Siège de Florence et prise de villes : une lecture de la Storia fiorentina
The siege of Florence and town captures: a reading of the Storia fiorentina
Assedio di Firenze e conquista delle città del Dominio: una lettura della Storia fiorentina
p. 139-152
Résumés
Parmi les historiens du XVIe siècle qui ont laissé un récit du siège de Florence (1529-1530), Benedetto Varchi occupe avec la Storia fiorentina une place à part. Œuvre de commande adressée par le duc Côme Ier à une figure du monde des lettres tardivement ralliée à la monarchie, la Storia fiorentina illustre la complexité d’un récit historique de l’invasion de la Toscane qui fut aussi une crise de la domination territoriale des Florentins. L’héroïsme des assiégés, obligation rhétorique pour l’historien, pose à Varchi de délicats problèmes d’exposition qu’il ne résout pas sans une forme de compromis dans un débat aux interprétations antagonistes. Enfin, la construction historiographique de Francesco Ferruccio résume les ambiguïtés de cette figure de preneur de villes, porteur d’un châtiment des sujets rebelles autant que d’une idéalisation républicaine.
Among the 16th century historians that made an account of the 1529-30 siege of Florence, Benedetto Varchi is in a special position with his Storia fiorentina. An occasional work addressed by Duke Como I to a person of the literary world who was a recent supporter of monarchy, the Storia fiorentina exemplifies a complex historical account of the invasion of Tuscany which was also a crisis in the territorial domination of the Florentines. The heroic behaviour of the besieged, a rhetorical commitment for the historian, saddles Varchi with tricky problems of exposure which cannot be solved without some sort of compromise between antagonistic interpretations. Finally a historiographic construction by Francesco Ferruccio sums up all the ambiguities of the “town capturer” who is the carrier of punishment for the rebellious as well as a symbol of republican idealism.
Tra tutti gli storici del’ 500 che abbiano raccontato l’assedio di Firenze (15291530) uno occupa un posto rilevante: Benedetto Varchi, letterato eminente la cui adesione al principato era avvenuta con indugio. La Storia fiorentina ordinatagli dal Duca Cosimo I è un’illustrazione di quanto sia complesso presentare un racconto storico dell’invasione della Toscana, la quale segnò anche una crisi del dominio territoriale dei Fiorentini. Presentare l’eroismo degli assediati è quasi d’obbligo per lo storico, però si pongono al Varchi delicati problemi di esposizione retorica. Questi vengono risolti con compromessi, inevitabili in un dibattito che suscitava tra gli stessi storici tante contrastate interpretazioni. Inoltre, la figura di Francesco Ferrucio è una costruzione storiografica che riassume gli aspetti ambigui di un capitano che sa riconquistare le città perdute ed incarna sia l’ideale repubblicano che il potere di castigare i sudditi ribelli.
Texte intégral
1Au milieu du XVIe siècle, lorsque la monarchie des ducs de Florence apparut durablement stabilisée, nombreux furent ceux qui, obéissant à des motivations diverses, voulurent donner un récit des événements survenus entre la chute du régime médicéen en mai 1527 et l’écroulement en août 1530 de la République qui lui avait succédé1. Ce sont des textes pensés, écrits et diffusés entre la fin des années 1530 et le début des années 1560 qui posent donc les fondements d’une historiographie du siège de Florence qui est toujours actuelle. La genèse de ce discours se repère partiellement à travers un corpus d’œuvres majeures dont les historiens de la littérature ou les spécialistes de la pensée politique ont depuis longtemps dressé la liste canonique : Francesco Guicciardini compose entre 1535 et 1540 sa vaste Storia d’Italia, et il traite de la fin de la République et du siège de Florence aux livres XIX et XX, qu’il n’a pas eu le temps de revoir avant sa mort ; Paolo Giovio dans les chapitres XXVII à XXIX de la Seconda parte dell’historie del suo tempo (1553) décrit la guerre de Toscane et le siège de Florence ; Filippo de’ Nerli qui a commencé ses Commentari vers 1532-1534 s’interrompt, puis reprend en 1549 ce travail, achevé en 1553, et dont le noyau est constitué par les livres X et XI, consacrés au régime honni de 1530 et à sa disparition ; Iacopo Nardi, opposant républicain, rédige en exil à partir de 1552 les Istorie della Città di Firenze, œuvre de mémoire et de témoignage, dans laquelle il revient sur la deuxième liberté de Florence, aux livres VIII et IX ; Bernardo Segni écrit pour lui-même les Storie fiorentine entre 1553 et 1558, une histoire qui devait initialement s’achever sur la fin du siège, et dont le terme est repoussé en 1555 ; enfin, Benedetto Varchi se voit confier par le duc Côme de Médicis entre la fin de 1546 et le début de 1547 la charge d’écrire une histoire de Florence. Ouvrage de commande, attribuée à une personnalité prestigieuse du monde des lettres, la Storia fiorentina de Varchi a été écrite à partir de 1552 et poursuivie jusque dans les dernières années de sa vie. Le récit de l’invasion de la Toscane et du siège de Florence y occupe les livres IX, X et XI.
