Oriens apud Tomam
Images et signes de l’Orient dans l’Occident médiéval,
p. 111-127
Texte intégral
Introduction
1Connu, fort connu, méconnu, Thomas d'Aquin est un théologien universitaire de l'Ordre des Prêcheurs (1226-1274) dans l'Europe gothique et courtoise. Issu de l'Italie méridionale ex-byzantine, il parcourut sa vie en occident, entre Nàpoli et Köln de Roccasecca à Fossanova par, dans le désordre, Cassino, Aquino, Anagni, Roma, Terni, Orvieto, Acquapendente Bologna, Paris, Montmartre etc. Il ne posa jamais le pied sur aucun orient ; 11 faut donc que la montagne vienne à lui : mais qu'est-ce donc que l'orient ?1.
2Se penchant, au congrès de Berlin, sur un militaire francais, Monsieur de Bismarck lui soufflait à l'oreille d'un air détaché : "Monsieur l'attaché, au fond voyez-vous, l'orient sera toujours l'orient". Un écho dus lointain susurras. "East is East"…2 ; mais l'est en politique est aujourd'hui plus au nord et plus froid. Sans même faire intervenir le Far-East, cette perle d'un orient extrême, il est clair que le mot se déchire sur trop de zones différentes : orient n'est pas un terme taxinomique. Le point où le soleil se lève varie d'été à hiver sur la rose des vents autour d'un est cardinal ; mais le vocable s'étend à tout ce qui se compare "soit comme image soit comme pensée"3 à un lever de soleil ; d'une robe persane à une voile qui "oriente" bien, et des reflets nacrés d'une perle ou d'une dame jusqu'à depuis l'Europe désigner toute l'Asie. Asie, ces deux syllabes ascendantes qui vont, elles, du Kamćatka à Bethléem ne sont ni une entité, ni une identité ; car il n'y a au vrai rien de commun entre Islam qui déborde ce cadre et Chines et îles et steppes et Indes qui ne sont plus orientales depuis que les occidentales sont dénommées Amériques. Littré humorise en opposant Levant à Orient, puis demeure à la définition cardinale : être à l'est d'une autre zone4. Factice et ambiguë, la clarté que controuve le petit Larousse5 est récente et, pléonasme, négligeable. Un Atlas historique remémore aisément, de l'empire d'Orient à la question d'Orient, que les guerres balkaniques (1911-1913) furent alors dites en Proche-Orient ; celui-ci toutefois coïncide plus souvent avec le pays des isthmes étalé du Pont-Euxin à l'Océan Indien et de la mer rouge à la Caspienne, malheureusement appelé aussi Moyen-Orient, ou tout court, Orient. L'Iran ainsi laissé dans l'ombre malgré Achéménides et Mille et une Nuits et trois siècles d'orientalisme divers, est donc d'Orient non proche, ni moyen ni lointain. Sans recouvrement, les Balkans sont sortis de la notion, confuse car derrière ce califat turc se cachait une définition musulmane de l'Orient. D'où l'Inde peu musulmane n'est-elle jamais Moyen Orient quoique gisant entre Orient et Extrême. On ne saurait être persan de mammamuchi à sahib, ayatollah suffit6. Un demi millénaire d'Islam au 13ème siècle, ne pèse pas les huit - on croyait cinq alors - que dura le parcours classique de la néolithisation aux empires et les isthmes seuls du croissant fertile sont en ce temps le mythe profond, prémusulman. Au 20ème siècle encore, de robes en vases d'or, Ibn Seud ressemble à Nabukadnesar : Orient est toujours Orient. L'espace va donc d'Anatolie au détroit d'Ormuz et le mythe est que sur 10.000 ans, du blé au Christ, tout est né là de notre Occident. Remarquez que la chèvre et l'oie, le cheval et le vin, le bronze et le fer, le bœuf et l'âne, la boussole et les chiffres… n'en viennent pas7. Mais, excluant l'Inde et doutant de l'Iran, le vocable moderne, vide et raciste, qui s'étalerait du Danube au Japon, va contre toute réalité. L'Orient de 1250, même mythique est plus sérieux que Littré.
3Thomas n'a jamais touché ni cet Orient, ni cet autre mais y détaille en signifiante lecture, Grèce, Islam et Bible.
