À propos de l'or dans l'Historia Compostelana
p. 152-167
Texte intégral
1Le récit connu sous le nom d'Historia Compostelana est en réalité une "Vita", une biographie, ordonnée chronologiquement, de Diego Gelmirez qui fut évêque puis archevêque de Saint Jacques en Galice de 1100 à 1139 ou 11401. Non pas un saint certes, mais un administrateur de grand talent, un politique et un bâtisseur, un guerrier à l'occasion : un prélat "à la page", a-t'on pu dire de lui2. Son diocèse était riche, grâce au pèlerinage ; lui-même, seigneur temporel à la fois que spirituel, l'était personnellement aussi. Au cours de sa longue carrière, il a dépensé beaucoup d'argent, à des fins diverses.
2Ses biographes, qui appartenaient à son entourage immédiat, étaient bien informés. Ils éprouvaient une admiration sans limite pour tout ce qui touchait à leur héros. Il ne leur a pas semblé indigne de lui de faire connaître, quand il y avait lieu, les sommes qu'il a utilisées dans ses entreprises ainsi que celles qui lui ont été, parfois, extorquées. Il leur arrive d'user de termes vagues, tels que "pecunia" ou "moneta"3. Mais ils donnent fréquemment aussi des indications précises, qu'il s'agisse de poids de métal (onces d'or, marcs d'argent) ou de monnaies ("sous", sous de la "monnaie royale", de Poitiers, de Toulouse, de Milan, de Jaca, aureos ou morabitinos).
3Je me propose de montrer ce que l'Historia peut nous enseigner dans le domaine monétaire. Afin de ne pas déborder le cadre imposé par le thème du colloque, je m'en tiendrai pour l'essentiel à un examen de ce qui, dans cet ouvrage, concerne l'or, ses formes et ses usages.
4Le métal jaune apparaît le plus souvent dans l'Historia a propos de dons faits par Gelmirez. Le premier est de 1110 : la reine Urraca, qui avait épuisé le trésor laissé par son père Alphonse VI, a reçu 100 onces d'or et 200 marcs d'argent4. Tous les autres ont eu pour destinataires les souverains pontifes et les membres de leur Curie. : ils s'échelonnent de III8 à II36. Sans entrer dans le détail, j'en rappellerai les circonstances et le montant.
5Entre 1118 et 1120, pour obtenir le transfert à Compostelle du siège métropolitain de Meri-da (sans titulaire en raison de l'occupation de la ville et de sa région par les Musulmans) et son é-lèvation à la dignité archiépiscopale, Diego Gel-mirez dépêcha plusieurs missions à Gelase II puis a son successeur Calixte II afin de les incliner en sa faveur5. Ses envoyés ne sont pas partis les mains vides mais munis, chaque fois, de la "benedictio" sans quoi toute démarche auprès du Saint-Siège était vouée à l'échec6. Voici le relevé de ce qu'il lui en a coûté :
- 1118 : une tabula aurea dont on tira 120 onces d'or7.
100 onces d'or8. - -1119 : I arca aurea d'une valeur de 9 marcs 100 morabitinos.
241 sous de Poitiers, 60 sous de la monnaie de Milan, 20 sous toulousains9.
On donna là-dessus 20 onces d'or à Calixte II. Le restant fut confié à l'abbé de Cluny10. - -1120 : I "mensa rotunda argentea" valant 40 marcs d'argent.
I croix et I couronne en or - I casula aurea (probablement une chasuble tissée de fils d'or). 40 marcs d'argent11.
Les marcs ont été changés contre de l'or, et les objets en métal jaune fondus. En effet, ce sont des onces d'or qui ont été réparties par Gelmirez entre les pèlerins qu'il chargea du transport de sa "benedictio"12.
6Finalement, le prélat reçut "hoc quod diu anheleverat"13. Son dernier envoyé, Hugo, évê-que de Porto, remit alors au pape l'arca aurea et 200 onces d'or qu'Etienne de Besançon, camérier de Calixte II, avait gardées jusque la en dépôt14. Cette somme provenait sans doute des deux envois de 1119 et 1120. Si l'hypothèse est exacte, les deniers de Poitiers, Milan et Toulouse avaient servi à acheter de l'or15. Cependant, on s'aperçut que l'intérieur de l'arca était en argent, ce qui diminuait sa valeur. L'évêque de Porto dût ajouter 20 onces d'or qui lui furent remboursées à son retour par Gelmirez, et il toucha en outre 30 onces d'or pour ses frais de voyage et en récompense de ses "travaux"16.
