La famille Peint
p. 27-39
Texte intégral
1Du père d’Antoine, prénommé Gaucher comme l’indique l’acte de baptême du premier fils d’Antoine qui porte le prénom de son grand-père, le livre ne fournit pas grand renseignement, sinon qu’il n’était pas sans rien puisque dans l’héritage qu’il laisse à Antoine se trouvent une terre de sept céterées dans le quartier du Trébon et une petite maison « près le pont de l’Observance ». Achille Gautier-Descottes65 indique qu’il était marchand drapier depuis 1550 et qu’il vivait encore en 1555, cependant, dans une donation qui a eu lieu en 1553, il est qualifié de travailleur66.
2Les sources, rassemblées par Laurent Bonnemant dans le Nobiliaire de la ville d’Arles67, permettent de savoir qu’Antoine a un frère ménager, prénommé aussi Antoine, et surnommé la Jasse ; ce dernier, ainsi que l’indique son testament datant de 159068, est l’époux de Marguerite Monnette et le couple a deux filles, toutes deux appelées Pierre, qui sont héritières de leur père et auxquelles il substitue son frère, « notre » Antoine.
3Lorsque débute son livre, ce dernier est déjà marié et il aurait repris le commerce de son père depuis 156969 ; il a épousé Jehanne Vendran (ne) qui lui a apporté une maison située « traverse Saint-Jacques », dans laquelle en 156970, il est installé et dont il améliore le confort à plusieurs reprises puisque, cette année-là, il y fait faire une cheminée dans la chambre et, en 1570, des travaux plus importants destinés à agrandir la surface habitable et ouvrir une porte qui va à la traverse. Son beau-père, Sire Laurent Vendran, à cette époque est mort et Antoine se charge en 1570 de faire partager « les biens communs tant meubles qu’immeubles71 » entre sa femme et la sœur de celle-ci, Barthélémie, partage qui précède juste les travaux évoqués ci-dessus. Il semble donc que son mariage ait contribué à conforter sa situation sociale et financière. (illustration 5 : arbre généalogique de la famille Peint).

Illus. 5 : Arbre généalogique de la famille Peint.
4 Les naissances successives de ses huit enfants s’échelonnent entre 1574 et 1587 : l’aîné Gaucher est suivi de Philippe en 1576, puis vient une fille Bourthomyeu – Barthélémie – deux ans plus tard, suivie d’un autre fils Claude en 1580 ; la petite Eyme, née en 1582, décède à l’âge de trois mois ; entre 1583 et 1587 se succèdent Anne, Catherine et Loys. Tous sont baptisés à l’église Saint-Julien – curieusement le lieu de baptême du dernier enfant, Loys, ne figure pas dans la notice le concernant mais nous nous sommes assurée qu’il y a bien été baptisé aussi72 – sauf Claude qui l’est à Beaucaire « laquelle ville ma fame avec les susdits Gaucher et Philippe y estoient fuitifz pour raison de la peste que dieu nous garde quy estoit dans ceste ville d’Arles, à laquelle ville d’Arles je y estoit avec la susdite Barhelemyeu y courant la fortune de dieu73 ».
5« Événement familial et histoire se rencontrent parfois dans ces livres dans une concorcande de temps qui marquent les scripteurs » comme l’écrit Michel Cassan74 à propos de la peste de 1580. C’est le cas ici : tout comme le mariage d’Esprit Allemand est contrarié par la peste qui règne à Carpentras en 1580, la grossesse de la femme d’Antoine et la naissance de son troisième fils sont bouleversées par le même événement. L’émotion du rédacteur est perceptible grâce aux deux références à Dieu faites dans la même notice. Il attire S a bienveillance à la fois sur ceux qui sont ménacés par l’épidémie et sur ceux qui ont pris le risque de rester sur place, lui et sa toute jeune fille Barthélémie ; Antoine n’explique d’ailleurs pas pourquoi il n’a pas mis cette enfant à l’abri avec sa mère et ses deux frères aînés chez ce Jehan Monfort qui est très probablement son parrain. Les dispositions prises pour évacuer sa famille ne permettaient-elles pas d’inclure plus de trois personnes ? Le jeune âge de Barthélémie, elle a alors 15 mois, l’a-t-il écartée de l’équipée ? L’importance de l’événement ne fait pas de doute puisqu’il est évoqué dans deux notices, celles relatant les circonstances de la naissance de son fils Claude à Beaucaire, mais une autre notice, au folio 5, retrace les étapes de l’épidémie. L’évocation de Dieu en exergue renvoie à une explication eschatologique. Le rédacteur voit-il dans cette épreuve une punition pour les événements qui déchirent le royaume depuis lontemps déjà en 1579 ? Avec prudence, il ne l’écrit pas explicitement. La peste commence en décembre 1579, elle apparaît dans un faubourg ; le rédacteur en donne comme en étant l’origine ce qui semble être véhiculée par les on-dit (« ainsi que l’on presupozait75 »), puis il en vient aux mesures prises par la commune, sanitaires d’une part, isolement des malades à l’hôpital aux soins d’un barbier et d’un prêtre, et de subsistance d’autre part, collecte et distribution de pains pour les malades. Interrompant son propos, Antoine, donne à lire son inquiétude pour les siens qu’il évacue hors de la ville, envoyant sa femme enceinte et ses deux fils aînés à la campagne où l’un de ses proches, rentier d’un mas, les accueille. Puis, il poursuit sur les mesures prises par les dirigeants de la commune : en février 1580, les consuls organisent la garde de la ville en y mettant une compagnie par quartier76. Le scripteur, dans un récit clair, insiste sur l’implication des autorités de la ville dans la gestion de l’épidémie, informations qui soulignent la qualité de ses sources.