2Naturellement, au-delà de ce corpus consacré et de ses variantes – comme le poème de Mambrino Roseo, L’assedio di Firenze, dont l’antériorité et l’influence sur les historiens qui le suivent est peu douteuse2 – il faudrait tenir compte des diverses chroniques ou récits d’anonymes, dépourvus de notoriété, qui participent de la constitution d’un savoir collectif sur les événements de 1530. Il faudrait encore prendre en considération ceux qui, par leurs correspondances et leurs témoignages oraux, contribuent à maintenir une mémoire collective et à fournir les matériaux que l’on retrouvera réélaborés dans les œuvres les plus achevées. À l’intérieur de cet ensemble varié, pour des raisons qui tiennent à la place qu’occupe Benedetto Varchi dans le monde des lettres3 et à son rôle dans la constitution documentaire d’un savoir historiographique, on s’arrêtera ici sur le contenu de Storia Fiorentina4. Elle témoigne en effet plus que tout autre de la construction par étapes d’un discours historiographique du siège, avec ses lieux communs et ses passages obligés, ses sources copiées et recopiées, ses débats implicites et ses désaccords savants5. Elle permet aussi d’apercevoir quelques-unes des significations intellectuelles et des enjeux politiques d’une œuvre appelée à rendre compte – sous une forme acceptable pour les autorités ducales – de la double défaite que représentaient inévitablement, aux yeux d’un pouvoir florentin quel qu’il soit, le siège de la Dominante et la perte de contrôle des villes sujettes de Toscane.
Difendere il cuore senza curarsi delle membra
3B. Varchi a donné dans les livres IX et X une place importante à la perte des villes du Domaine florentin, qu’il s’agisse de places qui ont été conquises par la force, ou de cités qui se sont données volontairement. Dans ses grandes lignes, l’historien suit un ordre de narration établi par ses prédécesseurs lorsqu’il s’agit de décrire les étapes de la marche des Impériaux, mais parce qu’il se méfie, ici comme ailleurs, des erreurs de Paolo Giovio6, et qu’il dispose d’autres sources d’information ou de témoignage, Varchi examine les prises de villes en une série de tableaux plus documentés et plus circonstanciés que ne l’avaient fait ses devanciers.
4L’armée impériale conduite par Philibert de Châlons, prince d’Orange et vice-roi de Naples avait pénétré sur le territoire de la Toscane florentine, en septembre 1529. Elle arrive devant Cortona, défendue par des capitaines de Florence qui opposent une résistance farouche aux premiers assauts espagnols. Les notables locaux sachant leur ville vulnérable, et craignant d’être abandonnés, préfèrent envoyer une délégation au prince d’Orange pour négocier une capitulation. Celle-ci prévoit le versement d’un tribut, en échange de quoi les habitants auront la vie sauve et leurs biens seront épargnés, mais le sort des soldats, qui n’était pas réglé, fut laissé au bon vouloir de l’assiégeant7. À Castiglione, par fidélité, on avait demandé des renforts aux autorités florentines, qui ne s’en étaient pas soucié ; sans forces réelles, les habitants sont prêts à se rendre, lorsque la ville est investie sur un coup de force, et livrée au pillage. Le cas d’Arezzo est plus spectaculaire et plus complexe, car les ambiguïtés florentines conjuguées aux frustrations politiques des Arétins aboutissent ici à un retour vers une forme d’indépendance. La défense de la ville avait été abandonnée par le commissaire florentin Anton Francesco degli Albizzi, qui choisit pour des raisons obscures de se replier, et de faire sa jonction avec le gros des troupes ramenées vers la capitale par le condottiere Malatesta Baglioni. Arezzo se retrouve donc seule, avec une petite garnison retranchée à l’intérieur de sa citadelle, lorsque se présentent devant ses murs les troupes du prince d’Orange. Les prieurs d’Arezzo, qui ont reçu les clefs de la ville, s’informent des exigences du vice-roi : ils acceptent de sortir au-devant de lui pour remettre les clefs, ils s’engagent à verser 20 000 ducats et à fournir le ravitaillement du camp impérial. Alors que la forteresse demeure entre les mains des Florentins, la communauté d’Arezzo rompt ses liens avec l’autorité de la cité dominante et prétend retrouver la libertà sous la protection impériale. Tout en faisant une large part aux complicités intérieures et aux manœuvres anti-florentines, Varchi ne cache pas l’allégresse de ce qui est vécu comme une libération, ni la résurgence d’un patriotisme citadin sur fond de haine contre Marzocco. À la surprise générale, Arezzo rejette non seulement la domination du régime républicain, mais aussi l’autorité des Médicis, traditionnellement jugée bienveillante à son égard. La ville ne se soumet pas aux envoyés de Clément VII, et elle parvient à rétablir les attributs juridiques, symboliques et territoriaux d’une cité libre8. La narration de Varchi se poursuit au fil de l’avancée des troupes impériales en direction du Val d’Arno, pendant que les villes continuent à tomber les unes après les autres. Dans le Casentino, Bibbiena, qui est attachée à la protection des Médicis, se donne sans difficulté. En revanche Poppi, traditionnellement fidèle à Florence, se défend et résiste à plusieurs assauts avant de négocier sa capitulation. Entre la fin de l’année 1529 et le début de 1530, les Florentins perdent Montepulciano, Poggibonsi, Colle et surtout Volterra qui se range sous l’autorité du pape en février 1530.