7Selon les auteurs de l'Historia, le nouvel archevêque avait distribué "multa aurea et argentea et cetera pretiosa" afin de satisfaire les ambitions qu'il nourrissait pour son siège et pour sa personne17. Quant à l'or, on arrive à un total de 490 onces18.
8Après 1120, Diego Gelmirez allait encore être amené à beaucoup donner. Il souhaitait que le pape confirmât et étendît ce qui lui avait été déjà accordé. Or il avait à la Curie des ennemis qu'il fallait désarmer et des amis dont il convenait de soutenir le zèle. De II2I à 1136, il a déboursé :
- -1121 : 7 aureos demandés par le cardinal Deusdedit "ad sedandam curiam"19.
- -1123 : 400 aureos remis aux émissaires qu'il manda a Rome plaider sa cause : sa légation dans les archidiocèses de Compostelle et de Braga était contestée par l'archevêque de Tolède20.
- -1124 : 300 onces d'or au pape pour le remercier d'avoir confirmé à perpétuité l'érection de Compostelle en métropole21.
- -1127 : 300 almorabitinos (220 pour le pape, 80 "in sedanda curia") aux chanoines à qui il donna mission d'aller le justifier des accusations portées contre lui à propos de l'usage qu'il aurait fait des "oblations des pèlerins22. Les chanoines perçurent pour leurs frais de route et leur "procuratio" 10 aureos et 4 marcs d'argent23.
- -1136 : 300 aureos au légat pontifical en Espagne qui s'était plaint de sa pauvreté et avait souhaité disposer des moyens nécessaires pour appuyer Gelmirez à la Curie24.
9Cela fait en tout : 1017 morabotins/aureos et 300 onces d'or25.
10On retrouve le métal jaune dans trois autres passages de l'Historia :
- -1129 : Gelmirez achète, pour 100 marcs d'argent I calice en or d'une valeur de 700 morabitinos qu'Alphonse VII avait envoyé vendre à Saint Jacques26.
- -1132 : Un navire dont l'archevêque avait financé, avec d'autres, la construction, ramena d'une campagne de course dans les eaux musulmanes un important butin qui incluait 1700 morabitinos. Le prélat-armateur en toucha sa part, soit 1/1Oè., sous la forme de 13 marcs d'argent27.
- -1136 : Alphonse VII s'engage à verser une rente annuelle de 200 aureos pour l'œuvre du cloître de la cathédrale de Compostelle28.
11Je voudrais maintenant attirer votre attention sur divers points de cet inventaire.
I. Onces et morabotins
12Les onces, dont il est fait mention jusqu'en 1124, disparaissent ensuite pour céder la place aux morabotins cités pour la première fois en III9. La substitution de l'or monnayé à l'or pesé s'explique par la diffusion progressive dans le nord de la Péninsule des dinars almoravides, à partir de la seconde décennie du xiiè. siècle. Il y a là un phénomène lié à l'évolution de la conjoncture politico-militaire29.
13Dans la seconde moitié du xiè. siècle, en raison des tributs levés par ses souverains sur les rois de taifas, le royaume de Leon-Castille a connu un premier afflux d'or, monnayé ou non30. Mais cet or a été thésaurisé ou exporté et, sauf à Tolède, n'a pas servi de monnaie31. Cathédrales et abbayes en ont reçu une large part qui a été gardée en réserve ou transformée en objets liturgiques32. Aussi, Gelmirez a-t'il pu, en 1110, donner sans peine, semble-t'il, 200 onces à Urraca.
14L'invasion almoravide a mis fin à ce pactole et les quantités de métal jaune conservées dans les trésors des cathédrales ont cessé de se renouveler. En 1118, 1119 et 1120, l'évêque de Compostelle a eu de la difficulté a réunir l'or nécessaire à ses "benedictiones"33.
