L’Europe… et après ?
p. 175-193
Texte intégral
1Les nominations à la Haute Autorité interviennent généralement en fin de carrière : les membres du premier exécutif européen ne sont pas des hommes jeunes. Ils ont déjà derrière eux une carrière politique ou professionnelle aboutie. Ils ont plus de 50 ans, en moyenne, quand ils arrivent à Luxembourg, voire plus. Les plus jeunes (Coppé, Spierenburg, Giacchero, Reynaud) n’ont pas moins de 40 ans. La Haute Autorité signifie-t-elle pour autant la fin de leur carrière ? Pour certains, et souvent les plus âgés d’entre eux, la Haute Autorité représente effectivement leur dernière fonction. Paul Finet, Albert Wehrer, Piero Malvestiti et Franz Blücher décèdent pendant ou juste après la fin de leur mandat. Léon Daum est déjà âgé en 1952 lorsqu’il arrive à Luxembourg puisqu’il a 65 ans ; il prend sa retraite à la fin de son mandat européen en 1959, à 72 ans.
2Pour les autres, l’après Haute Autorité peut prendre plusieurs formes.
Quitter la Haute Autorité
3Le départ de la Haute Autorité ne s’effectue pas pour tous dans les mêmes conditions. Il est contraint ou voulu, mais chacun cherche à partir dans la meilleure position. Franz Etzel est celui qui prépare le mieux son retour au pays. Il n’est pas question pour lui de quitter Luxembourg sans assurance de retrouver un poste intéressant rapidement. Après cinq années à la Haute Autorité, Franz Etzel annonce en 1957 son intention de rentrer en Allemagne où il se présente aux élections législatives. Pour cette raison, il apparaît moins dans la vie de la Haute Autorité pendant plusieurs mois ; en effet, sa candidature aux élections le conduit à « passer quatre jours par semaine à Bonn1 ». Cette situation n’est pas du goût des autres membres du collège qui « se demandent même s’il peut encore remplir ses fonctions en toute indépendance2 ». Ce mécontentement pousse Etzel à abandonner la présidence du groupe de travail « marché-ententes-transports » et à ne plus voter lorsque les décisions concernent des intérêts allemands. Ce qui gêne plus particulièrement ses collègues de la Haute Autorité, c’est que Franz Etzel attend d’avoir la certitude d’être élu au Bundestag pour donner sa démission. Il est élu le 15 septembre 1957, dans la circonscription de Remscheid-Solingen. Il annonce officiellement son départ le 28 octobre 1957. Il quitte Luxembourg discrètement, sans réunion d’adieu : « J’aurais voulu vous réunir encore avant mon départ, mais les circonstances actuelles ne le permettent pas et je dois attendre, pour que cela soit possible, l’occasion d’une des visites que je ferai désormais à Luxembourg3 », écrit-il dans une lettre adressée au personnel.
4Le désir de quitter la Haute Autorité anime également Heinz Potthoff dès 1960. Le gouvernement allemand ne semble pourtant pas pressé de le remplacer. En 1962, Adenauer lui suggère de rester à la Haute Autorité quelques années de plus. « J’étais très surpris quand on me pria de me rendre le 30 juillet chez le chancelier, qui me demanda si je ne pouvais pas accepter de continuer mon activité.4 » Il souhaite quitter Luxembourg pour de multiples raisons. Depuis 1958, les difficultés et les problèmes s’accumulent. Cette année-là, sa mère meurt et sa femme passe de longs mois à l’hôpital. Il effectue de nombreux allers-retours entre Luxembourg et Düsseldorf alors que la Haute Autorité entre dans sa première crise majeure, sous la présidence de Paul Finet. De plus, en 1959, Franz Blücher tombe gravement malade et décède quelques mois plus tard. Heinz Potthoff est alors le seul membre allemand. Ces dernières années le fatiguent beaucoup et, en 1961, son médecin lui conseille de « partir plus souvent en vacances dans l’année, de s’octroyer régulièrement de longs week-ends de repos et entre-temps, de se détendre après les journées de travail.5 » En 1960, il s’absente de Luxembourg pour être hospitalisé6. En mauvaise forme physique, il démissionne deux ans plus tard. « Cela m’a poussé à mettre fin à une situation qui était devenue pour moi de plus en plus difficile à supporter.7 » Elle l’est d’autant plus qu’il juge l’atmosphère au sein du collège dégradée ; les tensions en 1962 sont nombreuses et vives, la Haute Autorité vit sa période la plus délicate sous la présidence de Piero Malvestiti. Le dernier Allemand à vouloir quitter la Haute Autorité est Karl-Maria Hettlage. En 1967, alors que la Haute Autorité disparaît, il peut (enfin !) rentrer en Allemagne. Le retour à Bonn, après cinq ans d’éloignement, se fait simplement : il retrouve le secrétariat des Finances qu’il avait laissé, contraint, en 1962.
