Thomas ad extra
p. 403-419
Texte intégral
Introduction
1On voit parfois l'hiver à Montpellier, de petits palmiers qui s'ennuient. Le climat de ce fond de golfe nord ouest de la Méditerranée est en effet moins saharien que n'aurait voulu le faire croire tel cinéma ; et il n'est pas tropical du tout. Or pour un européen d'aujourd'hui, l'exotisme grammatical est un ensemble plus vide que sa tête même ; il se définit : caractère de ce qui est transporté hors de son sol natal, soit le simple inverse d'autochtone. Quant à l'exotisme réellement ressenti, soit l'exotisme psychologique, il réside aux reflets bleus-violets des mers du sud étalés de Twamotu à Heredia1, sous la chaleur languide d'une plage de début du monde où le sable brûlant s'évente d'un balancement de palmes.
2Un dominicain occitan, rouergat, qui fut évêque à la pointe sud de l'Inde au temps des fils de Philippe le Bel, exactement de Philippe V le Long, écrivit en latin ce dernier sentiment au pape Jean XXII d'Avignon, en revenant de l'équateur : India est alter mundus… uidetur recte aues istius indie creature paradisi… sepe uideri possunt omnes planete ita quod de nocte respicere est gaudiosum2. Où l'on voit que "du fond de l'océan, les étoiles nouvelles" date de 1320. Mais trois générations auparavant, frère Thomas n'en avait pas goûté. Chargé pour le colloque de Fanjeaux, d'étudier ce Jordan Catala, je m'étais permis d'affirmer drastiquement qu'il était l'initiateur de tout le style littéraire d'aventure coloniale et tropicale. Immédiatement fortement attaquée, cette théorisation neuve fut alors défendue par Raoul Manselli : de 1260 à 1320, l'Europe est de close devenue ouverte. Ce fut aussi le sentiment de Ch. E. Dufourcq3. Mais trêves d'opinions : les nôtres s'emporteront du même vent que les inverses et adverses. Toujours est-il que frate Tommaso n'égratigne guère le terrain de l'exotisme, même s'il tend vaguement à le faire lever et explorer. Car en nos lettres et pensers, cela s'enfle un demi-siècle ou deux Kondratiev après sa mort, une génération après sa canonisation.
3Nous devons donc peiner quelque peu à découvrir son sens du pittoresque et du différent qui apparaît à propos de la Bible et de lointains passés comme aux autres lointains de l'espace et de l'outre.
I- Bible
A.- Angulus in principio4
4La sacra pagina remplit naturellement l'œuvre de saint Thomas le théologien comme celle de tous les auteurs des trois premiers siècles universitaires d'Anselme à Luther ; et il serait déplacé de trouver là le moindre exotisme. Bien à l'inverse, l'univers biblique est comme la patrie de nos écrivains et penseurs ; et le moindre environnement de plate et banale quotidienneté sans cette référence leur serait parfaitement étrangère. Plus encore pour notre napolitain que pour un rustre, ces grandes plaines à blé qui sont alors au maximum de leur productivité et de leur importance5, la Picardie est moins importante que la Palestine. Rapté un soir d'été par ses frères lignagers à l'étape de fontaine d'Acquapendente, Thomas est homme du mezzogiorno pour qui mœurs, climats, paysages du proche orient de la croisade sont à peine lointains, à peine étrangers, à peine différents. Depuis deux siècles, toute l'Italie du sud vibre à la croisade des normands héroïques et le descendant d'une dynastie chevaleresque est in et non ex, interne plus qu'exotique. Depuis deux millénaires d'ailleurs, tout le mezzogiorno est oriental et les premiers débarquements de civilisations remontent à Passo di Corvo et autres sites archéologiques du type de Coppa Nevigata vers le 5ème millénaire avant Jésus6. Le rapport de climat d'un napolitain avec la Gaule et ses paysages est nul. Israël est au Lavoro plus proche que la Dacia. De plus ce rapport est celui de la parénèse, celui d'un fournisseur. A l'inverse, l'Italie reçoit tout des orients par 6000 ans de gratitude et, les derniers mille ans, d'adoration. Les types de saisons de pluies sont par ailleurs parfois les mêmes7.
5Il y a cependant un dédoublement nouveau : à la fin du 11ème siècle, vient de naître l'Europe incluant les deux Siciles et leurs normands, croisés ou non, en face des pays d'Islam et de combat. Thomas est un des premiers à le deviner sans toutefois l'exprimer mais le laissant affleurer dans l'implicite. La série des mots et noms pittoresques que toute étude universitaire d'époque déverse, est certes basée sur la Bible, encore meilleur best-seller alors qu'aujourd'hui. Cependant, bien des auteurs entichés de Palestine, ne sentent guère cet écart qu'affirme Thomas dès le niveau linguistique : maria ex syro sermone domina ; toutefois pour nous latins interpretatur maris Stella uel illuminatrix8. Notons qu'ici trois langues prennent double distance : celle du syriaque à nos langues romanes et celle du nom banalisé par sa répétition multi-quotidienne en sa valeur mystique. Un imperceptible décollement créateur d'exo- voire d'éso- térisme est ici irréfutable. Elisabeth ou Faustus ne sonne pas comme Aminadab qui apparaît aux mêmes textes, et somme toute chez peu d'auteurs. Si Golgotha est courant, Parasceue l'est moins9. En cherchant la précision, Thomas rencontre un fétu d'exotisme. Ainsi Pascha et Phase sont deux mots de même sens dont le premier est banalisé, et traduit, tandis que le plus rare second vocable sert au même processus, involontaire bien sûr : grecum nomen… prima autem uocabuli huius origo ex hebreo habetur et sic quasi phase i. e. transitus domini. Le verbe de Dieu est ainsi transitif et l'Europe un complément direct de sa prédication, predicare, prédiquer. Un simple déplacement de l'appréhension marque une petite différence entre eux et nous. Ceci constitue bien la première perception d'un exotisme.