15A partir de 1121, au contraire, on a l'impression qu'il est tout à fait à l'aise dans ce domaine. En effet, vers la fin du premier quart du xiiè siècle, le royaume de Leon-Castille a commencé à bénéficier d'un second afflux d'or musulman provenant soit du commerce soit, surtout, de la razzia. Des marchands chrétiens vont trafiquer en terre islamique et ils passent par Compostelle, principale étape sur la route commerciale qui y conduit34. Ils acquittent, sans doute, des droits de peage au profit de l'archevêque, seigneur temporel de la ville35. D'autre part, les milices des cités d'entre Tage et Duero, puis le roi et son ost, opèrent des raids en pays musulmans et ramènent des morabitinos, des bijoux et des pièces d'orfèvrerie en or36. Au fur et à mesure que la puissance almoravide s'est affaiblie, cet apport a augmenté. Par les "oblations" des pèlerins venus des régions frontière, la cathédrale de Compostelle en a, vraisemblablement, bénéficié.
16C'est seulement après la mort de Gelmirez que le morabotin a été utilisé, en Galice, à des fins monétaires : tous les achats du prélat dont l'Historia a gardé la trace ont été réglés en sous ou en marcs, donc en argent37. Mais dès 1124, du fait de leur abondance au moins relative, les aureos ont tout naturellement remplacé, dans les opérations sans caractère mercantile, l'or en lingot que l'on obtenait par la fonte de pièces usées et d'objets divers38. Il n'y avait aucune raison d'envoyer au creuset des dinars almoravides qui étaient tous d'excellente qualité, de même aloi, ni de les peser puisqu'ils étaient tous de poids sensiblement égal. La valeur d'une quantité donnée de métal jaune pouvait donc être estimée non plus en onces mais en nombre de pièces.
2. Le morabotin comme mesure des valeurs
17J'ai fait remarquer un peu plus haut qu'au temps de Gelmirez, le morabotin n'était pas employé à des fins monétaires. Il convient de nuancer cette affirmation. En effet, s'il n'avait pas encore de fonction libératoire, l'Historia révèle qu'en 1129 déjà, on s'était habitué à le prendre comme mesure des valeurs.
18Cette année là, Gelmirez a acheté, on l'a vu, "quemdam calicem aureum honorabilem et pretiosum in quo septingenti morabitini continebantur"39. Ainsi, ce calice a été évalue en dinars almoravides alors que, dix ans auparavant, une arca aurea l'était en marcs40.
19Nous n'avons pas d'autres références de ce genre. Il est possible que seuls les objets en or aient été, éventuellement, estimés en morabitinos. Néanmoins, cet unique exemple suffit, je crois, a prouver que l'on était familiarisé avec la monnaie musulmane, que l'on connaissait bien sa valeur par rapport à l'argent : le calice a été payé 100 "Marcas argenti puri"41. On s'était donc accoutumé a une "gymnastique" mentale qui permettait de jouer avec l'or et l'argent et de passer de l'un a l'autre. La voie était ouverte qui a mené, peu après, à l'usage monétaire simultané, dans la vie courante, des deux métaux précieux.
3. L'or, apanage des puissants, et l'argent
20Le temps et le monde de l'Historia sont encore ceux où l'or ne circule, par le jeu des dons et des contre-dons, que dans un milieu restreint. Ici, l'archevêque de Compostelle, le pape et la Curie, le souverain du royaume de Leon-Castille.
21Que le Saint-Siège ait été le bénéficiaire quasi-exclusif des libéralités intéressées de Gelmirez ne saurait surprendre. Un récent article d'André Chédeville me dispense d'insister sur ce point. On y relève que le prestige du métal jaune, depuis l'Antiquité, "demeurait entier dans l'Église dépositaire de la tradition classique".42 Le Souverain Pontife et ses familiers ne voulaient pas d'argent. C'est pourquoi le futur archevêque de Compostelle quand il manquait d'or s'en procurait contre des objets en métal blanc ou des deniers43.
22L'attitude d'Urraca et d'Alphonse VII a été différente : d'évidence, ils ne manifestent pas le même appétit pour l'or. Urraca a sollicité de Gelmirez, en 1110, un don de 100 onces d'or, mais aussi 200 marcs d'argent44. Par la suite, elle ne lui a demandé que de l'argent. Son fils, dont les exigences ont été grandes, de même. En 1136, il a extorqué 2000 sous au prélat mais, peu après, il a promis de constituer une rente de 200 aureos au profit de la cathédrale de Saint Jacques45.