6Outre ces deux notices relatives à la peste, des informations concernant la vie privée du rédacteur ainsi que des remarques sur les événements politiques importants et quelques rares mentions climatiques se trouvent éparses au milieu des mentions de prêts et de comptes.
7Nous nous arrêterons d’abord sur la notice qui annonce la mort de Jeanne Vendrane, sa femme, qui le laisse veuf avec sept enfants, âgés de 14 ans à 15 mois. Elle est singulière par sa présentation : la notice est en quelque sorte mise dans un cadre, celui que forme les trois croix grecques qu’Antoine a dessinées. Le caractère tragique de la situation77 est ainsi mis en scène : l’une des croix est située dans la marge à gauche du texte, les deux autres sont l’une au dessus et l’autre au dessous du texte ; elles sont là comme pour porter la défunte vers l’au delà : « … Jehanne Vendrane ma fame est decedee de ce monde… ». Le symbole divin majeur que représente la croix78 témoigne de l’émotion du rédacteur et, en cela, ces croix rejoignent l’adieu : « je prie dieu que face paix a son ame79 ».
8En dehors de la mort de sa fille Eyme, âgée de deux mois, qui, sobrement notée, ne laisse paraître aucune émotion et celle de sa femme, les seules autres mentions relatives à la vie de sa famille concernent son fils aîné Gaucher80. Et c’est effectivement cet aîné, sur lequel Antoine compte visiblement pour honorer et faire croître sa « maison81 », qui quittera la roture, franchissant la frontière de la noblesse. Ainsi, c’est le seul des enfants dont la mise en nourrice est indiquée ; nous apprenons même qu’il l’a été pendant 14 mois au prix de 6 florins le mois. Le destinant vraisemblablement au métier de marchand, comme lui, en février 1590, il envoie « en apprentissaige a Sire François Tiran de Marselhe, Gaucher Peint pour lui servir en chozes escrites selon son pouvoir82 » ; ce jeune homme de 16 ans fait le voyage dans « une barquette que a passe a la favolhane83 pour aller coucher à Fos et d’icelle sont ales audit Marselhe ». Là aussi, on peut prendre la mesure de l’investissement affectif par la prière que le père formule : « Dieu le veuilhe conduiyre ». Cet apprentissage a duré une année, note Antoine à une date ultérieure, probablement celle du retour de Gaucher. Il semble, à lecture du livre même d’Antoine, qu’un apprentissage à Marseille ne soit pas exceptionnel pour des fils d’artisans ou de marchands arlésiens : ainsi, Jaques Febre, mesureur juré d’Arles, emprunte 40 écus à Antoine en janvier 1591 pour payer l’apprentissage de son fils auprès d’un maître de Marseille84. Cependant, nous nous sommes interrogée plus avant sur les motivations d’Antoine ; en premier lieu, il désire certainement offrir à son fils la possibilité d’apprendre, ce qu’il n’a peut-être pas fait lui-même, les techniques marchandes dont les « chozes écrites », comme la tenue des livres comptables, afin de lui succéder aux affaires. Mais pourquoi choisir un marchand de Marseille ? Aurait-il songer à élargir ses propes affaires commerciales et même à avoir avec un représentant dans le port phocéen ? L’ambition dont Antoine semble animé pour son aîné pourrait le laisser envisager.