5René Mayer, après trois ans de présidence, choisit de partir de la Haute Autorité en 1958. Il démissionne à un moment où de nouvelles institutions européennes se mettent en place. La Haute Autorité n’a plus le même poids ni la même importance – et son président non plus. Il souhaite retrouver la vie politique française, mais les circonstances rendent difficile une éventuelle réélection. Il lui faut trouver une nouvelle circonscription. En effet, la guerre en Algérie rend improbable des élections sur ce territoire. De plus, il est sans parti : il avait précédemment été exclu du parti radical. Son opposition à Pierre Mendès France, qui dominait les radicaux à ce moment-là, s’était accentuée. Lors du congrès extraordinaire de mai 1955, Pierre Mendès France prit le contrôle réel du parti. La scission eut lieu et les antimendésistes (Edgar Faure et André Morice à leur tête) furent exclus. Finalement, sans parti ni implantation géographique, René Mayer renonce à la vie politique et se tourne vers les affaires dans lesquelles il avait si bien réussi avant la guerre. Il reprend le fil interrompu de ses activités professionnelles initiales. Les liens qu’il avait avec le milieu des affaires ont perduré puisqu’il préside, en fin de carrière, une société détenue par la banque Rothschild.
6L’autre président à vouloir quitter Luxembourg est Piero Malvestiti. Il est le plus critiqué des dirigeants des Communautés européennes, aussi bien à Bruxelles où il fut brièvement vice-président de la Commission de la CEE qu’à la tête de la CECA. « Son départ ne suscitera que des regrets limités à Luxembourg, où sa présidence n’était pas considérée comme un succès.8 » Par tous les moyens, il cherche à revenir sur la scène politique nationale, ce qu’il parvient à faire en 1963. Il se met dans un premier temps en congé pour se lancer dans la campagne législative italienne de mars. Piero Malvestiti est battu dans sa circonscription milanaise – il est le premier non élu de la liste – et démissionne dans la foulée, en avril, de la Haute Autorité où il ne veut plus revenir. Cependant, le gouvernement et la DC trouvent un stratagème pour lui permettre de revenir à l’Assemblée. Sur la même liste que Piero Malvestiti se trouve Dino Del Bo qui lui, par contre, a été élu. Avec la nomination de Del Bo à la présidence de la Haute Autorité, Malvestiti est finalement repêché et retrouve son siège de député. Il ne profite pas de ce retour : il est victime la même année d’une grave crise cardiaque et meurt le 5 novembre 1964.
7Il arrive que les membres de la Haute Autorité soient poussés vers la sortie sans l’avoir désiré. En 1959, lors du renouvellement de la Haute Autorité, le gouvernement italien décide de ne pas reconduire le mandat d’Enzo Giacchero qui, lui, souhaite ardemment rester. Il se sent d’autant plus à sa place à Luxembourg qu’il s’est marié peu de temps après son arrivée avec Marie-Thérèse Ferrari, d’origine italienne mais née en Belgique après la fuite de sa famille à l’époque du fascisme dans les années vingt. Dans son dernier discours à Luxembourg, lors de la passation de pouvoir entre membres sortants et membres entrants de la Haute Autorité, Giacchero exhorte le nouveau collège à affirmer la Haute Autorité et ses pouvoirs alors que l’institution vient d’entrer dans une période de crise : « Le conseil que je vous donne c’est d’apprendre aux gouvernements, aux ministres qui les représentent, de leur apprendre tout de suite et avec énergie, que la Haute Autorité n’est pas encore un malade tellement grave que l’on puisse en parler seulement pour décider le partage de ses biens.9 » Très déçu de ne pas rester, il rentre en Italie où plus rien ne semble l’attendre.
8Le gouvernement italien procède de la même façon avec le dernier président de la Haute Autorité, Dino Del Bo. En 1967, la Haute Autorité disparaît avec la fusion des exécutifs. Dino Del Bo démissionne. La raison officielle invoquée pour son départ concerne son état de santé. Victime de problèmes cardiaques, il écrit en mars 1967 :
Je suis atteint d’une invalidité totale qui ne me permet ni de continuer à exercer mes fonctions actuelles, ni à en assumer de nouvelles. [Le certificat médical] établit que les fonctions que j’ai exercées durant ces dernières années ont joué un rôle déterminant et nettement aggravant sur l’origine artériosclérotique de cette maladie10.
9Il demande au Conseil des ministres de lui accorder une pension maximum en raison « d’une maladie contractée à l’occasion de l’exercice de mes fonctions11 ». Cependant les causes plus profondes de ce départ sont politiques. Dino Del Bo était pressenti par beaucoup pour devenir le premier président de la Commission unique lors de la fusion des trois exécutifs. Cette nomination était plutôt bien vue par la plupart des pays membres. Seul le gouvernement italien exprimait certaines réticences. Plus que des réticences, il en est venu à exprimer une franche opposition à cette éventualité. Dino Del Bo, apprécié des milieux européens, l’est moins de son gouvernement. Il souffre, tout comme Enzo Giacchero quelques années auparavant, de ses prises de position et d’initiatives indépendantes. Pour des raisons de politique intérieure, d’opposition entre chefs de courants, d’affrontements internes au parti, Dino Del Bo n’a pas d’autre choix que de démissionner. Les principaux opposants à sa candidature sont Aldo Moro et Amintore Fanfani, deux leaders de la Democrazia Cristiana qui espèrent placer quelqu’un d’autre à la tête de la Commission unique. Le gouvernement italien, qui a pourtant promis à Dino Del Bo de le soutenir, ne le fait pas, du moins dans un premier temps12. C’est seulement lorsqu’il a déjà donné sa démission pour raisons de santé, que le Conseil des ministres italien change d’avis, après des pourparlers et de longues discussions, et prend la décision de soutenir la candidature de Dino Del Bo. Il est bien sûr trop tard. La déception est immense et l’orgueil de cet homme droit le pousse à tourner le dos à la politique et à son parti, la Democrazia Cristiana. Il n’a pas vraiment le choix non plus ; il est particulièrement isolé au sein du parti et du gouvernement. On ne lui propose pas de nouvelles fonctions politiques ou gouvernementales importantes. Il abandonne l’idée, s’il l’a eue, de revenir sur la scène politique nationale, après quatre ans à Luxembourg.
