Des mots dorés aux mots de gueule, étude sur le thème de l'or chez Molinet
p. 186-207
Texte intégral
Quoi qu'on fasse, on ne possèdera jamais rien.
P. ZUMTHOR
1Jehan Molinet, dans sa Recollection des merveilleuses advenues, bien que poursuivant ici l'œuvre de son maître Chastellain, semble conscient d'un monde nouveau qui point, d'un monde ancien qui lui échappe. En cette fin du xve siècle il est peut-être bon de poser à cet auteur la question du médiéviste, en même temps qu'on se la pose à soi-même : Comment parlait le Moyen-Age Comment parler du Moyen-Age ? C'est ainsi que l'on tentera de faire apparaître, par le biais d'un thème privilégié, divers aspects d'une parole.
***
2Quel heureux temps que celui d'âge d'or ! Toute la pensée de Molinet est construite autour de lui, comme à sa recherche, et il n'a de cesse qu'il ne soit retrouvé, mis en évidence dans la maison de Bourgogne. Ce que certains chez lui ont pris comme vile flatterie ou travail d'arriviste, il semble, à le voir se répéter et s'accorder tout régulièrement, que ce soit une une idée, une conviction profonde : On vit en Bourgogne le temps de l'âge d'or : -"Le regne des Assiriens, qui estoit de fin or precieu, s'est abismé en la profondité de la terre. Le regne d'argent des Persans s'est converti en rude metal. Le regne d'airain des Macedoniens a perdu sa resonnance ; et le regne des Romains s'est assommé de ses propres marteaux. Et le seul tresor de prouesses, la claire lu-cerne d'honneur et la sommiere ierarchie de no-bilité chevaleureuse prospere, fleurist et redole en ce climat occidental, en deux ou trois palais ou nobles hostels, souverainnement en la tres glorieuse et famée maison de Bourgogne...1 "
3Ailleurs, dans les Eages du monde qui re-prend non plus la thématique païenne des quatre âges mais celle, chrétienne, des six âges, Molinet, de la même façon, se mettra , et Bourgogne avec lui, à part, de côté, comme irresponsable de cet décadence qui menace l'Ocident. Si la France, qui eut l'empire avec Charlemagne : -"La pomme d'or ce jour chut en vos rois.2" est en pleine décadence, Bourgogne autour de Molinet, est ce qui reste de la noblesse du monde :
-"Car nous sommes, le cas bien entendu, Le residu de ce monde esperdu...3
4A ce titre, la création de l'ordre de la Toison représente l'accomplissement d'une démarche politique : si l'on se réfère à la toison biblique, ce I le de Gédéon, c'est au soldat peu belliqueux et soutenu par Dieu que l'on renvoie. En dorant la toison, on lui donne une marque tangible de la rosée divine, grâce du ciel, mais aussi le courage chevaleresque des Argonautes, et enfin on met en valeur la richesse sans pareille de Bourgogne. C'est à la fois à un passé prestigieux et à un présent qui le vaut que réfère cet ordre, marquant une supériorité morale autant que politique.
5Dans l'Epitaphe du Duc Philippe de Bourgogne,4 c'est à la fin, après la terre et avant le ciel, après avoir énuméré les rois hébergés, René d'Anjou, Louis XI et Edouard d'Angleterre, et avant de parler de ses projets de croisade qu'est citée la fondation de la Toison d'Or. Cet ordre aura une importance réelle, puisque nous voyons dans les Chroniques le roi d'armes Thoison d'Or s'adresser au roi d'Angleterre5. Le Héraut est plus que messager, il est incarnation de la noblesse ducale et d'un certain art de vivre. Il est intéressant de noter que le premier successeur du premier Thoison d'Or ne fut pas Fusil, comme on le trouve dans Chastellain6 :"Gilles Gobet, héraut du même ordre avec le titre de Fusil (...) Fut nommé son substitut..." et" il fut remplacé dans ses fonctions de premier roi d'armes par G. Chastellain, son ami"7 : l'écriture et la Toison d'Or sont mêmes facettes d'une image du monde.
6C'est dans le Throsne d'Honneur que cette vision du monde, cette conviction de Molinet apparaissent le plus clairement : ceux qui, comme H. Guy ne voient là qu'outrance encomiastique se méprennent : Le duc Philippe, continuateur de l'âge d'or, va comme son prédecesseur Saturne mériter une apothéose. Molinet, pour lui, n'hésite pas à modifier la cosmologie, à inventer un neuvième ciel où trônera le prince dans une gloire que Dieu peut lui envier :
–"et par dessus toute nature celeste estoit situé ung tres precieux trosne garny de beauté incomparable, d'estoilles sans nombre, d'angles par millions, de mansions glorieuses et de personnes de nom tres haultement intronisées.8"
7À chaque ciel se rencontrent toute une série de données différentes : les proches du duc, eux, ne dépassant pas le quatrième ciel : Nous voyons successivement le chancelier Rolin9, l'épée de"Philippe le Hardy, son grand pere"10, Monseigneur Cornille, bâtard de Bourgogne, et Jacques de Lalaing11, et enfin la "Tres noble Comtesse de Charollois"12.