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I.- Grecs : ornumi
4Né aux rives anciennes d'une Byzance, peau de chagrin de l'empire Hellénistique d'Orient, notre théologien en son œuvre a rencontré des Grecs qui sont ce qu'ils sont sans miracle aucun. Il ne s'agit ni des classiques, de Minos à Solon, ni des orateurs de canton qui deux siècles durant de Pisistrate à Alexandre s'arrachèrent des bouts de terre, de loi et d'hégémonie ; mais des gens de la Koïnê8. Tant de passés se sont projetés sur ce plan qui va du Gandara aux colonnes d'Héraclès ; tant d'Orients s'y résumèrent aux scoliastes d'Alexandrie. Tous ces Orients, des judéo-arabes viennent de les traduire de Toledo à Nàpoli où Michael Scot et Petrus de Hibernia enseignent lors de la jeunesse de Tommaso et sa culture en est pétrie9. Ces antiqui philosophi, Pythagore, Héraclite, rarement détaillés par leur nom, jusqu'à Socrate cité causa exempli souvent et Platon, sont connus à travers compilations. Thomas cite sur texte seulement Aristote et en emporte la langue. Mais tous les penseurs postérieurs lui sont familiers, Plotin, Proclos et par-dessus tout la Stôa dont la morale imprégna globalement le paléochristianisme. Thomas magnifie cette évolution et son sens de l'histoire aime à saluer ces anciens qu'il dépasse10. Sans besoin de consulter les indices informatiques, chacun sait ces païens présents chez lui par une double tradition, l'une ordinaire et l'autre de fraîche traduction morbeckienne11. Le Canon, mot grec, les florilèges et le bain scolastique d'auteurs récents d'Anselme à Haies, l'enracinent dans un Orient paléochrétien à peine postérieur, fait de conciles christologiques et des commentaires, sermons et œuvres diverses de la patristique classique. En face de ce millénaire et demi (-350 + 1263) qui va d'Aristote au contra errores grecorum12, l'Occident ne fait pas le poids. Même si Grégoire VII et Thomas lui-même fabriquent et typent en ce temps (1054-1284) l'Europe neuve, récente dernière née des civilisations, l'ouest véritable, océanique, rustaud et boueux dont ils ne sont guère, n'est pas explicité. On relève à peine une allusion aux druides et à leur sagesse sacrale de soumettre les rois aux prêtres ; encore est-ce en triplet comparatiste avec des romains très duméziliens et la paire Samuel-Saül13. Tout le reste du texte de Thomas est d'église et la romanité purement latine y est piètre : après empire oublié, le monde latin, sous-produit récemment réussi par l'Église, n'inventa ni la civilisation ni le christianisme. Tertullien, Cyprien, Augustin, Jérôme, Boèce sont commentateurs de divers Orients14. Benoît, maître de tout monachos et Grégoire qui relit Job sont en somme aussi de tardifs marginaux hellénistiques. Au fil des phrases, Thomas ne marque pas de distance à ces auteurs : le paléochrétien enraciné en grec d'Orient ne lui est jamais étranger. Cette partie de l'ancien empire, mal détachée de l'Église, lui inspire à l'inverse une légère irritation, affaire de famille. Démophile et les Macédones, Constantin, Zozime, Eusèbe, le Digeste, Nestorios, Eutychès, les schismes, hérésies et croisades, sont chez eux près de lui. Thomas préfère d'ailleurs Origène, Clément, Basile, Nysse, Nazianze et Muhammad15.
5Il est malaisé de saisir mot à mot le texte de Thomas d'une décourageante quantité ; même avec l'informatique, il décourage la complexité des relations et implications. Une occurrence de saint Grégoire a l'air d'un pied d'Occident, mais les Moralia souvent traitent à travers Job d'une vision orientale de l'homme et du monde. Un banal mot oriens signifie peu ; mais un passage, ailleurs rangé, table sur la translatio civilisatrice d'Israël en Église… Cette actuelle impossibilité d'exhaustivité même apparente conduit à sonder un échantillon. Malgré sa profondeur et une certaine perfection typique de l'auteur, un pamphlet mal corrigé de débutant révèle le sol involontaire des réflexes et réflexions : le contra impugnantes en ce ch. 24 où gîte la clé du sens thomasique de l'histoire16. Sautant les chevilles grammaticales, conjonctions etc., on y peut relever 78 termes solides, verbes, substantifs, adjectifs, noms de lieux et personnes qu'on trouve porteurs sémiques des pôles orient-occident. Sont d'ouest 13 mots, auteurs chrétiens qui commentent des orients ; 5 sont grecs ; 65 d'Israël et assimilé, soit 75 %. Il y a lieu non de commenter mais d'accepter l'évidence. L'universalisme catholique -tautologie en grec - fait qu'en bon occidental, Thomas est essentiellement d'Orient comme cette Koïnê qu'il signifie et communie et qui a dialectiquement fondé en Occident cette perle d'Orient qu'est l'Europe. Le sens que Thomas choie en ce terme de coena est plus biblique qu'alexandrin et tout ce grec n'est que la langue d'une mystique judéo-chrétienne.
6Cependant l'univers grec n'est pas a-thomasique puisque les concepts passent d'ordinaire par lui, quitte à délivrer ce qu'une certaine Grèce niait. Il s'agit en effet de délivrer la parole, de dire la résurrection17 du logos éternel Jésus Dieu, scandale aux Juifs et folie aux Grecs, folie ultra-juive. Comme Philon avait tiré Platon à la sagesse biblique, Aristote sert à Thomas pour exprimer et prêcher Jésus ; les intéressés n'en ont jamais rien su et n'en peuvent mais de ce qu'on leur fait dire en prenant leurs termes en ce sens parfait qui leur était étranger18. Aristote sert par exemple à décrypter l'un des sens de oriens, anatolê non pas le doigt de rose de l'aurore mais la Création par ce premier mouvement du ciel à quoi et dont tout se mesure19. Le rationalisme et le naturalisme du Lycée commandent en effet la modernité théologique au-delà de la désuète vision des astres. La révolution scolastique de pensée qui présage la doctrine copernicienne20, s'accommode avec désinvolture de cette désuètude car son effort n'est pas en astronomie. Les imbéciles des siècles baroques purent prêter une astronomie inexacte au thomisme de pacotille qu'ils esquissaient pour l'évacuer ; mais leur hors d'œuvre n'a rien à voir avec Thomas. Sa cosmologie rationaliste prépare l'âge scientifique dans un exposé indifférent et banalement fautif de tradition. Mais elle vise au-delà du monde le rapport de l'homme à Dieu ; et une théologie scientifique avec cortège d'astronomie périmée peut être plus intelligente qu'une absence de théologie21.
