Marie d’Antioche, « impératrice de triste mémoire »
Maria of Antioch: “A sadly infamous empress”
p. 255-276
Résumés
En 1180, l’empereur de Byzance Manuel Ier Comnène s’éteint, laissant le pouvoir dans les mains de sa veuve, Marie d’Antioche, nommée régente au nom de leur fils, le jeune Alexis II. Le contexte est cependant loin d’être favorable à une régence : entre les dangers extérieurs, reflétés par une xénophobie croissante à l’égard des Occidentaux, et les rivalités au sein même de la famille des Comnènes, la position de Marie d’Antioche va rapidement s’avérer intenable. Comment une impératrice d’origine étrangère pouvait-elle s’imposer politiquement face à une famille certes unie sous la bannière d’Alexis II, mais divisée en factions se disputant le pouvoir politique et les richesses de l’Empire ? En distinguant son amant, le protosébaste Alexis Comnène, Marie déchaîna la fureur de nombreux membres du clan Comnène. Entre mauvais choix politiques et erreurs stratégiques, la régence de Marie avait réveillé les vieux démons de l’Empire : l’aristocratie, le peuple et l’Eglise décidèrent de faire entendre leurs voix, mettant un terme à près d’un siècle de stabilité dynastique.
In 1180, the emperor of Byzantium, Manuel I Comnenos, died, leaving power in the hands of his widow, Maria of Antioch, who was named regent on behalf of their son, the young Alexios II. However, the context was far from favourable: external dangers, reflected by an increasing xenophobia towards Westerners, combined with rivalries within the regnant family itself, meant that the position of Marie of Antioch quickly proved untenable. How could a foreign empress hold her ground politically in the face of a family, which, though united under the banner of Alexios II, was divided into rival factions all grappling for political power and the empire’s riches? By distinguishing her lover, the protosebastos Alexios Comnenos, Marie unleashed the fury of many members of her adoptive family. With its poor political choices and strategic errors, the regency of Marie of Antioch had awoken the empire’s old demons: the aristocracy, the people and the Church decided to make themselves heard, thus ending almost one century of dynastic stability.
Texte intégral
On a l’impression que, par la volonté divine, tout ce qui était encore debout dans l’empire des Romains devait s’écrouler avec la mort de l’empereur Manuel, comme si toute cette partie du monde où nous vivons avait plongé dans l’obscurité après son trépas, comme si le soleil s’était couché.
Eustathe de Thessalonique en 11861
1Il est difficile d’affirmer que ce sentiment reflétait l’opinion générale au moment de la mort de Manuel Ier Comnène en 1180. Troisième empereur Comnène à monter sur le trône2, Manuel régna de 1143 à 1180. Son règne clôturait quasiment un siècle de stabilité politique, durant lequel le pouvoir fut exclusivement entre les mains de la famille Comnène-Doukas. Si son grand-père Alexis Ier, puis son père, Jean II, avaient pu transmettre le pouvoir à un héritier majeur, Manuel laissait quant à lui un successeur mineur, Alexis II, âgé de onze ans, et une régente d’origine étrangère, Marie d’Antioche. Toute régence à Byzance provoquait un affaiblissement du pouvoir central, ainsi qu’une rivalité pour le contrôle du jeune empereur3. Il s’avère, en effet, que Manuel léguait à son jeune héritier un empire certes vaste, mais gangréné par des factions au sein même de la vaste famille Comnène, ainsi que par l’installation des Latins à l’intérieur de l’Empire, conséquence des Croisades et de la politique extérieure de Manuel.
2Ce dernier ne s’était pas contenté, comme ses prédécesseurs, de limiter les intérêts de l’empire en Occident à la frontière des Balkans. Il s’était au contraire fortement impliqué en Italie4, où les enjeux étaient multiples : économiques d’abord, l’empire avait besoin des cités marchandes du nord (Venise, puis Gênes et Pise) ; militaires ensuite, puisque planait sur l’empire, en plus de la menace permanente des Normands du royaume de Sicile, le spectre des croisades ; religieux et politiques enfin, car Manuel n’eut de cesse de s’opposer à Frédéric Ier afin d’être reconnu comme seul empereur légitime et souverain des chrétiens. Cependant, comme le souligne justement Charles Brand, non seulement Manuel échoua à affaiblir Frédéric Ier et Guillaume II (roi de Sicile), mais il les conduisit à faire alliance entre eux5. À l’est, la défaite de Myrioképhalon en 1176 contre le sultan d’Iconium acheva de désavouer la politique extérieure de l’empereur6. Ce bilan reste toutefois à nuancer : Manuel entretint tout au long de son règne de bons rapports avec la France et réussit à marier son fils Alexis à Agnès, fille de Louis VII. Ce dernier représentait un allié de taille en Occident dans sa lutte contre Frédéric Ier. À cet égard, le mariage de l’héritier du trône avec Agnès était un succès diplomatique indéniable. De plus, Manuel avait marié peu de temps auparavant sa fille Marie porphyrogénète avec Rénier de Montferrat, famille originaire d’Italie du nord et anciennement vassale de Frédéric Ier. La politique matrimoniale de Manuel était innovante en ce qu’il donna la priorité aux mariages avec l’étranger, et presque exclusivement avec le monde latin. Il avait lui-même épousé deux princesses franques, Berthe-Irène de Sulzbach, qui avait donné naissance à Marie, dite porphyrogénète, et Marie d’Antioche. C’est donc logiquement qu’il avait cherché une épouse latine pour son fils et, à la différence de ses prédécesseurs, qu’il exportait « avec empressement » les princesses impériales7.
3Cette politique pro-latine n’était pas considérée d’un bon œil par les Byzantins, d’autant plus que les rapports entre ces derniers et les Latins installés dans l’Empire se dégradaient. Michael Angold estime qu’ils étaient plusieurs milliers installés de manière permanente à Constantinople8 : les Vénitiens depuis 1082, les Pisans depuis 1111 et les Génois, arrivés plus tardivement. Ces communautés jouaient un rôle essentiel dans l’économie byzantine, c’est pourquoi Manuel avait renouvelé en 1170 les privilèges des Génois et des Pisans, au détriment des Vénitiens. Sans doute cherchait-il également leur soutien dans le conflit qui l’opposait à Frédéric Ier. Suivant cette hypothèse, pourquoi se mettre à dos Venise ? Selon M. Angold, le souci de Manuel était de soumettre les Vénitiens résidant de manière permanente dans l’Empire à son autorité9. L’arrestation simultanée de ces derniers en mars 1171 interrompit brutalement les relations cordiales entre les deux États. La présence de ces Latins dans la population, mais aussi à la cour impériale où ils étaient accusés d’être favorisés par l’empereur10, était de plus en plus mal interprétée par les Byzantins.
4Enfin, une dernière menace et non des moindres pesait sur la succession de Manuel, en la personne de son cousin Andronic Comnène. À la mort de Manuel, Andronic était alors exilé en Paphlagonie, après lui avoir juré fidélité ainsi qu’à son fils Alexis11. Pouvait-il être considéré comme inoffensif pour autant ?
5Conscient des dissensions internes, comme des menaces externes, Manuel avait pris soin de faire prêter par ses sujets un serment de fidélité à son fils et avait imposé à Marie d’Antioche de devenir moniale, évitant ainsi le risque d’un co-empereur. Nomma-t-il un conseil de régence ? C’est ce que sous-entend Eustathe de Thessalonique : parmi les membres de ce conseil, le patriarche Théodose fut tout particulièrement désigné pour veiller aux intérêts de l’héritier12. Cette régence s’annonçait délicate et les prétendants au trône étaient nombreux. L’Église et le peuple constantinopolitain firent également entendre leurs voix. Dans ce contexte, comment Marie d’Antioche, d’origine étrangère, pouvait-elle s’imposer face au puissant clan Comnène-Doukas ?
6Nous analyserons dans une première partie nos sources principales, ainsi que la première révolte à laquelle dut faire face l’impératrice. Dans un second temps, nous verrons le retour d’Andronic Comnène et son affrontement avec l’impératrice jusqu’à la chute et la mort de celle-ci. Nous nous proposons, à travers une analyse critique du bref et tumultueux règne d’Alexis II, de démontrer que le système Comnène arrivait au terme de son fonctionnement dynastique.