8Mais partout, nous rencontrons une vertu, un preux et une lettre d'or. Chacune des vertus a pour initiale une des lettres, et on ne sera pas étonné de voir, derrière Prudence, Hardiesse, Instruction, Largesse... s'écrire le prénom Philippus. Ces lettres d'or marquent au niveau cosmique la supériorité définitive du seigneur de Bourgogne : il est dans l'ordre du monde ; mieux même : le grand duc d'Occident13 est le garant de l'ordre du monde. Placé au neuvième ciel, triomphant à la droite d'Honneur, Philippe est honoré d'une louange qui, après l'avoir invité, tel un roi, à régner :
–"Regne en triomphe et prospere"14
invite son fils, dans la symétrie que crée la forme du fatras double, à vivre "en glorieuse spere"15
9Le duc est roi ; le duc sur son trône, symbolique ou réel, est à la fois l'ordre du monde et le soleil, occupe une place centrale et définitive, tel le cèdre de la Mort Federicq, placé"au milieu d'une belle forest"16 et portant de plus "la pomme d'or rice et d'exellent bruit"17. Ainsi de tous les prince qui approcheront Bourgogne puis Autriche. Transférant de l'un à l'autre la dignité solaire, Molinet l'attribuera à Philippe de Castille, puis à son fils :
–"Le pere estoit soleil resplendissant(...) Le soleil est Maximilianus18".
10Mais c'est dans le Chappelet des Dames, où l'objet initial est une louange mariale, que va être déplacée cette valeur centrale de l'or et du soleil. Il s'agit ici d'un système d'association universel, qui complète si besoin ce que proposait le Throsne d'Honneur : cette fois-ci, ce sont cinq humbles fleurettes qui vont par leurs noms, composer celui de la vierge Marie. Après elles seront évoquées les vertus et les saintes qui eurent mêmes initiales. Mais toujours l'or aura valeur centrale. Ainsi, la premiere fleur est la marguerite —la couleur or de son centre a inspiré de nombreux poètes, dont Meschinot et Blosseville19 — qui "sieut le soleil comme son nourrisseur et pere.20". La seconde, l'ancolie, porte là couleur du ciel, or et azur, et l'or est bien sûr une image christique, emblème des cinq plaies du Christ :"par les grains aureïns qui sont en elle poeult on entendre l'amour de Dieu ; car or, sus aultres metaux, est le plus cher tenu, amé et desiré...21 ". La troisième, la rose vermeille, est centrale, comme "le supernel gubernateur,au decorement du celeste fabricque, ordonna le soleil au milieu des cinq planettes...22. La jennette, ou millepertuis, sera pourpre royale ; nommée Yperi-con et aussi herba perforata par Molinet, il s'agit indiscutablement du Millepertuis perforé, Hypericum Perforatum, dont les fleurs ne sont pas pourpres, mais jaune d'or23. Quant à l'englentier, symbole, cela va de soi, de l'Angleterre, les manuels de botanique insistent sur les nombreuse étamines jaunes de la plante24. Mais surtout, ce chapelet, qui est lui même emblème de la vierge, sera offert, en ex voto, à une image de Marie :
–"Mais ne trouvay riens de propre pour emploier si noble don, car toutes estoient tres mal ame-surees, tant en taille comme en painture, l'une de bois, l'autre de pierre, l'une bochue, l'autre lourde. Et lors je pensay bieucop ou je porroie assir mon chappellet et me sembla que ma redoubtee dame, Madame Marie de Bourgogne, Ducesse d'Austrice, secluse la virginité, estoit la propre et vive imaige de la roÿne supernelle..25"
11On se sait dans ce qui suit qui est le plus à louer, la Vierge d'avoir une vie semblable à celle de la duchesse, ou la duchesse elle-même dont la vie est si parfaite. Ainsi, toujours autour de l'or, emblème du centre et de la perfection, nous allons de l'image superlative et profane à une image de la foi où l'or a place centrale. Les plaies du Christ, dans le Chappellet, étaient déjà d'or. Le Blason des Armes de nostre Redempteur sera, lui :
–"L'escu d'argent, au chief d'or luisant cler,
A cinq playes...26" L'or est divinité, ici27, et marque encore de la perfection : Nous arrivons à la valeur essentielle de l'or au Moyen-Age, celle qui a voulu que l'on rehaussât d'or les manuscrits : l'histoire christique est légende dorée.
12C'est aux manuscrits religieux que furent, dès le départ, réservés les fastes de l'or, de même que c'est à chanter la Vierge et les Saints que nos poètes consacreront leur plus grande virtuosité. C'est à Sainte Marguerite que Destrées dédiera son oraison alphabétique28, à la Vierge que Meschinot consacrera son huitain à plus de trois millions et demi de lectures29, c'est pour Saint Hyppolite que Molinet, mettant les petits vers dans les grands et les mots sous les mots, composera le texte qu'il dédie à Hyppolite de Bertols30.
13Cette poésie religieuse, qui fait coïncider dans sa recherche et son élaboration l'opus magnum des Rhétoriqueurs — synonyme, ne l'oublions pas, du Grand Oeuvre alchimique — et la louange, en beaux mots dorés, de la Vierge ou du saint, cette poésie religieuse mêle le plus souvent la parole liturgique et la poésie nouvelle, et l'on ne compte plus, dans la poésie de Molinet comme dans tout le xve siècle, les poèmes qu'a sécrétés le texte liturgique. L'ave Maria en acrostiche, en paraphrase, les litanies en farci-tures31, les mots se multiplient, se transmutent eux-mêmes en paroles dorées, au contact des mots sacrés.
14Mais cette démarche, de pure prière et de louange, où l'or, symbole, a toujours sa place, va se trouver, nous l'observons ici pour la première fois, doublée d'une démarche similaire, où l'or sera juste dorure, où le profane va, insidieusement, prendre sa plus grande part.
