Les testaments du pasteur Baussenq
p. 125-141
Texte intégral
1Le 26 février 1587, Esprit Baussenq pasteur de Courthézon dicte son testament nuncupatif au notaire Drevon, venu d’Orange1. Ce long texte, mûrement réfléchi, révèle un homme d’une riche personnalité à travers les clauses classiques de ce type de document. D’autres archives permettent de compléter les informations données par ce texte ; ainsi ce pasteur et sa famille deviennent moins anonymes et aident à comprendre un peu mieux le processus de l’installation de la Réforme dans la principauté d’Orange où se trouve Courthézon2.
2Différentes facettes de l’homme privé et public seront étudiées tour à tour. Découvrons les.
Le testament de 1587
3En 1587, il est donc le ministre de cette petite communauté depuis 1576, soit onze ans. En effet les documents réformés, toujours conservés, commencent cette année-là. C’est lui, Esprit Baussenq, qui ouvre les registres de baptêmes, mariages et sépultures3. Dès les premières lignes, son testament est profondément imprégné de théologie réformée: « ayant invoque le nom de Dieu en la foy de son fils Jesus Christ nostre seigneur » ; puis, suit un paragraphe :
«…en premier lieu autant que l’ame est plus que le corps plus que le bien je recommande mon ame a Dieu le pere le fils et le saint Esprit seul vray Dieu eternel en une essence distincte non separee et incomprehensible et me reconnaissant et confessant de cœur et de bouche devant sa saint majeste pour pecheur damnable pour n’avoir accompli un seul commandement de la foy n’ay espoir de fiance aucune qu en la seule grace et misericorde de Dieu au moyen et par le seul merite de son bien aime fils Jesus christ nostre seigneur vray dieu et vray homme croyant qu il a prins mort et passion pour moi comme pour tous et un chascung de ceux qui croyent en luy entièrement selon la pure doctrine de son saint évangile… »4
4C’est seulement après que commencent les clauses matérielles spécifiques avec celle de la sépulture:
« et pour le regard de mon corps s’il plait a Dieu qui ait sepulture en la terre je veux et ordonne qu’il soit enseveli aveq mes freres de l’eglise reformee ainsi que les saints peres ont voulu estre ensevelis aveq les leurs en tesmoignage de nostre mesme foy et religion et de commune promesse de la resurrection bienheureuse que nous attendons en vertu de l’esprit de Dieu qui nous est donne en nostre seigneur Jesus Christ »
5Il affirme de façon bien claire son appartenance à cette toute nouvelle confession qui bouleverse cette région, si proche des États du pape5. Il souscrit totalement aux nouvelles pratiques et surtout à ces funérailles si dépouillées: pas de luminaires, pas de cortège, rien ou presque. Une deuxième clause matérielle présente la répartition de ses biens:
« Finalement pour le regard du bien n’ayant rien sinon en quoy peu retire de la maison de mon feu pere aveq grande difficulte et perte a cause de la religion et n’ayant rien acquis dans le temps de mon ministere auquel jay servi par la grace de Dieu par l’espace de vingt quatre ans estant ledit bien hypotheque presque tout… »
6Que signifient ces mots ? Il fait donc remonter le début de son ministère de 1563. À cette date, il est encore avocat et procureur général du parlement de la principauté d’Orange. Comment l’expliquer ? Il n’évoque rien de plus précis dans ce texte sinon « a cause de la religion ». Dans la suite des clauses, ne sont distribuées que de faibles sommes par tranches de dix livres, d’abord pour les pauvres, formule classique ; puis :
« item je legue a mes soeurs Jane et Marguerite Baussenq et aux enfants de mes aultres sœurs que Dieu a retirees Catherine et Anne Baussenq ensemble a touts mes autres parentz la somme de dix livres tournois pour une fois tout seulement. Item je legue et donne par droit d’institution a Suzanne, Elizabeth, Anne, Jane et Lidie Baussenq mes filles naturelles et legitimes et a Elzear Baussenq mon fils naturel et legitime la demi de toutz et chascun mes biens immeubles noms droits et actions presents et advenir a partir entre mesdits six enfants par esgales portions… »
7Ainsi en 1587, le testateur est père de six enfants, un seul fils et cinq filles.
8Qui est la mère ? « …j’ordonne et institue mon heritiere universelle de toutz et chascun mes biens… damoiselle Honnorade Virieu, ma femme et legitime espouse… ». Par sa famille, Honnorade appartient à l’élite sociale de cette petite principauté6. Grâce à leur contrat de mariage signé le 3 octobre 1559 devant les notaires Jean Perrat et Jean Travail7, des renseignements intéressants complètent ces informations. Le père d’Honnorade, Jean de Virieu seigneur de Saint-Raphaël, lui-même notaire, accorde une dot de cinq cents écus d’or à sa fille ainsi que « deux robes nuptiales en drap de soye un chaperon de velours avec ses dorures et une chaine d’or » ; son futur mari lui promet deux cents écus supplémentaires et aussi « d’autres joyaulx, bagues et habillement ». Bref, il s’agit d’un beau mariage comme viennent prouver les signatures des témoins: un cousin, François De Barry, docteur en droit, avocat et juge à Orange8 ; Henri de Caritat seigneur de Condorcet, futur premier consul de l’année 1561 et futur viguier en 1564, lui-même fils d’un viguier9, un autre notaire Pierre Fournier marié à Marguerite Lanzenc, fille de Nicolas Lanzenc et de Gounette Dagoud10, Jerosme Chieze drapier et son frère, Pierre, commis de Jean Bellujon, son beau-père11 et cousin par alliance de la mariée ; Jean Dagout dit de Marcoux, cultivateur et donc parent de Pierre Fournier12 de plus voisin d’Henri de Caritat ; dernier signataire, Gisard Marmand, docteur en droits et juge13. Soit au total deux nobles, deux juristes et un notaire, deux marchands signent ce contrat. En effet, le père d’Honnorade remplit les fonctions de greffier de toutes les cours temporelles de 1538 à sa mort et de receveur du prince dans la principauté depuis l539, ainsi que de commissaire depuis 1559 et pour finir, celles de viguier en 1562/3 ; il a épousé Catherine Bellujon dont il a eu huit enfants, Honnorade étant l’aînée des filles14. Ce mariage illustre bien la puissance du père par la qualité des témoins appartenant à l’élite locale et surtout par le montant de la dot pour la jeune mariée.
