Les changements du sacré
Du dolmen au tholos à Reguengos de Monsaraz (Alentejo, Portugal, 3200-2500 a.n.e.)
Changes in the sacred. From the passage grave to the tholos in Reguengos de Monsaraz (Alentejo, Portugal, 3200-2500 BCE)
p. 143-159
Résumés
La région ici étudiée est Reguengos de Monsaraz, à 39 km à l’est d’Évora, un des plus importants groupes mégalithiques, notamment le plus fouillé, abondamment publié. Il s’agit ici de traiter la séquence de constructions dans un même espace funéraire mégalithique. Des monuments à fausse coupole, des tholoi, furent bâtis sous le tumulus d’un dolmen. Parfois ces nouveaux monuments sont placés à l’extérieur du couloir des dolmens plus anciens (Comenda 1, Farizoa 2, Cebolinhos 2) mais dans certains cas (Olival da Pega 2b et d) il y a une reconstruction partielle de l’ancien couloir, d’où sortent de nouveaux couloirs vers les tholoi. Les archéologues Georg et Vera Leisner ont posé pour la première fois la question, qui était contradictoire avec leurs propres idées, et, grâce à des fouilles récentes, la découverte de nouvelles situations de ce type a rouvert le débat. Les changements d’architecture traduisent l’arrivée de nouvelles situations magico-religieuses ainsi que des changements sociaux et symboliques tout à fait nouveaux. L’émergence d’une nouvelle figure, le Jeune Dieu des mythologies méditerranéennes, est une nouvelle donnée.
The region studied is Reguengos de Monsaraz, near Evora, one of the most important megalithic groups of Portugal. The question under consideration concerns different sequential monuments built in a single burial space, initially built for an orthostatic monument (dolmen, in Portuguese: anta) and after one or more monuments with a false dome (tholos, pl: tholoi), although the position and number of monuments of the second phase is not always the same. The evolution of orthostatic monuments from the middle of the 4th millennium continues, in parallel with the new architectures with schist false domes, typical of the 3rd. The issue was raised in 1951 by Georg and Vera Leisner and resumed now with the discovery and excavation of new monuments like Olival da Pega 2 and Cebolinhos 2. With the changes within the architectural scope we have also important modifications in the magico-religious subsystem and symbolics. The image of an ancient Goddess is rewritten and we see the emergence of a new figure, the Young God.
Entrées d’index
Mots-clés : mégalithisme portugais, Reguengos de Monsaraz (Alentejo), dolmens, tholoi, IIIe millénaire a.n.e
Keywords : Portuguese megalithism, Reguengos de Monsaraz (Alentejo), 3rd millennium BCE, passage graves, tholoi
Note de l’éditeur
Version française de Mélanie Wolfram et Victor S. Gonçalves.
Pour accéder au format PDF de quelques uns de ces textes, voir uniarq.net.
Vous trouverez en annexe une version abrégée du chapitre en anglais.
Texte intégral
« Un symbole, en effet, suppose deux plans, deux mondes d’idées et de sensations, et un dictionnaire de correspondance entre l’un et l’autre. C’est ce lexique qui est le plus difficile à établir. Mais prendre conscience des deux mondes mis en présence, c’est se mettre sur le chemin de leurs relations secrètes ».
Albert Camus, L’Espoir et l’Absurde dans l’Œuvre de Franz Kafka (Camus 1943 : 174)
Reguengos de Monsaraz, où ? pourquoi ?
1La petite ville de Reguengos de Monsaraz, siège de commune (en portugais : Concelho), est située à 166 km à l’est de Lisbonne et à 39 km de la ville d’Évora, le vrai centre de la région portugaise de l’Alentejo (fig. 1). Son économie est centrée surtout sur la production de vins de gamme moyenne. Les pourtours de la commune (fig. 2, en haut, à gauche) sont définis par deux fleuves, à l’ouest, le Degebe, un petit fleuve affluent du Guadiana, qui se trouve à l’est. Le territoire est divisé en son centre par une grande rivière (Ribeira do Álamo) qui a probablement joué un rôle symbolique dans l’organisation des espaces de la Mort (Gonçalves 1992).
2L’identification de 134 « antas » (le mot portugais pour dolmens) de cette commune fut le résultat d’intenses prospections menées par le couple allemand Georg et Vera Leisner, à la fin des années quarante du XXe siècle. Peu de régions furent fouillées et étudiées de façon aussi systématique, à l’exception peut-être de Coruche, non loin du Tage, mais ici, si tous les monuments connus ont été fouillés, ce n’est que récemment que quelques données furent publiées. Au cours des nouveaux travaux de prospection effectués dans les années quatre-vingt-dix, seuls deux monuments, sans grand intérêt d’ailleurs, furent identifiés à Reguengos de Monsaraz.