23La remise de 100 onces d'or à Urraca s'explique par les circonstances : l'invasion almoravide avait privé les souverains léono-castillans de la ressource des tributs acquittés par les rois de taifas. Cette situation n'a duré que quelques années. Il arrivait de l'or musulman dans le sud du royaume et notamment à Tolède46. La royauté en prélevait une part (quint du butin et taxes de péages). La promesse d'une rente de 200 morabotins montre qu'Alphonse VII ne manquait pas, alors, de métal jaune.
24Urraca et Alphonse VII étaient probablement moins sensibles au prestige de l'or que la Cour pontificale. Mais, surtout, ils avaient un besoin impérieux d'argent, qui était le seul instrument monétaire d'une société où le rôle de la monnaie allait croissant47. Or il semble bien qu'ils en manquaien Deux faits relatés dans l'Historia vont dans le sens de cette hypothèse. En 1108, Gelmirez leva une imposition de I sou "regiae monetae" sur chaque foyer de son diocèse. Il n'en obtint que "minima pecunia quoniam moneta tum temporis erat attenuata et debilis" Si le denier royal a été affaibli, c'est évidemment faute de métal blanc48. En 1129, le calice en or vendu par Alphonse VII a été payé en argent. Pourquoi le roi s'en serait-il débarrassé, sinon par nécessité ?
25Le royaume de Leon-Castille produisait peu d'argent-métal49. Le commerce avec les musulmans et les razzias n'en rapportaient guère : les Almoravides n'ont procédé qu'a des frappes réduites de dirhems50. En revanche, un flux régulier d'argent parvenait à Saint Jacques avec les pèlerins. Alphonse VII a envoyé son calice à Compostelle "quia nullum lo-cum in tota Hispania, ubi melius venderetur, esse noverat"51. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'Urraca et lui aient réclamé de l'argent plutôt que de l'or à Gelmirez.
26Pour l'archevêque de Compostelle aussi, l'argent était certainement plus indispensable que l'or. Les "benedictiones" ne représentaient qu'une fraction de ses dépenses. Les plus lourdes exigeaient sous ou marcs : achats de biens fonciers, entretien de châteaux, construction d'édifices religieux et de bateaux, cadeaux "politiques" aux souverains, soldes et rémunérations52. Les revenus du prélat en métal blanc et ceux de la cathédrale étaient considérables53. Il n'en reste pas moins que, à l'occasion, il a préféré recevoir de l'argent et non de l'or. En 1132, à deux reprises, des navires corsaires dont il était co-propriétaire, ont ramené, l'un 1700 morabitinos, l'autre "un immense poids d'or". Gelmirez, qui avait droit au 1/10è. des prises, a reçu la première fois 13 marcs, la seconde 2554. Nul doute que, s'il l'avait désiré, il aurait perçu sa part en métal jaune.
4. Les couches inférieures et l'or
27L'Historia ne nous apprend rien, directement, quant au comportement des couches inférieures de la société à l'égard de l'or. On y trouve cependant quelques traits qui ne sont pas sans signification.
28En 1118, un des envoyés de Gelmirez auprès du pape fut emprisonné à Castrojeriz par des partisans du roi d'Aragon. Ses geôliers, pour le libérer, n'ont pas exigé de l'or mais 60 marcs d'argent55.
29L'évêque de Porto, autre envoyé, deux ans plus tard, fut reconnu à Logroño par le bourgeois chez qui il logeait. Craignant d'être arrêté par les ennemis de Gelmirez si on découvrait son identité, il lui donna I marc d'argent, prix de son silence. Comme il en allait du succès de sa mission, il n'aurait pas hésité, probablement, à sacrifier une partie de l'or dont il était muni, s'il n'avait pas estimé que l'argent avait autant d'attrait, sinon davantage, aux yeux de son hôte56.
30Il ne faut pas exagérer la portée de ces faits isolés. Mais ils se situent dans une période où l'or, rare, aurait dû être d'autant plus convoité57. Il est donc possible que l'on n'ait pas attaché une importance particulière à sa possession parce que, n'ayant pas de rôle monétaire, il n'était d'aucune utilité pour satisfaire les besoins de la vie quotidienne ni même pour acquérir des biens durables d'une valeur relativement élevée : terre, bétail, instruments de travail. Tout se payait en deniers, y compris les redevances, ou une partie d'entre elles, dues par les paysans et les citadins.