9Quant au futur époux, son père notaire, « noble homme Jherosme de Baussec » est absent, sa mère « damoyselle Claire des Plaines » est décédée ; ils sont tous deux depuis des générations installés à Bédarrides, bourg situé à cinq kilomètres au sud de Courthézon, « dans le dioceze d’Avignon ». Grâce au testament, les prénoms des sœurs d’Esprit sont connus: Catherine et Anne décédées en 1587 ; une des deux avait épousé un certain Moyssard de Bagnols ; deux garçons sont nés de cette union, Loys et Estienne, désigné comme le deuxième exécuteur testamentaire en 1587. La troisième sœur, Jane, est mariée à Anthoine Ponissard, habitant Saint-Laurent des arbres, sur l’autre rive du Rhône. Par contre, pas de renseignement pour la dernière Marguerite. Un frère peut vraisemblablement être attribué : Estienne, « escuyer de Bédarrides », avocat général d’Orange en 1548 qui se rend à Dôle pour discuter avec le conseil du prince d’un point juridique concernant l’appel en dernier ressort des Orangeois dans le cadre de la «réintégrande » ; en 1550, il seconde le procureur fiscal Jean de Virieu15. Un autre frère Rostaing, bâtard légitimé, continue de gérer l’étude paternelle ; son omission dans ce testament est peut-être explicable par un décès assez récent16.
10Est-ce cette collaboration pour la gestion des affaires de la principauté entre Jean de Virieu et Estienne, probablement plus âgé que son frère Esprit, qui a rapproché les deux familles ? En tout cas, des liens se sont noués qui se concluent par le mariage d’Esprit avec Honnorade. Le père d’Esprit est toujours absent lors de la signature de l’acte par lequel il reçoit huit cents florins de la dot d’Honnorade ; Esprit doit le lui faire ratifier dans un mois17. Un autre facteur explique mieux encore la communauté de pensée entre tous: l’arrivée de la Réforme. Cette petite principauté est gagnée très tôt aux idées « hérétiques ». Depuis le traité de Câteau-Cambrésis de 1559, elle est, enfin, restituée à Guillaume de Nassau, d’où la « réintégrande » et le retour des six conseillers du parlement, symbole de la souveraineté recouvrée du prince avec ses pouvoirs de législation, juridiction et d’enregistrement des actes officiels.
11Une longue vacance du siège épiscopal aggrave la situation. En 1561, des prêches clandestins se déroulent, pendant le carême, prononcés par un ancien moine augustin, frère Georges18. Lors de la signature du contrat de mariage, c’est un notaire catholique qui est choisi ; de plus, l’acte est signé « en face de la Sainte mere eglise »19. Est-ce par convenance ? Est-il encore trop tôt pour se déclarer ouvertement ? Les événements se précipitent en 1561 : à la fin de l’année, les protestants ont confisqué la cathédrale où se déroule le baptême de la fille d’Henri de Caritat, un des témoins du contrat de mariage Baussenq-Virieu. Le président du parlement d’Orange est alors Perrinet Parpaille qui abjure20. Quel est le rôle d’Esprit Baussenq durant le siège de la ville en 1562 ? Aucun renseignement n’apparaît jusqu'à son abjuration en 1561, suivie de sa démission de ses fonctions de procureur général21. Ni lui, ni sa famille ne sont mentionnés dans la liste des 786 noms établie lors de la visite générale de 1568 ; par contre, son beau-père est bien déclaré absent ainsi que ses « 4 enfant males, huguenots absents et fugitifs »22. Comment vivent-ils ces temps troublés ? Sont-ils déjà installés à Courthézon ? Impossible de répondre à ces questions pour ce nouveau huguenot. Dans son testament, il reprend bien la date de 1563 pour marquer ses débuts de ministre.
