Le Néolithique moyen méditerranéen : état des connaissances et problématiques du projet
p. 15-36
Texte intégral
1Compte tenu du nombre de publications consacrées au Néolithique moyen méditerranéen, on pourrait penser que l’essentiel a été écrit sur le sujet et qu’un projet de fouilles programmées sur un site de cette période ne présente qu’un intérêt limité. Il n’en est rien. Les avancées liées au développement de l’archéologie préventive ont certes multiplié le nombre de sites connus, mais elles ont essentiellement porté sur le IVe millénaire avant notre ère. Le Ve millénaire n’a été, quant à lui, que peu touché par ces travaux et les publications consacrées à cette époque restent rares.
2Pourtant, il s’agit d’une période importante qui conduit des groupes culturels du Néolithique ancien au Chasséen. Les formes de cette transition sont encore très floues. Si, du point de vue chronologique, la formation du Chasséen dans le dernier tiers du Ve millénaire avant notre ère est un fait acquis, les processus qui y ont menés sont encore largement inconnus. Des assemblages importants tels que les Plots (Berriac, Aude), le Crès (Béziers, Hérault) ou encore Villa Giribaldi (Nice, Alpes-Maritimes) étant partiellement inédits, ses caractéristiques sont difficiles à cerner. Toutefois, les rares ensembles publiés, parmi lesquels le site éponyme (le Camp de Chassey à Chassey-le-Camp, Saône-et-Loire ; Thevenot 2005) et le Champ du Poste (Carcassonne, Aude ; Convertini & Georjon 2018) ainsi que quelques planches synthétiques (Vaquer 1991) permettent d’entrevoir l’existence d’un faciès céramique très original qui se démarque clairement de la production des groupes culturels qui le précèdent et qui lui succèdent.
3C’est cette originalité qui nous avait conduit à isoler un « Néolithique moyen de type Chassey » et à le considérer comme une des cultures archéologiques du Néolithique moyen méditerranéen, distinctes de celles du IVe millénaire (Sargiano et al. 2010, van Willigen et al. 2012). La fouille extensive d’un site qui, selon les résultats du diagnostic de 2006, en présentait les caractéristiques principales offrait l’opportunité de tester cette hypothèse.
2.1 Révision de la séquence chronoculturelle
4Avant d’entrer dans le détail de la présentation des résultats de ce projet, il est nécessaire de revenir brièvement sur les questions de terminologie et de proposer un bref état des connaissances relatives au Néolithique moyen méditerranéen.
5Celui-ci correspond à une période d’environ un millénaire et demi (4900-3400 avant notre ère) qui commence après le cycle des cultures à céramique imprimée (Néolithique ancien) et se termine avec le début du Néolithique final. Même s’il est maintenant clair que le Néolithique moyen ne correspond pas dans sa totalité au Chasséen, l’équation entre ces deux entités, héritée des travaux de Jean Arnal dans les années 1950, est encore bien ancrée dans les esprits.
6Elle a conduit à une conception selon laquelle l’ensemble de cette période est dévolu à la formation, au développement et au déclin du Chasséen. Elle trouve son expression dans l’enchaînement bien connu : Préchasséen, Protochasséen, Chasséen ancien, classique, récent, final, terminal (Jédikian & Vaquer 2002, Beeching 2002, Lepère 2012, Georjon & Léa 2013). Une telle conception du Néolithique moyen n’est plus satisfaisante pour deux raisons qu’il convient d’examiner brièvement.
2.1.1 Le début du Néolithique moyen (4900-4300 avant notre ère) : des groupes et courants culturels autonomes
7À compter des années 1970, le nombre croissant de datations radiocarbone a montré que le Chasséen ne succède pas directement au Cardial et que la fin du Néolithique ancien et le début du Chasséen sont séparés par plusieurs siècles. Ce hiatus, qui correspond au début du Néolithique moyen (soit à la période 4900-4300 avant notre ère), a été rapidement comblé par la création d’une série de groupes culturels assurant la transition entre Néolithique ancien et Chasséen : le groupe de Montbolo (Guilaine et al. 1974), le Bizien (Guilaine 1970) et le Préchasséen de Fontbrégoua (Luzi & Courtin 2001), pour ne citer que les principaux. Rassemblés sous le terme « Préchasséen », ces groupes sont supposés représenter la phase formative du Chasséen (Vaquer 1975 :18-32).
8La faiblesse de cette hypothèse est apparue dans les années 1990. Les datations radiocarbone obtenues sur différents sites attribués au Bizien permettent de situer ce groupe vers le début du IVe millénaire (Carozza 1997), résultat incompatible avec l’idée d’une filiation Bizien-Chasséen. Le groupe de Montbolo reste mal daté mais semble être centré sur le dernier tiers du Ve millénaire avant notre ère. Quant au Préchasséen de Fontbrégoua, la situation est encore moins claire. Les informations disponibles se limitent en effet à la série céramique du site éponyme, dont il est difficile de contrôler l’homogénéité en l’absence d’études de la stratigraphie, et à deux datations radiocarbones affectées d’écarts-types considérables.
9Le développement de l’archéologie préventive à partir des années 1990 n’a pas changé fondamentalement les données. Le hiatus documentaire entre la fin du Néolithique ancien et le début du Chasséen se comble tout de même progressivement avec la découverte récente d’une douzaine d’assemblages certes modestes, mais correctement datés soit par le radiocarbone soit par comparaison avec les régions voisines.
10Certains d’entre eux suggèrent des influences en provenance de la plaine du Pô (groupe de Fiorano et première phase des Vasi a Bocca Quadrata/VBQ I geometrico-lineare ; fig. 5) : Saint-Loup (Vif, Isère ; Beeching 1999), grotte de Saint-Benoît (Saint-Benoît, Alpes-de-Haute- Provence ; Lepère 2010), abri Pendimoun (Castellar, Alpes- Maritimes ; Binder & Sénépart 2010), structure 1062 de la ZAC des Chalus (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence ; Gourlin et al. 2016) et la Baume Périgaud (Tourette-Levens, Alpes-Maritimes ; Binder et al. 2008 ; non figuré). Selon les datations radiocarbone de Pendimoun et de la ZAC des Chalus, ces influences pourraient remonter au tout début du Ve millénaire, voire à la fin du VIe millénaire avant notre ère (fig. 10 et 11 en bas).
