Celestia Thome
Colloque Orléans : Le ciel, 1989
p. 377-401
Texte intégral
Introduction
1Les ciels de Corot sont plus gais que ceux de Courbet et ceux de Giotto comme de l'Angelico frémissent en azur et or. Or le ciel est ouvert aux élus tandis que les cieux d'Aristote vont de 7 à 10 et plus. Ce singulier singulier jouit donc en polygame de deux pluriels et frôle la polysémie. Fondeur de la clé d'analogie, Thomas d'Aquin a su jouer de cette dialectique parce que son regard mystique atteignant logiquement l'invisible - bonne définition de la théologie - pénétrait au fond du ciel en traversant ciels et cieux. Avec une modestie de professeur, le penseur écrit son traitement des questions de son temps au travers du jeu des programmes de la Faculté. Il suppose que les hypothèses contradictoires des savants suffisent à exprimer un cadre tolérable pour ce qu'il a à dire et utilise ces langages sans jamais en celer la limite. Il renvoie même pertinemment l'ensemble des systèmes dont aucun n'est complet, satisfaisant ni prouvé aux jugements et redressements critiques d'une future recherche. En quelque sorte, il atteint là les lisières de l'astrologie gréco-arabe et désherbe symboliquement l'entrée d'un petit sentier vers une science expérimentale. Son doute exprimé n'est en réalité que sa bonne lecture des savoirs. Il n'est pas question de demander à cet homme un avis astronomique : par choix et métier il déclare n'en avoir guère et décide de garder ses meilleurs avis pour le domaine suprême des choses de Dieu. Mais il fut à la fois très renseigné et d'ordinaire fort sage. Ses immenses lectures et son équipe avaient accumulé plus de fiches documentaires que personne avant lui. Sa bonne lecture de son maître de Köln, Albrecht von Bollstaedt passionné lui par cieux et astres1, l'avait mené à scolies et réflexions. Frate Tommaso, l'esprit le plus clair de son temps2, n'était pas spécialiste de tout mais de généralité. Son métier de professeur était la théologie et sa profession de dominicain, la théologie appliquée au vivre personnel de Dieu. En ce domaine qui sublime la raison savante à sa cime mystique, il est certes le maître, le plus grand charisme que Dieu ait accordé à son Église depuis les temps apostoliques3.
2Si peu de ses incises théologiques citent la lune dont il ne rêvait guère, il la rencontra toutefois chez les auteurs lus et au cortège des nuits et jours de la Bible. Ses fiches ne purent éviter le florilège classique du soleil, des étoiles et du mouvement de l'univers qu'il commente chez Aristote4. Ses réflexions théocentrées passent donc par l'astre en ce biais, le biais de la meilleure lucidité universitaire du 13ème siècle. Sans pitié, les vocables l'entraînent, le forcent à descendre passim du ciel pour savoir ce que celum veut dire.
3Survolons successivement en ses paragraphes les lexèmes astres, univers et paradis.
I- Ouranos
4En rédigeant questiones, responsiones, disputationes et tractatus ou summe et plus encore ses commentaria ad litteram, frère Thomas rencontre les mots de la Bible, d'Aristote et des Pères qui évoquent la création des astres, leurs mouvements et influences sur terre avec la vie, les humeurs, les actes des hommes. Pour mener théologiquement le tout au but, il est obligé d'utiliser le langage des savoirs divers, de les dialectiser en leurs contradictions, de décrypter les significations utiles à l'atteinte de la fin dernière ou utilisées dans les inévitables parcours majeurs de sa réflexion. C'est là toute son astronomie et aucun titre chez lui n'en propose un schème formalisé. Un tel exposé systématique avait été confié à frère Vincent le bellovaque qui nous l'a diligemment transmis5. Mais quand Thomas traite de théologie de la création ou de celle de l'univers, on peut en tirer des incises qui se dressent comme toutes seules en cet exposé que Thomas n'a presque pas fait. Plus concis, plus serein, moins détaillé, le théologien est aussi plus philosophe que le bibliothécaire et son manuel aux débutants en théologie (25-32 ans) s'adresse aux facultés supérieures tandis que le manuel de Vincent, excellent en son type, est une ency-clopédie pour arcïens de 14 à 21 ans.
A.- Historia
5Enraciné en millénaires inconnus, un courant de pensées se poursuit depuis 6000 ans, des Chaldéens aux Égyptiens, par tous les orients et hellénismes, jusqu'aux judéo-arabes du l2ème siècle après Jésus Christ. Au moment où écrivent nos universitaires dominicains du 13ème siècle, il présente toujours un certain nombre d'axiomes de base formant un système plus ou moins cohérent avec variantes et disputes d'écoles ; mais il cède devant son imperfection et à une demande de mesure et d'observations. Le monde des astres est un cosmos différent du domaine terrestre, composé d'une matière spécifique corporale non materia prima6 et non plus des quatre éléments terre-air-eau-feu7 qu'admettent toutes les civilisations africaines, méditerranéennes et indiennes comme probablement chinoises. En termes taxinomisés de Parménide à Aristote8, les astres ne sont pas comme les corps inférieurs générables ni corruptibles mais dureront toujours. Thomas récite cette opinion commune avec toutefois sa précision théologique in perpetuum sed non in eternum9 Les quatre premiers concréés, liés entre eux de structure angeli, materia prima, celum et tempus sont tous une certaine temporalité euum et non divinités à adorer Gentiles adorabant10. Non atteintes par le désordre humain, ces choses perpétuelles sont la part ordonnée de l'univers. Impalpable comme l'air, cette matière d'une rare subtilité diffère de celle des corps inférieurs comme aucun des accidents n'est du même genre. Raritas et subtilitas non sunt uniuoce in celis et inferioribus11. D'ailleurs on ne sait pas ce qu'ils sont mais ce qu'ils ne sont pas, comparables à nous. Dieu ne nous régit pas par les intelligences inférieures comme eux par les intelligences supérieures puisqu'ils ne sont pas de même nature. De même, pour expliquer ses variations et comprendre la lune, il faudrait y aller12. Malgré la mode de traiter ensemble géomancie et astrologie, Aristote en son livre ne traite que des parties de l'univers qui ont place en lui13 : les astres des cieux sont à part.
6Ils sont de facto de plusieurs catégories, typologisés depuis la Chaldée première et, de langue en langue, nous avons pour d'autres définitions décalqué le mot grec : comètes, astres chevelus et planètes, astres errants qui ne se présentent pas toujours au même endroit du ciel14. Chacune à sa propre sphère, les planètes se meuvent zodiacalement comme le soleil, non équatorialement comme les "étoiles fixes" qui suivent à la voûte nocturne le même chemin annuel régulier. Répété depuis les millénaires premiers de l'observation d'orientation des chasseurs et éleveurs, le plus important des concepts de cet âge est marqué comme15 inconsciemment par saint Thomas : les astres sont des vapeurs lumineuses condensées en blocs de feu16 et tournent et circulent sur des cercles concentriques à la terre. A l'inverse de la diaphanéité qui est commune aux quatre éléments et à cette matière quinte, la densité est ici plus vive et claire et ces condensations tournent sur des sphères qui les meuvent et dont on dispute typologie et nombre. De toute évidence périmées, ces représentations symboliques sont celles de nos planètes en révolution ou de nos électrons en niveaux autour des noyaux atomiques ; aussi faux que naturel à l'homme, ce réflexe est une continuité mentale. La récession des galaxies à vitesses croissantes et à notre vue en directions opposées, relève d'une figuration instinctuelle semblable et peu euclidienne d'une pseudosphère lobatschevskienne à rayons infiniment multiples17. Guère transformé par les divers antiquités, cet univers paléo- et néo-lithique est moins étranger que ne le supposaient les anciens anti-scolastiques, à notre formulation scientifique18. Thomas atteste tranquillement des querelles d'école que cela comportait sur la nature, le nombre et la répartition ou le recoupement de ces sphères porteuses de concentrations diaphanes qui brillent la nuit pour chanter Dieu non uocaliter sed mentaliter19. Après son maître Albert qui commenta l'Almageste et le met en exergue à deux de ses œuvres20, Tommaso, qui n'a rien d'un suiveur mécanique, lâche Aristote, ici compliqué, pour suivre Ptolémée sans ignorer totalement Aristarque de Samos, ce premier héliocentriste repéré quod quidem dicitur po suisse heracliteus ponticus et aristarchus21.