3La concentration des monuments (fig. 2), leurs différents types architecturaux, la nature du matériel votif, la diversité des plaques de schiste gravées, le plus original des objets votifs de toute la préhistoire du Portugal, furent des thèmes qui m’amenèrent à centrer ma recherche à Reguengos de Monsaraz (Gonçalves 1992, 1994, 1999a, Gonçalves & Sousa 2000, 2003) où j’ai fouillé le complexe mégalithique d’Olival da Pega. J’ai également fouillé des habitats de constructeurs de mégalithes : Marco dos Albardeiros, Monte Novo dos Albardeiros (Gonçalves 1988-1989, Gonçalves & Alfarroba 2010, Gonçalves & Sousa 1997). Viens de sortir une monographie au sujet des limites orientales du Groupe mégalithique de Reguengos (Gonçalves 2013).
4La Terre, l’Eau, la Pierre, le Feu, le Vent, tous les éléments de support des anciennes sociétés paysannes sont présents dans le Groupe mégalithique de Reguengos de Monsaraz qui démontre une singulière cohésion et dont les frontières sont bien définies par la géologie de la région, un monde de granit, entouré de schiste.
Les dolmens à couloir classiques, en granit
5Dans le Groupe mégalithique de Reguengos de Monsaraz, la grande majorité des monuments mégalithiques est construite en blocs de granit. La distribution des monuments correspond à la dispersion naturelle du granit (fig. 2, à droite). De tous ces monuments, un seul n’a pas de couloir (Monte Novo do Piornal). Tous les autres ont des couloirs courts (comme aux Gorginos), moyens, longs ou même très longs. Les chambres peuvent être très grandes (Olival da Pega 1 et 2) ou fort petites (Poço da Gateira ; Leisner & Leisner [1985] : 212-221), au centre se trouvent les monuments particuliers comme les dolmens de la Herdade de Santa Margarida (Gonçalves 2001, 2003a).
Les tholoi en schiste ou à architectures mixtes
La question des tholoi et des dolmens, ab ovo
6À la fin des années quarante, Georg et Vera Leisner identifièrent des restes de dalles en schiste près de quelques monuments orthostatiques en granit. Par la suite, la fouille des dolmens de Comenda 2 et Farizoa 1 (fig. 3) mit en évidence des monuments à fausse coupole annexés aux monuments orthostatiques. Pour les Leisner, qui alors ne croyaient pas que les dolmens pouvaient être que de mauvaises imitations des grands tholoi dont le modèle se trouvait en Méditerranée orientale, l’effet fut dévastateur :
« Lors de la première inspection des dolmens de la commune, nous avons observé qu’à la surface des tumuli de plusieurs dolmens, surtout sur les zones contiguës au couloir, se trouvaient éparpillés de nombreux fragments de dalles en schiste, certains de taille considérable. Il s’agit de presque vingt dolmens de la sorte. Le schiste, dans aucun des cas, n’est originaire de l’endroit de la trouvaille ; il a été apporté des territoires proches du Guadiana qui se trouvent à plus de dix kilomètres de distance. À nos questions nous avons plusieurs fois reçu comme réponse que des sépultures construites avec des dalles en schiste avaient été découvertes lors des labours à ces endroits, et qu’elles contenaient des os et de la céramique, objets qui, comme toujours, disparaissent ou sont détruits. Des objets de l’époque énéolithique ont toujours été trouvés sur le tumulus des dolmens à dalles en schiste »
(Leisner & Leisner [1985] : 35).
7Et encore :
« Les faits suivants sont irréfutables :
1) Les tholoi furent construits à une période postérieure aux dolmens, les preuves étant :
a) Les fondations des tholoi sont si proches du dolmen que l’inclinaison des dalles mégalithiques et la profondeur qu’elles atteignent dans le sol expliquent qu’une construction postérieure au dolmen aurait forcément détruit le tholos (Pl. X, XIV).
b) Le revêtement du soubassement de la chambre avec des dalles en schiste, sur les deux tholoi, est interrompu par l’insertion de dalles en granit à côté du dolmen. Il n’y a pas d’explication à ce détail si l’on suppose que les tholoi furent construits avant les dolmens. En revanche, si les dolmens ont été les premiers à être construits, l’insertion de dalles en granit à cet endroit s’explique par la volonté de tenir le mur du tholos contre la pression des dalles du dolmen.