7Ces notions dépassées et alors cohérentes que les Grecs avaient appliquées aux astres et que Thomas répétait avec érudition du temps mais non sans détachement d'acribie, ces notions grecques rappellent constamment que l'Orient est cet endroit où le soleil se lève et où débute le cosmos avec le mouvement du ciel22 ; en latin qui traduit tout ce grec, oriri signifie surgir et commencer. Origo est source et origine, non loin de quoi on rencontre gens et genos qui sont la société du mode de production lignager et qui ont pour philosophie correspondante l'éminent vocable de genus, genre. Genèse enfin est ce mot grec qui désigne le premier livre biblique. Les notions de Thomas sont en famille avec ces mots d'origine. Cohérent par dessus tout autre penseur en sa grécité commune de méditerranée, de Byzance et d'Orient, Thomas formule grecquement l'Orient fondamental. A travers polémiques, schisme, hérésies et croisade, ses considérations et formulations annoncent le Christ et même par occasion23 - occasus, couchant - aux orientaux par excellence, les sarki c'est-à-dire gens d'est, en latin Sarraceni.
II - Islam :
8ut a grecis ad arabes transeamus24. Plusieurs travaux de Thomas sont dirigés vers Ismaël, l'autre fils d'Abraham, comme cette réponse au chantre du chapitre cathédral d'Antioche : de rationibus fidei contra saracenos, premiers nommés, grecos, les schismatiques, et armenos, monophysites bien entendu ; Thomas s'adresse au milieu oriental réel et composite où vivait son correspondant. Mais le contra gentiles25 s'écrit, encore plus épistémologiquement, dans le ton de la démonstration incisive et courtoise, dans le langage de la pure logique, le seul que l'on ait en commun avec cette autre révélation. Il convient que l'autre puisse accepter et comprendre pour que, convaincu, il aborde enfin et soit touché par la Parole de la Grâce. Notre théologien ne se moque pas de ses destinataires, adversaires de controverse rarement traités en ennemis mais, d'ordinaire, en anciens qui comptent, auctoritates.
9Le seul moment où Thomas soit vivement critique, avec cette vivacité polémique qu'en cas de crise il emprunte naturellement dès sa jeunesse, est en 1269 à son second séjour parisien, pour lutter contre les "averroïstes". Il se dispute au vrai avec des collègues, moins renseignés et plus parisiens, mais pas plus arabes que lui. Il se bat contre une opinion alors et traditionnellement prêtée à Ibn Rosd, sur l'unité de l'intellect patient pour toute l'espèce humaine. C'est donc contre une proposition et non contre un homme ni toute une doctrine, encore moins contre une religion, qu'il dépense verve et brusquerie : sicut commentator et sectatores eius peruerse exponunt26. Mais s'il traite "Averroès" de non tamfuit peripateticus quam philosophie peripatetice deprauator27, c'est.au nom de deux autres arabes : Ibn Sina et Al Ghazali28. Uniquement en cette occasion, Thomas maltraite "averroès" ; Ibn Rosd en effet dans toute l'œuvre est par excellence commentator d'Aristote philosophus par excellence29. Si dans l'émotion gréviste du Paris universitaire de 1268, Thomas a chargé sec sur cet "averroès" de convention, il n'en a pas pour autant dépassé les limites du pittoresque polémique et ne s'est jamais réellement adressé à Ibn Rosd sur ce ton, le citant au contraire en preuve avec révérence la plupart du texte. Cette révérence s'étend largement à tout un orient large : non soli latini quorum uerba quibusdam non sapiunt sed eciam greci et arabes hoc senserunt30 On voit ici que comme pour vous et moi, les latins sont les derniers des derniers et que l'ordre des valeurs remonte vers le Levant, anamnèse d'Anatolie. Le même mécanisme psychologique est affirmé plusieurs fois : et arabes. et peripateticos… licet apud latinos non. Algazel enim latinus non fuit sed arabs. Auicenna eciam qui arabs fuit…et ut grecos non omittamus. omnes philosophos grecos et arabes preter latinos31. Aujourd'hui pour nous, colère et polémique étaient inutiles, car Ibn Rosd n'a jamais écrit ni pensé cette idiotie prêtée à l'averroès, que l'intellect patient était unique pour toute l'espèce32. Les maîtres ès arts, trop nombreux pour être intégrés à la faculté supérieure de théologie surchargée en grade A, se vengeaient, vertement carrés dans leur titre B, comme on se gargarise fièrement des insultes quand on est vexé. Puisqu'on les parquait en la lectio inférieure d'Aristote, ils se vengeaient en surpéripatétisant rageusement, rognant le texte jusqu'à la rogne : indignes, dites-vous de théologiser, nous aristotélisons comme s'il n'y avait pas de théologie. Voilà cette moqueuse "double vérité" à laquelle a cru le 19ème siècle romantique et bourgeois, pour qui la scolastique était composée de professeurs idéels, dépourvus de carrières difficiles et d'incurables rivalités. Lisant vite, idéelistement sans l'aide du marxisme ni du simple réalisme de sens commun, on a cru à une discussion d'idées pures comme si cela existait hors des intérêts et pulsions, motifs et mobiles, des hommes qui prennent le parti de s'en couvrir. Si Thomas s'est fâché si raide, c'est qu'il savait se battre, comme en sa jeunesse devant Guillaume de Saint-Amour, non contre une théorie mais contre un clan33. Il démonte l'insane cohérence du propos adverse et démontre la mauvaise foi nichée dans la pseudo-science. Il n'y eut jamais d'averroïsme latin mais un averroïsme-fiction masquant une stratégie de carrière.
