Eloy d’amerval et l’éducation des enfants
p. 375-388
Texte intégral
1Permettez-moi, mes chers collègues, de revenir sur le poète dont je vous ai déjà entretenu l’an dernier : je veux parler d’Eloy d’Amerval, auteur du Livre de la Diablerie, composé à-l’extrême fin du xve siècle. Ce vaste ouvrage de quelque vingt mille vers, qui rapporte un dialogue entre Lucifer et Satan sur les joies et les peines du métier de tentateur, comprend en effet, au sein du livre II consacré à la peinture de la société des hommes, plusieurs chapitres traitant de l’éducation des enfants. Satan vient de déclarer à Lucifer son constant souci de semer et d’entretenir la jalousie entre époux, afin de ruiner le sacrement de mariage : les enfants, constate-t-il, sont les premières victimes des discordes conjugales, car les parents désunis ne s’inquiètent plus de nourrir leur famille et négligent de corriger leur progéniture quand elle le mérite. Ces observations introduisent une série de dix chapitres, les chapitres 141 à 150, qui vont préciser, en près de huit cents vers, ce que pense Eloy d’Amerval de la façon dont ses contemporains élevaient leurs enfants. Ce sont ces chapitres oui vont retenir notre attention, car, s’ils n’ont pas l’ampleur et la vigueur des réflexions d’un Raymond lulle dans ses fameux ouvrages sur l’éducation, ils offrent cependant un ensemble de considérations pédagogiques oui, me semble-t-il, méritent d’être tirées de l’oubli lors d’un colloque sur l’enfant au Moyen Age.
°°°
2Commençons par en examiner le contenu. Première constatation d’Eloy, faite par la bouche de Satan : les parents hésitent à châtier leurs enfants. Pourtant user des verges serait parfois nécessaire :
"Qui l’espargne au dos de l’enfant
Et ne le va point chastyant
Quant le dessert, soit jour soit nuyt,
Il ne l’aime pas mais luy nuyt."
(chap. 141, éd. Ward, l82a)
3Certes, il faut corriger sans colère :
"Doulcement, auant l’ara gaignié ;
4mérité mais aussi sans hésitation :
"Myeulx vault chastier sur le cul
De verges son petit enfant
Que le voir pendu nuant est grant,
Et l’ouyr plourer aujourd’huy
Qu’où temps futur plourer pour luy."(l82a)
5D’autant, précise Satan, que :
"Le petit syon en jeunesse
Facillement se ploye ou dresse..."(182b).
6Deux anecdotes viennent illustrer les effets désastreux d’une éducation relâchée. La première, nualifiée de beau mi stère, occupe le chapitre 142. Un père avait élevé son fils sans avoir jamais porté la main sur lui ni même osé lui adresser le moindre reoroche. Ayant passé sa jeunesse à galer, comme disait déjà Villon, ce fils devint ung grant ribleur/Et puis larron et crocheteur, si bien au’il fut condamné au gibet. Au moment du sunplice, ilréclama un dernier baiser de son père, mais ce fut - pour lui trancher le nez avec les dents, afin de lui reprocher les faiblesses de son éducation :
"Car vous m’avez sy bien perdu
Que j’en suis au gibet pendu."(183b)
7Cet exemple était emprunté à Boèce ; l’autre, dit le poète, est un mirouer tiré des écrits de Saint Grégoire ; il constitue le chapitre 143. Un jeune garçon avait pris l’habitude de blasphémer le nom de Dieu sans encourir de réprimandes paternelles. Cet enfant allait mourir, victime d’une épidémie. Dans son délire, à l’instar de Pathelin, il crut voir devant lui des êtres monstrueux. C’était en fait des diables d’enfer aui s’apprêtaient à recueillir son âme. En vain le jeune agonisant appela-t-il son père à son secours : c’est en blasphémant encore que l’enfant trépassa. Seule la miséricorde divine, ajoute Lucifer, a pu sauver de la damnation éternelle un garçon si mal éduqué.
