Couleurs, amour et fantaisie dans le livre du cuer d'amours espris de René d'Anjou
p. 387-399
Texte intégral
1Le Livre du cuer d'amours espris1 est le récit d'une quête chevaleresque, de la recherche d'un objet d'amour nommé Douce Mercy ; un roman de chevalerie donc, mais dont les personnages sont allégoriques, et ce récit est celui d'un rêve ou d'une vision, élaboré "moictié (...) par fantasie, Moictié dormant en resverie" (p. 27). René d'Anjou reprend et combine le roman d'aventure et le récit allégorique, avouant comme modèles la Queste du Saint Graal2 et le Roman de la Rose3. Mais il ne fait pas qu'imiter - il prend distance, il sourit, il ironise et dévalorise, il démystifie ce qu'il imite. Le pin arthurien par exemple devient un tremble sous lequel les héros tremblent de peur, le bassin d'or de la fontaine par une alchimie à l'envers se mue en bassin de laiton, cet or du pauvre, et l'émeraude du perron se décolore en marbre bis4. Les symboles du château de Sarraz sont devenus à Plaisance de piètres emblèmes, et la quête, plutôt que de se terminer dans une ascension christique à la Galaad, s'abîme dans une éternelle convalescence : l'amant blessé, Cuer meurtri, se remettra de ses peines à l'hôpital d'Amour, et René d'Anjou se réveillera en sursaut, inquiet de son coeur envolé, se tâtera le flanc et fera constater par son chambellan que blessure il n'y a point (p. 202). Selon les mots de M. Zink, le Livre du cuer est une "aventure qui rassemble et traverse des forêts de symboles et des fleuves de mythes, pour aboutir à un fiasco dont l'humour incite à croire qu'il est moins l'échec d'une quête que la mise en question de son objet"5.
2Lorsqu'on lit le Livre de cuer dans la version de Vienne6, ce qui frappe d'emblée est la richesse d'exécution du manuscrit : encre or du texte, encre vermeille des rubriques, bleus, verts, rouges et or des entrelacs floraux souvent plus importants que le texte même, somptuosité de la palette du Maître de Cuer, le génial enlumineur de ce manuscrit, qui déploie toutes les nuances du spectre des couleurs en transcrivant picturalement le texte de René. En comparaison, la palette de ce dernier semble bien pauvre. Elle se fonde sur un système chromatique basé sur des oppositions taxinomiques à fortes valeurs. Il est rare d'ailleurs que la couleur soit le seul élément de valorisation : elle est partie d'un syntagme, et il n'y a ainsi nul doute sur la valeur à lui accorder. Par exemple, la description de Jalousie est sans équivoque, le personnage étant peint comme une "nayne bossue, toute contrefaicte de visaige et de corps", aux cheveux "pres que d'ung pié et demy de hault, droiz et rudes, gros et noirs, comme si ce fust la hure d'ung vieil sanglier", aux yeux "emflambez et reluisans comme charbons ardans", le "front et le visaige noir, ridé et hideux, les tetasses grandes, molles et pendans sur le ventre". En un mot, elle "ressembloit creature pou courtoise, malgracieuse, despite et pou amoureuse" (p. 36). Développé ici sur près d'une page, le syntagme peut aussi se réduire à quelques qualificatifs (ainsi, p. 44, l'eau laide, trouble et noire du Fleuve de Larmes).
3Sont connotés négativement : le noir et ses nombreuses occurrences7, le roux8, le tanné9, le jaune10, le pâle11, et positivement : le bleu, présent sous la forme de ses nuances azurées et turquoises12, le vert13, le rouge en tous ses états, vermeil, pourpre, cramoisi14, le blond des chevelures15, le blanc enfin16. Les couleurs jouent ici, comme souvent dans la littérature médiévale, une fonction taxinomique, classant hiérarchiquement les objets qu'elles caractérisent sur une échelle de valeurs morales, bien plus qu'une fonction descriptive.
