Magie et illusion au Moyen Âge

Senefiance

Éditeur : Presses universitaires de Provence

Lieu d’édition : Aix-en-Provence

Publication sur OpenEdition Books : 17 janvier 2014

Collection : Senefiance

Année d’édition : 1999

Nombre de pages : 634


Présentation

Voici bien l'occasion de commencer par cette constatation d'Hegel : « La magie se rencontre chez tous les peuples et dans tous les temps ». Cependant que Michel Meslin remarque dans sa récenteEncyclopédie des Religions (Bayard 1997) que derrière tous ses oripeaux la magie pose en réalité le problème de la liberté de l'homme affronté à son destin.

 

En effet, contrairement à la religion dont les rites s'évertuent à « concilier le divin avec l'ordre des choses du monde des hommes », la magie, intervenant également auprès des puissances supérieures, le manipule, les instrumentalise, et tente de les contraindre à satisfaire les désirs humains, n'hésitant pas à transgresser les règles sociales ou morales. René Mabille en son temps avait déjà établi cette distinction dans le champ commun du sacré.

 

L'Europe (pour ne citer qu'elle) a connu une longue tradition où la magie se confondait avec les sciences ésotériques, largement héritées de l'Égypte et de la Kabbale juive. Et il faut reconnaître que durant le Moyen Âge, la magie se mélange à diverses sciences qui n'ont pas encore trouvé leur indépendance ni leurs méthodologie propre. Ainsi, la chimie, la médecine, la pharmacologie, l'astronomie. Il suffit d'ouvrir le « grand Albert » (15e siècle) attribué au maître de Thomas d'Aquin, pour distinguer à travers le fatras des recettes délirantes, des notations très justes sur les maladies, les plantes, les poisons, etc. ce qui explique que cet ouvrage fut sans cesse réédité jusqu'à l'aube du xxe siècle.

 

Il n'est donc pas excessif d'affirmer que la magie par son aspect technique et utilitaire, tint lieu de science exacte durant le Moyen Âge européen, et fut prise au sérieux par les plus grands intellectuels de cette époque.

 

Rappelons cependant que la magie même alors conserva un statut éminemment ambigu ; elle fut condamnée à intervalles réguliers par l'Église chrétienne, cependant qu'elle était pratiquée dans les couvents des Bénédictins, des Cisterciens et des célèbres Templiers.


Sommaire

Roger Bellon

Quand Renart se fait magicien

À propos de l'art d'enchantement dans l'unité 24 du manuscrit M du Roman de Renart

Anne Berthelot

Merlin magicien ?

Isabel de Barros Dias

Les lecteurs de signes

Santiago López Martínez-Morás

Magie, enchantements, Autre Monde dans Jaufré

Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.