8Elever des enfants ne consiste pas à les dénigrer systématiquement, à les accabler de critiques et criailleries, quitte à se désintéresser ensuite de leur formation. Le chapitre 144 développe l’idée, empruntée à Saint Paul, qu’il ne faut pas exaspérer les enfants, ni les provoquer a yre/Ne les conjurer ne maudire (i.e.leur jeter des sorts ou des malédictions). Au contraire, le s parents doivent faire preuve à leur égard de patience, de compréhension, de délicatesse :
"Quant voyent qu’ils se desconfortent,
Bien doulcement les reconfortent ;
Nuyt et jour avec eulx se tiennent
Et en joye les entretiennent..."(185b)
9Agissant ainsi, les parents seront récompensés dans leur vieillesse, car les enfans de bien honorent leurs parents. Combien d’enfants, par contre, n’ont qu’indifférence ou mépris pour un père devenu vieux ! Ce déplorable comportement est stigmatisé dans le chapitre 145 :
"De non le voir le meschant feint,
De peur qu’il a d’estre contraint
De saluer son novre pere."(186b)
10Certains enfants particulièrement ingrats et dénaturés, non contents de dérpouiller leurs parents, en arrivent à souhaiter ouvertement leur mort, les accablent de tourments et de méchancetés. Ils leur donnent même des coups, oubliant que la loi judaïque punissait ce crime de mort par lapidation. Nul doute qu’en raison de leur conduite, ces misérables
"Qui transgressent les loys et normes
De Dieu et aussi de Nature,
Ou temps futur, selon droicture,
En sont dampnez ou puis d’enfer."(187a)
11Dans le chapitre suivant, chapitre 14-6, Satan fait observer, pour le regretter, que Dieu est si bon au’il Lui arrive de pardonner même à ceux qui laissent leurs vieux parents
12"Sans nain, sans vin et sans argent."(187a) Cela nuit, bien sûr, à la prospérité des enfers. Il est vrai, ajoute-t-il, que les vrais coupables sont les parents, qui n’ont su ni instruire ni former leurs enfants : que ne leur a-t-on fait étudier en temps voulu la Sainte Bible !
"Mais nennin ! En leur premier âge
Ils n’ont rien veu, je t’en fay sage". (je t’en informe)
13Leurs parents
"Ne leur ont enseigné nul bien
Ne monstre, cela scay je bien,
Ne rien apris ne fait aprendre,
De quoy ilz sont trop a reprendre."(l87b)
14De fait, le chapitre 14-7 signale l’ignorance de nombreux enfants qui, parvenus à l’âge adulte, savent à peine leur patenostre. Ces enfants n’ont jamais frénuenté l’école :
"Somme toute ils ne sçavent rien"(l88a).
15Satan s’empresse d’ailleurs d’ajouter que bien des ignorants occupent dans le monde des situations auxquelles les clercs ne sauraient parvenir, de sorte que l’indifférence en matière d’instruction est fort compréhensible en certains milieux. Bien plus, les clercs ont parfois intérêt à dissimuler une science nui les ferait mal juger, car
"Tel cuyde plaire qui desplest"(188b).
16Satan rapporte dans le chapitre 148 qu’il est des ignorants pleins d’arrogance qui se font gloire de leur ignorance. Ces gens-là n’ont que dédain pour ceux oui savent et laissent paraître leur hostilité envers ceux qui proposent de les instruire. C’est le cas des asniers :
"Tant sont félons et plains d’orgueil,
Quant on leur monstre quelque bien
Ils ayment mieulx ne scavoir rien."(189a)
17Ici encore est en jeu la responsabilité des parents :
"Qui n’ont pas bien fait leur debvoir
De leur donner correction,
Doctrine et bonne instruction."(189a)
18Tout ce qui vient d’être dit, fait observer Satan, concerne surtout les garçons. Dans le chapitre 149 ce sont les filles dissolues oui sont l’objet de jugements peu complaisants :
"Tant de filles désordonnées
Et a chascun habandonnees
19Qui vont courant par tout le monde..."(189b) C’est qu’elles n’ont pas reçu dans leurs jeunes années bon chastoy et bonne doctrine : le manque de fermeté des parents, leur amour inutile et folle, sont les causes premières de cette déchéance :
"Tu scez, Lucifer, que les pères,
De raison, et aussi les meres Sont tenus de discipliner,
Régir, conduyre, endoctriner
Leurs fils et leurs filles aussi."(190a)
20Que de femmes légères conduisent au mal leurs filles par le mauvais exemple, assure Satan au chapitre 1501 Certaines mères, qu’elles éprouvent une passion véritable ou qu’elles se prostituent pour de l’argent, n’hésitent pas à utiliser leur jeune enfant comme entremetteuse :
"Va t’en, ma fille, et haste toy,
Dire a tel qu’il s’en viengne a moy !