4"Est beau ce qui est clair, brillant, lumineux"17. Le blanc s'oppose au noir, sont négatives les couleurs ternes et positifs les tons éclatants, surtout intensément lumineux. Cette dimension du système chromatique du Livre du cuer apparaît surtout dans ces descriptions où la couleur n'est pas mentionnée explicitement, mais évoquée par la matière de l'objet décrit. Il n'y a pas ici de meilleur exemple que la description de la demeure d'Amour, ce château de Plaisance du haut duquel un Amour désoeuvré tire au hasard ses flèches d'or, sans se soucier de qui elles frappent. Les couleurs y sont évoquées par les émeraudes, les rubis, les perles, l'or, l'escarboucle, la cassidoine, l'agate, le saphir. Mais surtout luminosité, brillance et scintillement font de cette forteresse une chose plus célestielle que terrienne, un château éblouissant, littéralement aveuglant :
Le jour fut bel et cler, et le souleil hault comme a heure de tierce. Si leverent les trois compaignons leurs yeulx pour regarder contre-mont devers le bel chastel, mais ilz furent si treseblouÿs de la luyeur que le chastel rendoit, pour le sou(l)eil qui feroit contre, qu'ilz furent tous esvanouÿz. Et ce ne fut pas de merveille, pour la grande beaulté du beau chastel, qui mieulx sembloit chose celestielle ou espirituelle que terrienne (pp. 157-8).
5Chose à proprement parler indescriptible, selon le topos de l'indicible18, qu'il faut décrire cependant :
Et combien qu'il n'est langue qui peust fournir a diviser les grans richesses, merveilles et beaultez du beau chastel, touteffoiz le conte s'entremectra d'en diviser aucunes choses, non pas toutes, car il ne savroit, mais partie (p. 158).
6De cet aveuglement il faut revenir, en se mouvant à l'ombre, là où "le soleil luisoit a l'opposite" (p. 159). Ce ravissement est un évanouissement19 provoqué par une luminosité trop forte, un entroubli, cette catalepsie de l'amor heroycus par laquelle l'amant s'absorbe dans la contemplation du fantasme de l'aimée, au point de perdre tout contact avec la réalité (Perceval devant les trois gouttes de sang sur la neige, Lancelot sur son cheval, plongé dans la dilection passionnée des cheveux de la reine, y sont sujets), cet amour héroïque que condamnent les médecins médiévaux et contre lequel ils prescrivent des remèdes brutaux - le fouet, l'exhibition de la laideur, l'affiche de la serviette menstruelle brandie à bout de bras, avec ces mots implacables : "regarde comment est faite ton amie, regarde bien"20.
7Mais lorsqu'on revient de cet éblouissement que provoque la demeure d'Amour, que constate-t-on ? Que ce que vous aimez, c'est vous-même, que l'amour est d'essence fondamentalement narcissique, produit de votre imagination et de votre fantaisie, cette capacité d'engendrer et d'animer des fantasmes, ces images d'objets sans lesquelles il n'y a pas de connaissance et d'amour possibles21. Que découvre Cuer ?
... Deux grandes ymaigres d'ambre jaulne, aornees d'or d'alquimye fait de la quinte escence, et de pierres precieuses moult richement entaillees et eslevees, qui tenoient ung mirouer d'une table de dyamant grande et large environ trois piedz de toutes escarreures, la ou on se pouoit mirer des la premiere barriere du chastel. Et avoient les deux ymaiges leurs noms escripz desoubz leurs piedz, et estoit l'un appellé Fantaisie et l'autre Ymaginacion, lesquelles deux avoit devisé le bastiment dudit chastel comme maistresses d'euvres (pp. 159-160).
8Par l'inscription de leurs noms et de leurs portraits à l'entrée du château d'Amour, Fantaisie et Imagination se dévoilent en même temps comme présidant à l'énamourement et aux intermittences du Cuer, et comme maîtresses d'oeuvre de la demeure merveilleuse - et du récit lui-même. Ce qu'en effet le conte ne saurait deviser, du moins entièrement, Fantaisie et Imagination l'ont devisé ("ordonné, construit, décrit, écrit", pour parcourir le champ sémantique du terme). Leur présence au fronton d'Amour se donne comme une mise en abyme de l'énonciation22 d'un roman écrit sous leur dictée (p. 27).
9Le "subtil esperit au vouloir impossible nommé le dieu d'Amours" (p. 203) s'énonce ainsi dans les termes d'une fantasmologie Imaginative, ou ce qui aveugle et ravit est moins l'éclatante brillance du sentiment lui-même que la reconnaissance, dans le miroir tendu par Fantaisie et Imagination, de son propre désir :
S'en ce mirouër nul se mire
Qui ne soit voir loyal amant,
Le dieu d'Amours si lui fait dire
Qu'il s'en repentira briefment (p. 160).