5Dans la Toscane médicéenne des années 1550-1560, rappeler que Florence avait perdu en quelques mois le contrôle des villes-sujettes est une entreprise délicate, et qui n’était pas sans risque pour un historien au service du prince. Doit-on d’ailleurs parler de villes perdues ou de rebellions des sujets ? Les précautions dont s’entoure Varchi sont évidentes. Il lui faut établir le déroulement de ce qui est apparu comme une faute d’appréciation majeure du régime populaire : sacrifier la défense du Domaine à celle de la capitale. « Défendre le cœur sans se soucier des membres » résonne comme l’une de ces maximes politiques qu’affectionnent les Florentins, et dont Machiavel s’était fait une spécialité de dénoncer le caractère fallacieux et illusoire9. Varchi doit aussi rendre justice aux formes de dévouement des sujets (à vrai dire peu nombreuses) et à celles des capitaines au service de Florence. Il s’efforce de discerner des responsabilités partagées entre citoyens florentins, sujets toscans, soldats et commissaires, ce qui revient à diluer la responsabilité de l’éclatement du Domaine sur une multitude d’acteurs historiques. Refusant la version complaisante de la traversée du Val d’Arno qu’il pense deviner chez Paolo Giovio, Varchi rappelle au passage qu’il s’agit bien d’une invasion avec son cortège de pillages, de populations en fuite, et de scènes de violence contre les femmes tombées aux mains des soldats10.
6En aucune façon, B. Varchi n’a voulu voir dans la succession de ces villes perdues une crise globale de la Domination florentine, et il s’en tient à déchiffrer des nuances entre les comportements et les sentiments politiques des sujets de la Seigneurie (complot préparé, sécession opportuniste, résurgence du patriotisme citadin, ralliement à l’empereur, soumission au pape etc.). Dans un récit où domine une segmentation événementielle voulue, chaque communauté paraît amenée à résister ou à ouvrir ses portes, selon des motivations qui lui sont propres, des rapports de force locaux ou des contextes politiques restreints, le jugement est donc modulé et circonstanciel. Or, de la lecture attentive de la Storia Fiorentina, se dégage une série d’éléments caractéristiques d’une crise globale de la domination, éléments qui passent à travers la narration varchienne, et pour ainsi dire, lui échappent. La domination légitime que Florence exerce en temps ordinaire sur les territoires assujettis dans un cadre négocié et contractuel, résiste bien mal à cette forme d’égoïsme supérieur que la cité dominante s’octroie en période extraordinaire. Lorsque Florence retire ses troupes et les ramène vers elle, dégarnissant ainsi la défense de ses sujets, lorsque ses soldats et ses capitaines s’enferment dans les citadelles, et renoncent à protéger la ville basse, les sujets n’ont plus qu’à pourvoir par eux-mêmes à leur salut. Dans tous les épisodes rapportés par Varchi, les instances du pouvoir local assument un rôle décisionnel important, quand la menace des armées impériales devient effective. Les prieurs et le gonfalonier, les magistrats chargés des affaires de la guerre prennent en mains le destin de leur cité, dès lors que le pouvoir florentin, représenté par ses commissaires, se révèle défaillant. En ce sens, la crise territoriale ouvre un espace à l’action autonome des cités sujettes et à leurs cittadini principali qui en constituent les oligarchies inamovibles. Les prises de Cortona, d’Arezzo, de Volterra révèlent le dynamisme et la mobilisation des habitants, mobilisation contre un danger extérieur, qui se retournera sans mal contre la Seigneurie florentine elle-même. En effet, ces villes sont pour la plupart en état d’alerte depuis des semaines ; une partie de la jeunesse a donc été enrôlée dans des compagnies qui assurent la garde des remparts ou des portes. Mais l’État florentin, qui demande aux cités sujettes de collaborer par des contributions ou par des mesures militaires à leur propre défense, se méfie du ressentiment des sujets, il redoute les complots et fait dresser des listes d’otages, qu’on enverra à Florence pour garantir l’obéissance des familles principales11. Au total, on ne peut que souligner l’ambiguïté d’une situation, où l’on ne sait plus qui a manqué à son devoir envers l’autre : les sujets, en négociant avec les ennemis de la Seigneurie, ou la Dominante en renonçant à défendre les communautés placées sous sa protection ? À l’arrière-plan de ce qui pourrait apparaître comme une succession aléatoire de villes perdues, abandonnées ou révoltées, se profile la logique de l’une de ces crises de domination qui ruinent de l’intérieur le pacte d’obéissance des sujets de Florence12.