9Gaucher revient en temps de Marseille pour que son père l’envoie à Reims : âgé de 17 ans, il part le dimanche huit décembre 1591 en compagnie de « monsr Testoris et de monsr Chalot depputes par la vile pour assister aux estatz audit Reims a la creation d’ung Roy tres cretien ausquel dieu face la grace de retourner en sanite85 » et, là encore, la notice familiale se termine par une prière. Il s’agit des États généraux de 1593, prévus initialement à Reims, ville dans laquelle les députés accourent ; mais les mois passent et leur tenue est remise de jour en jour, tant et si bien que bon nombre de députés ne vont pas à Paris lorsque, enfin, le conseil de la Ligue, sans mandement royal, dans son dernier acte d’autorité, y convoque les États ; cependant, parmi les 128 députés qui siègent dans la capitale, se trouve bien Gaspard Chalot, docteur en droit, assesseur de la maison commune86, représentant d’Arles (Textoris n’est pas cité dans la liste, mais les délibérations communales du 2 décembre 1591 à Arles sont très explicites sur le choix des délégués aux États généraux : Jehan Textoris, écuyer, est député en même temps que Gaspard Chalot87). Ces États s’ouvrent le 26 janvier 1593 avec pour ordre du jour la réception du Concile de Trente et l’élection d’un souverain catholique, quitte à remettre en cause la loi salique. Les prétendants se bousculent : Philippe II d’Espagne veut le trône pour sa fille, l’infante Claire-Isabelle, petite-fille d’Henri II ; le duc de Savoie, gendre de Philippe II et petit-fils de François 1er, et le duc de Lorraine sont aussi sur les rangs mais, si les plus fanatiques sont prêts à accepter un prince étranger, d’autres souhaitent un prince français et catholique et, après la mort du Cardinal de Bourbon, le duc de Mayenne peut y prétendre. L’arrêt Le Maistre qui rappelle que la loi salique et la catholicité du Roi sont des lois fondamentales du royaume à égalité, puis l’annonce du désir de conversion d’Henri IV et enfin, son abjuration le 25 juillet 1593 changent la donne ; les États se séparent dans la confusion quelques jours plus tard le 8 août ; les ralliements se multiplient et Henri de Navarre est sacré en février 1594.
10Revenons aux Peint : les vœux du père ont été exaucés et c’est avec un soulagement perceptible qu’il mentionne le retour de son fils par un laconique : « C’est arrivé le XX septembre 159388 » écrit en dessous du « Memoyre » relatif au départ de Gaucher. Celui-ci est donc revenu près de deux ans plus tard, les États terminés. On peut penser que le père n’a pas ménagé ses efforts pour obtenir que ce tout jeune homme accompagne les députés de la ville à un événement aussi important et extraordinaire ; sa relation privilégiée avec l’un des députés, Jehan Textoris, qui est le parrain de sa fille Catherine, n’est probablement pas étrangère à ce succès. Nous sommes aussi tentée de penser qu’Antoine dévoile ainsi sa position de ligueur mais, dans une ville alors largement acquise aux idées de la Ligue, peut-on voir dans ce choix autre chose qu’une opportunité à saisir pour pousser son fils au cœur des affaires de la cité et du royaume ? Marchand mais aussi prêteur comme les notices de son livre nous le montrent, Antoine Peint a sûrement un poids non négligeable auprès de ses obligés qui ne peuvent peut-être pas lui refuser grand chose.
11Parmi les rares mentions relatives aux événements politiques, se trouvent, entourées de deux notices traitant d’affaires commerciale et financière, seize lignes relatant les troubles qui eurent lieu dans la ville le vendredi 13 mars 1592 c’est-à-dire le meurtre du premier consul Nicolas de la Rivière par les citoyens opposés à une intervention militaire étrangère dirigée par le duc de Savoie. Une simple ligne : « nota que trois ou quatre jours apres Monsr le lieutenant a este tue en Crau » clôt ce paragraphe89 dans lequel il met en scène la fracture entre le chef des Ligueurs arlésiens, Pierre de Biord, lieutenant du Sénéchal, et l’aile radicale de son parti menée par Nicolas de la Rivière. Les circonstances de l’assassinat du premier consul de la Rivière et des deux hommes qui l’accompagnaient, de Ridde90 et le capitaine de Monde, elles, sont relatées plus longuement. La longueur de ce texte est révélatrice de l’importance que revêt l’événement pour l’auteur. Les termes qu’Antoine emploie montrent qu’il désapprouve l’intention de la Rivière de livrer la ville aux troupes étrangères, celles du duc Charles-Emmanuel de Savoie. En contre point, le laconisme relatif au meurtre du lieutenant de Biord, fait prisonnier en compagnie de trois « capitaines », suivant le récit de Louis Romany91, puis libéré par le duc de Savoie après l’assassinat de la Rivière, interroge. Bruno Bourjac, après avoir analysé de manière approfondie les récits de ces deux événements, l’assassinat de Nicolas de la Rivière et celui du lieutenant Biord, sous la plume de cinq mémorialistes, souligne la différence de traitement du second chez Antoine Peint, qui est « totalement à contre courant des représentations qui devaient alors circuler92 » ; il la met en relation avec l’existence d’un petit groupe gravitant autour du leader ligueur, dans lequel se concentrent les amis et familiers de l’auteur : Jehan Monfort, fidèle du lieutenant, très proche de Peint93 et, plus généralement, la famille Montfort et ses alliés, Jacques Romieu et Christol Pillier, beau-frère de ce dernier, tous deux ligueurs radicaux ; dans ce groupe se trouve aussi Gaspard Chalot, autre fidèle de Biord. Le silence du scripteur sur la mort de Biord pourrait trouver alors une explication dans sa trop grande proximité clientélaire avec les individus de l’entourage du lieutenant. Connaissant probablement bien le déroulement des faits, Antoine Peint préfère, par prudence, le silence94. On peut ajouter que cette prudence le conduit peut-être, à voir plus loin : ce texte, étant, dans un premier temps, susceptible de tomber entre des mains hostiles dans des temps troublés, et écrit a priori sous le contrôle futur de ses descendants, le rédacteur bride sa plume ce qui « le dissuade d’énoncer des jugements abrupts, des propos excessifs et mal sonnants95 ».
