Les modes de désignation de la femme et des femmes
p. 25-75
Texte intégral
1Dans les chroniques, la présence des femmes est à la fois collective et individuelle. Nous commencerons par examiner la façon dont les femmes sont désignées lorsqu’elles sont considérées en groupe pour ensuite nous intéresser aux modes employés par les chroniqueurs pour les nommer individuellement. Nous retracerons le chemin parcouru depuis la Légende des Origines, qui ne s’intéressait qu’aux personnages de premier plan, en passant par les Gesta florentinorum, un moment d’histoire collective, jusqu’aux dernières œuvres, qui sont le fruit de la synthèse de toute la tradition historiographique florentine.
Les modes de désignation des femmes
Femmine ou donne
2Lorsqu’ils parlent des femmes en général, les chroniqueurs les nomment indifféremment donne1 ou fem(m)ine2 sans opérer la distinction à laquelle on pourrait s’attendre en fonction de l’étymologie de ces mots. Ils ne réservent pas donna dont l’origine latine est domina aux femmes des classes supérieures et fem(m)ina, qui indique simplement leur sexe, aux autres femmes. Les termes fem(m)ine et donne correspondent donc aux vocables (h)uomini et maschi employés pour les hommes, ils indiquent tous les deux le sexe.
Hommes et femmes
3Dino Compagni3, Simone della Tosa4 et Ricordano Malispini5 emploient uomini e femmine ; Giovanni et Matteo Villani utilisent indifféremment uomini e fem(m)ine6 et uomini e donne7, Giovanni Villani parle aussi des maschi e fem(m)ine8. Parmi eux, Dino Compagni isole le femmine e uomini di poco valore, c’est-à-dire les femmes et les hommes de condition modeste9 et, inversement, Filippo Villani distingue les uomini e donne da bene, les hommes et les femmes de qualité10.
Hommes, femmes et enfants
4Les chroniqueurs séparent souvent les enfants des hommes et des femmes. Ils sont alors désignés, sans distinction de sexe, par fanciulli. L’expression utilisée le plus fréquemment et qui regroupe les trois catégories est « uomini, femmine e fanciulli »11.
5Certaines chroniques apportent des variations à cette expression et nous avons pu ainsi noter la présence d’un « omini e giovani e donne e fanciugli » dans le Magliabechianus XXV-19 et le Marcianus VI-270 :
Aujourd’hui 19 avril 1377, le matin, toute la population et toutes les confréries de flagellants parcoururent Florence avec de nombreuses bannières et de nombreux tableaux représentant Notre Dame et saint Gilles et beaucoup de crucifix et de tableaux et de gonfalons des confréries […] et des hommes, des jeunes gens, des femmes et des enfants se flagellant en l’honneur de Dieu et de sa mère la Vierge Marie et de tous les saints et les saintes du Paradis.12
6et de « maschi e femmine, piccoli e grandi »13 chez Giovanni et Matteo Villani. Matteo cite également tous les Anglais « piccoli e grandi, donne e fanciulli »14 qui se pressent dans les rues de Londres pour apercevoir le roi de France tandis que Giovanni Villani parle à plusieurs reprises d’« uomini e donne, piccoli e grandi »15.
Les groupes particuliers de femmes
7Parfois, un adjectif ou un groupe nominal restreint le sens du terme générique choisi et l’attribue à un groupe particulier de femmes. Parmi les donne, Giovanni Villani et Ricordano Malispini16 distinguent les grandes dames, le maggiori – que Francesco di Giovanni nomme le migliori17 – des femmes ordinaires, le comuni, également appelées donne di vile condizione18.
8Giovanni Villani distingue les jeunes femmes, « donne giovani »19, Matteo Villani également20, ainsi que les femmes mariées « donne maritate »21. Dino Compagni mentionne les vierges « femine vergini »22.
9Giovanni et Matteo Villani évoquent les prostituées, « femmine meretrici »23, « femmine mondane »24, « femine di mondo »25 ou « femine di mala condizione »26 ainsi que les femminelle qui sont des femmes particulièrement misérables27.
10Lorsque Giovanni Villani évoque les monastères féminins de Florence28, il parle de monastères de donne, qualificatif habituel de ces institutions29 qui, outre les religieuses ayant prononcé leurs vœux, abritent des sœurs laïques, des novices, des jeunes filles promises au voile mais aussi des veuves et des épouses en difficulté avec leurs maris30. En 1336, il en recense vingt-quatre qui abritent environ cinq cents femmes31. Matteo Villani n’en mentionne qu’un : le munistero delle donne delli Scalzi32.
11Giovanni Villani utilise une seule fois dame, pour désigner les dames de la noblesse française, endeuillées par la bataille de Courtrai :
[…] il n’y eut domaine, château, manoir ou seigneurie qui n’eut des dames et des demoiselles veuves, à cause des chevaliers et des écuyers qui furent tués à Courtrai […].33
12Matteo Villani utilise dame à trois reprises, lorsqu’il parle des « grandes dames » qui se rendent à Rome pour le Jubilé de 135034 et deux fois lorsqu’il décrit l’entourage du pape Clément VI35. Il omet grandi quand il explique que, lorsque ce pape est malade, ces dames lui prodiguent des soins, comme de proches parents le feraient pour un laïc36.
13Dans les rares situations où un chroniqueur veut signaler la présence de femmes appartenant à des classes sociales différentes, ce sont ces mêmes mots qu’il utilise à nouveau, en les opposant en fonction de leur étymologie.
14À propos de la révolte de Bruges, Giovanni Villani emploie l’expression « donne e femmine di Bruggia » où le mot donne ne peut que désigner les femmes importantes de la ville et femmine les autres, celles du peuple :
[…] mais comme il plut à Dieu, et ce fut presque un miracle, les grandes dames et les autres femmes de Bruges réunies prirent des drapeaux aux armes du comte […]37.
15Matteo Villani reprend cette opposition lorsqu’il s’indigne en voyant les vili femine qui portent des vêtements qui ont appartenu aux orrevoli donne victimes de la peste de 1348 :
[…] les servantes et les femmes de basse condition qui portaient toutes les chères et belles affaires des nobles dames mortes […].38
16De même, parmi les pèlerins accourus à Rome pour le Jubilé de 1350, il distingue gran dame et femine :
Mais alors de nombreux seigneurs et de grandes dames y affluèrent ainsi que des hommes et des femmes de qualité d’au-delà les montagnes et de pays lointains39.
Jeunes filles et femmes mariées
17Au sein du groupe féminin, les chroniqueurs reconnaissent deux catégories : les jeunes filles et les femmes mariées.
18Lorsque les jeunes filles représentent un groupe séparé des épouses, elles sont appelées fanciulle40. Les jeunes filles de noble naissance sont nommées donzelle41 ou damigelle42.
19Quelquefois, le chroniqueur emploie le vocable pulzelle43 ou pulcelle44, quand elles sont molestées mais pas nécessairement :
Cette année-là [1291], au mois d’avril, le 20, Tebaldo, sultan de Babylone, avec une armée de cent cinquante mille cavaliers attaqua la ville de Saint-Jean-d’Acre […] un autre groupe, où il y avait dix mille personnes, parmi lesquelles des jeunes filles et des enfants, se renferma dans l’enceinte du temple.45
[…] et les femmes et les jeunes filles furent honteusement violées par les Sarrasins, et emmenées en esclavage.46
[…] des bandes et des troupes de jeunes gens vêtus de neuf se formaient […] et également de femmes et de jeunes filles, qui parcouraient la ville en dansant avec mesure.47
20En ajoutant aux « donne maritate » et aux « fanciulle » une autre catégorie, qu’il nomme les « altre femine », Matteo Villani reconnaît l’existence de femmes qu’il ne peut intégrer dans aucune autre catégorie :
Il arriva qu’il accueillit dans sa chambre vingt femmes : des femmes mariées, des jeunes filles et d’autres femmes.48
21Dans ces « autres femmes », nous pouvons identifier les femmes seules dont la situation sociale est la plupart du temps misérable et qui, sans aide extérieure, se retrouvent vite contraintes d’exercer des « activités d’appoint » telles que le vol, le recel ou encore la prostitution occasionnelle ou établie49.
Les femmes âgées et les veuves
22Les femmes âgées sont rarement considérées séparément des autres femmes. Dans toutes les chroniques examinées, nous n’avons rencontré qu’une seule fois le terme vecchie qualifiant des femmes. Il s’agit de la chronique Orsucci 40 de Lucques qui présente une version originale de la fondation de la ville de Sienne. Dans la légende traditionnelle, Sienne a été fondée par des Gaulois qui, vieux ou malades, ont été installés là par les jeunes soldats désireux de continuer le combat contre les Lombards. Seul le manuscrit Orsucci 40 mentionne la présence de vieilles femmes et de veuves avec ces soldats :
Et les Français qui étaient appelés Gaulois, en poursuivant les Lombards et en leur ôtant leurs villes et places fortes, arrivèrent en Toscane à l’endroit qu’on appelle « Sienna » aujourd’hui et ils y restèrent et se reposèrent longtemps car ils étaient fatigués par le chemin et certains l’étaient davantage à cause de la vieillesse et d’autres usés par la maladie de sorte que, raisonnablement, ils ne pouvaient plus continuer. Aussi, les jeunes, parce qu’ils voulaient continuer, ordonnèrent que les vieilles et les veuves restent et ils [vieux, malades, vieilles et veuves] y restèrent longtemps et ils firent là deux lieux de résidence pour qu’ils puissent y être mieux et s’y reposer. Et chacun de ces deux lieux fut appelé Sienne à cause de leur sénescence, c’est-à-dire vieillesse.50
23Le chroniqueur a certainement considéré cet ajout indispensable à la vraisemblance de l’histoire car il est dit dans tous les manuscrits qu’en peu de temps ces soldats se multiplièrent, de sorte que deux lieux d’habitation furent nécessaires, ce qui justifie le nom de Sienne dont l’étymologie est en général établie de façon très approximative par les chroniqueurs :
Ces hommes se multiplièrent tant que les deux lieux n’en firent plus qu’un. Parce que Sienne fut composée de deux lieux, elle se nomme au pluriel selon la grammaire : « siena, senax ».51
24Outre l’épisode que nous venons de citer, les veuves, en tant que groupe social, n’apparaissent, que dans deux chroniques : celle de Dino Compagni et celle de Giovanni Villani.
25En 1305, Pistoia est assiégée par les Florentins. Les veuves, qui font partie de la population la plus fragile, parce que privée de protection masculine, sont contraintes de quitter la ville :
À cause du manque de nourriture, les gouverneurs – Messire Tolosato Uberti et Agnolo, fils de messire Guiglielmino – en firent sortir tous les pauvres et les enfants, et les veuves, et presque toutes les autres femmes de basse condition.52
26En 1340, Florence est frappée par une épidémie puis par la famine et enfin ravagée par un incendie qui détruit quarante-quatre maisons et réduit en cendres une grande quantité d’étoffes. Après avoir organisé en vain des processions, les Florentins décident de rendre aux veuves et aux orphelins des exilés les biens qui leur ont été confisqués mais, commente Giovanni Villani, « la grâce et la miséricorde qui devaient plaire à Dieu ne furent pas parfaites car on aurait dû leur rendre le montant du prix auquel, par ordre de la Commune, ces biens avaient été rachetés précédemment ». Aussi, conclut-il, « nos malheurs ne s’arrêtèrent pas là et, à cause de nos péchés, beaucoup d’autres suivirent »53.
27L’existence des veuves est aussi mentionnée par l’auteur du manuscrit II. IV. 323 – chronique longtemps attribuée à Brunetto Latini – lorsqu’il rend hommage au pape Innocent III qui fut leur protecteur :
Anni domini MCLXXXXVIIII. Innocent III, né en Campanie, fils de Trasmodo, régna XVII ans, IV mois et XXIII jours […] Toutes ses œuvres furent des œuvres de miséricorde : il aidait les femmes pauvres et les orphelines en favorisant leur mariage ou leur entrée au couvent, il consolait les orphelins et les veuves et il bâtissait des ponts et des hôpitaux.54
28Enfin, Giovanni Villani parle des veuves quand il énumère les devoirs des frères gaudenti (défendre les veuves et les orphelins et servir de médiateurs lors des paix)55 et quand il révèle comment Ludovic de Bavière a su, le jour même de son sacre, gagner la sympathie des Romains :
Dès que le Bavarois fut couronné, il se fit lire trois décrets impériaux, le premier sur la foi catholique, le second sur le respect et les honneurs dus au clergé, le troisième sur la défense des droits des veuves et des orphelins et cette dissimulation hypocrite plut beaucoup aux Romains.56
29Les groupes de femmes qui apparaissent dans les chroniques sont donc des ensembles dont on distingue peu et mal les composantes. Les femmes sont souvent réunies sans distinction d’âge ni de statut social, elles sont simplement caractérisées par leur sexe. Toutefois, nous avons pu remarquer qu’il en est de même pour les hommes, ce qui nous permet d’affirmer qu’il ne s’agit pas là de la conséquence d’un quelconque irrespect à leur égard.
Les modes de désignation de la femme
30Lorsque les chroniqueurs parlent d’une femme et non plus d’un groupe de femmes, ils ne la désignent plus de la même façon.
Les termes génériques
Femmina
31La majorité d’entre eux n’utilise presque jamais le mot fe(m)mina. Lorsqu’il apparaît, il est généralement associé à maschio ou uomo dans les expressions né maschio né fem(m)ina57, per ogni maschio [...] per ogni femmina58, all’uomo [...]alla femmina59 et parfois lorsque le chroniqueur indique qu’une parenté ou un héritage a été acquis per femina60.
32Giovanni et Matteo Villani sont les seuls chroniqueurs à utiliser fem(m)ina à plusieurs reprises. Ils utilisent ce mot, conformément à son étymologie, pour désigner de façon générique une personne de sexe féminin.
33Giovanni Villani l’emploie pour indiquer que l’empereur Cassano fait rechercher « la plus belle femme du monde »61, que Mahomet fait rédiger une loi selon laquelle « toute femme coupable d’adultère sera mise à mort »62, que l’époux de Mathilde ne peut connaître charnellement « ni son épouse ni aucune autre femme »63, qu’à l’âge de Constance, plus de cinquante-deux ans, « il est presque impossible à une femme de donner naissance à un enfant »64.
34Lorsque Marie, la sœur de Jeanne d’Anjou, fait tuer son second époux, Robert, comte d’Avellino, Matteo Villani remarque que, « si elle n’avait pas été une femme, la vengeance de Jeanne et de son mari, Louis de Tarente, aurait été grande »65. Il nous rapporte aussi que les barons d’Espagne ont adressé des reproches à leur roi qui délaisse son épouse, fille de Philippe de Bourbon, pour une privata femina66 (c’est-à-dire, selon l’étymologie, une femme qui, bien que noble, est une simple citoyenne par opposition à une reine car en latin, l’adjectif et le substantif privatus définissent le simple particulier, le citoyen par opposition à l’empereur). Il éprouve un étonnement admiratif devant madonna Cia degli Ordilaffi qui, en armes, monte à cheval, « non pas comme une femme mais comme un valeureux chevalier » pour défendre le château que lui a confié son époux. Stupéfaits de voir une femme faire preuve d’autant de courage, ses chevaliers la suivent67.
35Giovanni Villani utilise également le terme femmina comme synonyme d’amica pour expliquer la situation d’Hésione, sœur de Priam, enlevée par Talamon. Toutes les chroniques qui relatent la Légende des Origines racontent que Talamon, pour se venger de ne pas avoir été reçu à Troie, attaque la ville et enlève Hésione, mais elles se désintéressent du sort réservé à la captive68. Le manuscrit Vaticanus 5381 précise que la jeune fille a été donnée à Talamon parce qu’il est entré le premier dans Troie, qu’il retient Hésione comme sa maîtresse afin d’offenser les Troyens69 et qu’il refuse d’accéder à la requête d’Antenor et d’Énée, envoyés des Troyens qui, au cours d’un festin, lui demandent de la restituer ou de l’épouser. Il leur promet seulement que, si elle lui donne un fils, il sera roi70. Giovanni Villani associe les sources, il mentionne que Talamon n’épouse pas Hésione et la garde comme sa femmina c’est-à-dire amica71 – qui traduit le retinuit in amasiam suam du Vaticanus 5381 – sans narrer les multiples péripéties d’une guerre qui ne concerne pas directement Florence et en évitant l’expression brutale employée par l’un des chroniqueurs anonymes des Storie de Troja et de Roma qui écrit qu’Hésione « data fo da Telamone in puttanaio ke fo lo primo intratore de Troia »72.
36Matteo Villani parle deux fois de femminella. Une première fois quand il cite les catégories de misérables qui ont survécu à la peste et en ont même tiré avantage73 ; une deuxième fois lorsque les prédicateurs et les collecteurs envoyés par le pape Innocent IV pour recueillir de l’argent pour la croisade qu’il a lancée contre les tyrans de Forlì et de Faenza, incitent la population, y compris les plus pauvres, à donner des tissus de lin et de laine, des objets, des céréales et de l’avoine pour obtenir une indulgence. Dans les phrases du chroniqueur, le singulier est exigé par la forme grammaticale, car femminella est précédé de ogni74.
37Enfin, Giovanni et Matteo Villani désignent sous le terme de femmina les femmes qui leur semblent méprisables.
38Pour Giovanni Villani, il s’agit par exemple de Sémiramis, « la femme la plus cruelle et la plus débauchée du monde »75 ou d’une femme « stupide et cupide » qui vole une hostie consacrée afin de régler ses dettes76 ou encore de Jeanne d’Anjou que le roi de Hongrie, qui la soupçonne d’avoir fait assassiner son frère André, qualifie de « mauvaise femme adultère et félonne à son seigneur et époux »77.
39Pour Matteo, femmina désigne une femme qui entretient ou a entretenu une relation adultère, « una femina mondana » qui a été la maîtresse de Iacopo da Casale et qu’il a, une fois veuf, épousée et introduite dans la demeure familiale, provoquant la désapprobation de son frère et de l’épouse de ce dernier78 ; ou bien Rosina, una amica, pour qui Ramberto Malatesti a quitté son épouse et dont il a cinq enfants79 ; ou encore Maria de Padilla, la maîtresse du roi Pierre de Castille80.
Donna
40Si le mot femmina ne rencontre pas un grand succès auprès des chroniqueurs pour désigner un individu de sexe féminin, le mot donna n’est guère plus utilisé : il apparaît pour la première fois à la fin de la Légende des Origines, à propos de madonna Veglia, une aubergiste qui a demandé au Pape de faire de Sienne un évêché81. Nous avons remarqué que certaines éditions de manuscrits (Marucellianus C. 300, Magliabechianus XXV-505, Ricordano Malispini) parlent à son propos d’albergatore et non pas d’albergatrice. Il s’agit peut-être d’une lecture erronée du manuscrit qui pourrait porter albergatora, puisque les formes féminines en -tora sont plus populaires que celles en -trice, notamment en Toscane. Dans certains cas, elles sont même les seules à être utilisées (pastora, tintora)82.
41Pour les événements postérieurs à la légende, l’auteur du II. IV. 323 (pseudo-Latini) utilise donna à trois reprises pour désigner une femme qui appartient à la famille des Lamberti, une autre à la famille des Donati et une dernière à celle des Frescobaldi83 ; Ricordano Malispini l’emploie à propos de l’impératrice Davilta, d’une femme appelée la Tosa qu’épouse un membre de la famille de’ Bisdomini et d’une femme de celle des Donati84 ; Dino Compagni une seule fois, pour parler de la même femme de la famille Donati85.
42Giovanni et Matteo Villani sont les seuls à utiliser fréquemment donna pour qualifier une femme. Giovanni Villani l’utilise cinquante-deux fois86, dont trois fois dans la période que recouvre la Légende des Origines avant de parler de donna à propos de madonna Veglia87. Il qualifie Hélène de Troie de « plus belle femme qu’il y eût alors au monde »88, accuse Tarquin d’avoir pris de force toute femme ou pucelle de Rome qui lui plaisait89 et explique que la ville de Luni a été détruite « parce qu’une femme épouse d’un seigneur, en allant à Rome, dans cette ville fut souillée d’adultère »90, ce qui signifie qu’elle a été violée car, cette anecdote, qui n’apparaît pas dans les chroniques que nous avons examinées, est rapportée dans le Libro di varie storie, écrit en 1362, et son auteur, Antonio Pucci, utilise le terme « vituperata » :
Et la ville de Chiusi fut détruite par un seigneur français car, alors qu’il allait à Rome, une femme de sa famille fut outragée en ces lieux ; aussi, y retourna-t-il avec une grande armée, s’empara de la ville, la détruisit et tua beaucoup de ses habitants.91
43Matteo Villani emploie donna à vingt-deux reprises92 et nous avons relevé, dans les chapitres rédigés par Filippo Villani, quatre utilisations de ce terme93.
44Giovanni Villani emploie souvent donna en lui donnant le sens de moglie. Il l’utilise avec le sens du mot latin domina (maîtresse, suzeraine) à propos de la comtesse Mathilde « qui régnait en Toscane et en Lombardie et fut suzeraine de presque tout »94 et de la comtesse Marguerite de Flandre qui « fut une suzerainetrès sage et très redoutée et qui fit, en Flandre, maintes bonnes lois et coutumes qui sont encore observées »95.
45Pour désigner la seconde épouse du fils de Philippe VI de Valois, « une noble dame de la maison de Boulogne-sur-Mer qui avait été l’épouse du duc de Bourgogne »96, Matteo Villani choisit dama, qu’il emploie également quand il explique les règles du tournoi organisé pour la Saint-Georges par Édouard d’Angleterre afin de sceller la paix avec le roi de France : chaque chevalier doit combattre pour l’amour de sa dame. S’il perd, il perd sa dame97.