c) On observe des différences semblables sur la construction des deux côtés du couloir du tholos de Farisoa. Il est normal que le mur sud ait été élargi afin qu’il puisse s’appuyer à la grande dalle du dolmen. Le remplissage des espaces vides avec des dalles en schiste est typique de l’architecture des tholoi./38
d) Le centre des tumuli coïncide avec le centre des chambres des dolmens. Le dolmen se trouve sur le point le plus élevé du terrain.
e) L’orientation des deux tholoi n’est pas commune. Pour le tumulus de Farisoa, le terrain descend vers le nord-ouest, ce qui aurait facilité l’installation du tholos de ce côté-là, elle est néanmoins différente de la norme, où le couloir suit le cours de l’inclinaison.
f) Le prolongement des couloirs des dolmens a été probablement créé pour permettre aux deux entrées de se joindre et, dans les deux cas, ce fut l’ouvrage des constructeurs de tholoi, la preuve étant l’emploi de matériau plus léger, en partie des dalles en schiste.
g) La forme ovale du tholos est une preuve de l’adaptation de la construction à la colline tumulaire préexistante.
2) Les tholoi étaient recouverts d’une fausse coupole faite de dalles en schiste.
3) Entre l’architecture des dolmens et celle des tholoi, il n’existe pas de formes intermédiaires dans la commune »
(Leisner & Leisner [1985] : 37-38).
8Enfin, pour terminer ces citations, en voici une dernière, rédigée dans les Conclusions du livre des Leisner :
« L’inclusion dans le terme de « sépulture mégalithique » des formes architecturales si étrangères à la véritable construction mégalithique, comme par exemple, la grotte artificielle et la sépulture à [fausse] coupole, brouille les théories sur l’origine monogénétique ou polygénétique de cette culture. Au moment où ces références seront séparées et reliées à de différentes bases culturelles, seules les idées pourront être monogénétiques, alors que sa réalisation peut être polygénétique »
(Leisner & Leisner [1985] : 184).
9S’il s’agit également d’une situation historique profondément enracinée dans l’histoire de la pensée archéologique sur le mégalithisme portugais, il est important que l’on analyse la distribution de tholoi annexes aux dolmens déjà confirmés et de ceux qui pourront l’être (ou non) dans l’avenir. Nous voulons néanmoins attirer l’attention sur le fait que les dalles en schiste proches d’un monument orthostatique n’indiquent pas nécessairement l’existence d’un ou de plusieurs tholoi. C’est le cas du dolmen Xarez 1, que les Leisner considérèrent comme étant probablement une situation de ce type. Ma fouille de ce dolmen a prouvé qu’il s’agit plutôt des restes d’un monument cistoïde réutilisé, n’ayant ainsi rien à voir avec l’existence d’un tholos (Gonçalves 2013).
10Sur la figure 2 (en bas), nous voyons un certain équilibre des monuments à tholoi annexes : deux cas confirmés pour chaque ensemble (de la rive gauche et de la rive droite de la Ribeira do Álamo) et sept probables situations sur la rive gauche contre sept sur la rive droite. Malgré les doutes déjà énoncés, la relative homogénéité de l’arrivée de prospecteurs de cuivre dans la région semble ainsi une évidence. Dans l’Alentejo Moyen, et en particulier à Reguengos de Monsaraz, les communautés qui s’y installèrent, dans un intervalle de temps de radiocarbone qui commence vers 2900 a.n.e, n’avaient pas grand-chose en commun avec les présumés indigènes, et elles apportaient des pratiques de déposition collective des morts très différentes des pratiques antérieures. Même les plaques en schiste gravées, présentes dans les monuments antérieurs, marquent ces changements de forme avérée.
Le dolmen et les tholoi de Olival da Pega 2 (OP2)
11Olival da Pega 2, tout comme Olival da Pega 1, ont été identifiés par les Leisner (fig. 4). Leur état de conservation était raisonnable, même si n’étaient visibles que les dalles de la chambre et que l’on méconnaissait l’existence d’un couloir. Les Leisner fouillèrent à la fin des années quarante le dolmen voisin Olival da Pega 1, le plus grand monument mégalithique de Reguengos et un des plus grands du Portugal, ce qui explique qu’ils n’aient pas fouillé un monument qui se trouvait si proche. Olival da Pega 2 a été ainsi fouillé sous ma direction entre 1990 et 1997 et le matériel fut étudié entre 2002 et 2004. La grande quantité d’informations obligea à des études complémentaires, et nous attendons l’analyse des nombreux restes anthropologiques pour la publication d’une monographie.
