughrea où officiaient les Carmes déchaux, se créa une confrérie qui atteint les 20 000 membres.
27En Espagne, la dévotion à l’Enfant Jésus connut un développement très rapide. Parmi les pionniers, on compte un prêtre séculier, Juan Montalt, né à Socalm, dans la province de Girona, en 1866. Ordonné prêtre en 1891, il se consacra au travail parmi les jeunes. Le 1er janvier 1897, il installa une statue de l’Enfant Jésus de Prague dans l’église des Visitandines de Barcelone et le 27 novembre 1898 y fut instituée la confrérie de l’Enfant Jésus de Prague qu’il dirigeait et dont les actes de culte avaient lieu le 25 de chaque mois et le dimanche des Rameaux. Avec les cotisations des membres, il finançait des œuvres en faveur des enfants pauvres et malades. La représentation de l’Enfant Jésus était placée dans les écoles et dans les maisons, et dans ce but on élabora expressément un rituel publié à Barcelone en 192223. Le 7 février 1901, avec l’appui de l’évêque de Barcelone, Montalt commença la publication du « Mensajero del Niño Jesús de Praga », revue populaire illustrée, destinée au public espagnol et américain, qui servait de liaison entre les différentes confréries qui naissaient. En 1909 Montalt fit le projet de construire un sanctuaire dédié à l’Enfant Jésus à San Hilario de Socalm, son village natal. Celui-ci fut inauguré en mai 1918, peu de temps après la mort de Montalt, survenue le 14 janvier 1918. Son œuvre fut poursuivie par les Carmes déchaux catalans, et la conduite du mouvement fut prise en charge par le père Ludovico de los Sagrados Corazones (1867-1920)24. Ordonné prêtre en 1890, il fonda en mai 1900 à Tarragone, dans l’église de son ordre, l’Archicofradía del milagroso Niño Jesús de Praga, qui, chaque année, le dernier dimanche de janvier, célébrait la consécration de l’enfance à l’Enfant Jésus de Prague. Ludovico prêcha dans les principales villes d’Espagne et dans quelques cités d’Amérique Latine, collabora à la revue « El Mensajero del Niño Jesús de Praga » et écrivit un petit livre de dévotion, El Niño Jesús de Praga mi consuelo y mi amor, qui atteint sa sixième édition en 1922, après la mort de son auteur.
28Parmi les nombreuses confréries fondées en Espagne, il faut rappeler celle de Valladolid, dont nous avons conservé une bonne partie des archives et en particulier le Libro de actas de la archicofradía del milagroso Niño Jesús de Praga, qui recueille les actes de la confrérie du 15 janvier 1907 au 28 mars 194325. La dévotion fut officiellement introduite dans la ville en 1898 par les Carmes déchaux, et le 12 avril 1901, l’archevêque de Valladolid, le cardinal Antonio María Cascajares,à la demande des religieux, institua canoniquement la confrérie. À partir du 15 janvier 1907, celle-ci se dota d’une structure toujours plus complexe, qui prévoyait l’élection d’un conseil de direction, le versement de petites cotisations annuelles pour les activités sociales et une série de manifestations religieuses. En 1917, le directeur, Fabián de san José, publia le règlement dans lequel il définissait le but de l’institution : « Tiene esta cofradía por objeto principal, entre otros, propagar más y más el culto al Niño Jesús, bajo la advocación de Praga, honrándole en los doce primeros años de su vida, imitando las virtudes que en aquella su divina infancia practicó, contribuyendo así a la renovación moral del mundo y restableciendo en él, por la inocencia y sencillez cristiana, el reino de Dios, poniendo para ello a los cristianos bajo su eficacísima protección y poderoso amparo »26.
29La confrérie était organisée en chœurs de douze enfants, dirigés par le directeur et par un groupe d’adultes. Le premier dimanche de chaque mois, le matin, étaient prévues une messe avec une communion générale, dans l’après-midi, la récitation de la petite couronne en l’honneur des douze mystères de l’enfance de Jésus, acte auquel Pie XI avait accordé 500 jours d’indulgence, une brève méditation et une procession avec la statue de l’Enfant Jésus. En outre, une neuvaine qui se concluait par le prêche d’un triduum, avait lieu du 24 décembre au 1er janvier en l’honneur de l’enfance de Jésus. Le 31 juillet 1927 le nouveau directeur, José Gabriel de Jesús María, voulut organiser l’archiconfrérie « comme une armée cosmopolite », dans laquelle chaque groupe représentait une nation, avec son propre drapeau, « étant donné que toutes les nations appartiennent à l’Enfant Jésus et qu’elles ne trouvent leur salut que dans Jésus ». En 1934, il fit imprimer un petit manuel destiné à réglementer les visites à domiciles que l’on faisait faire, selon un ordre établi d’avance, à la statue de l’Enfant Jésus, dans les maisons de ceux qui en faisaient la demande27. La confrérie tenait à jour un registre répertoriant ses membres, qui pouvaient en faire partie vers l’âge de la première communion. Le 31 juillet 1927, elle comptait 456 membres, et ce nombre augmenta de façon ininterrompue jusqu’à arriver à 1919 en décembre 1942. Dans les deux décennies qui suivirent, pratiquement tous les enfants de Valladolid furent inscrits à la confrérie, qui au début des années 60 comptait encore à peu près 2 000 membres.