Une famille protestante installée à Courthézon
12Pourquoi le choix de Courthézon ? Pourquoi ne pas être resté à Orange ? La présence de pasteurs est attestée après les prêches clandestins de l’ex-moine, Siméon de Lacombe en 1561, Patac en 1562, Mathieu Laville en 1563-1565, le célèbre Pierre Viret de passage en 1565 et Sébastien Julien, formé à la nouvelle académie de Genève23. Le choix de Courthézon peut s’expliquer, outre la proximité géographique d’Orange, par la présence d’une tante d’Esprit : en effet, Glaudete une sœur de son père, a épousé Louis Autran, habitant de Courthézon24. De plus, Louis Autran exerce les fonctions de commis du receveur de la principauté, Jean de Virieu, le propre beau-père d’Esprit. Sept enfants sont nés de ce mariage : Agathe qui se marie avec Loys de Langes en 1577, l’un des deux exécuteurs testamentaires de 1587 « jadis mari de feu damoyselle Agathe Autran ma cousine25 ». Une autre des filles, Thonnette, devient la femme de l’écuyer Maurice de Merles, une des familles nobles de Courthézon. Après la mort de son mari en 1555, Glaudete signe de nombreux actes pour gérer les biens familiaux: avec son beau-frère Pierre Autran le 11 août 1559 pour deux eyminées de froment et de seigle ; un bail de vaches le 20 novembre 1559 ; des remboursements de dettes les 8, 16 et 24 avril ; pour deux sommes de « bon ble » le 25 septembre 156026 ; encore les 17 et 22 avril 157427. Pour le mariage de Thonette, elle emprunte la moitié des cinq cents écus auprès de son frère Estienne, le 25 septembre 156028. Son neveu inscrit le décès de sa tante Glaudette à la date du 17 juin 1583 sur le registre des sépultures, sans commentaires. Pendant sept ans elle a pu l’aider. Ainsi Esprit arrive avec sa famille dans un milieu où existent des liens familiaux forts qui leur permettent de s’installer au mieux.
13Quand arrivent-ils à Courthézon ? La première mention disponible est celle de l’ouverture des registres de baptêmes et sépultures signés par le pasteur Baussenq, celui des mariages ne commençant qu’en 1577. La reconversion professionnelle comme ministre pose la question de sa formation ; il ne semble pas avoir pu aller à Genève, contrairement à son collègue d’Orange, Sébastien Julien, à l’amitié si fidèle qu’il est témoin du testament de 1587. Est-ce que Sébastien Julien a fait partager l’enseignement genevois à son ami ? Est-ce une sorte de partage territorial pour mieux contrôler la principauté sur le plan religieux car les églises d’Orange et de Courthézon sont les deux seules églises dressées ? Enfin, sa culture classique de juriste et sa profonde foi lui ont sûrement servi d’appuis solides dans ses débuts pastoraux. La communauté dont il est chargé est installée dans les règles de l’art puisqu’il a recopié soigneusement le texte intégral de la « Discipline ecclesiastique des eglises de France approuvé par les synodes de 1559 à 1581 », soit soixante folios. L’accompagne aussi la « confession de foy faicte d un commun accord par les eglises qui sont dispersees en France et s abstiennent de l’idolatrie papale », soit vingt folios29. Ces deux documents de stricte orthodoxie ont été utilisés pendant tout le XVIIe siècle car ils sont signés par les différents successeurs de Baussenq et les diacres : « ayant ouy la lecture de la discipline ecclesiastique ci devant transcrite avons, jure de l’observer dans l’exercice de nos charges emsemble de croire la confession de foy de nos eglises et nous sommes signes ce 13 mai 1674 ». Outre ces document essentiels, c’est certainement lui qui a laissé ou ordonné d’écrire une pièce très importante pour les historiens: une liste des participants « recous en la ste cène » de 1592, avec les noms et prénoms des cinquante-cinq hommes et des quatre-vingt quatorze femmes30. Qui trouve-t-on parmi ces huguenots provençaux ? Lui-même, certes, mais aussi sa femme avec deux de leurs filles, plus une Claude et une Gasparde Baussenque ; qui sont-elles ? des cousines, des nièces ? La famille Autran, avec six membres dont la cousine Thonette, renforce le poids numérique du « clan » Baussenq.
14Malheureusement, manque un registre essentiel à cette communauté: celui du consistoire ; il semble impensable que ce ministre, juriste dans la première partie de sa vie n’ait pas veillé à la mise en place de cette institution et à l’ouverture des comptes-rendus des réunions ; le premier registre du consistoire débute seulement en 1617 avec le pasteur Pierre De La Croze31 Si, par une chance extraordinaire, les délibérations du XVIIe siècle ont été conservées et ce jusqu’en 1701, rien de tel pour le XVIe siècle, ce qui aurait permis de répondre aux interrogations de la création de cette église. Comme ceux d’Orange n’existent plus non plus, pour l’instant ces questions restent sans réponses.
15Durant leur séjour à Courthézon, naissent leurs derniers enfants Lidie et Elzéar. L’aînée, si l’ordre donné dans le testament correspond à leur arrivée dans la vie, semble être Suzanne ; quand est-elle née ? Un ou deux ans après le mariage de ses parents, probablement… donc en 1560 ou 1561. Puis viennent Elisabeth, Anne et Jane ; ces deux dernières portent d’ailleurs les prénoms des sœurs de leur père, tandis que les deux aînées ont des prénoms plus vétéro-testamentaires.