12L’importance d’OP2 se centre sur la dualité des architectures et par le fait que la majeure partie de l’information sur le monument était, en sens littéral, cachée :
1. OP2 est un monument orienté à 126 grades ( = 113,4°), de grandes dimensions (20 m de la chambre à l’atrium), comprenant un couloir très long (16 m), protégé par une structure tumulaire avec environ 40 m de diamètre ;
2. au-delà de la chambre et du couloir orthostatiques (OP2-a), quatre autres espaces tumulaires furent définis, trois de type fausse coupole (tholoi) ;
3. le maigre matériel trouvé dans la chambre semble indiquer qu’au départ, et malgré ses dimensions, le monument ait été destiné à un seul enterrement ;
4. la première construction postérieure à celle du monument orthostatique est un grand tholos en schiste, OP2-b (fig. 5, en bas). Pour sa construction, une partie du couloir qui conduisait à la chambre du monument antérieur a été condamnée par des dalles en schiste. Sur ce monument furent définis, du bas vers le haut, 3+4 niveaux, séparés par un sol de clôture construit avec des dalles en grauwacke, définissant ainsi deux grandes phases d’utilisation du monument. Pour la plus ancienne, plusieurs dizaines d’individus ont été identifiés dont les squelettes étaient totalement carbonisés par le grand feu de nettoyage qui précéda immédiatement la construction du sol. L’architecture est une fosse circulaire, revêtue de dalles en schiste et couverte par une fausse coupole, également en schiste ;
5. la seconde construction est un petit tholos (OP2-e), peut-être pour des enfants, construit de forme presque identique à celui décrit ci-dessus ;
6. la troisième construction est un autre grand tholos, OP2-d, mais avec un type d’architecture différent, plus proche des tholoi de la Péninsule de Lisbonne (fig. 6, en haut). Ici, étant donné que le monument a été très exposé aux pluies et aux « soupes » acides du granit, aucun reste humain n’a été identifié, en revanche un nombre significatif de matériel a été recueilli. La technique constructive utilise la fausse coupole complète, les couches inférieures sont en granit et en grauwacke et utilisent un peu le schiste, tandis que les couches supérieures sont surtout en schiste ;
7. une quatrième zone funéraire à l’extérieur du monument, sans structure, est composée de la déposition d’un individu accompagné d’une lance en cuivre, immédiatement du côté extérieur de la première dalle du côté droit du couloir, une dalle-stèle couverte de fossettes. Il y avait un pavé en schiste qui conduisait à cette espace.
13En résumé : on observe quatre zones funéraires datables de la première moitié du IIIe millénaire, agrégées à un grand monument orthostatique, probablement de la fin du IVe millénaire – début du IIIe, accompagnées d’un important ensemble d’objets votifs dont la chronologie se situe entre 2900 et 2500 a.n.e.
14Au début du couloir du monument orthostatique ont été découverts quelques tessons de céramique de l’âge de Fer, ainsi qu’un grand tesson d’un vase campaniforme non décoré.
Les tholoi et les plaques de schiste gravées à Reguengos de Monsaraz
15Les plaques de schiste gravées étaient suspendues autour du cou du défunt ou posées sur les ossements réinhumés, faisant ainsi partie du premier sous-système magico-religieux des anciennes sociétés paysannes du Centre et du Sud du Portugal, sur lequel nous savons un certain nombre de choses, mais pas beaucoup néanmoins (Gonçalves 2008). Comme chaque plaque présuppose une déposition funéraire, nous avons ainsi un nmi (nombre minimum d’individus), ce qui ne veut pas dire que le nombre de dépositions funéraires n’a pas été plus grand – nous ne savons pas si les enfants avaient des plaques ou s’il y avait dans le même monument des individus qui ne partageaient pas le même credo – ce qui semble improbable mais pas impossible. Malgré le fait qu’il existe plusieurs propositions pour le sens réel de ces plaques, elles représentaient très probablement une figure théomorphique, une Déesse-Mère protectrice des morts (Gonçalves 2004b, 2008, 2011).