10Pierre-Olivier Lapie aurait également aimé poursuivre l’aventure européenne. Les manœuvres politiques auxquelles il s’était livré pour être nommé à Luxembourg en 1959 avaient réussi. En 1967, au moment de la fusion des exécutifs des trois communautés, il utilise la même méthode pour obtenir un poste de commissaire au sein de la Commission unique. Mais les dirigeants français ont d’autres projets et c’est un échec. Après huit ans loin de Paris, il refuse de retourner dans l’arène politique nationale. Comme René Mayer et comme beaucoup d’anciens membres de la Haute Autorité, il est sans parti et sans implantation électorale.
11Ces retours impossibles en politique semblent bien plus concerner les Italiens et les Français que les Allemands. Le gouvernement allemand prépare-t-il mieux le retour et la reconversion de ses cadres ? Au regard des difficultés et des facilités des uns et des autres, la question peut se poser.
Les réussites et les échecs de la reconversion
12Après des départs plus ou moins réussis de la Haute Autorité, la reconversion peut s’avérer aisée pour les uns, compliquée pour les autres. Les difficultés semblent en priorité toucher les politiques. La crainte de ceux qui refusaient un poste à la Haute Autorité se trouve en partie justifiée ! L’éloignement du cœur politique national handicape un retour fructueux sur la scène politique après plusieurs années à Luxembourg. Les milieux européens absorbent une partie des jeunes retraités de la Haute Autorité, mais pas tous. Les affaires et les grandes sociétés représentent, en cas d’impasse politique, une porte de sortie confortable, immédiate ou différée.
Des fins de carrières profitables
13La carrière politique de Franz Etzel, dont le départ de Luxembourg fut bien préparé, prend une dimension nouvelle. Konrad Adenauer lui ouvre les portes du gouvernement après des élections législatives triomphales pour la CDU, qui obtient la majorité absolue au Bundestag en 1957. Le projet d’un ministère des Affaires européennes circule à la chancellerie. Franz Etzel aurait accepté avec enthousiasme ce poste, mais le projet échoue à cause de l’opposition ferme de Ludwig Erhard et de Heinrich von Brentano13 qui ne veulent pas d’un nouveau concurrent dans le domaine de la politique européenne. Adenauer propose alors à Franz Etzel le poste de ministre des Finances à défaut de celui de ministre des Affaires européennes. La situation économique de l’Allemagne au moment de l’arrivée de Franz Etzel au gouvernement est pour le moins très favorable. La croissance est forte et le chômage touche une très faible partie de la population. Entre 1957 et 1961, Franz Etzel met en application certains de ses principes et conceptions politiques. La question du développement de la propriété privée, déjà présente dans les directives de Düsseldorf en 1949, occupe une place de choix dans ses préoccupations de ministre. De son point de vue, développer l’accès à la propriété individuelle passe par une baisse des impôts et par l’encouragement à l’épargne. Il introduit ainsi en 1958 une réforme fiscale importante, comprenant notamment une loi sur la prime à l’épargne14.
14Franz Etzel semble avoir, pendant ces années, une certaine influence politique. En 1959, Konrad Adenauer annonce publiquement son intention de démissionner de la chancellerie et de briguer le fauteuil de président de la RFA. La nouvelle agite la presse et les spéculations sur le nom du successeur sont nombreuses. Les deux principaux noms cités à ce sujet sont ceux de Ludwig Erhard et de Franz Etzel. L’un et l’autre sont mis en concurrence par la presse. « Mais qui est donc le préféré de papa ?15 », se demande le journal Der Mittag. À cette question, le Frankenpost Hof du 13 avril répond :
De caractère calme, froid et réfléchi, le ministre des Finances Etzel doit être plus agréable au chancelier que le parfois trop impulsif ministre de l’Économie Erhard. Etzel est déjà considéré comme le ‘favori’ du chancelier. […] Etzel dispose d’atouts dont Adenauer déplore le manque chez Erhard : talent d’organisation et expérience de l’étranger16.
15Franz Etzel, dans une interview donnée à Die Welt, se dit prêt à devenir chancelier. Mais il manque de popularité, tant auprès de la population qu’auprès des membres de la CDU, contrairement à son rival qui est le « père du miracle économique » allemand. De plus, les relations entre Etzel et Erhard sont tendues depuis plusieurs années. Cette controverse ne dure que quelques semaines, le temps pour Adenauer de décider de rester chancelier.