15Le refrain de la ballade sur le Blason des Armes de nostre Redempteur est en effet paradoxa I : –"Loiaux amans, recongnoissiés ces armes.32 Il nous entraine dans une thématique courtoise, frivole, que l'oeuvre de Molinet développe elle aussi. Que dire de l'Oroison à Nostre-Dame ?33 Le premier et le dernier vers de chaque strophe sont de citations de chanson, ce qui, malgré l'adresse de Molinet à les recoudre, donne d'étranges résultats parfois : qui oserait aujourd'hui dans une oraison mariale, glisser :
–"Navré suis mieux que d'une picque
Par le regard de vos beaux yeux.34"
ou bien :
–"Gente de corps, belle aux beaux yeux35"
ou encore :
–"Ma douce seur, ma desirée36"
ou enfin :
–"Allegiés moy, doulce plaisant brunette,37"
16La rubrique elle même qui présente le texte dans les manuscrits varie de significative façon, partant de"Oroison a Nostre-Dame" pour aller à :"Oroison a la Vierge Marie commençant par chansons et finissant par chansons" et proposer :"Certaines clauses faictes a la louange de la Vierge Marie par un amant et serviteur d'icelle"38
17En même temps qu'animé d'une foi indiscutable, Molinet se sert, littérairement, plus de la religion comme expression de la réalité que de la réalité comme image de la religion. il ira jusqu'à composer, en plus de l'oraison à Marie citée plus haut, un Dictier dont la rubrique est explicite, mêlant dans sa fonction les deux aspects du texte :
–"Dictier qui se poeult adreschier soit a la Vierge Marie ou pour un amant a sa dame.39
Quel est, chez Molinet, ce qui est sérieux, ce qui dans le discours tient lieu de parole sûre, inattaquable ? Les litanies sont déformées40, les paroles saintes parodiées : dans l'Argu mentum Operis, où sur une énigme :
–"Bis natus, non baptisatus, in ligno positus pro nobis peccatoribus41" éludant la solution christique, pourtant la seule évidente, Molinet proposera l'œuf, puis l'étron de truie, avec toutes précisions ; la citation qui génère le sermon de Saint Billouard est, elle-même, prise dans son sens le plus obscène42. La parole sûre, manifestement, n'est pas la parole rituelle.
18Deux choses pour notre auteur valent qu'on s'y arrète et sont dignes de foi. Le proverbe, je ne parle pas ici de l'auctorité, de la citation de l'Antiquité ou de la Bible, sublime et malmenée, mais de l'expression simple d'une sagesse populaire : c'est elle qui soutiendra toute la morale de Molinet : il n'est pas indifférent de rappeler que ces proverbes étaient, à la façon des vers pythagoriciens, nommés des vers dorés.
19La lettre et l'écriture, la poétrie enfin, sont marques de certitude : Molinet est maître de sa langue, s'en sert, en joue ;le meilleur vulgarisateur du siècle — son art de rhétorique est un des plus complets, et inspirera Fabri43 — est aussi celui qui tire parti de l'alphabet, la "croisette", pour mettre en scène français et gantois44, ou de la grammaire pour offrir au roi Louis XII un Donet assez particulier45,Et qui, réunissant les traditions, à la façon de la Toison d'Or, composera dans son Petit Traictié soubz Obscure Poetrie46 une fable mythologique à partir d'un verset des Psaumes : Phaéton écarté du soleil.
20Une nouvelle façon de retrouver le Masque et la Lumière, une dernière façon de retrouver les mots d'or, ou mots dorés.
21Car s'il est question d'or maintenant, ce ne sera plus au niveau du vocabulaire, où l'on a vu combien il s'épanouissait, mais au niveau de la vie sociale, quotidienne.
22Tout ce qui brille est or, ou est, au moins, digne de l'être. L'or est premier, essentiel en héraldique, et Molinet le place dans cette énigme à l'étage de Dieu, comme dans la vie quotidienne :
–"OR veons nous que Dieu misericorde
A SUR nous faict, nous envoyant son fils,
SI NOBLEment qu'amour paix et concorde
S'ABLocqueront, s'en aront grand profis,
POUR PREstement de joye estre assoufis.
ARGENT est court, guerre ne nous desroie :
GUEULES d'enfer en perderont leur proye.47
Au delà de son faste, extrème en Bourgogne, le prince vaut de l'or. Le court poème Cueurs Vertueux insiste plusieurs fois sur cette thématique ; de proverbe en proverbe, de
–"Mieulx vault souffrir que denier d'or en coffre48
à :
–"Ne voy tresor sy rice ne sy bel.49"
Il arrive à cette affirmation :
–"Royal honneur vault myeulx que fin argent.50"
M'honneur lui-même est d'or, il est royal, alors qu'inversement, celui qui se distingue par le talent devient, ipso facto, un être d'or.