10En réalité le respect de toute la scolastique pour Ibn Sina, Ibn Rosd, Al Fa-rabi, Al Ghazali et divers autres est total. Thomas d'Aquin en particulier rencontre les philosophes arabes à propos de Dieu, sa nature et ses attributs34, les gens réfléchis de la mu'tazila surtout. Le prieur dominicain de son couvent de profession, Agni da Lentini devenu patriarche de Jérusalem indique le goût d'Orient à Nàpoli ; dans ce royaume de Federico secondo, tout Orient est vif et l'un des maîtres du quadriuium en cette université "averroïsait" un tantinet, Petrus de Hibernia déjà nommé. Maître Albert enfin, fort versé en ces péripatéticiens d'Islam, comme lui croyants plus qu'Aristote, introduisit Thomas dans le Maqasid du Ghazali35 ; c'est le réflexe incompris de nos jours qui pose la raison en simple outil terre-à-terre se mouvant ne supra crepidam dans le champ, qui l'englobe et la surplombe, d'une foi verticale. Par ailleurs, contre tout déterminisme émanationniste et contre les abus de l'astrologie, ô moderne 13ème siècle, la Providence gouverne aux yeux musulmans comme à ceux de notre auteur l'univers, laissant en équilibre la liberté humaine. Au delà de tous exempla et auctoritates, l'approche dionysienne de Celui qui Est, est également dionysiaque chez les mystiques des deux religions, comme le vizir du Khorasan et le châtelain du Lavoro. Si sept siècles plus tard cette langue commune n'a pas encore donné de langage d'échange, ce n'est de la faute ni des destinataires ni de l'écrivain, ni de son Ordre missionnaire, mais de l'histoire qui ne s'est pas encore ainsi présentée. Durable structure qu'on aurait tort d'oublier ou d'omettre avec stupide malignité car maintenant règne l'incompréhension entre libéraux vaseux et sournoisement absolutistes d'une part, et intégristes absolus de l'autre ; à promouvoir une conversation sur champ commun, sera nécessaire Thomas le libéral, non de libéralisme mais de liberalitas, Thomas le magnanime. Il est en effet le seul penseur non musulman dont les traductions et influences atteignent non des pastiches universitaires d'Occident possédant et anglo-saxon, mais ces religieux même que personne ne touche depuis l'Europe actuelle36. C'était déjà le cas au 13ème siècle où le monde arabe effaré à la prise de Baghdad par Hulagu était en contact surtout avec les dominicains comme ce frère Yves dont Joinville nous apprend qu'il parlait sarrazinois37. Les thèmes alors et toujours communs entre Église et Islam sont en si grand nombre et solidité qu'on reste ridicule à vouloir imaginer un dialogue passant par d'autres voies. L'unité de la forme vint ainsi à notre Thomas par cet Ibn Rosd qu'il invective une fois et admire toutefois. Ce croyant de Cordoba n'est pas un étranger dont on écrirait quidam ou aliqui dicunt. Pour les gens de Dieu, même s'ils sont sur une autre voie, Thomas écrit : loquentes in lege mauro- rum uel sarracenorum.
11Pesez ce loquentes in lege : parlant dans le champ de la loi, s'exprimant selon leur loi, se mouvant au verbe dans le champ de leur loi ; cela va à dire : ceux qu'on n'a pas encore rencontrés, d'une autre loi, mis mais d'une loi. Ceux qu'on doit rencontrer un jour en verbe de gueules sur champ de loi sinople.
III - Oriens ex alto38
12Mais il y a deux philosophes à Cordoba. Car tout l'Islam et pas seulement lui, vient à Thomas par Maimonides, Rabbi Moises, et tout orient lui vient d'Israël. Philosophi, astrologi, medici, tradentes de l'Israël d'Espagne, prophétie et révélation, et presque toute poésie sont chose commune aux trois religions, aux deux testaments, au double exotisme. Les uie remotionis et analogie, preuves cheminant à découvrir Dieu, tariq al tanzih, tariq tasbih lui sont parvenues des orients profonds par Maimonides. Thomas a saisi a priori dans l'évolution et la morale, les sagesses de l'Asie39 en leurs logoï spermatikoï40, mais l'orient dans les textes. Il n'a surtout rien ignoré d'essentiel venant des Juifs et de l'Écriture. Les sacrements non justifiants de l'ancienne loi sont étapes dans son histoire du salut et la révélation progressive le long des siècles41. Ses écrits et sa pensée peuvent même servir de médiateurs dans un contentieux judéo-arabe tant il s'est abreuvé aux sources. En matière de prophétie, très vétéro-testamentaire, l'Islam s'est occupé de près de Samuel, perdant même de la réflexion à le calquer ; Thomas tranche dialectiquement en détectant la communion derrière l'opposition par retour profond au sens premier42. Ainsi la guerre et la prophétie sont-elles jumelables des deux côtés. Le rapport que Thomas, comme tout théologien de haute scolastique met entre Israël et l'Église, le rend oriental… par origine. Origo est de la famille d'oriri et donne à la fois le sens obvie de ce qui se lève et le signe logique et mystique de tout orient. Bien qu'il y ait source aux fleuves, flumen oriri43, oriri proprie non conuenit inanimatis ce qui mène à anthropomorphiser et personnaliser l'orient. Il faudrait ne rien savoir du latin vivant de la scolastique assassiné par l'insignifiant humanisme44, pour omettre en Thomas qu'oriri vient d'os, près de uox, ueritas et uerbum. Si bien qu'in diuinis non alius ordo nisi originis45 ce qui décrypte la génération et spiration du Fils et de l'Esprit. Omnis origo designatur per aliquem actum46 : l'origo trinitaire incréée est transcendance d'acte pur. Oriens ainsi catalyse toute une famille de mots, de textes, de concepts, une vision du monde.