10C'est en effet la réflexion qui distingue le bon amant du faux amant, dont l'image ne saurait être renvoyée par la "table de diamant" qui fait office de miroir. Du faux amant, ce n'est pas l'image que renvoie le miroir, mais la preuve de son hypocrisie :
Car ceulx la avront dueil et ire
Qui en amours font faulcement.
Et verra l'en entierement
Leur barat la et leurs faulx tours,
Leur tricherie evidenment.
Or s'en garde qui avra paours (p. 160).
11Un processus de réflexion donc, de réflexivité de la lettre : dans le miroir l'on se mire, sur le diamant apparaît l'image de l'amant, image double d'un di-amant, loyal ou faux, aux sentiments sincères ou affectés, dont la réflexion seule dévoile l'estre profond ou dénonce la semblance trompeuse.
12La scène est aussi une mise en abyme de la réception, puisque Cuer est dans l'exacte position du lecteur, et qu'ainsi le désir d'amour se double de l'amour des lettres, qu'il se redouble dans le désir des lettres :
... Ne se pot tenir le Cueur de lire les lectres qui dessus le mirouer estoient, et prenoit si tresgrant plaisir a veoir et regarder les deux belles ymaiges qu'il n'en pouoit oster ses yeulx (p. 160).
13Se mirer et lire son désir dans l'image, se reconnaître comme amant de son propre désir, Narcisse au miroir de Fantaisie et d'Imagination. A cette contemplation, cette illumination, le désir ne peut que s'accroître :
… Les trois compaignons (...) regardoient tousjours le bel portai du chastel bel et les deux ymaiges et le bel mirouer qu'elles tenoient, et se y mira tant le Cueur que moult lui tardoit d'estre dedans le bel chastel et de faire hommaige au dieu d'Amours (p. 161).
14Que nous dit cette scène de réflexion, compte tenu du fait que le texte même se donne comme la projection dans l'écriture du rêve, "par fantaisie, rêverie, vision ou songe" du désir d'amour ? Que le texte est ce miroir où le lecteur lit sa propre image, que le lecteur est ce coeur narcissique stimulant son désir à la lecture ? Il faut, avant de passer ainsi de l'amour à l'amour de l'oeuvre, s'interroger sur l'objet même du désir, cette Douce Mercy d'emblée désignée par Désir par une hyperbole et comme un modèle, un "patron" pour tous les amants.
La tresplus belle, jeune, gente et blonde
Et de tous biens la plusparfaicte ou monde,
A tout comprendre, ne qui jamais sera (p. 29).
Nature riens n'y a laissé a faire,
C'est ung patron pour amans en mieulx faire,
Pour pris acquerre et pour grant los avoir.
Croy moy doncques, car je te dy le voir (p. 30).
15La chose la plus belle du monde qui, comme l'image dans le miroir, ravit qui la voit et échappe à qui veut la décrire. En effet, comme pour le château d'Amour, la description ne s'en donne que par le topos de l'indicible, comme si de l'objet d'amour quelque chose échappait à la langue.
Et quant le Cueur la vit, il fut comme tout ravis, car elle estoit tant belle et tant doulce que c'estoit une droicte chose angelicque. De la vous diviser m'en fault passer, car mon engin ne le savroit faire ne ma bouche dire, et aussi qui bien vouldroit comprendre la tresgrande beaulté et doulceur d'elle, on en feroit ung livre plus gros que cestuy cy n'est. Mais de tant vous say je a dire qu'elle estoit vestue de pourpre, cocte et mantel, et avoir ses cheveulx crespes par dessus ses espaulles et dessus son chief ung cercle d'or et de pierres precieuses moult richement aorné. Que vous diroi ge ? C'estoit la tresplus belle creature que oncques homme veist (p. 190).
16Ce qui de l'objet ainsi se dit, ce n'est pas l'objet lui-même, sa nature ou son essence, mais bien ses ornements : le vêtement, la disposition de la blonde chevelure, les bijoux qui couronnent le tout, c'est-à-dire ce qui, dans les traités médio-latins de poétique, métaphorise l'ornatus, l'appareil rhétorique23. L'objet d'amour se résume ainsi par son enveloppe rhétorique, se réduit à l'ornementation d'un texte qui ne peut en dire la nature que dans le déplacement de l'objet à son dire, et de la description à une prétérition qui souligne le jeu de l'énonciation et de l'énoncé. L'objet d'amour ? Une forme vide, que Cuer investit de son désir narcissique, s'y reconnaissant et s'en éblouissant. Ce qui s'en donne à lire, c'est la lettre de son ornatus, sa forme littéraire. Est-ce alors étonnant que, le premier baiser donné, l'objet s'échappe, le coeur se blesse ou soit blessé, et qu'il doive s'en remettre aux bons soins de l'hôpital d'Amour où il passera le reste de ses jours en prière ? Des couleurs merveilleuses du château d'Amour aux couleurs de rhétorique du texte, du songe mélancolique au réveil brutal, il ne reste donc que la trace : l'écriture du rêve, son empreinte sur le parchemin, et un sourire amusé, en guise d'excuse.