Donna ou fanciulla ? L’âge de la femme
46Les chroniqueurs distinguent la jeune fille de la femme mariée sans que ce clivage permette d’établir une évaluation de leur âge respectif. Parmi toutes les figures féminines présentes dans les chroniques, trois seulement se voient attribuées un âge précis.
Teverina
47Toutes les chroniques qui relatent la Légende des Origines indiquent que les habitants de Fiésole conduits par Catilina tuent, lors d’une attaque nocturne de son camp, Florinus, sa femme et ses enfants98. Mais Ricordano Malispini raconte, en deux longs chapitres, les chapitres xvi et xvii de la Storia fiorentina, les aventures de Belisea, épouse de Florinus, et de Teverina, leur fille, enlevées respectivement par Catilina et l’un de ses centurions. Après maintes scènes de désespoir et de combats, Belisea retrouve sa fille grâce à l’intervention d’une matrone qui, émue par les larmes de Belisea, lui demande de lui raconter les causes de son chagrin. À cette femme Belisea répond : « Soyez grandement remerciée mais je ne peux apaiser mes yeux ni la grande mélancolie que porte mon cœur, lorsque je me souviens de ma fille qui était très belle et qui avait quinze ans »99.
48L’âge est la seule indication concrète que donne Belisea sur Teverina dont elle dit également qu’il serait difficile de trouver, de par le monde, une créature qui l’égale en beauté et en sagesse100.
49L’avventuroso siciliano101 de Bosone da Gubbio et Il zibaldone attribué à Antonio Pucci102, dans lesquels on retrouve cet épisode, n’indiquent pas l’âge de Teverina (ou Tevertina)103, Bosone da Gubbio ne s’intéressant pas du tout à elle car il veut raconter cette histoire brièvement104 et Antonio Pucci faisant de Belisea le personnage principal de son récit.
50L’âge mentionné par Ricordano Malispini lui permet d’amplifier le caractère dramatique de l’enlèvement de Tevertina. À quinze ans, l’enfance d’une jeune fille est terminée. Elle est considérée comme une adulte, prête à être mariée105 ou à prononcer des vœux, si elle est destinée à être religieuse106. Belisea craint pour la vie de sa fille mais aussi pour sa vertu. Et lorsque le centurion rend Teverina, à la question d’une mère anxieuse du sort de son enfant, il répond : « Madame, votre fille ne fut jamais plus belle qu’elle ne l’est maintenant » ; et si Teverina intercède en faveur du centurion c’est, dit-elle « parce que, pendant que je fus en son pouvoir, il s’ingénia toujours à ne faire que choses qui me plussent »107.
51Si les expressions utilisées par Ricordano Malispini peuvent paraître ambiguës, Antonio Pucci dit clairement : « et parce qu’elle [Tevertina] se loua beaucoup de lui, disant qu’il l’avait respectée et maintenue dans son état de virginité, la reine demanda la grâce du centurion à Catilina »108.
Constance de Sicile
52Le deuxième personnage féminin dont l’âge soit indiqué est Constance de Sicile, fille de Roger II de Sicile.
53Tous les chroniqueurs évoquent son mariage avec le fils de Frédéric Barberousse, le futur Henri VI, et la font mourir des suites d’une maladie contractée pendant le siège de Naples en 1192.
54Selon Giovanni Villani et Ricordano Malispini, Constance a environ cinquante ans au moment de son mariage et cinquante-deux à la naissance de Frédéric II109. Ces informations sont erronées car Constance avait environ trente-deux ans lors de ses noces en 1186, mais la naissance d’un héritier n’advint que neuf ans après. Aussi le vieillissement de la mère par les chroniqueurs ne peut-il que justifier la suspicion jetée sur le caractère « anormal » de l’enfant et provoquer l’étonnement des lecteurs du XIVe siècle.
55En effet, les calculs effectués par Christiane Klapisch-Zuber à partir des livres de famille florentins contemporains révèlent en effet, que l’activité procréatrice d’une femme qui a eu déjà plusieurs enfants s’arrêtait à trente-cinq ans et elle ne mentionne aucun cas de femme qui, mariée tardivement comme Constance, aurait eu des enfants110. Cette union et cette grossesse tardives sont la cause, selon Giovanni Villani, des nombreux méfaits commis par Frédéric à l’encontre de l’Église. Dieu punit ainsi ceux qui ont transgressé ses lois :
Et ce n’est pas sans raison ni jugement de Dieu que cet héritier devait devenir ainsi, car il était né d’une religieuse consacrée, âgée de plus de cinquante-deux ans, alors qu’il est presque impossible à une femme de porter un enfant, de sorte qu’il naquit de deux choses contraires l’une à l’ordre spirituel et, l’autre, presque contre toutes les règles, à l’ordre temporel.111
56Dans les deux situations que nous venons d’évoquer, l’âge de la femme n’est pas indifférent. Il permet au chroniqueur d’obtenir la participation de son lecteur en l’émouvant par l’évocation du sort d’une jeune fille enlevée à sa mère, et en suscitant son indignation à la vue d’une princesse déjà âgée, que l’on arrache à son couvent pour la marier de force112.
La petite fille
57Le troisième cas est quelque peu différent : Matteo Villani insère dans sa chronique des épisodes qui racontent des événements étonnants, des prodiges, qui entrent traditionnellement dans le genre qu’il a choisi et qui connaissent un essor particulier à partir de la deuxième moitié du XIVe siècle.
58Le chapitre cinquante-trois du livre cinq relate l’histoire « d’une enfant poilue présentée à l’empereur ». Cette petite fille, âgée de sept ans, est « toute laineuse comme une brebis, d’une laine rouge mal teinte, et couverte sur toute sa personne de cette laine jusqu’à l’extrémité de ses lèvres et de ses yeux »113. Ici, l’âge relève du même souci du détail que celui qui anime Matteo Villani lorsqu’il décrit des enfants difformes qui trouveraient aisément leur place dans l’inventaire minutieux qu’ont dressé de ces êtres fantastiques de la pensée médiévale C. Kappler114 et, plus récemment, C. Lecouteux115 :
Il naquit à Florence un enfant mâle […] qui était doté de tous les organes humains du cou jusqu’aux pieds et son visage n’avait pas figure humaine. Son visage était tout plat, sans bouche. Il avait un trou par lequel, lorsqu’on introduisait le bout du sein, il tirait le lait et il tétait. Et, à la surface de la tête à droite, au-dessus de l’endroit où devaient se trouver les yeux, il avait deux trous. […] Et quelque temps après, une noble dame, épouse d’un chevalier, qui avait eu un enfant un mois auparavant, accoucha d’un autre morceau de chair, qui ressemblait à un cœur de bœuf et pesait quinze livres, avec quelques apparences, mais pas très claires, de visage humain, sans que l’on puisse distinguer les membres.116
59L’absence de précision sur l’âge des femmes dans les chroniques ne peut être interprétée comme le signe d’un manque d’attention envers elles car les chroniqueurs ne nous indiquent l’âge d’aucun des hommes dont ils parlent. Même si le XIVe siècle, grâce aux marchands117, s’achemine vers une mesure exacte du temps, force est de constater que le sens commun du temps, détenu par l’homme de la rue, semble connaître des évolutions moins perceptibles, à en juger par les résultats concordants de l’étude de Jean-Pierre Delumeau118 sur la qualité de la mémoire des gens d’Arezzo et de Sienne et d’observations sur celle de Donato Velluti119.
60Jean-Pierre Delumeau note que les témoins indiquent leur âge de façon imprécise, par dizaines, s’attribuant trente, quarante ou cinquante ans, ou se disant plus que sexagénaires. Ils sont seulement deux sur cinq à bien évaluer leur âge, alors que d’autres se vieillissent, pour se rendre plus respectables.
61Donato Velluti, qui est le chroniqueur florentin le plus scrupuleux dans l’établissement de l’arbre généalogique de son lignage, ne nous informe que sur l’âge des parents qui lui sont les plus proches temporellement et affectivement, comme la fille naturelle de son frère Piccio, qu’il recueille à la suite du décès de son père :
Elle naquit le 11 novembre 1309, et mourut le […] 134. : elle avait trente-neuf ans […] Quand elle arriva, elle avait environ dix ans, et je la reçus volontiers et ma famille et moi, nous la traitâmes comme ma propre fille.120
62Mais s’il connaît le prénom de trois cent quatre-vingts des quatre cent quatre-vingt-dix personnes qui composent son milieu familial, et s’il peut citer les prénoms de vieux parents morts avant sa naissance, même ceux des alliés les plus éloignés, il ne peut donner l’âge de sa mère qu’à trois ans près (elle meurt « entre quarante et quarante-trois ans »)121. Il fait preuve d’une certaine approximation quant à l’âge des membres de sa famille et de ses alliés et n’utilise que les chiffres terminés par cinq ou par zéro sauf, et le rapprochement avec les chroniques devient probant, si l’âge de la personne présente un caractère exceptionnel : mort prématurée122 ou, au contraire, longévité inaccoutumée (plus de soixante-dix ans) et rare vigueur comme celles de son oncle Gherardo qui, à soixante-et-onze ans, se rend en pèlerinage à Rome à pied et en revient à cheval123, mais aussi mariage au sortir de l’enfance comme celui de Filippa qui, déjà mariée, meurt à quinze ans124, ou tardif (plus de quarante ans pour un homme)125.
63Si Donato Velluti et les personnes interrogées à Sienne et à Arezzo connaissent mal leur âge et celui de leurs proches, il n’y a pas lieu de s’étonner que les chroniqueurs ne puissent indiquer celui de personnes qui leur sont étrangères et qu’ils se limitent à indiquer qu’il s’agit d’une jeune fille ou d’une femme mariée.
Fanciulla, pulcella, vergine, donzella ou damigella
64La jeune fille est désignée presque indifféremment par les termes fanciulla, pulcella, vergine, donzella et damigella.
Fanciulla
65Dans les manuscrits Magliabechianus XXV-19 et Marcianus VI-270, fanciulla désigne manifestement un bébé, lorsqu’est annoncée la naissance de Catherine, la fille de Charles de Valois, à Sienne, le 18 novembre 1301126. Dino Compagni127, Giovanni Villani128 et Matteo Villani129 emploient tous fanciulla. Matteo Villani indique l’âge d’une jeune fille, qui se trouve en compagnie de sa mère, madonna Cia degli Ordilaffi, dans Cesena assiégée, par l’expression : « una fanciulla grande da marito »130, c’est-à-dire pubère.
Pulcella
66Pulcella, ainsi que nous l’avons déjà remarqué pour pulcelle, désigne parfois une jeune fille, au même titre que fanciulla. À propos de Gualdrada, Giovanni Villani écrit : « alors que l’empereur regardait les belles femmes de la ville qui étaient réunies pour lui dans Santa Reparata, cette pucelle lui plut davantage »131. De même, lorsque le roi Cassano recherchait la plus belle femme du monde pour l’épouser, « le père accepta à condition que cela plût à la pucelle »132. Lorsqu’il raconte l’enfance de sainte Élisabeth de Hongrie, le chroniqueur du II. IV. 323 précise qu’elle était « l’une des plus belles pucelles du monde »133.
67Pulcella s’impose quand Tarquin prend de force toute jeune fille qui lui plaît134, quand un jeune florentin viole une jeune fille de Borgo di Marti, bourgade sur les hauteurs de laquelle fut ensuite construite la ville de Poggibonsi135 et quand Frédéric II trompe sa seconde épouse avec l’une des cousines et suivantes de celle-ci136.
Vergine
68Vergine est toujours utilisé, sauf dans le Marucellianus C. 300137, pour parler de Rhea Silvia138. Giovanni Villani n’attribue pas ce qualificatif à Rhea Silvia139 mais à Vesta140 et à deux autres personnages, Camille et la mère de Merlin, empruntés à des récits où se mêlent histoire et fiction.
69Camille, qui ne figure pas dans la Légende des Origines, est un personnage familier aux contemporains de Giovanni Villani grâce à de nombreuses traductions de Virgile, parmi lesquelles il convient de citer celles qui se trouvent à Florence : l’Eneide volgarizzata écrite en 1316 par un notaire florentin, Andrea Lancia141, et Eneas, un roman anonyme français de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle, mais dont le plus ancien manuscrit se trouve à la bibliothèque Laurenziana142, et les œuvres de deux Toscans, I Fatti d’Enea. Libro secondo della Fiorita d’Italia de Guido da Pisa143 et L’Eneide di Virgilio volgarizzata de Ciampolo di Meo degli Ugurgieri144. Dans ces adaptations, où l’épopée latine devient roman d’aventures, Camille, modèle de beauté, de vertu et de courage, se sacrifie pour la liberté de l’Italie145. Cet aspect du personnage, qui ternit l’image de la composante troyenne de la légende au profit d’un élément autochtone, explique peut-être que Giovanni Villani ait voulu rappeler son souvenir tout en laissant à ses destinataires le soin d’expliciter l’allusion. Ce rôle de Camille est celui que lui attribue Dante ainsi que l’explique un commentateur anonyme de la Divine Comédie, qui écrit en 1334 :
Camille fut une jeune fille vierge qui, avec ses vierges, vint en aide à Turnus, qui se battait pour que le royaume d’Italie ne soit pas occupé par les Troyens.146
70Dans l’Amorosa visione, Boccace rappelle, comme Giovanni Villani, son combat aux côtés de Turnus147 et, dans les Esposizioni sopra la Comedia, il cite les vers de Dante et commente :
Toutefois, l’auteur la plaça ici à cause de sa virginité et de sa constante persévérance en celle-ci et, en outre, à cause de son courage viril, grâce auquel elle se comporta et mourut non pas comme une femme mais comme un homme.148
71Antonio Pucci évoque à son tour le caractère guerrier du personnage par ces mots : « La reine Camille, qui n’était pas habituée à la quenouille mais à l’épée… »149.
72La large diffusion de la légende de Merlin, le conseiller d’Uther Pendragon, créée par Geoffrey de Monmouth, ainsi que les romans du cycle breton qui associent Merlin au roi Arthur (et que Giovanni Villani indique, au même titre que la chronique de Martin de Troppau, parmi ses sources150), ont fait du magicien un personnage populaire, ce qui permet à Giovanni Villani de rappeler rapidement les circonstances de sa naissance151 racontées en détail par Paolino Pieri dans La Storia di Merlino152.
73La présence de ces personnages, devenus des héros de romans d’aventures, révèle que, même dans une chronique qui se veut historique, la frontière entre fiction et histoire n’est pas encore totalement établie, et que Giovanni Villani peut ainsi distraire ses lecteurs laici153 en évoquant des textes dont ils possèdent parfois une version en langue vulgaire dans leur bibliothèque154, qu’ils aiment lire et entendre raconter, tout en montrant son érudition à ses lecteurs aletterati155 qui ont étudié Virgile dans les scuole di grammatica156. Quel que soit leur degré de culture, ses lecteurs sont par ailleurs habitués à ce mélange de genres différents par les prédications des Ordres mendiants où se côtoient catéchisme, conseils médicaux, notions scientifiques, dieux, héros et poètes du monde gréco-romain sans oublier les faits divers et les dernières nouvelles financières157.
Donzella et damigella
74Le chroniqueur du II. IV. 323 parle de donzella à propos de Constance de Sicile158. Ricordano Malispini utilise ce terme pour Teverina159 et pour la future épouse de Bondelmonte160, de même que Giovanni Villani161 attribue ce qualificatif à Gualdrada162 et à la fille du comte de Flandre163. Giovanni et Matteo Villani emploient quelquefois damigella164.
75Donzella et damigella sont par ailleurs des termes peu usités et surtout employés dans des œuvres narratives, traductions anonymes en langue vulgaire de textes français ou latins. Dans les deux cent-vingt-trois documents florentins en prose des XIIIe et XIVe siècles auxquels nous avons pu avoir accès grâce à la base de données de l’Istituto Opera del Vocabolario Italiano165, leur fréquence d’emploi est la suivante :
76Donzella : trois cent quarante-neuf occurrences dont deux cent quarante-six dans La Tavola ritonda o l’Istoria di Tristano166, vingt-trois dans la Novella d’un barone di Faraona167, douze dans Il Libro della distruzione di Troia168, dix dans La storia di Merlino169 et dans les Epistole eroiche di Ovidio Nasone volgarizzate170, six dans Il Tristano Riccardiano171, dans le Trattato d’amore di Andrea Capellano volgarizzato172 et dans les Chiose dette del falso Boccaccio (Purgatorio)173, cinq dans le Filocolo174 et l’Arte d’amare di Ovidio volgarizzata175, deux dans la Nuova Cronica et une dans plusieurs autres œuvres dont l’Elegia di Madonna Fiammetta176.
77Damigella : trente-trois occurrences dont quatorze dans La Tavola ritonda o l’Istoria di Tristano, cinq dans la Nuova Cronica, quatre dans La storia di Merlino et dans le Filocolo, trois dans Il Novellino177, deux dans Il Tristano Riccardiano et une dans l’Esposizione del Paternostro178.
La femme âgée et la veuve
78La femme âgée n’apparaît pas en tant que telle dans les chroniques que nous avons examinées ; quant à la veuve, son état n’est mentionné que lorsque cela est strictement nécessaire, par exemple quand Giovanni Villani justifie le jugement sévère qu’il porte à propos de la mort des trois jeunes enfants de Francesco di Rinieri Bondelmonti dans l’incendie qui a ravagé leur habitation : bien que regrettant que des enfants innocents aient à subir les conséquences des fautes de leur père, il considère que cette mort est une juste punition infligée par Dieu à cet homme qui a chassé une femme veuve hors de cette maison179.
Les prénoms
79Dans les chroniques que nous avons examinées, nous avons pu constater une évolution diachronique de l’usage des prénoms : très utilisés dans la Légende des Origines, leur usage sera réservé par la suite à quelques grands personnages féminins.
Les prénoms dans la Légende des Origines
80La Légende des Origines, malgré quelques divergences, retient le prénom de toutes les femmes mentionnées et celles-ci y sont toujours présentées individuellement. Dans cette partie légendaire de l’histoire de Florence et de Fiésole, il n’y a pas de groupes de femmes anonymes. La Légende, qui veut démontrer une filiation entre Fiésole, Troie, Rome et Florence, associe toujours une femme à l’édification et au destin de chacune de ces villes. C’est avec son épouse Électre180 qu’Atlas bâtit Fiésole. Candatia181 (appelée aussi Cadanzia182, Candazia183ou Candanzia184)est la fille de Siccanus185, de Dardanos186 ou d’Atlas187. Grâce à cette jeune fille, la ville de Dardanie, qui se nommera ensuite Ilion puis Troie, est édifiée. En effet, si la plupart des manuscrits de la Légende ne précise pas le rôle qu’elle a joué, la version du Vaticanus 5381 explique que l’astrologue et philosophe Apollon, épris d’elle, accepte de bâtir une ville en Phrygie en échange de la main de sa bien-aimée188. Bien qu’étant très attaché à sa fille, Dardanos (son père dans cette version), accepte. Grâce à ses pouvoirs surnaturels, Apollon construit la ville en trente jours et trente nuits189. Une fois la ville terminée, Dardanos le récompense largement mais lui refuse la main de sa fille190.
81Hésione191, fille du roi Laomédon, enlevée par Télamon, est la cause192 du rapt d’Hélène193 qui, à son tour, provoquera la ruine de Troie. Hécube194 préside à la reconstruction de Troie et à la renaissance de sa splendeur grâce aux enfants qu’elle donne à Priam.
82Le personnage de Didon n’a aucune incidence sur les événements ultérieurs, mais il appartient traditionnellement à l’épopée d’Énée et ne peut être oublié totalement195. Les chroniqueurs lui consacrent quelques lignes et abandonnent aux vulgarisateurs de l’Énéide et aux poètes le soin de raconter l’aventure amoureuse d’Énée et de Didon.
83Par son mariage avec Énée, Lavinie196 scelle l’alliance entre Troyens et Latins ; elle est à l’origine de la longue lignée des descendants d’Énée que les chroniqueurs énumèrent sans que le nom d’une seule de leurs épouses n’apparaisse.
84Rhea Silvia197 et Laurentia198 participent toutes les deux à la fondation de Rome, l’une en donnant naissance à Romulus et Remus, l’autre en allaitant les jumeaux que son époux, un berger nommé Faustulus, a recueillis.
85Polyxène et Cassandre199, Médée200, et Cléopâtre201 ne sont présentes que dans un nombre restreint de manuscrits. Les autres chroniqueurs ont peut-être jugé inutile la présence de ces personnages, qui n’ont aucune relation directe ou indirecte avec l’histoire de Fiésole et de Florence.
86Quant à madonna Vegla202, Veglia203 ou Neschia204, c’est grâce à elle que Sienne devient un évêché, ce qui en fait une ville à part entière, ainsi que le soulignent le Laurentianus Gaddianus reliqui 18205, le Magliabechianus XXV-505206, Giovanni Villani207 et Ricordano Malispini208. Sur ce point, son rôle est similaire à celui de la majorité des femmes de la Légende que nous avons évoquées.
87Le fragment de la Légende qui subsiste dans le Magliabechianus XXV-505209 propose une suite dans laquelle, comme dans le Marucellianus C. 300 (Libro fiesolano)210, il est fait allusion à la descendance de Catilina et au mariage de Ruberto Catellina avec la fille de l’empereur d’Allemagne. Le Magliabechianus XXV-505 précise le nom de la jeune fille, Cesaria211. De Cesaria et de Ruberto sont issus, selon les deux chroniqueurs, tous les empereurs germaniques, puisque Otton de Saxe appartient à leur lignage212. Ce personnage féminin joue un rôle essentiel dans ces chroniques qui souhaitent démontrer que la famille des Uberti appartient à la noblesse romaine par son ancêtre Catilina mais surtout qu’elle a donné naissance aux empereurs germaniques.