13Dans la Bible selon Dutripon, oriens apparaît 91 fois et 17747 fois les mots de la famille comme orientalis, origo, orion, orior etc. ce qui fait 268. Puisque Frommam est d'accès difficile, un vieil index Bergomo présente chez Thomas 148 occurrences dont 12 pour oriens et 135 pour orior etc. Mais il faut adjoindre uotum et crucesignatus car le vœu du croisé regarde l'orient et seul lui est supérieur le vœu de religion48, réponse classique aux Ribat du Jihad ; mieux vaut d'ailleurs mourir en orient ou au retour qu'à l'aller… Ici Thomas écrit non pas orient mais ultra mare49 et ceci anticipe le passage de la croisade aux grandes découvertes. Loin d'être une modernité anti-médiévale comme le prétend un classique mensonge, cette grande aventure en effet date des 12ème-15ème siècles et glisse de la croisade à la missio, de la reconquista à la conquista ; c'est après 1531 qu'elle pourrit en esclavage, racisme et guerre coloniale50. Naturellement terra sancta et Jérusalem avec tout leur poids mental poursuivent la lancée orientale du texte thomasique51. Jérusalem, avant d'être céleste, se situe in medio terre habitabilis52, considération topographique qui pousse à l'aventure géographique. Il n'y a pas chez les dominicains de de recuperatione et l'échec de la croisade leur a fait : commencer la mission : quarante ans après Marco Polo, leur Jordan Catala est évêque au sud de l'Inde53. Le de regimine principum dédié au roi de Chypre, la dernière base croisée, n'est pas un cri de Jihad mais une subordination de toute politique temporelle à l'éternité de la personne et à l'équilibre de la paix sociale, le bien commun. Dans la Catena aurea, notre théologien qui n'a pas parcouru les sites mais enchaîné le commentaire des textes des quatre évangiles, développe une attention aux lieux : cela rappelle l'exégèse hiéronimiste chère aux biblistes dominicains de la correction sénonienne54 et se constitue en invite au voyage. Ailleurs, une notule donnée en passant, indique une attitude anthropologique : orientales ungebantur propter celebritatem festi uel persone uel quia erant in regione calida55 : rite et climat, de Lecœur à Leroy-Ladurie auprès de Lévi-Strauss. A travers l'exemplum éculé, on voit de même glisser le bestiaire vers la géographie : onocrotalus est auis orientis habens rostrum longum et in faucibus habens folliculos quosdam in quibus primo ponit cibum et post horam ponit in uentrem. et significat auaros56. Une expérience quotidienne passe aussi à une géographie rudimentaire et banale : uenti orientales fiunt mane deinde meridionales sed uersus uesperum uenti occidentales ; en dehors de son utilisation théologique, la brise sert à lire les points cardinaux57. Car l'orient thomasique est d'abord point cardinal, puis mouvement cosmique : uenus oriens ante solem dicitur lucifer occidens autem post eum dicitur uesperus58. La droite du ciel est l'orient et sa gauche l'occident, le pôle sud est supérieur et l'autre est nord59. Le mouvement diurne du ciel, celui que nous nommons rotation est premier sur le pôle équinoxial de l'orient à l'occident et le second à l'inverse sur les pôles du zodiaque ; nous le nommerions révolution et il est au 13ème siècle grecquement réputé second parce que lente rétrocession annuelle du soleil dans les constellations de l'écliptique60. Le mouvement premier se fait réellement d'ouest en est ; mais avant Copernic, l'hypothèse héliocentrique n'intéressait que quelques dominicains et Thomas le Prêcheur écrivait pour tout le monde61. De nombreux passages62 où les mots de la famille oriri n'apparaissent pas sont du même bois, de cette cosmologie anticorientale et grécopérimée dont la science dominicaine commence à sonner le glas. Guerric de Saint-Quentin doutait ouvertement des anges mouvant les astres et Thomas ne s'accroche à aucune hypothèse qu'il utilise ; il accepte le droit fil des révolutions universitaires qui vont courir de Copernic à la relativité.
14La théologie est une science subalternée à la vision des bienheureux et de Dieu ; Thomas en est un praticien pratiquant, un mystique expérimental ; il vit en acte cette lumière. Le but alors de toute remarque, même savante, sur l'orient ou le reste n'est pas de comprendre le monde mais de le transformer en se transformant. Connaissance et compréhension sont instruments aléatoires du système vécu. Le sens littéral est la base qu'il suit contre toute billevesée63 mais pour s'en envoler vers la signification vivante. Il affirme qu'au temple, la partie orientale est celle du tabernacle image du monde corporel, et l'ouest celle du saint des saints qui signe les substances spirituelles, la patrie céleste et le statut de lumière. Le temple de Salomon était axé nord-sud et la droite était effectivement à l'est : le texte situe bien la mer d'airain au sud-est mais ne dit pas où fut posée la tente d'assignation64. Thomas a suivi ici non une description mais une signification65. Le soleil levant est celui de la première loi tandis que sa plénitude de l'autre côté convient à l'Église et comme le clair précède l'obscur, l'Eternel dans l'ancien sanctuaire a voulu habiter dans l'obscurité66. Ainsi l'orient précède au temple le lieu où Dieu repose son alliance en l'arche des tables de la loi67. Les deux colonnes d'airain dressées par Hiram se nommaient en effet Yakin à droite, mot à mot s'affermira soit "orient" et "début", tandis qu'à gauche Boaz, force, signifie "occident de plénitude"68. Mais les imprécisions du texte sacré se prolongent en apparentes hésitations chez Thomas parce qu' ici au vrai une non-description du temple se recouvre abusivement d'une lecture mythique et liturgique de la cathédrale. Le gothique depuis Chartres par exemple69 proroge cette disparité entre l'ombre septentrionale réservée à l'ancien testament et la droite éclairée où la lumière du midi manifeste le statut de grâce tandis que l'abside vise l'orient. Ce point demeure sacré en soi, locus orationis70 : os réunit oriens à oratio ; c'est la cathédrale orientée qui est le lieu vrai de cette méditation.