Une mort symbolique
7Nicétas Choniatès et Eustathe de Thessalonique sont les deux principales sources que nous ayons sur la régence de Marie d’Antioche. Le premier, né en 1155 à Chonai, était arrivé à Constantinople en 1164 à l’âge de neuf ans, puis avait embrassé une carrière civile. Il était sous-secrétaire impérial à la cour sous la régence de Marie et donc au cœur des évènements qui nous concernent13. Cependant, il ne commença son histoire que des années plus tard14, tandis qu’Eustathe écrivit en 118615. Il était alors métropolite de Thessalonique depuis 1178 et, bien qu’éloigné de la capitale, il disposait d’un réseau constantinopolitain avec lequel il entretenait une correspondance assidue16.
8Le mariage de Manuel avec Marie avait été négocié afin de réaffirmer la suzeraineté de l’empire sur la principauté d’Antioche. Lors de la mort de Bohémond II en 1130, Jean II avait déjà proposé que son plus jeune fils, Manuel, épousât Constance, héritière d’Antioche17. La politique de Manuel envers les États croisés démontre que, à l’instar de son père, il souhaitait s’imposer comme le suzerain et protecteur des lieux Saints et des Chrétiens d’Orient. Après la mort de sa première épouse Berthe-Irène en 1160, un second mariage s’imposait, étant donné que Manuel n’avait toujours pas de fils. Le choix de Marie s’inscrivait donc en toute logique dans la politique latinophile de Manuel.
9Devenue régente, Marie dut faire face à plusieurs problèmes, le premier et non des moindres étant son fils, le jeune Alexis II. Nicétas Choniatès nous dresse un portrait acide de l’adolescent18, confirmé par Eustathe de Thessalonique19 : affublé des « pires qualités », il semble qu’Alexis était trop jeune et surtout peu préparé par son entourage à la tâche qui lui était dévolue. Les sources le mentionnent rarement comme acteur politique à part entière, mais plutôt comme un jeune homme qui délaissait ses devoirs au profit de la chasse et autres divertissements. Seule, et dans l’incapacité de se remarier, Marie avait alors choisi, parmi une multitude de prétendants20, le neveu de son défunt mari, Alexis Comnène le protosébaste. Faisait-il partie du « conseil de régence » nommé par Manuel et destiné à seconder Marie dans sa tâche ? Fils d’Andronic, le frère de Manuel, et de la sébastokratorissa Irène, Alexis était le petit frère de Jean Comnène. Ce dernier jouissait d’une très haute faveur sous le règne de Manuel, qui l’avait honoré des titres de protosébaste et de protovestiaire21 ; après son décès en 1176 à Myrioképhalon, son frère Alexis avait hérité de ses privilèges dans la hiérarchie de cour comme dans le cœur de Manuel22. Il appartenait donc au cercle proche de l’empereur et il est donc fort probable, si jamais ce conseil de régence exista, qu’il en faisait partie. « [...] sûr de son propre pouvoir et de sa grande influence sur l’impératrice23 », le protosébaste accapara le pouvoir. Choniatès précise qu’aucun document officiel ne sortait du palais sans qu’il ne l’ait validé à l’encre verte24, ce qui confirme la grande influence qu’il détenait sur la régente et l’empereur mineur. Sa position dominante ainsi que sa politique devinrent très vite impopulaires auprès de plusieurs grands personnages de la cour, en premier lieu la princesse porphyrogénète Marie. Née en 1152, elle était l’unique enfant de Manuel et Berthe-Irène25. Son père l’avait d’abord fiancée à l’héritier du trône de Hongrie, Béla-Alexis. En l’absence d’héritier mâle, Manuel avait désigné ce dernier comme son successeur et avait exigé de la part de ses sujets un serment de fidélité en 1165-116626. La naissance d’Alexis en 1169, puis sa désignation officielle d’héritier en 1171 bouleversèrent certainement Marie : ses fiançailles avec Béla furent rompues et Manuel se mit en quête d’un nouveau fiancé. Le choix se fixa finalement sur Rénier de Montferrat27 qui, étant latin, ne pouvait être considéré comme un prétendant au trône légitime. Née dans la pourpre et reconnue comme héritière du trône, Marie avait vécu avec l’espoir de devenir augousta. Que le pouvoir lui échappe en faveur de son jeune frère était certainement acceptable : l’exemple d’Anne Comnène avait bien démontré que l’héritier précédait l’héritière quel que fût l’ordre de naissance28. De plus, le testament de Manuel était clair : dans le tome synodal de 1171, il disposait qu’après sa mort, Alexis lui succèderait ; en cas de minorité, Marie d’Antioche exercerait la régence, mais seulement si elle revêtait l’habit monacal ; ce n’est qu’en cas d’absence d’héritier mâle que le trône irait à Marie29. L’élément déclencheur fut bel et donc bien la liaison de sa belle-mère avec le protosébaste : la fille ne put tolérer la trahison de la mémoire de son père.
10Marie la porphyrogénète prit donc la tête de l’opposition. C’est certainement elle qui, bien qu’elle le niât, fut à l’origine de la tentative d’assassinat du protosébaste projetée lors de son déplacement à Bathys Ryax en février 1181. Cette conspiration à laquelle participèrent, entre autres, Alexis le protostrator, les fils d’Andronic Comnène Manuel et Jean, et Jean Doukas Kamatéros, l’éparque de Constantinople, se solda par un procès. Les Kamatéroi étaient une puissante famille de l’administration civile, alliée aux Doukai30 ; Jean était le cousin de l’empereur. Alexis le protostrator était le fils illégitime de Manuel, issu de sa liaison avec sa nièce Théodora. Choniatès, dans un passage très critique de la politique de Manuel, explique que Théodora, qui appartenait au cercle restreint de Manuel, se comportait de manière hautaine et que ses fils détournaient des rivières d’argent31. La position privilégiée du protosébaste, en remettant en question l’équilibre des pouvoirs et le partage des richesses au sein du clan Comnène, avait ravivé de vieilles rivalités. Le fait que les fils d’Andronic aient participé à ce complot signifie qu’en dépit des nombreux complots de leur père, ils étaient restés à la cour auprès de Manuel. Ce dernier les avait certainement gardés auprès de lui afin de pouvoir les utiliser, si nécessaire, comme moyen de pression contre Andronic. Toutefois, ils devaient également jouir d’une position conforme à leur nom et à leur lien de parenté avec l’empereur : Manuel savait ménager l’amour-propre des membres de sa famille. Le protosébaste ne travaillait cependant qu’à son profit : Choniatès l’accuse sans détour d’avoir profité de son influence sur l’impératrice Marie et sur Alexis pour accaparer le pouvoir et les richesses de l’Empire32.
11Les complices de la porphyrogénète furent rapidement jugés et emprisonnés : Eustathe de Thessalonique précise que l’impératrice elle-même présida le tribunal, influençant alors les juges et se rendant coupable d’abus de pouvoir33. De son côté, Choniatès accuse ce procès d’avoir été conduit à charge. Cependant, les tergiversations du protosébaste, de l’impératrice et des juges quant à accuser et inculper Marie et son époux laissèrent le temps à ces derniers de se réfugier à Sainte-Sophie, à la recherche de la protection du patriarche Théodose Boradiotès. Ce dernier décida alors de les protéger de la fureur du protosébaste et de l’impératrice34.
12La chronologie des événements qui suivirent varie entre les versions d’Eustathe et de Nicétas Choniatès. Nous suivrons ici, comme M. Angold35, la version d’Eustathe, qui semble plus précis dans sa datation et qui écrivit peu de temps après les faits. Le patriarche accueillit donc les césars, Marie et Rénier, à « bras ouverts36 ». Il avait cependant, comme le reste des Byzantins, prêté le serment de fidélité qui reconnaissait la régence de Marie d’Antioche jusqu’à la majorité d’Alexis II. Rappelons également qu’il avait été désigné par Manuel pour veiller aux intérêts de son fils : dans le tome synodal de 1171, mentionné plus haut, le patriarche et les membres du haut clergé avaient déclaré par écrit leur fidélité et condamnaient toute révolte contre la majesté impériale37. Il ne devait certes pas entretenir de bons rapports avec Marie d’Antioche, celle-ci l’ayant tenu à l’écart du pouvoir. De plus, s’il soutint ouvertement la révolte de la césarissa, c’est probablement que celle-ci était avant tout dirigée contre le protosébaste38 : la rumeur courait que ce dernier souhaitait épouser l’impératrice et régner en son nom39. Enfin, le patriarche ne voyait-il pas là l’opportunité de retrouver une position prépondérante à la cour, auprès du jeune empereur ?