31En guise de conclusion, je voudrais donner un aperçu, en unités pondérales actuelles, des quantités évaluées dans l'Historia en marcs et sous (argent), onces et morabotins (or). Le marc de Castille pesait, estime-t'on, environ 230 g. et, par conséquent, l'once qui en était le I/8è. : 28, 75 g. Le poids moyen des dinars almoravides était de 4 g.58
a). L'or
32Voici la récapitulation de ce qu'a dépensé Gelmirez :
b). L'argent
33Entre 1108 et 1137, on relève les sommes suivantes :
342 479 marcs x 230 font : 570, 17 kg. d'argent. Les 6 891 sous sont la somme de 82 692 deniers. Ces pièces, selon leur origine, la date de leur frappe, contenaient une proportion plus ou moins forte de métal fin. On ne peut évaluer leur poids que de façon très approximative. En admettant qu'il y ait eu, en moyenne, 0,50 g. de fin par pièce, nous aurions :
3582 692 x 0, 50 = 41, 346 kg.75. Et, au total pour le métal blanc :
36570, 17 + 41, 346 = 611, 51 kg.
c). Le rapport or/argent
37Gelmirez ayant payé un calice d'or de 700 morabotins 100 marcs d'argent, on peut calculer le rapport entre les deux métaux :
38700 morabotins font 2 800 g. d'or 100 marcs " 23 000 g. d'argent
3923 000 : 2 800 = 8, 21.
Notes de bas de page
1 J'utilise l'édition procurée par Florez, España Sagrada, t . XX, Madrid, s.d.
2 L'expression est de Reyna Pastor de Togneri, Diego Gelmirez, une mentalité "à la page". Mélanges offerts à René Crozet, Poitiers, 1966, t. I, p. 597-608. Sur le personnage, on peut lire : Anselm Gordon Biggs, O.S.B., Diego Gelmirez, first archbishop of Compostela, The Catholic University of America Press, Washington, D.C., 1949
3 Ces termes sont en général accompagnés d'adjectifs, tels que "inmensa", "nimia", "non modi-ca" , "tanta", "multa".
4 Historia Compostellana, lib. I, cap. LXXI, p.126
5 Cf. Anselm Gordon Biggs, o . c , note 2 supra, chap. V, p. 140 : "Diego made archbishop and le-gate".
6 C'est le terme employé dans l'Historia. Vid. p. 291, 394, 490
7 Hist. Comp., lib. II, cap. IV, p. 261-262. Cette table avait servi d'autel. Elle a été cassée ou fondue.
8 Ibid., cap. VI, p. 265.
9 Ibid. cap. X, p. 274.
10 Ibid., cap. XI, p. 277
11 Ibid., cap. XVI, p. 291. La"mensa" avait appartenu au roi musulman de Saragosse al-Musta'in.
12 Ibid., cap. XVI, p. 292 : "Illi autem consilio et admonitione ipsius Episcopi sub specie pe-nitentiae alii X auri uncias, alii VIII. alii VIII. alii V et sic de ceteris sub fide dis-tribuerunt..." Gelmirez s'est probablement a-dressé à des changeurs ou à des orfèvres.
13 Ibid., cap. XX, p. 300
14 Ibid., cap. XX, p. 299-300
15 Il n'est plus question de ces deniers, à l'exception de "L. Solidos Pictaviensibus" qui n'ont pas été remis à Calixte II : il n'a reçu que des onces d'or (ibid. cap. XVI, p. 291).
16 Ibid. cap. XX, p. 300 : "Preterea idem Archie-piscopus Portugalensem Episcopum utpote pro tanto labore largius remuneravit".
17 Ibid. : " multa aurea et argentea et cetera pretiosa ut Compostellana B. Jacobi Ecclesia Archiepiscopatum haberet, distribuerat."
18 Gelmirez a envoyé 220 onces en III8, dont 120 ont été volées en route (Hist. lib. II, cap. IV, p. 262). Sur l'envoi de 1119, 20 onces ont été remises à Calixte II. En 1120, le pape a reçu 2 20 onces et l'evêuqe de Porto 30. On arrive bien à un total de 490.