15De l'orient vient ce statut que l'Église occidentale exprime alors ; l'orient est passé dans l'ombre et l'Europe est son héritier légitime ; le vrai orient, c'est l'Église. Magi secundum Augustinum uenerunt de remotissimis partibus orientis…71. Vu cette histoire en catabase, le paradis terrestre est en orient comme au lieu le plus noble et ne saurait être atteint à cause des monts, des mers et des chaleurs72. Cet Orient, mythique à souhait est le lieu noble par excellence, le lieu du salut, point central où il convenait que vint et vécut le Sauveur pour en y mourant en répandre également la grâce73. Cet orient-ci n'est plus un point cardinal mais leur croisement. Cet orient mystique est celui du début et de la fin du monde : resurrectio erit probabiliter in instanti in crepusculo sole existente in oriente et luna in occidente sicut fuerunt creati74. A ce cycle se rejoignent l'orient grammatical où le soleil se lève, l'orient géographique où se déroula le plus clair de l'histoire et de l'histoire sainte, et l'orient mystique axe du monde et de l'Église. En attendant, les chrétiens prient vers l'orient : secundum quamdam decentiam adoramus ad orientem primo quidem propter diuine maiestatis iudicium quod nobis manifestatur in motu celi qui est ab oriente. Le fait cardinal demeure premier et entraîne une weltanschauung où nature et surnature s'enclanchent thomistement. Secundo propter paradisum in oriente constitutum ut legitur in genesim 2, 8 secundum litteram septuagintorum. quasi queramus ad paradisum redire. En référence à l'orient s'explicite ici le mythe historique du bonheur, retour au paradis. Tertio propter christum qui est lux mundi et Oriens nominatur. Zacharias 6, 12 et qui ascendit super celum celi ad orientem Ps. 67 (68), 34 et ab oriente eciam expectatur uenturus secundum illud matthei 24, 27 sicut fulgur ab oriente75. Ou enfin : Christus ab oriente uenit ad iudicium sicut ad orientem ascendit76.
Conclusion
16Saint Thomas d'Aquin a donc tissé autour du mot orient et de sa famille avec les notions connexes, une vision du monde où les Grecs, d'Aristote à Michel Paléologue, sont une origo récente et proche. L'Islam et ses prédécesseurs du vieil orient classique sont fontaine impure mais croyante. La Bible d'Israël enfin est la source même et à la fois l'orient concret et l'orient mythique, des trois orients le plus pur et dont descend l'Église.
17Oriental en somme par tous ses pores et réflexes culturels et mystiques, on pourrait se demander si Thomas a pris le temps d'être occidental. Mais par ailleurs raisonneur intellectualiste et rationaliste universitaire, ce savant professeur taxonomiste, ce naturaliste scientiste qui distingue le mythe et le réel, est le prototype même de l'occident. Autant il méprise, omet et détruit l'occident barbare dont, campanien, il n'est pas ; autant il est l'université en son printemps qui annonce et procrée la modernité rationnelle, culture que chacun dénomme occident. Occident, cet acide oxydant les visions naïves de toutes les cultures.traditionnelles, cet accident de l'histoire à nulle autre civilisation semblable et les phagocytant toutes, Thomas l'oriental, Thomas l'universel en est le premier auteur et le premier modèle. Si l'on prend d'un œil fluent l'ensemble du Contra impugnantes, le Christ, la vierge, la Palestine, les iudei, le papyrus, l'Égypte, le pharaon, Jérusalem, Abraham, Moïse, Isaac, les prophètes, les évangélistes, Babylone, Antioche, la glose, et la gnose, le Rabbi, le mundus, le moine, Simon le Magicien, l'Apocalypse, Paul et Sathanas bien sûr y occupent en unique épiphanie à multiples occurrences toute la place dans le texte, l'argumentation, le style, allusions, implications et inférences. Mais l'ordre et la composition sont d'une cathédrale gothique et d'un poème courtois ; et le mythe évacué au profit d'une science rigoureuse, est l'Europe même. Le bain est d'orient ; le bébé est d'occident. Thomas le logique est Thomas le dialectique, celui par qui tout est à la fois Occident qu'il fait naître et d'Orient où il puise. La réalité même de l'histoire peut se lire de cette même façon. L'origine du processus d'humanisation, de néolithisation est bien en Orient surtout. L'origine de la plus brillante, de la plus dynamique et de la plus progressiste des trois civilisations du blé, entre les trois autres du riz, du maïs et des tubercules, c'est bien l'Orient du croissant fertile. L'histoire sainte y a trouvé le salut de l'homme d'après beaucoup. Mais, symétriquement au Buddha chassé de l'Inde, le Christ Jésus chassé d'Orient, l'Église s'est continuée en Occident. Deux siècles avant Thomas, Grégoire VII, d'Église à religion orientale, a fondé l'Europe. Aussitôt née, celle-ci s'est jetée les armes à la main sur l'Orient tombeau du Christ. Au paroxysme de ce rapport, Thomas a pu ainsi distiller la réflexion orientale qui fonde l'Occident ; et sinon le premier, du moins le plus fort, l'a analysé et explicité : l'Europe, c'est l'Orient et, comme le chante la liturgie77, l'Orient, c'est le Christ : O Oriens.
Annexe
ABREVIATIONS
sur un C ou 1 S, pour marquer diverses prononciations non françaises comme sh tch etc.
A Atti del congresso internazionale Tommaso d'Aquino, 9 vol. 240/170 Roma-Nàpoli, 1974
EU Encyclopaedia Universalis
P Michel-Marie Dufeil, Guillaume de Saint-Amour et la Polémique universitaire Parisienne (1250-1259), Picard 1972 245/165 xxxii + 468 p.