13Malgré les exhortations du protosébaste, de l’impératrice et de l’empereur, les césars refusaient de quitter l’Église. Les choses allèrent de mal en pis lorsque le patriarche refusa de se rendre au Grand Palais pour la cérémonie annuelle du baiser de paix échangé avec l’empereur40. La commémoration eut finalement lieu quelques jours plus tard, et Marie d’Antioche et le protosébaste en profitèrent pour le déposer et l’enfermer au monastère du Pantepoptès. C’est alors une véritable guerre civile qui se déclencha, tournant à l’affrontement armé entre les partisans de l’impératrice et ceux du patriarche et des césars41. Du côté des souverains, il n’y a aucun doute quant à l’identité de leurs partisans : Choniatès et Eustathe mentionnent tous deux l’intervention des troupes impériales42. Ils sont toutefois moins précis en ce qui concernent les révoltés : Eustathe cite des membres du clergé et la foule, auxquels Choniatès ajoute des mercenaires, latins et romains. Marie porphyrogénète étant à moitié latine et mariée à un Latin, il n’est pas étonnant qu’elle ait rallié des Latins à sa cause. De plus, son époux avait certainement emmené avec lui à Constantinople des compagnons d’armes et disposait, en sa qualité de césar, d’une garde rapprochée43. Cet affrontement divisa également le clergé : si le protosébaste put déposer le patriarche, c’est bien qu’il était soutenu par de hauts membres de l’Église44, alors que le « bas clergé » s’était rangé du côté du patriarche et des césars45. Les « frasques » de la régente avec le protosébaste, alors même qu’elle était désormais nonne sous le nom de Xénè, étaient intolérables et pour le clergé, et pour la population en général. Un nouvel acteur, et non des moindres, se joignit à la sédition : le peuple de Constantinople. Se réfugier à Sainte-Sophie à la recherche de la protection de l’Église et du soutien du peuple n’avait rien d’inédit à Byzance : citons l’exemple de Théodose Monomaque en 1056 qui, s’étant porté candidat au trône contre Michel VI, s’était rendu à Sainte-Sophie afin d’y recevoir les acclamations du peuple, mais il y avait trouvé les portes fermées et fut finalement exilé46. La démarche des césars avait été quant à elle couronnée de succès : le peuple prit parti pour eux, contre la politique du protosébaste et de l’impératrice, mais surtout à cause de la montée de xénophobie dans les mentalités. La présence des Latins à Constantinople étaient de plus en plus mal perçue par les Constantinopolitains : le protosébaste avait poursuivi la politique pro-latine de Manuel et, rencontrant de plus en plus d’opposition chez les Byzantins, il s’était alors appuyé sur les nombreux Latins qui résidaient dans la capitale47. Ces derniers souffraient déjà d’une très mauvaise image48. Les césars se servirent habilement de cette haine à l’encontre des Latins, qu’ils firent retomber sur le protosébaste et l’impératrice. Nos sources sont unanimes sur ce point : la haine de la population à leur encontre était indéniable49. Marie d’Antioche étant d’origine étrangère, il ne faisait aucun doute pour la population que sa loyauté allait à ses compatriotes latins ; sa belle-fille, pourtant moitié latine et mariée à un Italien, avait su focaliser l’attention du peuple sur ce point et parvint avec habileté à minimiser ses propres liens avec le monde occidental : elle était après tout née dans la pourpre. Pour la première fois depuis Alexis Ier, Constantinople était en proie à la révolte. C’est alors que le patriarche, soutenu par Andronic Kontostéphanos et d’autres grands nobles, réussit à convaincre l’impératrice de négocier une trève50. Les Kontostéphanoi étaient une grande famille, alliée des Comnènes. Ses membres occupaient de grands commandements militaires, en particulier dans la marine. Andronic était en effet Grand Duc et son intervention démontrait à nouveau une forte opposition à la régence, à peine voilée. Une amnistie fut donc accordée aux césars et à leurs partisans. Marie et Rénier purent retourner au Grand Palais sans être inquiétés51 et Théodose fut rétabli dans ses fonctions52. Il faut voir là une véritable désapprobation de la politique menée par Marie d’Antioche et le protosébaste, ainsi qu’une désolidarisation du clan Comnène. L’Église, le peuple et une grande partie de l’aristocratie, en témoignent les noms cités parmi les soutiens des césars, s’étaient opposés de manière brutale à la régente et à son gouvernement. Les désaccords s’étaient transformés en rupture. Marie porphyrogénète et ses alliés réclamaient le retour d’Andronic Comnène53 qui s’empressa alors de quitter son exil.
Une mort violente
14Andronic Comnène était le fils du sébastokrator Isaac, le frère aîné de l’empereur Jean II Comnène (1118-1143). Cousin de Manuel, il appartenait donc au cercle restreint des proches de l’empereur. Les deux hommes semblent avoir été très proches jusqu’au moment où Andronic commença à multiplier les trahisons : en 1152-53, alors duc de Cilicie, il noua des intrigues avec le roi de Jérusalem et le sultan de Konya, puis, nommé duc de Pélagonie (Macédoine), il promit des villes au roi des Hongrois contre son soutien pour s’emparer du trône54. Il attenta même de manière directe à la vie de Manuel qui le fit alors emprisonner au Grand Palais55. Ses nombreux complots, emprisonnements, évasions, actes militaires héroïques et liaisons lui avaient valu une certaine réputation dans l’empire et à l’étranger. Manuel avait toujours fait preuve d’une certaine clémence envers lui, privilège probablement dû à sa filiation prestigieuse. Conscient du danger latent que représentait son cousin pour la succession de son fils, il avait voulu se réconcilier à nouveau avec lui. Andronic était alors exilé à la cour de l’émir de Colonée, où il vivait en compagnie de sa maîtresse Théodora56 et de leurs deux fils57. Manuel les fit capturer afin de forcer Andronic à se rendre à Constantinople où il lui fit prêter le serment de fidélité envers lui et son fils58. Andronic reçut en retour la Paphlagonie comme apanage. Il avait auparavant refusé de prêter ce même serment en faveur de Marie Porphyrogénète et Béla-Alexis59, reprochant à Manuel d’avoir lié sa fille à un étranger et non à un Romain. En tant que petit-fils du fondateur de la dynastie, il était inadmissible pour lui de reconnaître un étranger comme souverain. Andronic se considérait assurément comme candidat légitime, voire favori, dans le cas où Manuel n’aurait pas eu d’héritier mâle. Son point de vue était apparemment partagé par d’autres aristocrates, comme le dit Choniatès, bien qu’il ne cite aucun nom60. Cette candidature potentielle avait été appréhendée par Manuel, et expliquerait en partie le premier emprisonnement d’Andronic61, comme cette réconciliation peu avant sa mort.
15Andronic était donc absent de Constantinople, mais il ne perdait pas une miette des évènements. En effet, nous savons qu’il entretenait des correspondances avec plusieurs aristocrates de Constantinople : « Le puissant et l’influent encourageaient Andronic en lui envoyant des lettres en secret afin de hâter son entrée (dans Constantinople) »62. Malgré de longues périodes d’exil, il est certain qu’Andronic bénéficiait toujours de contacts et de soutiens parmi les nobles de la cour, à commencer par ses fils, Manuel et Jean, mais aussi sa fille Marie : cette dernière, était parvenue à se soustraire à la surveillance dont elle faisait l’objet63 pour rejoindre son père. Ce dernier écrivait des lettres de détresse à l’empereur Alexis, au patriarche Théodose et à d’autres, dans lesquelles il exprimait son inquiétude face au comportement du protosébaste et rappelait le serment de fidélité qu’il avait prêté au jeune empereur. La révolte de Marie porphyrogénète lui donna le signal de départ : elle avait correspondu avec lui et rallié à sa cause un parti hostile au protosébaste et donc favorable au retour d’Andronic dans la capitale64. De plus, ce dernier faisait la jonction entre les anti-protosébaste et les anti-latins, ralliement que ne pouvait opérer la porphyrogénète. Enfin, Andronic pouvait reprendre à son profit la prophétie selon laquelle les initiales des empereurs régnant depuis Alexis Ier formeraient le mot « sang », soit AIMA65 : le nom du successeur de Manuel commencerait donc par un « A », comme Alexis ou Andronic.
16Andronic était donc désiré et attendu à Constantinople par une majorité de la population et aussi par une faction de l’aristocratie et l’arrivée de sa fille auprès de lui en mai 1181 ne fit que le conforter dans ses projets : elle lui confirma l’impopularité grandissante de l’impératrice et du protosébaste, et l’informa de l’échec de la porphyrogénète66. À la tête d’une armée « de terre et de mer, pour donner l’impression d’avoir une importante force de frappe, bien qu’elle ait été plutôt faible »67, Andronic se mit en route pour la capitale. Arrivé à Pefkia, où il installa son campement, il fit allumer de multiples feux afin que, vues de loin, ses forces armées paraissent démesurées68. Bien que sachant pouvoir compter sur des partisans, Andronic avait besoin d’une part, d’impressionner ses opposants (les partisans de l’impératrice et du protosébaste), de convaincre les indécis69, mais surtout de s’imposer comme le nouveau chef de file naturel de l’opposition.