30Les Carmes déchaux exportèrent la dévotion de l’Espagne vers les pays d’Amérique Latine. Cuba devint un important centre de diffusion. La dévotion y fut promue par les carmes déchaux Aurelio de la Virgen del Carmen (1861-1920), cubain devenu évêque de Cienfuegos en 1904, et Elías de la Sagrada Familia (1879-1942) qui voulut transformer l’église de Camagüey en un sanctuaire national. Un deuxième grand centre vit le jour à Santiago du Chili, où fut instituée la confrérie en 1910 et où fut inauguré un grand sanctuaire le 21 novembre 1920, avec la participation des autorités civiles et religieuses et l’habituel couronnement de la statue.
31En Italie, les Carmes déchaux de Milan furent officiellement les premiers à pratiquer la dévotion : le 6 décembre 1895 ils demandèrent au cardinal Andrea Ferrari l’autorisation de l’introduire dans l’église du Corpus Domini, où fut placée une effigie de l’Enfant Jésus.
32Cependant, ce fut le sanctuaire d’Arenzano, non loin de Gênes, qui devint le principal centre de diffusion. En 1889, un couvent de Carmes déchaux dédié à sainte Thérèse y fut fondé28. Le 25 septembre 1900, le prieur, Jean de la Croix, plaça sous la statue de Notre-Dame du Mont-Carmel un petit tableau représentant l’Enfant Jésus de Prague, tableau qui fut bientôt remplacé par une statue, semblable à celle de Prague, donnée par la marquise Delfina Gavotti de Savona et bénie le 2 janvier 1902. Le 13 octobre 1903 naquit la Confrérie de l’Enfant Jésus de Prague, à qui Pie X accorda les indulgences ordinaires. Au fil des années, elle arriva à compter environ 500 000 membres en Italie, et elle s’étendit à l’étranger, propagée par les émigrés. En 1930 elle comptait environ 2 millions de membres. La construction de la nouvelle église commença en 1904, elle fut inaugurée le 6 septembre 1908 par l’évêque carme déchaux Alessandro Zanecchia Ginetti. Elle fut symboliquement offerte à Pie X à l’occasion de ses 50 ans de sacerdoce. Le 7 septembre 1924, la statue de l’Enfant Jésus, suite à un décret du Chapitre de Saint Pierre, fut couronnée par le cardinal Raffaele Merry del Val. L’église fut solennellement consacrée en 1928 et le 6 mai de la même année, Pie XI lui conféra le titre de basilique mineure. En 1966, le lien avec les origines du mouvement fut réaffirmé lorsque le cardinal Jozef Beran, archevêque de Prague, inaugura le sanctuaire après sa rénovation ; peu après, malgré les difficultés venues du régime tchécoslovaque, les premiers pélerinages vers Prague partirent d’Arenzano.
33Ce vaste mouvement qui embrassa les cinq continents, donna le jour à une importante production de presse populaire liée à la dévotion. Parmi les revues on peut rappeler : « Chroniques du Carmel », Chèvremont ; « Il Messaggero del santo Bambino Gesù di Praga », Arenzano ; « Mensajero del Niño Jesús de Praga », Barcelona ; « Ecos del Carmelo y Praga », Burgos ; « Aromas del Carmelo », La Habana ; « El Carmelo y Praga », Santiago de Chile ; « Od prazkeho Jezulátka », Praha, « Skapulier », Linz ; « Little Flower », Washington ; « The Infant Jesus of Prague », Washington. Parmi les nombreux livres, il est suffisant de mentionner, outre l’œuvre de Josef Mayer, le livre de Gabrielle Fontaine, L’Enfant Jésus miraculeux de Prague, publié chez Desclée de Brouwer, dont la quatrième édition sortit dès 1897 ; Historia prodigiosa del Niño Jesús de Praga, d’Alberto de la Virgen del Carmen (Madrid, 1952), qui connut plusieurs éditions ; Das Jesulein im Theresianischen Karmel (Wil, 1965) de la carmélite déchaussée Jeanne de la Croix, traduit en plusieurs langues. Ces publications ont en commun de réunir de brefs aperçus historiques et des anthologies de faits prodigieux. L’œuvre récente de Ferdinand Steinhart, Das Gnadenreiche Prager Jesulein, das Heilige Römische Reich und unsere Zeit (Wien, 1988) offre une perspective appuyée sur une documentation historique.