16En 1961, Franz Etzel démissionne du ministère des Finances. La raison principale qu’il donne est médicale. Cependant, l’évolution du contexte politique n’est pas étrangère à cette décision. La CDU perd des voix aux élections de 1961 et Adenauer doit composer un gouvernement de coalition avec le FDP qui obtient cinq ministères, dont celui des Finances… Le départ de Franz Etzel se fait un peu à la manière de son départ de la Haute Autorité, c’est-à-dire sans grand bruit. Plus personne, en 1961, ne le considère comme le futur chancelier. Franz Etzel, tout en conservant son siège de député et quelques fonctions au sein de la CDU, se tourne vers le secteur privé. Sa carrière politique se termine progressivement dans les années soixante. Fort de son expérience européenne et gouvernementale, il collabore avec plusieurs sociétés. En plus d’un poste d’administrateur à la banque Friedrich Simon, il représente, entre 1964 et 1965, le Bureau de recherche de pétrole de Paris en Allemagne. Il participe à l’élaboration de plans visant à intégrer des sociétés allemandes de recherche pétrolière en Afrique. Ses rémunérations sont élevées.
17Les autres acteurs de la « filière Etzel » n’ont aucune difficulté à poursuivre leur carrière, aussi bien dans le privé qu’au service de l’État. Comme si la Haute Autorité n’avait été qu’une parenthèse, Karl-Maria Hettlage réintègre ses fonctions de secrétaire d’État aux Finances après son départ de la Haute Autorité. Cette fois, c’est Franz-Joseph Strauss (CSU), ministre des Finances, qui le fait venir. Hettlage entre dans le gouvernement de la « grande coalition » dirigé par le chancelier Kurt Georg Kiesinger (CDU). Ce gouvernement est composé de dix ministres démocrates-chrétiens (CDU/CSU) et neuf ministres sociaux-démocrates (SPD). Hettlage travaille sur la réforme financière de la grande coalition. Cette réforme, qui entre en vigueur en 1969, conduit à une nouvelle répartition des impôts entre l’État fédéral, les régions et les communes. En 1969, la CDU perd les élections face à la coalition socio-libérale et se retrouve dans l’opposition. Hettlage, qui n’a pas de mandat politique, disparaît du ministère des Finances en même temps que les ministres CDU. Par ailleurs, il avait déjà atteint la limite d’âge pour un secrétaire d’État. Certes, les dérogations sont nombreuses, mais, à 67 ans, l’âge de la retraite approche d’autant plus que l’horizon politique est sombre pour un membre de la CDU non élu. Ce deuxième passage au ministère des Finances marque la fin de la carrière politique et publique de Karl-Maria Hettlage. Après 1969, il commence une vie de retraité actif. C’est à l’Institut pour la recherche économique17 de Munich qu’il consacre le plus de temps. Il en est le président depuis 1965 et le reste jusqu’en 1976. Par ailleurs, comme beaucoup de « reconvertis » des institutions européennes et des ministères, Hettlage intègre un certain nombre de conseils d’administration de grandes entreprises.
18Une vie bourgeoise confortable, voilà également la retraite que se construit Heinz Potthoff après son départ de Luxembourg. Professionnellement, il reçoit un certain nombre de propositions émanant d’entreprises de la région de Bielefeld, d’où il est originaire. Il accepte le poste de directeur financier des aciéries Stahlwerke Südwestfalen AG. Si la reconversion dans le monde des affaires est intéressante et aisée, il aurait également souhaité conquérir une place plus importante dans la politique allemande de l’époque. Il ambitionnait notamment d’accéder à la présidence du DGB. En 1965, il est réélu député au Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il s’occupe plus particulièrement des questions d’énergie. Pendant plusieurs années, il s’investit également dans la création d’une université à Bielefeld. Elle voit le jour en 1969. Dans sa quête de reconnaissance et d’honorabilité, la haute administration européenne a fourni à Heinz Potthoff ce que le syndicalisme ne lui avait que partiellement permis : sortir définitivement de sa catégorie sociale d’origine.
L’Europe, toujours
19Les affaires dominent lorsqu’il s’agit de se reconvertir après quelques années de bons et loyaux services à la CECA. En 1967, la Commission unique ne peut pas intégrer les neuf membres de la Haute Autorité alors en poste. Il y a seulement quatorze places de commissaires. Seuls deux anciens de la Haute Autorité poursuivent une carrière dans les institutions européennes : Fritz Hellwig et Albert Coppé.
20Au moment de la fusion des exécutifs des trois communautés, Walter Hallstein, président de la Commission de la CEE sur le départ, libère une place pour les Allemands. Fritz Hellwig est très intéressé par la poursuite de l’expérience européenne. Le Belge Jean Rey prend la présidence de la Commission unique et l’une des vice-présidences est confiée à Fritz Hellwig. Après deux années à Bruxelles, de nouvelles élections législatives se profilent en Allemagne. Hellwig décide, en 1969, de se présenter aux élections de septembre dans la circonscription de Cologne. Il écrit à Roger Reynaud, à propos de sa candidature aux élections :
Mon ancienne circonscription électorale de Cologne m’a porté récemment sur la liste pour les élections au Bundestag de fin septembre 1969. J’ai accepté parce que je crois qu’après dix ans d’activité dans les exécutifs européens, il est important de revenir dans les centres de gravitation de l’évolution économique et politique de nos pays respectifs pour y mettre en valeur les expériences européennes18.