Dont le matin quant me levay,
Le pappier prins et escript ay
Mon songe, au plus pres que j'ay sceu ;
En prïant a tous, s'il est leu
En quelque bonne compaignie,
Quë on excuse ma folie,
Car le mal d'Amours si est tieulx
Qu'il n'espargne jeune ne vieulx,
Lequel fait mainteffois souvent
Songier dormant et en veillant,
Quant bien a son gré on n'a pas
Allegement des estroitz las
En quoy Amours tient maint de rire.
Si m'en vueil taire sans mot dire,
Fors que ce livre cy fut fet
Mil quatrecens cinquante sept (pp. 202-3).
17Du désir d'amour, on a passé au désir d'écriture et la quête se replie dans le trajet de son écriture. La main peut tracer le livre, qu'importe alors que le coeur n'ait atteint l'objet de son désir, un Désir mort en route d'ailleurs ?
18Lorsque les prouesses s'amenuisent, les signes fleurissent, arma senescunt, insignia florescunt24. René d'Anjou, malheureux dans ses expéditions guerrières, souverain de moins en moins souverain qui sera en butte aux railleries de Shakespeare et de Walter Scott25, se contentera des signes, jouera la prouesse à défaut de la réaliser26 et se réfugiera dans l'art. Esprit rêveur et mélancolique à l'en croire, il composa ce Livre du cuer désabusé, évidant les formes du Moyen Age glorieux, arthuriennes et allégoriques, racontant autant l'histoire de Cuer que celle de l'écriture du livre, modelant ainsi "des formes dont le seul fond est la forme elle-même"27, les mettant à l'épreuve dans ce jeu vain qui constitue peut-être le propre de l'art.
Notes de bas de page
1 Edition S. Wharton, Paris : UGE (10/18), 1980.
2 ... Ensuivray les termes du parler du livre de la conqueste du Sang Greal ... (p. 28).
3 Prenez paine a lire et a veoir
Le tresbel Romant de la Rose,
La ou l'art d'amours est enclose (p. 180).
4 Pp. 40-2. Cf. l'épisode de la fontaine du Chevalier au lion, éd. M. Roques, Paris : Champion (CFMA), vv. 380 sqq.
5 M. Zink, "La Tristesse du coeur dans Le Livre du cuer d'amours espris de René d'Anjou, dans éd. D. Coste et M. Zéraffa - Le Récit amoureux, Seyssel : Champ Vallon, 1984 (Centre culturel de Cerisy), pp. 22-38, qui relève aussi d'autres éléments d'ironie. Sur le Livre du cuer, voir aussi D. Kelly, "Imagination in the Poetry of Charles d'Orléans and René d'Anjou", dans Medieval Imagination. Rhetoric and the Poetry of Courtly Love, Madison : University of Wisconsin Press, 1978, pp. 204-29, D. Poirion, "Le Coeur de René d'Anjou", dans éd. G. Cesbron, Les Angevins de la littérature, Angers : Presses universitaires, 1979, pp. 48-62, et "L'Allégorie dans le Livre du cuer d'amours espris de René d'Anjou", Travaux de linguistique et de littérature, IX, 2 (1971), pp. 51-64.
6 Ed. O. Smital et E. Winkler, Herzog René von Anjou, Buch vom liebentbrannten Herzen (Nat. Bibl. in Wien, Hs 2597). Miniaturen und Text, Vienne 1926, 2 vol. (traduction française en 3 vol. . Vienne 1927). M. Th. Gousset, D. Poirion et F. Unterkircher, Le Cuer d'amours espris. Reproduction en fac-similé des miniatures du Codex Windobonensis 2597 de la Bibliothèque Nationale de Vienne, Paris : Ed. Philippe Lebaud, 1981.