11D’autres assemblages sont caractérisés par la présence conjointe de vases à embouchure parfois quadrangulaire, munis d’anses en ruban à fixation large et ensellement marqué et de vases ornés de cordons horizontaux généralement lisses (fig. 6 et 7) : la structure A1 des Estournelles (Simandres, Drôme ; Thiériot & Saintot 1999), la structure 2319 du Clos de Roque (Saint-Maximin, Var ; Remicourt et al. 2014), la couche 5 de la station du Moulin (Le-Barret-de-Lioure, Drôme ; Beeching 1999), la structure 8325 du Mas de Vignoles 4 (Nîmes, Gard ; Georjon & Léa 2013), la Grande Rivoire (Sassenage, Isère ; Nicod et al. 2006), la Barthalasse, niveaux 3-4 (Sahune, Drôme ; Beeching et al. 1997) ainsi que, non figurés ici, le niveau I1-2 du Serre 1 (Roynac, Drôme ; Vital et al. 1999), l’ensemble B73 des Blachettes Nord (Sinard, Isère ; Cordier 2006) et les structures 5, 6, 28, 30, 253, 254, 313 et 332 des Vigneaux (Cuges-les- Pins, Bouches-du-Rhône ; Hasler 2018).
12À la suite des travaux de Pierre-Jérôme Rey (Rey 2016), nous proposons, à titre d’hypothèse, de regrouper ces assemblages sous le terme de « style de Simandres », centré sur la seconde moitié du Ve millénaire avant notre ère (fig. 10 et 11). L’ancrage culturel de ces modestes ensembles est plus difficile à préciser (tradition issue du Néolithique ancien ou influences orientales), mais on peut supposer qu’ils font partie d’un ensemble plus large qui inclut certains sites auvergnats tels que Pontcharaud 2 (Rey 2016).
13La situation n’est guère plus favorable plus au nord, entre la confluence Saône-Rhône, le sud du Jura et la Savoie, puisque le début du Néolithique moyen n’y est représenté que par le groupe de Saint-Uze (fig. 8), défini essentiellement à partir de trois assemblages (Beeching et al. 1997, Rey 2016) : les couches 48 à 50 de la grotte du Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain ; Nicod & Coutard 2009), la grotte des Planches (Les Planches-Près-Arbois, Jura ; Pétrequin et al. 1985, 2015 :649-652) et la grotte de l’Abbaye I (Chazey-Bons, Ain ; Buard 2007). Il est attesté de manière plus ponctuelle au Chenet des Pierres (Bozel, Savoie ; Rey 2016), à Aime, Le Dos de Borgaz (Savoie, couche 4 ; Rey 2016) et dans une fosse du site de la Condemine (Le Villars, Saône-et-Loire ; Duriaud 1998, 2006). Selon les datations radiocarbone, le groupe de Saint-Uze pourrait débuter vers 4500 et perdurer jusqu’environ 4000 avant notre ère (fig. 10 et 11). Les formes céramiques et l’outillage lithique suggèrent que l’on a affaire à une tradition issue du Néolithique ancien local (Perrin 2001, 2009, Denaire et al. 2011).
14Le Néolithique moyen de type Simandres et le groupe de Saint-Uze, encore bien flous, ne sont probablement pas les seuls groupes culturels en présence. Le curieux mobilier céramique de la sépulture 3036 du Barreau de la Devèze Sud à Béziers (Hérault ; Vergély et al. 2012 ; fig. 9a) et le vase issu des structures 4201 et 4208 de Saint-Antoine (Vitrolles, Hautes-Alpes ; Coye et al. 1998 ; fig. 9b), datés par le radiocarbone vers le milieu du Ve millénaire avant notre ère (fig. 10 et 11), pourraient représenter d’autres traditions dont l’origine reste encore à préciser.
10. Liste des datations radiocarbone des assemblages non chasséens du Ve millénaire avant notre ère
site (ensemble) | matériau | n° | BP | ± | C% | N% | C/N | Bibliogra- |
Barreau de la Devèze-Sud | ||||||||
Barreau de la Devèze-Sud, Béziers, Hérault (sépulture 3036) | os (Homo) | Erl-15185 | 5525 | 42 | ? | ? | ? | Vergély et al. 2012 |
Vitrolles | ||||||||
Saint-Antoine, Vitrolles, Hautes-Alpes (structure 4208) | ? | ARC-1429 | 5680 | 60 | Coye et al. 1998 | |||
Groupe de Saint-Uze | ||||||||
Condemine, Le Villars, Saône-et-Loire | charbon | Ly-8046 | 5225 | 55 | Duriaud 1998 | |||
Chenet des Pierres, Bozel, Savoie | Ly-11151 | 5345 | 40 | Rey 2016 | ||||
Grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey, Ain (couches 50 et 49) | charbon | Ly-5517 | 5420 | 50 | Perrin 2009 | |||
Grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey, Ain (couches 50 et 49) | charbon | Ly-7009 | 5490 | 45 | Perrin 2009 | |||
Grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey, Ain (couches 50 et 49) | charbon | Ly-7102 | 5490 | 45 | Perrin 2009 | |||
Grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey, Ain (couches 50 et 49) | charbon | Ly-7103 | 5490 | 45 | Perrin 2009 | |||
Le Dos de Borgaz, Aime, Savoie (couche 4) | ? | Ly-2364 | 5505 | 55 | Rey 2016 | |||
Grotte des Planches, Les Planches-Près-Arbois, Jura | ? | Tucson AA-6221 | 5577 | 39 | Pétrequin et al. 2015 | |||
Grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey, Ain (couches 50 et 49) | charbon | Ly-7010 | 5595 | 60 | Perrin 2009 | |||
Type Simandres | ||||||||
Blachettes Nord, Sinard, Isère (ensemble B73) | ? | Ly-12741 | 5245 | 55 | Cordier 2006 | |||
Les Estournelles, Simandres, Drôme (str. A1) | charbon | Ly-6120 | 5375 | 70 | Thiériot & Saintot 1999 | |||
Les Vigneaux, Cuges-les-Pins, Bouches-du-Rhône (str. 6) | os (Homo) | Poz-61998 | 5530 | 40 | ? | ? | ? | Sargiano 2018 |
Les Vigneaux, Cuges-les-Pins, Bouches-du-Rhône (str. 332) | os | Poz-62000 | 5540 | 40 | ? | ? | ? | Sargiano 2018 |
Station du Moulin, Le Barret-de-Lioure, Drôme (couche 5) | os | Ly-3805 | 5550 | 130 | ? | ? | ? | Pahin-Peytavy 1999 |
Les Vigneaux, Cuges-les-Pins, Bouches-du-Rhône (str. 28) | charbon (rosacea) | Poz-90902 | 5630 | 40 | inédit ; rens. A. Hasler | |||
Le Serre, Roynac, Drôme (niveau I1-2) | ? | ARC-1443 | 5685 | 100 | Vital et al. 1999 | |||
Mas de Vignoles 4, Nîmes, Gard (str. 8325) | os | Poz-35552 | 5689 | 41 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
La Barthalasse, Sahune, Drôme (niveaux 3-4) | ? | Ly-5705 | 5692 | 70 | Beeching et al. 1997 | |||