6Zabulon et Zorobabel malgré leur charme ne nous apprendront rien de plus, ni Zamri et Phinees. Mais Zaccheus10 pourtant plus familier ouvre une remarque sur la coutume chez les Hébreux selon saint Jérôme, et saint Thomas y ajoute cette note historique que la coutume est aujourd'hui affaiblie erat apud hebreos sicut et modo apud multos. Naason et Nabuchodonosor servent de même à des considérations classiques d'interprétation spirituelle mais les variations sur Ammonites et Amalécites ou Moabites à perpétuité exclus de la cité des Juifs s'opposent au cas des Iduméens et Égyptiens qui n'étaient bannis que trois ans ; seulement Ruth11 quoique moabite entre dans l'Église et cette différence des lois exotise ici quelque peu la lex vetus. Raca, rachel ou Rabbi ne sont pratiquement pas sentis dans cet à-part mais Rahab la prostituée qui introduit les fourriers de Josue à Jericho joue malgré sa maison ouverte de nuit, un rôle favorable à la vraie foi. Le traitement de Dieu envers les divers métiers varie donc considérablement d'un testament à l'autre12. Oza le lévite qui somme toute sans le faire exprès, toucha l'arche interdite fut foudroyé justement car cette ancienne loi était dure et d'un ritualisme mécanique13. La circoncision qui n'est même pas un sacrement de l'ancienne loi car elle provient des ancêtres seulement et non de Moïse, était, erat, nécessaire à la distinction du peuple ; l'Église, elle, s'adresse à toutes les nations. L'imparfait agrandit ici le décalage d'avec la synagogue, le sentiment d'altérité14. Ce sentiment que l'autre est un autre grandit à propos d'orientaux plus lointains : Teglatphalasar est déclaré le même que cinq autres personnages, Sargon, Sarad, Phua, Sennacherib et Salmanasar ; probablement la fonction de roi d'Assur est-elle prise pour un titre du genre pharao car le royaume des assyriens dura 1240 ans15 et, morte aujourd'hui, cette fonction devient un exotisme.
B.- Differencia in fine
7On peut multiplier les preuves textuelles de ce sentiment de différence aussi bien à propos d'Alexander qu'à celui des amazones ; (ces guerrières sans hommes, nullum uirum in sua acie qui conquirent le tiers de l'Asie)16 et surtout à propos du peuple juif dont la connaissance intime et célébrée permet de doser la distance. Le jour pour eux durait du soir au soir tandis que pour nous cela se déroule du matin au matin et conventionnellement de minuit à minuit. Une sorte d'histoire anthropologique des variations de civilisation, culture et mentalité semble ici s'esquisser pour expliquer les premières vêpres de l'office liturgique. Les fêtes juives étaient d'ailleurs différentes, les Néoménies par exemple que Thomas décrit rudimentairement en ethnographe et à propos desquelles il exprime que la divergence des cultures se rapporte à une manière mentale de faire jouer la lune quia computant secundum lunam17. Et cette fois le présent a remplacé l'imparfait : ce n'est plus une différence historique de stade mais une différenciation structurelle de culture ou civilisation. Les juifs de son temps sont, on le sait, mal ressentis par Thomas qui traite le Talmud de fabula judeorum, et l'affaire de Donin de la Rochelle et du brûlement vandale des livres18 montre que la faille de l'exotisme est, hélas, béante. L'altérité est devenue aliénation.
8Avec les Magi toutefois, nous rencontrons le plus beau texte de ce premier exotisme, de son premier degré chez frère Thomas.
Dicendum quod sicut Chrysostomus19
refert in quibusdam scripturis apocryphis
legitur quod quedam gens in extremo
orientis iuxta oceanum scripturam quam-
dam habebat ex nomine seth de hac Stella et
muneribus huiusmodi offerendis. Que gens
diligenter obseruabat huius stelle exortum,
positis exploratoribus duodecim qui certis
temporibus deuote ascendebant in montem
in quo postmodum uiderunt eam habentem
in se quasi paruuli formam et super se
similitudinem crucis.
9Comme d'habitude en ces passages, est volontiers opposé aux autres Pères, saint Augustin qui aplatit toujours un peu l'affaire et la colore au noir du répréhensible20 : impietas in sacrilegiis magorum… confunderet sapientes et non uocaret iustos sed peccatores. Malgré toute précaution prise - puisque Thomas a déclaré cette écriture de Seth ‘apocryphe', - ses auditeurs et lecteurs ne purent que vibrer d'exotisme et de goût de l'étrange voire de voyage d'aventure en écoutant défiler en leur imagination et en leur cœur ces mots construits en abîme. Une écriture, celle de Tommaso, enferme une écriture, celle du Chrysostome qui enferme une autre écriture, celle de Seth l'étrange en une séquence digne de Borges et remplie avec précautionneuse dextérité du goût de l'étrangeté. Ailleurs Thomas avance quelque syrene ou serpents mystérieux ou oiseaux au chant doux accompagnés de poissons ressemblant à des fées21. Mais ici, sans énumération pittoresque, l'incise se déroule comme un rite magique en prophétie mystérieuse, attendue et surveillée du haut d'une montagne. L'étoile bien sûr est devenue signe d'un journalisme à sensation avec bébé et croix ; de plus cela se déroule en extrême orient, au bord de l'océan inconnu. Tout l'exotisme est là franchement déversé. Et si vous ré-écriviez Serère ou Chine avec océan pacifique au lieu de Seth, vous auriez - à peine en avance - le prestigieux ser milione qui en revint vraiment, mage pour nous.