21Il n’est pas élu et impute son échec à « l’incapacité de la section de la CDU de Cologne.19 » L’année suivante, comme il a été prévu par le traité de fusion, la Commission doit se séparer de cinq de ses membres. De quatorze, elle passe à neuf. Hellwig ne postule pas pour un second mandat et rentre en Allemagne. Il est alors âgé de 58 ans. À son retour, la vie politique ne lui offre aucune opportunité concrète. Contrairement à Franz Etzel, sur lequel il a calqué son parcours depuis l’après-guerre, Fritz Hellwig ne poursuit pas de carrière politique nationale, principalement parce que le contexte politique a changé. La CDU a perdu les élections de 1969 et se retrouve pour la première fois depuis 1949 dans l’opposition. Fritz Hellwig entre en 1971, et c’est là sa dernière responsabilité effective, à la direction du Verband Deutscher Reeder20 à Hambourg, occupation sans grand rapport avec ses activités antérieures. Il y reste jusqu’en 1973, date à laquelle il prend sa retraite, à l’âge de 61 ans. Sa vie intellectuelle ne s’arrête pas pour autant. Il reste très actif et écrit un grand nombre d’ouvrages sur des sujets variés. Il écrit plusieurs biographies et se passionne pour la cartographie allemande. Il garde aussi un pied dans les milieux européens. Il suit l’évolution de la construction européenne et écrit sur le sujet régulièrement, quand il n’est pas interviewé par les historiens. Dernier témoin vivant parmi les membres de la Haute Autorité, Fritz Hellwig vit actuellement près de Bonn.
22Albert Coppé poursuit également une carrière européenne. Il est l’un des membres emblématiques de la Haute Autorité. Entré en fonction jeune – il a 41 ans au moment de sa nomination –, il reste à Luxembourg du début à la fin de l’« expérience » supranationale. Vice-président de l’institution pendant quinze ans, il connaît parfaitement les rouages des mécanismes européens. Nommé à la Commission unique à partir de 1967, il est l’un des commissaires restés le plus longtemps en poste (Haute Autorité et Commission) : 21 ans. Très pris par la vie européenne, Albert Coppé se sent « européanisé ». La vie de commissaire européen est rythmée par les discours et les déplacements : « Je vais à Vienne le 1er mai, je vais à Strasbourg à partir du 5 mai, je vais à Aix-la-Chapelle pour le prix Charlemagne le 14 et le 15 mai, et je vais à Londres le 22 et le 23 mai, […] et puis j’ai une réunion du Groupe Démocrate Chrétien à Kiel […]21 »
23Âgé de 62 ans en 1973 quand il quitte la Commission européenne, il continue d’enseigner à l’université de Louvain. Comme un certain nombre d’anciens membres de la Haute Autorité, il s’insère avec profit dans le secteur privé. En ce qui le concerne, il intègre l’administration de grandes entreprises privées comme Phillip’s, et surtout la Générale de Banque. Cette dernière « avait besoin d’un spécialiste européen pour s’adapter aux nouvelles normes européennes dont ils avaient peur.22 » Profondément à l’aise dans les milieux européens, il n’a jamais voulu réintégrer la vie politique belge : « C’est un peu comme par exemple le photographe qui entre dans le cinéma, à un certain moment, il se rend compte que tout cet acquis serait jeté, serait gaspillé s’il retournait ultérieurement à la photographie.23 » Il conserve l’étiquette européenne jusqu’à la fin de sa vie en écrivant de nombreux articles24 et en faisant entendre sa voix proeuropéenne dans la presse, lors de conférences, de voyages.
24Pour les diplomates, la reconversion ne pose pas de questions essentielles et les postes peuvent être interchangeables. C’est ainsi qu’en 1962, Dirk Spierenburg, qui souhaite quitter la Haute Autorité, échange son poste avec celui de Johannes Linthorst Homan. Spierenburg est donc nommé représentant des Pays-Bas auprès des Communautés européennes tandis que Homan est envoyé à Luxembourg. Dirk Spierenburg poursuit sa carrière diplomatique comme représentant permanent des Pays-Bas à l’OTAN, toujours à Bruxelles. Il prend sa retraite en 1974, à l’âge de 63 ans. En 1993, il écrit avec Raymond Poidevin une histoire de la Haute Autorité de la CECA. Ce livre est jusqu’à présent le seul ouvrage complet traitant du sujet25. Si Dirk Spierenburg a poursuivi sa carrière de diplomate pour les Pays-Bas, Johannes Linthorst Homan, lorsque la Haute Autorité disparaît, est engagé par les services diplomatiques communautaires. En 1968, il est nommé représentant des Communautés européennes à Londres. Il s’occupe plus particulièrement d’encourager l’adhésion britannique à la CEE auprès de l’Europe continentale. Il reste trois ans en Angleterre avant de s’installer à Rome avec sa femme. Il est alors âgé de 68 ans et sa carrière se termine. Il écrit dans les années soixante-dix ses mémoires “Wat zijt ghij voor een vent” Levensherinneringen, publiés en 1974, qui engendrent une controverse aux Pays-Bas, à propos de l’Union néerlandaise et du rôle de Homan pendant la guerre.