L'épitaphe que Molinet compose pour Ockeghem, ballade en latin, a pour refrain :
–"Sol lucens super omnes.51"
Et lorsqu'il en rédige une nouvelle, en français, ce sera pour le traiter de :
–"Vray tresorier de musique et chef d'œuvre.52"
23Si le jugement de Molinet, par la louange haussant un des maîtres de la musique, nous paraît juste et mérité, nous le voyons par ailleurs exagéré dans la Lettre de Recommanchon, où un individu inconnu est supérieur en valeur à "fin or potable"53, ou bien dans les Lamentables Regrés pour le Trespas où s'énonce à propos du défunt le proverbe : -"L'or souffisant se cognoit a l'espreuve.54" Il en est presque de même dans la lettre de Molinet à Florimond Robertet, où la flatterie perd toute mesure :
–"Chef d'œuvre exquis, sintilant Florymond,
24Soleil luysant au franc asuré throsne...55" De fait, c'est François Robertet, le frère de Florimond, qui répondra à Molinet : comme si cette aurification méritait écriture. C'est que, en réalité, les deux sont liés. Dans les Gaiges Retrenchiés, Molinet se présent comme un petit moulin perdant : "Fruiet, valeur, fourment, farine, fleur56" et" En adventure/D'avoir rompture.57" parce qu'il n'a plus d'argent. Quittant, commme il ne le fait que rarement, sa réserve de rhétoriqueur, il rappelle ses services :
–"Il a mollut, tout net jusque a l'estrain,
De Mars le train qui les gens d'armes allume,
En lettres d'or, d'azur, d'argent, d'arain...58 " et s'écrie :
–"Mais pensés vous qu'il escripve et qu'il chante
Chose plaisante entre glorieux fais.
Quand cent escus sont venus a cinquante ?59"
25Molinet affirme ne pouvoir travailler qu'à mi temps pour un demi salaire,comme si l'or qu'il reçoit servait, sans intermédiaire, à orner l'histoire. Il se tournera, en désespoir de cause, vers Bauduin de Lannoy,"bien advestus de la noble Thoison,60"pour recevoir "cent escus"61 et "habis de riche atour"62. Le poète, donc, ne peut chanter que le ventre plein, et l'or, qui est le but de tous les propos vus jusqu'ici en est aussi la condition. Mais, régissant les relations sociales, l'or régit aussi cette autre sorte de relations qu'est la guerre.
26Il n'y a pas à revenir sur le prince victorieux : cette situation est nécessaire à son aurification, comme le montre la Journée, de Therouenne63 qui chez Molinet en entame le processus. Plus importante est cette notion, à la fois classique et paradoxale, d'un Hopital de Mars, décrit dans le Temple de Mars64, où sont soignés ses servants :
–"Au clos de Mars, plus luisant que cristal,
Est l'ospital ou couche maint malade ;
L'ung plaint son bras, son membre capital,
Son corps total...65"
27Cette idée d'un asile allégorique, nous la voyons reprise d'un contemporain de notre auteur, René d'Anjou : Le Cueur d'Amours espris, de la même façon, quoique plus en détail, visitera l'Ospital d'Amours :
–"...Et commencerent a cheminer bonne erre droit a l'Ospital d'Amours (...) car mains povres amoureux malades y sont al lez finer leurs jours.66 Paradoxalement, l'amant comme le soldat portent blason et reçoivent des blessures, pas toujours symboliques. Comme si, somme toute. Mars et Eros étaient dieux de même nature, comme si la guerre et l'amour étaient choses semblables. C'est, en tous cas, la conviction de Molinet. En effet, il utilise, par deux fois dans son œuvre, un refrain de chanson qui rassemble l'un et l'autre :
–"De chiens, d'oiseaux, d'armes, d'amours,
Pour ung plaisir mille doulours.67"
28De surprenante façon, c'est dans le Temple de Mars d'une part, et dans l'allégorique Hault Siege d'Amours d'autre part68 qu'il se réfère à ce thème, ce dernier poème racontant l'entreprise d'un jeune amoureux qui part à l'assaut de sa bien-aimée.
29Mais, si le Temple de Mars est riche :
–"Enfin je vins au temple de Mars,
Qui mille mars valoit d'oriet d'argent...69" exaltation, comme il se doit, du haut fait d'armes la préférence de Molinet va, il ne le cache pas, à la paix :
–"Pour ce que guerre m'a navré
30Et que Mars me traveille et me blesse70" La guerre, même victoire, est malheureuse, et notre auteur le sait : peut-on croire que Molinet puisse écrire sans arrière pensées deux strophes aussi semblables, l'une écrasant les vaincus :
–"Chantés comment franchois furent domptés
Batus, boutés, pilliés, esparpilliés.
Desordonnés, desrompus, desmontés,
Desbringandés, desfais, desbaretés...71"
l'autre pleurant les pauvres gens :
–"Povres gens sont puis sa mort reversés,
Tensés, bersés, confractés, confondus,
Trappés, trompés, tempestés, trondellés,
Brulés, rifflés, tourmentés, triboullés...72"
31Et lorsqu'il chante la paix, notre auteur ne tari pas : au temple profane de la guerre, il oppose l'arche de paix, toute religieuse, pleine d'or elle aussi73 Surtout, alors que l'on insiste sur la déroute de la guerre :
–"La mort est matte et famine affamee,
Guerre esgaree et la paix bien heuree74" se proclame un autre proverbe, une autre parole dorée, affirmant que :
–"Il n'est tresor au monde que de paix.75" et la place ainsi égale au prince. Image que renforcera l'Arche Ducalle, posterieure de vingt mois à La naissance de Charles d'Austrice76, notons Ta similitude du thème det la quasi-synonymie des adjectifs, où, abandonnant les images dorées, Molinet mettra la richesse dans les "herbis d'Austrice imperialle"77
32Ainsi, face à la guerre, l'or, la fortune, la paix ne forment qu'une seule notion. Unité renforcée lorsqu'on considère la guerre elle-même Qu'il s'agisse de la description qu'on en fait dans le Temple de Mars, où elle prend l'aspect apocalyptique de la dévoratrice universelle :
–"Guerre engloutit comme ung viel sathanas
Cheval, harnas, homme, lance et espee...78
ou :
–"Guerre avoit les lippes vermeilles
Et la barbe rouge et sanglante
De suchier testes et oreilles...79"
ou des allusions de Letania Minor :
–"Sans tas d'argent sont nos escrins.