16La fille aînée, Suzanne, a épousé en premier mariage Pierre Terrond, pasteur à Bagnols qui est décédé en 1595 car une reconnaissance de dette d’un montant de cinquante écus est signée pour la vente de ses livres de théologie à François du Jarry, pasteur d’Orpierre et Jean Perrin aussi pasteur de Gap, dans la maison de l’oncle Jacques Valeton32. Elle même ne signe pas l’acte. Après ce décès, elle revient au logis familial où elle se remarie avec Jacques Perrier, capitaine de Courthézon. De cette nouvelle union, naissent plusieurs enfants : Marie le 19 décembre 1600 dont le parrain est son oncle, Elzéar déjà qualifié d’avocat et la marraine Marie des Forets, la propre sœur de Blacons, le gouverneur ; puis, un garçon François naît le 31 décembre 1603 dont le parrain est Ulisse d’Isnard33, docteur en droit, juge et procureur général et la marraine Françoise de Pluvier ; cet enfant décède moins d’un an après sa naissance le 19 août 1604 ; un autre garçon, Etienne, est inscrit sur le registre des naissances à la date du 16 novembre 1605, avec pour parrain Estienne Moyssard, un parent et pour marraine Judith de Cavaillon, épouse du sieur de Merles, noble important de Courthézon34. Même après le décès de son père, Suzannne est demeurée à Courthézon où ses enfants sont notés sur les pages commencées par le grand-père au XVIe siècle35. Cette implantation est réussie avec les deux générations ; plus tard, elle et Jacques Perrier habitent la maison de Jacques Valeton à Orange ; comme nièce, elle est mentionnée dans son testament et peut profiter « des fruits, jouyssances et commodites de la maison… durant deux ans… sans payer aucune rente36 ». Pourquoi est-elle la seule nièce de cette branche mentionnée dans ce testament ? Est-ce que les autres enfants Baussenq sont décédés, sauf elle et son frère, pourtant témoins signant le testament ? Ou bien cette clause réservée à Suzanne et son mari correspond-elle à des liens particuliers avec ce vieil oncle ? Toujours est-il qu’elle décède seulement le 10 mai 1630 comme le témoigne une page du registre de Courthézon : « damoyselle suzanne de Baussenq femme du sr. Jacques Perrier a este enseveli a la forme de ceux de la relligion au cimetiere d Orange37 ». Quant à son époux, il meurt le 28 janvier 1648, soit dix-huit ans après sa femme38. Une vie pour Suzanne marquée très profondément par la religion réformée avec un premier mari pasteur ; les grandes étapes sont inscrites dans les pages de Courthézon, une mort conforme à sa foi, sans abjuration.
17En quelle année la deuxième fille, Elisabeth est-elle née ? Elle figure comme marraine le 6 janvier 1585 du fils de Florent Arnaud, serrurier et de Catherine de Merles, une cousine ; quant au parrain, il s’agit de Charles de Merles39. Trois ans plus tard, elle épouse Anthoine Charrier, capitaine à Bagnols40. En 1592, son père la compte parmi les présents pour la cène. En 1597 dans le testament de son père, il est précisé qu’elle est veuve ; depuis quand ? Elle est absente du testament de l’oncle Valeton en 1613, pour cause de décès ? Et dans quel lieu ? Elle ne figure pas dans le registre de Courthézon, ni dans celui d’Orange.
18Pour la troisième fille, Anne, aucune précision non plus pour sa date de naissance. Elle se trouve encore en vie et non mariée en 1597 lors du deuxième testament de son père, sans plus de renseignements, malheureusement.
19Quant à la quatrième fille, Jeanne, son père note son décès en 1590 par des mots empreints de sentiments : « Jane, enterre ce jeudi 1er mars, fille de M. Baussenq ministre de la parolle de Dieu et de Dlle Honorade de Virieu sa femme, qu’elle a rendu l’esprit a Dieu fort paisiblement ayant toujours vescu en grande douceur et patience41 ». Quand est-elle née et où ? Pas à Courthézon en tout cas et sûrement avant 1576, date d’arrivée de sa famille dans cette localité.
20La dernière fille, Lidie, figure deux fois dans les registres ; une première mention pour sa naissance en 1578. Son père indique les noms des parrain et marraine, Louis de Langes, le mari de la cousine Autrand ainsi que l’exécuteur testamentaire et la grand-mère maternelle Catherine de Bellujon, qui ne meurt qu’en 158142. Seulement en 1587, c’est pour inscrire sa mort que le pasteur reprend la plume « ayant este longuement malade entre les mains d un chirurgien et a rendu l’esprit a Dieu grâce au Seigneur le 18 mars a neuf heures du soir et enterre le 1943 ». À deux reprises, le père cède le pas devant le ministre et livre sobrement un peu de son émotion lors de l’inscription du décès de ses deux filles. Elles seules « bénéficient » d’une phrase un peu plus longue, marquée d’une profonde croyance religieuse qui soutient les parents touchés par cette effroyable mortalité infantile de l’ancien régime.
21Le dernier enfant et seul garçon, Elzéar, n’est pas né à Courthézon.À Orange alors ? L’absence de registres de baptêmes orangeois pour cette période ne permet pas de vérifier si sa mère serait retournée accoucher dans sa ville natale44. Dans le deuxième testament de son père en 1597, il est qualifié du titre de docteur en droit. Il pourrait donc être né vers 1579, peut-être. Son premier mariage est enregistré le 29 octobre 1604 à Courthézon bien qu’ayant eu lieu à Montpellier45 ; son épouse est Marie de Blazin dont la sœur, Madeleine, épouse de Marc d’Urre, met au monde une fille Jeanne avec pour parrain Elzéar et pour marraine Marie de Blazin, sa femme et tante de l’enfant46. Leur union est sans descendance, à moins que Marie ne meure en accouchant car Elzéar se remarie en 1632. Sa deuxième femme est Marie de Saint-Laurent, fille d’un premier consul mais illettrée47. La dot s’élève à cinq cents écus, comme celle de sa mère un demi-siècle auparavant. Ce mariage se déroule « avec la forme et maniere acoustumee par ceux qui font profession de la religon refformee ». Parmi les signataires du contrat, se retrouvent « dans la salle haute de la maison du sieur de Baussenq », Christophe de Servant docteur en droit et président de la cour du parlement, Louis de Langes, le sieur de Montmirail conseiller de la cour, Jacques de Pineton de Chambrun pasteur, Jean de Drevon docteur en droit, Suzanne de Julien épouse de François de Saint-Laurent frère de la mariée, un de La Pise (est-ce l’historien mort en 1652 ou son fils né en 1618 ?). Cette fois encore, un mariage permet de resserrer les liens familiaux, professionnels et surtout confessionnels entre ces réformés provençaux appartenant à l’élite sociale. La mère de la mariée, Judith d’Allary, est originaire de Courthézon48. Les liens construits par Esprit Baussenq perdurent au fil des années écoulées.