12L’ascension sociale de Gaucher est connue par d’autres sources et des éléments de généalogie plus nombreux figurent dans les parties du manuscrit tenues par des descendants d’Antoine. Gaucher épouse, le 12 décembre 1593, en revenant de son périple à Reims et à Paris, Anne Monfort, fille de Sire Jehan Monfort96, bourgeois d’Arles ; Antoine et son fils sont eux-aussi alors qualifiés de bourgeois (et non de marchands) et la dot est importante, elle se monte à 1 000 écus97. Gaucher et Anne auront au moins sept enfants, une fille Jeanne, née en 1595, qui convole en 1620 avec François de Pernet, avocat de Cavaillon98, une fille Marie née en 1604 dont le parrain n’est autre que l’avocat Gaspard Chalot avec lequel le jeune Gaucher était allé aux États généraux entre 1591 et 1593, un fils Antoine né en 1608 auquel son grand-père paternel et parrain99 fait un légat de 12 000 livres dans son testament en 1622, testament qui est en faveur de Gaucher100, une fille Sibille, née en 1611, qui épouse François du Berot d’Orgon101, une fille Metheline, née en 1615 qui épouse en 1634 Pierre Saxy, avocat, fils d’André, aussi avocat, et de Louise Camaret102, une autre fille, Magdeleine, née en 1616, qui épouse en 1638 Imbert Chalot, un fils André né en 1620 au destin inconnu.
13Entre temps, Gaucher a poursuivi sa carrière publique et, en 1603, il est conseiller bourgeois au conseil de ville103 ; en 1616, on le trouve consul bourgeois, ce qu’il est à nouveau en 1622 puis en 1634104. C’est de février de cette dernière année que datent les lettres patentes qui l’anoblissent ; dans celles-ci, données à Chantilly, Louis XIII écrit :
qu’estant bien informé des mérites et vertueuses qualités dudit Gaucher Peinct, et des bons et fidèles services qu’il avait rendus tant au feu Roy Henri IV en la prise de Marseille, en laquelle il étoit entré des premiers, accompagnant le duc de Guyse105, qu’à lui-mesme en plusieurs occasions importantes et particulièrement au secours donné pour la ville d’Arles au Maréchal de Chatillon pour faire lever le siège de la Tour de Carbonières près Aigues-Mortes assiégée par les Religionnaires, y ayant conduit 500 hommes de pied en qualité de consul de la ville d’Arles106 et encore en l’adcistance que ladite ville donna à celle de Beaucaire contre la révolte du château aux derniers mouvements en Languedoc, ayant 200 hommes sous sa charge, auxquelles actions ledit Gaucher Peinct avoit donné de bonnes preuves de son courage, il l’a cru digne…107.
14Puis, en 1640, l’année où il épouse en secondes noces demoiselle Anne de Pillet108, poursuivant son ascension sociale, il est consul noble ; lorsqu’il meurt en 1658, âgé de 84 ans, sa famille est entrée dans la noblesse. En dehors de sa présence sur la scène municipale, nous ne savons pas quelles furent les activités de Gaucher. A-t-il poursuivi les affaires de son père, prêts, associations commerciales et agricoles, fermes, etc., ainsi que le fait Honoré de Nicolay, écuyer comme lui, à peu près à la même époque, ou se consacre-t-il à la gestion des terres familiales, en particulier celles achetées en 1602 en Camargue sur lesquelles est construit le mas familial ? En 1622, Antoine, son père, meurt et, en 1624, à la demande de Gaucher, deux consuls de la ville procèdent à l’estimation de ses biens109 dont le montant est évalué précisémment à 73 683 livres 16 sols 1 denier, ce qui fait une somme très considérable. On le voit ici, comme dans d’autres exemples110, la fortune, autour de l’accroissement de capital, constitue un préalable à toute ascension sociale. Mais il semblerait que ce soit avec Antoine, fils de Gaucher, que la lignée s’engage plus nettement dans une vie « aristocratique » : il fait des études juridiques, est avocat en 1626 et se dégage peut-être du négoce quelques années plus tard ; en 1631, il épouse Louise de Mandon111, qui appartient à une noblesse plus ancienne que la sienne ce qui est un signe d’alliance valorisante.