Sans tas de fin or sont nos coffres,
Monnoye n'avons ne flourins,
Pour vous donner aulcunes offres.
Saint Michie, que jadis boutastes
L'ennemy hors de gloire munde,
Prenes la guerre par les pattes
Se l'expulsez hors de ce monde.80"
33ou encore du Testament de Guerre81 l'argent et celle-ci sont indissolublement liés : quoi d'étonnant à cela, à une époque où la guerre est le plus facile moyen de s'enrichir pour les seigneurs et, bien sûr le plus rapide moyen de se ruiner, et de ruiner le pays. On avait vu, plus haut, l'aspect belliqueux de l'amour, voire aussi l'aspect courtois de la guerre, dans les similitudes des hopitaux de l'un et de l'autre, entre le Hault Siege d'Amours et le récit d'un combat :là s'exprimait la thématique relevée, aristocratique, de la guerre comme de l'amour.
34Ici, par bribes, s'exprime une autre thématique, qui lie la femme et la guerre de plus réaliste façon :
–"Je laisse a plusieurs hostellains
Ou mes gens ont estes logiés
Leurs coffres d'or de touche plains,
Leurs meubles fort adommagiés
En lieu de grans deniers forgiés,
Ung petit sac plain de credos
Et plusseurs ventres engrossiés
Pour faire le beste a deux dos.82 "
Femmes pleines et coffres vides, c'est le lot des vaincus. Quant aux vainqueurs, ils ont :
–"Fines gouches et macquerelles
Pour les esplucquier nettement.83"
et se retrouvent, comme leurs victimes, nus.
35Si l'or est lié à la guerre, il est à noter que le seul texte de Molinet traitant de la monnaie est suscité par la guerre même : une crise monétaire survient, "A cause de l'entretenement et nourriture des guerres dures et austeres es pays de Monseigneur l'archiduc84".C'est de monnaie qu'il s'agira, et sur une suite étonnante de jeux de mots sur les noms des pièces, nous passons de renvois à une situation de guerre :
–"Francs à cheval sont boutés au terroy
De Therowaine...85"
à des remarques plus scabreuses sur :
–"Demy gros sont es braies des foulons,
Mais les vieux gros montent en reculons.86"
36L'or que l'on avait vu, au début de ce travail, marquer toutes sortes de qualités morales et sociales, dès qu'il se monnaye, tombe dans le domaine public, va au contraire être la preuve de toutes les turpitudes. Cet aspect n'est pas, on le devine, propre à notre auteur, et le refrain de la Ballade de la Belle Hëaulmiere :
–"Ne que monnoye qu'on descrie87 " parmi d'autres, lie l'or et l'amour de triviale façon. Certes, chez d'autres que Molinet, il est possible de jouer sur les échanges dans le cadre de la courtoisie, et de rappeler, comme le fait Charles d'Orléans, qu'en amour on a commerce, certes, mais sans vénalité, avec autrui88. Chez Chartier, encore, l'or servira, dans un registre amoureux, à enchâsser la pitié en cœur de dame, "Ainsi qu'en l'or le dyamant89."
Chez Molinet, il n'existe pas de poésie courtoise, la femme est pur objet de plaisir, et ne vaut pas que l'on parle d'elle, surtout en termes affectueux. Ce que l'on demande à la femme — Molinet sera fatiste jusqu'au bout — c'est d'accepter à haute voix :
–"Car de vostre grace
M'avez dit ouÿ.90"
Voire de faire des commentaires :
–"Dictes, Michellon,
Le trouvez vous bon,
Si on le vous faict,
Quand le jeu vous plaist
Et le compaignon ?91"
Ce qui n'empèche pas l'auteur de l'Art de Rhétorique de faire, aussi méthodique, mais plus bref, un art d'aimer :
–"Cette fillette...
Ne luy soyez ne rude ne parvers,
Mais traictez la doulcement et a point...92"
37Si Molinet avait été beau, ou d'un caractère moins obsédé, la chose se serait arrétée là. Mais il est laid, et avec ses "grande grosses lippes93" il se met en bonne place aux Nopces Magdelaine de Laidin. Mais il est d'un tempérament vif, et il l'avoue :
–"Et tant au bas mestier je me suis occupé...94" De là, sans doute, le fait que chez lui plus encore qu'ailleurs, l'argent est presque toujours parallèle à l'amour.
Si le plaisir de contempler une femme vaut son pesant d'or :
–"Que mieux n'aroie a mon advis
38S'on me donnaoit cent mil escus.95" ainsi qu'on nous l'affirme dans une ballade où s'imbriquent les thèmes de la guerre, de l'amour et de l'or, avec les rimes choisies que l'on constate, les intentions de Molinet ne s'arrêtent pas à la contemplation. Un autre ballade, dans laquelle notre auteur conte fleurette, aboutit à un marchandage acharné :
–"Une maille d'or luy sacquay
De trente soubz, tant fut prisie ;
Et puis apres requis luy ay
Qu'avecq moy couche la nuytie.
Elle dit :"Je le vous octrie.