Les assiégés de Florence : une héroïsation problématique
7Pour Varchi, le récit du siège devait constituer l’un des morceaux de bravoure de son histoire de Florence, et nul doute qu’il ait conservé à l’esprit les modèles des historiens grecs et romains, et notamment l’histoire du siège de Sagonte. L’assedio di Firenze est le lieu idéal pour démontrer sa maîtrise d’un grand sujet imprégné de classicisme, et l’éloquence déployée par Varchi au début du livre X dévoile l’ambition qui est à la sienne devant un événement exceptionnel méritant plus que tout autre d’être fixé dans la mémoire des hommes, parce qu’il aurait pu changer le destin de l’Italie tout entière13. Mais, là encore la tâche de l’historien se révèle plus ardue et plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, Varchi intervient relativement tard dans la construction historiographique du thème. Le sujet était largement exploré par d’autres qui avaient écrit avant lui, ou en même temps, privilégiant deux interprétations antagonistes. La première interprétation – que l’on trouve dans une formulation nuancée chez F. Guicciardini et de façon plus tranchée chez P. Giovio ou chez F. de’ Nerli – considère que la résistance opiniâtre, au-delà de tout espoir raisonnable, fut une erreur. Cette témérité est pour eux une sorte d’énigme et presque une aberration historique dans le destin de Florence : elle ne peut se comprendre que par l’emprise du prophétisme savonarolien et l’action d’une minorité de meneurs enragés, prêts à s’ensevelir sous les ruines de la cité et à entraîner dans leur chute l’effondrement de leur patrie. Le refus d’un accord avec le Pape qui aurait mis fin au conflit, le recours à des emprunts forcés et à des confiscations, la chasse aux suspects et les listes de proscriptions démontrent que le régime de la liberté dans sa dernière version, celle de 1529 à 1530, a été le triomphe de l’aveuglement et des obstinati. En dehors des historiens les plus hostiles au régime de 1530, cette certitude a marqué nombre de membres de l’élite florentine, et elle n’est pas pour rien dans leur ralliement à la monarchie ducale des Médicis14. La deuxième interprétation du siège est celle qui veut voir dans la République du Grand Conseil une aventure collective, encore partiellement idéalisée dans sa triple dimension civique, militaire et spirituelle. Pour les nostalgiques de la libertà, comme Iacopo Nardi, la résistance de la ville devait être une entreprise conforme à l’exemplarité morale du peuple florentin. Cet élan a été brisé par la puissance des ennemis coalisés, l’ambition des grands, et la trahison des chefs militaires, comme Malatesta Baglioni, figure antithétique des vertus citadines. Cette mémoire du siège est, dans le contexte des années 1550-1560, celle des vaincus, des opposants, des exilés, mais c’est elle qui inspire à B. Varchi une partie de sa vision alternative des événements, en particulier grâce aux renseignements qu’il retire de sa correspondance suivie avec Giovan Francesco Busini15.
8Ne pouvant construire une œuvre commandée par le duc de Florence, sur l’éloge d’un régime dont le souvenir était odieux pour les Médicis et pour les représentants de l’élite florentine, Varchi parvient toutefois à récupérer une partie de la dimension héroïque du siège, sans se compromettre par l’élan de ses anciennes sympathies politiques, mais sans glisser dans l’adulation partisane ou l’auto-reniement16. Fidèle à sa méthode d’exposition totale de la vérité – qui dans son esprit équivaut à une dénonciation implicite des approximations partiales ou intéressées de Paolo Giovio – Varchi construit le récit du siège, comme une vaste fresque, décomposée en de multiples épisodes, émaillés de détails innombrables, et animées par plusieurs dizaines de figures (magistrats, citoyens, capitaines…), dont il cite infailliblement le nom et les fonctions, civiles ou militaires. À travers une histoire érudite et documentée, fixant avec une profusion de détails le rôle et la place de chacun, les circonstances et les conditions particulières de chaque événement, Varchi propose à l’esprit de ses lecteurs, non pas l’éloge des institutions, ou des groupes qui ont occupé le pouvoir citadin, mais un vaste recueil d’exempla individuels ou collectifs, authentifié par un discours véridique, lucide et mesuré, dans lequel les citoyens florentins pouvaient trouver des motifs de fierté ou de sévères leçons, sans menacer en rien les fondements du régime ducal ou l’autorité du prince.