15Les Peint vont alors aussi se détourner de la direction de la communauté : en effet, Gaucher est consul noble pour la seule et unique fois en 1640 mais second consul, sans parvenir, comme c’est le cas de la « noblesse moderne » dans son ensemble, à obtenir la place de premier consul qui, rapidement après la fin de la Ligue, est reprise en mains par les familles nobles de l’ancienne oligarchie urbaine. Cette situation est cause de troubles menés par des « nobles modernes », ulcérés de cette position seconde ressentie comme infâmante, qui agitent la ville d’Arles entre 1644 et 1649. La famille Peint, comme plusieurs autres parmi les anoblis de fraîche date, ont côtoyé ou ont eux-mêmes été des hommes de la Ligue et, dans les premières décennies du xviie siècle, « le souvenir des engagements des années de la Sainte Union n’a pas disparu des mémoires, en dépit des appels royaux à l’amnésie collective érigée en facteur pacificateur de la société112 » ; cette remarque pourrait fournir un éclairage supplémentaire à la position seconde laissée « aux nobles modernes » dans la société. Délaissant les honneurs municipaux, Antoine de Peint se tourne, après la mort de son père, vers une charge de lieutenant criminel en 1655113, dans une logique probable de légitimation de son ascension et de conversion sociale vers une plus grande notabilité. Ce fut alors probablement l’apogée de la lignée en terme de prestige, mais, pratiquement, ce fut à ce moment que le déclin social s’amorça en raison de l’amenuisement de la fortune familiale grevée par les dettes accumulées par le lieutenant criminel. En 1671, Jacques de Peint, fils émancipé d’Antoine, se trouve chargé de les acquitter : elles représentent un peu plus de la moitié de l’estimation des biens détenus (55 672 livres pour les premières, 103 768 livres pour la seconde). L’année suivante, la charge de lieutenant criminel doit être revendue à la veuve de son ancien détenteur car Antoine de Peint n’a pas réussi à la payer. Dans le livre de raison de Jean-Pierre Giraud, déjà mentionné à plusieurs reprises, se trouvent les phrases suivantes :
Jacques de Peint mourut le 14 octobre [1703], agé de 64 ans ; il partit que depuis son mariage en 1668 il fut occupé d’une bonne administration et de moyen de payer les dettes contractées par Antoine son père ; il en acquitta une partie et aurait pû parvenir à liquider ses biens s’il n’avoit pas été chargé d’une famille aussi nombreuse : il avait eu de Jeanne de Gleize114 quatorze enfants dont six étoient morts en bas âge et un déjà élevé : il en laissa sept. Il avait aussi une fille naturelle nommée Françoise Auphant115.
16Jean, né en 1672, reprend le livre de raison tenu par son défunt père Jacques. Marié à Agnès de Chiavary en 1695 qui décède deux mois plus tard, il se remarie en 1716 avec Jeanne Avis et meurt en mars 1756, lui aussi à 84 ans116. Jean-Pierre Giraud écrit à son sujet « Jean de Peint se trouva chargé d’acquitter beaucoup de dettes et de pensions, outre celles de Jeanne de Gleize sa mère, et de ses frères et sœurs ; le produit des biens étoit insuffisant…117 ». À son décès, il ne laissa
qu’une fille nommée Marie Anne, d’un esprit très borné, d’une laide figure et d’une malpropreté peu commune ; elle fit donation de tous ses biens à Jean-Pierre Giraud fils de [blanc] marchand et négociant en bled qu’elle épousa par contrat du 17 juillet 1756, notaire Brunet. Ledit Giraud a pris les noms et armes de Peinct et n’a point eu d’enfant de sa femme118.
17La fuidité sociale du xvie siècle permit à Antoine et à son fils Gaucher de faire émerger la famille Peint, mais cette lignée déclinera trois générations après ; dès les années 1670, elle est fortement fragilisée et, à la mort du petit-fils d’Antoine Peint l’ancêtre, ses descendants, pourvus de nombreux enfants à établir et vivant dans un contexte agricole globalement dégradé qui rend les revenus de la terre plus incertains119, n’ont pu adapter « les conditions de préservation de la meilleure position sociale possible » et faire évoluer « de manière continue les modèles de sa reproduction120 ».
18Mais, après ce long préambule, revenons aux affaires que brasse Antoine Peint, fils de marchand, marchand lui-même puis bourgeois d’Arles à la fin du xvie siècle, affaires qui permettent à cette lignée d’émerger dans le contexte particulier qu’est la période de la Ligue.
Notes de bas de page
65 Achille Gautier-Descottes, « Le livre de raison d’Antoine Peint (xvie-xviiie siècles)… », op. cit., p. 60-64, 67-69, 84-87, 99-102.
66 Se trouve à la bibliothèque municipale d’Arles, sous la cote 2135, une donation faite par un Gaucher Peint, travailleur, en faveur d’Isabel Lacroix. Ce document se trouvant dans le fonds du Roure est rattaché à ceux relatifs la famille Peint ; il n’est pas daté, mais, en bas du texte où est fait mention du consul Simon Gilles, une écriture plus contemporaine a ajouté « elle [la donation] ne peut être que de 1553 seule date où Simon Gilles ait été consul ».
