Chapitre 4. Étude de l’architecture ecclésiastique de la période des Chevaliers
p. 51-71
Texte intégral
4.1 La topographie religieuse1
4.1.1 Le contexte et l’état de l’art
1Les Hospitaliers s’installèrent dans une ville byzantine dont l’architecture civile est peu connue à ce jour. En revanche, nous disposons de plus d’informations sur les églises byzantines qui ont été conservées ou reconstruites, signe de la continuité du culte au fil des siècles, et sur les églises disparues. Certains travaux datant du début du xxe siècle ont effectué pour la première fois un recensement des bâtiments des Chevaliers à Rhodes à partir de relevés topographiques2. Ces dernières décennies, en plus de l’étude des phases historiques de formation de la ville, les chercheurs ont approfondi le sujet de la production artistique à l’époque de l’Ordre. En outre, suite aux restaurations effectuées dans la ville fortifiée avant et après la Seconde Guerre mondiale, on a fait le point sur les statuts de protection existants et prévus, mis en place pour sauvegarder les monuments historiques3. Il manque toutefois des études qui, prenant comme point de départ les sources matérielles, clarifient l’implantation et la transformation des édifices en se référant à l’histoire de l’évolution de la ville.
2Nous proposons ici une étude de la topographie religieuse de Rhodes. Chacun des bâtiments sera présenté en fonction de sa position dans l’espace urbain et par rapport à l’enceinte de la ville, qui a subi des extensions progressives, ainsi que par rapport aux vestiges datant de la période des Hospitaliers ou de la période byzantine. Le premier objectif de cette analyse est de rassembler les données dispersées dans l’historiographie et de les compléter par de nouvelles informations sur l’architecture religieuse. Il convient de signaler que Kollias a été le premier à affirmer qu’il y avait 37 églises dans l’enceinte de la ville (dont 29 subsistent) et 23 hors les murs durant la période des Hospitaliers4. Toutefois, le seul recensement complet des églises chrétiennes qui tient compte des sources manuscrites a été effectué par Luttrell : son analyse a permis d’identifier 58 églises urbaines et 20 extra-urbaines jusqu’à 14405. Le second objectif de ce chapitre est de mettre en relation la distribution des églises avec la forma urbis, en évaluant la présence de types architecturaux les plus récurrents (fig. 23).
3Une cartographie des églises grecques et latines permettra d’identifier les éléments de continuité et de changement dans la division de l’espace suite à l’installation d’une élite catholique latine dans une ville grecque entre le xive et le xvie siècle6. Cette étude est motivée par plusieurs considérations. Tout d’abord, Rhodes fut la première « ville capitale » de l’Ordre. En effet, les Hospitaliers possédaient seulement un quartier à Saint-Jean-d’Acre, attenant à la ville fortifiée existante, et ne s’étaient installés qu’à titre provisoire à Limassol, où ils durent faire face à l’hostilité du roi Henri II Lusignan ; après le départ de Rhodes, enfin, furent fondées les villes de La Valette et de Birgu sur un promontoire peu bâti à Malte. À Rhodes, en revanche, les Chevaliers superposèrent un modèle de ville-forteresse-monastère à la ville byzantine et surtout, comme nous le verrons plus loin, ils superposèrent un nouveau système architectural et administratif catholique de rite latin au réseau d’églises grecques. Toutefois, les modalités de cette opération sont peu connues.
4Le fait qu’un grand nombre d’églises a continué d’être utilisé ainsi que les différents évènements survenus au fil des siècles empêchent souvent d’avoir une vision claire de l’histoire des édifices. Si les sources nous renseignent sur les démolitions et les reconstructions de certaines églises, l’histoire de la construction de la plupart d’entre elles demeure inconnue. En outre, les catastrophes naturelles et les sièges ont causé beaucoup de dégâts jusqu’à l’époque moderne, ce qui complique l’interprétation de la structure du tissu urbain médiéval et de son architecture chrétienne en particulier. Une série de tremblements de terre frappa l’île entre le xive et le xvie siècle : en 1366 un séisme « corruit totum monasterium de Rodis », probablement le quartier des frères de l’Ordre, et deux autres eurent lieu en 1481 et 1513. Ce dernier causa l’effondrement de l’une des tours de l’enceinte du côté de l’arrière-pays, probablement la tour d’Italie7.