19 Hist Comp. lib. II, cap. XLIV, p. 337.
20 Ibid., cap. LXIII, p. 394 : "...legatos suos.- Romam cum sua benedictione, quadringentis sci-licet aureis...destinavit".
21 Ibid., cap. LXIV, p. 400-402. Sur ces 300 onces, 200 provenaient du trésor de Saint Jacques, 100 de la fortune personnelle de Gelmirez.
22 Ibid. lib. III, cap. X, p. 490.
23 Ibid.
24 Ibid., lib. III, cap. : "Post haec, Cardinalis supplicando, & exorando seorsum alloquutus est Archiepiscopum, u t . . . . sibi indigenti non denegaret auxilium, et de divitiarum largitati aliquid in eum extenderet, ut suffragio ejus honeste in Romanam Curiam rediret.
25 Le dinar almoravide était connu en pays chrétien sous le nom de morabitinus, morabeti (de l'arabe al-morabitûn) et aussi d'aureus.
26 Ibid., lib. III, cap VIII, p. 488
27 Ibid., cap. XXVIII, p. 527-528. Gelmirez avait 60 marcs d'argent dans la construction.
28 Ibid. cap. LII, p. 588. On ne sait pas si la rente a été effectivement versée.
29 Je renvoie à une étude que j'ai publiée dans l'Anuario de Estudios Medievales, 6 (1969) : L'Histoire monétaire de l'Espagne septentrionale et centrale du ixè. au xiiè. siècles : quelques réflexions sur divers problèmes. Elle vient d'être reproduite, in Jean Gautier Dalché, Economie et société dans les pays de la Couronne de Castille, Variorum Reprints, Londres, 1982, XI, p. 43-95.
30 Sur ces tributs ou parias, cf. Jose Maria Lacarra, Aspectos economicos de la sumision de los reinos de Taifas, Homenaje a Jaime Vicens Vives, I, Barcelone, 1965, p. 255-277.
31 La conquête de Tolède musulmane, en 1085, par le roi de Leon-Castille n'a pas modifié les structures économiques de la ville et de sa région : on a continué d'y utiliser le numéraire musulman.
32 Cf. o.c. note 30 supra.
33 Vid. supra : en 1120, il faut vendre ou faire fondre des objets liturgiques.
34 Un témoignage un peu postérieur à celui de l'Historia : en 1143, le futur abbé de Saint Martin de Tournai, Hermann, se trouvait à Saragosse et désirait aller visiter le tombeau de Saint Vincent, à Valence qui était encore sous domination musulmane. On lui conseilla de se rendre d'abord à Compostelle. De là, il pourrait gagner le territoire musulman en se joignant à des marchands ("Epistola Hermanni Abbatis S. Martini Tornacensis", in Analecta Bollandiana, t. II (1883), p. 246.
35 On n'a pas conservé de tarif de péage mais il est vraisemblable que les marchandises en transit par Compostelle acquittaient des droits, et l'or en particulier. Dès la fin du XIè. siècle, il était taxé à Pampelune, selon le tarif publié par José Ma. Lacarra, Peregrinaciones a Santiago, Madrid, 1948, t. III, p. 109.
36 Sur ces expéditions, vid. Chronica Adefonsi Imperatoris, edicion y estudio por Luis Sanchez Belda, Madrid, 1950. Sur le butin, cf. Hilda Grassotti, Para la historia del botin y de las parias en Leon y Castilla, in Cuadernos de Historia de España, Buenos Aires, XXXIX-XL (1964), p. 43-132.
37 Vid. infra la liste des marcs et sous dépensés.
38 Après 1124, il n'est plus question d'onces et en 1123, déjà, Gelmirez pouvait envoyer à Rome 400 aureos.
39 Hist. Comp., lib. III, cap. VIII, p. 488.
40 Ibid. lib. II, cap. X, p. 2 74 : "...archam auream novem marcharum".
41 Ibid. lib. III, cap. VIII, p. 488.
42 André Chedeville, Recherches sur la circulation de l'or en Europe occidentale du xè. à la fin du xiiè. siècle, d'après les cens dus au Saint- Siège, in Le Moyen Age, n° 3-4 (1977), p. 422
43 Comme il l'a fait en 1120. Cependant en 1130, Gelmirez a donné au pape une "benedictio" en argent de 40 marcs (Hist. Comp., lib. III, cap. XXV, p. 521).