67 Nobiliaire de la ville d’Arles, ex libris de Laurent Bonnemant, consulté à la bibliothèque municipale d’Arles, sous la cote ms 300, à la rubrique consacrée à la famille Peint.
68 Ibid.
69 Odile Roure-Caylux, Présence nobiliaire…, op. cit., p. 31 et Achille Gautier-Descottes, « Le livre de raison d’Antoine Peint… », op. cit., p. 60.
70 Il serait né en 1546, (d’après Odile Roure-Caylux, Présence nobiliaire…, op. cit., p. 31, information livrée aussi par le livre de raison situé dans une collection privée que son propriétaire nous a autorisée à consulter) et aurait alors 23 ans. Achille Gautier-Descottes dans, « Le livre de raison…, op. cit. », p. 60, écrit qu’Antoine Peint aurait été marié en 1560 à Jeanne de Vindray ; Antoine aurait eu alors 14 ans. Cette affirmation est confirmée par le livre de la famille Peint (collection privée), f° 6 : « Etoit né en 1546 fust marié en 1560 avec Jeanne Vendran, acquit également d’autres bienfonds vendus par la suite à différents particuliers : ils consistaient en terres, vignes et prés en Trébon, en Crau et au Moleirès où il possédait aussi un moulin à vent. La maison d’habitation actuelle [1756, année où s’ouvre le manuscrit écrit par Jean-Pierre Giraud cité plus haut], appartenait à Jeanne Vendran : ils y étaient établis en 1559, eurent 8 enfants ». Toutefois, ce manuscrit peut contenir des erreurs : par exemple, au fo 5 il est écrit que Gaucher, le fils aîné du scripteur, est né en 1570, et au fo 6, nous trouvons pour cette naissance, l’année 1574.
71 BMA, ms 365) BMA, ms 365, fo 1.
72 Archives départementales (AD 13), registres paroissiaux en ligne (Arles, paroisse Saint-Julien, 1587). Le baptême de Loys fils de Sire Anthoine Peinctz y est inscrit à la date du 18 juillet 1587. Le scripteur a-t-il oublié de porter dans la notice cette information ?
73 BMA, ms 365, fo 2.
74 Michel Cassan, « Une typologie des écrits du for privé », in Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, dir., Les Écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914…, op. cit., p. 84.
75 BMA, ms 365, fo 5.
76 Odile Caylux, (Arles et la peste de 1720-1721, Aix-en-Provence, PUP, 2009, p. 44), mentionne la très grande gravité de cette épidémie qui frappe la ville et la région de 1579 à 1581, la fuite de la grande majorité des habitants si bien que la garde n’est plus assurée et les dépenses importantes auxquelles la ville doit faire face et qui la conduisent à emprunter. Elle ajoute qu’un hôpital des pestiférés existe déjà à cette époque, mais qu’un nouveau est bâti hors de la ville, probablement l’infirmerie Saint-Roch.
77 Élisabeth Arnoul, « La vie sans elle. Veuvage et solitude des hommes dans la France moderne », in Jean-Pierre Bardet, Élisabeth Arnoul et François-Joseph Ruggiu, dir., Les écrits du for privé en Europe du Moyen Âge à l’époque moderne, Enquêtes, Analyses, Publications, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2010, p. 207-208.
78 Anne Béroujon et Isabelle Luciani, Les écrits du for privé : matière et texte », in Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, dir., Les Écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914…, op. cit., p. 45.
79 BMA, ms 365, fo 9 vo.
80 Hormis, toutefois, le légat de 50 écus fait à Loys Peint, dernier fils d’Antoine, par son parrain Loys Esperon à sa mort. Ce Loys Esperon est qualifié d’« honcle » par Antoine ; c’est probablement, comme nous l’avons dit plus haut, un oncle par alliance de sa femme Jehanne Vendranne, Loys étant le mari de Doucette Bindray, peut-être tante de Jehanne.
81 Voir le sens qu’en donne Alain Collomp, La maison du père. Famille et village en Haute Provence aux xviie et xviiie siècles, Paris, PUF, 1983, 352 p.
82 BMA, ms 365, fo 24.
83 La Favouillane, lieu-dit de Camargue.
84 BMA, ms 365, fo 32.
85 BMA, ms 365, fo 37vo.
86 Augustin Thierry, Œuvres complètes de M. Augustin Thierry. Essai sur l’histoire de la formation et des progrès du Tiers État, Paris, 1853, vol. 10, p. 259.
87 ACA, BB 18, fo 200 lors du conseil du 2 décembre 1591. Au folio 393 du même registre, se trouve l’approbation des frais de députation aux États généraux du Royaume de Messieurs Textoris et Chalot, en date du 29 janvier 1594.