5Même le siège ottoman de 1480 constitua un fait remarquable en termes de renouvellement urbain et architectural : d’après un décret des Hospitaliers, certaines églises extra-urbaines furent démolies afin de ne pas être utilisées pour attaquer la ville, et très probablement plusieurs édifices urbains furent également détruits8. À l’époque ottomane, les églises furent converties en mosquées, en salles de prière ou en habitations, et changèrent de dénomination. Enfin, les bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale et les restaurations du dernier siècle ont profondément altéré l’aspect original des monuments subsistants. L’analyse qui suit s’appuie sur un corpus de sources diverses, en plus des données matérielles provenant des églises urbaines encore existantes.
6Une étude de la topographie religieuse peut nous donner des outils pour mieux interpréter la structure urbaine de Rhodes. Le sujet amène plusieurs éléments de réflexion, dont le premier est la coexistence pendant près de deux siècles de l’Église latine et de l’Église grecque. Après 1309, les Rhodiens acceptèrent, du moins officiellement, la suprématie de l’Église romaine, mais conservèrent de nombreuses propriétés religieuses, ainsi que leur rite grec et rétablirent leur église métropolitaine dans le burgus. Le Grand Maître nommait les prêtres et attribuait à des familles de la ville les églises grecques (auxquelles étaient souvent associés des moulins, du bétail et des terres productives) en bail emphytéotique perpétuel en échange d’une taxe annuelle9. Après le décret d’Union proclamé au Concile de Ferrare-Florence (1439), les relations entre Grecs et Latins restèrent quasiment inchangées. Plusieurs Rhodiens uniates continuèrent sans doute de se considérer comme orthodoxes et gardèrent leur liturgie d’origine10. Il est probable que l’Église grecque perdît certaines propriétés au profit des Hospitaliers, mais nous ne savons pas dans quelle mesure ces derniers mirent en œuvre une véritable opération de confiscation de biens et de terres privées. Néanmoins, les Latins gagnèrent sans aucun doute beaucoup de possessions, et certains lieux de culte grecs devinrent latins et changèrent peut-être de vocable11.
7Dans le quartier des Chevaliers, comme nous allons le voir, à l’exception d’une église grecque mentionnée dans les sources, toutes les églises étaient de rite catholique romain. Plusieurs édifices religieux étaient désignés de façon générale en tant qu’« ecclesie » ou « capelle », mais certaines églises latines avaient également un rôle de paroisses. La compréhension de la structure du réseau paroissial de rite latin dans la ville fortifiée s’avère ardue. Néanmoins, cela s’avère essentiel pour déterminer les zones d’influence respectives des Grecs et des Latins et pour déduire la concentration des fidèles dans l’espace urbain, mais surtout pour savoir comment le réseau de paroisses latines a été implanté et s’il a modifié la distribution des lieux de culte grecs, le système d’organisation en paroisses n’existant pas dans le monde orthodoxe. Les données dont nous disposons ont permis de tirer quelques premières conclusions.
8Nous avons ensuite effectué une analyse quantitative des églises urbaines subsistantes et de celles dont nous avons pu reconstituer l’aspect d’origine, ce qui représente un échantillon important correspondant à la moitié de tous les bâtiments identifiés dans la ville. Cela nous a permis de réfléchir sur les types de plans les plus fréquents, sur les éléments architecturaux importants et sur les programmes iconographiques de la peinture religieuse. Loin de vouloir restreindre le système complexe de l’architecture ecclésiastique de la ville des Chevaliers (dont les phases historiques remontent au xiie siècle) en les classant dans des catégories trop rigides, notre but est d’examiner certains traits significatifs qui caractérisent la dimension multiculturelle de l’architecture et de l’art religieux à Rhodes et dans le Dodécanèse jusqu’au début de la période moderne.
4.1.2 Les églises du castrum
9Les deux principales églises latines du castrum, situées à l’ouest et à l’est de la rue des Chevaliers, étaient l’église conventuelle Saint-Jean du Collachium et la cathédrale Sainte-Marie-du-Château.
10La première (n° 1) fut construite selon un plan basilical peu après la conquête de la ville pendant le magistère de de Villaret, sans doute sur le site d’une ancienne église, et était certainement consacrée dès 131812. Aussi bien l’église que la loggia adjacente furent détruites par une explosion en 1856, après une longue période d’abandon qui suivit la conversion de l’église en mosquée. Il existe peu de vestiges des fondations, révélant le plan basilical d’origine. Plusieurs témoignages de voyageurs occidentaux du xive et du xve siècle décrivaient une « parva ecclesia sed multum devota13 », où étaient conservées de nombreuses reliques et avaient lieu les rencontres du Chapitre général ainsi que les cérémonies de l’Ordre. À l’intérieur de l’église se trouvaient également plusieurs sépultures et chapelles funéraires de Grands Maîtres, des prieurs et des baillis morts à Rhodes14.