Clos de Roque, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Var (str. 2319) | charbon | Poz-49171 | 5870 | 40 | Remicourt et al. 2014 | |||
Préchasséen de Fontbrégoua | ||||||||
Baume de Fontbrégoua, Salernes, Var (couches 37/38 à 30) | charbon | Gif-2755 | 5610 | 130 | Luzi & Courtin 2001 | |||
Baume de Fontbrégoua, Salernes, Var (couches 37/38 à 30) | charbon | Gif-2754 | 5660 | 130 | Luzi & Courtin 2001 | |||
Élements Neolitico medio padan | ||||||||
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 1) | charbons | Ly-6945 | 5750 | 60 | Binder 2004 | |||
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 1) | céréale | GrA-21350 | 5740 | 60 | Binder 2004 | |||
ZAC des Chalus, Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence (str. 1062) | graine/céréale | SUERC-44093 | 5971 | 29 | Gourlin et al. 2014 | |||
ZAC des Chalus, Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence (str. 1062) | ovicapriné/molaire | Beta-347805 | 5980 | 30 | ? | ? | ? | Gourlin et al. 2014 |
Abri de Pendimoun, Castellar, Alpes-Maritimes (us 21696/ens. 4) | charbon/romarin | GrA-23533 | 6050 | 60 | Binder & Sénépart 2010 | |||
Abri de Pendimoun, Castellar, Alpes-Maritimes (us 21696/ens. 4) | charbon/romarin | GrA-23532 | 6130 | 60 | Binder & Sénépart 2010 | |||
Abri de Pendimoun, Castellar, Alpes-Maritimes (us 16657/ens. 4) | charbon/prunus | GrA-29402 | 6155 | 45 | Binder & Sénépart 2010 | |||
Abri de Pendimoun, Castellar, Alpes-Maritimes (us 14549/ens. 4) | charbon/prunus | GrA-29401 | 6160 | 45 | Binder & Sénépart 2010 | |||
Abri de Pendimoun, Castellar, Alpes-Maritimes (us 14647/ens. 4) | graine/corylus | GrA-32944 | 6275 | 40 | Binder & Sénépart 2010 |
15Bien que modeste, cette documentation des siècles précédant l’apparition du Chasséen dans le midi de la France permet donc d’entrevoir une situation complexe au sein de laquelle plusieurs phylums semblent jouer un rôle : une tradition héritée du Néolithique ancien local avec le groupe de Saint-Uze, cette même tradition mêlée d’influences issues du Neolitico medio et recente padan avec le groupe de Simandres et d’autres ensembles au sein desquels les influences allochtones sont plus franches (Barreau de la Devèze Sud). C’est dans ce contexte que le Chasséen émerge vers 4300 avant notre ère.
2.1.2 Le Chasséen : un concept ambigu
16Mais qu’entend-on au juste par Chasséen ? La définition actuelle est héritée de celle établie par Jean Arnal à partir de deux lots de mobilier : celui mis au jour à l’occasion des fouilles qu’il a réalisées dans la grotte de la Madeleine (Villeneuve-lès-Maguelone, Hérault) entre 1946 et 1949 (Arnal 1956) et, dans une moindre mesure, les collections anciennes provenant du site éponyme (le Camp de Chassey à Chassey-le-Camp en Saône-et-Loire).
17La stratigraphie observée par Jean Arnal dans la grotte de la Madeleine comprend une dizaine de niveaux et de foyers intercalés. Le mobilier céramique est relativement riche. Il est constitué de différentes formes parmi lesquelles de nombreuses jattes carénées, plusieurs coupes à sillon interne et gobelets à épaulement ainsi que quelques assiettes à marli, des préhensions en flûte de Pan et au moins une assiette à socle. L’industrie lithique est caractérisée par la présence de nombreuses lames et lamelles en silex blond, un type d’objets sur lequel Maurice Louis avait attiré l’attention dès 1948 (Louis 1948).
18Les assiettes à marli, les préhensions en flûte de Pan et l’assiette à socle de la grotte de la Madeleine justifient aux yeux de Jean Arnal le rapprochement avec le site de Chassey où ces formes sont bien représentées. C’est donc en toute logique qu’il propose l’appellation « Chasséen » (augmentée de l’adjectif « méridional » pour le distinguer du « Chasséen septentrional ») pour l’ensemble des niveaux de la Madeleine dans lesquels au moins un de ces éléments est représenté.
19Ce résultat aurait été pertinent si les données issues de la stratigraphie de la grotte de la Madeleine avaient été fiables. Or ce n’est pas le cas. En effet, si l’on tient compte de notre connaissance actuelle du Néolithique moyen, fondée sur plusieurs dizaines de sites et une centaine d’ensembles clos, force est de constater que le corpus de la grotte de la Madeleine associe des caractères disparates sur le plan chronologique. Certains, comme les assiettes à marli et aile décorée et les assiettes à socle, sont datés entre 4300 et 4000 avant notre ère, d’autres (jattes carénées, vases à épaulement, lamelles en silex blond) sont attribuables à la période 4000-3400. Les éléments anciens et récents se répartissent de manière aléatoire dans la stratigraphie (van Willigen et al. 2016).
20Le lien établi par Jean Arnal entre assiettes à marli et aile décorée, préhensions en flûte de Pan, assiettes à socle, jattes carénées, vases à épaulement et lamelles en silex blond ne repose donc que sur une stratigraphie manifestement bouleversée ou mal interprétée. L’établissement de ce lien sera lourd de conséquence.
21Dans les décennies qui suivent, on assiste en effet dans le midi de la France à un glissement progressif de la définition du Chasséen : sont considérés comme étant typiquement « chasséens » les caractères les plus fréquents dans la grotte de la Madeleine avec en particulier les coupes à sillon(s) interne(s), les jattes carénées et les lamelles en silex blond débitées par pression après chauffe (Vaquer 1998 :432-433). Paradoxalement, ces « nouveaux » fossiles directeurs du Chasséen ne sont pas attestés sur le site éponyme. Ils sont de surcroît rarement associés aux fossiles directeurs « traditionnels » (les assiettes à marli et aile décorée, les préhensions en flûte de Pan et les assiettes à socle). La définition du Chasséen, telle qu’elle est en usage actuellement, est de ce fait fondée sur une erreur d’appréciation de la stratigraphie de la grotte de la Madeleine.