22Outre sa signature lors de son contrat de mariage, Elzéar est mentionné sur différents actes : le 21 juin 1606 avec sa mère pour deux cent soixante écus pour la fameuse maison de Virieu dont sa mère est une des héritières, dernière signature de cette femme49 ; encore en 1606 pour l’achat d’une maison au prix de quatre cents livres à Orange50 ; en 1612 pour une quittance d’un montant de cent cinquante livres à l’oncle Valeton51 ; il est aussi témoin lors du testament de Jacques Valeton52.
23Un fils, prénommé Jacques, naît de cette deuxième union le 16 mars 163353 ; son parrain est Jacques de Pineton de Chambrun et sa marraine Isabeau de La Pise, âgée de dix ans fille de l’historien orangeois54. Le parrain qui lui donne son prénom exerce son ministère à Orange depuis 1620 où il a épousé Olympe de Barry ; leur fils, prénommé aussi Jacques, est ministre en 1685 lors de l’arrivée des troupes françaises pour appliquer la révocation de l’Edit de Nantes ; il a laissé un récit poignant des souffrances endurées alors par les protestants orangeois55.
24Elzéar serait mort en 1636. Le petit-fils d’Esprit suit la même carrière que ses père et grand-père dans sa première vie, avocat. Le troisième représentant des Baussenq meurt le 10 septembre 1659 sans descendant56. Sa mère, Marie de Saint-Laurent, lui survit quelques années et décède le 15 janvier 1666 « ayant este enseveli a la forme de ceux de la religion reformee57 ».
Un pasteur politique
25Les années qui suivent le mariage d’Esprit Baussenq connaissent des fort grands tumultes et correspondent à l’émergence de la religion réformée dans la principauté. Quel est le rôle de cet homme ?
26Écoutons l’historien Joseph de La Pise, proche conseiller du prince: en 1560 les conseillers du parlement, dont Baussenq qui « persécutait encor publiquement à cor et à cry »58 demandent l’expulsion des étrangers présents dans la cité d’Orange « n’y vivans point selon la foy chretienne et ancienne ains a la forme de Geneve ». C’est l’avocat général Baussenq qui « requiert qu’ils soient appelles pour etre ouys etensuite procede contre eux selon la rigueur des ordonnances ». À ce moment-là, Baussenq, officiellement du moins, suit la politique de répression et ne se dévoile pas encore comme adepte de la religion de Genève. Il continue de tenir son rôle d’avocat général pour lequel il touche deux cents livres annuelles et présente les provisions du gouverneur Causans. Un édit du prince est pris contre les ministres et doit être communiqué au procureur général et à l’avocat pour être enregistré au greffe de la cour le 6 juillet 1561. Finalement, le premier prêche public se déroule le 21 décembre 1561 dans l’église Saint-Martin. Une vague d’iconoclasme touche les églises d’Orange59. Le remariage du prince Guillaume de Nassau avec la fille de l’électeur de Saxe à Leipzig lui offre l’occasion de montrer ses véritables idées religieuses.
27Toute la communauté huguenote se révèle donc au grand jour ; le président du parlement, Perrinet Parpaille, et un certain nombre de conseillers dont Esprit Baussenc. Cette année s’organise un consistoire dont les traces peuvent être retrouvées dans la correspondance avec Genève60. Dans la famille Baussenq, ces idées circulent depuis un certain temps déjà ; en effet Estienne, le frère aîné probablement, reçoit dans sa maison de Bédarrides des « convertis » aux nouvelles idées pour chanter des psaumes en français61. Il est fort possible qu’Esprit ait commencé à connaître cette religion au contact de son frère Estienne ou bien de ses collègues juriste. Sa foi est dès le début profondément ancrée car il abandonne des fonctions rémunératrices et prestigieuses pour devenir pasteur, aux émoluments moins enrichissants. Difficile d’en dire plus sur sa conversion ; seul, le testament de 1587, mûrement réfléchi, donne quelques clefs. Après vingt-six ans d’exercice, il ne regrette rien, sauf la fin de sa fortune et de celle de sa femme. De plus trois dots pour leurs filles et pour chacune d’un montant de trois cents livres expliquent aussi la situation financière ; certes un montant moins élevé que celle de leur mère, mais une somme importante malgré tout. Le choix de ce ministère, si lourd de conséquences pour lui et sa famille, n’a pas provoqué de changement de statut social – mais financier –. Il appartient toujours à la « H.S.P. »62 comme l’indiquent les signatures des témoins des actes notariés, même après sa mort, comme celles du deuxième mariage de son fils.