II- Exotisme
A.- Touristique
10On saisit ici sans peine et à l'évidence que l'exotisme discret et fort mal mesuré du plus célèbre théologien à Paris au milieu du 13ème siècle, n'était pas seulement un petit exotisme d'italien à Paris avec climat méditerranéen et croisade en Palestine. Bien au contraire, le rêve des grands voyages est commencé. Arménie, Irak, Égypte, Maroc étaient atteints ; il s'agissait de les dépasser22. Marco Polo va partir et frère Jordan Catala ex idem ordine quam Tomam ne tarde plus à rejoindre son évêché équatorial d'un alter mundus ; dans cinquante ans, c'est fait.
11Aucune palme ne frémit au texte de Thomas pour ressembler au voyage courant de vacances au club méditerranée. Il est vrai que le palmier n'est pas pour un napolitain ce qu'il est pour un parisien ; il est vrai que Catala né au froid Séverac-le-château fièrement perché sait comme nous que le palmier n'est rien et réserve toute son admiration au cocotier qui se balance languide en courbe parfaite aux rives des mers du sud d'où l'occident, pire que triste, est terne. Le travail aux chantiers navals de Dunkerque ne vaudra jamais la pirogue à balancier ni la brume, le soleil. Même à propos de Zachée23, donc, la palme n'intervient pas et sycomore qui n'est que platane n'est même pas exotique aux gros villages de l'Aquitaine. Dès que l'arbustif se raréfie, par contre, Thomas le remarque et le traite : le térébinthe doit manquer chez lui car il le déclare résineux rare en Grèce et, suivant Isidore, maître du paysage déjà désertique de Dimasq. Pourtant ce térébinthe dépouillé, réduit à sa souche du chapitre d'Isaïe nous offre le paysage d'une garrigue brûlée que les collines n'ignorent pas autour de la riche plaine du Lavoro que dominaient les d'Aquino. Le désert constitue le premier monde différent du sien où les ermites n'ont pas comme en pays labouré - terra di lavoro - à faire vœu d'obéisance mais se modèlent sur Jean-Baptiste24. Les animaux relaient les végétaux. Struthio, l'autruche qui court sans voler et se cache bêtement la tête dans le sable fait pendant à upupa qui nide dans la fiente. Nycticorax, ursus qui va avec ursa-arcturus du septentrion, ainsi que leo sont animaux cruels25 Le basilic ne tue pas par son œil magique et cependant glaçant mais par une vapeur chimiquement vénéneuse, comme le mystérieux puvoir du roi dont il porte le nom ou comme l'haleine d'une menstruée embrume un miroir. Ce remarquable mélange de superstition et de mauvaise observation nous donne à très peu près cette magic and experimental science de Thomas et de son temps comme titra si judicieusement Thorndyke. Le bestiaire de notre théologien est ainsi plus pittoresque qu'expérimental mais nous rapproche de l'exotisme hésitant sur dragons et serpents ailés. Héron, faucon, gryphon ni homme ni cheval et bubale retenu par un anneau dans les narines ne valent cependant pas le chameau qui répugne comme le cheval à coïter avec sa mère et l'unicorne orgueilleux qui meurt sitôt pris26.
B.- Géographique
12La baleine et l'éléphant sont esquissés avec un rapide intérêt que Thomas ne manifeste que rarement pour des curiosités. Nommée du grec ballo, balin, lancer, la baleine27 projette en effet de l'eau et est un cétacé du type des dauphins ; elle a 250 fanons et deux dents comme le sanglier et n'étant pas un poisson, respire avec des poumons comme un mammifère malgré ses écailles extraordinairement dures qui ne lui font même pas sentir incisions et déchirures de sa peau exceptionnellement grasse… Selon Pline, cet animal mesure quatre arpents et selon Isidore est grosse comme une montagne et sa taille cause des tempêtes. On ne peut ni la soulever ni la capturer mais récupérer sa graisse qui s'allume comme de la cire. Cette description a cependant fait des progrès sur celle de Job 40 et 41 dont elle est le commentaire. Mais notre bestiaire à la Fournival est essentiellement moralisateur et si l'onocrotale signifie les avares, le cétacé est Léviathan c'est-à-dire le diable ; heureusement, la description se distingue du symbole naïf. Il reste donc un vrai animal qui, réel, mange des poissons, est le plus gros connu et émet une suave odeur d'ambre.