11Au cours de la période des Chevaliers, le bâtiment subit diverses transformations et fut équipé de plusieurs chapelles : le Grand Maître Hélion de Villeneuve en fonda une intitulée à la Sainte-Croix, initialement nommée « chapelle de Sainte-Marie », où il fut enseveli en 134615 ; en 1389, l’amiral italien Domenico d’Allemagne érigea une chapelle de la Vierge16 ; d’autres chapelles funéraires furent réalisées pour les Grands Maîtres Fluvian (avant 1433)17, Giovanni Battista Orsini (en 1471) et d’Aubusson. Un document de 1461 atteste de la mise en place d’une chapelle dédiée à la « beate marie » à laquelle était associée, « pro ipsius cappelle dote […] apothecam […] sitam et positam in contracta platee rhodi », c’est-à-dire dans la rue du marché18. Un texte de 1489 mentionne aussi une « domus et apotheca sancti iohannis colaci rhodi » et deux « bagasena sita et posita unum sub bibliotheca et alterum sub minori cappella […] edificatis iuxta ecclesiam sancti iohannis colaci19 », ce qui nous fait supposer qu’il existait une chapelle mineure et d’autres propriétés appartenant à l’église, dont une bibliothèque20 et des moulins21. Un manuscrit de 1437 décrit la fondation de deux autres chapelles dans l’église conventuelle, qui étaient respectivement dédiées à « sancte marie de pietate » pour la plus grande, à « sancti iohannis baptiste » pour la plus petite ; toutes les deux étaient situées au nord de la bibliothèque susmentionnée22.
12À l’extrémité est de la rue des Chevaliers, près de la porte de la Mer, se trouve la cathédrale Sainte-Marie-du-Château (n° 2). Le premier bâtiment, datant du xie-xiie siècle, accueillait l’église métropolitaine de la ville. Les Hospitaliers l’utilisèrent d’abord en tant qu’église conventuelle puis, après la construction de Saint-Jean, en tant que cathédrale latine : une bulle papale de 1322 la désigne en tante qu’« ecclesiam cathedralem23 ». L’église fut reconstruite une première fois selon un plan basilical après un effondrement partiel (vraisemblablement au début du xive siècle) pendant le magistère de de Villeneuve, comme l’indiquent les armoiries du Grand Maître (1319-46)24. Dès la première période des Chevaliers, Sainte-Marie-du-Château comportait de nombreuses fresques et reliques, comme nous le confirment les récits de Nicolas Le Huen (1480) et de Martoni, ce dernier la qualifiant d’église principale de la ville en 139525.
13Aux xve et xvie siècles, le bâtiment subit de nouveaux remaniements : le cadre mouluré encore visible en façade (qui était probablement peinte à l’intérieur) et les merlons sur le côté est datent de cette période26 ; en 1476, après une tempête, « quedam pars muri circa portum Rhodi retro ecclesiam cathedralem sancte marie Castelli Rhodi […] collapsa est27 ». Un manuscrit de 1495 cite une chapelle des frères majorquins dans la cathédrale, ce qui paraît cohérent au vu de l’importance croissante acquise par la Langue d’Aragon au sein de l’Ordre28. En 1503, le Grand Maître d’Aubusson accorda des fonds « Super praebenda Ecclesiae S. Mariae Castelli Rhodi29 », peut-être en raison des dommages causés par le premier siège ottoman. D’ailleurs, Rottiers signale dans son récit la présence de certains éléments postérieurs à 1480 : vitraux décorés (aujourd’hui disparus), traces de reconstruction des voûtes, ainsi que les armoiries de l’Ordre et de la Langue d’Angleterre à plusieurs endroits, sans doute à cause des dons faits par des Chevaliers de cette Langue « à cette église qui était leur paroisse30 ». Enfin, il y avait plusieurs sépultures dans l’église et dans sa crypte, datables du xiiie au xve siècle31.