17L’impératrice et le protosébaste, informés de l’arrivée d’Andronic et de son armée qui avaient établi leur campement face à Constantinople, étaient dans une situation critique : leur infanterie était insuffisante car, selon Choniatès, beaucoup avaient déjà déserté, pour rejoindre Andronic ou du moins ne pas prendre part au conflit ; elle avait en fait subi beaucoup de pertes lors d’un premier affrontement qui s’était soldé par une défaite d’Andronic Ange. Ce dernier, bien que certainement peu favorable au retour d’Andronic, avait été accusé de trahison par le protosébaste ; craignant ce qui l’attendait à Constantinople, il avait préféré rejoindre Andronic plutôt que de faire face à la fureur du régent70 : en ralliant le clan des Anges à son adversaire, Alexis commettait là une erreur stratégique de taille. La majorité de la flotte était composée de navires appareillés par des Latins, fidèles au protosébaste, qui désirait logiquement placer un des leurs à la tête de la flotte. Il fut cependant contraint de nommer le grand duc Andronic Kontostéphanos71. Ce dernier finit par déserter, entraînant les bâtiments grecs avec lui. L’insistance du grand duc conforte la thèse d’une trahison planifiée : nous savons par Choniatès qu’Andronic Comnène recevait des lettres provenant de « maisons illustres72 », adjectif dont nous pouvons qualifier les Kontostéphanoi sans difficulté. De plus, son intervention lors des négociations entre l’impératrice et la porphyrogénète, en faveur de cette dernière, laisse à penser qu’il penchait déjà du côté de l’opposition : en tant que neveu de Manuel et donc cousin de Marie73, il appartenait lui aussi à cette faction qui, au sein de la famille Comnène, était mécontente et inquiète du déséquilibre créé par Marie d’Antioche au profit du protosébaste.
18Cette trahison fut fatale au parti de Marie d’Antioche et du protosébaste car elle libéra l’opposition et rassembla les opposants aux régents autour d’Andronic. Les prisonniers, dont les fils d’Andronic, furent délivrés et le protosébaste fut saisi par ses propres gardes. Emprisonné plusieurs jours dans le palais du patriarche, il fut finalement amené à Andronic qui le fit aveugler, avec le consentement de toute la faction aristocratique présente74.
19L’antagonisme entre les deux hommes n’était pas nouveau : ils étaient issus de deux branches Comnènes rivales, dont le conflit remontait à la révolte d’Isaac Comnène (le frère de Jean II et père d’Andronic), en 1130. Plus tard, Andronic avait eu une liaison avec la sœur du protosébaste, Eudocie. Alexis et son frère Jean avaient alors projeté son assassinat et contribué à le faire emprisonner (1155), notamment grâce à la position privilégiée dont jouissait Jean auprès de l’empereur. Pour Choniatès, les deux frères étaient tout simplement jaloux d’Andronic75. Fort d’un soutien chez les « puissants », Andronic devait gagner la faveur populaire afin d’obtenir la légitimité nécessaire à l’exercice de la régence : face à l’émissaire envoyé auparavant par le jeune empereur, il avait exigé la démission du protosébaste et l’enfermement de Marie d’Antioche dans un monastère76. Il n’avait eu aucun mal à se débarrasser du protosébaste, étant donné son impopularité et l’absence de reconnaissance de la part de ses pairs. Quant à l’impératrice, Andronic ne bénéficiait pas encore de l’influence nécessaire pour la forcer à se mettre en retrait. Alors qu’il pénétrait dans la Ville avec ses troupes, ces dernières s’en prirent violemment aux Latins et se livrèrent à un véritable massacre auquel se joignit la population (mai 1182)77 : était-ce sur l’ordre d’Andronic, comme le dit Choniatès, ou bien ce dernier laissa-t-il faire ? Il est certain que la population voyait en lui l’homme providentiel, qui allait rétablir le bon ordre en mettant un terme à la tyrannie du protosébaste et surtout à la menace étrangère, incarnée par les marchands italiens vivant à Constantinople (Pisans et Génois surtout, peu de Vénitiens vivaient dans l’Empire à ce moment-là, suite aux évènements de mars 117178). Andronic confirma par la suite sa grande habileté démagogique : fin stratège, il avait laissé les Latins se faire massacrer afin de flatter la xénophobie de la population, mais surtout dans le but d’isoler un peu plus l’impératrice, dont ils étaient le principal soutien79. Le patriarche, comprenant sans doute qu’il était le nouvel homme fort du régime et qu’il devrait composer avec lui, l’avait lui aussi rejoint80. Nous savons que Marie d’Antioche et son fils avaient quitté le Grand Palais pour celui des Manganes de Philopation, dans l’attente qu’Andronic révèle ses véritables intentions81 : s’il s’afficha comme le fervent supporter d’Alexis II, se jetant à ses pieds puis le prenant sur ses épaules82, Choniatès précise qu’il affecta une attitude dédaigneuse envers l’impératrice83. Il n’était toutefois pas encore en mesure de s’en prendre à elle directement. Le 16 mai 1182, le jour de la Pentecôte, il fit à nouveau couronner Alexis II à Sainte-Sophie84 : faut-il y voir un acte fort de soumission ou bien l’œuvre du patriarche ? Le couronnement eut lieu juste après la révolte de Jean Comnène-Vatatzès, neveu de Manuel, grand domestique et duc des Thracésiens ; cette révolte était ouvertement dirigée contre Andronic qui menaçait les droits d’Alexis II selon Vatatzès ; sa mort en mai 1182 ramena le calme en Asie Mineure85. Andronic répondait à cette première menace par un acte de loyauté symboliquement fort.
20Dans le but de conforter sa position de nouveau gardien des droits du jeune empereur, Andronic élimina les personnes susceptibles de prétendre participer au nouveau pouvoir. Marie porphyrogénète, leader de la première heure, et son époux représentaient des rivaux potentiels : plus proches parents de l’empereur, ils bénéficiaient aussi de la faveur populaire ainsi que du soutien de l’Église ; c’est donc en toute logique qu’il les fit empoisonner86. Puis il s’attacha Alexis le protostrator en le mariant à sa fille illégitime Irène : tous deux étant cousins issus de germains, le patriarche Théodose refusa de célébrer cette union. Il s’agissait évidemment d’une tentative désespérée pour s’opposer aux desseins d’Andronic. Ce dernier l’avait peu de temps auparavant forcé à signer le renvoi de l’impératrice du palais ; elle était depuis enfermée au monastère de Saint-Diomède-Médecin87. Cependant, l’affrontement direct entre le patriarche et l’impératrice, lors de la révolte de Marie porphyrogénète, avait isolé ce dernier au sein de l’Église : privé de tout soutien, Théodose se vit dans l’obligation de démissionner et de s’exiler sur le monastère de l’île de Térébinthe88. Marie d’Antioche et son fils perdaient là leur dernier protecteur. Andronic nomma dans la foulée un nouveau patriarche, Basile Kamatéros, tout acquis à sa cause89.
21Devenu officiellement le nouveau régent, il avait forcé Théodose à signer l’acte d’enfermement de l’impératrice en août 118390 : Andronic entretenait des rapports réguliers avec des leaders de l’opinion publique91, ce qui lui avait permis de monter à nouveau le peuple contre l’impératrice ; acculé, Théodose n’avait eu d’autre option que de lui obéir92. Il s’agissait d’un acte grave et éventuellement lourd de conséquences pour Andronic : l’emprisonnement de l’impératrice alarma plusieurs nobles, en particulier Andronic Ange et Andronic Kontostéphanos, qui s’allièrent avec le logothète du drome Basile Doukas Kamatéros. Andronic découvrit le complot et en punit sévèrement ses auteurs : Kontostéphanos, ses quatre fils ainsi que Kamatéros furent aveuglés ; les Anges étaient parvenus à fuir. Andronic perdait là une large part de sa faction aristocratique, le ralliement des Anges et Kontostéphanoi ayant été décisif pour lui93. Il avait dans le même temps tenté d’instruire le procès de l’impératrice, mais il s’était vu éconduire par les juges du Velum qui s’interrogeaient : la traduction en justice de l’impératrice était-elle une volonté de l’empereur Alexis ? Le jeune empereur était-il seulement au courant94 ? Cette rebuffade, ainsi que la crainte des complots, expliquent le dur châtiment infligé à ses pairs. À cette heure, Andronic comptait sur sa popularité auprès du peuple, ainsi que sur ses soutiens au sein de l’Église et de la bureaucratie pour abattre l’impératrice et tuer dans l’œuf toute tentative de rébellion du reste du clan Comnène. Le message était passé, la cour n’osa plus parler de révolte, ce qui permit à Andronic de faire juger Marie par un tribunal acquis à sa cause. Accusée de trahison (elle aurait sollicité l’aide de son beau-frère Béla III95), la sentence fut irrévocable : l’impératrice fut condamnée à mort par strangulation par un décret signé de la main de son propre fils96. Cependant, mettre à mort une impératrice n’était pas chose simple, voire inédite à Byzance. Désignés comme exécuteurs de la sentence, Manuel Comnène (le fils d’Andronic) et le sébastos Georges (son beau-frère) refusèrent la tâche. La sentence fût finalement exécutée sous la supervision de l’hétériarque Constantin Tripsychos et de l’eunuque Pterygéonitos97. Victime d’une damnatio memoriae, ses portraits furent détruits par ordre d’Andronic.