Mais que le flourin avanchiés."96"
39dans lequel l'or est avant-goût de puissance, ou plutôt, permet de l'acheter. Ce plaisir qu'on achète, qu'on gagne, ressenti comme gain ou comme dépense, d'un mâle qui à tous coups paye de sa personne, l'Epitre d'ung Gentilhomme a sa Dame va en présenter la suite logique. Derrière un titre qui rappelle Chartier nous découvrons 76 vers aux rimes toutes léonines, sur le même modèle, dans lesquelles le narrateur avoue : -"... Sans arbitrage ou aultre compromis
40Moyennant cent escus, me fut vo con promis...97 C'est ainsi qu'il est, contre argent, atteint du mal de Naples, et subit, à tous niveaux, perte de sa puissance. Rien n'interdit de voir en ces textes une autobiographie poétique, surtout dans la Ballade de la Maladie de Naples, où l'invective paraît particulièrement violente et personnelle :
–"Alors je dis :"Mauldit soit la lubrique
Fille publique a qui ce mal s'applique...98"
Ce qui importe ici, c'est que cet accident de santé semble avoir suscité en Molinet un regain de production :
–"Orde relique de Naples qui me suit,
Contre toy fault que ma langue declique
En rhétorique, car tu m'es trop inique...99"
41Et, de fait, Molinet, tantôt pour lamenter sa puissance trop tôt perdue, tantôt pour évoquer de salaces exploits, sera presque aussi prolixe que pour chanter Bourgogne. Et, dans cette poésie obstinément paillarde, se retrouveront, en bonne place, les thèmes étudiés. Chantant son impuissance, Molinet reprendrala métaphore du combat, dans des termes chevaleresques qui font comme un écho à la fameuse Toison d'Or :
–"J'en lairray faire a Lancelot du Lac
Car plus ne puis detaille ne d'estoc.100"
42Les chevaliers, valeureux guerriers n'en peuvent mais, alors qu'en revanche, nous narrant une bluette paysanne, on nous montre :
–"Robin, armé comme sainct George,
Monté comme ung fier ardenois101"
à qui, admirative, Margot dit :
–"Robin , se tu souvent venois
Tatter er hochier me tripaille,
Tu gaignerois cent solz tournois...102"
ceci étant revanche, symétrique de l'Epitre, où l'homme regagne toutes ses puissances.
43Mais, ce rêve de surmâle mis à part, il est ànoter que la femme prend les traits mêmes de la voratrice. Le Revid a ung Nommé Maitre Pol insiste sur cet aspect de la femme :
–"Tel s'est cuidié bien marier
Qui s'est bouté en l'orde noire..103" et ne donne comme bon conseil, réunissant les thèmes connus, que de la frapper, jusqu'à résipiscence, jusqu'au gain, de paix...
–"Pensés de sy bien marteller
Sus le cailleau, sans point faillir,
Que pieces puissent sallir.104"
La Complainte d'ung Gentilhomme, plus violente, plus violente, parle d'un "goufre de rapail105", d'un "abisme cruel,106" et affirme :
–"Tous les jours avec vous moisnes se conjoissent,
Carmes et cordelliers de vostre con joissent,
Ils y vont tour a tour, puis abbé, puis convent,107"
44Qu'on retrouve la femme, en ces quelques apparitions, semblable à la Guerre du Temple de Mars ne doit pas nous étonner. Notre paisible poète, s'il chantait la guerre et la noblesse par profession, l'or de l'héraldique et la haute religion, était bien plus motivé par la paix, la petite monnaie et les sermons joyeux. L'amour pur qu'il chante parfois, celui des seigneurs de cour selon les règles de poésie, n'a rien à voir avec les anecdotes, moins idéales, qu'on se racontait alors. Pour celui qui quittait une courtoisie de convention, le lieu de références était bien celui des Quinze Joies de Mariage, celui des Nouvelles Nouvelles, où l'amour devient source d'une dérision de l'homme et de la femme, et où des mécanismes physiologiques tiennent lieu de sentiment, voire, de rire. Il y a, chez Molinet, un sérieux désarmant dans l'accumulation de termes et d'images obscènes : le lecteur sourit plus à certains poèmes de circonstance, pleins d'esprit et d'invention. Dans le scabreux Donet Baillié au Roy Louys Douzieme, jouant sur les fonctions grammaticales, la grammaire est ici aussi importante que l'amour. Le Sermon de Billouart, que H. Guy refusait de commenter, n'a d'intérêt qu'en tant que sermon, et le pastiche est ici plus drole que le double-sens : La grivoiserie ne se suffit pas à elle-même, et ne peut former discours qu'à l'aide d'autres éléments, formels ou thématiques, qui servent aussi bien à articuler un texte oficiel qu'un poème grivois. Ainsi, des ballades figurées, qui chantent, tantôt Maximilien, tantôt les exploits de Robin, ainsi de la grammaire ou des textes de chanson, le procédé le plus simple de tous étant l'énumération qui, déjà utilisée dans la Recollection des Merveilleuses Advenues, va offrir, dans le Mandement de Froidure, une suite lamentable d'hommes :
–"Faulx crocheteurs, desleaux compaignons, Escornifleurs de trippes et d'andoulles, Joindeurs de culz, ratripelleurs de coulles. Pervers, perjurs, Effondreus de tocasses...108"
et de femmes :
–"Cons mongnonneux, cons branlans, cons craullans,
Cons loquetés, cons tortus, cons vellus...109" sur plus de cent vers.