UI Saint Thomas d'Aquin, de Unitate intellectus contra auerroistas (1270) ed. univers. Gregoriana, Roma 1946
Abréviations classiques pour Bible et saint Thomas.
Notes de bas de page
1 Novarina (P.), st Thomas d’Aquin, Nauwelaerts 1962 250/160 246 p. Gay (J.), L’Italie méridionale et l’empire byzantin, 1904
2 Kipling (R.), Verse, def.ed.Hodder, London (1889) p.234.
3 Littré (E.), Dict.de la langue française, Hachette 1863 II-1, 859-60 citant V. Hugo, préface aux Orientales ; cite aussi Pascal, Bossuet, Montesquieu, Voltaire etc. Voir mots proches.
4 A propos du commerce du levant ; orient = Asie ou est.
5 Petit Larousse éd. 1965, p.1582.
6 Orientalismes : Dans 1, 1 sv. Molière, le bourgeois gentilhomme ; Montesquieu, Lettres persanes, et… actualités.
7 Processus de néolithisation, EU 18, 264-84 (symposium 1980, div. auteurs)
8 EU 7, 1004 ; 8, 296, corrélats et bibliogr.
9 Novarina, 36 (cf.supra n.l)
10 Seckler (M.), Le salut et l’histoire, Cerf 1967 220/140,256 p., p.19. Dufeil (M.M.), Trois sens de l’histoire, Colloque 7274 année charnière, CNRS 1974, 815-848. Id., P, 259, 263-54 etc, Id., Regard d’historien sur la métaphysique du devenir d’un théologien, A 6, 699-705 ; ibid., de Vogel (J.), 5,135-143.
11 Novarina, 129, 141, 158 (sup.n.l) ; Chenu (M.D.), Bibliographie thomiste.
12 Ibid. 122.
13 de regimine principum, c. 4 et c. 14 in fine (Novarina, 137-138).
14 Daniélou (J.), Les origines du christianisme latin, Cerf 1978.
15 EU 9, 414. Siclari (A.), Una fonte di TA. : Giovanni di Damasco, A 1, 384.
16 Dufeil (M.M.), Procédés de composition, Mél. P Hubert, CNRS ; ici n.10
17 Act. 17, 31-32 ; 1 Cor. 1,23.
18 Le fonti… A 1, 149-257 et 384-392 (ici n.15)
19 Litt (Th.), Les corps célestes dans l’œuvre de st Th. d’Aq. Louvain 1963.
20 Veres (T.), Th.d’Aq. précurseur de Copernic, A 9,247-53 et tout ce A 9, en particulier pp.9, 60, 112, 173, 269, 355 etc.
21 Chenu (M. D.), La théologie comme science au 13ème siècle, Vrin 1957.
22 Littré, supra N. 3 et 4 ; la q 102 a 1 circa finem.
23 Phil. 1, 18 ; genus et generatio : in Metaph. 5, fin début.
24 UI 2, 57 ; p. 36, ligne 1.
25 Novarina (N.L.), 127 qui soutient l’interprétation inverse du P. Gauthier d’une œuvre intemporelle et passéiste. Mais Thomas ne l’est jamais et eliminando en latin porte sur l’avenir comme toute l’introduction.
Cf. Alverny (M.T.d’), Connaissance de l’Islam au 13ème siècle, 235-46 in Septième centenaire de la mort de saint Louis CNRS 1976 ; p. 243.
26 UI 1,1 ligne 7.
27 UI 2, 59 ; p. 38 1.9-10.
28 UI 2, 57 et 58 pp. 36-37. EU 2, 950 ; 7, 722 renvois et corrélats.Abu-Shanab (R.E.), Points of encounter between al Ghazali and st Th. Aq. ; Chisaka(Y.), St.Th.Aq.et.Avicenne ; Colish (M.L.), Avicenna’s theory of efficient causation and its influence on st Th.Aq. ; A 1, 261,268,296.
29 East (S.P.), Remarques sur la double appellation du stagirite ’aristoteles’ (auteur ordinaire faillible) et ’philosophus’(exprime oommune vérité), A 1, 186-202. cf. P. 28 et références.
30 UI 2, 59 p.38.
31 UI 5, 119, 120, 121 pp. 76, 77, 78 1.14 ; cf. pp. 2 et 38.
32 Hana (C.G.), Réviser l’abord thomiste d’Averroès, A 1, 341-345. Cruz-Hernandez (M.), Santo Tomàs y la primera recension de Averroès por los latinos, A 1, 307-24. UI cite seulement 11 fois "Averroès" : 1, l p. l 1, 8 p.7 ; 17 p.12-13 ; 23 p.16 ; 2, 56 p.35-36 ; 59 p.38 ; 3, 63, 64, 67 pp.40 41, 42 ; 5, 121 p 78
33 Supra n.28. Nader (A.N), L’influence de la pensée musulmane sur la philososphie de Th. d’Aq.,A 1, 346-351. Gomez-Nogales (S.), Los arabes en la vida y la doctrina de santo Tomàs, A 1, 334-340.
34 Flynn (J G.), St Thomas on the arab Philosophers on the nature of God, A 1, 325-333.
35 Abu-Shanab, A 1, 262 et note infrapaginale 6 ; Ibid. Gomez-Nogales, 336.
36 Anawati (G.), st Th. d’Aq. et le monde arabe moderne et contemporain, A 1, 268-283.
37 P. 22 ; éd. Natalys de Wailly n° 87 ; Alverny, 238 (sup.N.25). Saadé (I.), El pensamiento arabe en el siglo de santo Tomàs de Aquino, A 1, 352-357.