22Pour sortir de cette ornière, il était impératif de reconstruire une classification et la doter d’une terminologie moins suggestive. Malgré ses lacunes, la documentation disponible actuellement est favorable à un tel travail : les ensembles clos sont nombreux et souvent publiés de manière satisfaisante ; les informations relatives à la chronologie (stratigraphies et datations radiocarbone) sont relativement abondantes et accessibles.
23Le succès de ce genre de démarche dépend cependant de deux principes de base : une approche aussi objective et ouverte que possible (c’est-à-dire ne préjugeant en rien les résultats) et un raisonnement dont l’élément clef est la notion d’ensemble clos (c’est-à-dire un groupe d’éléments pour lequel les données de terrain permettent de supposer qu’ils ont été déposés en même temps). Sur le plan méthodologique, nous avons opté pour une classification fondée sur le concept de culture archéologique, résultat de l’étude des associations récurrentes de plusieurs caractères au sein de plusieurs ensembles clos. Dans cette acception, une culture archéologique n’est donc rien de plus qu’un artefact méthodologique, une classe définie à partir de la répétition d’une certaine combinaison de caractères (céramiques, pour ce qui nous concerne ici ; Clarke 1968 :231 et fig. 40, Gallay 1977 :40, Borrello 1981, Strahm & van Willigen 2014).
24Elle se différencie fondamentalement du résultat de classifications de type fossile directeur qui ne tiennent compte que d’un seul caractère (un des fossiles directeurs), qu’il soit céramique, lithique ou autre. Ce type de classification est encore en usage de nos jours et le « Chasséen septentrional » (présence d’assiettes à socle ou de vases carénés) ainsi que le « Chasséen méridional » (utilisation du silex bédouliens du Vaucluse ou assiette à marli ou assiette à socle ou coupe à sillon interne…) en sont de bons exemples.
25Les résultats de ce travail, engagé dans le cadre de la publication des résultats du diagnostic de 2006 sur le site des Bagnoles (Sargiano et al. 2010), ont été approfondis au cours des années qui ont suivi (vanWilligen et al. 2012, 2014). Nous allons les présenter brièvement car c’est sur eux qu’est fondée l’étude du Néolithique moyen du site des Bagnoles.
26La dernière classification publiée en 2014 s’appuie sur 84 ensembles clos ou stratifiés et 85 descripteurs céramiques (formes, décors, préhensions). Les ensembles retenus correspondent au Chasséen dans son acception traditionnelle, c’est-à-dire à la période 4300-3400 avant notre ère. Il aurait été naturellement intéressant d’intégrer les ensembles du début du Néolithique moyen mentionnés ci-dessus. Malheureusement, ceux-ci n’ont livré que peu de mobilier et les descripteurs sont trop peu nombreux pour être intégrés dans l’analyse. En revanche, il a été possible de prolonger la séquence vers le Néolithique final en incorporant une petite série d’ensembles correspondant au tout début de cette période (le Néolithique final de type Goulard). La région retenue englobe le Languedoc méditerranéen et la Provence. Les listes (ensembles et descripteurs) et la bibliographie correspondante figurent dans les publications de 2012 et 2014. Elles ne seront donc pas reproduites ici.
27Ces ensembles ont été soumis à une analyse factorielle des correspondances (AFC), méthode statistique exploratoire couramment utilisée dans ce genre d’études. Les résultats de cette analyse peuvent être représentés sous forme d’une matrice diagonalisée (à partir des valeurs du premier facteur de l’AFC), d’une projection des deux premiers plans de l’AFC ou encore d’une classification ascendante hiérarchique (CAH) des distances euclidiennes calculées par l’AFC.
28Dans notre cas, la projection des individus dans le plan des deux premiers facteurs dessine une courbe parabolique (effet Guttman) caractéristique des séries ordonnées a priori (fig. 12). Les ensembles provenant de séquences stratifiées ou datés par le radiocarbone nous ont conduits à considérer le premier axe factoriel comme un axe chronologique. Sept ensembles clos caractérisés par deux descripteurs seulement n’ont pas participé à la construction des axes factoriels et sont projetés comme individus supplémentaires (symboles cerclés de noir).
29Ainsi, si l’on se fonde exclusivement sur les formes et les décors céramiques, le classement automatique des ensembles clos ou stratifiés traditionnellement attribués au Chasséen montre que celui-ci correspond en fait à trois groupes principaux caractérisés chacun d’eux par une combinaison récurrente de caractères céramiques.
30Le premier (Néolithique moyen de type Chassey ; fig. 13) correspond à la période 4300-4000 avant notre ère. Les assemblages céramiques sont caractérisés par plusieurs formes céramiques parmi lesquelles les vases à profil galbé (tulipiformes), les assiettes à marli et aile décorée, les assiettes à socle décorées, les coupes en calottes à bourrelet interne, les grands vases à épaississement externe et les louches à poignée plate. Les décors se trouvent sur les assiettes à marli et les assiettes à socle. Ils sont constitués d’incisions disposées en bandes, triangles ou losanges quadrillés qui ménagent parfois des bandes réservées.
31Le deuxième (Néolithique moyen de type La Roberte ; fig. 14) couvre le premier tiers du IVe millénaire avant notre ère, on assiste alors à la disparition de la majorité des formes et décors céramiques caractéristiques de la période précédente, à une diversification des jattes et gobelets à carène ou épaulement et à l’apparition des coupes à sillon(s) interne(s). C’est au sein de cet horizon que le débitage lamellaire sur nucléus quadrangulaires plats après traitement thermique se manifeste pour la première fois.
32Le troisième (Néolithique moyen de type Mourre de la Barque ; fig. 15) peut être daté du deuxième tiers du IVe millénaire avant notre ère. Il est marqué par la disparition des coupes à sillon(s) interne(s), par la présence de gobelets et jattes à micro-épaulement, de jattes à carène haute et par l’apparition d’éléments qui, tels que les grands vases à cordons lisses, annoncent les formes et décors du Néolithique final.
33Ces trois groupes culturels se succèdent globalement dans le temps (fig. 16 et 17) mais on ne peut pas exclure l’existence de périodes de recouvrement. Selon une modélisation bayésienne réalisée sur le corpus de dates disponible en 2013 (van Willigen et al. 2014), le Néolithique moyen de type Chassey se termine entre 4170 et 3870 avant notre ère et le Néolithique moyen de type La Roberte débute entre 4230 et 3950. Le passage du Néolithique moyen de type La Roberte au Néolithique moyen de type Mourre de la Barque peut être placé entre 3800 et 3660 avant notre ère. La fin du Néolithique moyen de type Mourre de la Barque et le début du Néolithique final sont datés entre 3440 et 3100 avant notre ère. Nous aurons à revoir cette périodisation à la lumière des nouvelles datations radiocarbone issues de la fouille des Bagnoles (§ 8.2).