9L’un des acteurs les plus fascinants de l’histoire du siège demeure la ville elle-même, à laquelle Varchi consacre une longue digression qui vient clôturer le livre IX17. L’auteur interrompt le récit en septembre 1529, au moment où se prépare l’entreprise militaire voulue par le pape et l’empereur contre le régime du Peuple, et il livre un immense tableau de Florence qui est à la fois une digression archéologique et savante sur la ville et ses enceintes, une description chiffrée de la cité et sa population, un éloge tempéré de la suprématie florentine. Le souci de quantifier qui a fait, au XIXe siècle, l’admiration de Jacob Burckhardt rappelle le précédent que constitue la Cronaca de Giovanni Villani, mais on peut aussi penser à la série d’opérations promues par le duc Côme au même moment : le recensement de 1552 et les enquêtes administratives effectuées entre 1551 et 156118. Le tableau de la forma urbis est ici un moyen de replacer Florence au cœur de l’histoire du siège et d’introduire l’une des réalisations les plus recevables de l’héroïsme des assiégés – la fortification des remparts – ainsi que l’une des figures les plus indispensables aux projets culturels du principat médicéen, celle de Michelangelo Buonarotti. La longue description de l’enceinte, minutieusement présentée, porte après porte, permet de rappeler les travaux de défense effectués à la hâte, et la part active qu’y a pris le grand artiste, sans dissimuler ni les hésitations, ni les doutes qui l’avaient fait fuir de Florence, avant de revenir sous la pression des remords et du patriotisme civique19.
10L’histoire du siège se déploie pendant plusieurs mois le long d’un front stabilisé sur cette rive sud de Florence : le cantonnement de l’armée du prince d’Orange s’étire sur les collines de Montici, de Gallo et de Giramonte face aux assiégés qui ont partagé entre leurs capitaines la défense des portes et des bastions. Varchi décrit l’ensemble des travaux autour des bastions de San Miniato, les levées de terre pour remparer les murs, les fossés creusés, les esplanades où l’on place des batteries. En cela, la version varchienne du siège appartient à une historiographie moderne de la guerre, dans laquelle la puissance de feu et la fortification bastionnée deviennent des passages obligés. En dehors des canonnades contre les bastions de San Miniato et les murs de Florence, ou les tirs sur le Palais de la Seigneurie, les deux camps s’affrontent par une série d’escarmouches, dont Varchi se fait le chroniqueur. Si l’honneur militaire des Florentins en est sorti plutôt renforcé, on perçoit à demi-mots le regret de ne pouvoir livrer le récit d’une véritable bataille. Par compensation l’auteur s’attache à restituer avec d’autant plus de relief les faits d’armes des capitaines et des jeunes florentins qui se sont illustrés dans cette période. La sortie, organisée en une camisade, conduite par Stefano Colonna dans une nuit de décembre 1529, reste au nombre de ses épisodes mémorables mais peu nombreux20. Plus exaltants encore pour la jeunesse courtisane que fréquente Varchi seront les récits de duels et de défis entre les jeunes citoyens et les capitaines impériaux21. Ces combats d’homme à homme, fortement héroïsés dans le style de la poésie épique, Varchi les inscrit clairement dans des modèles de comportement chevaleresques dont l’attrait est fort sur l’élite florentine comme partout ailleurs dans les noblesses italiennes du milieu du XVIe siècle22.
11Au début de l’année 1530, l’entreprise contre Florence s’amplifie. À partir de janvier, les renforts arrivés de Lombardie portent le nombre des assaillants à plus de 30 000 hommes (14 000 italiens, 6 000 espagnols, 8 000 allemands, 2 000 chevaux légers) d’après un témoin siennois23. Les troupes arrivées prennent position sur la rive nord de Florence jusqu’alors relativement épargnée. Fiesole et ses alentours sont occupés ; les portes de l’enceinte nord de la ville sont attaquées. Les voies de communication sont coupées les unes après les autres et la disette s’installe. Le blocus complet de la ville se referme sur les Florentins. On aperçoit dans la Storia Fiorentina alors une autre face de l’héroïsme des assiégés : leur résistance aux privations, à la faim, à la maladie24. Dans une ville où n’entrent plus de vivres d’aucun côté et où la disette ne cesse de croître, l’épidémie s’ajoute aux fléaux de la guerre et de la faim. Cette résistance courageuse et acharnée des citoyens de Florence – à laquelle Guicciardini n’était pas insensible – Varchi parvient à en exalter la grandeur, ce qui était l’un des objectifs de son histoire. Cependant les motivations les moins avouables des partisans de la guerre ne lui échappent pas, ni l’emprise sur les esprits les plus sages ou les plus pacifiques des prophéties triomphales des prédicateurs25. Son hostilité aux influences savonaroliennes, qui s’accordait à la fois à ses choix religieux personnels et à la politique répressive de Côme Ier contre les frères de San Marco, justifie en partie les réserves qu’il formule sur la résistance florentine.
12L’héroïsation imparfaite des assiégés dans la Storia fiorentina résulte donc très largement d’un compromis de Varchi avec lui-même. Grâce à ce compromis, le siège de Florence peut passer de la mémoire républicaine, qui a permis sa conservation affective et son élaboration intellectuelle, vers une historiographie érudite, lente, dépassionnée, dans laquelle un jugement équilibré proposera des actions exemplaires, soigneusement pesées, qui pourraient former aux yeux du prince et de ses conseillers une contribution acceptable à l’histoire officielle de Florence.