34Depuis le mois de janvier 1994, à la demande de l’archevêque de Prague, Miroslav Vlk, les Carmes déchaux de la province de Gênes, provenant du sanctuaire d’Arenzano, sont présents aussi à Prague. Les deux centres constituent le principal point de ralliement du mouvement, dont le désormais presque centenaire « Messaggero di Gesù Bambino », qui tire à plus de 60 000 exemplaires, constitue le principal organe de liaison.
35Dans la capitale de la Bohême, si l’on considère l’origine des visiteurs, on peut toucher du doigt la diffusion internationale dont bénéficie aujourd’hui le culte de l’Enfant Jésus de Prague, qui n’est plus juridiquement lié à l’ordre des Carmes déchaux. Au Brésil, comme aussi aux Philippines, il est considéré comme un culte national. De nouveaux centres ont éclos dans différents pays : le sanctuaire du Santo Niño à Bogotá (Colombie) ; les églises de Cochin, Kottayam, Bombay, Mangalore, Trichy, Calcutta en Inde, le sanctuaire de Bénin City en Afrique.
Notes de bas de page
1 On trouve dans les publications suivantes un vaste échantillonnage iconographique : Infant Jesu Shrines, Autenried, 1984 ; P.-E. RATTELMÜLLER, Christkindl, Dachau, 1994 ; L. ZENETTI, Das Jesukind. Verehrung und Darstellung, Müchen, 1987.
2 O. CHALINE, La bataille de la Montagne Blanche (8 novembre 1620). Un mystique chez les guerriers, Paris, 1999 ; S. GIORDANO, Domenico di Gesù Maria, Ruzola (1559-1630). Un carmelitano scalzo tra politica e riforma nella chiesa posttridentina, Roma, 1991.
3 J. KRCÁLOVÁ, « Filippi, Giovanni Maria », in Dizionario Biografico degli Italiani, 47, Roma, 1997, p. 696-700.
4 A. of ST. HEDWIG, « The monastery of our Lady Victorious in Prague », in Teresianum, 43 (1992), p. 505-512.
5 Wien, Karmelitenkloster, Archiv, Historia conventus Pragensis, I, p. 18-19.
6 W.-K.VON ISENBURG, Stammtafeln zur Geschichte der europäischen Staaten. Europäische Stammtafeln, IV, Marburg, 1957, tav. 84; H.-F. SCHWARZ, The Imperial Privy Council in the Seventeenth Century, Cambridge, 1943, p. 289-292.
7 J. OLSR, El Niño Jesús de Praga es de origen español, in « Ecclesia », 12 (1952), p. 13-14. J. ROYT, « El Niño Jesús de Praga », in El Niño Jesús de Praga, Praha, 1994, p. 50-52.
8 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 19-20.
9 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 31-32.
10 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 42-49.
11 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 55-56, 72, 75-76.
12 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 92-93.
13 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 180-181.
14 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 198-201.
15 Il fut nommé le 22 juin 1654. P. GAUCHAT, Hierarchia catholica medii et recentioris aevi, IV, Monasterii, 1935, p. 308.
16 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 317-318.
17 Historia conventus Pragensis, ms. cit., p. 300-304, 352.
18 Édition anastatique partielle, sans les présentations, la dédicace et le recueil de prières qui l’accompagnait, dans Gnadenreiche Jesulein. Jesukindwallfahrtsorte. Entstehung-Geschichte-Brauchtum, Autenried, 1982, p. 152-234.
19 J. MAYER, Das « gnadenreiche Jesukind » in der Kirche S. Maria de Victoria zu Prag, Prag, 1894, p. 188-190.
20 J. MAYER, Das « gnadenreiche Jesukind », op. cit., p. 207-211.
21 J. MAYER, Das « gnadenreiche Jesukind », op. cit., p. 237-240.
22 Manuale confraternitatis divini infantis Iesu sub titulo Pragensis a Pio Pp. X Ordini Carmelitarum Excalceatorum concreditae, Romae, 1914. Le Manuale devint le texte de référence normatif pour les confréries qui étaient fondées.
23 J. de SAN JOSÉ, Manual de la entronización del Niño Jesús de Praga, Barcelona, 1922.
24 L. de SAN JOSÉ, El P. Lodovico de los Sagrados Corazones Tristany, Carmelita Descalzo, Barcelona, 1935.
25 Valladolid, Archivo Convento OCD, E-I-10.
26 F. de SAN JOSÉ, Reglamento para la Cofradía del Niño Jesús de Praga establecida canónicamente en San Benito el Real de Valladolid, Valladolid, 1917.
27 J.-G. DE JESÚS MARÍA, Visita domiciliaria del divino y milagroso Niño Jesús de Praga, Valladolid, 1934.
28 L. DUGHERA, Da Praga ad Arenzano Ligure, Milano, 1923 ; G. VENTURINI, P. PERLENGHINI, E. BONINO, Il Santuario di Gesù Bambino di Praga in Arenzano, Arenzano, 1974.
Auteurs
Professeur à l’Université pontificale grégorienne – Rome
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