28Quel est son rôle dans les décennies tumultueuses de la principauté ? Orange apparaît très vite comme une forteresse de la Réforme entre le Languedoc si proche (dans la famille même du pasteur les échanges sont fréquents entre les deux rives du Rhône), le Dauphiné et les États du pape.
29En 1564, pour des raisons peu claires, le pasteur d’Orange, Mathieu Deville, est suspendu de sa charge par le colloque de Saint-Paul-Trois-Châteaux ; une correspondance s’échange entre lui et le consistoire où il mentionne les noms d’autres pasteurs « …des plus fameux de Dauphiné… M. Lacombe pasteur à Romans, M. E., M. le ministre de Largentière et M. Baussenc jadis avocat général de Son Excellence le prince d’Orange… »63. En 1564, Baussenq exerce bien son ministère et ne peut se libérer pour venir soutenir ses amis « parpaillots » ; est-il déjà à Courthézon ? Impossible d’affirmer quoi que ce soit avant 1573.
30Durant les alliances compliquées nouées et aussitôt dénouées entre les différents clans réformés, où se situe Esprit Baussenq ? En 1568, il est retenu prisonnier par le gouverneur de Warick, pour quelles raisons ? Son ami Sébastien Julien, pasteur d’Orange de 1571 à 1598, soutient Pierre de Merles, écuyer de Courthézon, contre le gouverneur Barchons lorsqu’il prend le château d’Orange en 1578. Puis l’année suivante, Chabert expulse Pierre de Merles, pour être à son tour chassé par Hector de Mirabel, seigneur de Blacons. Cette fois, Sébastien Julien soutient Blacons dans son opposition au parlement d’Orange et Baussenq l’appuie64 ; en mai 1580 lorsque arrive un émissaire du prince Guillaume, Mimet, Baussenq aide Blacons à prendre la place65. Hector de Mirabel réussit à se maintenir au pouvoir jusqu'à sa mort en 1596 et à le transmettre à son fils Alexandre66.
31Le 7 novembre 1578 après le siège de Ménerbes, le traité de Nîmes règle pour un temps les conflits religieux entre huguenots et troupes papales au travers de quarante-deux articles signé par des représentants dont Esprit Baussenq pour Orange67. Comment et pourquoi a-t-il été choisi pour parapher ce traité ? Il semble avoir été présent durant le siège de Ménerbes pour faire avancer une trêve. En tout cas, sa simple présence comme seul délégué d’Orange prouve qu’il n’a pas renoncé à jouer un rôle politique malgré son ministère ou à cause de cette charge ? Qu’il soit présent à ce niveau de négociations montre la confiance reçue de la part de ses coreligionnaires. Jugement que l’on retrouve dans ce commentaire de l’historien réformé La Pise, contemporain des événements « personnage de singulière modération et piété »68. Avoir choisi Courthézon comme ministère ne l’empêche pas de s’intéresser très activement aux affaires de la principauté.
32Les habitants de Courthézon ont bénéficié d’un homme de grande valeur morale, intellectuelle, humaine durant ses deux décennies d’exercice.
Le deuxième testament
33En effet, après avoir dicté son testament en 1587, Esprit ne meurt pas ; avait-il eu un simple malaise ? Ou tenait-il à régler sa succession à l’avance ? Ou a-t-il profité d’un voyage du notaire Drevon ? Bref, il vit encore dix années, toujours à Courthézon, inscrivant baptêmes, mariages et décès sur les registres. Il réunit très certainement le consistoire dont les comptes-rendus font cruellement défaut. Quelques actes notariés permettent de connaître quelques éléments de la vie quotidienne: le 9 octobre 1595, il reçoit vingt florins de la part d’un certain Roma Fornier, habitant de Châteauneuf, plus deux livres de fromage69 ; probablement parce qu’il possède une terre louée à ce métayer ; le 23 janvier 1596, il signe un contrat d’» achaipt d’un paing de four » pour onze écus durant le temps complet… de deux ans par quartier avec « Jehan Lauthier son beau-fils »70. Est-ce l’époux d’Anne ? Impossible d’en savoir plus.
34Au printemps 1597, une quittance est réglée pour les deux filles « Suzanne de Baussenq, veusve de feu M. de Therond ministre de la parolle de Dieu » et « Elysabeth de Baussenq femme du capitaine Charrier de Bagnols absent » ; les témoins sont un marchand, le notaire Thomas Bernard et le chirurgien Jacques Roche71. De plus, il est précisé que l’acte est passé « dans la maison du sieur de Gromelle ou ledit sieur de Baussenq habite »72. Donc, la famille Baussenq loue une maison à Courthézon où viennent les enfants et où sont signés divers actes.
35C’est dans cette demeure que, le 12 novembre 1597, est convoqué un notaire de Courthézon, Faures, pour noter le testament – le dernier, cette fois – du vieux ministre, « detenu au lit, malade »73. « Quant a l’enterrement de son corps… a voulu estre enseveli au cymytiere ou sont ensevyly ceux de l eglise resforme dudit present lieu de courthezon ». Les clauses matérielles sont très réduites : « Item a donne et legue aux pauvres de ladite eglise la somme de dix escus à soixante sous… a distribuer par ceulx du consistoire de ladite eglise a ceulx desdits pauvres qui seront par eulx advyses… ». Puis, arrivent les clauses concernant ses héritiers : « …item par droit de preciput legue à M. Elzear de Baussenq docteur en droit son fils tout ou chacun des livres tant de la sainte escripture que aultres luy appartient pour faire a son plaisir et volonte ». Son fils n’est pas pasteur mais a suivi les mêmes études que son père qui en lui laissant ses livres (lesquels ?), lui transmet sûrement son bien le plus précieux, la base religieuse de sa vie.