B.- Sphère
7Immobile au centre du monde, la sphère terrestre22 a 180.000 stades (anciennement 400.000) soit 35000 km. Cette honnête approximation des modernes double l'erreur répétée d'Erastosthènes qui avait correctement mesuré sur terre les ombres de midi et le méridien donc. Mais son estimation des distances marines fit l'oïkoumenè trop long d'est en ouest. Aristote alors déclare qu'on pourrait aller des éléphants des Indes à ceux des colonnes d'Hercule et Thomas le répète. A leur suite, Colomb plaçait Gibraltar dans l'Atlantique et l'Insulinde en Océanie, ce qui le fit partir à les relier. L'air nébuleux en banlieue de la sphère achève les quatre éléments et pour éviter d'en recevoir la voûte sur la tête, les astrologi moderni23 la nomment firmamentum, qu'Aristote réservait au ciel suprême pour en exclure toute variation de substance. Sans vergogne, Thomas additionne et déclare que cela convient aux deux, ciel étoilé et condensation nuageuse simpliciter intelligitur aer nebulosus ; mais il est novateur en spécifiant que le ciel inférieur est diaphane et bleu24. La première sphère ensuite est celle de la lune25 qui éclaire la nuit, ralentit le jour et offre une période mensuelle, comme annuel est le soleil dont elle reflète la lumière. Elle tourne autour de la terre en ne nous laissant voir qu'un seul hémisphère tandis que les éclipses sont dues à l'interception de la lumière par la terre. Frère Thomas garde à la lune une valeur symbolique et la sublime, obscure, en image d'Église sans docteurs ni prêcheurs, rouge sang en Église persécutée et noire en séduction par l'hérésie26. Ensuite Mercure qui scintille petit et ne se voit presque jamais et Vénus qui se lève avant le soleil et se couche après s'appelle à la fois lucifer et uesper, porte-lumière et étoile du soir. Symbole de la déesse de l'amour qui subito surripit - donc frate Tommaso n'ignore pas le coup de foudre - elle porte un formidable mythe dolosa astuta, uiolenta, ex insidia furatur intellectum multum sapientis27. Notre auteur signale ses mouvements, vitesses et révolution.
8Vient alors la sphère du soleil où saint Thomas est tout à fait mal à l'aise, car cette "planète" sépare les autres en inférieures et supérieures et se structure vraiment à part. Traditionnelle image de Dieu, cause du jour et de la génération, il illumine l'univers, la terre, la lune et les autres et est 160 fois plus grand que la terre, plus grand que tout autre corps céleste. Il tourne sur les pôles du zodiaque et son orbite coupe celle de la lune se resecant : notre professeur serait plus à son aise dans l'héliocentrisme mais d'Aristote à Ptolémée son respect du langage courant l'égare et il se contente de douter du tout sans se mêler de redresser le schème dont il se suffit quand sa théologie le rencontre28. Aussi n'a-t-il pas situé les astéroïdes qu'il cite en passant. Le ciel supérieur des tardiores sole qui apparaissent ante ortum s'oppose au groupe lune-mercure-vénus aliquando uelocius aliq.uando tardius mouentur. L'orbite suivante est celle de Mars29 dieu de la guerre car planète rouge, qui présente trois mouvements : rotation, révolution déférente en deux ans et tour épicyclique. Iuppiter30 ensuite avec ses quatre déférents est dieu accompagné de Iuno et astre à 12 ans de révolution ; il préside au Jeudi et à la bonne habitude. Tandis que Saturnus31, la plus rapide puisque la plus "haute" met trente ans à parcourir son immense révolution. Elle devrait être la plus chaude mais, proche du ciel aqueux, elle a quatre mouvements avec son épicycle supplémentaire. Ainsi mue presque directement par le ciel supérieur, elle symbolise la stabilité et l'universalité du temps uniuersalia loca temporum. Ce dieu terrible toutefois infrigide les fous et ne signifie nullement perfection mais froide fixité. Les iudei… saturnini… aspernari consortium aliarum gentium sont un texte inauthentique ; au contraire, Israël porte la symbolique des planètes nobis ex australi parte en mettant sept candélabres dans le sud du temple32.
9La neuvième sphère est celle des étoiles fixes, la plus noble, où le parcours du soleil souligne les célèbres constellations du zodiaque et cette orbite est immense et très rapide. Ce ciel sidéral33 est le premier firmament où sont condensés tous les astres sauf terre, comètes et planètes et son mouvement règle et meut les autres. Au dessus est le ciel aqueum34 cristallin ou diaphane qui n'est pas d'eau ordinaire car le lieu de celle-ci n'est pas le haut et les docteurs n'ont pu en préciser la nature. Enfin en dixième position, le ciel divin n'est dans un lieu que par accident car il comprend des parties d'espace comme Jésus et sa mère ressuscités en leur corps. Corps suprême, il est l'un des quatre premiers concréés ; sa matière naturelle est liée à la plus haute forme maxime formale. Invisible et immobile, il meut les sphères par sa uirtus suprême et inaccessible à l'investigation scientifique, il est incorruptible et lucidum. Atteignant aux substances séparées, il convient à la contemplation35. Le mythe païen de l'olympe36 en était le symbole et saint Paul qui y fut ravi l'appelle troisième ciel non pour le numéroter mais au nom de sa triple vision de la triple hiérarchie. Son vrai nom de feu est l'empyrée où brûlent les séraphins devant qui y siège par excellence, la Trinité.
C- Mouvements
10Motus celi non cessat et pourrait être éternel37. Cependant le ciel n'est pas un seul corps divisible et sécable. Thomas évite les difficultés des écoles astronomiques au sujet de ces sphères entre lesquelles il y a espace et qui sont peut-être des objets matériels, peut-être des orbites38 géométriques, de simples parcours, sphériques ou circulaires mais excentrés. Eudoxe en voulait 27 qu'Aristote compliqua et alourdit, mais on va jusqu'à 49 en certaines hypothèses. Tommaso cite mais n'assume pas : tout l'espace est un selon le Damascène et 4 selon Raban39 qui par ailleurs compte sept cieux, air, éther, olympe, igné, sidéral, cristallin et empyrée. Comme on vient de le dessiner, notre maître en connaît 10, épelés autrement. Mais celum se prend soit selon la nature, soit selon diverses propriétés et mouvements, uniforme ou difformis c'est-à-dire multiple. Car ces cercles ou orbites déférents40 excentriques où le professeur de théologie se promène sans appuyer ni définir lui font rencontrer toutes les autres notions de la géodésie et de l'astronomie gréco-arabe comme l'écliptique41 zodiacale inclinée sur l'équateur équinoxial42 et le recoupant aux deux points solsticiaux. Notre théologien n'a pas marqué la précession des équinoxes mais saisi tropiques, climats, saisons et dualité des pôles avec leur importance pour l'humanisme et le salut. Il note que le Christ a souffert en fin d'hiver à l'équinoxe de mars, au printemps, comme il a créé, parce ce que c'est le début de la lumière et que la perfection de l'été est réservée au second avènement, à l'exaltatio de la parousie43.