88Si on excepte ces deux chroniques, dans la dernière partie de la Légende – celle qui concerne plus directement Florence et débute par la fuite de Catilina et son installation à Fiésole –, aucun prénom féminin n’apparaît si ce n’est ceux de Belisea et de Teverina213, dans la chronique de Ricordano Malispini.
89À ce propos, il nous paraît opportun de reconsidérer la signification des chapitres xvi et xvii de la Storia fiorentina de Ricordano Malispini. Ces chapitres sont apparus à l’ensemble de la critique comme une parenthèse inutile qui pourrait être supprimée sans que soit altérée la logique du récit. Les deux personnages, tels que Ricordano Malispini les présente, n’ont certes pas d’incidence sur les événements successifs, mais ils imposent une présence féminine dans une narration qui tendait à s’écarter de son modèle originel, celui de la partie la plus ancienne de la Légende.
90Grâce à la multiplicité de ses sources, Giovanni Villani ajoute d’autres prénoms à ceux, déjà nombreux de la Légende. Personnages issus de l’histoire biblique (Sémiramis214, Agar et Sarah215), de l’Antiquité (Alcmène216, Créüse et Iliona217, Andromaque218, Camille219, et Lucrèce220), de l’histoire de France (Clotilde221, Frédégonde222, Blanche de Castille223) ou encore de l’Empire d’Orient (Hélène et Sophie224), ils accroissent la présence féminine, mais n’ont aucun lien avec Florence et Fiésole, ce qui nuit à la cohésion et à la signification de la présence féminine dans la Légende telle qu’elle nous semble avoir été conçue.
Les prénoms féminins pendant la période des Gesta florentinorum (1080-1270)
Les chroniqueurs des Gesta florentinorum
91De la période suivante, celle qui est relative aux Gesta florentinorum (1080-1270), un seul prénom nous est transmis par tous les chroniqueurs, celui de la comtesse Mathilde225 mais, pour des raisons politiques évidentes, aucun ne précise quels liens liaient Florence à la comtesse. La nouvelle de sa mort est annoncée presque incidemment, en même temps qu’un terrible incendie qui a ravagé Florence ce qui fait croire à deux chroniqueurs lucquois anonymes qu’elle a péri dans cet incendie et ils écrivent :
1115, Florence brûla en majeure partie, et la comtesse Mathilde périt dans ce feu et plus de deux mille personnes y moururent. Sachez qu’il resta peu de gens à Florence226.
1112, la comtesse Mathilde suzeraine de Toscane et de Lombardie, fille de la comtesse Béatrice, tomba et mourut dans l’incendie de Florence avec plus de deux mille personnes, ce feu brûla la majeure partie [de la population], et il ne resta que peu d’habitants à Florence.227
92Seul le chroniqueur du II. IV. 323 cite Constance de Sicile et l’épouse de Tancrède228. Il consacre aussi un chapitre entier à Élisabeth de Hongrie229 et, dans les pages se rapportant à l’assassinat de Bondelmonte de’ Bondelmonti, il fait jouer à madonna Gualdrada, épouse de Messer Forese di Donati, un rôle bien différent de celui que Giovanni Villani, Dino Compagni, en l’appelant madonna Aldruda et Ricordano Malispini sans la nommer230, lui attribueront.
93En considérant l’ensemble des chroniques, on peut donc affirmer que cette période représente pour les femmes un moment d’histoire collective, où l’individu s’efface devant la communauté. Il devient impossible aux chroniqueurs d’utiliser les prénoms pour désigner des femmes qui ne sont présentes qu’en groupe. Contrairement à la Légende des Origines, où elles n’apparaissent jamais rassemblées, nous voyons en effet :
94- les femmes de Pise, gardées par les Florentins lorsque les Pisans vont combattre les Sarrasins à Majorque en 1119 :
Cette fois-là, lors de cette expédition, les Florentins à la demande des Pisans, allèrent garder Pise. Et ils dressèrent leur camp hors de la ville et proclamèrent qu’aucun Florentin ne devait entrer dans Pise, c’est-à-dire à l’intérieur de la ville. Parce que dans la ville il ne restait aucun homme si ce n’est des vieux, de soixante-dix ans et davantage, ou des enfants, de quinze ans et moins, ou encore des clercs et des religieux.231
95- des Siennoises qui défendent leur ville en 1230 et sont capturées par les Florentins :
En 1230, les Siennois rompirent le traité de paix avec les Florentins […] les Florentins furent vainqueurs et les femmes vinrent combattre […] Les prisonniers qu’ils emmenèrent à Florence furent au nombre de 1335 hommes ; et beaucoup de belles femmes de Sienne furent capturées.232
96- des Florentines figurant parmi les victimes d’un incendie :
Cette année-là, un incendie se déclara dans la maison des Caponsacchi, dans les armureries. Presque toute la rue brûla, Vingt-deux personnes, hommes, femmes et enfants.233
97- des Florentines tuées par la chute d’une tribune dressée à l’occasion de funérailles (de l’une d’entre elles, selon le II. IV. 323, ou de Manetto degli Orciolini selon les autres chroniques) :
Et puis, en 1238, une femme étant morte chez les Orciolini et les femmes s’étant réunies, la tribune tomba et vingt-six femmes moururent. 234Trois jours avant le mois d’avril, Manetto des Orciolini étant mort, la tribune tomba ainsi que les femmes qui s’y trouvaient. Vingt-six moururent.235
98- des Hongroises et des Polonaises passées au fil de l’épée par les Tartares en 1237 :
Cette année-là, les Tartares […] entrèrent par la force en Hongrie et en Pologne […] ils tuèrent cruellement et passèrent par l’épée les hommes, les femmes, les grands et les petits.236
99- des femmes et des jeunes filles, membres de familles guelfes de Florence, violées par des Gibelins en 1247 :
Puis, en 1247 […] en février, le parti guelfe de Florence fut chassé hors de la ville par les Gibelins qui bénéficiaient de la puissance de l’empereur Frédéric. Et alors, les Gibelins détruisirent les tours et les palais et toutes les forteresses que les Guelfes possédaient et ils commirent d’autres actes très laids et répréhensibles comme violer honteusement les femmes et les jeunes filles.237
100- et enfin, toutes les femmes de l’Occident chrétien privées par le pape Grégoire X de leurs ornements en 1274 :
MCCLXXIIII. Le concile eut lieu à Lyon sur le Rhône au mois de mai et il dura jusqu’au quatre avant la fête du mois d’Août […] Et cette année-là, le Carême suivant, de par la volonté du Pape on enleva aux femmes les perles et certains vêtements en plumes et on interdit les broderies d’or et d’argent et leurs traînes furent ramenées à une longueur d’une demie brasse.238
Giovanni Villani et Ricordano Malispini
101Pour relater les événements de la période 1080-1270, Giovanni Villani et Ricordano Malispini continuent la tradition établie par les Gesta. Comme les autres chroniqueurs, ils écrivent une histoire où les femmes sont présentes collectivement. On y retrouve les mêmes épisodes que chez leurs prédécesseurs, mais ils insèrent dans leurs chroniques quelques personnages de premier plan : trois impératrices, Constance de Sicile239, déjà citée par le chroniqueur du II. IV. 323, mais dont ils font un personnage à part entière, Cunégonde240 que Ricordano Malispini appelle Emegonda241, Adélaïde que Giovanni Villani nomme Alunda242 et Ricordano Malispini Davilta243, ainsi que quatre princesses : Alberia (que Giovanni Villani nomme aussi, dans le même chapitre, Aceria et Albira), Costanzia, Madama244, et la fille d’Alberia prénommée Adalitta245.
102En évoquant des personnages dont les liens avec Florence ne sont pas manifestes, les deux chroniqueurs semblent encore une fois s’écarter de la seule tradition textuelle qu’ils possèdent en ce domaine, celle de la Légende des Origines. Toutefois, ils citent la reine de Jérusalem, Isabelle, à qui Florence doit sa relique la plus importante, un bras de saint Philippe246, et c’est surtout la présence, dans leurs chroniques, de deux Florentines qui retient particulièrement l’attention.
Gualdrada
103La première se nomme Gualdrada247. Giovanni Villani raconte que l’empereur Otton, la voyant parmi les plus belles femmes de Florence, fut ébloui par sa beauté248 et que le père de la jeune fille assura alors à l’Empereur qu’il pouvait faire en sorte qu’elle acceptât de l’embrasser, mais que Gualdrada répondit fièrement à l’empereur qu’aucun homme vivant ne l’embrasserait en dehors de son époux.
104Grâce à cette histoire, issue peut-être de l’imagination populaire249, mais dont nous n’avons trouvé aucune trace auprès d’autres chroniqueurs, Gualdrada devient un modèle dont Dante lui-même se fait l’écho250, écho amplifié, dans ses commentaires sur la Divine Comédie, par Boccace qui cite, comme source de ses informations sur ce personnage, Coppo di Borghese Domenichi251.
105Si Gualdrada est le symbole de la femme florentine modeste et pudique252, telle que Cacciaguida la décrit253, le mariage de Guido Vecchio et de Gualdrada n’en représente pas moins un moment historiquement important pour Florence. Il marque la fin de la longue lutte qui a opposé Guido Vecchio à la ville. En épousant Gualdrada, Guido Vecchio accepte de devenir un Florentin à part entière et il reconnaît officiellement, au nom de la noblesse du contado dont il est alors le plus illustre représentant, l’existence et l’autonomie de la Commune. Pour cette raison, le nom de Gualdrada mérite d’être retenu et honoré au même titre que celui des femmes qui ont contibué à la naissance de Fiésole, de Troie ou de Rome.
La Tosa
106La seconde est une femme dénommée Tosa qui, en leur léguant son patrimoine, lègue aussi son nom à tous ses descendants :
[…] les Arrigucci étaient aussi dans ce quartier, et les Sizii et les fils della Tosa. Ces della Tosa ne constituaient qu’un seul lignage avec les Bisdomini, propriétaires et défenseurs de l’évêché ; mais l’un d’entre eux se sépara des siens qui habitaient porte San Piero, et il prit pour épouse une femme appelée la Tosa dont il hérita. De là vint ce nom.254
107Dans la riche société marchande florentine, elle est le reflet de Gualdrada dont Giovanni Villani et, à sa suite, Ricordano Malispini, rappellent qu’elle est à l’origine d’une grande partie des biens que les comtes Guidi possèdent à Florence :
La porte San Piero était là où se trouvaient les maisons de Messire Bellincione Berti di Ravignani, noble et puissant citoyen, quoiqu’aujourd’hui son lignage se soit éteint. Aussi, par héritage de la contesse Gualdrada sa fille et épouse du premier comte Guido, elles passèrent aux comtes Guidi, ses descendants, quand ils devinrent citoyens de Florence.255
108En mettant ainsi l’accent sur ces deux personnages féminins, Giovanni Villani et Ricordano Malispini perpétuent la tradition textuelle antérieure et permettent aux femmes de participer individuellement au passé de Florence, un passé qu’ils reconstruisent à l’image de celui de Fiésole, de Troie et de Rome, et qu’ils placent sous le signe de la richesse. Richesse qui est ressentie par tous les chroniqueurs comme une base essentielle de leur société et à laquelle les femmes peuvent apporter leur contribution. En effet, tous mettent l’accent sur la fortune de madonna Veglia256, personnage féminin qui sert, en quelque sorte, de lien entre la période mythique de la Légende des Origines et la période historique des Gesta.
109Giovanni Villani et Ricordano Malispini prolongent l’image positive de la femme que propose la Légende, mais ils en retiennent aussi l’aspect négatif. La place qu’ils attribuent à une femme de la famille Donati dans les événements qui vont aboutir à l’assassinat de Bondelmonte de’ Bondelmonti257 – responsabilité qui n’est attestée par aucun chroniqueur antérieur mais qui sera par la suite acceptée comme un fait historique – est emblématique du rôle joué dans la Légende des Origines par certaines femmes qui sont la cause, souvent involontaire, de la destruction d’une cité. Tel est le cas, nous l’avons remarqué, d’Hésione à l’origine de l’enlèvement d’Hélène qui provoque la destruction de Troie. De même, cette femme, en détournant Buondelmonte de’ Bondelmonti des engagements matrimoniaux qu’il a contractés auprès de la famille Amidei et en lui proposant sa propre fille en mariage, sera la cause de la plus terrible des guerres car elle déchirera Florence à l’intérieur de ses murailles pendant de nombreuses années. Dans la Nuova Cronica, l’antinomie des rôles assumés par la femme est encore accentuée par la composition de l’œuvre, car au chapitre qui relate les circonstances de la rencontre entre Guido Vecchio et Gualdrada succède le chapitre consacré au récit de l’incident qui a marqué le début des factions et qui met en scène Bondelmonte de’ Bondelmonti258.
L’utilisation des prénoms après les Gesta florentinorum
110Dans les chroniques qui se poursuivent au-delà de 1270 – date à laquelle se terminent les Gesta – ou qui commencent après cette date, nous n’avons rencontré que quelques prénoms féminins. Dino Compagni, Simone della Tosa, Francesco di Giovanni, les chroniqueurs des Magliabechianus XXV-505, Magliabechianus XXV-19, Marcianus VI-270, II. IV. 323 ne retiennent le prénom d’aucune femme. Le chroniqueur du Neapolitanus XIII. F. 16 n’en cite qu’une, Constance, reine d’Aragon259. Paolino Pieri y ajoute Violante, fille de cette reine260.
111Dans la Nuova Cronica, en dehors de celui de la reine d’Aragon, également présent dans la chronique de Malispini261, nous avons relevé les prénoms des reines de France Jeanne de Navarre262, Marie de Brabant263 et Clémence de Hongrie264, d’Isabelle, reine d’Angleterre265, de la reine Jeanne de Naples266, d’Éléonore d’Anjou267, de Marguerite de Flandre268, et de l’épouse de Fra Dolcino, qui se nomme aussi Margherita269.
112Matteo Villani mentionne Jeanne d’Anjou270 et sa sœur Marie271, la reine Blanche de Bourbon272 et Maria de Padilla, sa rivale273, madonna Cia degli Ordilaffi274, Dienora qui est la maîtresse d’Alphonse de Castille275, la plus jeune fille de Jean II le Bon (qu’il prénomme, à quelques chapitres d’intervalle, Lisabetta, puis Caterina276), et enfin Bianca, l’une des filles de Pierre de Sicile277.
113Filippo Villani n’indique que le prénom de deux femmes : monna Tancia della Foresta278, dont la noblesse et la beauté ont enflammé le cœur de John Hawkwood, préservant ainsi le château de son époux du pillage, et Jeanne de Bourbon279.
114Après avoir examiné l’ensemble des chroniques, nous pouvons dire que l’usage des prénoms subit effectivement une évolution diachronique. Omniprésents dans la Légende des Origines, les prénoms disparaissent à partir des Gesta, qui se veulent une histoire collective, et ils ne subsistent que dans les chroniques dont l’ampleur temporelle et spatiale est supérieure aux autres œuvres, c’est-à-dire dans les chroniques de Ricordano Malispini et des Villani. Toutefois, dans ces écrits, la signification de l’emploi du prénom se perd au fil du temps parce que l’œuvre elle-même a dépassé les limites qu’elle s’était fixées. À l’origine, conformément au modèle que lui propose la tradition historiographique antérieure, le chroniqueur ne retient que le prénom des femmes très importantes dans l’histoire de sa cité, puis, parce que son horizon s’élargit, il y ajoute le prénom des reines, impératrices ou autres dames de haut parage, même si elles n’appartiennent pas à l’histoire communale.
115Quelquefois, il semble noter celui d’une femme qui a attiré son attention ou sa sympathie, car seul l’intérêt du chroniqueur peut justifier la présence de prénoms comme celui de Violante, Margherita, monna Tancia della Foresta ou madonna Cia degli Ordilaffi. Ainsi voyons-nous se dessiner dans les chroniques un espace où la personnalité de l’auteur peut pleinement s’exprimer, un domaine riche en enseignements sur sa perception de la femme et des femmes.
Le titre nobiliaire
116La majeure partie des femmes présentes dans les chroniques appartiennent à la noblesse, possèdent donc un titre et pourraient être désignées grâce à lui. Pourtant, ce procédé est diversement utilisé par les chroniqueurs. Certains ne l’emploient pas du tout, d’autres rarement, aucun ne l’utilise systématiquement.
La tradition
117Parfois, le chroniqueur obéit à la tradition et attribue à la femme le titre qui lui appartient. Parmi les personnages féminins présents dans plusieurs chroniques, deux seulement sont toujours désignés par leur titre. Didon est le seul personnage féminin de la Légende des Origines auquel tous les chroniqueurs attribuent le titre de reine280.
118Mathilde de Canossa est toujours la comtesse Mathilde, son titre et son prénom étant indissociables281.
119La reine Jeanne est « la reine de Naples » sans que son prénom soit jamais mentionné dans le Magliabechianus XXV-19 et le Marcianus VI-270282 et, tantôt « la reine Jeanne »283, tantôt « la reine »284, pour Giovanni et Matteo Villani.
120Matteo Villani cite à douze reprises l’épouse de l’empereur Charles de Luxembourg285, en la nommant dix fois « l’impératrice ». Il parle deux fois de l’épouse d’Alphonse de Castille et il écrit « la reine »286. Il cite deux fois la « reine d’Angleterre » mais, en réalité, il désigne une fois Isabelle, la mère d’Édouard III287, puis l’épouse de celui-ci, Philippa288. Les reines de France, Blanche289 (de Castille), Jeanne de Navarre290, Marie (de Brabant)291, Clémence (de Hongrie)292, et Jeanne (de Bourbon)293, sont désignées, selon la coutume, par leur prénom précédé de leur titre, à l’exception de Jeanne d’Évreux294 et de Marie de Luxembourg295 dont Giovanni Villani ne cite pas le prénom. Sont désignées par leur seul titre les comtesses de Chartres296, de Flandre297, de Namur298, de Périgord299, d’Artois300, de Turenne301 et la duchesse de Blois302.
Les cas particuliers
Isabelle de France
121Giovanni Villani appelle trois fois Isabelle de France par son prénom. La première fois lorsqu’il narre son mariage avec Édouard II d’Angleterre303, puis au début304 du premier des deux chapitres qu’il consacre au récit de la guerre qu’elle mène contre son mari305, et enfin, lorsqu’Édouard III réclame la couronne de France, parce que sa mère, la reine Isabelle, est la fille de Philippe le Bel306. En revanche, dans les deux chapitres cités, Isabelle est toujours évoquée par son titre de reine d’Angleterre307, puis simplement de reine, à quatorze reprises308, et l’insistance inhabituelle de Giovanni Villani à utiliser ce procédé a retenu notre attention.
122Il nous est apparu que Giovanni Villani veut montrer que ce n’est pas la femme mais la reine qui est offensée par les agissements d’un époux qui la délaisse et lui préfère une vie de débauche organisée par son conseiller très particulier, Hugues le Despenser. Il ne s’agit pas d’une querelle entre époux mais d’un différend entre une reine et l’entourage néfaste d’un roi. La lutte que la reine mène – non pas contre son époux mais contre le favori de celui-ci – est, de ce fait, une guerre légitime, approuvée par le peuple, comme le souligne Giovanni Villani, et par les barons auxquels il fait assumer la responsabilité de l’emprisonnement du roi. À l’issue du conflit, Isabelle redevient à la fois une reine et une épouse qui « aurait volontiers effacé ce qu’elle avait fait », car la reine, « voyant que le roi ne voulait pas lui pardonner ni redevenir roi ne fut plus jamais heureuse » et l’épouse, « comme une veuve, s’enferma dans sa douleur »309. Toute la sympathie de Giovanni Villani semble être acquise à cette femme qui était « l’une des plus belles femmes du monde »310. Quand Édouard III fait condamner et pendre Roger Mortimer en l’accusant de trahison, parmi les raisons de sa mort, Giovanni Villani rapporte les ragots dont la reine est l’objet, parce qu’il ne peut en taire la teneur sans faillir à sa tâche de chroniqueur. Il commence par déclarer que telle est la récompense de ceux qui s’immiscent dans les affaires des grands ou se vautrent dans les « énormes péchés » car, dit-il enfin, « on disait que le dit Mortimer couchait avec la reine ». Encore une fois, la présence du mot reine n’est pas indifférente : c’est parce qu’il s’agit d’une reine que Giovanni Villani peut parler « d’énorme péché » et que Roger Mortimer mérite de mourir.
L’épouse de Frédéric II
123Un cas semblable de modification de perspective – provoquée par le chroniqueur, grâce à l’emploi répété du titre porté par le personnage féminin – apparaît dans l’épisode malheureux qui met en scène la seconde épouse de Frédéric II, Isabelle (ou Yolande) de Brienne. Giovanni Villani311 et Ricordano Malispini312 n’ont pas retenu son prénom, ils la présentent comme une impératrice (Giovanni Villani rappelle qu’elle est aussi reine car elle a hérité du royaume de Jérusalem) bafouée par un époux infidèle. Par ce choix, tous deux veulent indiquer que la gravité de l’acte commis par l’empereur réside non pas dans le fait de tromper son épouse (d’où l’inutilité d’un prénom qui ferait référence à la personne privée de l’impératrice) mais dans l’offense faite à la majesté impériale et royale.