7 Les cheveux et le front de Jalousie (p. 36), l'eau du Fleuve de Larmes (p. 44), le taureau symbolisant Souci (p. 44), l'eau de la fontaine de Fortune (p. 45) et le marbre du perron (p. 46), le pain de Mélancolie (p. 49), les armes de Souci (p. 50), la rivière Ténébreuse (p. 91), le pain de Grief Soupir (p. 94), les cheveux de Samson (p. 162).
8 Les murs du château de Courroux (p. 58).
9 Le blason de Courroux (p. 61).
10 Les dents de Jalousie (p. 36). Le jaune est la seule couleur à double valeur (voir, p. 159, l'ambre jaune des sculptures ornant le porche du château d'Amour).
11 La couleur pâle de Grief Soupir (p. 94), de Souci (p. 68) et de Tristesse (p. 64).
12 L'azur de la nuée sur l'île d'Amour (p. 109), le turquoise de son arc (p. 170).
13 Les perroquets d'Amour (p. 169), les carreaux de la cour de son château (p. 167), le pin d'Espérance (p. 30).
14 Le rouge des carreaux d'Amour (p. 167), le vermeil de l'eau de la fontaine (p. 167) et de la carnation de Douce Mercy (p. 156), le pourpre de la cotte d'Espérance (p. 31), le cramoisi des tapisseries de Vénus (p. 178 et p. 182) et du teint de Douce Mercy (p. 29).
15 La sirène, symbole d'Espérance (p. 45) et celle du vivier d'Amour (p. 169), les cheveux de Douce Mercy (p. 29).
16 Les habits d'Espérance (p. 51), la tourterelle représentant Désir (p. 77), l'épervier de Bel Accueil (p. 160), le carrelage de la cour d'Amour (p. 167), le phénix de la fontaine (p. 167). N'ont pas été recensées ici les nombreuses occurrences des couleurs héraldiques, ni de celles des matières composant les tombeaux des féaux d'amour. Elles rentreraient d'ailleurs dans la taxinomie ici esquissée.
17 M. Pastoureau, "Les Couleurs médiévales : systèmes de valeurs et modes de sensibilité", dans Figures et couleurs, Paris : Le Léopard d'or, 1986, p. 35.
18 C'est l'Unsagsbarkeitstopos d'E.R. Curtius. Voir Europaïsche Literatur und lateinisches Mittelalter, Berne et Munich : Francke, réimpr. 1973, pp. 168-171.
19 Or dit ly contes que quant le Cueur, Désir et Largesse eurent esté une piece raviz pour la resplendisseur du beau chastel comme dit est, ilz revindrent a eulx, et quant la veue leur fut bien revenue, ilz commencerent a monter contremont le roc par la vaine qui estoit de dyamans (p. 159).
20 Voir le Lilium medicinale de Bernard Gordon,cité par G. Agamben, Stanze. Parole et fantasme dans la culture occidentale, Paris : Christian Bourgois, 1981, pp. 186-8. Sur l'amor heroycus ou hereos, voir ibid., chapitre V, pp. 184 sqq.
21 Sur le caractère fantasmatique de l'amour médiéval et ses liens avec la parole, voir ibid., pp. 109-219, "Parole et fantasme".
22 Voir L. Dällenbach, Le Récit spéculaire. Essai sur la mise en abyme, Paris : Seuil, 1977.
23 Voir en particulier la Poetria nova de Geoffroy de Vinsauf, éd. E. Farai, Les Arts poétiques du xiie et du xiiie siècle, Paris : Champion, 1971 (réimpr. de Paris, 1924).
24 Titre d'un article de M. Pastoureau, op. cit., pp. 125-137.
25 Cités par N. Coulet, A. Planche et F. Robin, Le Roi René, le prince, le mécène, l'écrivain, le mythe. Aix-en-Provence, 1982. La biographie la plus complète reste celle de A. Lecoy de la Marche, Le Roi René, sa vie, son administration, ses travaux artistiques et littéraires, Paris : Firmin-Didot, 1875, 2 vol.
26 Voir son goût des tournois et des fastes, ainsi que son Livre des tournois, éd. A. Champollion-Figeac, L.-J.-J. Dubois et C. Motte, Paris : C. Motte, 1827.
27 La formule est de R. Dragonetti, à propos des troubadours (conférence-débat avec G. Duby, Université de Genève, 9 mars 1987).
Auteur
Université de Lausanne
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