11De même, les mouvements qu'il expose en passant ne retiennent pas son attention : direction, station, rétrograde, accélération, décélération sont des termes qui renvoient évidemment aux précédentes études en arts et ne sauraient être l'objet d'une reprise en faculté supérieure. Les petites sphères ou cercles des épicycles recoupent les sphères déférentes excentriques44 pour sauver les calculs conformément à l'hypothèse d'Hipparque et Ptolémée. Les termes de mouvements rectilignes réservés à l'ambulatio ou aux axes logiques secundum discursus rationis de causatis in causa sont moins fréquents que circulus45, uolutatio, circumgyratio et surtout reuolutio, avec leurs familles lexicales. Comme la semaine ou un gond de porte, ce qui tourne à nouveau. La rotation des astres sur eux-mêmes fait qu'ils ne tournent pas toujours la même face vers nous, sauf la lune. La révolution46 totale du ciel dure 36000 ans, c'est la successio temporum47. Quant à la révolution des âmes qu'il ne faudrait pas confondre avec un samsara, elle consiste à se tourner vers l'amour divin. Mais pour retomber sur l'astronomie, le théologien s'établit dans le doute : reuolutiones celestes non sunt taies quales astrologi tradunt48. Son travail biblique et théologique ne le pousse pas à règler ces problèmes autres, seulement à en utiliser savoirs et cheminements. De 1256 à 1273, on ne saurait en tirer un exposé mais seulement l'inférer de ses brèves incises. Quant aux commentaires, au de celo surtout, il n'y cherche que les intentiones aristotelis. Il en tire une philosophie, une taxinomie, une langue qu'il réutilise avec sa puissante élégance en expliquant Job ou la passion. D'Anselme à Abélard, la naissance de l'université tente de dominer la cacophonie des platonismes récurrents qui rêvent les problèmes depuis les néolithiques jusqu'à la patristique. Ce magma de scolies, piétés et formules où se débattaient Chartres et saint Bernard devient sous le lumen péripatéticien, à quoi les timorés toujours majoritaires trouvaient odeur de soufre, une taxinomie. Révérence tirée à la limpidité lexicale, le théologien utilise lucidement sa neuve épistêmê. Sans recul de dégoût, sa critique prend plaisir à installer des savoirs insatisfaisants, astronomiques entre autres, au jardin biblique de sa réflexion. Aussi à rapprocher des centaines de phrases de 10 à 30 mots réparties sur 20 ans en une centaine d'œuvres, on obtient des oppositions rares et solubles. Ciel traité de façon essentielle participative ou métaphorique ne délivre pas les mêmes résultats de formulation. Corps, intelligence, image sont un autre jeu de sens que les biens spirituels et que la Trinité. L'emboîtement concentrique des sphères emploie la notion de convexité et le dernier ciel, la sphère ultime résume parfois le tout car chacun des cieux n'est pas une species, le mot celum désignant aussi la totalité de l'univers49.
12L'astrographie que Thomas emprunte probablement à son maître Albert et à ses lectures savantes d'Aristote n'est pas son métier. Il lui a cependant fait faire un grand progrès en refusant de trancher entre Eudoxe et Ptolémée ou de les mixer comme d'autres plus ou moins heureux. Il n'est pas assez spécialisé pour être toujours limpide en passant mais atteint à la lucidité en explicitant qu'aucun système n'est encore satisfaisant. Il a peut-être fouetté indirectement la recherche et cette attitude qu'il formalise le premier base la grande progression inaugurée de 1250 à 129050. Même l'homocentrisme d'Aristote est selon Thomas simple existimatio. Disciple en intelligence de cause quand cette taxinomie cohérente aboutit à de claires vérités, Thomas préfère souvent suivre Ptolémée en astres. Péripatéticien de structure et non d'occasion, Tommaso est libre. Sans les connaissances suffisantes pour proposer un système, alors impossible, il n'a pas l'astronomie pour but mais en y passant il balaie non sufficienter probet radicem. A propos de la fameuse métaphore de Josué arrêtant le soleil, si l'on n'a pas condamné saint Thomas vers 1266, et à peine en gros dix ans plus tard son naturalisme par un évêque de Paris mal inspiré ; tandis que Galileo51 367 ans plus tard le fut gravement, c'est peut-être que, plus scientifique et plus tolérant, l'entourage universitaire du 13ème siècle était plus intelligent. Car il a bien écrit que la science de son temps sauvait seulement les apparences et rejetait à plus tard une véritable explication. Apparentia circa stellas saluantur… forte alia positione facta saluari possent. Suppositiones quas adinuenerunt non est necessarium esse ueras… forte secundum aliquem alium modum ab hominibus comprehensum52. Acribie de doute et d'espoir.
II- Cosmos = uniuersum
13Il est temps de considérer le ciel au singulier comme univers puisque c'est l'un des trois sens lexèmatiques du terme53.
A.- Natura
14Selon la rigueur ou le laxisme du relevé, on a de 4 100 à presque 5 000 occurrences de celum, dont 1 000 visent particulièrement le paradis, 1 000 autres les dix étages que nous venons de survoler au pluriel, ce qui laisse au moins 2 000 à l'actuel examen singulier ; avec un résidu de sens global : uersus orientem oramus quia ab oriente uertitur celum54 implique le mouvement du firmament visible, l'unité du système et le paradis où va la prière. Antiqui philosophi in conuentionibus diuersis ueritatem de celestibus inuestigauerunt55. Varron et Platon par exemple prolongent les croyances néolithiques classiques aux ancêtres et daïmones, âmes dans le ciel, esprits moteurs invisibles. En simplifiant, cet être animé est comme un animal dont Dieu serait l'âme, l'esprit animant. Ces vagues formules poétiques oriento-grecques et indo-africaines viennent en récurrence au Timée des Chartrains dont la nébuleuse de panthéisme naïf ne précipita jamais en cette concrétion hérétique explicite. La langue taxinomisée du Lycée est issue de cette foulée et Thomas écrit que le ciel est un ensemble où s'exerce la volonté de Dieu par les anges mouvant les sphères. Moins centré sur son enseignement théologique et plus mathématicien astronome, frère Thomas n'aurait pas simplifié cette vision traditionnelle commune et aurait tenu compte d'une hypothèse qui se lève timidement en son temps et en son Ordre : la possibilité que l'univers soit de même nature que la sphère des hommes et que les deux soient mus non par des anges mais par une force mathématique. Un de ses prédécesseurs dominicains au studium Saint-Jacques de Paris, frère Guerric de Saint-Quentin56 l'avait en effet timidement exprimé en passant, ce qui nous indique l'activité conceptuelle en matière d'astres dans l'Ordre universitaire vers 1240. Mais notre maître n'a pas pour visée directe le progrès de telle science. II préfère, comme rhétoriquement, utiliser le style des opinions courantes en son milieu intellectuel au service de sa nouvelle méthode, de sa nouvelle théologie, en vue du progrès de tout homme vers Dieu.
15Indirectement donc, son épistémologie contribue à la rationalisation de l'astronomie et de tout savoir mais pas à leur chantier. Alors on trouve que le corps du ciel est plus noble que celui de l'homme, pourtant en similitude et dont l'âme est plus noble. La matière, naturelle créée, du ciel, autre que les quatre éléments est d'une forme plus noble que tout autre qui exclut la corruption57. Il joue à peine avec l'hypothèse inverse etsi celum sit naturaliter corruptibile est tamen tam diuturnum quod totum tempus58. Il doute donc et connaît la question mais n'a pas voulu faire profession de la traiter, souci moderne de division de spécialité, le langage scolaire du moment lui suffisant à ce qu'il entend écrire. Non généré mais créé au début, sans contraire, le ciel n'est ni générable ni corruptible ni en puissance à l'existence mais seulement à Yubi, à n'importe quel ubi, comme sa concréée la materia prima est actualisable par n'importe quelle forme et tempus actualisé à tout moment. Le ciel n'a ni péché ni défaut, ni habitus ni dispositio et aucune variation de substance d'où ce nom global de firmament59. Sa mesure lui est intrinsèque, aiôn, co-évale60. Faut-il s'étonner davantage de l'ignorance de quelque chercheur moderne lui attribuant des opinions naïves, ou de l'indifférence de Thomas à exprimer une nouvelle route scientifique ? Sans souci ni adhésion, il répète l'opinion de saint Basile sur un ciel-fumée, entendez nébuleuse, ce dont le Damascène s'écarte tandis qu'y revient presque Ibn Rosd avec sa matière invisible. Le professeur de théologie s'exerce à refuser une âme et à réfuter le manichéisme faisant du corps céleste Dieu et des corps inférieurs le mal ; et encore avec désinvolture, en passant61. II ne se dérange en somme de son propos essentiel que pour asseoir un donné métaphysique convenable. Contre Simplicius, il maintient l'impossibilité d'absence d'accidents dans le monde supérieur et énumère taille, mouvement et diaphanéité62. Cette existence sans changement en potentialité à n'importe quel ubi ne s'y parfait pas puisque le mouvement local n'est pas formel et que la potentialité du ciel est en définitive celle de la création à se mouvoir. Le quatrième concréé, l'ange, est lui présent au lieu de façon métaphysique puisque spirituel et digne de mouvoir les cieux autour de la terre fixe, mais plus encore fait pour connaître Dieu63. Il y a lieu de distinguer pour les unir le cosmos céleste et le monde inférieur qui forment une seule intentio, un même concept d'univers64.