La reine de Castille
124Matteo Villani utilise le même procédé à propos de la reine de Castille, Blanche de Bourbon, trompée elle aussi par son époux, Pierre Ier. Chaque fois qu’il parle de la maîtresse du roi, Maria de Padilla, Matteo Villani lui oppose le terme « reine » afin de montrer, comme Giovanni Villani et Ricordano Malispini, que l’outrage est commis envers la personne royale et non envers l’épouse. C’est d’ailleurs ce que les barons et les Communes de Castille reprochent à leur roi : d’avoir outragé la maison de France et leur reine en désirant une privata femina313, c’est-à-dire une femme qui, bien que noble, est une simple citoyenne par opposition à une reine.
La reine de Hongrie
125Il rapporte également l’histoire édifiante de la reine de Hongrie qui, ne pouvant donner un héritier à son époux, accepte de se retirer dans un monastère qu’ils font bâtir ensemble, afin qu’il puisse épouser une autre femme. Si la reine est prête à se sacrifier, la femme a le dernier mot car Matteo conclut : « Si cela fut vrai, l’amour de la femme en triompha et seul le souvenir de sa décision demeura »314.
126Respectueux de la tradition textuelle, ces chroniqueurs ont su la détourner et, par le jeu de l’écriture, lui donner une nouvelle signification.
La perspective historique
127Parfois, à la contrainte découlant du poids de la tradition s’ajoute, pour le chroniqueur, un autre impératif, celui que lui fixe la perspective historique.
Adélaïde
128Lorsque l’empereur Otton Ier vient en Italie pour chasser Bérenger, le marquis d’Ivrée, à la demande du Pape, raconte Giovanni Villani, il libère Adélaïde et l’épouse. Adélaïde est citée deux fois, la première fois par son prénom suivi de son titre, la seconde seulement par son titre. Auparavant, Giovanni Villani315 a expliqué les motifs de son emprisonnement, ce qui permet de mieux comprendre l’importance du personnage : Adélaïde est la veuve de Lothaire, roi d’Italie. En l’emprisonnant, Bérenger voulait éviter qu’elle ne se remarie et transmette à son époux le titre de roi d’Italie. En la délivrant et en l’épousant, l’empereur Otton Ier s’assure légalement le titre de roi d’Italie.
Béatrice de Provence
129Giovanni Villani et Ricordano Malispini désignent l’épouse de Charles d’Anjou par son titre de comtesse parce qu’elle porte le titre de son époux, comte du Maine et d’Anjou mais surtout parce qu’elle est l’héritière de Raymond-Bérenger IV. Grâce à elle, Charles porte le titre de comte de Provence et les deux chroniqueurs veulent insister sur cet aspect de ce personnage316 quia été considéré comme un « second Charlemagne »317. Anticipant sur les événements futurs, Giovanni Villani confère le titre de roi et de reine à Charles et à son épouse au moment où ils pénètrent en Italie ; Ricordano Malispini ne donne le titre de reine à Béatrice qu’après que son époux a conquis le royaume de Sicile.
L’épouse de Robert d’Anjou
130Une autre femme de la famille d’Anjou est présente dans deux chroniques. Le Magliabechianus XXV-505 rappelle le passage à Florence de Robert d’Anjou et de son épouse et Giovanni Villani318 ajoute que la reine, n’ayant pas mis au monde d’enfant dans l’année qui suivit la mort de son époux, fut enfermée dans le monastère qu’elle avait fait bâtir. Giovanni Villani apporte ces précisions car il déplore l’absence de descendance directe d’un roi en qui les Guelfes avaient mis tous leurs espoirs319.
La comtesse de Mangone
131Giovanni Villani raconte les déboires de Florence lors de l’acquisition du château de Mangone. À cette occasion, il cite la comtesse de Mangone parce qu’elle est l’héritière de ce bien320.
La comtesse du Tyrol
132Filippo Villani321 présente une jeune fille héritière du comté de Tyrol dont il ne cite pas le prénom mais qu’il appelle la comtesse. Il narre son existence mouvementée – fruit, en grande partie, de son imagination – et conclut : « Et ainsi se termina la vie diabolique et le procès de l’impie et cruelle comtesse du Tyrol […] ». Au-delà du sort de la jeune femme, c’est surtout l’histoire du comté de Tyrol, objet de disputes entre Allemands et Autrichiens, qui intéresse Filippo. Dans cette perspective, l’emploi du titre de comtesse est tout à fait approprié et c’est volontairement que le chroniqueur omet son prénom qui appartient au domaine privé et ne présente aucun intérêt. Il ne peut en effet l’ignorer, car Marguerite Maultasch a alimenté l’actualité juridique de son temps : pour justifier son divorce (elle avait épousé en secondes noces le fils de Ludovic de Bavière), Marsile de Padoue, réfugié auprès de Ludovic de Bavière après la condamnation par le Pape en 1324 de son traité Defensor pacis, a composé le Tractatus de iurisdictione imperatoris in causis matrimonialibus.
Constance de Sicile
133Parfois, l’importance historique du titre porté par le personnage n’est perçue que par certains chroniqueurs. Ainsi, Constance de Sicile est mentionnée dans les neuf manuscrits322, mais trois d’entre eux seulement la désignent tantôt comme reine de Naples tantôt comme impératrice.
134Le chroniqueur du II. IV. 323 cite son nom à deux reprises. La première fois, il annonce que l’Empereur prend pour épouse « une noble demoiselle, Constance » mais il ne dit pas qu’elle est reine et se trompe sur son ascendance323. La seconde fois, il parle de la reine Constance car il voit alors en elle l’héritière du royaume de Sicile qui, par son mariage, offre à l’Empereur son héritage324.
135Giovanni Villani utilise les deux titres. Il insiste sur le titre de reine de Sicile et des Pouilles lorsqu’il explique que c’est par son mariage avec elle qu’Henri devient roi325 et, pour justifier, au nom de l’injure faite à la reine Constance et de « l’offense commise contre la noblesse de son honneur »326, les exactions commises par celui-ci lorsqu’il pénètre dans le royaume des Pouilles. À quatre reprises, il emploie le titre d’impératrice à son propos. La première fois pour montrer qu’elle a été couronnée en même temps que son époux, les trois autres quand il donne l’ascendance de Frédéric II, en insistant sur le fait qu’il est né d’un empereur et d’une impératrice327.
136Ricordano Malispini la désigne d’abord par son prénom, Constance, avant de l’appeler l’impératrice, en référence à son époux328. Il explique qu’elle a reçu en dot le royaume de Sicile329 mais, à aucun moment, il ne confère à Constance le titre de reine qui lui revient.
Constance d’Aragon
137Giovanni Villani, Paolino Pieri et Ricordano Malispini évoquent une autre reine, Constance, qui apparaît aussi dans le Neapolitanus XIII. F. 16 mais sans que son titre de reine de Sicile soit précisé330. Il s’agit en effet de l’épouse du roi d’Aragon qui est aussi la fille de Manfred et, à ce titre, héritière du royaume de Sicile ; d’où l’intérêt pour les chroniqueurs de la citer quand ils retracent les étapes de la prise de pouvoir de la famille d’Aragon sur le royaume de Sicile331. Pour Giovanni Villani, elle est « la reine Constance »332, pour Paolino Pieri, elle est « la Reine »333. Ricordano Malispini en parle deux fois, tout d’abord sans lui attribuer son titre334, puis en l’appelant « la reine Constance » à un moment où elle se trouve en Sicile, c’est-à-dire dans son fief335.
138Ainsi, à partir d’un matériau langagier déjà constitué, quelques chroniqueurs ont su donner une certaine dimension politique à leurs chroniques et montrer combien ils pouvaient être conscients des divers aspects d’une même réalité.
Des titres inappropriés
139Quelquefois, la pertinence de l’utilisation du titre n’apparaît pas clairement : Lavinie, ainsi nommée dans sept chroniques336, est la reine Lavinie pour le chroniqueur du Marucellianus C. 300337 et pour Giovanni Villani338 mais seulement après la mort d’Énée, au moment où Ascagne lui abandonne la souveraineté de la ville de Laurenzia. Ricordano Malispini fait de Belisea une reine et ce titre lui sera conservé par Bosone da Gubbio339 et Antonio Pucci340.
140Si les chroniqueurs florentins sont plus ou moins sensibles à la valeur d’un titre nobiliaire, leur différence d’appréciation se révèle aussi lorsque ce titre est contesté : Giovanni Villani s’indigne du titre d’impératrice de Constantinople, porté par l’épouse du prince de Tarente et s’il l’utilise pour la désigner, il précise à chaque fois qu’elle le porte indûment341. En revanche, Matteo Villani accorde le rang d’impératrice à cette femme en précisant une fois qu’il s’agit de la mère de Louis de Tarente et une autre fois qu’il s’agit de la veuve du prince de Tarente342, ce qui permet d’éviter toute confusion avec Anne de Savoie, dont il raconte longuement les mésaventures, quelques chapitres auparavant343.
Gualdrada
141Giovanni Villani attribue une fois à Gualdrada le titre de comtesse qu’elle a acquis en épousant le comte Guido Vecchio mais, pour les chroniqueurs florentins, c’est son appartenance à la famille florentine des Ravignani, dont elle est l’héritière, qui est fondamentale344. Grâce à Dante, elle restera à tout jamais « la buona Gualdrada », fille de Bellincione Berti de’ Ravignani345, alors que, pour Giovanni Villani et Ricordano Malispini, c’est son père qui mérite le qualificatif de « bon » : « il buon messer Bellincione Berti de’ Ravignani »346.
Les liens de parenté
142Comme Gualdrada, la majorité des femmes citées dans les chroniques sont définies en fonction de liens de parenté. Les chroniques de la Légende des Origines désignent la femme, nous l’avons vu, par son prénom, mais celui-ci est toujours accompagné de la position qu’elle occupe dans la famille : Électre, Hécube, Hélène, Laurentia sont des épouses ; Candanzia, Médée, Hésione, Polyxène, Lavinie, Rhea Sylvia des filles. Seules Didon347 et madonna Veglia348 échappent à cette désignation.
143À partir des Gesta, les chroniqueurs délaissent pour la plupart l’usage du prénom mais n’abandonnent pas l’habitude de désigner les femmes par des liens de parenté. Paolino Pieri349, Simone della Tosa350, Dino Compagni351, Francesco di Giovanni352, le chroniqueur anonyme du II. IV. 323353 et ceux des manuscrits II. II. 39354, Magliabechianus XXV-505355, Marcianus VI-270356, Magliabechianus XXV-19357 et Neapoletanus XIII. F. 16358, qui continuent la tradition des Gesta, emploient ce procédé de préférence à tout autre. Le seul personnage qui n’est jamais désigné par un lien de parenté, si ce n’est celui de « fille de Saint Pierre »359 ou de « fille de l’Église »360, est la comtesse Mathilde.
144Même Giovanni et Matteo Villani ainsi que Ricordano Malispini emploient abondamment ce procédé. Dans la Nuova Cronica, sur les cent trente-six femmes qui sont désignées comme « fille de », nous en avons dénombré soixante-trois, soit près de la moitié d’entre elles, pour lesquelles Giovanni Villani n’utilise pas d’autre mode de désignation (prénom, titre nobiliaire). Il en est ainsi également de quinze des trente-trois femmes mentionnées comme « sœur de ».
145Ces trois chroniqueurs, qui utilisent d’autres modes de désignation (prénom ou titre nobiliaire) pour les reines, les impératrices et les aristocrates de divers lignages, les intègrent toutefois au paysage social en tant qu’épouses, mères ou filles.
146Certaines sont désignées par un seul lien de parenté, celui d’épouse (Sémiramis361, Sarah362, Clotilde363, l’impératrice Sophie364, Cunégonde365, Tancia della Foresta366, la duchesse de Blois367) – parfois de deux époux successifs (Andromaque368 et Adélaïde369) – celui de fille (Lucrèce370, Cassandre, Polyxène et Iliona371, Bianca372, les comtesses de Périgord373, d’Artois374) ou de mère (Alcmène375). Le plus souvent, elles sont enserrées dans un réseau familial où elles sont à la fois filles et épouses (Créüse376, Gualdrada377, Marie de Luxembourg378, Éléonore d’Anjou379, Blanche de Bourbon380, madonna Cia381, Lisabetta ou Caterina382 et la comtesse de Chartres383), épouses et mères (l’impératrice Hélène384, Constance de Sicile385, Jeanne de Navarre386), épouses et sœurs (Marie de Brabant387), filles et sœurs (Madama388) et même filles, épouses et mères (Blanche de Castille389, Constance d’Aragon390, la comtesse de Namur391, Marie de Hongrie392), filles, sœurs et épouses (Alberia et Costanzia393). Enfin, elles réunissent parfois toutes les fonctions que peut assumer une femme au sein d’une famille : celles de fille, de sœur, d’épouse et de mère, comme Isabelle reine d’Angleterre394, ou de petite-fille, de fille, de nièce, de tante et d’épouse, comme Clémence de Hongrie395.
147L’utilisation des liens familiaux est bien entendu le moyen le plus aisé d’identifier clairement un individu, qu’il soit de sexe masculin ou de sexe féminin, aussi nous a-t-il semblé utile d’examiner les autres pratiques textuelles contemporaines aux chroniques afin de déterminer si elles emploient ce mode de désignation.
Les liens de parenté dans les pratiques textuelles contemporaines des chroniques
148Deux traditions discursives utilisent fréquemment les liens de parenté.
La littérature pastorale et didactique
149La première est celle de la littérature pastorale et didactique adressée aux femmes depuis le XIIe et jusqu’à la fin du XVe siècle, mais surtout de la fin du XIIe aux premières années du XIVe siècle396, par les prédicateurs franciscains et dominicains et par certains laïcs comme Francesco da Barberino, qui ont tenté d’établir une typologie des femmes leur permettant d’élaborer des valeurs et des modèles de comportement pour le plus grand nombre d’entre elles.
150Le critère fondamental de cette classification est lié en premier lieu aux fonctions familiales de filles, de futures épouses, d’épouses et de veuves qu’assument les femmes. Pour le dominicain Humbert de Romans, et le juriste florentin Francesco da Barberino – qui présente un intérêt particulier pour notre étude parce qu’il est contemporain de la plupart de nos chroniqueurs –, « la société des femmes, quel que soit le degré d’élaboration qu’elle présente, est classée à partir des critères, des valeurs et des hiérarchies de la société masculine. D’un côté, les religieuses, placées dans les ordres et dans les rôles définis pour elles par l’institution ecclésiale ; de l’autre les laïques : elles ne s’intègrent au paysage social qu’en tant qu’épouses, filles et mères des hommes qui exercent le pouvoir ou le subissent, qui combattent ou qui travaillent, qui possèdent des biens et de l’argent ou vivent dans le dénuement »397.
151Le discours des chroniqueurs, bien qu’il ne s’adresse pas aux femmes en particulier, et qu’il n’ait pas à leur égard, a priori, une intention morale ou pédagogique, identifie dans la société les mêmes catégories que celles élaborées par ceux qui ont pour ambition de construire une pastorale et une pédagogie féminines adaptées à une société urbaine qui se complexifie398.
152L’influence qu’a exercée sur eux la typologie féminine véhiculée par le discours pastoral et didactique est probable, mais il serait hasardeux d’en conclure que les chroniqueurs adoptent pour cela le modèle féminin proposé et qu’ils sont au nombre de ces laïcs dont Carla Casagrande écrit que, bien vite, ils « s’emparèrent aussi du modèle féminin proposé qui, fondé sur l’autorité de la tradition, justifié par l’exégèse de l’Écriture et confirmé par la providentielle réapparition des théories aristotéliciennes, était en mesure de répondre à leurs besoins : une femme gardée dans les maisons et dans les monastères, dont étaient contrôlés mouvements, gestes, paroles, habits, fécondité et piété ; c’est-à-dire une femme qu’il était possible de guider vers le salut éternel et qui, dans le même temps, garantissait en ce monde l’honneur et la continuité des familles, une femme qu’approuvaient les prédicateurs et les directeurs spirituels et qu’appréciaient les maris et les pères. »399 Ainsi que le fait remarquer Daniel Borstein, du XIIe au XVIe siècle, en Italie, l’Église et la société sont inextricablement liées et en termes de richesse foncière, de pouvoir politique, de suprématie intellectuelle, de prestige moral et d’influence culturelle, l’église catholique est une présence dominante, de sorte que « le contrôle de la chaire signifiait que les hommes d’Église, et particulièrement les grands ordres prédicateurs comme les Franciscains, les Dominicains et les Augustins, étaient responsables de la médiation culturelle et de l’éducation à un degré tel qu’aucun autre groupe ne pouvait entrer en compétition avec eux »400.
153Toutefois, forts de l’autorité conférée par le passé, les chroniqueurs nous semblent les mieux armés pour construire un modèle féminin en harmonie avec leur société de marchands, capable de fonctionner dans le présent, de se projeter dans le futur et en mesure de concurrencer celui que proposaient les prédicateurs et les moralistes.
La pratique professionnelle des marchands
154La deuxième tradition à laquelle ils peuvent avoir puisé la classification des femmes qu’ils utilisent dans les chroniques est liée à leur pratique professionnelle.
155En examinant un nombre assez important de documents marchands et juridiques florentins de cette période, nous avons pu constater que les femmes y sont désignées de la même façon que dans les chroniques et dans les œuvres des prédicateurs et des moralistes.
156Matino Manucci, qui tient le libro del dare e dell’avere de marchands florentins en Provence, enregistre que « Tano da Filgliano doit donner, à la fête de Noël 1299, XIV livres, XI sous et VI deniers pour donna Isalda qui fut l’épouse de messer Pere de la Mannone » et que « Donna Loara, épouse de Ribollo Borghongnioni, doit recevoir, le 10 avril de l’année 1300, II livres, II sous et VI deniers »401. En 1364-1365, Pagolo di Bartolo Morelli note les détails d’une affaire judiciaire qui concerne la tutelle des enfants de Giovanni di Bartolo Morelli402. La veuve de celui-ci est citée à trois reprises (p. 65, p. 75 et p. 78) et toujours en ces termes : « monna Lisa, veuve qui fut l’épouse de Giovanni di Bartolo et qui fut la fille de Picchino appelé Rosso di Bagniesi ».
157Dans le Libro del dare e dell’avere di Noffo e Vese figli di Dego Genovesi403, nous lisons que « madonna Belizia qui fut l’épouse de Gherardo del Mugnaio doit donner XXXV florins d’or » et que « madonna Dianbra, épouse de Dino del Chiaro, doit en donner deux »404.
158Dans le cahier qui contient le nom des créditeurs de Taddeo dell’Antella et de ses associés, on peut lire qu’ils doivent quarante-cinq florins d’or à « monna Lippa qui fut l’épouse de Donato dell’Antella » et cent vingt et un à « monna Antonia, épouse de messer Talano degli Adimari »405.
159Un scripteur non identifié note dans le Libro vermiglio di Iacopo Girolami, Filippo Corbizzi e Tommaso Corbizzi406 que « Argisenda Laugiera qui fut l’épouse de Rostangnio Laugieri, Crisenda Laugiera qui fut l’épouse de Pere Laugieri, fils de Rostangnio, Guiglie Laugieri qui fut le fils de Rostangnio Lugieri et Beltrando Laugieri qui fut le fils de Pere Laugieri de Vacqueyras, et madonna Bietricie qui fut l’épouse de Pere Falco […] doivent donner trois cent quarante florins d’or »407.
160Nous pourrions ainsi multiplier les exemples mais nous nous limiterons à relever deux autres points communs entre la désignation des femmes dans ces documents et dans les chroniques : l’utilisation systématique de la formule moglie che fu di pour désigner une veuve, mot qui n’apparaît fréquemment que dans le Filocolo de Boccace (vingt-deux occurrences) et dans le Trecentonovelle de Franco Sacchetti (onze occurrences) et l’emploi de donna à la place de moglie408 qui permet d’écourter la formule usuelle qui est : « donna (suivi du prénom de la dame) moglie di… » ou « donna (suivi du prénom de la dame) sua moglie »409.
161La seconde tradition, contrairement à la précédente, est dénuée de toute intention modélisatrice. Elle vise simplement à désigner les individus de façon claire et précise de telle sorte que l’on peut s’interroger sur la signification des modes de désignation des femmes utilisés par les prédicateurs. Révèlent-ils vraiment une volonté d’enfermement de la femme dans un monde masculin ou sont-ils seulement le moyen le plus fréquemment utilisé à cette époque pour désigner un individu et par conséquent le plus sûr pour s’adresser à l’ensemble des femmes ? Nous avons relevé dans les chroniques deux exemples d’hommes désignés par rapport à une femme, en l’occurrence leur mère (Piero di monna Tancia degli Acciaiuoli et Lionardo di monna Maddalena Frescobaldi)410 qui ne peuvent s’expliquer autrement.
Liens de parenté et perspective historique
162Si les chroniqueurs ont adopté, peut-être inconsciemment, des modes dis cursifs empruntés à d’autres traditions, ils en ont modifié peu à peu l’utilisation afin de l’adapter au récit historique. Comme nous l’avons constaté à propos de l’usage du titre nobiliaire, l’examen de leurs pratiques discursives permet de reconstituer le chemin qu’ils ont parcouru depuis les premières annales jusqu’à la naissance d’une véritable historiographie.
Les chroniqueurs des Gesta florentinorum
163La première étape de ce parcours est l’œuvre de ceux qui ont élaboré une première ébauche d’histoire de Florence à partir des Gesta. Ils n’ont comme modèles que la Légende des Origines, quelques informations succinctes sur Florence, des listes de consuls et la chronique de Martin de Troppau. En ce qui concerne les femmes, ils ne peuvent utiliser que la Légende, qui désigne la femme par son prénom et la caractérise par sa fonction d’épouse, de mère ou de fille, ce qui définit clairement sa position sociale à l’intérieur de la famille, mais ne donne presque jamais d’information sur la valeur de cette condition pour sa parenté : cela n’indique pas si le fait que cette femme soit « mère de… », « épouse de… » ou « fille de… » a une incidence quelconque sur le statut de ses proches, s’il s’agit d’une donnée sociologiquement significative.