25Enfin, dans cet examen des reconversions sans ruptures, Jean Fohrmann reprend le cours d’une carrière politique relativement linéaire depuis la fin de la guerre. Nommé en toute fin de vie de l’institution, il n’effectue qu’un bref passage à la Haute Autorité entre 1965 et 1967. Pour lui aussi la question de la Commission unique se pose. Le Luxembourg, qui ne dispose que d’un seul siège, décide de nommer le socialiste Victor Bodson. En 1967, Jean Fohrmann est donc rendu à la vie luxembourgeoise. À l’inverse d’autres hommes politiques de la Haute Autorité, il n’a aucune difficulté à reprendre une vie qu’il avait laissée, en partie seulement, deux ans plus tôt. Le Luxembourg est un petit pays et il ne s’est pas éloigné géographiquement de sa région, comme ont dû le faire nombre de ses confrères à la Haute Autorité. Il a pu rester en contact avec la politique de son pays et de sa commune. De retour à la vie publique nationale, Jean Fohrmann décide de se présenter aux élections législatives anticipées qui doivent avoir lieu en 1968. Il est une nouvelle fois élu député. En revanche, il ne peut se représenter en 1969 aux élections communales de Dudelange en raison de la limite d’âge qu’il vient de dépasser. Toujours militant actif du parti socialiste, Jean Fohrmann, farouche défenseur de l’unité du parti, lutte en 1970 contre la scission du POSL26 qui aboutit à la naissance d’un parti socialiste dissident : le Parti social-démocrate (PSD). Il poursuit également son engagement auprès du comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe de Jean Monnet duquel il est membre depuis sa création.
Les retours incertains
26Toutes les reconversions ne sont pas aussi simples. Pour les membres italiens de la Haute Autorité notamment, le retour au pays, après un départ plus ou moins forcé de Luxembourg, ne s’effectue pas dans la facilité.
27Lorsque Enzo Giacchero est contraint de quitter la Haute Autorité, le contexte politique italien ne lui est plus favorable. Par ailleurs, il n’a jamais été un ténor de la DC et les dirigeants ont changé. En effet, Aldo Moro devient secrétaire de la DC en 195927. Autant Enzo Giacchero se sentait proche d’Alcide De Gasperi, autant il « n’a jamais estimé Moro28 ». Il critique sévèrement Moro et dit de lui qu’« il ne s’est jamais occupé de rien ! Il allait au cinéma à cinq heures et demie, il faisait des discours de sept heures, mais pour dire tout et son contraire.29 » Giacchero s’éloigne définitivement de la Democrazia Cristiana. Des difficultés familiales s’ajoutent à cette situation : « un procès sur le dos ». Sans travail et sans avenir politique, le retour est vraiment délicat. Sa femme se souvient de cette époque et confirme : « Quand nous sommes revenus en Italie, nous étions au fond d’un trou.30 » Léon Daum, mis au courant par Edmund Wellenstein, écrit à Jean Monnet :
J’aurais voulu vous demander de vous intéresser à Giacchero – le temps de demi-solde va prendre fin en septembre […] M. Wellenstein me disait récemment que la Haute Autorité se préoccupait de lui trouver quelque emploi. Mais ce n’est pas chez elle même qu’elle peut proposer un poste à un ancien membre, et il est à craindre qu’elle manque un peu d’imagination. Giacchero est sans doute trop fier pour demander directement, soit à son gouvernement, soit à des affaires privées, – et il n’a pas de spécialité professionnelle acquise. J’ai pensé que vous pourriez avoir des idées utiles […]31.
28En 1962, après deux années passées à s’occuper de l’organisation du centenaire de l’unité de l’Italie (Italia 61)32, Giacchero ouvre un bureau d’études à Turin, où il reprend son activité d’ingénieur. Il écrit à ce propos à la Haute Autorité, plus particulièrement à Edmund Wellenstein qui est la plaque tournante de l’administration communautaire à Luxembourg : « Notre activité ne sera plus seulement technique mais s’élargira aussi à des études d’organisation, de choix des endroits plus adaptés aux nouvelles industries, etc. Si vous avez des amis qui puissent être intéressés, je vous prie de nous les adresser.33 » Finalement, la situation d’Enzo Giacchero s’améliore : il est nommé, en 1963, administrateur de la Satap, société chargée de construire l’autoroute Turin-Piacenza, jusqu’en 1975. Ingénieur de formation, il effectue un choix entre les projets en concurrence pour la réalisation de la nouvelle autoroute. Les années passent et Giacchero retrouve des fonctions d’importance dans plusieurs compagnies, comme administrateur dans des sociétés telles que la compagnie aérienne Alitalia ou la Compagnie internationale des wagons-lits. Dans les années soixante-dix, il tente une nouvelle aventure politique en créant la Costituente di destra, dont il est le président avec Mario Tedeschi et Armando Plebe entre 1975 et 1978. Ce mouvement politique monarchiste et ultraconservateur ne dure guère. Politiquement, les années soixante-dix marquent pour Enzo Giacchero un changement d’orientation. Il se rapproche de mouvements monarchistes et néofascistes. Il est ainsi président d’honneur du Movimento Sociale Italiano – Destra Nazionale entre 1977 et 1979. Ce parti a été créé en 1946 sur les restes du parti fasciste républicain. Enzo Giacchero, dans les dernières années de sa vie, a laissé de côté les idéaux européens pour se concentrer sur les valeurs morales conservatrices véhiculées par la droite italienne. « Fini34 fait ce que mon mari aurait voulu que la droite fasse.35 » Pour Giacchero, l’arrivée de Silvio Berlusconi représente « en quelque sorte un espoir36 ». Après la crise politique que traverse le pays au début des années quatre-vingt-dix, le déclin des partis traditionnels que sont la Democrazia Cristiana et le parti socialiste, Silvio Berlusconi et les dirigeants de son nouveau parti « Forza Italia » apparaissent comme des hommes neufs sur la scène politique italienne. Giacchero perçoit Berlusconi comme un homme politique différent des autres parce qu’il a travaillé et réussi, qu’il n’est pas né dans la politique. « À la fin de sa vie, il a aimé Berlusconi37 ». Dans un texte de réflexion personnelle, il s’emporte contre ce qu’il nomme « la gauche » et le déclin des valeurs dans la société.