L’entreprise de Francesco Ferrucci : prise et châtiment des villes sujettes
13La dernière partie de l’histoire du siège de Florence est nettement dominée par une apologie de Francesco Ferrucci, un commissaire florentin qui, d’avril à août 1530, parvient à tenir ouvert l’axe vital de la Toscane – la voie Florence, Empoli, Pise – et à reprendre par la force une partie du territoire perdu, avant d’être vaincu à la bataille de Gavinana dans les Montagnes de Pistoia, et achevé par ses ennemis sur le champ de bataille (le 3 août 1530). En quelques mois, un commissaire, qui n’était ni un capitaine ni un soldat de métier, a réussi à tenir tête aux Impériaux et il offre aux citoyens de Florence quelques-uns des plus beaux faits d’armes de toute la période. Cette équipée de Ferrucci à la tête de ses hommes, et sa fin tragique à Gavinana ne pouvaient laisser indifférent aucun de ceux qui prétendaient porter sur le siège un jugement définitif. Sur Ferrucci, B. Varchi était sans doute l’un des historiens les mieux documentés : de nombreux renseignements lui avaient été communiqués par G-B. Busini et par D. Giannotti, et il avait aussi consulté les lettres que le commissaire avait envoyées aux magistrats de Florence pendant sa mission26. Disposant ainsi de données factuelles plus précises que ses prédécesseurs, il n’hésite pas à les corriger lorsqu’ils se trompent sur les actes ou les motivations de Ferrucci : « Parce qu’aujourd’hui certains le critiquent d’avoir été orgueilleux, coléreux, trop téméraire et trop aventureux, la vérité selon moi qui l’ai fréquenté dans la maison de Tommaso Soderini est qu’il fut un homme de tempérament hautain, mais aussi d’une grande justice et très attentif à tout ce qui concernait ses soldats. » L’historien réinvente ici, sur la foi de ses amis républicains, la figure du soldat citoyen, contraint à la dureté pour se faire respecter par ses troupes qui le prenaient pour un marchand, raison qui explique qu’il dut se montrer avec eux hardi dans les combats et sévère dans les punitions27. Présenté comme un ennemi du relâchement des soldats modernes et un adepte de la discipline antique – sur un modèle dont on peut supposer qu’il provient des leçons machiavelliennnes de l’Arte della Guerra – le portrait de Ferrucci fait converger sur lui plusieurs traditions militaires ; il est, selon Varchi, à la fois un admirateur de Giovanni delle Bande Nere, le propre père du duc Côme Ier, et du célèbre Antonio Giacomini, l’une des gloires militaires de la première République de Florence, dont I. Nardi avait écrit une biographie élogieuse28.
14S’il incarne dans la Storia fiorentina les vertus d’une discipline militaire qui transcendent les appartenances partisanes, Ferrucci y apparaît aussi comme un preneur de villes rebelles, infidèles, ou simplement suspectes, véritable bras armé d’un châtiment de cité dominante à cité sujette. Commissaire en poste à Empoli, il défend cette position cruciale ; puis en novembre 1529, il s’empare de San Miniato, un gros bourg peuplé de marchands plutôt aisés, à quelques dizaines de kilomètres en allant vers Pise29. Le pillage partiel qu’il tolère est déjà une forme de punition envers les habitants qui ont collaboré avec les Espagnols. Mais c’est véritablement l’expédition contre Volterra et la prise de cette ville par Ferrucci qui installent, dans la Storia de Varchi, l’histoire exemplaire du châtiment que la cité dominante réserve à ses sujettes infidèles. En février 1530, les gens de Volterra avaient choisi, après beaucoup d’hésitation, de traiter avec les représentants du Pape et de se donner à l’autorité de Clément VII, tout en négociant les termes d’un accord reconnaissant leurs droits30. On connaît grâce à Varchi tous les préparatifs de l’expédition punitive que Florence finit par confier au commissaire Ferrucci. Arrivé devant Volterra le 27 avril, il range ses troupes en ordre de bataille et avant la tombée de la nuit, il réussit à faire entrer ses hommes dans la ville. Habilement, il fait proclamer un ordre qui autorise le sac, si les soldats réussissent à la prendre par la force. Dès le lendemain, le 28 avril, alors que les défenseurs se sont barricadés pour bloquer l’avancée des soldats dans les rues, une négociation est engagée avec le commissaire pontifical, Taddeo Guiducci. Accompagné de notables du lieu, il vient s’informer des intentions de Ferrucci : celui-ci leur répond qu’il veut la ville de Volterra pour la Seigneurie de Florence et que les Volterrans se rendent à lui de leur plein gré. Refusant de leur accorder le délai qu’ils demandent, il ne leur laisse qu’une demi-heure s’ils veulent éviter la mise à sac de leur cité. La reddition est finalement acceptée aux conditions offertes par le commissaire. Ferrucci garantit aux habitants d’épargner leur vie et leurs biens et d’éviter aux femmes les violences et le déshonneur. À en croire Varchi, cette solution négociée ne fut pas aisément acceptée par les soldats auxquels on avait promis le sac de la ville en cas de victoire31.