164C’est à ce niveau que se situe l’apport des « nouveaux » chroniqueurs : la femme est toujours désignée par un lien familial mais celui-ci s’inscrit dans une perspective historique, qu’il s’agisse du mariage entre Cesaria, « fille de l’empereur d’Allemagne », et Ruberto Catellina, qui fait des Uberti les ancêtres des empereurs germaniques411, de la cession de la Sicile à la famille d’Anjou conclue entre Jacques d’Aragon et le pape Boniface VIII et entérinée par le mariage de Violante, « sœur du roi Jacques d’Aragon », et de Robert, fils de Charles II d’Anjou412, de la paix de Caltabellotta qui laisse la Sicile à Frédéric II d’Aragon qui épouse « la fille de Charles II »413, de la paix conclue en 1298 entre la France et l’Angleterre par le double mariage de Marguerite, « sœur du roi Philippe le Bel », avec Édouard Ier et d’Isabelle, « fille du roi Philippe le Bel », avec le futur Édouard II414, ou de celle déclarée l’année suivante entre Albert d’Autriche et le roi de France (« Albert […] donna pour épouse à son fils la fille du roi de France »415).
165Cette conscience historique et politique accrue incite les chroniqueurs à insister sur les liens de parenté noués entre familles régnantes, notamment entre les Habsbourg et les Angevins :
Cette année-là vint à Florence la fille de l’empereur Rodolphe d’Allemagne qui était mariée à un neveu du roi Charles.416
1316, le 8 octobre, arriva à Florence la sœur du duc d’Autriche qui allait se marier avec le fils du roi Robert.417
166ou sur un mariage rompu et source de guerres entre le comte de Bourgogne et le roi de France :
Et, à la demande du roi d’Allemagne, le comte de Bourgogne dénoua la parenté avec le fils du roi de France, et donna sa fille au fils du duc de Bourgogne, ce qui provoqua de grands conflits.418
167À Florence, les dissensions entre familles où se mêlent des motifs privés et politiques419 culminent avec l’assassinat de Bondelmonte de’ Bondelmonti, que tous les chroniqueurs mentionnent, souvent sans en expliquer les raisons420, mais dont la chronique attribuée longtemps à Brunetto Latini421 offre une version différente de celle que rapportent Giovanni Villani422, Dino Compagni423 et Ricordano Malispini424.
168Ces querelles sont parfois suivies de réconciliations collectives, en 1266425, en 1279 (paix du cardinal Latino)426 et en 1301 (paix du cardinal d’Acquasparta)427. À cette occasion, des mariages sont célébrés mais les chroniqueurs que nous avons cités n’en donnent pas le détail qu’on trouve dans des chroniques plus élaborées telle que la Nuova Cronica. Ici encore, les liens de parenté qui désignent les femmes sont politiquement significatifs : lors de la paix de 1266, Bonaccorso Bellincioni donne pour épouse à son fils Forese la fille du comte Guido Novello, et Bindo, son frère, prend pour épouse une femme de la famille des Ubaldini, messer Cavalcante de’ Cavalcanti donne pour épouse à son fils, Guido, la fille de Farinata degli Uberti, Simone Donati donne sa fille en mariage à Azzolino degli Uberti428.
169Au sujet de la paix du cardinal Latino, Giovanni Villani, comme Paolino Pieri, écrit que le cardinal légat, sur ordre du Pape, oblige les familles Adimari et Tosinghi et les familles Pazzi et Donati à sceller la paix par des mariages mais il ne précise pas le nom des personnes concernées par ces unions429. Le Magliabechianus XXV-19 et le Marcianus VI-270 indiquent qu’en 1301, les paix conclues par le cardinal d’Acquasparta concernent les familles Bondelmonti et Marsili, Bondelmonti et Cavalcanti, Bustichi et Nerli et Gherardini et Luchardesi430 ; Giovanni Villani ajoute simplement qu’elles concernent les familles Cerchi et Adimari et leurs alliés d’une part et les familles Donati et Pazzi et leurs alliés de l’autre et qu’elles sont accompagnées de mariages431.
Giovanni et Matteo Villani, Ricordano Malispini
170Giovanni et Matteo Villani et Ricordano Malispini se distinguent des autres chroniqueurs parce qu’ils ont davantage conscience du rôle politique des alliances matrimoniales et parce qu’ils utilisent les liens de parenté en concomitance avec d’autres modes de désignation, ce qui leur permet d’en user judicieusement.
171Malgré cela, dans leurs chroniques, la référence masculine est parfois quelque peu abusive pour un certain nombre de femmes. Il en est ainsi par exemple de l’impératrice Cunégonde définie avant tout comme épouse d’Henri II432. Dans le cas des autres femmes sorties de l’anonymat, le lien de parenté n’est mentionné que parce qu’il a une importance historique capitale aux yeux des chroniqueurs. Il s’agit, par exemple, de signaler un mariage scellant une alliance entre deux grandes puissances comme la Castille et la France (mariage de Blanche de Castille et de Louis VIII)433, l’Empire germanique et la France (mariage de Marie de Luxembourg et de Charles IV)434 ou les royaumes de Sicile et d’Aragon (mariage d’Éléonore d’Anjou et de Frédéric II d’Aragon)435 ou une alliance souhaitée mais non réalisée (mariage de Blanche d’Aragon et de Simon de Clermont)436. Mais ils font parfois preuve de plus de sagacité.
172Lorsque Matteo Villani rappelle que le jeune roi d’Aragon a épousé la fille de Philippe de Bourbon, membre de la maison royale de France437, avant d’expliquer que Pierre Ier entretient ouvertement une liaison avec Maria de Padilla, il laisse deviner les conséquences politiques des actes du souverain.
173Giovanni Villani438 et Ricordano Malispini439 désignent Adélaïde comme l’épouse de Lothaire parce qu’il est roi d’Italie et qu’elle est, par son mariage, héritière d’un titre qu’elle peut transmettre.
174Giovanni Villani rappelle que la reine Marie de Hongrie est l’épouse du roi Charles et la mère de Charles Martel440 car il veut montrer qu’elle transmet légitimement à son fils le titre de roi de Hongrie, titre usurpé par André III.
175Évoquer Adèle de Champagne, comtesse de Chartres, à propos de Louis VII, donne l’occasion à Giovanni Villani de mentionner son appartenance au lignage de Charlemagne et de faire acquérir à ses descendants un degré de noblesse supérieur à celui auquel ils peuvent prétendre de par leur appartenance à la famille d’Hugues Capet tout en renouant le lien entre Charlemagne et les rois de France qui lui ont succédé441.
176Préciser que Marie de Brabant est l’épouse du roi Philippe III et la sœur du duc et de Geoffroy de Brabant explique pourquoi les troupes du roi de France viennent en aide à ceux-ci lors de leur guerre contre le duc de Luxembourg à propos du duché de Limbourg442. De la même façon, ce sont les liens de parenté liant Clémence de Hongrie au comte de Savoie, au dauphin de Vienne et à la maison royale de France qui justifient le rôle pacificateur qu’elle a pu jouer entre eux443.
177Mentionner que l’épouse de Pierre III d’Aragon est la fille de Manfred au moment où Pierre III fait valoir ses droits sur la Sicile444 et lorsque leur fils, Jacques, se rend à Rome afin de se réconcilier avec le Pape et le roi Charles de Sicile445 éclaire les raisons de l’ingérence du roi d’Aragon dans les affaires du royaume de Sicile.
178Il en est de même de la parenté qui unit Isabelle reine d’Angleterre et Philippe le Bel au moment où son fils Édouard réclame la couronne de France446. Auparavant, ce sont les liens avec ses frères qui sont mis en exergue, car ils lui permettent de servir de conciliatrice, lors des hommages très contestés dus par le roi d’Angleterre au roi de France pour ses possessions françaises447 ; et lorsque qu’Édouard III fait exécuter Mortimer, Giovanni Villani, contrairement à Matteo448, précise qu’il était l’amant de « la mère du roi », car, à ce moment-là, il y a une nouvelle reine d’Angleterre, Philippa449.
179Quant à madonna Cia, la présence de son époux et de son père est nécessaire à la compréhension du récit car le premier lui a confié la défense de Cesena et le second va tenter de jouer de son autorité paternelle pour lui faire abandonner la place450.
180Mais le personnage auquel Giovanni Villani et Ricordano Malispini ont accordé une attention toute particulière est Gualdrada qu’ils présentent toujours comme la fille de Bellincione Berti de’ Ravignani et l’épouse du premier comte Guido. Cela leur offre l’occasion d’expliquer pourquoi les demeures qui appartenaient à la famille des Ravignani – famille dont il ne restait plus aucun descendant – font désormais partie du patrimoine des comtes Guidi451. Ce transfert de propriété est un acte très important, parce que les habitations sont, dans la société florentine du XIVe siècle, au centre d’un réseau d’amitiés et de clientèles qui constitue la force d’une famille. Elles revêtent la même valeur symbolique que le blason et le nom et servent à établir la puissance et l’ancienneté de la noblesse du groupe familial452 ; et c’est bien sur la noblesse des Ravignani qu’ils veulent insister. Pour cela, ils soulignent le lien de parenté qui unit Gualdrada et Bellincione et qui leur permet, en citant la fille, de rappeler la mémoire de son père et, en même temps, de montrer que Florence compte dans ses murs des citoyens de très ancienne noblesse453. La certitude de la supériorité morale et sociale de Gualdrada sur son époux est partagée par Boccace qui, dans ses commentaires sur la Divine Comédie, explique que Dante la qualifie de « buona Gualdrada » à cause de ses qualités, largement supérieures à celles de Guido Vecchio454.
181Nous avons remarqué précédemment que, dans les chroniques, cet adjectif ne qualifie pas Gualdrada mais son père et il nous semble important de savoir quels traits féminins, physiques et moraux, ont retenu l’attention des chroniqueurs. Pour cela nous nous tournerons vers cet autre mode de désignation qu’est l’adjectivation.
L’adjectivation
182Les chroniqueurs sont tous sensibles à la beauté des femmes comme le révèle la présence de toutes les formes de l’adjectif et du nom : bella455, assai bella456, bellissima457, soprabella458, la più bella459, delle più belle460, bellezza461, grande bellezza462, di grandi bellezze463. Mais aucun ne s’attarde à en faire une description à l’exception de Ricordano Malispini dans les chapitres xvi et xvii consacrés à Belisea et à Teverina où il évoque les belles tresses de Teverina qui ont enchaîné le cœur du centurion464 et la fraîcheur, le teint clair et la bonne santé de Belisea465. Rien n’est révélé de leur taille ou de leur corpulence : toutes les parties de leur corps sont passées sous silence. Une seule fois466, Giovanni Villani mentionne l’absence de poitrine chez une femme, à propos de l’épouse de Tancrède ; et il ajoute qu’il se fait l’écho de l’opinion publique. Les autres sont belles tout simplement.
183Les qualités morales qu’ils apprécient tout particulièrement chez elles sont la bonté467 (buona), le jugement468 (savia), la probité et la droiture469 (onesta). Ils remarquent également leur bravoure470 (valente), leur noblesse471 (gentile, nobile), leur foi472 (divota, divotissima), leur charité473 et ils font grand cas de leur réputation474 (fama). Parmi les qualités qu’il reconnaît à Élisabeth de Hongrie, le chroniqueur anonyme du II. IV. 323 cite, juste après la beauté et avant la charité, son talent en matière d’écriture475.
184Ils ne sont pas entièrement insensibles à leur richesse476 mais leur reprochent parfois leur cruauté (crudele, crudelissima477), leur luxure (dissoluta478), leur manque de constance (mutevole479).
185Matteo Villani est le seul chroniqueur qui cite, parmi leurs mérites, la vertu480 et, parmi leurs fautes, la corruption481 mais aussi la fourberie, d’autant plus inexcusable qu’elle est le fait d’une abbesse qu’il qualifie à cause de cela de sacrilège482. Il pense aussi qu’elles sont facilement effrayées, et c’est à elles qu’il compare les Génois qui, après avoir été pendant très longtemps les maîtres redoutés des rivages de l’Italie, sont, à cause d’une défaite contre les Catalans et les Vénitiens, vaincus et humiliés comme des femmes craintives483. Plus généralement, il en fait un objet de comparaison par l’emploi de l’adjectif femminile484 qui n’apparaît pas dans les autres chroniques examinées et qui lui sert aussi, bien sûr, à définir ce qui est propre aux femmes mais toujours avec une connotation péjorative485.
186Enfin, le seul adjectif décrivant une attitude proprement féminine que retiennent les chroniqueurs est que, lorsqu’elles sont en proie à la terreur, elles sont échevelées486.
187Si la description de la femme offerte par l’ensemble des chroniques est vague, celle que les premiers représentants de l’historiographie florentine, ceux de la Légende des Origines, proposent des hommes l’est bien davantage. On s’attendrait à ce qu’ils vantent leur courage et leur puissance, mais il n’en est rien : ils n’en dressent aucun portrait et ne leur attribuent aucun qualificatif. Le portrait physique ou moral masculin est absent de cette tradition. Il faut attendre le chroniqueur du Magliabechianus XXV-505 (qui écrit entre 1300 et 1330) et Ricordano Malispini pour voir apparaître, dans l’historiographie florentine, une observation morale ou physique à propos d’un personnage masculin.
188Parce qu’il veut honorer la famille des Uberti, le chroniqueur du Magliabechanus XXV-505 utilise quelques qualificatifs, d’une grande banalité – nobilissimo, très noble, pour qualifier Catilina, savio e di grande prodezza, sage et très courageux, pour Uberto Cesare et buono, bon, pour Otton Ier 487) – mais qui, réunis par trois générations d’ascendants, accordent à la lignée qui est issue de ces hommes la totalité des qualités que le chroniqueur estime essentielles aux membres d’une grande famille.
189Après avoir rendu un hommage convenu au courage des fils de Priam488, Ricordano Malispini, parce qu’il veut démontrer que Florence est l’illustre fille de Rome, insiste sur l’appartenance à la noblesse d’origine romaine des hommes qui l’ont fondée. De sa première épouse, « une très noble dame de Rome, sœur d’un très noble baron citoyen de Rome », Uberto a de nombreux enfants, treize garçons et quatre filles qu’il donne en mariage à ceux ou aux fils de ceux qui, sur ordre de l’empereur, l’accompagnent en Allemagne. L’aînée épouse le fils d’Attilante, et de cette union est issue la noble lignée des Ormanni venus de Rome ; la seconde est mariée à un très noble baron de Rome nommé Bilion et de celui-ci descend la noble famille des Ravignani ; la troisième épouse le fils du noble Caprone et enfin la dernière est donnée en mariage à Gallus Gaius, un noble romain, descendant par sa mère de l’empereur Octavien et ancêtre de la famille Galligai et de quatre autres familles florentines489.
190C’est à cette noblesse d’origine romaine que Ricordano Malispini est lui-même fier d’appartenir, tout d’abord par son aïeule qui faisait partie de la famille Capocci, puis par sa mère, membre de la lignée des Ormanni490 dont il a expliqué qu’elle est issue de l’union de la fille aînée d’Uberto, fils de Catilina, avec le fils d’Attilante, noble baron romain. Il aime aussi rappeler la noblesse d’autres citoyens florentins comme les Bisdomini491, et insiste à plusieurs reprises sur celle des Ravignani, descendants de Bilion, dont l’un des membres, le bon messer Bellincione Berti, a donné naissance à celle qui allait devenir, par son mariage avec le comte Guido Vecchio, la comtesse Gualdrada492. De Bondelmonte de’ Bondelmonti, il remarque la belle allure lorsqu’il se promène à cheval dans les rues de Florence493, ce qui met en évidence sa parfaite formation de noble.
191Quatre hommes encore méritent à ses yeux une caractérisation : il souligne la piété de l’empereur Manuel de Constantinople et du roi Jean de Jérusalem494, le courage du roi Pierre d’Aragon495 et dénonce la vie de débauche de Frédéric II496.
192Le chroniqueur du II. IV. 323 préfère, quant à lui, insister sur les qualités morales de ses personnages : la sagesse de Guido Vecchio qui, unie à sa noblesse et à sa bravoure, le rend digne de toutes les louanges497, celle de messer Oddo Arrighi de’ Fifanti, évoquée par son épouse lorsqu’elle supplie celui à qui son père l’a remariée de ne pas user des droits que lui confère le mariage, car elle est déjà mariée au plus sage et meilleur chevalier d’Italie498, ou encore celle, accompagnée de courtoisie, de ce second époux qui lui laisse choisir son destin499.
193De Charles d’Anjou, Paolino Pieri garde le souvenir d’un grand seigneur, « très puissant » et « favorisé par le sort », et du podestat Giovanni da Luccino celui d’un « grand, noble et fastueux » seigneur500. Ce sont les seules notations qu’il retienne pour caractériser des personnalités, à ses yeux, mémorables.
194Noble, sage, bon, beau, courageux et pieux, ou au contraire débauché ou cupide, voici les données essentielles du portrait conventionnel qui est aussi celui que propose la chronique des Villani avec toutefois un souci plus grand d’observation et de personnification (trente-trois adjectifs).
195Souvent, les adjectifs s’accumulent, parfois maladroitement (temuto e ridottato501, valente e buono502, bello uomo del corpo e grazioso e largo503, savio e di gentile aspetto504, ricchi e possenti e di grande affare505, pietoso e buono e con tutte virtù506), mais ils donnent rarement naissance à un véritable portrait sauf, peut-être, celui de Manfred ainsi brossé par Giovanni Villani : « beau de corps mais débauché, musicien et chanteur, il s’entourait volontiers de jongleurs et de troubadours, et de belles concubines, et il était toujours vêtu de drap vert. Très généreux, courtois et gracieux, il était très aimé et apprécié. Riche seigneur, il sut accroître ses biens sur terre comme sur mer »507.
196La comparaison du regard porté par les chroniqueurs sur les femmes et sur les hommes conduit à plusieurs remarques.
197Elle attire d’abord l’attention sur le petit nombre d’adjectifs utilisés dans les descriptions physiques (un seul : beau) et morales (à peine quelques dizaines) et sur leur emploi indifférencié pour les hommes comme pour les femmes. Dans ce domaine, nous n’avons pas pu observer la même évolution que celle que nous avons constatée quant à l’utilisation des titres de noblesse ou des liens de parenté : le vocabulaire des derniers chroniqueurs ne s’enrichit pas d’emprunts faits à d’autres pratiques discursives afin de pallier les insuffisances de la tradition historiographique dont ils sont les héritiers.
198En fait, les chroniqueurs négligent volontairement de décrire leurs personnages, parce qu’ils ne veulent retenir que les traits physiques et moraux qu’ils estiment dignes d’être transmis aux générations suivantes ; ils filtrent ce qui correspond aux objectifs et aux règles du genre qui est le leur.
199Ceci nous amène à partager les constatations faites par C. M. de La Roncière après un examen comparatif de la Cronica domestica de Donato Velluti, de la Vita Nuova, des premières œuvres florentines de Boccace (Amorosa visione, Ninfale fiesolano et Ameto), de la fresque du Buon Governo du Palais Communal de Sienne (1338), de la Madonna del Latte d’Ambrogio Lorenzetti et des Ricordi de Giovanni di Pagolo Morelli : « plusieurs visions de la femme sont aussi simultanément offertes aux Florentins, chacune manifestement liée à un point de vue, à un genre d’expression – littéraire ou artistique – à des conventions, voire à une profession – celle du peintre. Pourtant accessibles à tous, elles ne s’influencent que faiblement ou pas du tout […] Dans la communauté professionnelle, culturelle, religieuse et politique, chacun dessine de la femme le portrait que lui suggèrent ou lui imposent les règles et les conventions de sa tâche ou de sa profession, sans beaucoup s’inspirer de celles d’autrui »508.
200Les chroniqueurs partagent avec leurs contemporains cette « opacité partielle de leur regard »509, une incapacité de « voir » et de décrire les femmes hors des règles et des conventions du genre qui est le leur et dont la conséquence est l’élaboration d’une image conventionnelle, unique et androgyne de l’individu, qui ne permet pas de reconstruire une image visuelle et vivante de la femme à partir de l’adjectivation qu’ils emploient. Malgré ce, ils ont réussi à créer un système novateur de désignation de la femme et des femmes. Sur la base d’une historiographie qui ne s’intéresse qu’à quelques grandes figures féminines, ils commencent par élargir la présence féminine – et apparaissent ainsi des groupes de femmes anonymes – mais ils délaissent alors les individualités, ce qui donne naissance aux chroniques écrites sur la base des Gesta florentinorum.
201Puis, dans un second temps, ceux qui réunissent les deux sources, Légendedes Origines et Gesta florentinorum, pour composer une histoire achevée de Florence, reprennent à leur compte la totalité des manières de nommer la femme et les femmes utilisées par l’historiographie antérieure : prénom, titre et liens de parenté. Ils utilisent davantage les termes génériques, étendent l’emploi du prénom hors de la sphère de l’histoire locale, définissent plus rationnellement l’usage du titre nobiliaire et mettent en évidence l’importance historique et politique des liens de parenté.
202Ils adoptent de nouvelles pratiques langagières peut-être empruntées à d’autres pratiques discursives (œuvres narratives contemporaines, traductions de textes latins et français, littérature pastorale et didactique) et savent également puiser dans leur pratique professionnelle afin de façonner peu à peu une façon de parler de la femme et des femmes qui soit spécifique à l’écriture de l’histoire.