La hardelle ; je t’en fais sage, °qui mérite
Bien et beau fera son message." la corde (190b)
21Et même il arrive que l’enfant assiste aux ébats des amants :
"Esse bel exemple donné
A sa povre petite fille ?"(190b).
22Cela pourra s’imprimer en sa mémoire
"Si tres bien que quant sera grande
Vouldra aller a telle offrande
Et faire, c’est chose bien clere,
Comme ara fait sa folle mere."(190b)
23Il se trouve aussi des mères oui n’hésitent pas à vendre leur fille adolescente :
"Comme la fille ara esté
De sa propre mère maquerelle,
Sa mere, après, le sera d’elle."(191a)
24C’est sur le danger du mauvais exemple que se termine donc la série des chapitres qui traitent de l’éducation des enfants.
25Outre ces pases réalistes de mise en garde, Eloy d’Amer-val, un peu plus haut dans son ouvrage, en avait écrit quelques autres d’inspiration plus optimiste, où il faisait l’éloge des bons parents. Laboureurs et pastoureaux, est-il dit au chapitre 118, bien que peu instruits savent par leur vie exemplaire donner à leur lignée le goût du travail et de la droiture, même s’il arrive parfois
"....que d’une bonne souche
Il yst bien ung syon mauvais."(160b)
26C’est que les simples gens de la campagne
"De leurs enfans se donnent soing,
Les chastyent et introduysent
En bonnes meurs et les induysent
27Des leur enfance a craindre Dieu."(161b, chap. 119) En quoi ils imitent le père de Tobie dans la Bible ou la mère de Saint Louis, dont est rapportée la célèbre parole :
"Mon chier filz, j’ameroye myeulx
Vous voyr mourir, le cas est tel,
Que par quelque péché mortel
Offendre Dieu le createur."(161b)
28Ces dignes parents ont enfin le souci de l’avenir ; ils songent à doter leurs fils d’un métier, de préférence manuel :
"Ilz les mettent au labourage
Ou peult estre a quelques mestiers,
Cordouanniers ou chaussettiers,
Ou ilz les font gens de pratique
Ou marchans en quelque boutique."(162a, chap. 120)
29Plus rarement il leur prend envie de les envoyer
"Aus escolles estudier,
............................,
Aux belles universitez"(ibid.)
30afin nue ces jeunes gens puissent venir en avant, c’est-à-dire progrresser dans l’échelle sociale.
31Quant aux filles, l’idéal sera de les marier "
32Aux bons compagnons et honnestes"(ibid.) et l’on donnera quelque bien au jeune ménage, dans la mesure du possible. Ainsi se comportent de la plus louable façon les braves gens de nos campagnes.
°°°
33Les pages d’Eloy d’Amerval sur l’éducation des enfants ne brillent pas, à première vue, par l’originalité de la pensée. Elles visent à mettre à la portée du lecteur des exhortations précises fondées sur la responsabilité des parents. En premier lieu, élever des enfants exige une fermeté qui n’exclut pas le châtiment corporel, mais, il importe de ne pas s’en tenir à une attitude négative : l’essentiel est la disponibilité attentive, la volonté de venir en aide, qui, par le biais de l’exemple et du dialogue, entourent l’enfant de compréhension et gagnent sa confiance. Les parents ne manquent pas de récolter les fruits de leur comportement : l’insouciance et la lâcheté sont punies, l’intelligence et le courage valent à leurs vieux jours les plus douces récompenses. En second lieu, l’instruction, surtout religieuse mais aussi profane, est partie intégrante de l’éducation, même si l’école ne semble pas présenter pour les contemporains du poète un intérêt toujours évident. Préparer les jeunes gens à un métier, plus rarement les engager dans les études, veiller au mariage des filles, aider à l’établissement des ménages, sont autant de tâches qui incombent à des parents lucides et prévoyants.