B.- Uirtus
16Le mouvement du ciel explique le monde car sa vertu, agit sur les inférieurs, sert même à déterminer le sexe mais pas de façon horoscopique uirtutes celorum a motu celi mouebuntur. La qualité propre du ciel est la lux65 diverse selon les planètes, pas plus palpable que l'air mais matière subtile, spatiale et divisible. De même nature que les sphères mais condensés et lumineux, les astres ne sont pas seulement ornatus ; ils procurent tout sur terre per lucem mediante motu, par exemple le sommeil la nuit66. Les opérations occultes ne sont pas naturelles et ne viennent pas de la vertu du ciel. La chaleur et le froid et huiusmodi (brouillard etc.) non formellement mais seulement virtuellement dans le ciel, en viennent sinon en sujet du moins en racine motus primus scilicet celi causat calorem. De même le magnétisme magnes trahit ferrum ex uirtute celi. Loin de la littérature néolithico-antique toute récente où lux est dieu miraculeux, cette formulation gréco-péripatéticienne rudi-mentaire nous met cependant devant l'univers moderne de l'électro-magnétisme, comme aux portes de Newton. On peut en effet saisir un tel aphorisme de deux façons. A la manière magique des dionisiens et astrologues, le monde inaccessible des astres au bord de l'au-delà et du transcendant, miraculise sur terre par exemple l'aimant. Ou, à la manière protoscientifique, le pouvoir attractif de l'aimant fait partie des lois à découvrir de l'univers et de ses mouvements. Thomas n'a ni tranché ni précisé et Kepler encore manœuvre des parallélismes poétiques plato-nisants ; mais, depuis Suger, la grande injection du rationalisme aristotélicien fait tourner autrement les têtes. Élève d'Albert, vers 1250 Thomas est contemporain des expérimentateurs, frère de Witelo et proche de Pierre de Maricourt. On commence à savoir en sa génération et il sait probablement personnellement que ces données relèvent d'une attitude non plus magico-miraculiste mais scientifique. La révolution mentale ne doit plus être rejetée au 17ème siècle car cette coupure épistémologique est bien du 13ème : l'épistémologie thomasique en théologie entraîne même, de ses contemporains le lui ont expressément reproché, un regard nouveau sur les sciences de la nature, celui du Lycée, regard rationnel de la taxinomie d'Aristote qui est la coupure épistémologique essentielle. Thomas n'a pas écrit de traité de turketo, de iride, de magneto, mais les auteurs de ces traités sont de son temps, parfois de son Ordre et procèdent d'un esprit commun. Les jeunes arcïens s'enthousiasmèrent pour lui dans la dernière partie de sa vie, pour cet aristotélisme même et disputé qui offrait un outil neuf, l'outil de la modernité67.
17Divers effets non nécessaires du ciel varient en taille, quantité, qualité, par exemple la répartition spatiale des climats. Ce type d'accident contingent laisse justement, face au domaine naturel, toute sa puissance au libre arbitre68. Le théologien en effet étudie le savoir scientifique qu'il promeut en sa méthode et contribue à promouvoir en toutes disciplines par sa manière d'en être renseigné et d'en asseoir mieux en moderne langage cette théologie traditionnelle qu'il défend, illustre, reformule et ravive, défense moins qu'illustration tant ce génie était essentiellement positif et conquérant. Thomas est le premier conquérant de ce nouveau monde69. La pulsion sexuelle uirtus celi loco spermatis70 procède de lois semblables qui ne suffisent pas à expliquer la procréation des animaux parfaits même si l'on ajoute la virtù de la terra car la generatio procède de la forme substantielle, et que l'âme n'est pas du sperme. Les formes corporelles issent des vertus célestes et tout le processus de génération-corruption des inférieurs est mouvement du ciel qui cause la vie. Cette uirtus celi, neutre, n'est pas uirtus dei qui dat esse. Elle la procure simplement et n'agit que par accident et indirecte sur l'intelligence et la volonté humaines car causaliter n'est pas essentialiter71. Aucun accidentel contingent n'est déterminé mécaniquement par le mouvement du ciel et aucun artificiel comme mot, image magique ni force de constellation ne fait varier l'âme, ses puissances, la complexité de l'homme ; exceptionnellement quand ces détails comptent, ils pourraient procéder des démons72.
18D'ailleurs, dans le mouvement du ciel rien n'est violent mais tout est naturel ; rien n'est fixé ex necessitate stellarum. A cette questio disputée depuis la plus haute antiquité, Thomas apporte le non le plus retentissant73 ; uana et falsa. De la liberté à la providence, la dialectique est que les événements sont indéterminés, imprévisibles hors les causalités climatiques, circadiens ou saisonniers de la nature. Maître Thomas composa un de sortibus, un de iudiciis astrorum pour son socius et une questio de Fato en la summa74. Il a pour une fois traité la question qui hante les mentalités, moins qu'au siècle précédent ou aux suivants, mais très fort et l'a résolue négativement parce qu'au fond c'est une théologie de la destinée et de la liberté. On peut annoncer la mort sur des critères d'âge, de médecine, de période mais pas par la disposition des astres à la naissance. Ni les astres ni les âmes d'ancêtres ne fabriquent les actes humains ; il faut désormais séparer les professionnels des faiseurs d'horoscopes et la croyance païenne des antiqui75 prédiseurs est sévèrement ridiculisée. Maître Albert qui tira l'horoscope du Christ au scandale de Pierre Bayle n'avait pas posé ce départ de modernité que Bayle ignore. Astronomia et perspectiua non sunt proprie species matematice… pour Thomas, il s'agit de science et il ne souhaite pas qu'on continue d'appeler les démons sub certa constellatione, d'autant qu'ils en profiteraient pour arriver par leur propre force. Sors cuius euentus expectat ex stellis uana et falsa76. On peut croire à sa bonne étoile, fortuna, bene natus qui bene inclinatur ex celo c'est-à-dire aux chances naturelles de climat, saison, santé, hérédité, intelligence, équilibre car le ciel préside aux futurs déterminés par la fréquence de leurs causes ; augurer y est licite non autem contingentia ad utrumlibet77. Et même, s'il y avait de vagues astrorum iudicia, sapiens dominatur astris.
C.- Motus
19Frate Tommaso préfère envisager motus celi, per se et non per accidens qui meut d'un coup le tout, les orbites supérieures mouvant les inférieures et non l'inverse78. Ordre parfait de la nature, cause de la végétation comme du reste, sa mesure est le temps. Quand Thomas écrit que le ciel est ‘comme' le cœur de l'univers79, il ne revient pas à la comparer à un animal mais dit que maître et moteur de tout temps et mouvement, le ciel est une pompe sicut cor in animali80. Ce cœur-milieu où est la terre est sicut organum potentie cogitatiue merdia cellula cerebri à entendre sans matérialisme. Sans violence ni travail, sans bruit, ce motus matériel actuel est perpétuel et cause tout au monde terrestre81. Notons ici la trace des précédents pensers symboliques dans l'expression de l'universitaire : le saphir de suave et céleste couleur guérit l'apostème82 par l'influx du ciel. Bien sûr, une formulation plus aristotélico-thomiste nous apprendra par la suite que le saphir ne guérit rien et que le ciel soit ici le travail de la planète terre, fabrique en effet des cristaux archéens ou métamorphiques. Après une révolution épistémologique, la conquête du nouveau territoire logique exige quelque temps et nous savons n'avoir pas encore occupé tout le territoire discursif inventé au 13ème siècle. Le théologien par contre sait dès lors que la causalité générante du ciel n'est guère que la conséquence et le symbole de la causalité de Dieu.