Notes de bas de page
1 II. II. 39, p. 100-101. S. della Tosa, op. cit., p. 133-134, p. 144-145. P. Pieri, op. cit., p. 18-19, p. 21, p. 61-62. XXV-505, p. 103. Neap. XIII-F-16, p. 283. D. Compagni, op. cit., I, XXII, p. 97 ; I, XXVI, p. 106-107 ; III, V, p. 187 ; III, XIV, p. 206. Magl. XXV-19 et Marc.-270, p. 365, p. 405, p. 463. F. di Giovanni, op. cit., p. 142. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XIII, p. 19 ; II, IX, p. 120 ; V, XXXI, p. 215 ; VI, XXXVII, p. 265 ; VII, I, p. 277 ; VII, LVII, p. 350 ; VII, LXXXV, p. 391 ; VII, LXIX, p. 363-64 ; VIII, XLIII, p. 482 ; VIII, LXXXIV, p. 541 ; VIII, LXXXIX, p. 547 ; VIII, CXXXIX, p. 599 ; vol. II : IX, XXXV, p. 55 ; IX, XXXIX, p. 65 ; IX, XC, p. 178 ; X, CCXLV, p. 422 ; X, CCCVI, p. 474 ; XI, VII, p. 529 ; XI, XI, p. 537 ; XI, L, p.578 ; XI, LXXXIX, p. 633 ; XI, CXXIX, p. 685 ; XI, CLI, p. 709, p. 710-711 ; vol. III : XII, II, p. 23 ; XII, XXXIII, p. 195 ; XIII, VIII, p. 310 ; XIII, XVI, p. 326 ; XIII, LII, p. 420 ; XIII, CXV, p. 555. M. Villani, op. cit., vol. I, XXXVI, p. 69 ; I, LII, p. 96 ; IV, XCI, p. 605 ; vol. II : VIII, XLVII, p. 196 ; IX, XXV, p. 316-317 ; IX CIII, p. 440-441. F. Villani, op. cit., XI, CI, vol. II, p. 742. R. Malispini, op. cit., XVII, p. 31 ; LXXI, p. 82 ; CLIV, p. 143 ; CLXIV, p. 153 ; CCXXVII, p. 205.
2 M. Villani, op. cit., vol. I : I, XXXVI, p. 69 ; III, XLIII, p. 377 ; III, LXXXVI, p. 433 ; IV, XV, p.493 ; IV, LXXXIX, p. 603 ; VI, LXXXIII, p. 808 ; vol. II : IX, XCVI, p. 423 ; XI, XVIII, p. 612. F. Villani, op. cit., vol. II : XI, LXIX, p. 676 ; XI, LXXIII, p. 685 et p. 695.
3 D. Compagni, op. cit., III, VII, p. 190.
4 S. della Tosa, op. cit., p. 147.
5 R. Malispini, op. cit., LXXIX, p. 88 ; CXV, p. 111 ; CXXX, p. 124-125 ; CLXXII, p. 157 ; CCXXIII, p. 201-202.
6 G. Villani, op. cit., vol. I : III, I, p. 97 ; VI, XIV, p. 244 ; VII, XXVII, p. 311 ; VII, LXXIX, p.380 ; VII, LXI, p. 510 ; vol. II : IX, XXXVI, p. 57 ; IX, LV, p. 91-92 ; IX, LXXXIV, p.169-170 ; X, CCXXII, p. 407 ; XI, LIX, p. 590 ; XI, LXXIII, p. 608 ; XI, CXLIX, p. 707 ; vol. III : XII, XCIV, p. 198 ; XII, CXL, p. 284 ; XIII, XXX, p. 372 ; XIII, LXXIII, p. 469-70 ; XIII, LXXXIV, p. 486 ; XIII, CXXIII, p. 563. M. Villani, op. cit., vol. I : III, XV, p. 348 ; III, LXV, p. 404 ; IV, LXXXIX, p. 603 ; vol. II : VII, LXXXIV, p. 111 ; X, LXXIII, p. 546.
7 G. Villani, op. cit., vol. I : II, XX, p. 85 ; VIII, LXV, p. 529 ; VIII, CXXI, p. 588 ; vol. II : IX, VII, p. 21 ; IX, XXXVIII, p. 62-63 ; X, CCCXXIII, p. 492-493 ; X, CCCXLIV, p. 511 ; XI, CVIII, p. 657 ; vol. III : XII, II, p. 23 ; vol. III : XII, XXIII, p. 67. M. Villani, op. cit., vol. I : VI, XXXV, p. 751 ; vol. II : VII, LXXXIV, p. 111 ; VII, XCII, p. 119 ; VIII, LVIII, p. 206 ; X, XXVII, p. 492 ; XI, XX, p. 618.
8 G. Villani, op. cit., IV, IV, vol. I, p. 153 ; XI, LIV, vol. II, p. 581 ; vol. III : XII, XXXIII, p. 81 ; XII, CXIV, p. 226-227.
9 D. Compagni, op. cit., III, XIV, p. 206.
10 F. Villani, op. cit., XI, LXVIII, vol. II, p. 673.
11 Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 307. II. II. 39, p. 101 ; S. della Tosa, op. cit., p. 133 ; Magl. XXV-505, p. 102 ; P. Pieri, op. cit., p. 19.
12 Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 331.
13 G. Villani, op. cit., vol. I : III, VI, p. 107 ; vol. II : XI, CLXIII, p. 725 ; XII, I, p. 9-10 ; M. Villani, op. cit., VIII, LVIII, vol. II, p. 206.
14 M. Villani, op. cit., VII, LXVI, vol. II, p. 90.
15 G. Villani, op. cit., XI, CLXIX, vol. II, p. 732 ; XI ; XII, LX, vol. III, p. 134.
16 Ibidem, vol. I : VII, LXIX, p. 363-364 ; VIII, LXVIII, p. 520. R.Malispini, op. cit., CLXIV, p. 149 ; CCXXVII, p. 205.
17 F. di Giovanni, op. cit., p. 142.
18 D. Compagni, op. cit., III, XIV, p. 207.
19 G. Villani, op. cit., XII, IV, vol. III, p. 303.
20 M. Villani, op. cit., X, XXVII, vol. II, p. 492.
21 Ibidem, I, XLIII, vol. I, p. 78.
22 D. Compagni, op. cit., II, XXI, p. 148.
23 G. Villani, op. cit., X, CCCXVII, vol. II, p. 486.
24 Ibidem, XIII, VIII, vol. III, p. 310.
25 Ibidem, VI, LVI, vol. I, p. 779.
26 Ibidem, IV, XV, vol. I, p. 493.
27 Ibidem, XIII, XXI, vol. III, p. 357.
28 Ibidem, vol. I : VI, XIII, p. 242 ; VII, VII, p. 283 ; vol. II : X, CCLVI, p. 430 ; XI, LVIII, p. 588 ; vol. III : XII, LXVII, p. 151 ; XIII, XXXVI, p. 383.
29 Cf. D. Velluti, op. cit, p. 39-40 et p. 138.
30 Voir à ce propos R. Trexler, « Le célibat à la fin du Moyen Âge : les religieuses de Florence », in Annales E. S. C., 1972, no 6, p. 1334-1335.
31 G. Villani, op. cit., XII, XCIV, vol. III, p. 199.
32 M. Villani, op. cit., III, XV, vol. I, p. 346.
33 G. Villani, op. cit., IX, LVIII, vol. II, p. 105.
34 M. Villani, op. cit., I, LVIII, vol. I, p. 111.
35 Ibidem, III, XLIII, vol. I, p. 377.
36 Ibidem.
37 G. Villani, op. cit., XI, LXXXIX, vol. II, p. 633-634.
38 M. Villani, op. cit., I, VI, vol. I, p. 16.
39 Ibidem, I, LVIII, vol. I, p. 111.
40 G. Villani, op. cit., XI, CLIX, vol. II, p. 710 ; vol. III : XII, XCIV, p. 198 ; XIII, CXII, p. 545.
41 Ibidem, VI, XXXVII, vol. I, p. 265, et XIII, VIII, vol. III, p. 310.
42 Ibidem, vol. II : IX, XXXV, p. 55 et IX, LVIII, p. 105. M. Villani, op. cit., vol. I : IV, XVIII, p.498 ; V, LIII, p. 677 ; vol. II : VII, LXXVII, p. 104.
43 II. IV. 323, p. 570 ; M. Villani, op. cit., I, XLI, vol. I, p. 78.
44 II. IV. 323, p. 232. G. Villani, op. cit., vol. I : VII, LXX, p. 364 ; VIII, CXXIX, p. 596 ; VIII, CXXXII, p. 606 ; vol. II : IX, CVIII, p. 200. R. Malispini, op. cit., CLXIV, p. 153.
45 II. IV. 323, p. 232.
46 G. Villani, op. cit., VIII, CXXIX, vol. I, p. 596.
47 Ibidem, VIII, CXXXII, vol. I, p. 606.
48 M. Villani, op. cit., V, LXXXI, vol. I, p. 703-704.
49 Voir à ce propos : J. Rossiaud, La Prostitution médiévale, Paris, Flammarion, 1987 ; C. Opitz, « Contraintes et libertés, Femmes seules : émancipation ou marginalisation ? », in G.Duby, M. Perrot, Histoire des Femmes, cit., p. 320-328 ; H. Martin, Mentalités médiévales xie-xve siècle, Paris, PUF, 1996, chap. XIII : « Les mentalités au négatif : Femme seule, un état difficile à assumer », p. 416-421.
50 Orsucci 40, p. 62.
51 Gaddi reliqui 18, p. 28.
52 D. Compagni, op. cit., III, XIV, p. 206.
53 G. Villani, op. cit., XII, CXIV, vol. III, p. 228.
54 II. IV. 323, p. 543.
55 G. Villani, op. cit., VIII, XIII, vol. I, p. 431.
56 Ibidem, XI, LVI, vol. II, p. 586.
57 Ibidem, V, XXVIII, vol. I, p. 212. P. Pieri, op. cit., p. 5. R. Malispini, op. cit., LXVIII, p. 81.
58 G. Villani, op. cit., XII, XCIV, vol. III, p. 198. R. Malispini, op. cit., LXVIII, p. 81.
59 G. Villani, op. cit., IX, LXXXII, vol. II, p. 167.
60 Ibidem, VI, XVI, vol. I, p. 245-246 ; IX, LVII, vol. II, p. 102 ; vol. III : XII, CXVI, p. 229-230 ; XII, CXLII, p. 288. R. Malispini, op. cit., XLI, p. 51.
61 G. Villani, op. cit., IX, XXXV, vol. II, p. 54-55.
62 Ibidem, III, VIII, vol. I, p. 115.
63 Ibidem, V, XXI, vol. I, p. 201.
64 Ibidem, VI, XVI, vol. I, p. 246.
65 M. Villani, op. cit., III, LXX, vol. I, p. 409.
66 Ibidem, IV, XVIII, vol. I, p. 498.
67 Ibidem, V, LXXVII, vol. I, p. 700.
68 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 42 ; Gaddi reliqui 18, p. 22. R. Malispini, op. cit., V, p. 22.
69 Vaticanus 5381, p. 268.
70 Ibidem.
71 G. Villani, op. cit., I, XII, vol. I, p. 18.
72 Chronique anonyme écrite entre 1252 et 1258 et intitulée Storie de Troia e de Roma, (cod. Laurentianus) publiée par E. Monaci in Storie de Troja et de Roma, altrimenti dette Liber Ystoriarum Romanorum, Rome, Società Romana di Storia Patria, 1920, (col. droite, p. 16). Le cod. Amburghese des Storie de Troja et de Roma (op. cit., p. 16, col. gauche) ne mentionne pas l’enlèvement d’Esion et le cod. Riccardiano dit : « e Exiona, sua figlula fu data a Talamone in guidardone, perché fu primo intratore in Troia » (op. cit., p. 16).
73 M. Villani, op. cit., I, IX, vol. I, p. 20.
74 Ibidem, VI, XIV, vol. I, p. 731.
75 G. Villani, op. cit., I, II, vol. I, p. 6.
76 Ibidem, VIII, CXLIII, vol. I, p. 616.
77 Ibidem, XIII, CXII, vol. III, p. 544.
78 M. Villani, op. cit., IX, V, vol. II, p. 285.
79 Ibidem, IX, XCVII, vol. II, p. 424.
80 Ibidem, XI, XXVII, vol. II, p. 625.
81 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 42-43. Gaddi reliqui 18, p. 28. Vaticanus 5381, p. 282. Magl. XXV-505, p. 94. R. Malispini, op. cit., XXIV, p. 38-39.
82 G. Rohlfs, Grammatica storica della lingua italiana e dei suoi dialetti, Sintassi e formazione delle parole, Torino, Einaudi, 1969, p. 458.
83 II. IV. 323, p. 511, p. 549 et p. 581.
84 R. Malispini, op. cit., XLVI, p. 57 ; LII, p. 67 ; XCIX, p. 97.
85 D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49.
86 G. Villani, op. cit., vol. I : III, VIII, p. 113-114 ; IV, V, p. 154 ; V, IV, p. 166 et p. 167 ; V, X, p.179-180 ; V, XI, p. 189-190 ; V, XX, p. 196 et p. 197 ; V, XXI, p. 199-200 et p. 200 ; VI, XIII, p. 243 ; VI, XVI, p. 246-247 ; VI, XXXVII, p. 265 et p. 266 ; VI, XXXVIII, p. 267 ; VII, XLVI, p. 339 ; VII, LXIX, p. 363 ; VII, XC, p. 399 ; VIII, LXI, p. 510 ; VIII, CIII, p. 568-569 ; VIII, CXXXIX, p. 613 ; vol. II : IX, XXXV, p. 55 ; IX, XC, p. 177-178 ; X, XXVIII, p. 233 ; X, LIX, p. 262 ; X, LXXIX, p. 283-284 ; XI, VII, p. 530 ; XI, LXXXIII, p. 617-618 ; XI, CIV, p. 652 ; XI, CVIII, p. 657 ; XI, CLI, p. 709 ; XI, CLI, p. 710 ; vol. III : XII, CXLIII, p. 287-288 ; XIII, VI, p. 305 ; XIII, VIII, p. 310 ; XIII, XC, p. 497.
87 Ibidem, II, XIX, vol. I, p. 82.
88 Ibidem, I, XIII, vol. I, p. 20.
89 Ibidem, I, XXVIII, vol. I, p. 45.
90 Ibidem, II, XIII, vol. I, p. 78.
91 A. Pucci, Libro di varie storie, a cura di A. Varvaro, Atti dell’Accademia di Palermo, s. IV, vol. XVI, 1957, p. 299.
92 M. Villani, op. cit., vol. I : I, XXXIV, p. 65 ; II, LXXI, p. 313 ; III, CXI, p. 469 ; IV, XVIII, p. 498 et p. 499 ; IV, XL, p. 533 ; vol. II : VII, XLIII, p. 63 ; VII, XLVIII, p. 70 ; VII, LVIII, p. 81 ; VII, LIX, p. 81 ; VII, LXVIII, p. 92 ; VII, LXIX, p. 92 ; VII, LXXVII, p. 103 ; IX, XCVI, p. 423 ; X, XX, p. 476.
93 F. Villani, op. cit., vol. II : XI, LXXVIII, p. 694 ; XI, CI, vol. II, p. 742.
94 G. Villani, op. cit., V, XVIII, vol. I, p. 189.
95 Ibidem, IX, LVII, vol. II, p. 103.
96 M. Villani, op. cit., I, XXXIV, vol. I, p. 65.
97 Ibidem, VIII, XLVII, vol. II, p. 197.
98 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 52-53. Gaddi reliquii 18, p. 25. Vaticanus 5381, p. 279. Magl. XXV-505, cit., p. 92. G. Villani, op. cit., I, XXXV, vol. I, p. 54.
99 R. Malispini, op. cit., XVII, p. 31.
100 Ibidem.
101 L’œuvre de Bosone se trouve dans le manuscrit Laurentianus LXXXIX-LX. La légende est mentionnée dans une note au folio c. 27r. Dans l’explicit du manuscrit, il est dit que Bosone composa son œuvre en 1311. Cf. Bosone da Gubbio, Biblioteca dei Classici, Firenze, Mazzini et Gaston, 1867. Pour les citations, nous avons utilisé Bosone de’Raffaelli da Gubbio, Fortunatus siculus o sia l’Avventuroso Ciciliano, a cura di G. F. Nott, Milano, Silvestri, 1833.
102 A. Pucci, Libro di varie storie, cit., p. 3-312 et A. Graf, « Il zibaldone attribuito ad Antonio Pucci », Giornale Storico della Letteratura Italiana, no 1, 1883, p. 296-299.
103 A. Pucci, op. cit., p. 143 et Bosone da Gubbio, op. cit., p. 390.
104 Bosone da Gubbio, op. cit., p. 390.
105 Au xive siècle, l’âge moyen des femmes florentines au premier mariage est inférieur à 16 ans (15,57). Cf. C. Klapisch-Zuber, « La fécondité des Florentines (xive-xvie siècles) », in Annales de démographie Historique, 1988, p. 43-44.
106 À Florence, treize ans est l’âge courant auquel une religieuse pouvait prononcer ses vœux. Cf. R. Trexler, op. cit., p. 1343.
107 R. Malispini, op. cit., XVII, p. 33.
108 A. Pucci, op. cit., p. 143.
109 G. Villani, op. cit., V, XX, vol. I, p. 196. R. Malispini, op. cit., LXXXI, p. 89.
110 C. Klapisch-Zuber, « La fécondité des Florentines », cit., p. 43-44.
111 G. Villani, op. cit., VI, XVI, vol. I, p. 246. Cf. E. Kantorowicz, L’empereur Frédéric II, Paris, Gallimard, 1987, p. 19 : « Tout le monde croyait que Constance avait pris le voile, et, plus tard, par haine de son fils, les Guelfes répandirent intentionnellement cette légende (ne dira-t-on pas ensuite que l’Antéchrist serait enfanté par une nonne ?) ».
112 Parce qu’elle a quitté la « douce cellule » sous la contrainte, et non de son plein gré, Dante donne à l’impératrice une place au Paradis (Paradiso, III, vv. 113-120).
113 M. Villani, op. cit., V, LIII, vol. I, p. 677.
114 C. Kappler, Monstres, démons et merveilles à la fin du Moyen Âge, Paris, Payot, 1980, p. 118-140.
115 C. Lecouteux, Les Monstres dans la pensée médiévale européenne, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 1993, p. 155-200.
116 M. Villani, op. cit., III, CXI, vol. I, p. 469.
117 Voir à ce propos : J. Le Goff, « Au Moyen Âge : temps de l’Église et temps du marchand » et « Le temps du travail dans la crise du xive siècle : du temps médiéval au temps moderne », in Pour un autre Moyen Âge, Paris, 1991, p. 46-65 et p. 66-79.
118 J. P. Delumeau, « La mémoire des gens d’Arezzo et de Sienne à travers des dépositions de témoins (viiie-xiie siècles) », in Temps, mémoire, tradition au Moyen Âge, actes du xiiie congrès des Médiévistes de l’Enseignement Supérieur 4-5 juin 1982, Aix-en-Provence, PUP, 1983, p. 45-67.
119 Cf. C. M. de La Ronciere, « Une famille florentine au xive siècle : les Velluti », in Famille et parenté dans l’Occident médéval, Rome, École française de Rome, p. 240 et p. 229.
120 D. Velluti, op. cit., p. 143. Nous reproduisons la présentation de date de l’éditeur scientifique.
121 Ibidem, p. 121.
122 Ibidem, p. 49, p. 52, p. 93, p. 109, p. 71.
123 Ibidem, p. 84.
124 Ibidem, p. 125.
125 Ibidem, p. 127.
126 Magl. XXV-19, Marc. VI-270, p. 11.
127 D. Compagni, op. cit., XX, p. 89-90.
128 G. Villani, op. cit., IX, LVII, vol. II, p. 102-103.
129 M. Villani, op. cit., vol. I : I, LIV, p. 100 ; I, LXXVII, p. 147 ; V, LIII, p. 677.
130 Ibidem, VII, LXIX, vol. II, p. 92.
131 G. Villani, op. cit., VI, XV, vol. I, p. 265.
132 Ibidem, IX, XXXV, vol. II, p. 55.
133 II. IV. 323, cit., p. 553.
134 G. Villani, op. cit., I, XXVIII, vol. I, p. 45.
135 Ibidem, VI, VII, vol. II, p. 136.
136 G. Villani, op. cit., VII, XV, vol. I, p. 290. R. Malispini, op. cit., CXIX, p. 114.
137 Marucellianus C. 300, p. 47.
138 Gaddi reliqui 18, p. 23. II. II. 67, Orsucci 40, p. 47. Vaticanus 5381, p. 269. R. Malispini, op. cit., X, p. 26.
139 G. Villani, op. cit., I, XXIV, vol. I, p. 40.
140 Ibidem, I, XXIV, vol. I, p. 40.
141 A. Lancia, « Compilazione della Eneide di Virgilio fatta volgare per Ser Andrea Lancia notaro fiorentino », a cura di P. Fanfani, in L’etruria, I, 1851, p. 165-760.
142 Eneas roman du xiie siècle édité par J. J. Salverda de Grave, Paris, H. Champion, 1973, 2 vols. Il s’agit du manuscrit Plut. XLI, cod. 44.
143 Guido Da Pisa, I fatti d’Enea. Libro secondo della Fiorita d’Italia, a cura di D. Carbone, Firenze, Barbera, 1868.
144 Ciampolo di Meo degli Ugurgieri, L’Eneide di Virgilio volgarizzata nel buon secolo della lingua, a cura di A. Gotti, Firenze, Le Monnier, 1858.