44 Hist. Comp., lib. I, cap. LXXI, p. 126.
45 Ibid. lib. III, cap. LI, p. 586 et cap. LII, p. 588.
46 Vid. o.c. note 29 supra, p. 61 : les dinars almoravides circulaient a Tolède dès III2.
47 Je renvoie à l'article cité note 29.
48 Hist. Comp., lib.I, cap. XXXIII, p. 73.
49 On possède peu de renseignements sur l'exploitation minière en Leon et en Castille. Le silence des sources paraît indiquer qu'elle était peu importante.
50 Le dirhem est la pièce d'argent musulmane.
51 Hist. Comp. lib. III, cap. VIII, p. 488.
52 Il serait fastidieux d'en donner le détail : je renvoie à l'Historia.
53 Compostelle était probablement le siège le plus riche de la Péninsule. Gelmirez, seigneur temporel, exerçait des droits de juridiction sur un vaste territoire, l'"honor Sancti Iacobi, doté de l'immunité et il y était aussi propriétaire de domaines.
54 Hist. Comp., lib. III, cap. XXIX, p. 528 et 529.
55 Ibid. lib. II, cap. VI, p. 267.
56 Ibid. lib. II, cap. XIII, p. 281-282.
57 C'est le moment où Gelmirez éprouve de la difficulté à réunir celui dont il a besoin.
58 Octavio Gil Farrés, Historia de la moneda española, 2è. éd., Madrid, 1976, p. 65 (marc) et Felipe Mateu y Llopis, Glosario hispanico de Numismatica, sub verbo : "Dinar almoravide", p.43.
59 Hist. Comp., lib. I, cap. XXXI, p. 71 : achat d'une villa.
60 Ibid., lib. I, cap. LXXI, p. 126 : don à Urraca.
61 Ibid. lib. II, cap. VI, p. 267 : rançon des envoyés de Gelmirez.
62 Il s'agit des deniers de Poitiers, Milan et Toulouse. Vid. référence, note 9 supra.
63 Hist. Comp., lib. II, cap. XVI, p. 291 : Gelmirez donne 40 marcs "de proprio" ; ibid. cap. XXII, p. 303 : achat d'un "cautum"', Gelmirez donne 10 marcs "de suo".
64 Ibid. lib. II, cap. LVII, p. 379 : une capsa (châsse ou ciboire) achetée 3000 sous.
65 Ibid. lib. II, cap. LXIV, p. 397 : dons au roi.
66 Ibid., lib. II, cap. LXXXI, p. 435 : achat d'un "castrum".
67 Ibid. lib. II, cap. LXXXVI, p. 448 : Alphonse VII extorque 1 000 marcs ; Ibid. lib. III, cap. X, p. 490 : 4 marcs (frais de voyage).
68 Ibid. lib. III, cap. I, p. 474 : Gelmirez donne 40 marcs pour la construction du cloître.
69 Ibid. lib. III, cap. VIII, p. 488 : 100 marcs pour le calice acheté à Alphonse VII ; Ibid. cap. XII, p. 493 : le roi se fait donner 70 marcs.
70 Ibid., lib. III, cap. XXV, p. 521 : 40 marcs au pape, Ibid., cap. XXIV, p. 520 : Gelmirez donne 100 marcs aux Compostellans pour les aider à payer une amende infligée par Alphonse VII.
71 Ibid., lib. III, cap. XXVII, p. 525 : Gelmirez donne 20 marcs au légat pontifical ; Ibid., cap. XXIII, p. 527 : 60 marcs pour la construction d'un navire.
72 Ibid., lib. III, cap. XXXV, p. 543 : Gelmirez donne 12 marcs aux chanoines pour leur cuisine ; ibid., cap. XXVI, p. 545 : 30 marcs pour la construction du cloître ; ibid., cap. XL, p. 561 : "roboratio" de 3 marcs.
73 Ibid. lib. III, cap. LI, p. 586 : don au roi.
74 Ibid. lib. III, cap. LIV, p. 595 : don au roi.
75 Le denier parisis contenait environ, 0,500 g. d'argent. Vid. Etienne Fournial, Histoire monétaire de l'Occident médiéval, Paris, 1970, p.69.
Auteur
Université de Nice
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