16Malgré une certaine impression de monotonie, pour les non-initiés, les plaques de schiste gravées présentent néanmoins des dissemblances entre elles. Tout en étant un des critères de classification les motifs gravés sur la plaque, on observe rapidement des différences. Prenons un exemple provenant aussi de l’Alentejo Moyen : sur un ensemble de 194 plaques de schiste gravées du dolmen 1 du Paço de Aragão (Montemor-o-Novo), deux sont hybrides (combinaison de deux motifs), deux ont des bandes verticales ou horizontales décorées par des lignes obliques, trois sont découpées, trois ont des cadres internes, quatre ont des motifs en échiquier, 47 (24 %) ont des bandes en zigzag décorées par des traits obliques ou réticulés… et 127 (66 %) ont des triangles… C’est effectivement ce motif qui est majoritaire et certainement le plus ancien sur les plaques en schiste gravées. Sur 26 des 30 plaques du Monte da Barca, Coruche (Gonçalves 2011 : 61), le pourcentage des plaques à triangles est de 65 % et les plaques décorées de bandes à zigzag représentent 15 %. Pour le tholos de Escoural (Montemor-o-Novo), les comptages ne sont pas terminés mais les premiers chiffres indiquent que sur 159 plaques, une est découpée, quatre ont des motifs en échiquier, 13 sont hybrides, 55 ont des bandes en zigzag (35 %) et 86 ont des triangles (54 %).
17Si on parle des 35 plaques lisibles du dolmen Xarez 1, à Reguengos de Monsaraz, on voit 71 % avec des triangles, 20 % avec des bandes en zigzags et 6 % avec des bandes remplies d’obliques qui changent d’orientation de bande à bande.
18En ce qui concerne d’autres cas connus, les triangles sont toujours le motif dominant tandis que les plus petits pourcentages sont presque toujours le motif de l’échiquier, les bandes verticales ou horizontales, les plaques hybrides, les plaques à symétrie centrale verticale ou radiée, celles qui représentent le motif des yeux solaires et, évidemment, celles que je classifie par « plaques exceptionnelles » (Anta Grande da Comenda da Igreja, plaque 985.51.49 et 2006.24.1, tholos de Escoural, plaque 1.79.46, Anta do Curral da Antinha, plaque 2003.37.1, Anta dos Galvões, plaque 7794, Anta do Rabaçal, plaque 2006.21.1… toutes au Musée National d’Archéologie, à Lisbonne).
19Les deux monuments orthostatiques qui constituent l’ensemble mégalithique de Olival da Pega ont des plaques de schiste gravées avec des motifs de la phase pleine et finale du complexe magico-religieux auquel elles appartiennent, dont les « yeux solaires » et les plaques à contour découpé.
20Seul le dolmen 1 de Olival da Pega a un minimum de 134 plaques. Le dolmen 2 en a révélé au minimum 62, divisés de la suivante manière : couloir du monument orthostatique - 18 ; tholos OP2-b-29 ; tholos OP2-d – 14 ; petit tholos OP2-e – 1 ?
21Le « fondateur » du tholos OP 2-b avait sur sa poitrine une plaque avec un motif en échiquier, un des motifs les plus rares pour les plaques. Sur l’autre face, on aperçoit un essai de gravure apparemment abandonné (fig. 7, en haut). Le squelette était presque dissout en une poudre blanche mais sur sa poitrine était placée cette plaque avec une grande lame de silex croisée sur elle. Cette lame était la seule entre les 120 du monument à avoir les arêtes soigneusement polies. Dans la figure 7 (en bas, à gauche) : petite plaque découpée, avec des triangles symboliques sur la face et avec des bandes gravées, à l’envers. Les plaques avec les deux faces gravées sont rares et probablement tardives.
22Dans la figure 7 (en bas, à droite) : petite plaque à motifs hybrides, mais avec des orifices pour suspension travaillée en forme de soleil.
23Y a-t-il ainsi un changement graphique entre les plaques des dolmens et celles des tholoi ?
24Pas obligatoirement. Ce que l’on dénote est une différence entre les contenus et le traitement des images, qui se répand de façon modérée à partir du IIe siècle du IIIe millénaire : plaques découpées, triangles symboliques (avec le sommet tourné vers le bas), « yeux solaires », nez avec les deux narines représentées, les sourcils qui sont identiques à ceux que l’on trouve sur la céramique et les os polis des habitats chalcolithiques. Et la figure du Jeune Dieu, présente sur les plaques en schiste gravées, est la même que celle qui apparaît sculptée en schiste ou en os dans l’Alentejo comme sur les Péninsules de Lisbonne et de Setúbal.