20La fin du mouvement du ciel83 est une des grandes questions de l'université du 13ème siècle et cette formulation péripatéticienne a l'avantage de surplomber logiquement et léxèmatiquement les vocables naïfs de ‘fin du monde' qui hantent les esprits romantiques et ont tous les inconvénients d'une superstition. Le mouvement du ciel ni fini ni infini, mouvement du premier mobile secundum esse pourrait n'avoir ni commencement ni fin : la création ab eterno84 pour laquelle Tempier condamna Tommaso n'a rien de contradictoire et la durée évale postérieure au temps historique est non moins pensable. Seule la révélation certifie que l'univers a commencé et se terminera en conflagration, sans clarifier s'il changera ou disparaîtra puisque la nouvelle terre de l'apocalypse peut être concrète ou symbolique. Notre maître clarifie quant à lui la fin du mouvement dans le double sens intentionnel de terminaison et de finalité, de cessatio et de perfectio. Cette fin est la complétude du nombre des élus et ultimement la bonté de Dieu qui fera cette cessatio en un instant non connaissable au lieu le plus noble85. Restera alors tout ce qui est de la perfection de l'univers primo et per se86. Les éléments selon leur substance rénovée avec qualités et passions propres dureront dans la lumière des deux hémisphères sans quoi tous les corruptibles périraient à l'instant. Les corps glorieux 87 ressuscités pour l'éternité ont besoin de cette permanence pour que perdure la pompe du cœur humain et ses intentions tandis que disparaissent les données de nature comme défécation et génération. Conservé par Dieu,le faber88 peut continuer au nunc de la cessatio à mouvoir main et outil, écrit vers 1255 le jeune bachelier sententiaire ; plus rationnel, dix ans plus tard le maître se passe de ce miracle non nécessaire en sa réponse au maître général de l'Ordre Giovani da Vercelli qui le priait de déterminer des questions très disputées. Aucun vivant désormais ne demeure89 et le seul mixte des quatre éléments à perdurer est l'homme. Cependant cette cessatio purgera le ciel à l'instant et sa clarté augmentera du coup. Demeurent évidemment les lieux métaphysiques enfer et empyrée et Dieu est dit au ciel car là tout débute et s'achève90.
III.- Paradeisos = Jardin
21En attendant nous soupirons selon la prudence vers ce jardin des délices éternelles avec la douleur du péché qui désobéit au ciel et le ferme91. Sur la dizaine de milliers de mots se rapportant à notre sujet que présentent les œuvres de saint Thomas, nous n'en avons pas 2 000 prédicables de cette ultime catêgoria qui constitue cependant l'attribution finale et achevée. A l'adjectif celeste surtout la manifestent nos textes92. Le paradisus terrestris sis en orient et mythiquement vers la lune pour être plus inaccessible, n'occupe pas grand place tandis que l'ambivalence du celestis tantôt lieu corporel concave vu d'en dessous, le mène au spiritualis qu'est la uisio dei symbolisée par l'ouest du temple. Cet adjectif celestis se présente plus de 1 200 fois aux pages de notre écrivain tantôt pour qualifier celum naturale sur peut-être 200 occurrences : tantôt littérairement, rhétoriquement, pour déclarer la suave couleur du saphir et de la poétique voûte des soirs d'été ; mais surtout près de 1 000 fois pour dire le goût de l'éternité de Dieu. Or nous avons compté que le sens obvie, rationnel et lexical des mots occupe toujours la plus grosse place quantitative dans le texte de notre péripatéticien qui n'aime pas même le passage abusif au sens spirituel avant d'avoir défini le littéral. Ici donc, le choix dépasse une stylistique. Celeste sidus ; ambra épice à l'odeur divine et celestem ; gustauerunt donum celeste… gratia…a celis deus eam dat93 offrent ces trois significations. L'index du 17ème siècle par frère Pierre de Bergame relève 45 citations et témoigne là des plus forts emplois. Mais il ne faut pas voir en ce jardin du paradis céleste comme un inverse de l'enfer : à l'inverse, l'enfer n'est comme la concavité que l'échec, l'envers du paradis.
22Hors de toute métaphore, la mansuetudo rend la terre céleste mais ce ciel est un lieu réel où se localisent les corps glorieux de Jésus et de Marie, à l'empyrée94 où va se dérouler pour tous les bienheureux leur contemplation déjà commencée. On y est lié par conuersatio de charité, d'amour95. Jésus y est monté et on peut en descendre comme les miracles, Enoch et Elie, les anges, la grâce. La pauvreté96 qui en "mérite" les dignités, en rend héritier et si les mages ont parfois efficacité par les démons, ceux qui ont vu l'étoile au ciel97 par la grâce du ciel, signalisent la route de l'incarnation à Bethleem, la maison du pain, soit la route du ciel que souligne a contrario l'absence de soleil au vendredi-saint. De diverses manières, vérités et sentiments s'impriment en nous98 par Dieu, les anges, les cieux. La circoncision ouvrait le ciel par accident, le baptême du Christ l'a fait s'ouvrir quoad locum99 comme perspective et prospective aux croyants de la vertu et de la méditation des choses d'en-haut. Quant à la vision réelle, Jésus qui pouvait mouvoir mieux que Josué le ciel matériel, nous l'a effectivement et efficacement ouvert par sa passion réparatrice. L'homme par la dignité divine de son âme, image de l'amour éternel, est totalement supérieur au ciel même et plus essentiel encore à la perfection de l'univers dont les justes sont la plus noble part100. Justifier l'impie est d'ailleurs plus grand miracle que de créer le ciel ; ceci en raison non de la materia mais de la repugnantia du péché à la justice et de l'achèvement qui, dépassant toute création, atteint à l'éternité.
23L'empyrée de feu101 est immobile, locus amoenissimus des lumineuses principautés angéliques et offre en ses degrés plusieurs mansiones102. Pythagore disait du ciel qu'il était sa patrie ; Galilée, temple, Jérusalem, soit l'Église, en sont les analogués principaux. Cette patrie dite terre pour affirmer sa fermeté est une neuve lumière de gloire où avec ses anges et ses ‘aigles' habite Dieu103. Ce ciel de la Trinité, matériel et intellectuel à la fois nous est invisible et demeure ininvestigable par la raison. Corps104 le plus puissant et le plus lucide, complet dès sa création, il est davantage encore le lieu des bienheureux que celui des anges à cause de sa corporéité renforcée par les corps ressuscités. Ce suprême ciel, comme les substances séparées qui l'habitent105, influe le mouvement tout en étant surtout directement au service de la substance immatérielle qui est Dieu notre bonheur. La fermeté de la formulation en sentences ramassées comme proverbes qui se rencontre essentiellement à la fin de tous les détours logiques ramifiés et raffinés se constate ici. Les essais philosophico-théologiques raisonnés et étendus des corps d'articles et questions ou des paragraphes de traités s'achèvent alors. Ainsi saint Thomas d'Aquin délivre moins de phrases et considérations sur ce troisième sens que sur les deux premiers du terme celum. Certes cela signifie que tout homme ignore le paradis mais il n'est quand même pas besoin d'être clerc grand ni petit pour savourer le suave parfum des styles de notre contemplatif véritablement céleste. Lui qui s'est tu pour finir laissant toute œuvre inachevée, en suspens, goûtait déjà mystiquement qui il avait si bien écrit. Il n'a pas eu besoin de s'étendre plus pour nous faire saisir qu'avant même sa mort, il gagnait la porte du paradis.
Conclusion
24Après être monté de la description des astres par la philosophie du mouvement de l'univers motus celi à la aufhebung du séjour de Dieu, nous voilà essoufflés.
25Saint Thomas d'Aquin n'est pas un astronome et n'a guère considéré la voûte étoilée que pour l'ouïr psalmodier la gloire de Dieu106. Certes notre astronomie est meilleure que la sienne ; description mieux outillée, mieux renseignée, mieux raisonnée, mieux approchée. Mais on ne saurait oublier que la sienne avait fait, aux prodromes de la révolution scientifique, le meilleur point, détaché, rapide, complet, serein, il y a sept siècles et nul ne peut le négliger. Sa nouvelle épistémologie pour n'avoir pas été assez hardie aux proclamations révolutionnaires, a cependant été celle qui exprimait le nouveau mode de pensers, le nouveau fonctionnement d'une tête logique. Elle a permis l'essor de la recherche sans laquelle les horoscopes qui nous font sourire formeraient encore un corps de notre savoir. La métaphysique du temps qu'il a développée avec le mouvement astronomique est d'ailleurs beaucoup moins désuète. La valeur termino-logique des savoirs d'alors a valeur de sens d'universel et de résumé incontournable à l'historien. De l'affaire son épistémologie de l'histoire n'est nullement périmée107. Dante en sa jeunesse avait entendu professer Thomas à Paris. Il suivit symboliquement son parcours initiatique en psychologie depuis la terre par sa saison en enfer jusqu'à une épiphanie du purgatoire au ciel. Mais toi, saint Thomas qui es monté réellement au paradis et y habites désormais, laisse moi finir ma prière ; car ton élan et ton espérance vers le bonheur sont toujours la sourde vibration de tout homme. Toi l'Aquinate qui as franchi la ianua celi, nous te prions de l'ouvrir à nous.