22La voie vers le trône était enfin libre pour Andronic. Fort de l’immense popularité dont il jouissait auprès du peuple, il pouvait également compter sur le nouveau patriarche pour lui procurer un soutien sans faille : il avait instauré une politique de terreur parmi les nobles, les poussant à se dénoncer en punissant toute une famille pour les actes d’un seul de ses membres98. Il se servit des menaces extérieures que faisaient peser sur les frontières de l’Empire le sultan d’Iconium et Béla III, ainsi que de la révolte de la province de Bithynie, pour convaincre les Byzantins qu’ils avaient besoin d’un homme expérimenté sur le trône99 : acclamé par la foule et encouragé par la majorité du clergé, Andronic fut couronné co-empereur en septembre 1183. Mis devant le fait accompli, Alexis II ne pouvait que donner son accord100 : il fut assassiné peu de temps après par Stéphane Hagiochristophoritès, Constantin Tripsychos et Théodore Dadibrenos101.
23Andronic est présenté dans les sources sous son plus mauvais jour : calculateur, manipulateur, il était parvenu à tromper tout le monde. Or, son retour avait bel et bien été réclamé par le peuple comme par toute une faction aristocratique. Le massacre des marchands latins peut-il lui être entièrement attribué ? A. Beihammer remet en doute la neutralité des récits d’Eustathe et de Choniatès qui l’affirment102. Si Andronic avait pu faire condamner à mort l’impératrice régente et supprimer l’empereur, c’était donc avec l’accord tacite de la population et d’une partie du clan Comnène. Sa tactique avait été claire dès l’empoisonnement de la porphyrogénète : éliminer tous ses rivaux potentiels. Cette « crise » de succession suite au décès de Manuel avait ravivé de vieilles traditions byzantines : le peuple de Constantinople et les provinces avaient fait entendre leurs voix pour la première fois depuis près d’un siècle (depuis l’accession au trône d’Alexis Ier Comnène en 1081)103. Enfin, fait sans précédent, des étrangers (latins) avaient été partie prenante dans la lutte pour le pouvoir.
Une mort critique
24La première femme de Manuel, Berthe-Irène, était décédée fin 1160. Elle lui laissait deux filles, Marie porphyrogénète et une autre qui décéda à l’âge de quatre ans104. Manuel avait alors honoré le roi de Jérusalem, Baudouin, en lui demandant de choisir sa nouvelle épouse entre deux candidates possibles, Marie d’Antioche et Mélissende de Tripoli105. Baudouin avait choisi cette dernière, qui était sa cousine. Le choix de l’empereur fut autre. La principauté d’Antioche était alors en proie à une grave crise interne106. Sa vulnérabilité avait rendu le choix de Marie évident aux yeux des Byzantins. Ce n’est qu’à la lecture de Guillaume de Tyr que nous comprenons les véritables enjeux de cette alliance. Manuel et Baudouin rivalisaient pour le statut de suzerain de la principauté : lorsque que Renaud de Châtillon avait fait allégeance auprès de Manuel, il avait pris de court le roi de Jérusalem107. Ceci explique que le choix de Baudouin se soit porté sur Mélissende. Le mariage de Manuel et Marie d’Antioche scella donc la domination politique de Manuel sur les États croisés et s’inscrit dans la logique de sa politique pro-latine. Il fut célébré le jour de Noël 1161108.
25Marie d’Antioche était fort appréciée par ses contemporains du vivant de Manuel. Les sources s’accordent en particulier sur un point, Marie était d’une rare beauté : elle était « belle et faite pour l’amour » selon Eustathe109, « […] extrêmement belle ; sa beauté était incomparable » selon Choniatès, qui la compare à Aphrodite et à Hélène de Troie110. Kinnamos résume ainsi l’avis général : « [...] notre siècle n’avait pas connu telle beauté111 ». La beauté de Marie était certainement un atout pour elle. En effet, les Byzantins étaient très attachés à l’apparence physique comme le démontrent les portraits d’impératrices peints par Anne Comnène : dans son Alexiade, elle dresse ceux de Marie d’Alanie112 et de sa mère Irène Doukaina113, nous donnant un aperçu de l’impératrice parfaite dans l’imaginaire byzantin : toutes deux présentent une harmonie des proportions, elles ont la peau blanche et les yeux bleu clair ; gracieuses dans leurs manières, elles impressionnent ceux dont elles croisent le regard. Ce dernier point est le plus important : dans le cérémonial byzantin, le rôle de l’impératrice était surtout représentatif, voir symbolique : incarnant la majesté impériale, l’augousta « parfaite » observait le silence lors des cérémonies officielles114. Son rôle était d’orner la cour de sa beauté et de donner un héritier (porphyrogénète) au trône. Ensuite, elle se préoccupait essentiellement du bien-être de ses sujets à travers l’exercice de la philanthropie et la fondation de monastères. Choniatès précise que le protosébaste « utilisait la mère de l’empereur comme une fortification ou, à dire vrai, comme un moyen d’apaisement irrésistible, car elle rangeait chacun à son opinion par l’éclat de son apparence, son visage nacré, son égal tempérament, sa sincérité et le charme de son langage »115. Marie observait donc les canons de beauté attendus par les Byzantins chez leur impératrice. Tant qu’elle était « seulement » l’épouse de Manuel, ses qualités physiques avaient été louées et l’impératrice était aimée de ses sujets. Une fois veuve, devenue régente et moniale, Marie dut assumer pleinement ses origines latines : dans un contexte d’hostilité extrême aux Occidentaux, la régente devenait impopulaire auprès des Byzantins.
26En donnant à Manuel l’héritier tant attendu, Marie assurait la continuité dynastique ainsi que son statut d’augousta. L’absence d’un héritier mâle avait provoqué de nombreux conflits internes à la cour : lorsque Manuel avait fait prêter serment de fidélité envers sa fille et Béla-Alexis, Andronic s’y était fermement opposé ; son refus, et surtout les soutiens qu’il reçut, mettent en lumière la montée au sein de la cour d’un sentiment d’agacement des Byzantins envers les étrangers, mais surtout la montée des ambitions personnelles de chacun : pourquoi fiancer sa fille à un étranger et élever ce dernier sur le trône lorsque la cour fourmillait de candidats plus « légitimes116 » ? D’origine étrangère, il était opportun de se demander à quelle famille allait la fidélité de Marie, latine ou grecque ? C’est pourtant bien elle, selon Nicétas Choniatès, qui dénonça Aaron Isaac de Corinthe : interprète entre Manuel et les ambassadeurs latins, il avait, lors d’une audience, encouragé ces derniers à ne pas accéder trop vite aux demandes de Manuel ; siégeant aux côtés de Manuel, Marie lui avait alors révélé la tromperie dont il avait été victime117. Cet acte démontre bien que Marie entendait prendre part au jeu politique à la cour tout en prouvant son allégeance à la cause de son époux. En s’adonnant également au mécénat, elle se positionnait en digne héritière de ses prédécesseurs. Elle avait entamé la transformation de la maison de Ioannitzès en un monastère, néanmoins, elle ne put mener ce projet à son terme118. Les femmes de la cour Comnène tenaient des cercles littéraires au sein desquels elles commandaient des ouvrages, comme Anne Comnène qui incita Michel d’Éphèse à achever ses commentaires d’Aristote119. Marie se serait également adonnée au mécénat littéraire, si l’on en croit Cecily J. Hilsdale120 qui voit dans le Vatinacus Graecus 1851121 la preuve d’un tel patronage de la part de Marie.