Le dolmen Cebolinhos 2 et son tholos
25Ce dolmen est situé dans une « Herdade » (propriété rurale) qui compte quatre autres monuments, et un ensemble important de plaques de schiste gravées. Le dolmen 2 de Cebolinhos est la plus récente découverte d’un tholos annexé à un dolmen à Reguengos de Monsaraz. Il commença à être fouillé dans le but de comprendre quelle était la raison pour une telle accumulation de dalles en schiste à la surface, avec quelques plaques de schiste gravées à l’entrée du couloir. La fouille fut interrompue alors que la chambre n’était qu’à moitié fouillée et l’on espère que sa reprise sera rapide, d’autant que l’état de conservation du tholos semble excellent, avec une fausse coupole effondrée sur place. La figure 6, en bas, montre la coupe et le plan du granit des dalles du monument orthostatique et le schiste de la coupole effondrée du tholos. Un petit vase a été récupéré sur le sommet de la coupole du tholos, ainsi qu’un tesson de céramique décoré de triangles symboliques, avec des incisions remplies d’une pâte blanche. Tout comme on s’y attendait.
La chronologie absolue et le changement des divinités
26Peu de monuments orthostatiques ou à fausse coupole avec des plaques en schiste gravées ont été datés par radiocarbone à Reguengos de Monsaraz. Le tableau suivant nous montre les datations disponibles que l’on a pour chacun des types de monuments, ainsi que deux autres datations, celle d’un habitat fortifié et celle de la phase suivante (funéraire) :
27Comme toujours, les données les plus fiables ne sont pas seulement les intervalles de temps les plus courts mais les associations directes fiables entre objets et os humains, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir. La grande plaque découpée J.8-667, du dolmen STAM-3, a été datée à partir des os crâniens de l’individu qui l’avait sur la poitrine, à deux sigmas : 3011-2705 a.n.e. En accord avec la courbe de calibration InterCal 13. Aujourd’hui (2014), on obtient cal BC 2943-2860 à 81,2 %. Il s’agit précisément du moment où les plaques de schiste gravées dénoncent l’impact de l’arrivée des archéométallurgistes du cuivre, dont les plaques sont découpées comme les idoles de Almeria et représentent une seconde phase dans l’évolution morphologique et le graphisme des plaques.
28La condamnation de la chambre du dolmen 2 de la Herdade de Santa Margarida (STAM-2), 3340-2900 a.n.e., indiquerait-elle la fin des plaques « classiques » ? Ce n’est pas impossible. Il est certain qu’elle est antérieure à l’arrivée des archéométallurgistes du cuivre, actifs dans cette région selon le paramètre que nous venons d’énoncer.
29Formellement, comment la Déesse change-t-elle ?
30Sans aucun doute à travers le renfort de l’aspect anthropomorphique des plaques : épaules découpées, Yeux, sourcils, indication du nez et des narines, triangles symboliques, tresses et aussi, d’une manière générale, une moindre qualité graphique par rapport à celle que l’on trouve sur les premières plaques, très souvent bien conçues et paginées. Tout comme la figure du Jeune Dieu méditerranéen qui est introduite dans des encadrements ou qui couvre même la totalité du corps des plaques. Si le cas de Courela dos Nacedios est paradigmatique (Gonçalves 2006), celui de Mitra 1, Lapa do Bugio ou Rabaçal le sont aussi… et comme nous l’avons vu pour le cas d’Olival da Pega 1, il atteindra rapidement un statut autonome, commençant à être représenté seul.
31Les idéologies et les propres aspects sociaux des anciennes sociétés paysannes changent, tout comme les divinités, et, parfois même, leur sens intime n’est plus le même...
32Or, comme dans la chanson de Bob Dylan, The Times they are a-changin’/ Come gather ‘round people/ Wherever you roam/ And admit that the waters/ Around you have grown/ And accept it that soon/ You’ll be drenched to the bone/ If your time to you/ Is worth savin’/ Then you better start swimmin’/ Or you’ll sink like a stone/ For the times are a-changin’…
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Annexe
Abridged version (translation by John Elliott)
The 136 passage graves in the municipality of Reguengos de Monsaraz were identified as a result of the intensive surveys undertaken by the German couple Georg and Vera Leisner, in the late 1940s. Fresh excavations undertaken in the 1990s led to the discovery of only two more monuments, both of little interest.
The concentration of monuments (fig. 2), their different architectural types, the nature of the votive materials and the great diversity of engraved schist plaques (the most original votive artefact in the whole of Portuguese prehistory) are truly impressive.
Earth, Water, Stone, Fire, Wind, all the supporting elements of ancient peasant societies, are to be found in this megalithic group, displaying an exceptional cohesion and with the natural frontiers between them being clearly defined by the area’s geology.
Here, the overwhelming majority of megalithic monuments are built from granite blocks. And the distribution of the monuments themselves naturally corresponds to the region’s granite patch (fig. 2, right).