13L'éléphant28 occupe alors une place vraiment particulière, car aucune signification de bestiaire ne lui est accolée ; une esquisse, intéressante, en délivre le pittoresque. Des voyageurs dominicains auraient-ils aperçu récemment des éléphants ? Cela est fort probable en ces pays d'Islam que les Prêcheurs ont commencé de parcourir. Sans signification spirituelle en tout cas, l'étonnement exotiste nous présente cet animal éminemment intelligent qu'on capture par des bienfaits ou en l'attirant vers des congénères déjà domestiqués. Herbivore, il ne mesure pas autant que la baleine car les animaux marins sont en effet plus grands que les terrestres ; cependant, il boit 14 mesures macédoniennes d'eau d'un coup (dans les 500 litres ?) et huit encore le soir. Ce furent bien en effet les troupes macédoniennes de Purrhos qui amenèrent ces bœufs en Lucania au bord du pays natal de Tommaso il n'y a guère plus d'un millénaire et les mesures ici avancées sont prises dans les classiques dont disposaient les bibliothèques dominicaines des grands studia. Animal sans jointures, l'éléphant a des os solides, pieds, tibias et jambes ; de type mélancolique - au sens bien sûr, des médecins grecs antiques - il est de sèche complexion, comme le lion. Il a deux défenses d'ivoire de grande valeur et habite les pays chauds où il aime se mettre à l'ombre au bord des fleuves. Est-ce assez exotique cette fois ? Très en progrès encore sur Job 40 où débute ce commentaire de lecture, Thomas ajoute on le voit tous les renseignements dont il dispose pour dresser un tableau complet, concret et relativement scientifique où perce à peine mais sûrement un paysage exotique. Eminemment domesticable d'ailleurs, son éléphant adore les rois : notre auteur veut dire qu'aux Indes, on les fait se prosterner devant les trônes. L'ordre de saint Dominique tiendra bientôt une description encore plus soigneuse, moderne et expérimentale chez notre affectionné Jordan Catala. Cette différence avec l'éléphant répétitif des classiques est incontestablement préparée par le réalisme de saint Thomas dont le regard cherche le vrai.
14L'orient avec nos moyenages de manuels et pacotilles n'occupe pas la place simple de l'exotisme. Itinerans et crucesignatus rêvés par nous romantiques ne marque plus le texte latin en 1260-70 comme cent ans avant. Le tourisme implique, on vient de le voir, un léger éloignement supplémentaire et, pour un italien du sud, commence sérieusement avec l'Égypte et le désert ; la Palestine cultivée et fraîche en altitude hivernale n'offre pas cette première différence. Naason le serpentin, en ce désert où ne mourut aucun hébreu né pendant l'errance car on ne saurait s'y établir, nous laisse seulement la fête de la scenopegia. Ce nom que Thomas tient des Septante est le Mishram de nos tabernacles dont nous avons fait la dédicace. Cette consecratio aujourd'hui morte portait un terme baroque et païen sans signification ; née après notre théologien, l'allusion humanistique a périmé en deux siècles29.
C- Lointain
15Aux commentaires bibliques, le jeune bachelier lector sacre pagine laisse apparaître cet aspect encore inconnu de lui-même : au delà des pays familiers, les autres dont la Bible est la porte. Les pays "chauds", axe même de tout exotisme qui se respecte, émergent et viennent miroiter au texte thomasique. Le plus mince clin d'œil est déjà : corsica, sardinia, sicilia semper habuerunt principes tyrannos mais ce texte inauthentique fut écrit dans la continuation du de Rege et regno par Raynald de Piperno et/ou Tolomeo da Lucca. La Syrie ne suffit pas à faire le poids ; tout commence avec l'Égypte30 qui a rarement des nuages et dont les habitants étaient flatteurs et luxurieux. Voici posé le double exotisme climatique et mental rejetant l'autre hors de votre monde physique et mental, de votre civilisation, le constituant autre. Quant à l'Ethiopie, elle connaît un soleil plus chaud que la Dacia, entendez le Danemark ; c'est que la sphéricité de la terre met ce pays plus près du soleil31. La réalité est totalement différente puisque c'est l'obliquité des rayons du soleil dans l'atmosphère traversée qui pose les pays du 56ème parallèle à plus grande distance de réchauffement. Cependant, à prendre l'expression du 13ème siècle pour ce qu'elle veut dire, le résultat n'est pas totalement inexact et le sentiment de ‘pays chaud' est la base même de tout exotisme, A la veillée d'armes des grands voyages de découverte, Thomas l'a senti dans une langue imperceptiblement différente de celle de ses prédécesseurs et ceci n'est pas complètement indifférent. La pyramide toutefois n'apparaît pas comme monument mais seulement comme figure géométrique. Il faut ici recompter les Magi32 et les papyrus qui viennent du feu et fabriquent lettres et navires. Le baume jouerait aussi ; mais c'est avec l'ambre qu'émerge une signification rare, exotique. Si Tommaso est moins chaud pour l'ébène ou le mythe de la salamandre, il se montre ici très sensible au tactus33, tact et toucher, dont il fait par ailleurs le sens suprême parce que le plus intime. Est-ce l'inverse de l'exotisme ? Il se montre donc de même sensible aux odeurs dont il a esquissé le lien avec le tactus par le goût ; comme aux couleurs indirectement liées au tactus dans cette pierre précieuse, le saphir de céleste couleur. Parmi les odeurs, ce raffiné préfère les suaves et exotiques. Il écrit d'ambre suave à propos de baleine mais lui attribue, en elle-même, une odeur suave divine et céleste comme la couleur du saphir. Notre professeur n'emploie de tels termes que rarement hors de leur acception spirituelle et théologique.