Notes de bas de page
1 St. Albrecht von BOLLSTAEDT, i Arist. de celo, ed Gyer, Munster in West. (1978), 5-1 ; Op om éd Borgnet (vivès) 4, 1-321 (cf. 3, 1-632 i Fis…). On peut aussi citer Guillaume d'Auvergne et Guil. d'Auxerre parmi les theologiens.
2 L. THORNDYKE, Hist. Magic and experimental Science, 597-98. M.M. DUFEIL, Obscure Clarté, Senefiance 13 (1984), 113-32 surt 119-20.
3 J. MARITAIN, Le Docteur angélique Desclées sd 1936, 181. Non textuel.
4 Aristoteles, Perl Ouranou. Th. LITT, Corps célestes dans œuvre st. Thomas d'Aquin 235/150, 408 p. M.M. DUFEIL (sup n 2), 120 n 31 contre LITT, 365.
5 Speculum naturale 3. Arcïens, comme écrit Rutebœuf = débutants à Fac. Arts. Cf. M. SALVAT, Senefiance 13, 341-57 et présent coll, prépare éd. Barthélémy l'anglais, encyclopédiste franciscain, pendant du bellovaque op.
6 i cel 1, 18 fin. CG 3, 23 ad 3. VBN 3, 3 (163). Ptolémée, Pline, Isidore et même Grégoire de Tours : W. BERGMANN = W. SCHLOSSER (Bochum), Gregor v Trs und der ‘rote sirius' : untersuchungen zu den astronomischen Angaben in de cursu stellarum ratio (résumé fr), Francia forsch z WEuro Gesch. 15 (1987), 43-74.
7 Plus simple quinte essence. Duob prec 3, 9 + 5//. B. MAITTE et alii, Cosmos, une histoire de la représ de l'univers Alias 1988 sommaire. A. PLUCHE, Hist du ciel 1738 2 vol in-12, tissu de naïvetés.
8 IT 2 I 2, 874-78 = 08354 (610 occ) + Philosophus 2 I 17 (280 = 1 000 occ). S.P. EAST. Double appellation Ar et Ph, Cgreso intern Tommaso d'Aq, Roma (1974) 1, 186-202.
9 CT 171. i Ps 29 mil Uirtus essentia dei neutrum conueniunt celis.
10 2S 2, 2 a 2 ad 5 ; 14 a 2 ad 4. 4S 44, 2 a 2 qua 6. i cel 2, 10 fin. i Ps 23 mil + 14//.
11 Q de anim 16 fin. CG 3, 80 ad 3.
12 i Post Anal 2, ln 416. i cel 2, 4n 332 ; 2, 12 n 291 b. Q Anim 16 fin.
13 i cel prol fin. VBN 3, 1.
14 2 I 17, 63053-56 (253 occ). i cel 2, 17 n 8 ; 12, 4 n 27 ; 6 n 12 ; 9 n 12 ; 2, 17 n 12. VBN 3, 2.
15 cf. sup n 2-4 LITT, 324 ‘erreur' ; M.M. DUFEIL, 123 n 61-63 : désinvolture plutôt à mal mesurer la précession des équinoxes.
16 i cel 2, 10 déb, n 16 fib ; i cel 2, 5-6. Spir 8 mil + ad 12-13. 2S 14 L + 28 //.
17 F. RUSSO géom non eucl EU 6, 647. J. ITARD, Euclide EU 6, 736-7. C. MORLET EU 16, 621-22. Tout corps cél. sphérique (dt terre) : i cel 2, 5 n 11 + //.
18 i cel 1, 3 n 7 ; 2, 17 n 5 ; 2, 8 n 2. i iob 38. i metaph. 3, 7 n 14. Justices rendues à Eudoxe, Appolonios, Hipparque et Ptolémée : J. ITARD EU, 6, 737-8. P. COSTABEL 13, 794-5 et (moins) A. BOISCHOT 2, 689. J. DELAMBRE, Hist de l'astronomie ancienne 1821 désuet non périmé. P. DUHEM, Système du monde 1915 (cf sup n 6-7, inf n 21).
19 i iob 38 mil (Ps 18, 2). la toute la q 8.
20 i Eth Nicom (report par Th. Aq). i 8 lib Pol Arist.
21 2 I 2 = 08308 ; i cel 2, 11 n 2. A. BIRKENMAYER, Studia Copernicana 4 (1972), 346-58 + 438-40 (lumière, optique, astronomie 13ème s., Witelo, Th d'Aq).
22 i meteor 2, 10 n 2. i cel 2, 11 n 2 ; 14, 28 n 3 fib = peri ouranou 2, 14 (227 a). CG 3, 57 ad 2. VBN 103. Mapa mundi cath Hereford fin 13ème. M.M. DUFEIL, sup n 2, 124-25 cont RANDLES.
23 1 a 74, 3 ad 3. VBN 102. 1 a 68, 2-3 ; 71, 1 ad 3. 2S 14 L. Quodl 4, 3. i cel 1,4 ; 2, 9. i anim 2, 14. i dionom 4, 2. i Ps 17 mil. i iob 28, 3 + 7//.
24 VBN 3, 2 (162) flaui coloris, i tren 4, 7. i iob 28. 1 an 2, 14 n 3 deb ; 15 deb + 11//.
25 2 I 13, 43-50 = 47702 - i 3e (600 occ) Pâques, mois, + rapide de nuit, rétrograde, 1 a 102, 1 ad 1, réfléchit le soleil 1 a 115, 5 obj 1. Nat mat 4. i cel 15 ; 15, 1 n a, i i Poster 4, 2 mil ; i cel 2, 1 fin. 2S 17, 3 a 2 ad 2. 3 a 44, 2 ad 2. i cel 2, 1, 13 et 15 + 21//.
26 i Ps 10 deb. Mercurius 2 I 13, 888 = 50870 (42 occ 13 statue, 5 dieu 24 sphère).
27 2 I 22, 87284-95 (uenustas), 58 occ dt 28 astre, 13 déesse (luxure et amour), i iob 38, 2. i cel 12, 12 ; 17 n 5. 2a 2e 55, 8 ad 1 + 20//.
28 2 I 21, 879-96 = 75954-68 (1683 occ) + Phoebus 2 I 17, 293 (9). i metaph. 12, 9 mil ; 10 n 17. I boetr 2, 4 n 3 obj 8. i dionom 4, 3. i cel 1, 3 n 7 ; 2, 17 n 5. 1 a 115, 6. ad 2. 2a 2e 47, 5 ad 2.
29 2 I 13, 479-80 = 49562 (29 occ dt 26 astre 1 mardi 1 aréopage 1 vénus), i meteo 1, 9 n 2. i metaph 12, 10 n 18. i cel 2, 15 n 2-5 ; 17 n 2 ; 18 n 13. i iob 38, 2 fin. i pol 2, 13 n 2. i dionom 4, 2.
30 2 I 12, 575-76 = 4440-08 (Iuno 4 occ i pol 1, 7) 51 occ (26 astre, 21 dieu, 4 ambivalentes), i cel 2, 15. i Fis 8, 1 mil. Uer 22, 3 + 4//.
31 2 I 20, 11 = 72487-89 (46 occ dt 1 dieu), i cel 2, 15 ; 18 n 11 ; 12, 9 n 8 ; 10 n 16. i fis 8, 1 mil ; 23 n 5. 2S 13, 1 a 4 ; 14, 1 al obj 3-ad 3 ; a 3. Uer 8, 7 ; 22, 3. Po 4, 1 ad 5 1 a 104, 2 + 8 //. PASTRE m coll sur saturnisation infrigidant Parsifal.