16. Liste des datations radiocarbone réalisées sur des échantillons à durée de vie brève issus d’ensembles clos attribués à un des trois groupes culturels de notre séquence
site (ensemble) | matériau | n° laboratoire | BP | ± | C% | N% | C/N | Bibliogra- |
Néolithique moyen type Mourre de la Barque | ||||||||
Le Plan, Rousset, Bouches-du-Rhône (str. 3033) | cerealia | Beta-262452 | 4530 | 40 | ? | ? | ? | Lepère 2012 |
Le Clos de Roque, Saint-Maximin, Var (str. 2096/us 1) | os (canidé) | Poz-47397 | 4630 | 40 | Remicourt et al. 2014 | |||
Le Plan, Rousset, Bouches-du-Rhône (str. 3118) | cerealia | Beta-262451 | 4630 | 40 | Lepère 2012 | |||
Le Clos de Roque, Saint-Maximin, Var (str. 2096/us 16) | charbon (maloi-dae) | Poz-47398 | 4820 | 30 | Remicourt et al. 2014 | |||
Les Martins, Roussillon, Vaucluse (str. 8) | os (Homo) | Poz-45044 | 4880 | 35 | 3,5 | 0,7 | 5 | inédit |
Chemin Féraud, Saint-Maximin, Var (puits 14, c2) | os (Bos) | Poz-45050 | 4930 | 40 | 3,6 | 0,8 | 4,5 | Berre 2012 |
Chemin Féraud, Saint-Maximin, Var (puits 14, c6) | os (Bos) | Poz-45051 | 4930 | 40 | 4,3 | 0,9 | 4, | Berre 2012 |
Néolithique moyen type La Roberte | ||||||||
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 10) | os (Homo) | ETH-16883 | 4810 | 65 | ? | ? | ? | Chapon et al. 2002 |
La Roberte, Châteauneuf, Drôme (str. 4) | os | Ly-2076 | 4830 | 150 | Lemercier 2010b | |||
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 170) | os | Ly- | 4960 | 70 | ? | ? | ? | inédit ; rens. A. Beeching |
Château de l'Arc, Fuveau, Bouches-du-Rhône (str. 2047) | os | Poz-49491 | 4970 | 50 | ? | ? | ? | Hasler et al. 2016 |
La Roberte, Châteauneuf, Drôme (str. 12) | os | LY-3825 (SacA-6329) | 5000 | 30 | ? | ? | ? | inédit ; rens. A. Beeching |
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 66) | charbon (pinus) | Poz-32306 | 5010 | 40 | inédit ; rens. A. Beeching | |||
La Roberte, Châteauneuf, Drôme (str. 4) | dent | LY-3824 (SacA-6328) | 5020 | 30 | ? | ? | ? | Lepère 2012 |
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 994, pr. 42) | engrain | ETH-88902 | 5027 | 26 | 36,72 | ce volume | ||
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 1010) | cerealia | ETH-88900 | 5036 | 25 | 36,96 | ce volume | ||
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 131) | os | LY-3240 (OxA) | 5040 | 35 | ? | ? | ? | inédit ; rens. A. Beeching |
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 66) | charbon (pistacia) | Poz-32307 | 5050 | 40 | Lepère 2012 | |||
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 132) | os | Ly-3241 (OxA) | 5065 | 35 | ? | ? | ? | inédit ; rens. A. Beeching |
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 9) | charbon (prunus) | ETH-50213 | 5066 | 32 | ce volume | |||
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 6, couche 1) | charbon (pistacia) | Poz-32305 | 5070 | 40 | Lepère 2012 | |||
ZAC Saint-Antoine, Saint-Aunès, Hérault (str. 2537) | graine | Poz-36647 | 5100 | 35 | Furestier et al. 2012 | |||
Cazan-Le Clos du Moulin, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 433) | graine | Beta-387514 | 5100 | 30 | Moreau et al. 2017 | |||
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 66) | caramel alimen-taire | Poz-47900 | 5105 | 35 | Lepère 2012 | |||
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 9) | cerealia | ETH-50211 | 5105 | 32 | ce volume | |||
Chemin d'Aix, Saint-Maximin, Var (str. 2155) | os | Poz-41677 | 5180 | 35 | ? | ? | ? | inédit |
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 75) | os | Ly-3800 | 5210 | 150 | ? | ? | ? | Lemercier 2010b |
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 990, pr. 25) | blé nu | ETH-88904 | 5213 | 25 | 18,96 | ce volume | ||
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 990, pr. 70) | blé nu | ETH-88901 | 5226 | 25 | 18,62 | ce volume | ||
Cazan-Le Clos du Moulin, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 433, us 908) | charbon (pin d’Alep) | Beta-387513 | 5240 | 30 | Moreau et al. 2017 | |||
Cazan-L'Héritière, Vernègues, Bouches-du-Rhône (str. 6, couche 10) | charbon (sambu-cus) | Poz-32304 | 5250 | 40 | Lepère 2012 | |||
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 34) | os | Ly-3801 | 5430 | 120 | ? | ? | ? | Lemercier 2010b |
Les Moulins, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Drôme (str. 132) | os | Ly-3803 | 5500 | 150 | ? | ? | ? | Lemercier 2010b |
Les Bagnoles, L'Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 994, pr. 44) | blé nu | ETH-88903 | 5874 | 25 | 40,75 | ce volume | ||
Néolithique moyen type Chassey | ||||||||
Mazeran, Béziers, Hérault (str. 341) | os | Beta-370191 | 5200 | 30 | ? | ? | ? | Vidil 2014 |
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1004) | os | Poz-38161 | 5250 | 40 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1195) | os | Poz-38134 | 5260 | 40 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 7) | ? | GrA-21370 | 5270 | 50 | Binder 2004 | |||
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 287) | os | GrA-44299 | 5280 | 35 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 148) | os | LY-3428 | 5295 | 35 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | cerealia (triticum) | ETH-60870 | 5302 | 31 | ce volume | |||
Fumérian, Manduel, Gard (puits) | os (Homo) | Erl-15644 | 5303 | 71 | ? | ? | ? | Tchérémissinoff et al. 2016 |
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | noisette carbonisée | ETH-60868 | 5306 | 27 | ce volume | |||
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1054) | os | Poz-38132 | 5310 | 40 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 121) | os | GrA-44295 | 5315 | 40 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 200/sépulture 3) | os (Homo) | LY-3422 | 5320 | 35 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | cerealia | ETH-60871 | 5323 | 31 | ce volume | |||
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | cerealia | ETH-60867 | 5331 | 27 | ce volume | |||
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | cerealia | ETH-60869 | 5334 | 27 | ce volume | |||