38 Luc 1, 78 ; Malachie 3, 20.
39 Lacombe (O.), st Th. et les sagesses de l’Asie, A 4, 357-363.
40 Méhat (A.), Etudes sur les stromates de Clém.d’Al., 1966 ; EU 4, 615 c.
41 3a q 60 a 5. Benoît (P.), St Th. et l’inspiration des Ecritures, A 3, 19-30. di Marco (A.), s.Tommaso e la pluralità dei sensi biblici nella problematica odierna, A 4, 60-69. Dubois (J.M.), Judaïsme et christianisme, A 4, 307-310.
42 Ledit (C.J.), Une médiation théologique dans le contentieux judéo-arabe, A 3,134-40 ; cf. 1 Sam. 15, 1-5 et al Qu’ran, 2, 186 et 2 5 254 et 5,17 ; 2a 2e q 170 à 174 : prophétie.
43 1a q 102 a 1 ad 12um.
44 Chaunu (P.), L’expansion européenne du 13ème au 15ème siècles, PUF 1969, p. 7.
45 Contra Gentiles, c.24 in fine.
46 1a q 41 a 1.
47 Dutripon (F.P.), Bibliorum sacrorum Concordantiae, Bar le Duc 6ème éd.1875 320/230 1484 p.
48 Quodl. 4, 11 ; 5, 14.
49 Ibid. q 14 melius moritur redeundo quam eundo ultra mare ; In 4 Sent d 38 q 1 a 4 qua 3 ad 1um etc.
50 Chaunu (P.), L’expansion européenne du 13ème au 15ème siècles. ; et La Conquête et l’exploitation des nouveaux mondes, Nelle Clio 26 et 26 bis PUF 1969 185/135, 396 et 446 p. Dufeil (M.M.) Concept sur champ, Mil. de Gandillac, sous presse. Id., Jordan Catala, Cahiers de Fanjeaux, 15 (1980).
51 2a 2e q 88 a 12 ad 1um.
52 3a q 46 a 10 ad 1um.
53 Richard (J.), La papauté et les missions d’Orient 13ème-l5ème siècles, Ecole française de Rome 1977 245/170 xxxiv + 326 p., voir index. Cf. sup. n. 50.
54 P, 28, 51 etc. et références classiques à Spicq. et Smalley (Bibliogr.) et surtout à de Lubac (H.) sj, Exégèse médiévale, 4 vol. 1951.
55 In Hebr. lect.4 in fine.
56 1a 2e q 102 a 6 ad 1um fine.
57 In lob 37 lect.1 in fine.
58 Ibid. lect. 2 fine.
59 1a q 102 a 1 circa finem ; In 2 Sent. d 14 q 3 ad 4um In Phys.3 lect.9 fin. de celo, 1-lect. 3 med.
60 1a q 67 a 4 ad 3um. q 104 a 2 circa finem. Quodl. 6 q 10. In Phys. 3 lect. 8 fine medio. de Anima, lect. 7 fine.
61 Supra n. 19 et 20. A 9, 191-266, en particulier 229.
62 1a q 67 a 4 ad 3um. 104 a 2 circa finem. 1a q 102 a 6 ad 1um fino. 2a 2e q 88 a 12 ad 1um ; 164 a 2 ad 5um. In 2 Sent. d 14 q 3 ad 4um ; d 36 a 3 ad 3um. a 5 ad 4um ; a 6 ad 3um. d 47 q 3 a 2 ad 3um. 3 Sent, d 8 q 1 ad 2um ad 3um ; d 9 q 1 a 3 qua 3 ad 3um. 4 d 38 q 1 a 4 qua 3 ad 1um ; d 43 a 3 qua 4. In Matth. 2 principio. Quodl. 5 q 14.de Anima, lect.7 in fine.
63 P, 231 et références.
64 ou tente de réunion, 1 Reg 8, 3-6. la q 102 a 4 ad 4-5-6 um.
65 P, 2" 1-32, cf. ici sup. n.54 et 63. sensus spiritualis semper fundatur super litteralem et procedit ex eo (Th.d’Aq.de sensibus).cf. la q 1 a 9 et 10 et passages parallèles.
66 1 Reg 8, 12, sup. n.64.
67 1 Reg 7, 39 et 8, 6. cf. sup. n.64 et 1 Reg 7, 23-26.
68 1 Reg 7, 21.
69 Le programme iconographique joue avec cette évidence non contraignante que le gothique est structuralement recherche de lumière. (*) Cf. LEVIS-GODECH0T (Nicole), Iconographie du portail nord de la cathédrale de Chartres in c.r. et Mém. Soc. hist. archeol. Senlis 1977 (paru 1978) pp. 31-47.
70 In 1 Tim 2, lect. 2 medio. Le texte de saint Paul porte effectivement. sur la prière à Dieu par son médiateur Jésus envoyé aux goim de l’ouest.
71 1a 2e q 136 a 3 ad 3um ; 5 ad 4um. In Matth. 2 principio. Spéculations diverses, l’évangéliste dit seulement d’orient.
72 1a q 102 a 1 et 2. 2a 2e q 164 a 2 ad 5um (cf.Augustin, Cité de Dieu, 1.13 c 21). In 2 Sent d 47 q 3 a 2 ad 3um.
73 3a q 46 a 10 ad 1um, cf Ps 73, 12 : Dieu opère délivrance au milieu de la terre.
74 In 4 sent d 43 a 3 q 4
75 2a 2e q 84 a 9 ad 3um. In 3 Sent d 9 q 1 a 3 qua 3 ad 3um.
76 In 3 Sent d 9 q 1 a 3 qua 3 ad 3um.
77 Cinquième des sept grandes antiennes avant Noël le 21 décembre.
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