36Ensuite, viennent les filles Élisabeth et Suzanne mariées qui ont déjà reçu en dot trois cents écus chacune ; la troisième est encore célibataire, semble-t-il. « Damoyselle Honnorade de Vyryeu sa femme enla dite sainte Église et ledit Baussenq son fils tous deulx » sont choisis comme héritiers universels, ou à défaut d’Elzéar en cas de décès sans enfants légitimes, ses trois sœurs ou leurs enfants « par esgalles parts ». De façon traditionnelle, le notaire a ajouté la formule révoquant tous les testaments antérieurs, celui-ci étant le « vray veritable dernier et nuncupatif testament… cassant revocant et annullant tout autres testaments qu’il pourroit avoir cy devant faict ».
37Aucune similitude avec le long et beau texte de 1587, soigneusement pensé, dicté à un notaire choisi spécialement à Orange par communauté d’idées, texte où tous les membres de la famille ont été cités jusqu’aux neveux. Dix ans se sont écoulés et beaucoup sont décédés. Aucune comparaison n’est possible entre le premier et le dernier testament écrit dans l’urgence ; les derniers moment sont comptés ; seule, la phrase concernant ses livres témoignent d’une conscience encore vigilante et préoccupée de l’essentiel, le passage vers l’au-delà et sa rencontre avec le Seigneur. Qui l’assiste ? Sa femme, présente depuis si longtemps à ses côtés et ses enfants, s’ils ont pu arriver à temps… ; le notaire, convoqué dans la hâte, n’a pas inscrit le nom des témoins, malheureusement. Ce testament se présente de façon beaucoup plus classique que celui de 1587.
38En effet, il meurt le lendemain, le 13 novembre ; ce n’est plus son écriture sur le registre des sépultures mais une main anonyme qui a écrit « pasteur de notre église », sans plus de commentaire74. Lui succède Christophe De La Veuve jusqu'à son décès le 2 juillet 161275.
39Dans la marge du testament de 1597, une note datée du 23 novembre 1636 règle le legs76 en faveur des pauvres avec les signatures du pasteur successeur Gaspard Martin, de Georges et de Reine « trésaurier ». Ainsi à la mort du fils, la succession est enfin terminée.
40Par son long ministère, un quart de siècle dans le même lieu, il a contribué à bâtir cette nouvelle cité de Dieu souhaitée par les hommes de ce XVIe siècle. D’autres archives auraient été utiles pour étudier de près la construction au quotidien d’une mentalité… Cet édifice, solidement bâti grâce à une forte cohésion sociale illustrée par les unions familiales, dure puisque la présence protestante reste vivante jusqu’au début du XVIIIe siècle avec l’annexion définitive de la principauté au royaume de France77. Ce sont des causes extérieures qui le détruisent.
41Par sa vie, son action, sa culture et ses croyances, Esprit Baussenq appartient à une génération d’hommes bâtisseurs comme son collègue du parlement Jean Pellet qui devient aussi pasteur à Valréas, puis à Lyon78. À travers tous les documents et surtout son premier testament si personnel, se laisse deviner la riche personnalité d’Esprit Baussenq, à la fois juriste efficace, pasteur de grande valeur et époux, père de famille attentif, « personnage de singulière modération et piété ».
Notes de bas de page
1 AD de Vaucluse, 3 E 50 / 149, f° 259-261. Ce testament est aussi conservé à la bibliothèque municipale Ceccano d’Avignon sous la cote : ms. 5333. Le choix de l’orthographe de son patronyme est justifié par sa propre signature en utilisant la lettre « q » finale, même si de façon traditionnelle, il est orthographié « Baussenc ».
2 F. MOREIL, « Le consistoire de Courthézon au XVIIe siècle », in Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 8° série, t. VII, 1998, p. 69-86.
3 AC de Courthézon, GG 15 ; tous mes remerciements vont à M. le maire et le personnel municipal pour la consultation des documents.
4 BM Ceccano, ms. 5333, f° 28, passage publié aussi par M. VENARD, « La grande cassure » dans J. LE GOFF et R. REMOND [dir.], Histoire de la France religieuse. t. 2, Paris, Le Seuil, 1988, p. 297.
5 M. VENARD, Réforme protestante, réforme catholique dans la province d’Avignon au XVIe siècle, thèse, Lille, 1980, cinq tomes.
6 R. MOULINAS, article « Orange », in Lucien Bély [dir.], Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, 1996, p. 930-931.
7 AD Vaucluse, 3 E 1/ 339, f° 576-579.
8 W. et E. LEEMANS, La noblesse de la principauté d’Orange, La Haye, 1974, p. 302.
9 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 25.
10 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 161.
11 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 377-383.
12 W. et E. LEEMANS, La principauté d’Orange de 1470 à 1580, Hilversum, 1986, t. II, p. 667-675.
13 W. et E. LEEMANS, La noblesse d’Orange, op. cit., p. 297.
14 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 49.