16Cette species cara, épice coûteuse et chère espèce n'est plus rhétorique. Species en effet d'ordinaire est subdivision du genre selon le Lycée et s'impose avec délices aux ratiocinateurs péripatéticiens, qui nous renvoie à matière et forme comme à la querelle des universaux ou à la quantité discrète. Au réel, on rencontre cette espèce qu'est l'espèce humaine en notion biologique par sa différence ‘spécifique' dans le genre animal. Non, cette fois la species concrète de l'ambra34 est un musc tropical et non la résine de Pologne, fossile dépourvu de toute vitalité secrète et de toute odeur subtile. Voilà frère Thomas pris et surpris en flagrant délit de rêve personnel sur cette species cara d'odeur céleste, suave et divine. Les senteurs délicieuses des garrigues et lavandes de Méditerranée sont dépassées. Une épice de marchand d'épices, d'épicier et de pains d'épices l'entraîne à faire voguer l'Italie au delà des escales du Levant ; il va donc contribuer à jeter l'Europe en progrès, vers les Indes et Afriques, vers les tropiques qui ne sont pas encore tristes. Les implications les plus secrètes de Thomas incluent sans la parcourir l'aventure de mer qu'un général dominicain esquissait et qu'un dominicain bientôt commença, Jordan Catala.
III.- Tempus
A.- Cosmos
17En attendant le voyage, Thomas dessine l'univers : le soleil, la lune, les deux planètes au sens grec et les étoiles fixes qui forment l'un des ciels supérieurs dont il se refuse à fixer le nombre devant la variété et l'inanité des opinions et de décider aussi s'il y ou non une différence d'espèce entre eux. Au centre bien entendu, il y a la terre, sphère grave vers le centre de quoi se dirigent les lourds, feu qui ne brûle pas et où Dante vit bientôt tourner avec effort les pélerins de l'absolu, au poil de Lucifer35. Jérusalem est au sommet et au centre de ce monde, comme la Jérusalem céleste est au sommet et au centre de l'univers invisible par nous. L'hémisphère marin oppose aux antipodes le paradis terrestre, inaccessible soit par chaleur, soit par infranchissables monts, déserts ou mers immenses. La préface de Bajazet montra bientôt en tout respect de la 'règle des trois unités' que même en un temps de récession, l'éloignement de l'ubi équivaut à celui du quando36. Réputé doux et tempéré comme la lune, ce paradis terrestre est cependant du type de ce globe tout en demeurant de la terre, quelque part très loin au delà de l'orient extrême, cet orient extrême dont nous avons rencontré récemment le peuple au livre de Seth, au bord de l'océan. C'est dire combien la géographie de Thomas se termine en histoire. Les deux tropiques et la ligne équinoxiale occupent de petites incises, contrairement au thomisme de pacotille qui court encore en nos écrits (pseudo) "modernes" avec une terre prétendument plate sous un globe céleste. Dès les étoiles du manteau d'Henri II, le globe impérial est bien orbis terrestris37, comme le savaient les Chaldéens et Grecs antiques. Thomas précise que l'équateur tempéré d'après certains est plus probablement inhabitable par excès de chaleur ; cela même met le paradis terrestre au delà et hors d'atteinte. Jordan Catala atteignit cet équateur et continua de rêver de ce paradis, plus loin repoussé au sud mythique38. Le temps et l'espace sont donc bien chez Thomas comme un continuum einsteinien :
tempus est mensuratio motus per prius et
posterius et non mensurat nisi que aliquo
modo sunt in loco quia consequitur motum
localem… tempus alicuius rei dicitur
quando res est in optimo statu (stare est un
locatif)… si motus esset in uacuo non esset
in instanti… locus non esset nisi esset
aliquod motus.
18On pourrait multiplier ces exemples-citations en preuve d'une conception thomasique d'espace temporel et temps localiste. Pour Thomas et pour nous, la géographie est de l'histoire et réciproquement, géohistoire. Aussi son exotisme climatique étendu jusqu'au paradis terrestre s'accompagne-t-il d'un exotisme temporel, d'un souci des stades et des civilisations étalées dans la durée. Le culte des images, eïdôla, intervint en Italie soit au débarquer d'Enée, soit à la conquête augustéenne de l'Égypte, c'est-à-dire soit à l'âge du bronze, soit au stade du syncrétisme impérial. Cet historique rudimentaire et d'expression mal venue correspond à l'anthropologie implicite cependant d'une histoire par stades, d'une histoire structurale39. Nous avons déjà rencontré Alexandre et les amazones, Sargon et l'Assyrie au travers de l'ancien testament d'avec lequel, constamment, notre chercheur mesure et la ressemblance et la filiation et l'écart, la novation. De cette attitude proprement historique, notre théologien profite pour marquer des éléments pittoresques comme la fête des Néoménies, lunaire, ou celle, automnale, des Tabernacles ; le tout aboutit toujours à un rudiment d'exotisme anthropologique.