La mentalité de gauche consiste spécialement à croire que l’homme naît bon (Rousseau) et que s’il se comporte mal, c’est la faute de la société dans laquelle il vit, laquelle société devient la seule responsable. […] Ici ‘l’irresponsabilité’ individuelle, les lois en faveur des délinquants et la damnation pour l’honnête homme. Ici le refus de récompenser les meilleurs pour mettre les paresseux, les fainéants sur le même plan que ceux qui travaillent en faisant bien leur devoir. La conséquence est cette mentalité étatico-bureaucratique dans laquelle chacun refuse de faire son devoir, refuse les sacrifices et s’adresse à l’État pour résoudre ses propres problèmes. […] Les fruits néfastes de la mentalité de ‘gauche’, ou si l’on veut du socialisme, sont profonds et répandus. Il ont contaminé le monde de l’école, le monde du travail, le monde judiciaire, la bureaucratie et enfin, le plus grave de tout, la famille, cellule essentielle de la société38.
29Pour Dino Del Bo, comme pour Enzo Giacchero, le retour est douloureux après la déception de sa non nomination à la présidence de la Commission unique. La DC lui a tourné le dos en 1967 et il abandonne définitivement toute activité politique. C’est dans le secteur bancaire que Dino Del Bo commence une nouvelle carrière. Ce sont ses amis ou proches qui lui offrent cette opportunité. L’association bancaire « Banche e Banchieri39 », à Milan, lui propose sa présidence qu’il accepte rapidement, bien qu’il connaisse peu le fonctionnement d’une banque. Il s’acquitte parfaitement de sa tâche et, quelques années plus tard, on lui propose la présidence de la Banca Steinhausling de Florence, banque suisse dont les clients sont principalement des étrangers résidant à Florence. Nommé pour redresser la situation de l’établissement alors en difficulté, il y parvient. Il exerce ainsi au cours des années qui suivent de nombreuses responsabilités dans le secteur bancaire. Loin de la politique, loin de l’Europe, Dino Del Bo est représentant de l’Associazione Nazionale Aziende Ordinarie di Credito40, dont il devient le président en 1972 (il le reste jusqu’en 1982). En dehors de ses activités bancaires, Dino Del Bo poursuit son travail littéraire. Jusque dans les années soixante, la politique constituait un élément important de sa réflexion. Après la déception qu’il éprouve en 1967, il ne veut plus entendre parler de politique italienne et de la Democrazia Cristiana41 ; il n’écrit plus rien en rapport avec ces deux sujets. Dans les années soixante-dix, il publie un grand nombre d’ouvrages ayant pour thème la religion. Dino Del Bo se consacre principalement à la spiritualité et à la poésie.
30Autre déçu de la Commission unique qu’il ne connaîtra pas, Pierre-Olivier Lapie rentre en France sans parti, sans implantation géographique, sans avenir politique. Il n’avait pourtant pas ménagé ses efforts pour convaincre les dirigeants français.
À la suite du renouvellement du gouvernement en janvier, j’avais rendu visite au Premier Ministre, à Couve, à Jeanneney et à Debré (au Racine), pour préciser mon désir de faire partie de la Commission unique. […] Pompidou, après mon exposé sur les problèmes européens m’avait demandé si je reviendrais à la vie politique réponse non pour les élections ou pour un parti […]42.