45Même si le jeu du contre-blason peut avoir son charme, une telle persévérance mérite, on le devine, autre chose qu'un sourire amusé ou qu'une moue scandalisée. Car cette complaisance dans la grivoiserie va s'assortir, de façon logique, d'un goût plus obstiné encore pour la scatologie. S'agit-il d'insulter que les affirmations fusent :
–"Qu'as tu ores, quoquin, quetis,
Qui les brayes au secs n'as toudis...110
Dans la Chanson sur l'Ordre de Belistrie, Molinet, avec une constance impressionnante dans le ton, va remâcher la même inspiration :
–"Mousquiés vos nés, petis enfans,
Bouttés les en ces traus puans,
Que le vent ne s'y fiere111"
46Et l'on a parlé plus haut du sommet que représente le poème construit sur Bis Natus...
47On pourrait multiplier les exemples, et montrer la persévérance de Molinet dans ce ton ; si l'on cherche à le considérer par rapport à son temps, on s'apercevra que sa particularité n'est pas tant dans l'écriture à ce registre, où Villon, Régnier et même Meschinot sacrifient, que dans cette obstination que Cretin lui-même stigmatisa :
–"Mais effors fors tournent en bren son son
Oultrageux jeux le font de soulas las...112"
48Mais, ce qui est plus intéressant, c'est cette pièce à Busnois, le musicien, où après avoir retracé l'itinéraire du "Rembourreur de bas113", notre auteur chante les louanges de la vie de retraite, et se montre :
–"Le dos au feu et le panche a le table
Avec gallans, pour estre plus joieux.114" buvant, racontant souvenirs ou bonnes histoires : rien ne vaut de se payer de mots.
49Mais, dans cette fin joyeuse, cette retraite, nous retrouverons une dernière fois l'image de l'or, "Il n'est tresor que de vivre a son aise", celle qui marque la fin des excès de la vie, dans le Testament de Guerre comme dans le Cri des Monnoies :
–"Je laisse(...) Des coffres d'or de touche plains115 "
–"L'or de touche est au cul des foiratiers
Et le let ton au cul des brenatiers116"
50Il s'agit bien sûr de l'orde touche, et c'est pourtant de l'or que nous retrouvons ici, ex stercore : il nous a suivis le long de cette descente, perdant graduellement de sa sublimité et de sa sagesse.
Perdant sa sagesse ? "Voire, dit Panurge".
51Que l'on considère Molinet comme un contempteur du monde, et l'exagération-, l'outrance de ses propos y portent parfois, nous l'avons vu, et nous voyons un poète, créant la sublimité pour la maison de Bourgogne, affirmant que subsiste l'âge d'or, alors qu'il constate avec honte la misère du monde, et en donne un reflet d'autant plus réaliste qu'étaient idéales les allégories bourguignonnes : une démarche de moraliste, somme toute, permettant les appels à la vaticination et à la conversion d'autres poètes...
52A cette proposition, quoique séduisante dans son paradoxe, doit être préférée sans doute l'image d'un Molinet qui, à l'époque où émergent les notions de poète et d'individu, prend conscience de lui-même et de sa multiplicité, du monde et de sa multiplicité : prend conscience surtout de la force de la parole.
53Molinet écrit le monde, le met en forme, dans son histoire par les Chronicques, comme dans ses idées, lorsqu'il récrit le Roman de la Rose ; il écrit le Mystère de saint Quentin et compose un Art de rhétorique.
54Mais, à la différence de ses prédécesseurs, c'est plus en regardant l'homme qu'en fixant Dieu que Molinet écrit. A travers sa propre expérience, il fixe l'image de l'homme et de son temps, image à la fois sublime et" très bonne et fort joyeuse" ; image point tant contradictoire avec la précédente qu'on le croirait. Image, quoi qu'il en soit, où la parole devient aussi puissante que l'action, la remplace même : c'est ce que nous disent les textes grivois de Molinet, c'est ce que le titre même de son recueil, les Faictz et Dictz nous rappel le, alors qu'Erasme et Gaguin annoncent la Renaissance. La parole, pour rendre compte de l'homme, renverra aussi bien à la sagesse qu'à la folie, à la guerre qu'à l'amour, et à l'or qui les gouverne tous ; bref, usera de toutes" couleurs de rethorique (Sic)117" faisant de chaque texte comme un emblème :
–" Lors nous jecta sur le tillac pleines mainsde paroi les gelées, et sembloient dragée perlée de diverses couleurs. Nous y veismes des motz de gueule, des motz de dinople, des motz de azur, des motz de sable, des motz dorez.118"
55Comme Rabelais, c'est somme toute un arc-en-ciel que Molinet nous propose, une image complète de l'homme, prêt à vivre la Renaissance, même si certains aspects en paraissent excessifs : il n'est pas nécessaire, chacun le sait, de "quelques motz de gueule mettre en réserve dedans de l'huille, comme l'on garde la neige et la glace119"
56De ces mots dorés à ces mots de gueule, jamais nous n'aurons quitté l'or, jamais la parole, jamais l'héraldique. Est-ce un hasard si le blason vient de l'allemand Blasen, dit-on, qui signifie sonner, ou publier. textes hauts en couleurs, où contrastent, comme vair et contre-vair, Mots dorés et mots de gueule, mots de sagesse et mots de liesse.
57Les références à Molinet sont dans l'édition des Faictz et dictz procurée par N. Dupire, SATF, 1936-1939.
Notes de bas de page
1 Chroniques de J. Molinet, Publiées pour la première fois d'après les Mss de la Bibliothèque du Roi par J-A Buchon, Paris, Verdiere, l827, p19
2 Les eages du monde, F&D, p594, v179
3 F&D, p 596, 219-220
4 F&D, p 34
5 L'apparition de Thoison d'Or comme roi d'armes est justifiée chez Molinet par un récit surprenant, où apparaissent à la fois chevalerie et surnature, l'entreprise du chevalier esclave, nommé Claude de Vauldrey. Chroniques, ChCCLXXVI.