Cadereau d'Alès, Nîmes, Gard (str. 3162) | os | Erl-15112 | 5350 | 36 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 3) | graine | GrA-21351 | 5360 | 60 | Binder 2004 | |||
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 237) | os (Homo) | GrA-44253 | 5360 | 35 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 118) | os | LY-3427 | 5360 | 35 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 123) | os | LY- | 5360 | 30 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1060) | os | Poz-38089 | 5370 | 40 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 14/sépulture 5) | os (Homo) | LY-3423 | 5385 | 35 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 387) | os | GrA-44302 | 5390 | 40 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 82) | os | GrA-44301 | 5400 | 40 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Les Bagnoles, Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse (str. 250) | cerealia (triticum) | Poz-64775 | 5400 | 40 | ce volume | |||
Le Champ du Poste, Carcassonne (str. 207) | os | Lyon-10462 (SacA-34547) | 5405 | 30 | ? | ? | ? | Convertini & Georjon 2018 |
Le Crès, Béziers, Hérault (amt 79/sépulture 23) | os (Homo) | LY-3583 | 5410 | 60 | ? | ? | ? | Loison & Schmitt 2009 |
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1044) | os | Poz-38088 | 5420 | 40 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 6A) | cerealia | GrA-21348 | 5420 | 60 | Binder 2004 | |||
La Clau, Gigean, Hérault (str. 1124) | os | Poz-38094 | 5440 | 40 | ? | ? | ? | Georjon & Léa 2013 |
Villa Giribaldi, Nice, Alpes-Maritimes (str. 6B) | cerealia | GrA-21352 | 5640 | 60 | Binder 2004 |
2.1.3 Un schéma chronoculturel pour le Néolithique moyen méditerranéen
34En conséquence, pour l’ensemble de la durée du Néolithique moyen méditerranéen dans une région comprise entre les Pyrénées, le Massif central et les Alpes, il est possible de dénombrer au moins sept groupes culturels distincts (fig. 18) :
le Néolithique moyen type Simandres centré sur la moyenne et basse vallée du Rhône et qui occupe la seconde moitié du Ve millénaire avant notre ère ;
le groupe de Saint-Uze attesté au même moment dans le sud du Jura et en Savoie. Il présente des points communs avec la culture d’Egolzwil dans le nord du Plateau suisse et avec certains éléments du faciès de Gonvillars ;
le groupe de Montbolo centré sur la Catalogne (au nord et au sud des Pyrénées) ;
le Bizien dans la plaine de l’Aude ;
le Néolithique moyen de type Chassey attesté en Languedoc, en Provence et sur la frange occidentale du Massif central au cours du dernier tiers du Ve millénaire avant notre ère ; Il est en partie contemporain du groupe de Montbolo en Catalogne, des groupes de Simandres et Saint-Uze ainsi que du faciès Isolino des VBQ dans le nord-ouest de la plaine du Pô ;
le Néolithique moyen de type La Roberte présent en Provence et en Languedoc oriental dans le premier tiers du IVe millénaire avant notre ère. Il est en partie contemporain des Sepulcres de Fossa au sud des Pyrénées, du NMB au nord de Lyon, du Cortaillod sur le plateau suisse, de l’assemblage Besnate (Borrello & van Willigen 2012) dans le nord-ouest de la plaine du Pô avec lesquels il partage quelques traits caractéristiques, et du groupe Fiavè-Cagnò sur le versant sud des Alpes (Tessin et Lombardie). En revanche le Néolithique moyen de type La Roberte n’a que peu de caractères communs avec le Néolithique moyen de type Chassey qui le précède ;
le Néolithique moyen de type Mourre de la Barque succède au Néolithique moyen de type La Roberte en Provence et en Languedoc oriental vers 3700 avant notre ère. Il présente des affinités avec les assemblages alpins contemporains tels que celui de Saint-Léonard-Sur le Grand Pré (Valais ; Winiger 2009) et celui de Chiomonte-La Maddalena (Piémont ; Bertone & Fozzatti 2002).
35Cette image est certes complexe mais il ne faut pas perdre de vue que la période et l’espace concernés (de 4900 à 3400 avant notre ère et des Pyrénées aux Alpes) sont considérables.
36Pour le midi de la France, le Néolithique moyen de type Chassey correspond aux étapes A et B de la chronologie proposée par Cédric Lepère (Lepère 2012), aux styles 1 (Proto-Chasséen) et 2 (Chasséen ancien) de Vanessa Léa et Cathy Georjon (Georjon & Léa 2013) et au groupe B d’Alain Beeching (Beeching 2002). Le Néolithique moyen de type La Roberte peut être parallélisé avec les styles 3-5 (Chasséen récent) de Vanessa Léa et Cathy Georjon, les étapes C1, C2 et D1 définies par Cédric Lepère et les groupes C et E proposés par Alain Beeching. Le Néolithique moyen de type Mourre de la Barque coïncide, quant à lui, avec les étapes D2 et E (Cédric Lepère), avec le post-Chasséen (Vanessa Léa et Cathy Georjon) et avec les groupes D1 et D2 (Alain Beeching) (fig. 19).
37Le système chronologique utilisé ici est donc incontestablement moins précis que les autres systèmes en vigueur actuellement. Toutefois, il faut bien reconnaître que les groupes, styles, étapes et phases ont été démultipliés ces dernières années (huit styles différents pour le seul Languedoc central) sans qu’il soit, malheureusement, toujours possible de trouver les arguments pour attribuer un ensemble précis à l’une de ces unités. Notre système gagne en transparence et en pertinence ce qu’il perd (peut-être) en précision.
38Il se distingue avant tout sur le plan terminologique en abandonnant le concept de Chasséen (qu’il soit ancien, classique, récent ou final) dans son acception traditionnelle. Ce concept est à la fois réducteur et suggestif : il réduit une grande partie du Néolithique moyen à ce seul phylum et sous-entend que l’ensemble de cette période représente une évolution unilinéaire et continue. Or, comme nous venons de le voir, le Néolithique moyen présente une grande complexité. Le « Chasséen » est donc un outil conceptuel mal adapté, une impasse qui empêche toute véritable réflexion et discussion sur les causes et les origines de cette complexité culturelle, des influx et des ruptures qui marquent la fin du Ve et le IVe millénaire avant notre ère.