14Les autres lieux de culte du castrum étaient plus petits. Une église latine « Sancti Dimitri », sûrement bâtie sur le site d’un autre temple, se trouvait en 1351 près de la porte nord du castrum et fut sans doute construite ou remaniée par l’amiral italien Luigi del Piossasco en 1499 en gardant la même titulature (n° 3)32. Les spécialistes pensent que cette petite église à nef unique reproduisait l’aspect du bâtiment d’origine33. Le long de la façade nord de la rue des Chevaliers, en face de l’auberge de la langue d’Espagne, se trouve une autre petite église à nef unique (n° 4) dont la titulature demeure inconnue, malgré diverses hypothèses34. L’édifice présente les traces d’une première construction avant l’arrivée des Chevaliers et d’une reconstruction au milieu du xive siècle, avec notamment une sorte de niche gothique et des fenêtres ogivales35. Parmi les nombreuses armoiries sculptées sur ses façades nous trouvons encore celles de la Langue d’Angleterre, des Grands Maîtres de Villeneuve, Dieudonné de Gozon, Pierre de Corneillan, Rogers de Pins et Raymond Bérenger ainsi qu’un lion contourné. Les travaux de remaniement pourraient avoir été entrepris avant 1346 et achevés entre 1365 et 1374. On retrouve l’armoirie de la Langue d’Angleterre au-dessus de l’entrée sud (avec celle de la papauté) et sur le côté droit de la façade sud (entre celles de l’Ordre et du Grand Maître de Gozon), ce qui nous porte à croire à une participation spéciale de cette Langue36. Luttrell suppose que cet édifice pourrait être l’église latine « sancti Michaelis », qui devait se trouver à un endroit inconnu dans la même rue ; pour appuyer cette hypothèse, il mentionne deux documents de 1421 et 1442 qui parlent d’une domus rattachée à l’église37. En revanche, deux textes de 1497 et 1513 citent respectivement une « Capp. S. Michaelis » et une « Ecclesia S. Michaelis Castelli Rhodi », église latine située « prope portam collacii », en référence sans doute à une porte intérieure dans la rue des Chevaliers38.
15Dans l’actuelle rue Agesandrou, contre les remparts sud du castrum, se trouvent les vestiges d’une petite basilique d’origine paléochrétienne : dotée d’un cimetière attenant, elle est située à proximité de ce qui fut la porte sud du castrum jusqu’au milieu du xive siècle, et fut découverte par hasard en 1989 au cours d’une fouille. Détruit par le séisme de 515 et rebâti entre la fin du xie et le début du xiie siècle, cet édifice a probablement été utilisé pendant les siècles suivants39, mais nous ne savons pas si la basilique était aussi active sous la domination des Chevaliers. Celle qui semble pour l’instant être la seule église grecque mentionnée dans les documents de l’Ordre, aujourd’hui disparue, se trouvait en 1413 dans une contrada du même nom, c’est-à-dire une « ecclesie grecorum Petri et Pauli apostolorum » ; nous n’avons pas identifié ce toponyme parmi les noms actuels des lieux40. Implantée bien avant la reconnaissance du culte grec uniate à Rhodes, il devait s’agir d’une église orthodoxe, sans doute gardée par la communauté grecque pour y célébrer le culte après que l’église mère avait été cédée à l’Ordre.
4.1.3 Les églises du burgus
16Les églises chrétiennes du burgus, dont une grande partie existe encore, étaient nombreuses. À quelques exceptions près, il s’agissait de bâtiments assez petits. En ce qui concerne les églises grecques, les sources écrites datant de la période après 1439 ne précisent jamais, à l’exception de l’église métropolitaine grecque, si on y célébrait le culte grec orthodoxe ou uniate.
17Dans la zone occupée par le burgus avant l’expansion de l’enceinte, les églises étaient presque toutes grecques, comme nous l’indiquent leurs noms. Dans la partie occidentale se trouve l’église Sainte-Parascève (n° 5), du nom d’une sainte religieuse orthodoxe. Le plan cruciforme a été daté du xve siècle, comme le confirme la présence d’une maçonnerie très soignée41. Vers le nord-est, au début de la rue du marché, se situe l’église des Saints-Apôtres (n° 6), qui d’après Luttrell pourrait avoir été de rite latin42. Aujourd’hui, elle consiste en un petit bâtiment à nef unique avec des pièces latérales, datant du milieu du xve siècle (comme l’indique une inscription en latin de 1476), mais elle a été érigée sur le site d’une basilique plus ancienne du xive siècle (n° 6b) : des fouilles récentes ont mis au jour une partie de sa nef sud43. L’église figure dans deux documents de 1440 et 1445 où elle est décrite comme « ecclesia […] sita in burgo ciuitatis nostre prefate, prope Sanctu Dimitrium ». Elle fut restaurée et agrandie grâce au grec Johanni Jeraqui, autorisé à nommer pour l’église « cappellanos bone vite et fame, tam papates quam caloyeros44 ». Dans le texte de 1445, l’édifice est qualifié de monansterio où les moines et les nonnes étaient enterrés ensemble45. Compte tenu de ces informations, nous pouvons supposer que l’église faisait partie d’un monastère grec.