6 Chroniques de G. Chastellain, ed J-A Buchon T II, p 94.
7 Don Julian de Pinedo Y Salazar, auteur d'une Histoire de l'ordre de la Toison d'Or en 3 volumes, T II , p 637, cité in J-A Buchon, Mémoires de Jehan Lefevre, dit Thoison d'Or, supplément aux deux premiers I ivres des chroniques de Monstrelet.
8 F&D, p45, 151-55
9 Ung tres prudent chevalier, jadis son chancel-lier, eslevé en glore pour ses oeuvre angeli-cques, F&Dp47, 138-40.
10 F&D, p48, I17
11 F&D, p49, 149-50
12 F&D, p51, 123
13 F&D, p56, I146
14 F&D, p56, v1
15 F&D, p57, vl6
16 F&D, p270, v17
17 F&D, p271, v31
18 F&D, p411, v 27,33
19 Cf les ballades attribuées à Blosseville dans le Ms du cardinal de Rohan, ed Löpelmann, et la ballade de Meschinot pour accueillir Marguerite de Foix...
20 F&D, p107, 134-35
21 F&D, p111, 124-25
22 F&D, p 113, 17-8
23 Guide des plantes à fleurs de l'Europe Occidentale, Delachaux et Niestlé, 1972, p 31
24 Idem, p 81
25 F&D, pp 123-124, I 59-67
26 F&D, p 453, v 8-9
27 F&D, p 453,v12
28 Citée in P. Zumthor, Anthologie des Grands Rhétoriqueurs, p 209.
29 Cf J. Roubaud in Change de formes, biologies et prosodies, Col I. de Cerisy, p 222
30 F&D, p 513
31 En acrostiche chez Meschinot. En paraphrase in F&D, p482. Litanies en farciture F&D, p 548
32 F&D, p 453, v 11
33 F&D, p 468
34 F&D, p 469, v 21-22
35 35F&D, p 470, v 66
36 F&D, p 471, v 88
37 F&D, p 471, v 89
38 F&D, p 468
39 F&D, p 531
40 Letania Minor, F&D, p 548
41 F&D, p 555
42 "Introivit in tabernaculo Lacrimante recessit oculo", F&D, p558, v1-2
43 Recueil d'Arts de seconde rhétorique, E. Langlois 1902, p LXVIII.
44 F&D, p 205
45 F&D, p 681
46 F&D, p 704
47 Cité in N. Dupire, étude Critique des Mss, p 49
48 F&D, p 389, v 8
49 F&D, p 390, v 40
50 F&D, p 391, v 64
51 F&D, p 831, v8
52 F&D, p 833, v 7
53 F&D, p 808, v 2
54 F&D, p 365, v 96
55 F&D, p 842, v 1-2
56 F&D, p 768, v 4
57 F&D, p 768, v 6-7
58 F&D, p 769, v 17-19
59 F&D, p 769, v 25-27
60 F&D, p 770, v 69
61 F&D, p 770, v 75
62 F&D, p 770, v 77
63 F&D, p 127
64 F&D, p 65
65 F&D, p 67, v49-52
66 Le livre du cueur d'amours espris, ed S. Wharton, 10/18, p 115
67 F&D, p 1237 (volume de notes)
68 F&D, p 569
69 F&D, p 66, v 33-34
70 F&D, p 76, v 313-314
71 F&D, p 129, v 49-52
72 F&D, p 175, v369-372
73 F&D, p 352
74 F&D, p 356, v 115-116
75 F&D, p 356, v 120
76 F&D, p 367
77 F&D, p 367, v 7
78 F&D, p 70, v 145-146
79 F&D, p 70, v 153-155
80 F&D, p 549, v 21-28
81 F&D, p 718
82 F&D, p 721, v 81-88
83 F&D, p 721, v 75-76
84 Cité in étude critique, N. Dupire. Chroniques de Molinet, Ch CCXXIII
85 F&D, p 766, v 6-7
86 F&D, p 767, v 39-40
87 Villon, Oeuvres, ed J de Bonnot, p 12
88 Cf rondeaux CXXIII, CXXIV, ed Champion, 1971
89 A. Chartier, La belle dame sans mercy, ed A. Piaget, TLF, p 42,v 154
90 F&D, p 876, v 3-4
91 F&D, p 874, v 1-5
92 F&D, p 875, v1-4
93 F&D, p 746, v 38
94 F&D, p 777, v 8
95 F&D, p 866, v7-8
96 F&D, p 870, v17-22
97 F&D, p 729, v 17-18
98 F&D, p 853, v 14-15
99 F&D, p 853, v3-5
100 M. Scwob, le parnasse satirique, p 162
101 F&D, p 868, v 17-18
102 F&D, p 869, v 25-27
103 F&D, p 829 v 81-82
104 F&D, p 830, v 118-120
105 F&D, p 730, v 44
106 F&D, p 730, v 47
107 F&D, p 730, v 49-51
108 F&D, p 733, v36-39
109 F&D, P 735, v100-101
110 F&D, p 749, v 3-4
111 F&D, p 725, v 4-6
112 F&D, p 840, v 4-6
113 F&D, p 798, v 1
114 F&D :p 801, v 99-100
115 F&D, p 721, v 81-83
116 F&D, p 767, v 43-44
117 Recueil..., p 239
118 Rabelais, le Quart Livre, ch 56
119 Quart livre, Ch 56.
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