34Ces sages conseils sont ceux que l’on - pouvait attendre d’un auteur nue la préface de l’ouvrage présente comme un vénérable prestre plain de prudence. Ils reflètent la doctrine chrétienne traditionnelle et s’aopuient sur des textes célèbres de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise, que notre auteur s’applique à citer, à traduire et à commenter. En marge du poème d’Eloy sont d’ailleurs indiquées les sources dont il s’inspire. Dans les chapitres que nous venons de présenter, on peut relever treize références à l’Ancien Testament (cinq au livre des Proverbes, quatre à l’Ecclésiastique, deux à l’Exode, une à Job, une à la Sagesse), quatre références au Nouveau Testament(trois aux Epîtres de Saint Paul, une à l’Apocalypse ), une à Saint Grégoire, une à Boèce. Le seul auteur païen mentionné est Caton, cité à deux reprises. L’assurance dont fait preuve l’auteur doit provenir de cette assise dogmatique plus encore que de son expérience de pasteur.
35La qualité littéraire de ces pages apparaît moins évidente que leur solidité doctrinale. Paire la leçon en vers de huit syllabes entraîne le recours à bien des chevilles, à des rimes faciles, à des développements que l’on aimerait plus concis. Toutefois, l’art d’utiliser les citations, le recours à des comparaisons et à des images souvent savoureuses (ne pas valoir un oignon, être aussi savant qu’une chèvre), la vivacité des répliques entre Satan et Lucifer, animent et vivifient le didactisme. Eloy d’Amerval sait aussi raconter ; les deux anecdotes illustrant la responsabilité des parents dénotent une adresse évidente pour retenir l’attention et émouvoir la sensibilité. Mais ce qui demeure à notre goût le plus plaisant, c’est la verve de l’observateur pour tracer un sil houette ou faire revivre une scène de la vie quotidienne. Voici les parents qu’impatientent leurs enfants :
"Tout leur passe temps et séjour
Est de crier et nuyt et jour
Après leurs enfans et noyser :
Ame ne les peut apaiser !
Tout ce nue leurs enfans leur font
leur desplaist, tant maussades sont,
Chagrins, et fors a contenter,
Tant qu’ilz leur fault d’eulx absenter
Bien souvent, et les lesser la."(chap.l43, 185a)
36Voici le mauvais fils nui fuit son père :
"Car tant est de fausse nature,
Que, nuant son pere d’avanture
Parmy la ville s’en yra
Pour quelque affaire qu’il ara,
Et le verra venir de loing,
Se cachera en quelque coing
Tant qu’il sera passé tout oultre..."(chap.145, 186b)
37C’est en définitive l’impression de réalité vécue qui facilite la lecture de cette poésie "corps enseignant" comme l’appelle Robert Sabatier.
38Mais le principal intérêt de ces pages est ailleurs : il nous paraît d’ordre documentaire et historique. Elles nous renseignent sur la culture d’un modeste ecclésiastique à la fin du Moyen Age, elles nous prouvent l’attention que porte alors l’Église à l’éducation des enfants, non pas les enfants de rang social élevé, mais ceux oui naissent parmi les petites gens des bourgs et des campagnes. L’instruction tient sa place dans cette formation, mai s notre auteur se montre discret sur les écoles qui la dispensent comme sur les notions qui la constituent : il doit s’agir d’un enseignement de caractère utilitaire qui, avant l’apprentissage, préparera l’insertion dans la vie active. La culture humaniste ne figure pas dans les directives de notre auteur, bien que lui-même soit loin d’en être dépourvu. La Bible est le seul ouvrage à étudier, mais on ne nous dit rien de la façon de la présenter aux enfants. Instruction pratinue donc, mais surtout de caractère religieux et moralisateur.