88 Comme nous l’avons écrit plus haut, cette mention manuscrite de la main d’Antoine Peint confirme que le livre a été utilisé au delà du 22 février 1593.
89 BMA, ms 365, fo 41, 41vo.
90 Information confirmée et complétée par Louis Romany, marchand d’Arles, dans son mémoire inclus dans le manuscrit 227 de la bibliothèque municipale d’Arles. Il signale que le premier consul (Nicolas de la Rivière le Jeune) et M. de Ribes (au lieu de Ridde) ont été tués sur ordre du capitaine de la porte de la Cavalerie, Claude Constantin, beau-frère de la Rivière, son frère Jean Constantin ayant épousé la sœur de la Rivière, Honorade (Laurent Bonnemant. Nobiliaire de la ville d’Arles, BMA, ms 299-300). Le capitaine de Monde, blessé, meurt un jour ou deux plus tard ; de Ridde, lui, aux ordres du duc de Savoie, commandait les troupes qu’il avait laissées dans la ville. Bruno Bourjac, dans Mémoires et oublis de la Ligue arlésienne…, op. cit., p. 129, indique que le consul est « tué par Claude Constantin, frère de François, tous deux ligueurs ».
91 BMA, ms 227. Les trois capitaines cités sont Boussicaud, Huillaume Huart bourgeois et Jacques Romany.
92 Bruno Bourjac, La République et son ombre : métamorphoses du politique à Arles entre la Ligue et la Fronde…, op. cit., p. 278.
93 Voir note 96.
94 Ibid., p. 272-285 et, effectivement, « le silence est la pratique de dissimulation la plus efficace » (Anne Béroujon et Isabelle Luciani, « Les écrits du for privé : matière et texte », in Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, dir., Les Écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914…, op. cit., p. 47).
95 Michel Cassan, « Écriture de l’événement, récit de soi dans les écrits du for privé », in Isabelle Luciani, dir., Récit de soi, présence au monde…, op. cit., p. 58.
96 Il s’agit du Jehan Monfort, – « créature » de Biord selon Étienne de Chiavary (Bruno Bourjac, La République et son ombre…, op. cit., p. 278, note 1047) –, qu’Antoine qualifie à plusieurs reprises de « compère », rentier du mas de Monsieur de Beaumont en 1579 et chez lequel, nous l’avons déjà mentionné, Antoine envoie sa femme et ses deux fils aînés aux premiers temps de la peste en 1579. Ce Monfort est, selon toute vraisemblance, le parrain de la première fille d’Antoine, Barthélemie. Les liens semblent nombreux entre les deux hommes, tant au niveau affaires que familial puisque Gaucher épouse sa fille Anne. Par ailleurs, des recherches sur les origines de la famille de Monfort montrent qu’un Jehan Monfort, ménager dans un acte de 1573, est le grand oncle de Guillaume Monfort anobli en 1648. Ce Jean de Monfort est celui, qui, en 1594, a chassé « pendant les mouvemens de la Ligue… le jour de la Saint-Mathias…, les séditieux et perturbateurs qui avoyent emprisonné les consuls » (Arrêt de maintenu de noblesse, cité par Odile Caylux, « Le poids du deuxième ordre » in Arles, histoire, territoires et cultures, Arles, Actes Sud, Imprimerie nationale, 2008, p. 605). Il y a lieu de penser aussi que, comme rentier de Monsieur de Beaumont, il était présent lors de la trêve signée avec Epernon et Montmorency dans cette métairie le 22 mars 1592. Ces deux familles, Peint et Monfort, paraissent avoir suivi des voies d’ascension sociale comparables entre le dernier tiers du xvie siècle et la première moitié du suivant.
97 BMA, Nobiliaire de la ville d’Arles, ms 300, op. cit., : L’an 1597 et le 4 septembre, notere Simon Loys, Sires Anthoine et Gauchier Peinct, père et fils, bourgeois d’Arles ont reçu de Sire Jehan Montfort, bourgeois d’Arles, père d’Anne Monfort, femme de Gauchier Peinct 300 écus or sol de 60 sous pièce pour reste des 1 000 écus constitués en dot par ledit Montfort à sa fille au contrat de son mariage avec ledit Gaucher Peinct par le susdit Simon Loys du 12 décembre 1593.
98 BMA, ms 2747, généalogies de Du Roure. François de Pernet est fils d’Antoine bourgeois et de Bernarde ou Bernardine de Fulconis (Achille Gautier-Descottes, « Le livre de raison…, op. cit. », p. 61 et manuscrit de Jean-Pierre Giraud [collection privée]).
99 La marraine d’Antoine est Jacqueline Sallony, sa tante maternelle, femme de Jean Montfort, frère d’Anne Monfort.
100 Le testament d’Antoine Peint est mentionné sur le premier folio écrit par celui qui lui succède dans la tenue du livre, son arrière petit-fils, Jacques, petit-fils de Gaucher et fils d’Antoine.