19Dans un siècle où ces modes et ce concept achoppaient encore sur une fermeture d'ignorance invétérée, frère Thomas affirme en prophète son sentiment intellectuel d'une balbutiante histoire. Un bon millier de mots grecs étale tous les Eu-, tous les Xi-, tous les Theo- et tous les Chi- (chiliaste, chimère, chirographe, chirotique) ou encore fantasma…40. Une bonne part lui vient certes de la Bible même comme néoménie, directement de Jérôme et Septante. D'autres arrivent par Aristote et la marée des études : qu'il écrit usia, hypostasis. Il reporte le latin ara sans aspiration à hara, mettant l'esprit rude en h : étable à porcs ; et fait un jeu de mots cholera-ira sur base de bile41. Ethos avec voyelle longue : inclination et, avec brève, coutume ; grecum est non legitur avançaient les tenants d'un 13ème siècle inculte, moins que l'école actuelle. Divers drôles noms d'hérétiques transitent par saint Augustin : Artotyrari, Cataphryge ou Pepuziani qui voulaient confectionner l'eucharistie avec du sang d'enfants. Nous sommes habitués aux noms hellènes des hérésies christologiques d'époques patristiques sonnant étrangers aux étudiants de Paris en 1256. Le tetragrammaton qui signe le nom de Dieu, garde tout son parfum verbal de mystère israëlo-grec42. On ne saurait alors oublier la Sibylle qui prophétisa dit-on ouvertement le Christ. Il conviendrait donc aussi de faire un sort à tous les termes juifs ou arabes qui proviennent du développement récent de l'orient commun et dont la déformation souligne pourtant l'étrangeté : Maimonides, Auerroes, Auicebron pour être latinisés n'en sont pas moins étranges et nullement occidentaux ; n'importe qui les repère immédiatement comme 'exotiques'. Mahumetus n'est d'ailleurs pas très bien traité qui attire les peuples charnels à sa loi de fables par des voluptés. Orfeus et Clodoueus, en définitive toutes les antiquités43, se rencontrent ainsi avec leur contingent de mythe brièvement marqué en allusion et comme désamorcé : à l'un l'incantation, à l'autre l'ampoule prudemment concédée sans insistance miraculiste à ses hôtes français qui n'avaient pas apprécié les remarques du breton Abélard sur saint Denis.
B.- Histoire et Dieu
20Une opinion peut avoir trois moments temporels distincts et offrir ainsi une histoire. Selon Albajalareus44 où Tommaso pour une fois délivre un nom ibérique, on peut se confesser directement à Dieu seul. Le maître des sentences, l'évêque de Paris, ancien professeur universitaire, Pierre Lombard, réprouva cette opinion qui ne devint cependant proprement hérétique qu'après la décision du pape Innocent III. A côté de cette thématique du flux temporel, une histoire anthropologique nous montre le père aveugle des Scipio hésitant du bâton dans les rues de Rome et son fils l'africanus prince de victoire arborant par honneur cette uirga devant son triomphe. L'un des vainqueurs de cette gens voulut sauver Cartago de la destruction et chacun sait que la Lombardia s'appelait flaminia. Mais les textes de cette magnification du passé supposé glorieux d'un patriote italien gommant les barbares ne sont pas de Thomas. Cette histoire du texte repris, remanié, poursuivi par ses secrétaires et disciples Renaldo et Tolomeo montre hypothétiquement l'influence, et le développement gauchi, du regard de notre professeur sur l'histoire45. Cependant de Uectigal à Diogenes et de Samosate à Sarabaite46 toutes les antiquités, classiques ou non, défilent par petits coups sous nos yeux, par petits coups souvent bien sentis. Même Clotho, la parque du fatum47 ou les astres et la sors mènent toujours frère Thomas avant qu'il ne lève dialectiquement la prouidentia Dei. La réluctance issue des amères et stupides polémiques qu'en sa jeunesse on lui imposa, n'empêche pas saint Thomas d'avoir cité les etates mundi dans sa vision de l'histoire alors même qu'il en relevait les bases dans une direction anti-augustinienne et radicalement neuve48.
21Mais tous les exotismes légers et indécis de frère Thomas se dirigent de Bible, désert ou réflexion, vers le même point perspectif de géohistoire et y parviennent explicitement en théologie. Le python pittoresque mène à la pythonisse car - comme MbaMba ou Ngàndu en kiko :Ngo, boa ou crocodile "sorcier" - le python qui signifie en hébreu bouche de l'abîme -frate Tommaso a toujours l'exotisme du linguiste - est selon saint Jérôme, celui qui a le diable en lui. L'ikundu du magicien kö.Ngo est de même quelque chose à part dans le corps, polype éventuellement, qui constitue le NgäNga, le maître du secret opératoire ; le NgäNga NgöMbo, devin, retrouve par exemple au moins le corps des chasseurs perdus par ce don matérialisé et invisible qu'il a. Apollon, mythe de divination et incantation est de même ce qui anime une pythonissa comme la nécromancienne d'Endor qui évoqua Samuel pour Saül, soit par Dieu soit par diable49. Une archéocivilisation unique est parfaitement possible entre Égypte à versant africain et Egypte à versant cananéen et ce ne sont pas les ‘africains' de Jericho présents depuis Cham et Sem qui l'improuvent. Ce diffusionisme toutefois n'est pas nécessaire : les diverses cultures fininéolithiques des âges des métaux ont très probablement produit les mêmes types de mythes hors de toute influence réciproque autre que l'unité structurale de l'espèce humaine homo est horizon omnis creature50. Cet exotisme biblique et géohistorique cependant ne nous arrête pas à son aspect touristique d'étrange pittoresque mais laisse porter bien plus loin l'exotisme de saint Thomas d'Aquin.