39La place de l’école n’est toutefois pas la première : ce oui est capital dans cette éducation, c’est le rôle de la famille, plus précisément la qualité des rapports qu’entretiennent père et mère avec leurs enfants. De ces rapports dépend la formation, en bien comme en mal. D’où la véhémence avec laquelle notre auteur définit les devoirs et les responsabilités.
40Comment, en somme, nous apparaît l’enfant au travers de ces pages ? Si l’auteur met en garde contre le danger de 1’exaspérer, il se dresse aussi vigoureusement contre ce que Ph. Ariès appelle la tentation du "mignotage". Il se moque de ces parents.
"Tant affolés de leurs enfans
41Qu’ilz ne les osent corriger"(ch. l4l, l82a) ; qui les admirent au lieu de les former parce que mignons et ehers les tiennent. L’enfant n’est donc pas, aux yeux de l’auteur, un petit innocent, mais une sorte de cire vierge, un être dépendant et malléable. C’est en psychologue averti qu’Eloy d’Amerval donne des conseils qui se résument dans la puissance de l’exemple, l’art d’encourager, l’attention à la personnalité naissante. Souci de chaque individualité et ambition d’une formation complète apparaissent en dernière analyse comme les deux caractéristiques d’une éducation qui vise à préparer à la vie d’adulte. Ces nages oubliées de la fin du Moyen âge illustrent ainsi l’éternelle difficulté d’élever des enfants, mais apparaissent aussi comme un jalon sur la voie qui mène à la découverte de l’enfant. Il convient d’ailleurs de noter que l’ouvrage d’Eloy d’Amerval fut écrit et publié au moment même où commençait à être utilisé dans notre langue le vocable d’éducation.
DISCUSSION
Françoise BONNEY
42Il semblerait qu’Eloy d’Amerval ait connu, et même "mis en vers" la partie de l’œuvre de Gerson concernant l’enfance. L’argumentation sur l’insuffisance des parents face à leurs devoirs et leur responsabilité dans l’ignorance religieuse des enfants, ou, au contraire les parents qui demandent trop à leurs enfants, la nécessité de s’occuper d’eux car l’enfance est malléable etc... forme la trame des grands sermons en français du chancelier, et de son "De Parvultis ad Chrilstum trahendis"... Mais il n’innovait pas ! Lui-même reprenait l’argumentation que l’on peut retrouver dans un des sermons "ad status" de Jacques de Vitry... et celle de Guintilien. Il innovait seulement dans son souci d’éducation religieuse des enfants grâce à qui, disait-il, "la réforme de l’Eglise se fera..."
Jean-Charles PAYEN
43Eloy d’Amerval parle des "filles désordonnées" ; il s’agit d’une traduction littérale du Latin ;"inordinatas", qui se réfère à l’inordinatio", c’est-à-dire au désordre (de la folie, de la dissipation, ou tout simplement de l’infraction à la loi naturelle) qui est considéré au Moyen-Age comme une forme de mal absolu.
44La date du texte (début du xvie siècle) explique peut-être une réelle nouveauté de sa pédagogie ; je veux dire la lecture "en direct" de la Bible, qui n’aurait pas été recommandée à une époque antérieure. Nous sommes à l’époque où se répand "l’Évangélisme."
45Sur les vertus morales de la paysannerie, je renverrai à Jean BATANY, le bonheur du paysan, récemment paru dans Présence de Virgile, actes d’un colloque publié par l’Université de Liège et les Belles-Lettres. Jean BATANY cite (après Jacques LE GOFF) le Pénitentiel de Thomas de Chobham (début du xiiie siècle) qui affirme entre autres que trois catégorie sociales arrivent’ au salut sans problèmes : les fous (qui sont irresponsables), les paysans (qui sont vertueux)...et les enfants, qui n’ont pas vécu assez longtemps pour pécher mortellement.
Auteur
Université de Grenoble
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