27En effet, ce manuscrit illustrerait la mésentente entre Marie d’Antioche et Marie porphyrogénète, qui pourrait avoir débuté avant même la disparition de Manuel. Offert à Agnès de France lors de son arrivée à Constantinople en 1179, ce manuscrit est composé d’un poème en grec vernaculaire, illustré par des miniatures, et raconte les négociations du mariage, l’arrivée de la fiancée, sa transformation en augousta ainsi que sa présentation à sa nouvelle famille. Il dresse un bon aperçu des relations tendues entre l’Est et l’Ouest à travers notamment la rencontre d’Agnès-Anne et de Marie porphyrogénète122 : les deux princesses sont comparées à des astres, mais la porphyrogénète ne peut rivaliser avec la beauté d’Agnès, augousta et donc supérieure à sa belle-sœur, basilissa. Plusieurs détails permettent de penser, selon Cecily J. Hilsdale, que Marie d’Antioche est, en partie au moins, à l’origine de cette commande : dans la miniature annonçant les fiançailles, elle y est représentée plus grande que Manuel123, bien que de manière très subtile, en majesté. Sa représentation dominante est tout de même tempérée par la position centrale de Manuel. Il est tentant de voir dans ce cadeau fait à Agnès-Anne une proposition d’alliance de la part de Marie d’Antioche : elles étaient toutes deux d’origine étrangère, elles partageaient la même langue et les mêmes intérêts (ceux d’Alexis II) ; Agnès devait comprendre à travers ce livre le contexte dans lequel elle arrivait à la cour, à savoir la domination d’un sentiment anti-latin, en réaction à la politique extérieure de Manuel, porté par une faction de l’aristocratie dont Marie porphyrogénète était l’un des chefs de file. L’auteur du poème écrit son appréhension quant à la rencontre des deux princesses, sous-entendant l’animosité de la porphyrogénète à son égard et soulignant l’importance de la transformation d’Agnès en augousta ; ce n’est qu’une fois parée des attributs impériaux byzantins qu’elle devient réellement supérieure à sa belle-sœur. Si Marie d’Antioche fut réellement le commanditaire de cette œuvre, nous pouvons en déduire qu’elle était consciente de son isolement à la cour : l’arrivée d’une princesse franque répondait à sa recherche d’alliance et de création de son propre réseau.
28Une fois régente, Marie avait pris en main les affaires en écartant le patriarche, et en s’appuyant davantage sur le protosébaste. Selon C. M. Brand, un conseil de régence avait dû être mis en place par Manuel et le protosébaste devait en faire partie124. Pourquoi ce qui avait fonctionné pour Eudocie Makrembolitissa avait échoué pour Marie d’Antioche ? Le parallèle entre les deux impératrices a déjà été fait par Nicolas Oikonomidès125 et pour cause : les dispositions prises par Manuel dans son testament ressemblent à s’y méprendre à celles prises par Constantin X Doukas en 1067. Tous deux avaient fait prêter serment de fidélité à leur(s) fils, alors mineurs, par le sénat et le synode, prenant ainsi les dispositions nécessaires à la sauvegarde de leurs intérêts dynastiques en empêchant l’arrivée au pouvoir d’un nouvel empereur par la voie « légale ». Cependant, alors qu’Eudocie Makrembolitissa avait finalement été autorisée à se remarier suivant la loi « l’intérêt public peut annuler les accords privés126 », Marie ne le put. Il est vrai que la précédente expérience avait démontré qu’un second mariage pouvait réellement mettre en péril la dynastie régnante : Eudocie avait finalement été reléguée au monastère de Pipéroudi. Qu’en était-il de Marie ? Il aurait été envisageable, bien qu’elle ait pris le voile, qu’elle songeât à se remarier : en effet, l’exemple de Théodora, sortie du monastère par la foule constantinopolitaine et réintroduite sur le trône aux côtés de sa sœur, la porphyrogénète Zoé, prouve qu’un retour à la vie séculaire/un renoncement aux vœux aurait été envisageable. Mais Marie aurait eu besoin de l’appui des Comnènes, pour soumettre cette idée, tout comme de celui du peuple de Constantinople pour l’entériner. Or, de par ses origines étrangères, elle manquait cruellement de soutien.
29Nous n’avons pas de précision quant à la suite qui l’accompagna lors de son départ pour Constantinople, si ce n’est les envoyés byzantins. Il est peu probable que Marie d’Antioche soit arrivée seule, mais n’ayant aucune sœur ou nièce à marier, elle ne put certainement pas se constituer de réseau solide, à la différence de Marie d’Alanie, l’épouse de Michel VII Doukas (1071-1078). Cette dernière avait marié sa nièce à Isaac Comnène127, puis avait adopté Alexis Comnène128. Elle avait vu sa politique triompher lorsqu’elle avait fiancé son fils à Anne Comnène, première née et donc héritière d’Alexis Ier Comnène (1081-1118). Marie d’Alanie avait réussi à sécuriser les droits de succession au trône de son fils, Constantin, tout en conservant sa place au sein de la cour. Cet exemple démontre que, malgré ses origines étrangères, elle avait bien compris le fonctionnement politique de la cour impériale et avait su se constituer son propre réseau de familiers grâce au jeu des alliances. Marie d’Antioche avait dû faire face à la « puissance » Comnène, soit une famille installée sur le trône depuis un siècle, féconde en potentiels prétendants au trône, alliée aux plus puissantes familles byzantines et détenant le pouvoir dans son intégralité. Si l’on peut considérer l’aristocratie byzantine comme unifiée sous la bannière Comnène-Doukas, la multiplication de porphyrogénètes avait logiquement entraîné une multiplication de prétendants légitimes129. Enfin, comme nous l’avons vu, les machinations incessantes d’Andronic avaient perturbé à plusieurs reprises le règne de Manuel.
30Mère et régente au nom d’un Comnène mineur et falot, Marie avait remis l’administration de l’Empire aux mains d’un Comnène influent sous le règne précédent. Comment expliquer la conduite de ce dernier une fois au pouvoir ? Ayant vécu toute sa vie à la cour, Alexis le protosébaste en connaissait bien le fonctionnement et les règles, explicites comme implicites. Sa politique n’avait en soi rien de surprenant car elle s’inscrivait dans la continuité de celle de Manuel : il s’était attaché la complaisance des monastères en rétablissant l’exemption de taxes dont Manuel les avait gratifiés avant d’être obligé de les annuler (suite à la défaite de Myrioképhalon)130 : ces derniers exerçaient une forte influence sur la population, le protosébaste se montrait donc fin politique. Il avait accordé toute sa confiance aux Latins, tout comme son prédécesseur131. Il avait, en fait, commis deux erreurs de taille : la première était sa liaison avec la veuve de Manuel, qui avait pris le voile, ce qui laissait supposer qu’il visait lui-même le trône ; aux yeux de la population byzantine et de l’Église, les deux amants devenaient des pécheurs qui, en plus de trahir les dernières volontés de l’empereur, trahissaient également leur foi. La deuxième, et non moins importante, était d’avoir dérogé à l’organisation naturelle du clan Comnène, basée sur la redistribution des richesses. L’enjeu premier pour la faction qui avait porté Andronic au pouvoir était certainement la mainmise sur le jeune empereur, et non pas son élimination. En effet, Alexis II passa sous l’influence du protosébaste, puis sous celle d’Andronic. À aucun moment il n’apparaît dans nos sources comme un acteur politique à prendre en compte, exception faite lorsqu’il envoya un émissaire négocier avec Andronic132. Nous savons que le protosébaste se préparait à l’affrontement armé ; si Alexis était réellement l’instigateur de cette négociation, c’est peut-être parce qu’il ne se sentait pas menacé par les revendications d’Andronic, qui réclamait la démission du protosébaste et de l’impératrice. Lorsqu’Andronic est proclamé co-empereur par ses partisans, Alexis est mis devant le fait accompli133 : personne n’avait songé à le consulter ou même le prévenir. Sa réaction est révélatrice : bien que surpris, il ne montre aucun signe de colère et se range à l’opinion générale. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il venait de faire condamner sa mère à mort, sous la pression d’Andronic certainement, et qu’il devait se savoir lui-même en sursis.