15 W. et E. LEEMANS, Guillaume de Nassau et la principauté d’Orange 1544-1559, Haarlem, 1969, p. 54-60.
16 ADV, 3 E / 67, registres 80 à 110, notaire à Bédarrides de 1541 à 1585.
17 ADV, 3 E 1/ 340, f° 249-250, le 23 mars/1561.
18 E. ARNAUD, Histoire des protestants de Provence du comtat venaissin et de la principauté d’Orange, 1884, t. 2, p. 168.
19 ADV, 3 E 1/339, f° 576 verso. Le notaire Jean Perrat a laissé une chronique publiée par l’archiviste L. DUHAMEL à Paris en 1881.
20 Comte A. de PONTBRIAND, Histoire de la principauté d’Orange, Marseille, 1980, réédition de 1891.
21 J. de LA PISE, Tableau de l’histoire des princes et de la principauté d’Orange, 1640, La Haye, p. 285.
22 W. et E. LEEMANS, La principauté d’Orange de 1470 à 1580, op. cit., p. 795-813.
23 E. ARNAUD, op. cit., t. 2, p. 368.
24 W. et E. LEEMANS, op. cit., t. 1, p. 229-231.
25 W. et E. LEEMANS, La noblesse de la principauté d’Orange, op. cit., p. 136-137.
26 ADV, 3 E 35 /83 actes aux dates indiquées dans le texte.
27 ADV, 3 E 35/105 et 128.
28 ADV, 3 E 35/83.
29 AC Courthézon, GG 15.
30 M. VENARD, op. cit., thèse, t. III, p. 1291.
31 AC Courthézon, GG 17.
32 ADV, 3 E 50/188, 20 avril 1595, f° 98, acte non signé par Suzanne ; elle ne sait pas signer contrairement à sa mère.
33 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 298.
34 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 97.
35 AC Courthézon, GG 15 aux dates indiquées.
36 ADV, 3 E 50/205, testament de Jacques Valeton, 24 octobre 1612, f° 273.
37 AC Courthézon, GG15, f° 33 verso.
38 AC Courthézon, GG15, f° 76.
39 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 96.
40 AC Courthézon, GG 15, f° 3, mercredi 24 février 1588.
41 AC Courthézon, GG 15, f° 126 verso.
42 AC Courthézon, GG 15, f° 18.
43 AC Courthézon, GG 15, f° 12 verso.
44 AC Orange, GG 38 et 39, ils ne commencent qu’en 1610.
45 AC Courthézon, GG 15, f° 71.
46 AC Courthézon, GG 15, 24 novembre 1604.
47 ADV, 3 E 51/162, f° 162-195.
48 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 70-73.
49 ADV, 3 E 50/199, f° 149-151 avec une note dans la marge datant de 1628, signée entre autres d’Elzéar.
50 ADV, 3 E 50/199, f° 245-246, 14 octobre.
51 ADV, 3 E 50/205, 28 février 1612.
52 ADV, 3 E 50/205, f° 272-276, 24 octobre 1612.
53 AC Orange, GG 38, f° 243.
54 W. et E. LEEMANS, op. cit., p. 304 et 349.
55 J. PINETON DE CHAMBRUN, Les larmes…, La Haye, 1688, 256 pages.
56 AC Orange, GG 38, f° 115, « aagé d’environ trente-trois ans » ! En fait, trente-six ans.
57 AC Orange, GG 38, f° 174 verso.
58 J. de LA PISE, Tableau de l’histoire des princes et de la principauté d’Orange, 1640, p. 277-298.
59 O. CHRISTIN, Une révolution symbolique l’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, 1991, 352 pages.
60 E. ARNAUD, Histoire des protestants de Provence du Comtat Venaissin et de la principauté d’Orange, 1884, t. 2, p. 168 et 171. Les registres consistoriaux orangeois ont disparu.
61 M. VENARD, Réforme protestante, réforme catholique dans la province d’Avignon au XVIe siècle, Paris, 1993, p.996-997.
62 M. VENARD, op. cit., p. 1031.
63 E. ARNAUD, op. cit., p. 206.
64 Comte A. de PONTBRIAND, op. cit., p. 135.
65 E. ARNAUD, op. cit., p. 239.
66 E. ARNAUD, op. cit., p. 237-238.
67 AN, AE II 2519 (AB XIX 3623), document présenté lors de l’exposition organisée par les archives départementales de Vaucluse « Protestants en Vaucluse », Avignon, 1998, p. 37.
68 J. de LA PISE, op. cit., p. 314.
69 ADV, 3 E 35/123, f° 273-274.
70 ADV, 3 E 35/ 202.
71 ADV, 3 E 35/203, f° 3256-326.
72 Impossible de trouver plus de renseignements sur cette maison du sieur Gromelle.
73 ADV, 3 E 35/203, f° 327 verso-329. Les actes de ce notaire protestant ont été particulièrement étudiés par le professeur M. VENARD dans sa thèse.
74 AC Courthézon, GG 15, f° 129 verso.
75 F. MOREIL, op. cit., p. 81.
76 Impossible de vérifier car les registres de sépultures réformées sont incomplets pour l’année 1636.
77 F. MOREIL, « Récit de la révocation de l’édit de Nantes : les aventures du pasteur Aunet (1685-1697) », Bulletin de la société d’Histoire du Protestantisme Français, juillet 2001, t. 147, p. 426-434.
78 M. VENARD, op. cit., thèse, t. 4, p. 1729.
Auteur
Université d’Avignon
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