2.2 Le Néolithique moyen de type Chassey
39Arrêtons-nous maintenant sur ce groupe culturel qui était au centre du projet de fouilles programmées des Bagnoles. Comme cela a déjà été dit ci-dessus, sa définition repose sur l’association récurrente d’une dizaine de caractères céramiques : les assiettes à marli et aile décorée, les assiettes à socle décorées, les vases tulipiformes, les coupes en calottes à bourrelet interne, les vases profonds à épaississement externe, les louches à poignée plate et différentes formes de préhensions : tunnéliformes horizontales, appliques rectangulaires perforées. Les anses en ruban et en boudin, les cordons multiforés et les préhensions multitubulées sont fréquents mais ne sont pas restreints à ce groupe culturel. Les décors sont généralement gravés avant cuisson et sont réservés aux assiettes à marli et aux assiettes à socle. Ils représentent des motifs géométriques : triangles, plus rarement damiers.
2.2.1 Extensions géographique
40L’essentiel des sites qui ont livré plusieurs éléments de ce « package » de type Chassey est situé dans les plaines languedociennes et dans la basse vallée du Rhône (fig. 20), ce qui n’est pas surprenant au vu de l’activité de l’archéologie préventive qui y a régné ces dernières décennies. Les principaux sites sont les suivants : Saint- Michel-du-Touch (Toulouse, Haute-Garonne ; Méroc & Simonnet 1979), Agora/La Terrasse (Villeneuve- Tolosane/Cugnaux, Haute-Garonne ; François 2007, Gandelin 2011), Les Plots (Berriac, Aude ; Duday & Vaquer 2008), le Champ du Poste (Carcassonne, Aude ; Convertini & Georjon 2018), Le Crès (Béziers, Hérault ; Loison et al. 2004), Encombres (Quarante, Hérault ; Amiel & Jédikian 2003) en Languedoc et Villa Giribaldi (Nice, Alpes-Maritimes ; Binder 2004) en Provence.
41Il est plus surprenant de retrouver le type Chassey dans des régions plus périphériques qui n’ont été explorées que de manière limitée, telles que les marges sud et est du Massif central : Capdenac-le-Haut (Lot ; Gernigon 2004), Mouli à Vent (Grèzes, Lozère ; Fages 1998), Le Pirou (Polignac, Haute-Loire ; Houdré & Vital 1979), le Pic de la Violette (Périgneux, Loire ; Combier 2004) puis, bien plus au nord, le site éponyme (Chassey à Chassey- Le-Camp, Saône-et-Loire ; Thevenot 2005). Si l’on tient compte du déficit documentaire qui touche ces régions, on peut penser que le Néolithique moyen de type Chassey y est nettement sous-évalué.
42À l’inverse, certaines zones comme la Limagne ou encore la moyenne vallée du Rhône, n’ont livré que peu d’éléments du Néolithique moyen de type Chassey alors même qu’elles ont été touchées par les grands décapages des années 1990 et 2000.
43Ainsi, les éléments caractéristiques du Néolithique moyen de type Chassey en Limagne se résument à deux fragments d’assiettes à socle dans le niveau 2a du site des Chambons à Promsat (Puy-de-Dôme ; Vernet & Barthélémy 1983) et un vase à épaississement externe au Colombier (Beaumont, Puy-de-Dôme ; Georjon & Jallet 2008). En revanche, les deux grands ensembles de la seconde moitié du Ve millénaire avant notre ère, la nécropole de Pontcharraud 2 (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme ; Loison 1998) et le site de la Roussille (Vertaizon, Puy-de-Dôme ; Saintot 2015), n’ont livré aucun élément caractéristique du type Chassey.
44La rareté des caractères spécifiques du Néolithique moyen de type Chassey dans la région de Montélimar et de Valence, en dépit des grands chantiers qui s’y sont succédé depuis les années 1980, est particulièrement frappante. Dans le détail, on peut signaler la présence de quelques éléments isolés du Néolithique moyen de type Chassey dans le sud de la Drôme : une assiette à socle et un bandeau multiforé à Sainte-Luce (Vercoiran, Drôme ; Beeching et al. 1997), une assiette à marli et aile décorée dans la grotte d’Antonnaire (Montmaur-en-Diois, Drôme ; Beeching 1995) et sur le site de Terre Blanche (Menglon, Drôme ; Beeching 1995), une assiette à socle et un bandeau multiforé aux Prades (Le Pègue, Drôme ; Beeching 1995), des bandeaux multiforés et multitubulés et un vase à épaississement externe à Saint- Uze « Plateau Raverre » (Drôme ; Beeching et al. 1997). À l’instar de l’Auvergne, la rareté des assemblages de type Chassey dans cette région ne signifie pas que nous avons affaire à un « vide culturel ». L’espace peut être occupé par d’autres types d’assemblages (Néolithique moyen de type Simandres, groupe de Saint-Uze…) en partie contemporains du Néolithique moyen de type Chassey.
45Plus au nord et à l’est, seuls sont attestés des éléments particuliers du « package » Néolithique moyen de type Chassey : assiettes à socle à décor gravé dans le Bassin parisien et assiettes à marli et aile décorée sur le Plateau suisse.
46Pour ce qui nous concerne, nous pouvons constater que le site des Bagnoles se trouve donc en limite de l’aire de répartition du Néolithique moyen de type Chassey, au contact avec le Néolithique moyen de type Simandres.
2.2.2 La culture matérielle
47Il n’est pas question de proposer ici une description exhaustive du Néolithique moyen de type Chassey. Nous nous contenterons d’évoquer brièvement quelques caractères saillants de la culture matérielle associée au « package » céramique mentionné ci-dessus.
48L’industrie lithique est, selon les régions, caractérisée par l’utilisation de silex locaux et par l’importation de silex barrémo-bédouliens en provenance du Vaucluse. Le quartz hyalin et l’obsidienne (qui provient de Lipari) sont également attestés, mais beaucoup plus rares.
49Le débitage du silex bédoulien est orienté vers l’obtention d’éclats ou de lames débitées par percussion indirecte. L’outillage est caractérisé par la présence de bitroncatures géométriques, de pièces bifaciales, de racloirs et de troncatures. Les burins y sont plus rares. Le quartz hyalin et l’obsidienne sont réservés à l’obtention de lamelles. L’outillage lithique pondéreux (outillage de mouture, percuteurs/bouchardes) est attesté sur la majorité des sites du Néolithique moyen de type Chassey.