31Impopulaires, Marie d’Antioche et Alexis s’étaient conséquemment tournés vers les Latins. Nous avons vu de quelle manière Andronic s’était débarrassé de ce puissant soutien. Suite à la chute du protosébaste, Marie était plus que jamais isolée. Elle ne pouvait espérer aucun secours de la part de son frère, le prince Bohémond : marié à une nièce de Manuel, Théodora, il l’avait répudiée après la mort de Manuel au profit de sa concubine ; le patriarche d’Antioche s’y était fermement opposé et la lutte entre les deux hommes avait plongé la principauté d’Antioche dans une guerre civile134. Vers qui alors Marie pouvait-elle se tourner, sinon son beau-frère Béla III, roi de Hongrie ? Suite à la rupture de ses fiançailles avec Marie porphyrogénète, Manuel l’avait marié à la demi-sœur de l’augousta, Agnès, et honoré de la dignité de césar135 : cette nouvelle alliance le maintenait dans la famille impériale et, bien que sa nouvelle dignité soit inférieure à celle de despote qu’il détenait précédemment, elle le maintenait toujours au sommet de la hiérarchie de la cour. À la mort d’Etienne III, Béla était devenu roi de Hongrie, non sans l’accord de Manuel : en tant que suzerain, il lui avait fait prêter serment de fidélité envers lui et son fils Alexis136. Plus exactement, Manuel aurait fait prêter le serment de secourir son fils en cas de danger à plusieurs souverains étrangers, dont Béla137. Marie avait donc agi de manière cohérente en sollicitant son aide138.
Conclusion
32Manuel avait fait de son mieux pour sécuriser sa succession, mais il est clair qu’elle paya de sa vie la politique pro-latine de son époux. Antioche était une pièce importante sur l’échiquier de Manuel et son mariage avec Marie était d’une grande importance stratégique à ses yeux139. Une fois régente et nonne, sa beauté comme ses origines étrangères lui furent reprochées par ses contemporains. Parmi ses choix politiques, il fut certainement très maladroit de sa part d’avoir écarté le patriarche Théodose, qui se vengea de manière efficace en soutenant la révolte de la porphyrogénète. Le calcul était mauvais : Théodose jouissait d’une grande faveur auprès du peuple de Constantinople alors qu’elle-même était en mal de popularité. Son rôle dans cette crise « familiale » la perdit définitivement aux yeux de son peuple. Avait-elle deviné les enjeux réels pour elle et son fils lors du retour d’Andronic ? Certainement, car sinon, pourquoi aurait-elle fait appel à Béla ? Il s’agissait là d’une tentative désespérée de la part de Marie, qui n’avait plus personne vers qui se tourner. Néanmoins, en incitant le roi Hongrois à violer les frontières de l’Empire, elle s’était rendue coupable de trahison et s’était elle-même condamnée.
Notes de bas de page
1 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, Chroniques d’une ville prise, éd. Paolo Odorico, Toulouse, Anarchasis, 2005, p. 154 et p. 28.
2 À partir du règne de son grand-père Alexis Ier (1081-1118). Un autre Comnène, Isaac Ier, l’oncle d’Alexis, avait brièvement régné de 1057 à 1059.
3 Jean-Claude Cheynet, Pouvoir et Contestation à Byzance, 963-1210, Paris, 1990, p. 427.
4 Il y mène une campagne (1155) au succès éphémère (Michael Angold, The Byzantine Empire, 1025-1204, A political history, Longman, Londres, 1984, p. 200-204).
5 Le traité de Venise fut signé en 1177 et scella la réconciliation de Frédéric Ier avec le pape Alexandre III. De plus, ce dernier travaillait à une alliance matrimoniale entre les dynasties normande et allemande, cf. Charles M. Brand, Byzantium confronts the West, 1180-1204, Aldershot, Gregg Revivals, 1992, p. 15 et18.
6 Michael Angold, Byzantine Empire, op. cit., p. 222-225 : cette défaite fut vécue à l’époque comme un désastre équivalent à celui de Mantzikert (1071), mais selon l’auteur, cette comparaison doit être tempérée.
7 La première fut Théodora, une nièce de Manuel, qui épousa Henri duc d’Autriche, cf. Paul Magdalino, The Empire of Manuel I Komnenos, 1143-1180, Cambridge University Press, 1993, p. 209. Eudocie épousa Oddone Frangipane, un seigneur italien au service du pape ; une autre Eudocie épousa Guillaume VIII de Montpellier, cf. Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 20 ; une autre nièce, Théodora, épousa Baudouin III, roi de Jérusalem.
8 M. Angold, Byzantine Empire, op. cit., p. 226.
9 En effet, le chrysobulle de 1082 conféré par Alexis Ier Comnène offrait aux Vénitiens des privilèges commerciaux inédits, tout en les exemptant de tout contrôle des autorités byzantines.
10 Nicetae Choniatae Historia, éd. I. A. Van Dieten, Series Berolinensis, XI/1, 1975, p. 205 ; trad. Harry J. Magoulias, O City of Byzantium, Annals of Niketas Choniatès, Détroit, Wayne State University Press, 1984, p. 116.
11 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 227-228 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 128-129.
12 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 155.
13 Gill Page, Being Byzantine, Greek Identity before the Ottomans, Cambridge University Press, 2008, p. 73.
14 M. Angold, Church and Society under the Comneni, 1081-1261, Cambridge University Press, 1995, p. 117. Bien que nous ignorions la date exacte à laquelle il commença à écrire, nous pouvons supposer qu’il n’a pu la commencer qu’à partir du règne d’Isaac II Ange (1185-1195) : il était alors en faveur à la cour et avait donc probablement accès aux archives impériales nécessaires à la rédaction de son ouvrage.
15 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 28.
16 Ibid., p. 28-29.
17 P. Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 36.
18 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 223 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 127.
19 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 154.
20 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 224 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 127.
21 Paul Magdalino ne manque pas de souligner l’étrangeté de cette bienveillance de Manuel à l’égard de Jean alors qu’il multipliait les disgrâces et emprisonnements à l’encontre de sa mère, la sébastokratorissa Irène (Paul Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 196.)
22 Ibid., p. 196.
23 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 229 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 130.
24 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 230 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 130 ; Franz Dölger (éd.), Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen Reiches von 565-1453, Corpus der griechischen Urkunden des Mittelalters und der neueren Zeit, Munich, 1995, Reihe A, Abteilung I, Teil 2, n° 1549f, p. 278.
25 Jean Kinnamos, Epitome rerum ab Ioanne et Alexio [sic] Comnenis gestarum, éd. Augustus Meineke, Corpus Scriptorum Historiae Byzantinae, Bonn, 1836, p. 202 ; trad. J. Rosenblum, Chronique, Les Belles Lettres, Paris, 1972, p. 135.
26 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 137 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 78 ; Michael Angold, Byzantine Empire, op. cit., p. 253-254.
27 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 171 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 96.
28 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 5 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 5.
29 Nicolas Svoronos, « Le serment de fidélité à l’empereur byzantin et sa signification constitutionnelle », Revue des Etudes Byzantines, n° 9, 1951, p. 106-142.
30 P. Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 213.
31 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 204 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 116.
32 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 230 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 130.
33 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 156.
34 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 232 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 131.
35 M. Angold, Church and Society, op. cit., p. 117.
36 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 158.
37 N. Svoronos, « Le serment de fidélité à l’empereur byzantin », art. cit., p. 10.
38 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 231 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 131.
39 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 225 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 128.
40 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 159.
41 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 160 ; Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 235-240 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 132-135.
42 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 160 ; Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 236 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 133.
43 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 238 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 134.
44 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 160.
45 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 235 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 132.
46 Anthony Kaldellis, « How to usurp the throne in Byzantium : The role of public opinion in sedition and rebellion », dans Power and Subversion in Byzantium, éd. Dimiter Angelov et Michael Saxby, Ashgate, Surrey, 2013, p. 43-56.
47 En majorité des marchands Pisans et Génois, il s’agit de bien les distinguer des mercenaires Italiens engagés aux côtés des césars (voir Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 37 : les colons latins de Constantinople, en tant que sujets vassaux de l’empereur, devaient aide et conseil au gouvernement byzantin).
48 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 171 et p. 204-205 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 97 et p. 115-116.
49 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 160 ; Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 235 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 132.
50 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 240 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 135.
51 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 240-241 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 135.
52 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 162.
53 Eustathe de Thessalonique, ibid., p. 161 ; Nicétas Choniatès, Byzantium, op., cit., III, chap. 231, p. 130 et III, chap. 244, p. 137.
54 Paul Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 197.
55 Jean Kinnamos, Epitome op. cit., p. 129-130 ; J. Rosenblum, Chronique, op. cit., p. 92-93. Jean Kinnamos faisait partie, en tant que secrétaire impérial, de l’entourage proche de Manuel dont il raconte le règne de manière très détaillée dans sa Chronique, puisqu’il fut témoin de la plupart des évènements.