22Toute altérité51 qui constitue pour lui et ses contemporains un phénomène d'exotisme lui donne sujet à méditation. Alienare est voler le propre de quelqu'un comme font les démons. L'étranger est ce qui ne ressemble pas extraneum est dissimile ; mais Thomas distingue autour d'aduena et d'aliunde, peregrinus et extraneus car aduenire et aduentus sont des concepts psychi-, socio- et théo-logiques à forte densité signifiante comme décrivant tout le parcours de dissembler à rassembler et d'exotisme à intimité. Alter constitue l'autre de la familia des alü en son réseau dont l'importance culmine dans l'affouillement sémantique et sémiologique du mystère de la sainte Trinité Filius est alius a Patre sed non aliud ; comme en la découverte des conséquences sociopolitiques de la caritas : alteritas est causa pluralitatis. Cette dernière péricope fait affleurer au sol de la théorie des universaux, une vision caritative de la politique internationale et interhumaine. Cette base enfin découverte de toute société dans le respect de l'autre, la pluralité, doit aujourd'hui être conquise par nos savoirs et nos manières de vivre. Thomas précisait d'avance que toute loi humaine envisage sur ce point les choses autrement que la loi divine. Elle juge étranger en effet celui qui vient d'ailleurs et transforme tout exotisme positif en racisme ; elle protège un homme reconnu comme maître de tel territoire, chose, habitude ou service contre l'intrusion, voire contre l'intégration, au nom de l'intégrité aux frontières de l'intégrisme. La loi de Dieu par contre à qui personne n'est étranger ne reconnaît aucun maître, en-soi de rien si ce n'est Dieu maître de tout pour tous. Reste alors à règler le problème concret de la rencontre, l'admixtio extranei qui inclut toutes les formes et séquences du métissage et de l'accueil ; Thomas n'y offre qu'une touche mystique avec cette goutte d'eau qui est la part de l'homme dans le sang eucharistique de Dieu52.
Conclusion
23Dès l'immanence des concepts, pulsions et voyages de l'homme, nous sommes acculés à cette base thomasique que l'intra porte l'extra, qu'une seule dialectique mène de l'exi- à l'intus. Le seul exotisme irréductible est la transcendance.
24Toute la familia des mots en in et Dieu sait qu'il y en a chez saint Thomas, comme toute la famille adverse en ex, extra, exo porte au même point de toute étude bue, au dépassement de non-contradiction. Exulare, extrinsecum, extasis, extraneus, excrescentia, exitus, exorcismus, raptus, eterogenum indiquent en eux-mêmes la direction de l'intimité à l'autre, de la communion ; surtout le système raptus-extasis. Le touristique nous mena au climatique et au monde des astres mais les ciels débouchent sur les cieux et celeste dirige à beatus53. Il n'y a rien de plus exotique que cette intimité de la beatitudo que est uita Dei où s'arrête et s'anéantit tout exil54 et toute eterogeneitas. L'opération de transition, transire, transitiue s'expose quant à elle en la familia des trans : transactio, transformatio, transmutatio, transubstantiatio, transsumptio ; même la trangressio n'est qu'une transuersalis car tout aboutit à la transmigratio finale et absolue dont la transfiguratio est la découverte, la transubstantiatio le moyen et la tranquillitas le résultat parce que le Transcendant en est le sujet et l'objet. La grande alienatio du péché55 est le type même de la transgressio rachetée par une transactio infinie et rédemptrice qui permet la translatio non plus d'imperii ou studii mais de l'homme. Transumpta a Deo par les transpositiones du baptême et surtout la transubstantiatio, pignus d'éternité. Avec parfois la violence d'un raptus, l'extasis56 est l'exotisme suprême, cognitio et appetitus d'un fieri extra se sed in Deum. Or cet exotisme est sa propre inversion puisque, patriote de la patrie céleste, de la patrie du Père, par son extase, Thomas est rentré d'exil. La maison du Père où va mourir notre exil est plus douce que les palmes de l'exotisme, que les palmes des Rameaux, douce comme la gloire de la Résurrection.
Notes de bas de page
1 J.M. de HEREDIA, A une ville morte, Les Trophées, 118.
2 Jordan Catala (de Séverac-le-Château), Mirabilia Descripta cf M.M. DUFEIL in Cahiers de Fanjeaux 16 (1981), 155-80.
3 L'Espagne catalane et le Maghreb xiiième-xivème s. thèse PUF 1966, 664 p. (surt p. 586).
4 De Ente deb. 4 S 44, 2 a 1 qua 4 ad 6 ; 3 qua 2. Uer 8, 1 ad 11. s 2 anim 15 mil, 20 deb.
5 H. NEVEU in G. DUBY, Hist de la France rurale II, 16-24.
6 EU (encyclop. univers.) 18 (1980), 278-79. J. GUILAINE, Premiers paysans de l'occident médit. Mouton 1976. Marion LICHARDUS-ITTEN, Protohist de l'Europe 1985 PUF I, 464-69.
7 P. GOUROU, Nouvel Atlas du Monde, Europe, Hachette 1956, 6, 56-57.
8 i Matt 1 mil ; 4.
9 3 a 31, 2 ; 2 ad 3.
10 i Matt 1 et 4. i Is 8 et 9.
11 1a 2e 105,3 ad 1.
12 1 Matt 1. i hebr 11, 6.
13 2a 2e 33, 4 ad 1.
14 1a 2e 102, 4 et 5 ad 1.
15 Rege 3, 12 (inauth.). i Is 20 deb.
16 Rege 2, 16 (et inauth. 4, 5).
17 Quodl 5 fin. i Io 13, 1. 1a 2e 102, 4 ad 10.
18 Chart. Univ. Parisiensis 178. M.M. DUFEIL, Alter apud Tomam, Senefiance 25 (1989), 191-219.
19 3 a 36, 5 ad 4. st. j. Chrys. homilia 2 opus imperfectum PG 6, 657-8. Inde pittoresque, moins exotique qu'elle ne l'est à Thomas d'Aquin.
20 3 a 36, 3 ad 2. Aug. serm de epiphania PL 38, 1030 (5 c 3 § 4 -1 12-15).
21 i Is 13 et tout i Iob.