In the late 1940s, Georg and Vera Leisner discovered the remains of schist slabs close to some granite standing stones. The subsequent excavation of the Comenda 2 and Farizoa 1 passage graves revealed the existence of false-dome tombs annexed to the orthostatic monuments. For the Leisners, who believed that the passage graves were clumsy imitations of the superior tholoi, whose model was to be found in the eastern Mediterranean region, the effect was devastating and they ended up writing:
“The tholoi were built at a later date than the passage graves (...) ;
The tholoi were covered with a false dome of schist slabs ;
There are no intermediate forms between the architecture of the passage graves and that of the tholoi to be found in the municipality.” (Leisner & Leisner [1985]: 37-38).
Figure 2, below, shows a relatively equal distribution of the monuments with annexed tholoi : two confirmed cases for each nucleus (on the left and right banks of the Ribeira do Álamo) and seven possible situations on the left bank compared with seven on the right bank. Even allowing for the appropriate reservations, this is yet further evidence of the relative homogeneity of the arrival in the region of copper prospectors, who were the builders of tholoi. In the central Alentejo, and particularly in Reguengos de Monsaraz, the communities of archaeometallurgists that settled there, in a radiocarbon-dated time period beginning circa 2900 BCE, had little to do with the presumed indigenous inhabitants and brought with them practices for the collective burial of the dead that were very different from those followed previously. Even the mythical engraved schist plaques, found in earlier monuments, substantively record these changes.
An excellent example of this situation is the megalithic complex of Olival da Pega 2 OP2 (fig. 5), under excavation: 1: atrium of the monument, made with river pebbles; 2: first orthostats of the reconstructed corridor, full of fossettes; 3: burial on the outside of an individual with a copper spear. A schist passage was built in the tumulus; 4: corridor roof slabs; 5: large tholos OP-2-b; 6: small tholos (for children?) OP-2-e; 7: large tholos OP-2-d; 8: chamber of the monument.
The importance of OP2 lies in the monument’s architectural duality and its funerary rites, while most of the information about the monument was previously hidden, in the literal sense:
OP2 is a large-sized monument (20 m) from the chamber to the atrium), facing 126g, including a very long corridor (16 m), protected by a tumular structure roughly 40 m in diameter;
besides the chamber and corridor of standing stones (OP2-a), four other tumuli areas were defined, three of them being of the false-dome type (tholoi);
the scarce material found in the chamber would seem to suggest that, despite its size, the orthostatic monument was initially intended to house just one burial;
the first construction to be built after the passage grave was a large schist tholos (OP2-b). For its construction, the span of the corridor leading to the monument’s earlier burial chamber was walled in. From top to bottom, it consisted of 3+4 levels, separated by a floor made of greywacke slabs, defining two main phases in the use of the monument. From the first of these phases, dozens of individuals were identified, whose skeletons were completely carbonised in the great fire lit may be for disinfection purposes immediately before the building of the floor. The architecture that was used consisted of a circular trench lined with schist slabs and covered by a false dome, which was also made of schist;
the second construction was a small tholos (OP2-e), presumably intended for children, built in an almost identical form to the first previously described;
the third construction was another large tholos, although this one had a different type of architecture, closer to that of the tholoi of the Lisbon Peninsula. Greatly exposed to rain and the acid soups that form in granite, it did not contain any datable human remains, although significant artefacts were found. The building technique was based on the use of a complete false dome, with the lower stone layers consisting of granite and greywacke, as well as some schist, whereas the upper ones consisted mainly of schist;
a fourth non-structured funerary area found outside the monument consisted in the burial of an individual accompanied by a copper spear. This was situated immediately outside the first stela on the right of the corridor, a standing stone covered with fossettes.
In short: a great orthostatic monument, probably dating from the end of the fourth millennium/ beginning of the third millennium, was progressively joined by four external funerary areas that can be dated back to the first half of the third millennium, with an extensive set of votive artefacts whose chronology would cover the period from 2900 to 2500 BCE.
The engraved schist plaques were hung over the chest of the corpse or placed on top of the reburied bones, forming part of the first magical-religious subsystem of the ancient rural societies of central and southern Portugal, about which something is known, although admittedly not a great deal (Gonçalves 2008). As each plaque signified a burial, we therefore have a minimum number of individuals (mni), which does not mean that the number of burials was not larger – we do not know whether children had plaques or whether in the same monument there were individuals who did not share the same religious creed – which seems unlikely, but not impossible. Although various proposals have been made as to their real meaning, these plaques very probably represented a theomorphic figure, a Mother-Goddess who protected the dead.