15Si Ferrucci semble avoir tenu parole envers les habitants, la volonté de châtier les sujets rebelles est intacte et elle se traduit immédiatement par une série de mesures vexatoires où la sanction politique rejoint l’occupation armée : non seulement les armes et les réserves alimentaires sont confisquées, mais le commissaire impose aux Volterrans une contribution de guerre de 6 000 florins, puis s’installe dans le Palais des Prieurs et interdit le renouvellement de l’exécutif de la communauté. Privant les vaincus de leur représentation publique, il exerce une pression pour que les notables répartissent au plus vite le tribut imposé sur un rôle des citoyens aisés. Pendant que la ville est soumise à un régime de couvre-feu et d’occupation, les principaux citoyens de Volterra sont convoqués par les représentants de Florence et au cours d’une séance humiliante, on les oblige à reconnaître à haute voix, les uns après les autres, qu’ils ont été rebelles, et ceux qui refusent sont menacés d’être pendus sur le champ. Pour peine de leur trahison, on leur annonce qu’ils se verront retirer tous les droits, privilèges et exemptions que Florence leur avait accordés, et qu’ils devront dresser de nouveaux statuts – que l’on imagine plus restrictifs – sous l’autorité des commissaires florentins. Comme les menaces répétées ne suffisent pas à obtenir le recouvrement de l’impôt, Ferrucci fait arrêter et jeter en prison une quinzaine des citoyens les plus aisés de la communauté. Soumis aux injures et aux menaces des gardes, les malheureux notables finissent par comprendre qu’ils ne sortiront pas avant d’avoir payé les 2 500 florins qui n’étaient pas encore versés32. On sait que Ferrucci a appliqué la même rigueur partout où il est passé. Durant son séjour à Pise – la dernière ville restée sous contrôle de la République – le commissaire aura les mêmes exigences brutales qu’autorisent à ses yeux les contraintes de l’état de guerre et la nécessité de frapper les esprits de ces sujets dont on suspecte l’infidélité permanente.
16Lorsque Varchi a entrepris son histoire de Florence, le siège était l’objet d’un débat dominé par la passion et par le choc des appartenances partisanes. Varchi qui occupe une position médiane entre les détenteurs de la mémoire républicaine et les intellectuels protégés par le duc de Florence, s’est engagé dans une œuvre de vérité au sens qu’il donne à ce mot dans le prologue. Son attention minutieuse à la multiplicité des actions qu’il rapporte, les nombreuses sources qu’il a lues et exploitées donnent parfois à son récit l’apparence d’une vaste compilation de notices historiques écrites dans une langue raffinée. L’énumération savante d’opinions contradictoires qu’on lui a parfois reprochée n’était pas à ses yeux une faiblesse, mais plutôt une condition de la vérité. Ce qui est plus étonnant, c’est que l’ambition totalisante de Varchi correspondait assez bien à ce que le duc de Florence pouvait attendre de lui. Côme Ier avait à sa disposition des auteurs infiniment plus portés à la louange des Médicis ou au dénigrement systématique du régime républicain. Il faut donc bien admettre que le prince voyait quelque intérêt à laisser un homme de lettres tardivement rallié aux vertus de la monarchie médicéenne33, composer à sa façon, et dans une liberté relative, une somme historiographique qui prétendait embrasser jusque dans ses moindres modulations la totalité d’un savoir véridique sur le passé florentin. Les questions les plus brûlantes du siège de Florence et de la crise du Domaine, les interrogations les plus sensibles sur le comportement des individus, la fidélité des uns ou la trahison des autres, les leçons les plus sévères de cette époque et les souvenirs les plus exaltants, tout cela méritait de s’inscrire dans la mémoire politique d’un prince omniscient qui prétendait tout voir, tout savoir et ne rien oublier34.
Notes de bas de page
1 Sur l’historiographie florentine du XVIe siècle, cf. A. Baiocchi (ed.), Storici e politici fiorentini del Cinquecento, tome 1, Milan-Naples, 1994.
2 E. Scarano, C. Cabani, I. Grassini, Sette assedi di Firenze, Pise, 1982, p. 214.
3 Sur la place de Varchi, dans les milieux hétérodoxes de la cour médicéenne : M. Firpo, Gli affreschi di Pontormo a San Lorenzo, Eresia, politica e cultura nella Firenze di Cosimo I, Turin, 1997, p. 260-290.
4 On utilisera ici par commodité l’édition de Gaetano Milanesi : B. Varchi, Storia fiorentina, Gaetano Milanesi (éd.), Florence, 1858, tome 2.