145 A. Lancia, op. cit., p. 748-749.
146 Anonimo, Ottimo Commento della Commedia (L’), t. I, Inferno, a cura di A. Torri, Pisa, Capurro, 1827, p. 12.
147 G. Boccaccio, Amorosa visione, a cura di V. Branca, Firenze, Sansoni, 1944, p. 50.
148 Id., Esposizioni sopra la Comedia di Dante, a cura di G. Padoan, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, vol. VI, Milano, Mondadori, 1965, p. 221.
149 A. Pucci, Libro di Varie Storie, cit., p. 133.
150 G. Villani, op. cit., III, IV, vol. I, p. 103.
151 Ibidem.
152 P. Pieri, La storia di Merlino edita ed illustrata da Ireneo Sanesi, Bergamo, Istituto Italiano d’Arti Grafiche, 1898, p. 2-107.
153 G. Villani, op. cit., I, I, vol. I, p. 4.
154 À propos des bibliothèques des marchands et artisans voir : C. Bec, Les Marchands écrivains, Paris-La Haye, Mouton, 1967, p. 407-415.
155 G. Villani, op. cit., I, I, vol. I, p. 4.
156 À propos des programmes des écoles élémentaires et de celles « di grammatica » au xive siècle, voir, S. Rizzo, « Il latino nell’Umanesimo », in Letteratura Italiana, dir. A. Asor Rosa, Torino, Einaudi, 1982, vol. V, p. 394-401.
157 R. Davidsohn, Storia di Firenze, Firenze, Sansoni, 1973, vol. VII, p. 122-123.
158 II. IV. 323, p. 541.
159 R. Malispini, op. cit., XVI, p. 29.
160 Ibidem, XCIX, p. 97-98.
161 G. Villani, op. cit., VI, XXXVIII, vol. I, p. 267.
162 Ibidem, VI, XXXVII, vol. I, p. 265.
163 Ibidem, IX, XIX, vol. II, p. 37.
164 Ibidem, vol. I : VI, IV, p. 233 ; VIII, XXXIX, p. 474 ; vol. II : IX, XXXII, p. 52 ; IX, LVII, p. 103. M. Villani, op. cit., I, XXXIV, vol. I, p. 64.
165 http://www.ovi.cnr.it/.
166 Anonimo, La Tavola ritonda o l’Istoria di Tristano, a cura di F. L. Polidori, Bologna, Romagnoli, 1864.
167 Anonimo, Novella d’un barone di Faraona, a cura di F. Zambrini, Lucca, Fontana, 1853.
168 Anonimo, Da un libro della distruzione di Troia, in Testi fiorentini del Dugento e dei primi del Trecento, a cura di A. Schiaffini, Firenze, Sansoni, 1926, p. 151-184.
169 P. Pieri, La Storia di Merlino di Paolino Pieri edita ed illustrata da Ireneo Sanesi, Bergamo, Istituto Italiano d’Arti Grafiche, 1898 p. 2-107.
170 F. Ceffi, Epistole eroiche di Ovidio Nasone volgarizzate, 1320/30 a cura di G. Bernardoni, Milano, Bernardoni, 1842.
171 Anonimo, Il Tristano Riccardiano, a cura di E. G. Parodi, Bologna, Romagnoli-Dall’Acqua, 1896.
172 Anonimo, Trattato d’amore di Andrea Capellano volgarizzato, a c. di S. Battaglia, Roma, Perrella, 1947.
173 Anonimo, Chiose dette del falso Boccaccio (Purgatorio) a c. di lord Vernon, Firenze, Piatti, 1846.
174 G. Boccaccio, Filocolo a cura di A. E. Quaglio, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, vol. I, Milano, Mondadori, 1967, p. 61-675.
175 Anonimo, « Arte d’Amare di Ovidio volgarizzata (Volgarizzamento B) », in V. Lippi Bigazzi, I volgarizzamenti trecenteschi dell’ars amandi e dei remedia amoris, Firenze, Accademia della Crusca, 1987, vol. I, p. 221-348.
176 G. Boccaccio, L’Elegia di Madonna Fiammetta a cura di F. Ageno, Paris, Tallone, 1954.
177 Anonimo, Il Novellino a cura di G. Favati, Genova, Bozzi, 1970.
178 Z. Bencivenni, Esposizione del Paternostro, in L. Rigoli, Volgarizzamento dell’Esposizione del Paternostro, Firenze, Piazzini, 1828.
179 G. Villani, op. cit., XII, CXXVI, vol. III, p. 224.
180 Gaddi reliqui 18, p. 22. II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 39. G. Villani, op. cit., vol. I ; I, VII, p. 11-12 et I, VIII, p. 13. R. Malispini, op. cit., II, p. 20 et III, p. 21.
181 II. II. 67, p. 40.
182 Orsucci 40, p. 40.
183 Gaddi reliqui 18, p. 22. R. Malispini, op. cit., III et IV, p. 21.
184 Marucellianus C. 300, p. 40. Orsucci 40, p. 40. G. Villani, op. cit., vol. I : I, VIII, p. 14 et I, X, p. 16.
185 Gaddi reliqui 18, p. 22. II. II. 67, Marucellianus C. 300, p. 39-40. G. Villani, op. cit., I, VIII, vol. I, p. 14. R. Malispini, op. cit., III, p. 21.
186 Vaticanus 5381, p. 265. Selon le chroniqueur, Atlas n’a que deux fils : Dardanos et Italus.
187 Orsucci 40, p. 40.
188 Vaticanus 5381, p. 266.
189 Ibidem, p. 267.
190 Ibidem.
191 Gaddi reliqui 18, p. 22. II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 42. Vaticanus 5381, p. 268. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XII, p. 18 et I, XIII, p. 20. R. Malispini, op. cit., V, p. 22.
192 Gaddi reliqui 18, p. 22. II. II. 67, Orsucci 40 et Marucellianus C. 300, p. 42. Vaticanus 5381, p. 269. G. Villani, op. cit., I, XII, vol. I, p. 19-20. R. Malispini, op. cit., VI, p. 23.
193 Gaddi, reliqui 18, p. 22. II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 42. Vaticanus 5381, p. 269. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XIII et I, XIV p. 20 ; II, XXII, p. 87. R. Malispini, op. cit., VI, p. 23.
194 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 42. Gaddi reliqui 18, p. 22. G. Villani, op. cit., I, XIII, vol. I, p. 20. R. Malispini, op. cit., V, p. 22 et p. 42.
195 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 45-46. Vaticanus 5381, p. 269. Gaddi reliqui 18, p. 22. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XXI, p. 31-32 et I, XXII, p. 33. R. Malispini, op. cit., IX, p. 25.
196 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 46. Vaticanus 5381, p. 269. Gaddi, reliqui 18, p. 23. R. Malispini, op. cit., X, p. 25. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XXIII, p. 35 et I, XXIV, p. 36-37.
197 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 47. Vaticanus 5381, p. 269. Gaddi, reliqui 18, p. 23. G. Villani, op. cit., I, XXV, vol. I, p. 40. R. Malispini, op. cit., X, p. 26 et p. 47.
198 Gaddi, reliqui 18, p. 23. II. II. 67, Orsucci 40, p. 47. G. Villani, op. cit., I, XXV, vol. I, p. 40. R. Malispini, op. cit., XI, p. 26.
199 Orsucci 40 et Marucellianus C. 300, p. 42. G. Villani, op. cit., I, XIII, vol. I, p. 16-17 et p. 19.
200 Vaticanus 5381, p. 268.
201 Ibidem, p. 272.
202 II. II. 67, p. 62-63.
203 Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 62-63. Vaticanus 5381, p. 282. Gaddi reliqui 18, p. 28. G. Villani, op. cit., II, XIX, vol. I, p. 82. R. Malispini, op. cit., XI, p. 26.
204 Magl. XXV-505, p. 94.
205 Gaddi reliqui 18, p. 28.
206 Magl. XXV-505, p. 94.
207 G. Villani, op. cit., II, XIX, vol. I, p. 82.
208 R. Malispini, op. cit., titre chapitre XXIV, p. 38.
209 Magl. XXV-505, p. 91-96.
210 Marucellianus C. 300, p. 64-65.
211 Magl. XXV-505, p. 95.
212 Marucellianus C. 300, p. 65 et Magl. XXV-505, p. 95.
213 R. Malispini, op. cit., XVI et XVII, p. 29-34.
214 G. Villani, op. cit., I, II, vol. I, p. 6.
215 Ibidem, III, VIII, vol. I, p. 112.
216 Ibidem, I, XII, vol. I, p. 18.
217 Ibidem, I, XIII, vol. I, p. 19 ; I, XIX, vol. I, p. 29 et p. 30.
218 Ibidem, I, XVI, vol. I, p. 22.
219 Ibidem, I, XXIII, vol. I, p. 35.
220 Ibidem, I, XXVIII, vol. I, p. 45.
221 Ibidem, I, XIX, vol. I, p. 26.
222 Ibidem.
223 Ibidem, V, IV, vol. I, p. 168.
224 Ibidem, II, XXII, vol. I, p. 87 et III, VII, vol. I, p. 108.
225 II. IV. 323, p. 516. Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 246. II. IV. 323, p. 522. II. II. 39, p. 97. Neap. XIII. F. 16, p. 272. Magl. XXV-505, p. 96. P. Pieri, op. cit., p. 3.
226 Anonimo, « Cronichetta lucchese (962-1304) » a cura di S. Bongi, Atti dell’Accademia Lucchese di scienze, lettere ed arti, XXVI, 1893, p. 224.
227 B. Schmeidler, « Aus der Cronica di Lucca des codex Palatinus 571 », in Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, XXXIV, 1908, p. 179.
228 II. IV. 323 p. 541-542 et 552.
229 Ibidem, p. 553.
230 G. Villani, op. cit., VI, XXXVIII, vol. I, p. 267-268. D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49-52. R. Malispini, op. cit., XCIX, p. 97-98.
231 P. Pieri, op. cit., p. 3-4. Magl. XXV-505, p. 97. G. Villani, op. cit., V, XXXI, vol. I, p. 215. R. Malispini, op. cit., LXXI, p. 82-83.
232 II. IV. 323, p. 556. Même récit in II. II. 39, p. 100. S. della Tosa, op. cit., p. 133. P. Pieri, op. cit., p. 18-19.
233 II. IV. 323, p. 556. Même récit in II. II. 39, p. 101. S. della Tosa, op. cit., p. 133. Magl. XXV-19, Marc. VI-270, p. 255. P. Pieri, op. cit., p. 19. G. Villani, op. cit., VII, IX, vol. I, p. 284. R. Malispini, op. cit., CXV, p. 111.
234 II. IV. 323, p. 558.
235 Magl. XXV-505, p. 103. Même récit in II. II. 39, p. 101. S. della Tosa, op. cit., p. 134. P. Pieri, op. cit., p. 21.
236 II. IV. 323, p. 558.
237 Ibidem, p. 561.
238 S. della Tosa, op. cit., p. 144-145. Cf. aussi Marc. VI-270, p. 268. G. Villani, op. cit., VIII, XLIII, vol. I, p. 482. R. Malispini, op. cit., CCXI, p. 191-192.
239 G. Villani, op. cit., vol. I : VI, XVI et XVII, p. 245-247 ; VI, XXXV, p. 261 ; VII, I, p. 276. R. Malispini, op. cit., LXXXII, p. 89-90, CVII, p. 106.
240 G. Villani, op. cit., vol. I : II, XX, p 85 et V, V, p. 170.
241 R. Malispini, op. cit., XLIX, p. 62.
242 G. Villani, op. cit., vol. I : IV, IV, p. 154 et V, I, p. 160.
243 R. Malispini, op. cit., XLVI, p. 57.
244 G. Villani, op. cit., V, XX, vol. I, p. 198-199.
245 Ibidem.
246 G. Villani, op. cit., VI, XIV, vol. I, p. 243. R. Malispini, op. cit., LXXIX, p. 87-88.
247 G. Villani, op. cit., vol. I : IV, II, p. 147 ; V, I, p. 161 et VI, XXXVII, p. 265. R. Malispini, op. cit., XLVII, p. 59.
248 Lorsqu’Otton vient à Florence en 1209, Gualdrada est déjà mariée depuis trente ans. Cf. R. Davidsohn, op. cit., I, X, p. 817-818.
249 R. Davidsohn, op. cit., I, X, p. 817, note 4.
250 « La buona Gualdrada », Inferno, XVI, 37.
251 G. Boccaccio, Esposizioni sopra la Comedia di Dante a cura di G. Padoan, in Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, vol. VI, Milano, Mondadori, 1965, p. 690-692.
252 I. Del Lungo, La donna fiorentina del buon tempo antico, Firenze, Bemporad, 1926, p. 6-15.
253 Paradiso, XV, vv. 100-102.
254 G. Villani, op. cit., V, X, vol. I, p. 179-180. Récit similaire in R. Malispini, op. cit., LII, p. 66-67.
255 G. Villani, op. cit., IV, II, vol. I, p. 146-147. Récit similaire in R. Malispini, op. cit., LII, p. 67.
256 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300 p. 62-63. Vaticanus 5381, p. 282. Magl. XXV-505, p. 94. Gaddi reliqui 18, p. 28. G. Villani, op. cit., II, XIX, vol. I, p. 82. R. Malispini, op. cit., XXIV, p. 38-39.
257 G. Villani, op. cit., VI, XXXVII, vol. I, p. 264-266. R. Malispini, op. cit., XCIX. p. 97-98.
258 G. Villani, op. cit., VI, XXXVII et XXXVIII, vol. I, p. 264-269.
259 Neap. XIII. F. 16, p. 291.
260 P. Pieri, op. cit., p. 60.
261 G. Villani, op. cit., vol. I : VIII, LIX, p. 507 ; VIII, XCVI, p. 559 ; vol. II : IX, XVIII, p. 36. R. Malispini, op. cit., CCXLII, p. 219.
262 G. Villani, op. cit., VIII, CV, vol. I, p. 571 ; XI, LXXXVIII, vol. II, p. 630.
263 Ibidem, vol. I : VIII, CV, p. 571 ; VIII, CXXXIII, p. 607.
264 Ibidem, vol. II : X, LXVI, p. 269 ; X, LXIX, p. 271 ; XI, LXI, p. 595 ; XI, CIV, p. 652.
265 Ibidem, vol. II : IX, XC, p. 177, l. 14 ; XI, VII, p. 529, l. 2 ; vol. III : XIII, LXIII, p. 444.
266 Ibidem, vol. III : XIII, CXIV, p. 552 ; XIII, CXV, p. 552.
267 Ibidem, IX, L, vol. II, p. 82.
268 Ibidem, IX, LVII, vol. II, p. 102-103.
269 Ibidem, IX, LXXXIV, vol. II, p. 170.
270 M. Villani, op. cit., vol. I : I, XI, p. 25, p. 26, p. 28 ; I, XII, p. 29 ; I, XX, p. 39 ; I, XXII, p. 43 ; I, LXXV, p. 143 ; I, XCIV, p. 175 ; II, XCV, p. 178-180 ; II, XXIV, p. 234 ; II, LXV, p. 306 ; III, VIII, p. 335 ; III, IX, p. 337 ; IV, XLIII, p. 536 ; V, VII, p. 615 ; vol. II : X, C, p. 579 ; XI, XXVI, p. 625 ; XI, XXXII, p. 633.
271 Ibidem, vol. I : I, XII, p. 29 ; I, XIII, p. 30 ; I, XCVI, p. 180 ; III, LXX, p. 408-409 ; V, VII, p. 614.
272 Ibidem, IV, XVIII, vol. I, p. 498-499.
273 Ibidem.
274 Ibidem, V, LXXVII, vol. I, p. 700 ; VII, LVIII ; VII, LIX ; VII, LXIV ; VII, LXVIII ; VII, LXIX, vol. II, p. 80-94.
275 Ibidem, I, XLIII, vol. I, p. 80.
276 Ibidem, vol. I : I, XXXIV, p. 64 et I, LXXVII, p. 147.
277 Ibidem, VII, LIV, vol. II, p. 76.
278 F. Villani, op. cit., XI, LXXII, vol. II, p. 683.
279 Ibidem, XI, XCIII, vol. II, p. 725.
280 II. II. 67, Orsucci 40 et Marucellianus C. 300 p. 45-46. Vaticanus 5381, p. 269. Gaddi reliqui 18, p. 23. G. Villani, op. cit., I, XXI, vol. I, p. 31-32. R. Malispini, op. cit., IX, p. 25.
281 II. IV. 323, p. 516, p. 522. II. II. 39, p. 97. Magl. XXV-505, p. 96. Neap. XIII. F. 16, p. 272. Magl. XXV-19 et Marc. VI- 270, p. 246. P. Pieri, op. cit., p. 3. G. Villani, op. cit., vol. I : V, XIV, p. 183 ; V, XVI, p. 188 ; V, XVIII, p. 189-190 ; V, XIX, p. 192 ; V, XXI, p. 199-203 ; V, XXIII, p. 206 ; V, XXVIII, p. 212 ; V, XXX, p. 214 ; R.Malispini, op. cit., LXIII, p. 78 ; LXVIII, p. 81 ; LXX, p. 81-82.
282 Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 308-310, p. 313-314, p. 331, p. 431.
283 G. Villani, op. cit., vol. III : XIII, CXIV, p. 552 ; XIII, CXV, p. 552. M. Villani, op. cit., vol. I : I, XI, p. 25, p. 26, p. 28 ; I, LXXV, p. 143 ; I, XCIV, p. 175 ; II, XCV, p. 178-180 ; II, XXIV, p.234 ; II, LXV, p. 306 ; III, VIII, p. 335 ; III, IX, p. 337 ; IV, XLIII, p. 536 ; V, VII, p. 615 ; vol. II : X, C, p. 579 ; XI, XXVI, p. 625 ; XI, XXXII, p. 633.
284 G. Villani, op. cit., vol. III : XIII, LI, p. 417-419 ; XIII, LII, p. 420 ; XIII, LIX, p. 433 ; XIII, LXXI, p. 464 ; XIII, LXXXIX, p. 493 ; XIII, IX, p. 511 ; XIII, CIII, p. 519 ; XIII, CIV, p. 520. M. Villani, op. cit., vol. I : I, XI, p. 27-28 ; I, XIII, p. 30-31 ; I, XIV, p. 31-32 ; I, XIX, p. 38-39 ; I, XX, p. 40 ; I, XXI, p. 41 ; I, XXII, titre, p. 42-43 ; I, LXXV, p. 143 ; I, XCI, p. 171 ; I, XCIV, p. 175, ; vol. II : X, C, p. 579.
285 M. Villani, op. cit., vol. I : IV, XCII, p. 606 ; V, II, p. 609-610 ; V, XXV, p. 640 ; V, XXXIX, p. 662 ; V, XL, p. 663.
286 Ibidem, I, XLIII, vol. I, p. 80.
287 Ibidem, VII, II, vol. II, p. 14.
288 Ibidem, VIII, XLVII, vol. II, p. 196.
289 G. Villani, op. cit., vol. I : V, IV, p. 168 ; VIII, I, p. 405.
290 Ibidem, VIII, CV, vol. I, p. 571 ; XI, LXXXVIII, vol. II, p. 630.
291 Ibidem, VIII, CV, vol. I, p. 571.
292 Ibidem, vol. II : X, LXVI, p. 269 ; X, LXIX, p. 271 ; XI, LXI, p. 595 ; XI, CIV, p. 652.
293 F. Villani, op. cit., XI, XCIII, vol. II, p. 725.
294 G. Villani, op. cit., XI, LXI, vol. II, p. 595.
295 Ibidem, X, CCXLVIII, vol. II, p. 424.
296 Ibidem, V, IV, vol. I, p. 167.
297 Ibidem, IX, XIX, vol. II, p. 37.
298 Ibidem, vol. II : IX, LVI, p. 93 ; IX, LVII, p. 104
299 Ibidem, X, LIX, vol. II, p. 262.
300 Ibidem, X, LXVI, vol. II, p. 269.
301 Ibidem, vol. I : III, II, p. 328 ; III, XLIII, p. 352.
302 M. Villani, op. cit., XI, XCIV, vol. II, p. 726.
303 G. Villani, op. cit., IX, XC, vol. I, p. 177.
304 Ibidem, XI, VII, vol. II, p. 529.
305 Ibidem, XI, VII et VIII, vol. II, p. 529-534.
306 Ibidem, XIII, LXIII, vol. III, p. 444.
307 Ibidem, XI, VII, vol. II, p. 529, titre.
308 Ibidem, vol. II : XI, VII, p. 529-530 ; XI, VIII, p. 531-532, p. 534.
309 Ibidem, XI, VIII, vol. II, p. 534.
310 Ibidem.
311 Ibidem, VII, XV, vol. I, p. 288-290.
312 R. Malispini, op. cit., CXIX, p. 114.
313 M. Villani, op. cit., IV, XVIII, vol. I, p. 498.
314 Ibidem, X, XII, vol. II, p. 470.
315 G. Villani, op. cit., vol. I : IV, IV, p 154 ; IV, V, p. 154-155 et V, I, p. 160. Même récit in R. Malispini, op. cit., XLIII, XLIV, XLV et XLVI, p. 52-57.
316 G. Villani, op. cit., VIII, I, vol. I, p. 405.
317 Voir à ce sujet : P. Gilli, « L’intégration manquée des Angevins en Italie : le témoignage des historiens », in L’État Angevin pouvoir, culture et société entre xiiie et xive siècle, Actes du colloque international Rome-Naples 7-11 novembre 1995, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, Nuovi studi storici - 45, École Française de Rome, 1998, p. 11-33. En particulier sur les chroniqueurs florentins dont Giovanni et Matteo Villani, cf. p. 15-16.