101 François du Berot d’Orgon épouse Sibille en 1632 (Achille Gautier-Descottes, « Le livre de raison… », op. cit., p. 61). Selon le manuscrit déjà cité, écrit par Jean-Pierre Giraud, au lieu de François du Berot, il est appelé François du Prevost (fo 5).
102 Achille Gautier-Descottes, « Le livre de raison… », op. cit., p. 61.
103 ACA, BB 19, fo 394.
104 BMA, ms 2311, Blasons de tous les consuls 1120-1701.
105 Odile Caylux-Roure, Présence du groupe nobiliaire…, op. cit., p. 28. Cet événement a eu lieu en 1596 lors de la réduction de Charles de Casaux et de la dernière ville ligueuse, Marseille.
106 Ibid. Ce fait se situe en 1622, année où, comme indiqué plus haut, Gaucher est consul bourgeois.
107 BMA, Nobiliaire de la ville d’Arles, ms 300, op. cit.
108 Fille d’Arnaud Pillet et de Catherine Romieu, veuve d’Estienne Imbert dont elle avait trois enfants (manuscrit de Jean-Pierre Giraud (collection privée), fo 7).
109 Livre de raison de Jean-Pierre Giraud, (collection privée). L’auteur note que la demande émane de Gaucher Peint mais aussi de Jean Gravier, médecin, gendre d’Antoine (mari de Barthélemie ou d’Anne ?). La somme se répartit ainsi : « maison d’habitation 5 296 livres 10 sols, mobiliair de la maison et du mas : 1 855 livres 14 sols, mas : 55 879 livres 15 sols, bétail et ménaigerie : 6 055 livres 7 sols 3 deniers, deux terres en Trébon ou Mouleyrès et une vigne en Crau : 2 736 livres 9 sols 6 deniers ».
110 On en veut pour exemples celui des Miron (xve-fin xviie siècle) (Claire Chatelain, Chronique d’une ascension sociale. Exercice de la parenté chez de grands officiers (xvie-xviie siècles), Paris, Éditions de l’EHESS, 2008, 430 p), Compte rendu par Michel Cassan in Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2012, no 59-1, p. 170-172), celui des familles savoyardes Latard, Gantelet et Goddet (Laurent Périllat. « Trois exemples d’ascension sociale aux xvie et xviie siècles : les familles Latard, Gantelet et Goddet », in revue savoisienne, Académie florimontane, 1999, p. 12) ou encore celui plus tardif de la grande famille rouennaise des Le Couteulx (Richard Flamein, La société fluide. Une histoire des mobilités sociales (xviie-xixe siècle), Rennes, PUR, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2018, p. 312).
111 Elle est sœur de Trophime de Mandon du Casau dont les livres de raison ont été étudiés avec grand soin par Sylvie-Noëlle Fabarez, (Miroir d’une vie, Les livres de raison de Trophime de Mandon…, op. cit.).
112 Claire Chatelain, Chronique d’une ascension sociale. Exercice de la parenté chez de grands officiers…, op. cit., Compte rendu par Michel Cassan in Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2012, no 59-1, p. 170-172.
113 Qu’il achète fort cher (24 000 livres soit 30 % de l’estimation des biens d’Antoine Peint, son grand père, faite en 1624 mais, il est vrai, les cours des offices ont eu tendance à s’envoler au xviie siècle).
114 Jacques de Peint avait épousé Jeanne de Gleize, fille d’Honoré Gleize avocat, en 1667. La dot se montait à 8 500 livres auxquelles il faut ajouter 1 500 livres pour les coffres À noter que l’acte de constitution de dot entre Antoine de Peint et Louise de Mandon ne date que du 13 février 1641.
115 Livre de raison de Jean-Pierre Giraud, (collection privée), fo 11 vo.
116 La longévité de ces hommes est remarquable : en effet, on peut estimer que le premier à tenir le livre, Antoine, marié avant 1569 et mort peu après 1622, a dû vivre plus de 70 ans (76 si l’on se réferre à l’année de sa naissance indiquée par Odile Roure-Caylux [Présence du groupe nobiliaire…, op. cit., note 25, 1546]), son fils Gaucher, 84 ans, son petit-fils Antoine, 67 ans, son arrière petit-fils, Jacques, 64 ans et son arrière-arrière petit-fils, Jean, 84 ans.
117 Livre de raison de Jean-Pierre Giraud, (collection privée), fo 11 vo.
118 BMA, Nobiliaire de la ville d’Arles, ms 300, op. cit. Nous laisserons à l’abbé Laurent Bonnemant la responsabilité des termes employés.
119 Georges Pichard, « L’environnement naturel et matériel : les fondements agraires de la vie arlésienne…, op. cit., p. 540-552.
120 Richard Flamein, La société fluide. Une histoire des mobilités sociales…, op. cit., p. 303.
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