22 Le livre des merveilles éd. HAMBIS 1955. Chart. Univ. Paris.. 279 juin 1256 I, pp. 317-319 : per orbem iam… ubique terrarum… fratres uero qui profiscicuntur ad tartaros.
23 Lc 19, 2-8. 2a 2e 62, 3 ad 2. Quodl 4 q 12 a 1 ad 22.
24 i Is 5-6 fin. 2a 2e 67, 1 ad 3 ; 174, 6 ad 3 ; 186, 5 ad 3. 4 S 27 L (L = Littera magistri sentent.).
25 1a 2e 102, 6. i Iob 39. i Ps 18 et 21. 1a 2e 102. 1a 117, 3 ad 2.
26 1a 2e 102, 6 ad 1. i Io 39, 1. i Iob 40, 3. 2a 2e 154, 9 ad 3.
27 i Iob 40-41. i Is 27 fin. G. BIANCIOTTO, Bestiaires Stock 1980 ; p. 230 : éléphant à Crémone au 13ème siècle.
28 M.M. DUFEIL, Animaux réels des tropiques, coll. RENART, Evreux 1982. la 13, 9. i Ps 17 et 44.
29 Num 7, 12-17. i Mat 1 déb ; 1, 4. la 2e 102. 4 ad 10 ; 103, 3 ad 4. i Io 7, 1 deb ; 2 deb ; 5 deb.
30 Rege 4, 8 (inauth). i Ps 6, 1. i Mat 4. i Is 7. 3a 44, 2 ad 2.
31 i 10 Metaph 3. sup de anima 4 fin. 1a 115, 6 ad 2.
32 i Is 18 cf. supra n 20.
33 4 S 23, 2 a 3 qua 2 ; 44, 2 a 2 qua 6 ad 3 ; 3 a 1 qua 2 ad 3 ; 49, 3 a 5 qua 2. s anim 2 fin et 3, 3 deb. la 76, 5 ; 78, 3 ad 3 ; 91 ; 1 ad 3 ; 3 ad 6. 2a 2e 141, 5 ; 154, 4. 3a 34, 2 ad 3.
34 i Iob 41, 1-2 deb. cf. Mirabilia sup n 2. Saphir, M.M. DUFEIL, L'épiphanie de l'azur, Senefiance 24 (1988), 87-108.
35 Inferno 33. M.M. DUFEIL, Universum sec. Toman IRIS 1984, 1-20. Id, Obscure Clarté, Senefiance 13 (1984), 113-19. Id., Celestia Tome sous presse.
36 J. RACINE ed Pléiade ii, 1952. 1a 2e 102, 1 ad 2-a 2. cf. sup n 19. M.M. DUFEIL, Regards d'historien sur métaphysique du devenir, Cgreso internaz Tom. Aqu. 1974, 6, 699-705.
37 J. PAUL, Manteau d'Henri II in Senefiance 13 (1983), cf sup n 35.
38 Colloque Montpellier 1979 Le Sud dans la littérature et le mythe.
39 Cl. LEVI-STRAUSS, Disc. Inaugural Collège de France, Anthropologie Structurale II, 24. M.M. DUFEIL, Millénaire de Mulundu Libreville 1986, 113 p.
40 de Fallacciis 6. la 2e 58, 1. cf. R. BUSA, Index Thomisticus Frommann Stuttgart 49 vol.
41 1a 2e 6, 5 ; 29, 3 ; 46, 5. 2a 2e 156, 1 ad 2. 3 a 66, 8-9 ad 3 ; 74, 1 et passages parallèles.
42 1 a 13, 9 et 11 ad 1. 2a 2e 2, 7 ad 3. Contra Gentiles 1, 6 ; 3, 65-69-97.
43 i 4 Metaph 12, 6. i Anim 12. Rege 2 fin.
44 4 S 17 L fin (L = Littera magistri sententiarum). i 1a Cor 2.
45 Rege 4, 26 et 4,8. (inauthentiques).
46 i Rom 13, 1. i Metaph 4. 3 a 2, 11 etc. 2a 2e 186, 5 ad 5 et parallèles.
47 de Fato 2. 1 a 116, 1-2. M.M. DUFEIL, Evolution, Rev Sc, Philos. Theol. 55 (1971), 465-79.
48 M.M. DUFEIL, Concepto de historia Cgreso intern Filos. Cristiana Cordoba 5,2126 i-XXV.
49 i Is 49 draco ; 8, 4 python, sup n 27. 1 a 89, 8 ad 2. 2a 2e 95, 3-4 ad 2 ; 174, 5 ad 4.
50 Contra Gentiles 4, 55 fin. M.M. DUFEIL, Trois profondeurs de l'oralité africaine, Rivista internaz, storiografia 6 (1984), 92-118. Id, Itinerarium en rédaction.
51 1 a 31, 2 ad 3 cf sup n 18.
52 4 S 11. 2 a 2 qua 2. M.M. DUFEIL, de uino apud Tomam, coll Dijon L'imaginaire du vin 43-6, 1983.
53 Contra Gentiles 1, 97-98. Bat. Fidei 107. 1 a 18, 4 ad 1 ; 28, 3.
54 Rege 3, 10. 2a 2e 124, 4 ad 4. cf sup n 40 et n 18 DUFEIL, p. 219 transitif.
55 i Is 50. 1a 2e 22, 2 ad 3. 2a 2e 79, 2 et 4. 3 a 45, 1. Quodl 9, 9. i Ps 13 etc.
56 2a 2e 175, 2 ad 1. 1a 2e 28, 3.
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