56 Fille d’Andronic, frère de Manuel, elle épousa le roi de Jérusalem Baudouin III en 1158.
57 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 142 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 81.
58 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 226-227 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 128.
59 Voir note 27.
60 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 137 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 78.
61 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 103 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 59.
62 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 230 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 130.
63 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 162 ; Nicétas Choniatès, ibid., III, chap. 243, p. 137.
64 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 229-230 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 130.
65 Paul Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 200.
66 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 163 ; Nicétas Choniatès, Byzantium, op. cit., III, chap. 243, p. 137.
67 Eustathe de Thessalonique, Ibid., p. 163.
68 Eustathe de Thessalonique, Ibid., p. 163-164 ; Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 246 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 138.
69 Beaucoup attendaient la suite des évènements avant de prendre parti offciellement, voir Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 246 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 138.
70 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 245 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 139.
71 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 247 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 138-139.
72 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 243 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 137.
73 Son père était Étienne Kontostéphanos, qui avait épousé Anne Comnène, la sœur de Manuel.
74 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 249 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 140.
75 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 104-105 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 59-60.
76 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 247-248 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 139.
77 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 250-251 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 140 ; Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 166-167.
78 Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 41.
79 Eustathe de Thessalonique, Ibid., p. 166.
80 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 252 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 141.
81 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 255 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 142.
82 Eustathe de Thessalonique, op. cit., p. 168.
83 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 255 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 143.
84 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 265 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 147.
85 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 264 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 146-147.
86 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 260 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 145.
87 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 265 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 147 ; Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 170.
88 Michael Angold, Church and Society, op. cit., p. 119.
89 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 262 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 146.
90 Comme dit précédemment, la chronologie des évènements relatifs au départ du patriarche Théodose est assez confuse dans nos sources : nous reprenons ici le récit de Nicétas Choniatès qui place la démission du patriarche avant sa signature forcée de l’acte d’expulsion de l’impératrice (voir Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 261-262 et 265 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 145-146 et 147-148). Cependant, il ne faut pas y voir une confusion de Nicétas Choniatès puisqu’ il est vraisemblable de penser, selon son récit, que l’acte de renvoi de l’impératrice Marie fut le dernier acte officiel de Théodose en tant que patriarche attendu que Nicétas Choniatès le fait correspondre au début du patriarchat de son successeur, soit en août 1183 (Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 262 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 146). Quant à Eustathe de Thessalonique, il ne nous donne que peu de détails quant aux circonstances qui entraînèrent la démission du patriarche : il ne mentionne en effet ni le désaccord entre Théodose et Andronic au sujet du mariage d’Alexis et Irène, ni sa signature forcée (Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 170).
91 Eustathe de Thessalonique précise que ces « meneurs » étaient des « ... criminels, de(s) séditieux, d’(es) intrigants, dont chacun était comme un roi pour ses congénères (...) habiles à rameuter les autres », Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 172-173. Quant à Nicétas Choniatès, il mentionne deux dignitaires de rang sénatorial (acquis à la cause d’Andronic) qui, déguisés en gens du peuple, prirent la tête des démonstrations de joie qui accompagnèrent la proclamation d’Andronic comme empereur (Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 271 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 150).
92 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 265 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 147.
93 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 266-267 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 148.
94 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 266 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 148.
95 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 267 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 149.
96 Franz Dölger (éd.), Regesten op. cit., n° 1552a, p. 280.
97 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 269 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 149 : ancien serviteur de Manuel, passé au service de Marie porphyrogénète, il avait été sollicité par Andronic pour empoisonner sa maîtresse (Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 260 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 145).
98 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 258 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 144.
99 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 270 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 150 ; Charles M. Brand, Byzantium op. cit., p. 47-48.
100 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 271 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 150.
101 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 274 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 152.
102 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique, op. cit., p. 165 ; Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 250 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 140. Selon Alexander Beihammer, Andronic avait très vite joui d’une mauvaise réputation chez ses contemporains ; si les historiens lui attribuent la responsabilité des maux de l’Empire c’est qu’il fallait bien un coupable pour le massacre des Latins et la prise de Thessalonique en 1185 (Alexander Beihammer, “Comnenian Imperial Succession” op. cit., p. 174.)
103 Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 35-36.
104 Jean Kinnamos, Epitome op. cit., p. 202 ; J. Rosenblum, Chronique, op. cit., p. 135.
105 Guillaume de Tyr, Histoire des faits et gestes dans les régions d’outre-mer, depuis le temps des successeurs de Mahomet jusqu’à l’an 1184, éd. M. Guizot, Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, Paris, 1824, Livre XVIII, chap. 30.
106 La principauté d’Antioche était au cœur des préoccupations des empereurs Comnènes : voir Paul Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., p. 36 et p. 66-76 ; Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 22 et p. 25-27.
107 Guillaume de Tyr, Histoire, op. cit., Livre XVIII, chap. 23.
108 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 116 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 66.
109 Eustathe de Thessalonique, Thessalonique op. cit., p. 154.
110 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 116 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 66.
111 Jean Kinnamos, Epitome, op. cit., p. 210 ; J. Rosenblum, Chronique, op. cit., p. 139.
112 Anne Comnène, Alexiade, trad. B. Leib, Les Belles Lettres, Paris, 1967, Livre III, chap. II, 4, p. 107.
113 Ibid., Livre III, chap. III, 3, p. 111.
114 Constantin Porphyrogénète, Le Livre des cérémonies, II, trad. A. Vogt, Les Belles Lettres, Paris, 1939, chap. 49-50. Voir à ce sujet Lynda Garland, « The eye of the Beholder » : Byzantine Imperial Women and their Public Image from Zoe Porphyrogenita to Euphrosyne Kamaterissa Doukaina (1028-1203) », Byzantion, n° 64, 1994, p. 19-39, 278-281.
115 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 244 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 137.
116 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 137 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 78. Cf. Michael Angold, Byzantine Empire, op. cit., p. 254.
117 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 147 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 83 ; Jean Kinnamos ne mentionne aucun rôle de Marie dans l’affaire.
118 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 419 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 231 ; Margareth Mullett (éd), Founders and refounders of Byzantine monasteries, Belfast Byzantine Texts and Translations, 2007, p. 96.
119 Michael Angold, Byzantine Empire, op. cit., p. 246.
120 Cecily J. Hilsdale, « Constructing a Byzantine Augusta : A Greek Book for a French Bride », The Art Bulletin, vol. 87, no3, 2005, p. 458-483.
121 Paul Canart, Codices Vaticani Graeci. Codices 1745-1962, t. I : Codicum enarrationes, Bibliothèque Vaticane, Rome, 1970 : le manuscrit n° 1851 a retenu l’attention de Cecily J. Hilsdale, et donc la nôtre, pour les raisons énoncées dans la suite de notre exposé.
122 Cecily J. Hilsdale, Constructing a Byzantine Augusta, op. cit., p. 474.
123 Ibid., p. 465.
124 Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 29.
125 Nicolas Oikonomidès, « Le serment de l’impératrice Eudocie (1067) : un épisode de l’histoire dynastique de Byzance », Revue des études byzantines, tome 21, 1963. p. 101-128.
126 Ibid., p. 125.
127 Anne Comnène, Alexiade, op. cit., Livre II, chap. I, 4, p. 64.
128 Ibid., chap. I, 5, p. 65.
129 Pour une vision complète du système Comnène, voir Paul Magdalino, Manuel I Komnenos, op. cit., mais aussi Michael Angold, The Byzantine Empire op. cit., (dans ce dernier ouvrage, consulter la bibliographie, complète et classée par catégories).
130 C. M. Brand, Byzantium op. cit., p. 32-33.
131 Guillaume de Tyr, Histoire, op. cit., Livre XXII, p. 395.
132 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 247 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 139.
133 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 271 ; H. J. Magoulias, O City, op. cit., p. 150-151.
134 Guillaume de Tyr, Histoire, op. cit., Livre XXII, p. 384.
135 Jean Kinnamos, Epitome, op. cit., p. 287 ; J. Rosenblum, Chronique, op. cit., p. 185.
136 Nicetae Choniatae Historia, op. cit., p. 170 ; Harry J. Magoulias, O City, op. cit., p. 96. Voir aussi Michael Angold, The Byzantine Empire op. cit., p. 208-209.
137 Jean-Claude Cheynet, Pouvoir et contestations, op. cit., p. 427.
138 Béla est bien intervenu, voir Charles M. Brand, Byzantium, op. cit., p. 47.
139 Preuve en est les multiples liens qu’il avait noué entre les deux familles : il arrangea en tout trois unions, la sienne, celle de Bohémond avec sa nièce Théodora et celle de Béla-Alexis avec Agnès.
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