Although, for the uninitiated, the engraved schist plaques may give the impression of a certain monotony, they are quite different from one another. However, while one of the criteria used in their classification is the motif engraved in the central body of the plaque itself, certain distinctions can be immediately observed. To take an example, once again from the central Alentejo, of 194 engraved schist plaques found at passage grave Paço de Aragão 1 (Montemor-o-Novo), two are hybrid, two have vertical or horizontal strips filled with oblique lines, three are shaped, three have inner frames, four have checkerboard motifs, 47 (24%) have zigzag bands filled with oblique or reticulated lines... and 127 (66%) have triangles... And this is, in fact, the motif that is found on the great majority of the engraved schist plaques, as well as most probably being the oldest. Of 26 of the 30 plaques from Monte da Barca, Coruche (Gonçalves 2011: 61), 65% have triangles and 15% have zigzag bands. At the tholos of Escoural (Montemor), the counting process is still in progress, but the numbers that have been identified so far show that of 159 plaques, one is shaped, four have checkerboard motifs, 13 are hybrid, 55 have zigzag bands (35%) and 86 have triangles (54%).
At passage grave Xarez 1, Reguengos de Monsaraz, the numbers do not deviate greatly from the norm: there is a large predominance of filled-in triangles (71%), followed by zigzag bands (20%), vertical strips filled in with oblique lines whose direction differs from column to column (5.7%).
In other known cases, triangles are always the predominant motif, while the smaller percentages almost always relate to checkerboard motifs, vertical or horizontal strips, hybrid plaques, plaques with a vertical or radiating central symmetry, plaques with representations of solar eyes, and naturally those plaques that can be placed under the category of « exceptional plaques ».
The two orthostatic monuments that make up the megalithic site of Olival da Pega (OP) have schist plaques engraved with motifs from the last full phase of the magical-religious subsystem to which they belong, including « solar eyes » and shaped plaques.
OP1 passage grave has a minimum of 134 plaques just by itself. OP2 revealed a minimum of 62, divided up as follows: Corridor of the orthostatic monument – 18; tholos OP2-b – 29; tholos OP2-d – 14; small tholos OP2-e – 1?
The « founder » of tholos OP2-b (the first person to be buried in the monument) had a plaque on his chest with a checkerboard motif, which is one of the rarest designs (fig. 7, above). The skeleton was in a highly degraded state, appearing in the form of a white dust, but the plaque could be seen on his chest, with a large flint blade over it. This blade was the only one among the 120 found at the monument that had its edges carefully polished, which testifies to the importance of the figure in question.
Is there therefore a graphic change to be noted in the plaques between dolmens and tholoi? Not necessarily. What is to be found is a difference in the contents and the treatment of the images, which showed a moderate expansion from the second century of the third millennium onwards: shaped plaques, symbolic triangles (depicted with the vertex pointing downwards), solar eyes, a nose depicted with two nostrils, and eyebrows, identical to the ones made of ceramics and bones found in Chalcolithic settlements. And the figure of the Young God, which is found on the engraved schist plaques, is the same as the one that appears sculpted in schist or bone, both in the Alentejo and in the Lisbon and Setúbal peninsulas.
Passage grave Cebolinhos 2 is the most recent discovery of one tholos annexed to passage graves in Reguengos de Monsaraz. Excavation work was undertaken in order to discover the reasons for the accumulation of schist slabs found at the surface, with some engraved schist plaques being found at the corridor opening. Figure 6 shows in section and plan the granite of the orthostatic monument’s stelae (light brown) and the schist of the demolished dome of the tholos (blue). A small pot and a ceramic fragment with symbolic triangles were removed from the top of the dome of the tholos, with the incisions that were made being filled with white paste. Everything was just as one might expect. Farmers and shepherds who built orthostatic monuments had now been replaced by copper archaeometallurgists... Or, like in Bob Dylan’s song, The Times they are a-changin’/ Come gather ‘round people/ Wherever you roam/ And admit that the waters/ Around you have grown/ And accept it that soon/ You’ll be drenched to the bone/ If your time to you/ Is worth savin’/ Then you better start swimmin’/ Or you’ll sink like a stone/ For the times are a-changin’…
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Fonctions, utilisations et représentations de l’espace dans les sépultures monumentales du Néolithique européen
Ce livre est cité par
- Witcher, Robert. (2016) New Book Chronicle. Antiquity, 90. DOI: 10.15184/aqy.2016.128
Ce chapitre est cité par
- Linares-Catela, José Antonio. Vera-Rodríguez, Juan Carlos. (2023) Small Houses of the Dead: A Model of Collective Funerary Activity in the Chalcolithic Tombs of Southwestern Iberia. La Orden-Seminario Site (Huelva, Spain). Open Archaeology, 9. DOI: 10.1515/opar-2022-0294
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