318 G. Villani, op. cit., XIII, X, vol. III, p. 320.
319 Les espoirs des Guelfes ont été notamment exprimés par Pétrarque et, avant lui, par Convenevole da Prato et Niccolo Rossi, cf. P. Gilli, op. cit., p. 20-21.
320 G. Villani, op. cit., XII, CXIX, vol. III, p. 238.
321 F. Villani, op. cit., XI, LXXVIII, vol. II, p. 692-698.
322 II. IV. 323, p. 541-542. II. II. 39, p. 99. Magl. XXV-505, Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 99. S. della Tosa, op. cit., p. 130. P. Pieri, op. cit., p. 10. G. Villani, op. cit., vol. I : VI, XVI, p. 245-246 ; VI, XVII, p. 247 ; VI, XXXV, p. 262 ; VII, I, p. 275-276. R. Malispini, op. cit., LXXXI-LXXXII, p. 89-90.
323 II. IV. 323, p. 541.
324 Ibidem.
325 G. Villani, op. cit., vol. I : VI, XVI, p. 246 ; VII, I, p. 275.
326 Ibidem, V, XX, vol. I, p. 197.
327 Ibidem, vol. I : VI, XVI, p. 246 ; VI, XVII, p. 247 ; VI, XXXV, p. 261-262 ; VII, I, p. 275.
328 R. Malispini, op. cit., LXXXI, p. 89.
329 Ibidem, p. 89-90.
330 Neap. XIII. F. 16, p. 284-285.
331 G. Villani, op. cit., vol. I : VIII, LIX, p. 507 ; VIII, LXXV, p. 527 ; VIII, XCVI, p. 559 ; vol. II : IX, XVIII, p. 107. P. Pieri, op. cit., p. 47-48. R. Malispini, op. cit., CCXXII, p. 200 ; CCXLII, p. 219.
332 G. Villani, op. cit., vol. II : VIII, LIX, p. 507 ; VIII, XCVI, p. 559.
333 P. Pieri, op. cit., p. 47.
334 R. Malispini, op. cit., CCXX, p. 199.
335 Ibidem, CCXLII, p. 219.
336 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 46. Vaticanus 5381, p. 269. Gaddi reliqui 18, p. 23. G. Villani, op. cit., vol. I : I, XXIII, p. 35 et I, XXIV, p. 36-37. R. Malispini, op. cit., X, p. 25.
337 Marucellianus C. 300, p. 42.
338 G. Villani, op. cit., I, XXIV, vol. I, p. 36.
339 Bosone da Gubbio, op. cit., p. 341.
340 A. Pucci, op. cit., p. 143-145.
341 G. Villani, op. cit., vol. III : XIII, LI, p. 417 ; XIII, LXXIV, p. 474 ; XIII, CXV, p. 555.
342 M. Villani, op. cit., vol. I : I, XI, p. 28 ; III, IX, p. 337.
343 Ibidem, vol. I : II, XXXIV, p. 253 ; II, XXVIII, p. 241.
344 G. Villani, op. cit., vol. I : IV, II, p. 147 ; V, I, vol. I, p. 161 ; VI, XXXVII,p. 265. R.Malispini, op. cit., XLVII, p. 59.
345 Inferno, XVI, 37.
346 G. Villani, op. cit., V, I, vol. I, p. 161. R. Malispini, op. cit., XLVII, p. 59 ; LII, p. 66-67.
347 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 45-46. Vaticanus 5381, p. 269. R. Malispini, op. cit., IX, p. 25.
348 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 62-63. Vaticanus 5381, p. 282. Magl. XXV 505, p. 94. R. Malispini, op. cit., XXIV, p. 38-39.
349 P. Pieri, op. cit., p. 10, p. 43-44, p. 48, p. 58, p. 60 et p. 63.
350 S. della Tosa, op. cit., p. 130 et p. 147.
351 D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49 ; I, VII, p. 60 ; I, XVI, p. 82 ; I, XX, p. 89-90 ; II, XXIX, p. 165 ; III, XVI, p. 212-213 ; III, XXVI, p. 234 ; III, XXVI, p. 235.
352 F. di Giovanni, op. cit., p. 324, p. 326 et p. 445.
353 II. IV. 323, p. 536, p. 540, p. 541-542, p. 549, p. 552, p. 553 et p. 582.
354 II. II. 39, p. 99.
355 Magl. XXV-505, p. 92, p. 95-96, p. 129 et p. 141.
356 Marc. VI-270, p. 249 et p. 19.
357 Magl. XXV-19, p. 249 et p. 19.
358 Neap. XIII. F. 16, p. 282, p. 284-285, p. 291, p. 292 et p. 295.
359 II. IV. 323, p. 516.
360 G. Villani, op. cit., V, XXIII, vol. I, p. 206.
361 Ibidem, I, II, vol. I, p. 6.
362 Ibidem, III, VIII, vol. I, p. 112.
363 Ibidem, I, XIX, vol. I, p. 26.
364 Ibidem, III, VII, vol. I, p. 108.
365 Ibidem, vol. I : II, XX, p. 85, et V, V, p. 170 ; R. Malispini, op. cit., XLIX, p. 62.
366 F. Villani, op. cit., XI, LXXII, vol. II, p. 683.
367 M. Villani, op. cit., XI, XCIV, vol. II, p. 726.
368 G. Villani, op. cit., I, XVI, vol. I, p. 22.
369 Ibidem, vol. I : IV, IV, p. 154 et V, I, p. 160. R. Malispini, op. cit., XLVI, p. 57.
370 G. Villani, op. cit., I, XXVIII, vol. I, p. 45.
371 Ibidem, I, XIII, vol. I, p. 19.
372 M. Villani, op. cit., VII, LIV, vol. II, p. 76.
373 G. Villani, op. cit., X, LIX, vol. II, p. 262.
374 Ibidem, XII, LV, vol. III, p. 125.
375 Ibidem, I, XII, vol. I, p. 18.
376 Ibidem, I, XIII, vol. I, p. 19.
377 Ibidem, vol. I : IV, II, p. 147 ; V, I, p. 161 ; VI, XXXVII p. 265. R.Malispini, op. cit., XLVII, p. 59.
378 G. Villani, op. cit., X, CCXLVIII, vol. II, p. 424.
379 Ibidem, IX, L, vol. II, p. 82.
380 M. Villani, op. cit., IV, XVIII, vol. I, p. 498.
381 Ibidem, V, LXXVII, vol. I, p. 700 ; vol. II : VII, LVIII, p. 81 ; VII, LXIX, p. 92-93.
382 Ibidem, vol. I : I, XXXIV, p. 64 et I, LXXVII, p. 147.
383 G. Villani, op. cit., V, IV, vol. I, p. 167.
384 Ibidem, II, XXII, vol. I, p. 87.
385 Ibidem, vol. I : VI, XVII, p. 247 ; VI, XXXV, p. 261. R. Malispini, op. cit., LXXXII, p. 89-90 ; CVII, p. 106.
386 G. Villani, op. cit., VIII, CV, vol. I, p. 571 et XI, LXXXVIII, vol. II, p. 630.
387 Ibidem, VIII, CXXXIII, vol. I, p. 607.
388 Ibidem, V, XX, vol. I, p. 198-199.
389 Ibidem, vol. I, V, IV, p. 168 ; VIII, I, p. 405.
390 Ibidem, vol. I : VIII, LIX, p. 507 ; VIII, XCVI, p. 559 ; vol. II : IX, XVIII, p. 36. R. Malispini, op. cit., CCXX, p. 199 ; CCXXII, p. 200 ; CCXLII, p. 219.
391 G. Villani, op. cit., IX, LVII, vol. II, p. 104.
392 Ibidem, VIII, CXXXV, vol. I, p. 610-611.
393 Ibidem, V, XX, vol. I, p. 198-199.
394 Ibidem, vol. II : IX, XC, p. 177 ; XI, VII, p. 529 ; XI, VII, p. 529 ; XIII, LXIII, p. 444.
395 Ibidem, vol. II : X, LXVI, p. 269 ; X, LXIX, p. 271 ; XI, CIV, p. 652.
396 Voir à ce propos C. Casagrande, Prediche alle donne del secolo xiiio, Milano, Bompiani, 1978, 164 p. et Id., « La femme gardée », in Histoire des femmes en Occident, cit., p. 83-116. Plus généralement, sur l’influence de la prédication sur la vie des laïcs, voir : R. Rusconi, « Transmission et contrôle des modèles de comportement au xiiie siècle », in A. Vauchez, Faire croire : Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du xiie au xve siècle,Rome, École française de Rome, 1981, LI, p. 67-85 ; Id., « I francescani e la confessione », in Francescanismo e vita religiosa dei laici nel Duecento, Atti del viiio Convegno internazionale di Studi francescani, Assise, 1981, p. 251-309.
397 C. Casagrande, « La femme gardée », cit., p. 90.
398 Ibidem, p. 84.
399 Ibidem, p. 115-116.
400 D. Bornstein, R. Rusconi, Mistiche e devote nell’Italia tardomedievale, Napoli, Liguori, 1992, p. 238.
401 « Libro del dare e dell’avere di mercanti fiorentini in Provenza, tenuto da Matino Mannucci », in A. Castellani, Nuovi testi fiorentini del Dugento, Firenze, Sansoni, 1952, p. 75 et p. 789.
402 Pagolo di Bartolo Morelli, « Ricordi circa una vicenda giudiziaria », in L. Pandimiglio, « Giovanni di Pagolo Morelli e le strutture familiari », in Archivio Storico Italiano, CXXXVI, 1978, p. 3-88.
403 « Libro del dare e dell’avere di Noffo e Vese figli di Dego Genovesi (1291-1300) », in A. Castellani, Nuovi testi fiorentini del Dugento, cit., p. 622-642.
404 Ibidem, p. 627.
405 « Il quaderno dei creditori di Taddeo dell’Antella e compagni » a cura di A. Sapori, in Rivista delle Biblioteche e degli Archivi, ns., III, 1925, p. 177.
406 Anonimo, Il libro vermiglio di Iacopo Girolami, Filippo Corbizzi e Tommaso Corbizzi a cura di M. Chiaudano, Torino, Bona, 1963, 130 p.
407 Ibidem, p. 30.
408 Cf. par exemple I libri di commercio dei Peruzzi a cura di A. Sapori, Milano, Treves, 1934, p. 516 « la Giovanna mia donna », p. 520 (« Apresso morì la Giovanna mia donna […] morta la Giovanna mia moglie […] »).
409 « Libro giallo tenuto da Piero Velluti », I libri della ragione bancaria dei Gianfigliazzi a cura di A. Sapori, Milano, Garzanti, 1946, p. 21.
410 Magl. XXV-19, Marc. VI-270 (1358-1389), p. 407-408.
411 Magl. XXV-505, p. 95-96.
412 P. Pieri, op. cit., p. 60. Neap. XIII. F. 16, p. 291.
413 Neap. XIII. F. 16, p. 292.
414 P. Pieri, op. cit., p. 63. Neap. XIII. F. 16, p. 295.
415 Neap. XIII. F. 16, p. 292.
416 S. della Tosa, op. cit., p. 147. Même récit in P. Pieri, op. cit., p. 43-44.
417 Magl. XXV-505, p. 114.
418 II. IV. 323, p. 582.
419 Ibidem, p. 511-512 et p. 549. D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49-52 ; I, XX, p. 89-90.
420 II. II. 39, p. 100. Magl. XXV-505, p. 100. Le Neap. XIII. F. 16 (p. 273) précise le nom des assassins (« Schiapta Uberti e Mosca Lamberti e Lambertuccio delli Amidei e Arrigo Gianfanti e […] dei conti da Gangalandi »). Même récit in S. della Tosa, op. cit., p. 131.
421 II. IV. 323, p. 549.
422 G. Villani, op. cit., VI, XXXVIII, vol. I, p. 267-269.
423 D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49-52.
424 R. Malispini, op. cit., XCIX, p. 97-98.
425 Magl. XXV-505, p. 109. S. della Tosa, op. cit., p. 139-140. Magl. XXV-19, p. 266. Marc. VI-270, p. 266.
426 Magl. XXV-505, p. 113. Neap. XIII. F. 16, p. 283. S. della Tosa, op. cit., p. 147. P. Pieri, op. cit., p. 43.
427 Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 11-12. Magl. XXV-505, p. 123. Neap. XIII. F. 16, p. 292. P. Pieri, op. cit., p. 71.
428 G. Villani, op. cit., VIII, XV, vol. I, p. 437. R. Malispini, op. cit., CXCII, p. 177.
429 G. Villani, op. cit., VIII, LVI, vol. I, p. 500.
430 Magl. XXV-19 et Marc. VI-270, p. 11-12.
431 G. Villani, op. cit., IX, XLIX, vol. II, p. 79.
432 Ibidem, vol. I : II, XX, p. 85 et V, V, p. 170. R. Malispini, op. cit., XLIX, p. 62.
433 G. Villani, op. cit., vol. I : V, IV, p. 168 et VIII, I, p. 405.
434 Ibidem, X, CCXLVIII, vol. II, p. 424.
435 Ibidem, IX, L, vol. II, p. 82.
436 M. Villani, op. cit., VII, LIV, vol. II, p. 76.
437 Ibidem, IV, XVIII, vol. I, p. 498.
438 G. Villani, op. cit., IV, IV, vol. I, p. 154.
439 R. Malispini, op. cit., XLVI, p. 57.
440 Ibidem, VIII, CXXXV, vol. I, p. 610-611.
441 Ibidem, V, IV, vol. I, p. 167.
442 G. Villani, op. cit., VIII, CXXXIII, vol. I, p. 607.
443 Ibidem, XI, CIV, vol. II, p. 652.
444 Ibidem, vol. I : VIII, LIX, p. 507 ; VIII, XCVI, p. 559. R. Malispini, op. cit., CCXX, p. 199 ; CCXXII, p. 200 ; CCXLII, p. 219.
445 G. Villani, op. cit., IX, XVIII, vol. II, p. 36.
446 Ibidem, XIII, LXIII, vol. III, p. 444.
447 Ibidem, XI, VII, vol. II, p. 529.
448 M. Villani, op. cit., VIII, XLVII, vol. II, p. 196.
449 G. Villani, op. cit., XI, CL, vol. II, p. 708.
450 M. Villani, op. cit., vol. I : V, LXXVII, p. 700 ; vol. II : VII, LVIII, p. 81 ; VII, LXIX, p. 93.
451 G. Villani, op. cit., IV. II, vol. I, p. 147 ; R. Malispini, op. cit., LII, p. 66-67.
452 Voir à ce propos C. Klapisch-Zuber, « L’invention du passé familial à Florence (xive-xve s.) », cit. p. 95-118.
453 G. Villani, op. cit., V, I, vol. I, p. 161. R. Malispini, op. cit., XLVII, p. 59.
454 G. Boccaccio, Esposizioni sopra la Commedia di Dante, in G. Padoan, Tutte le opere di Giovanni Boccaccio, Milano, Mondadori, 1965, vol. VI, p. 691-692.
455 Marucellianus C. 300, p. 39. II. IV. 323, p. 556. G. Villani, op. cit., VI, XXXVII, vol. I, p. 265 ; XI, CCC, vol. II, p. 474. M. Villani, op. cit., V, LXXXI, vol. I, p. 703. R. Malispini, op. cit., III, p. 21 ; VII, p. 24.
456 R. Malispini, op. cit., XXVIII, p. 42-43 ; XLVI, p. 56-57 ; II. IV. 323, p. 549.
457 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300, p. 39-40. Gaddi reliqui 18, p. 22. II. II. 67, p. 46. G. Villani, op. cit., vol. I : I, VIII, p. 14 ; I, XXIII, p. 35 ; VI, XXXVIII, p. 267. R. Malispini, op. cit., XVII, p. 30 ; XCIX, p. 97-98.
458 M. Villani, op. cit., I, LXXVII, vol. I, p. 145.
459 G. Villani, op. cit., I, XIII, vol. I, p. 20 ; IX, XXXV, vol. II, p. 54. M. Villani, op. cit., I, LIV, vol. I, p. 100. R. Malispini, op. cit., XVI, p. 29 ; XVII, p. 30.
460 II. IV. 323, p. 553. G. Villani, op. cit., vol. II : IX, XC, p. 178 ; XI, VII, p. 529. M. Villani, op. cit., I, XXXIV, vol. I, p. 64.
461 II. II. 67, Orsucci 40, p. 47. Gaddi reliqui 18, p. 22. M. Villani, op. cit., I, XXXIV, vol. I, p. 65.
462 D. Compagni, op. cit., XVI, p. 82. G. Villani, op. cit., VI, XXXVII, vol. I, p. 265.
463 G. Villani, op. cit., vol I : III, VIII, p. 115 ; IV, V, p. 155.
464 R. Malispini, op. cit., XVII, p. 31.
465 Ibidem.
466 G. Villani, op. cit., V, XX, vol. I, p. 197.
467 P. Pieri, op. cit., p. 3. G. Villani, op. cit., X, XXVIII, vol. II, p. 233.
468 II. IV. 323, p. 549. G. Villani, op. cit., IX, XXXV, vol. II, p. 55 ; XIII, VI, vol. III, p. 305.
469 D. Compagni, op. cit., III, XXX, p. 249.
470 II. IV. 323, p. 549. G. Villani, op. cit., VII, XC, vol. I, p. 399 ; XI, VII, vol. II, p. 530 ; XIII, VI, vol. III, p. 305.
471 Gentile : R. Malispini, op. cit., XXVIII, p. 42-43. II. IV. 323, p. 541. D. Compagni, op. cit., I, II, p. 49 ; III, XXX, p. 249. Nobile : R. Malispini, op. cit., XCIX, p. 97-98 ; CLXXVII, p. 162. M. Villani, op. cit., vol. I : I, IV, p. 65 ; I, XLIII, p. 80 ; I, LIV, vol. I, p. 100 ; I, LXXVII, p. 145 ; III. CXI, p. 469.
472 II. IV. 323, p. 516. D. Compagni, op. cit., III, XXX, p. 249. G. Villani, op. cit., X, XXVIII, vol. II, p. 233. M. Villani, op. cit., I, IX, vol. I, p. 21. R. Malispini, op. cit., LXIII, p. 78.
473 D. Compagni, op. cit., III, XXX, p. 249.
474 Ibidem. G. Villani, op. cit., VI, XXXVII, vol. I, p. 265 ; XIII, LI, vol. III, p. 417.
475 II. IV. 323, p. 553.
476 II. II. 67, Orsucci 40, Marucellianus C. 300 p. 62-63. Vaticanus 5381, p. 282. Gaddi reliqui 18, p. 28. Magl. XXV-505, p. 94. II. IV. 323, p. 516. M. Villani, op. cit., I, XI, vol. I, p. 25. R. Malispini, op. cit., XXIV, p. 38-39.
477 G. Villani, op. cit., vol. I : I, II, p. 6 ; I, XIX, p. 26.
478 II. II. 67, p. 47. Vaticanus 5381, p. 272. G. Villani, op. cit., I, II, vol. I, p. 6.
479 M. Villani, op. cit., II, XXVIII, vol. I, p. 240-242.
480 Ibidem, I, XXXIV, vol. I, p. 64.
481 Ibidem, I, LIV, vol. I, p. 100.
482 Ibidem, III, XVI, vol. I, p. 347-348.
483 Ibidem, III, LXXXVI, vol. I, p. 453.
484 Ibidem, I, XXVIII, vol. I, p. 54 : « […] tenea vita femminile e lasciva, vivendo in mollizie […] » (« il menait une vie de femme, lascive, vivant dans la volupté […] »).
485 Ibidem, vol. I : I, XXXVI, p. 69 ; II, XXIV, p. 235 ; II, XXVIII, p. 240-42 ; III, XV et XVI, p. 347-348.
486 D. Compagni, op. cit., XXIX, p. 165. R. Malispini, op. cit., CLIV, p. 143 ; CLXIV, p. 153 ; CCXXVII, p. 205.
487 Magl. XXV-505, p. 95-96.
488 R. Malispini, op. cit., V, p. 22.
489 Ibidem, XXVIII, p. 42-43 ; XXXI, p. 44-45.
490 Ibidem, CIII, p. 104.
491 Ibidem, LII, p. 66-67.
492 Ibidem, XLVII, p. 59 ; LII, p. 66-67.
493 Ibidem, XCIX, p. 97-98.
494 Ibidem, LXXIX, p. 87-88 ; CXIX, p. 113-114.
495 Ibidem, CCXXII, p. 201.
496 Ibidem, CVII, p. 106 ; CXIX, p. 113-114.
497 II. IV. 323, p. 548.
498 Ibidem, p. 549.
499 Ibidem.
500 P. Pieri, op. cit., p. 48.
501 G. Villani, op. cit., IX, LXI, vol. II, p. 111.
502 Ibidem, IX, LVII, vol. II, p. 103.
503 Ibidem, VIII, XCV, vol. I, p. 558.
504 Ibidem, X, CCCLI, vol. II, p. 515.
505 Ibidem, IX, XXXVIII, vol. II, p. 60.
506 Ibidem, V, IV, vol. I, p. 167.
507 Ibidem, VII, XLVI, vol. I, p. 339-340.
508 C. M. de La Roncière, « Regards sur la femme dans la Florence du Trecento », cit., p. 101-111.
509 Ibidem, p. 110.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les sans-culottes marseillais
Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793
Michel Vovelle
2009
Le don et le contre-don
Usages et ambiguités d'un paradigme anthropologique aux époques médiévale et moderne
Lucien Faggion et Laure Verdon (dir.)
2010
Identités juives et chrétiennes
France méridionale XIVe-XIXe siècle
Gabriel Audisio, Régis Bertrand, Madeleine Ferrières et al. (dir.)
2003
Des hommes à l'origine de l’Europe
Biographies des membres de la Haute Autorité de la CECA
Mauve Carbonell
2008