31En mai 1966, il avait rencontré le général de Gaulle et s’était posé en candidat idéal : « Je dis donc les qualités nécessaires pour le métier43 ». Ses tentatives n’avaient pas porté leurs fruits et Georges Pompidou lui avait laissé une porte de sortie en lui disant « qu’il [le] convierait à nouveau s’il formait une aile de personnalités non engagées, etc., etc.44 ». Le lot de consolation qui lui est finalement proposé se réduit à la présidence de la commission interministérielle pour les questions de coopération entre la France et la RFA, organisme de coopération politique franco-allemand qu’il dirige pendant dix ans. Il consacre une partie de son temps à l’écriture. Il avait écrit, par le passé déjà, un certain nombre d’ouvrages, sur la guerre puis sur l’Europe et les Communautés européennes. Après son retrait de la vie politique, il écrit sur des thèmes très différents les uns des autres. Outre ses mémoires politiques, il publie une biographie d’Édouard Herriot et des réflexions sur l’Angleterre ou la coopération franco-allemande. Le 14 novembre 1969, il est élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
32Après plusieurs années dans les institutions européennes, les reconversions ne sont pas toujours faciles. Malgré leurs efforts, certains quittent même la Haute Autorité sans travail… Le retour en politique peut être périlleux. Il s’avère le plus souvent décevant. La nuance s’impose pour ceux dont le retour politique est difficile : ils avaient, pour certains, quitté la vie publique nationale en fâcheuse posture ! La Haute Autorité est donc rarement un tremplin vers de nouvelles responsabilités politiques. Mais l’expérience communautaire ouvre les portes du secteur privé. Beaucoup sont repris par le monde des affaires qui trouve là des experts compétents liés à des réseaux européens et internationaux grâce à l’expérience de la CECA.
Notes de bas de page
1 Raymond Poidevin et Dirk Spierenburg, op. cit., p. 495.
2 Ibid.
3 AHCE, CEAB2/1582, p. 140.
4 Heinz Potthoff, Zwischen Schlosserlehre und Europapolitik, op. cit., p. 239.
5 Ibid., p. 235.
6 ILS, PM/133, lettre de Heinz Potthoff à Piero Malvestiti, 13 mai 1960.
7 Heinz Potthoff, Zwischen Schlosserlehre und Europapolitik, op. cit., p. 236.
8 ILS, PM/N51/308, article paru dans AGEFI-Bruxelles, 7 mars 1963.
9 AHCE, CEAB2/770, discours d’Enzo Giacchero, 16 septembre 1959, p. 43.
10 AHCE, CEAB2/3115/2, lettre de Dino Del Bo au président du Conseil spécial des ministres de la CECA, 7 mars 1967, p. 140.
11 Ibid.
12 Entretiens avec Francesco Mirabile, 12 novembre et 11 décembre 2003, Firenze.
13 Alors ministre des Affaires étrangères.
14 Jutta Muscheid, Die Steuerpolitik in der Bundesrepublik Deutschland, 1949-1982, Berlin, Duncker & Humbolt, 1986.
15 BAK, N1254/19.
16 BAK, N1254/17, Frankenpost Hof, 13 avril 1959.
17 Institut für Wirtschaftsforschung. Fondé en 1949, notamment pas Ludwig Ehrard, l’Institut pour la recherche économique, dédié à la recherche en sciences économiques (www.cesifo-group.de), est une association à but non-lucratif rattaché depuis 2002 à l’université de Munich.
18 KAS, Nachlass Hellwig/I-083/A035, lettre de Fritz Hellwig à Roger Reynaud, 3 mars 1969.
19 Entretien avec Fritz Hellwig, 27 novembre 2002, Bonn.
20 Fédération des armateurs allemands.
21 Archives privées famille Coppé, interview d’Albert Coppé dans L’Europe des Européens, op. cit., p. 8.
22 Entretien avec Brigitte Coppé, 14 mars 2003, Tervuren.
23 Archives privées famille Coppé, interview d’Albert Coppé dans L’Europe des Européens, op. cit., p. 2.
24 Entre 1974 et 1989, il écrit notamment une rubrique mensuelle intitulée « Réflexion faite » dans La Libre Belgique.
25 Raymond Poidevin et Dirk Spierenburg, op. cit..
26 Le POL a changé de nom en 1946 en devenant le POSL (Parti ouvrier socialiste luxembourgeois).
27 Aldo Moro fut ministre à plusieurs reprises, président du Conseil et de la Democrazia Cristiana ; enlevé par les Brigades rouges, il est assassiné en 1978.
28 Entretien avec Marie-Thérèse Giacchero, 1er avril 2004, Pecetto Torinese.
29 AHCE, INT587, Interview d’Enzo Giacchero par Daniela Preda, 23 janvier 1999, p. 17.
30 Entretien avec Marie-Thérèse Giacchero, 1er avril 2004, Pecetto Torinese.
31 FJME, AMKC/30/2/106, lettre de Léon Daum à Jean Monnet, 12 août 1962.
32 Au sein du “Comitato nazionale celebrazione centenario dell’unita d’Italia”.
33 AHCE, CEAB2/3115, lettre d’Enzo Giacchero à Edmund Wellenstein, 22 août 1962, p. 249.
34 Leader du Movimento Sociale Italiano.
35 Entretien avec Marie-Thérèse Giacchero, 1er avril 2004, Pecetto Torinese.
36 Ibid.
37 Ibid.
38 Archives privées Marie-Thérèse Giacchero, texte de réflexion personnelle, février 1991, p. 10-11-14.
39 Banques et banquiers.
40 Association nationale des entreprises ordinaires de crédit.
41 Entretiens avec Francesco Mirabile, 12 novembre et 11 décembre 2003, Firenze.
42 CHAN, 331AP4, notes sur l’audience du général de Gaulle, 25 mai 1966.
43 Ibid.
44 Ibid.
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