50L’outillage en matières dures animales est relativement mal connu, essentiellement en raison des conditions de conservation peu favorables sur les sites de plein- air fouillés. La seule série numériquement importante provient de Giribaldi. Elle comprend principalement des pointes sur épiphyse de petits ruminants (à poulie brute ou meulée et polie) et des pointes à section circulaire sur esquilles d’os longs de grands ruminants.
51Les éléments de parure issus de structures attribuées au Néolithique moyen de type Chassey sont rares. Ainsi, pour le site du Champ du Poste, seuls trois objets de parure (une valve de Cerastoderma edule perforée et deux défenses de sanglier perforées ; Bonnardin 2018) correspondent à cette occupation. Quelques coquillages perforés (cônes, cérithes, colombelles) et des perles façonnées sur des tests de spondyles sont mentionnés à Giribaldi (Binder 2004). Les niveaux 9 et 8 de Chassey ont livré plusieurs segments de dentale et des canines de carnivores perforées. Aucun bracelet en calcaire n’est attesté de manière indubitable en contexte Néolithique moyen de type Chassey. Cette indigence des éléments de parure dans le Néolithique moyen de type Chassey (et La Roberte) est d’autant plus frappante qu’elle contraste avec les périodes antérieures (Néolithique ancien) ou postérieures (Néolithique final).
2.2.3 Habitat
52Les occupations du Néolithique moyen de type Chassey ne nous sont généralement connus que sous la forme de structures en creux (cuvettes, silos) éparses, parfois accompagnées de fosses à galets chauffés. Les indices de structurations de l’espace sont rares. Villeneuve-Tolosane est le seul site à avoir livré des éléments de ce type pour la fin du Ve millénaire. Il s’agit d’un segment de palissade constituée de troncs entiers ou refendus non jointifs et de deux segments de fossés partiellement doublés d’une palissade (fossés 2B et 3B ; Gandelin 2011). Le site du Crès mérite une mention particulière dans la mesure où il a livré une trentaine de structures à section tronconique de type silo constituant une aire de stockage peut-être en périphérie d’un habitat. Jusqu’à présent, aucun plan de bâtiment ne peut être attribué de manière fiable au Néolithique moyen de type Chassey.
2.2.4 Sépultures
53Une centaine de dépôts mortuaires est actuellement attribuable au Néolithique moyen de type Chassey ou à l’horizon chronologique qu’il occupe. Il s’agit pour moitié de sépultures individuelles composées à parts égales d’inhumations primaires de corps et de dépôts secondaires à crémation. L’autre moitié est constituée de dépôts mortuaires parfois pluriels en fosses circulaires.
2.2.5 Économie
54Notre connaissance de l’économie du Néolithique moyen de type Chassey est pour le moins lacunaire. Seuls les sites de Giribaldi, du Champ de Poste et de Chassey ont livrés quelques informations à ce sujet. Selon ces données, l’élevage, largement dominant, est orienté vers l’exploitation des ovicaprins et des bovins, et dans une moindre mesure des porcins (Bréhard 2011, Forest 2018). Pour les niveaux 9 et 8 du site éponyme, ovicaprins, bovins et porcins sont à peu de choses près à égalité (Poulain 2005). Les plantes cultivées les plus fréquentes sont le froment (Triticum aestivum/durum), l’orge nue (Hordeum vulgare nudum) et, dans une moindre mesure, le blé amidonnier (Triticum dicoccum), les pois (Pisum sativum) et les lentilles (Lens culinaris) (Martin et al. 2016a).
2.3 Problématiques du projet
55Le Néolithique moyen de type Chassey est donc certes attesté dans le midi de la France mais il est loin d’être bien connu. À de rares exceptions près, les sites de référence tels que les Plots (Berriac, Aude), le Crès (Béziers, Hérault), le Pirou (Valros, Hérault) ou encore Giribaldi (Nice, Alpes-Maritimes) n’ont été explorés que sur des surfaces restreintes et sont encore en grande partie inédits. De ce fait, notre connaissance de ce groupe culturel reste fragmentaire, limitée à des fouilles anciennes et à des ensembles relativement épars et modestes. Hormis les deux puits (inédits) de Giribaldi, aucun corpus significatif n’est disponible actuellement et les séries de dates sont rarissimes. En raison de la mauvaise conservation des restes organiques, les données économiques et environnementales sont rares. L’habitat et son organisation sont également très mal connus.
56Le site des Bagnoles offrait l’opportunité de combler certaines de ces lacunes. Le projet de fouilles programmées était axé sur trois thématiques principales :
culture matérielle et chronologie : l’étude d’ensembles clos consistants et la réalisation de séries de datations devait permettre de tester le schéma chronoculturel proposé en 2012 pour le Néolithique moyen méditerranéen (van Willigen et al. 2012).
économie, alimentation et environnement : ce volet était « conjectural » dans la mesure où, préalablement à la fouille, rien ne permettait de supposer une meilleure conservation des restes organiques que sur les autres sites contemporains ; seule la découverte ces dernières années de puits à eau néolithiques (Thirault & Remicourt 2014) permettait d’espérer...
système funéraire : La pratique de la crémation est rare dans le Néolithique d’Europe occidentale. La découverte sur le site des Bagnoles, à l’occasion du diagnostic de 2006, d’ossements humains brûlés associés à du mobilier attribué au Néolithique moyen de type Chassey permettait d’envisager la fouille de dépôt de crémation dans le respect des règles préconisées en archéothanatologie (Duday 2005), de préciser leur contexte, leur relation avec un habitat éventuel et plus largement l’organisation de l’espace du site.
57Les résultats des recherches effectuées sur le site des Bagnoles touchent essentiellement le Néolithique moyen. Les occupations postérieures, de la fin de l’âge du Bronze à l’époque moderne feront cependant également l’objet d’une brève présentation.
58Nous aborderons donc successivement le contexte naturel dans lequel se placent les occupations néolithiques et la formation du site (3e partie), les travaux de terrain et les moyens mis en œuvre (4e partie), les différents types de vestiges et les périodes attestées sur le site (5e partie), les résultats des travaux de terrain relatifs au Néolithique moyen de type Chassey (6e partie), les résultats des travaux de terrain relatifs au Néolithique moyen de type La Roberte (7e partie) et l’apport du site des Bagnoles pour la connaissance du Néolithique moyen de type Chassey (8e partie). L’histoire du site après les occupations néolithiques sera abordée dans la 9e partie. Le résumé constituera la 10e et dernière partie du texte.
Auteur
LAMPEA
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