32 RP 3, 6 (partie inauth, dûe aux secrétaires et contin. 1a 2e, 4 ad 6.
33 i cel 2, 15-16 ; 19 deb ; 20 fib. 2S 14, 4 ad 4. Quodl 6, 19 ad 1. VBN 19, galaxia,
34 VBN 90-92 + 108. Quodl 4, 3 ; 6, 11 ad 1-19. 2S 14, 4 ad 4. 1 a 66, 1 ; 3 a 1 4 : 68, 1 ad 1 ; 2-3. Po 4, 1 ad 5.
35 i cel 2, 19-20. i Fis 4, 7. CG 4, 87-89. Quodl 6, 3-19. 2S 2, 2 al-2 ad 1-4-5 ; 4 3 a d 1. 2 ; 12, 5 ad 4 ; a 13, 1 ad 4 ; 14, 1. 1 a 66, 3 ad 1 ; 3 c + ad 1 ; 107, 2 ad 1 ; 112, 1 ad 2. 3 a 57, 4 sphère suprême meut le tout 1 a 68, 2 ad 3 + 8//.
36 1 a 68, 4. VBN 3, 105. 2a 2e 75, 3 ad 4. i iob 6, 4 deb. i Ps 23 mil, 36 deb. 12 Cor 12, 1 mil. 2 S 14, 4 ad 5. seul immobile 2S 2, 2 a 3 ad 1 ; 4S 48, 2 a 2 ad 8.
37 i cel 6, 8. machine ronde : La Fontaine, fab 1, 16 ; 6, 18. 2S 2, 2 a 2 ad 5. i metaph 12 10 n 1. i cel 2, 5 fin. 2 I 21, 38-45 = 76654-57 (714 occ). VBN 3, 5 (cite Ar, cel 2).
38 Mystiquement = Église. 2 I 15, 839-42 = 57339-44 (254 occ dt 175 mvmts). 2S 2, 2 a 2 ad 5. i metaph. 10 deb. i cel 2, 5 fin. Hémisphère sud : pas d'enfer, des hommes 4S 44, 3 a 2 qua 3. i cel 2, 3 n 16. i iob 9 (orbis = aussi globe terrestre).
39 2 I 19, 1 (4 occ) i metaph. 1, 7 fin. 2S 14, 1 a 4 qua 1. 1 a 68, 4. Droite-gauche du ciel 1 a 51, 2 ad 2 ; 52, 2. IS 37, 1 a 1. 2S 2, 2 a 3 ad 3 ; 14, 3 ad 4. 1 a 102, 1. i Fis 3, 9. i cel 1, 3.
40 i cel 2, 8 ; 17, 2. i fis 8. i anim 7. Quodl 6, 19. 1 a 67, 4 ad 3 ; 104, 2c fin. i metaph. 12, 6 ; 9 fin ; 10 deb. Po 6, 6 ad 9.
41 2 I 8, 35 = 27244 (éclipse 36-37 = 27243). Zod 2 I 23, 889 = 89532-34 (54 occ). i metaph. 1, 10 n 7 ; 12, 6 n 12 d'où tropiques 3 fin. VBN 3, 16. 1 a 67,4 ad 3 + 5//.
42 aequinoctialis 2 I 1, 841 = 02882-83 (47 occ dt 33 i Ar) avec pôles, i anim I, 1 n 1. VBN 3, 21. Horizon i de causis 2 fin. VBN 3,18. 1 a 67, 4 ad 3 + 2//.
43 i io 18, 3.3 a 46, & obj 3-ad 3.
44 2 I 6, 526 = 23249 (102 occ dt 9 circuli astrorum Po 4, 2 sc 8. CG 2, 92 n 8. i metaph. 12, 9 n 9 ; 12, 10 n 14 et 16 ; 17, 18 deferens de ferro). 2 I 8, 546 = 30537 c et e (15 occ) i metaph. 12, 10 n 16. Deux mvts du soleil.
45 2 I 4, 216-32 = 16613-25 (2016 occ) Uolutatio 2 I 23, 849 = 88990-89006 (36 occ dt 25 i Ar). i cel 2, 12 n 1 ; 3, 8. i dionom 8, 2. i iob 22 (gond). 3 a 31, 3 ad 3 semaines.
46 2 I 19, 787-88 = 70192-200 (123 occ). i cel 1, 11 n 3 ; 2, 17 n 7. 4S 48, 2 a 2 ad 8. i cel 2, 8 n 8. s mat 28. Uer 2, 9. quod reuoluitur necesse est quod uoluatur ita semper non eadem superficies eius apparet i cel 2, 12 n 8.
47 2S 12, 1 a 3 obj 2. Samsara = métempsychose platonicienne A. BAREAU EU 11, 823.
48 i metaph. 3, 7 n 14. ad amorem diuinum s mat 28. i dionom 4, 12.
49 i fis 4, 7 fin. i cel 1, 20 deb. 1 a 47, 2. Spir 8c + ad 12. i periherm 10 deb. CG 2, 9. VBN 3, 22 sv ; 30-33 motus, 68-81 tempus. 1 a 66, 1c fin ténèbres face d'abîme Genl.
50 M.M. DUFEIL, uniuersum secundum Tomam IRIS Bobbio 1984, 8 : Th clé de l'histoire de toutes les idées cc 1250-60 (Europe). BIRKENMAYER (sup n 21). Départ de la recherche scientifique, Mr BEAUJOUAN en séminaire : 1250 ; Me POULLE ici : 1280.
51 1 a 32, 1 ad 2. i metaph. 1, 7 n 451. i cel 2, 4 n 332 ; 17 n 416. i boetr 1, 2 a 3, 8 m. i Post Anal 2, 1 n 416. mundus = cosmos (Dufeil sup n 50, p. 5).
52 P. DUHEM (sup n 18) 3, 348-57. Surt T. VERES, Th Aq précurseur Copernic Cgreso in ternaz Tommaso Aq Roma (1974) 9, 247-51. P. COSTABEL EU 7, 441-45.
53 2 I 3, 604-45 = 13206-25. a (4100 occ). VBN 3, 2 ; 22-28.
54 s mat 6, 3, 3, 2. 1S 8, 3 a 3 ad 3. 3S 1, 1 a 1 ad 5 : pas d'âme du monde.
55 CI 3, 142 (A 64) = Ar, decelo 22, 279 b 12. 1 a 70, 3. 2a 2e 94, 1 ; 122, 2 ad 2. CG3, 23 ad 3 ; 12.
56 Cf sup n 2 DUFEIL, Obscure, 114-18.
57 1 a 3, 8 ; 66, 2 ; 79, 4. CT 9. 2S 2, 2a 3 ad 4. 1a 9, 2 + 70//.
58 i cel 1, 6 n 7. 2S 2, 2a 3 ad 4. 4S 48, 2a 2 ad 2.CG 3, 23 ad 8. 1 a 46, 1 ad 3 ; a 5 ; 55, 2, 70, 2 ad 4 ; 76, 5 ad 2 ; 91, 1 ad 2 + 55//.
59 2S 1, 1 a 1 ad 3 ; 14 L mil. VBN 3, 102. CG 3, 1 mil ; 108 ; 110. 1a 2e 39, 4 ; 49, 4.
60 2S 12, 1. 1 a 3, 5 ad 2 ; 68, 1 ; 76, 2 + 19//. VBN 3, 2-4-5. Aeuum = Aiôn.
61 i iob 4 mil + 4//.
62 i cel 2, 14 mil. 2S 14, 2. 1 a 55, 2 ; 58, 1 ad 3.
63 Mal 16, 10 ad 8. Natacc 14-15. DUFEIL, uniu. (sup n 50), 5.
64 1 a 115, 3 ad 4.
65 Ne pas confondre avec lumen : DUFEIL, uniu (sup n 50) et Speculatio, IRIS 1983. i cel 10. Q anim 2, 14. i iob 2 deb. ad uercel 7. 1 a 67, 3. 4S 4, 1 a 2 qua 6. CG 3, 82 ad 5. 2S 2, 2 a 3 qua 4 ad 2 ; 15, 1 a 1. 1S 11, 1 ad 5.4S48, 1 a 4 qua 3 + 20//.
66 1a 2e 80, 2. Occult. i cel 2, 10 mil. 2S 2, 2 a 2 ad 4 ; a 3 ad 4-5. CG 3, 92. i anim 2, 23 n 1 deb. reçue diuersismodis 1 a 113, 3 ad 4 ; 115, 3 ad 4/43//. EU 9, 647.
67 MM. DUFEIL, Polémique univ. Paris. 1252-59, Picard 1972, 356-58.
68 Quodl 6, 19. i metaph. 12, 6 mil. CG 3, 69 fin. 1 a 1 04, 2 fin ; 115, 3-6c + ad 2 + 22//. P. COSTABEL, Kepler EU 647-49. Cf liberum arbitrium Mal 16, 5 + 100aine//.