5 Sur les sources des historiens florentins du XVIe siècle, cf. Michele Lupo Gentile, « Studi sulla storiografìa fiorentina alla corte di Cosimo I de’ Medici », Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, XIX, 1906, p. 1-163.
6 B. Varchi, Errori di Paolo Giovio nelle Storie, Tratta da un codice della pubblica libreria Magliabechiana di Firenze, Badia di Fiesole, 1821.
7 B. Varchi, Storia… op. cit., t. 2, p. 111-112.
8 B. Varchi, Storia…, p. 113-117.
9 « Ma a’ Fiorentini, occupati in cose maggiori, pareva fare assai, se come dicevano, difendevano il cuor solamente senza curarsi dell’altre membra… » (B. Varchi, Storia…, p. 112-113).
10 B. Varchi, Storia…, p. 127-128. Le récit des violences commises est une dénégation implicite de P. Giovio. Voir Errori di Paolo Giovio…op. cit., p. 38.
11 Les listes d’otages d’Arezzo, cf. B. Varchi, Storia… , p. 114.
12 Le modèle de ces crises territoriales du domaine florentin demeure celle de 1494-1509, particulièrement bien étudiée dans le cadre des factions de Pistoia, cf. W. J. Connell, La città dei crucci, Fazioni e clientele in uno stato repubblicano del’400, Florence, 2000.
13 Il s’agit du célèbre passage : « Io m’apparecchio a dover liberamente e sinceramente raccontare una lunga e perigliosa guerra… » ( B. Varchi, Storia…, p. 91).
14 Une dénonciation parodique de l’opiniâtreté des enragés et des piagnoni est mise en scène par le frère aîné de Francesco Guicciardini dans l’un de ses dialogues : Luigi Guicciardini, Del Savonarola, B. Simonetta (ed.), Florence, 1959.
15 Francesco Busini, Lettere a Benedetto Varchi sopra l’assedio di Firenze, Florence, 1860. Sur la reprise de cette vision républicaine, cf. M. Lupo Gentile, Studi…, op. cit., p. 106.
16 Varchi avait participé à la défense de la ville en étant enrôlé dans la milice florentine.
17 Le tableau de Florence occupe les chapitres XXVIII à L du livre IX.
18 P. Battara, La popolazione de Firenze a metà del’ 500, Florence, 1935 ; A. d’Addario, « Burocrazia, economia e finanze dello Stato fiorentino alla metà del Cinquecento », Archivio Storico Italiano, 121, 1963, p. 362-456.
19 Sur la fuite de Michel-Ange, cf. B. Varchi, Storia…, p. 133-134. Rappelons que Varchi prononcera en personne un éloge funèbre de l’artiste en juillet 1564.
20 B. Varchi, Storia…, p. 166-167.
21 B. Varchi, Storia…, p. 230-236.
22 Sur la naissance de la scienza cavalleresca : C. Donati, L’idea di nobiltà in Italia, secoli XIV-XVIII, 1995, p. 94-112.
23 C. Roth, L’ultima repubblica fiorentina, Florence, 1929, p. 350
24 B. Varchi, Storia…, p. 319.
25 B. Varchi, Storia…, p. 320. Sur ces prédications, cf. L. Polizzoto, The Elect Nation, The Savonarolan Movement in Florence, 1494-1545, Oxford, 1994, p. 371-374.
26 M. Lupo, Studi sulla storiografìa…, op. cit. , p. 103.
27 Sur la dualité chez Ferrucci, entre sa vocation et son état, cf. F. Verrier, Les armes de Minerve, L’humanisme militaire dans l’Italie du XVIe siècle, Paris, 1996, p. 67-68.
28 le parallèle Giacomini-Ferrucci chez Nardi, cf. A. Montevecchi, Storici di Firenze, Studi su Nardi, Nerli e Varchi, Bologne, 1989, p. 59-60.
29 B. Varchi, Storia…, p. 158-159.
30 B. Varchi, Storia…, p. 288-291
31 Varchi, Storia…, p. 299-304.
32 B. Varchi, Storia…, p. 305-307.
33 Concernant l’itinéraire complexe de B. Varchi entre lettres et politiques en 1537, on se reportera à S. Lo Re, « Chi potrebbe mai a questi tempi badare a lettere. Benedetto Varchi, Piero Vettori e la crisi fiorentina del 1537 », Studi Storici, XLIII, 2002, p. 368-409.
34 L’usage de la mémoire comme technique de gouvernement de Côme Ier est explicité dans la relation de Vincenzo Fedeli en 1561 : Relazioni degli ambasciatori veneti al Senato, A. Segarizzi (ed.), vol. III-1, Bari, 1916, p. 146.
Auteur
Université d’Avignon, « Territoire, Pouvoir, Identité » (EA 3152)
Thèse : Citoyens, sujets, nobles, Les familles de l’aristocratie pisane à l’époque des premiers grands ducs de Toscane, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1997.
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