69 P. CHAUNU, Expansion, 7 ; Conquête, 385-98 (Nv Clio 26 et 26 bis).
70 1 a 45, 8 ad 5. 2S 14, 1 a 5 ad 6 ; 15, 1 a 1 ad 4. 2S 1, 1 a 4 ad 2 ; 2, 2a 2-3 + 40//.
71 Po 3, 7 ; 6, 6 ad 1 ; 11 ad 1. Spir 6, 12. 1 a 70, 3 ad 3 ; 76, 7 ; 83, 1 ad 5 + 42//.
72 i metaph. 12, 7 fin. CG 2, 30 fin ; 3, 23 ad 6 ; 82 ad 3. 1 a 70, 3 ad 2 (naturel) ; 116, 1. 2a 2e 96, 2 ad 2 + 31//.
73 4S 15, 4 a 1 qua 3 ad 2-3 ; 45 L ; 47, 2 a 1 qua 2 ; a 3 ad 2. Uer 5. 1 a 22, 2. 2a 2e 83, 2.
74 ITO 35-36 ad fr Reginaldum (Vivès 27, 21-22 = 439-49) Fato sec Alb, 454-64 inauth.
75 CG 3, 85 ; 88 ; 93, 112. 1 a 116. 3 a 12, 4 ad 3 + 15//. DUFEIL, antiquitate coll Amiens 1980.
76 1 a 116, 1. 2a 2e 95, 8. 1 a 115, 5 + ad 2. i iob 14, 2-4. i ISa 13 fin + 27//.
77 2a 2e 9, 2 ad 3. i fis 2, 3 fin. Mal 5, 5 ad 6. 1 a 115, 4 ad 3. 2a 2e 95, 7 + 35//. DUFEIL (n 2-50).
78 2S 7, 1 a 2 ; 8 a 4 qua 4. Mal 16, 6 ad 17. Spir 6 ad 9-20. CG 1, 13 fin. 1 a 51, 3 ad 3 ; 117, 4 ad 1.
79 i cel 1, 7 deb ; 2, 15 fin ; 2, 1 mil n 5. Nat acc 1, 72. i fis 8, 1. Spir 6, 9-12. P prouid 42. Po 5, 5 fin ; 6, 3c fin + ad 10 ; 8c + ad 9. 1 a 32, 1 ad 2. la 2e 6, 1 ad 1 ; 109, 1 + 5//.
80 2 S 2, 2 a 3. 1 a 78, 4 + 6//.
81 2S 14, 3 ad 2. 4S 48, 2 a 2 ad 6. CG 2, 30 ; 3, 23. po 3, 4 ad 16. Spir 8 mil ; 9 ad 8. i cel 1, 1 mil ; 14 ; i metaph. 12, 7 fin. i anim 2, 14. i Ps 17 mil. i iob 38, 3 mil. i dionom 4, 2. 1 a 70, 3 ad 4-5 + 28//.
82 2S 1, 1 a 5 ad 15 ; 15, 1 a 2 fin. 4S 48, 2 a 2 ad 4 ; 10 ; 32. Po 3, 11 ad 14 ; 5, 8. CG 1,20 + 30//.
83 2S 1, 1 a 5 ad 3-22. CG 1, 20. s heb 5 din. Po 5, 4 ad 1. 2 I 1 et 22 aeuum et tempus à étudier. 1 a 10, 4 et 6c + ad 2 + 20//.
84 Etern mundi. DUFEIL, Polémique (sup n 67) index. 2S 1, 2 a 3. Uer 4, 9 ad 13. Po 5, 5 ad 6 ; 7 fin. Spir 6. Nat acc 174. i iob 5 fin + 11//.
85 IS 37, 3 a 3 fin ; 2S 1, 1 a 5 ad 15 ; 2, 2 a 5 ; 11, 2 a 6 ad 3. 4S 43, 3 a 2 qua 3 ; 47, 1 a 1 qua 3 ; 48, 2 a 2 ad 8. intel sep as 8. Po 5, 7 ad 10. la 70, 3 c + ad 5 + 90//.
86 2 S 2, 2 a 3. Po 5, 5 ad 17 ; 7. 4 S 44, 2 a 1 qua 1 ; 47, 2 a 2 qua 2. + 20//.
87 2 S 1, 6 ad 2 ; 11 a 2 qua 6 ad 3. 3 S 21, 2 a 4 aua 2 ad 2. 4 s 44, 3 a 1 qua 3 ad 1-3. Quodl 7, 11. Po 5, 10 ad 8. + 10//.
88 Ad Uercel 8-9. ad Uenet 10 De int ad 9. Resur 4 S 43, 3 qua 1.
89 4 S 43, 4 qua 2 ; 47, 2 a 2 qua 1 ; 48, 2 ad 3 + 25//.
90 CG 3, 68. Q anim 10 ad 5.
91 4 S 14, 1 a 1 qua 5 ad 2 + 3//. 1a 2e 109, 4 + 11//.
92 2 I 3, 604-15 = 13212. Pot 7, 7 ad 1. i iob11, 2 déb. s heb 6, 1.
93 Petrus a Bergamo, Tabula aurea ed photo ed Paulinae, Roma 1960. i cel 1, 8 déb. 1 a 102, 1 c + ad 2. 1a 2e 103, 4 ad 4 + 9//.
94 i Ps 36 déb. 1 a 102, 1 et 2 ad 3 + 5//. 2a 2e 164, 2 ad 5 + 8//. 3 a 75, 1 ad 3 + 15//.
95 1 a 53, 1. 1a 2e 65, 5c. 3 a 57, 1-2 ad 2-4-5-6 ad 3 + 10//.
96 Spir 8. CG 3, 104-108. i Ps 6, 9. i heb 11, 2. 2 S 18, 1 a 3 ad 6. 3 a 45, 3 ad 2+ 51//.
97 i Ps 18 déb. i Is 45. 3 a 44, 2 ad 3 + 19//.
98 CG 3, 92 + 26//. 3 a 13, 2 ; 49, 5 ad 4 ; 52, 4 ad 3 ; 70, 4 ad 4 + 18//.
99 3 a 49, 5 ad 4 + 13//.
100 Pot 5, 10 fin. 1 a 22, 2 ad 4 ; 35, 1 ; 95, 5 ad 4. 1a 2e 113, 9. CT 261 + 13//.
101 4 S 4, 1 a 3 qua 4 ad 2. RP 2, 10. 1 a 66, 13 ; 108, 5 ad 4. la 2e 101, 2. 2 S 1 et 2. VBN 3, 85-89. + 36//.
102 1a 2e 102, 4 ad 4. 2a 2e 26, 13. i Io 1 mil. i Ps 36. i Eth 6, 6. Uirt 2, 9 ad 12 + 7//.
103 3 S 22, 3 a 3 qua 1 ad 1. 4 S 44, 2 a 2 qua 3 ad 3-4 ; a 3 qua 1 et 2 ad 5. i iob 39 fin. i Is 21 et 26 fin et 40 fin. i Ps 21 mil. i Io 20, 3 et 6 déb (Madeleine). CG 4, 27 et 86 fin et 87-89. Quodl 6, 3. i cel 1, 8 déb. 3 a 57, 4 ad 1 ; 72, 8 ad 4. VBN 3, 73. + 25//.
104 2 S 2, 2 a 1 ad 2-4 ; a 2 ad 1-2 ; a 3 ad 2 ; 12, 5 ad 4 ; 13, 1 ad 4. 1 a 66, 3 et ad 3 ; 102, 2 ad 1. 3 a 57, 4 c ad 1 ; 75, 1 ad 3 + 25//.
105 i cel 19 fin. CG 4, 87. de Uerbo 2 fin. 2 S 1, 2 a 3 + 18//.
106 Ps 18, 2.
107 M.M. DUFEIL, une vingtaine d'articles sur ce point par exemple : Trois sens de l'histoire affrontés, CNRS 558,1274 année charnière, 815-48, 896-97 + index… El Concepto de historia segun santo Tomas, Cgreso mundial Filosofia cristiana oct 1970 Cordoba Argentina t V, 2126 = i-xxvi… St Thomas comme rupture dans l'épistémologie de l'histoire coll Varsovie-Montpellier Ruptures-Continuités 1987.
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