18Plus à l’est, on trouve une autre église grecque, l’église Saints-Constantin-et-Hélène (n° 7), dont le plan actuel se compose d’une nef unique à laquelle ont été ajoutées des pièces latérales ; la présence de divers types de voûtes renvoie à plusieurs phases de construction depuis le xive siècle46. Dans ce cas, Luttrell avance l’hypothèse que l’édifice corresponde à l’église grecque Saint-Constantin, mentionnée dans un document de 1395 et située en « contracta de metropoli » (où se trouvait l’église métropolitaine) « infra suburbia » (cette fois par rapport à l’enceinte du castrum), et citée à nouveau en 1415 comme se trouvant « in borgo47 ». Pas loin en direction du sud-est, nous trouvons la petite église grecque Saint-Artème (n° 8) au plan cruciforme. Fondée sans doute au xiiie siècle, elle devait être dotée d’un portique dans le coin nord-ouest, comme le montrent les traces de piliers et un début d’arc ; les restaurations récentes ont permis de découvrir plusieurs sépultures et fragments en marbre de remploi48.
19Toujours vers le sud-est, la petite église grecque Saint-Spyridon (n° 9) a également un plan cruciforme49. Le premier bâtiment construit sur ce site remonte à l’époque paléochrétienne (ive-vie siècle ap. J.-C.) ; il fut fondé sur les vestiges d’un lieu de culte hellénistique (iiie-iie siècle av. J.-C.), mais fit l’objet de plusieurs remaniements jusqu’au début du xvie siècle. La découverte de sépultures et de fresques datant du xiiie au xve siècle prouve que l’église a continué d’être utilisée au fil des siècles50. Non loin de Saint-Spyridon se dressent les ruines de l’ancienne église métropolitaine (n° 10). Son existence est mentionnée dans les sources pour la première fois en 133651. Nous savons à quoi elle ressemblait après les bombardements de 1940 et avant son effondrement grâce à Gabriel, qui effectua un relevé du plan cruciforme doté de deux porches et de pièces annexes. Bâtie au vie siècle, cette église fut reconstruite au xiie-xiiie siècle puis entre le xiiie et le xive52. La découverte de nombreux éléments polychromes et de sépultures à datation incertaine témoigne de l’utilisation prolongée de l’édifice. Un document de 1348 mentionne une « contrata » et une « domus » appartenant à l’église métropolitaine53, tandis que la trace la plus ancienne de sa titulature à Sainte-Marie date de 1446. Enfin, un manuscrit de 1497 spécifie l’institution « in ipsa ecclesia metropolitana grecorum rhodi [de] misse et diuina officia […] secundum catholicum ecclesie orientalis ritum », ce qui confirmerait qu’on y célébrait le culte uniate54.
20Dans la partie nord du burgus, avant l’arrivée des Chevaliers se trouvait l’église Saint-Sébastien, supposément grecque et aujourd’hui disparue. Elle figure dans des textes de 1435 et 1446, tandis qu’un manuscrit de 1489 mentionne une « ecclesie sancti sebastian in contrata platee rhodi », sans toutefois en préciser le rite55. Plus au sud, près de l’endroit où devait se trouver la limite de l’ancien burgus, se situe l’actuelle paroisse Saint-Phanourios (n° 11), une église au plan cruciforme dont le nom actuel date de 1946 mais dont le bâtiment existait sans doute avant 130956. En 1440, une église grecque Saint-Georges des Maronites syriens se trouvait près d’un « conuentui Sancti Augustinj57 ». Toutes ces informations nous confirment la présence, au cœur du burgus, d’un noyau d’églises orthodoxes qui acceptèrent probablement le culte uniate après 1439.
21En revanche, pour ce qui est des églises latines installées dans le burgus en 1470, Adorno signalait « celles de Saint-Nicolas et de Saint-Augustin58 ». Il est raisonnable de supposer que les frères augustins possédaient une fondation religieuse importante au cœur du burgus et les sources confirment qu’elle se trouvait déjà au sud de la partie centrale du burgus en 1339, lorsque l’agent des Peruzzi Guido Donati « fiorini 10 d’oro lasciò per sua anima a Rrodi a’ frati aghustini59 ». Giovanni Corsini y possédait une chapelle funéraire depuis 138860. Une deuxième chapelle funéraire, dédiée à Saint-Nicolas, appartenait à Dragonetto Clavelli, qui mourut à Rhodes autour de 1415, et sa présence est attestée en 142761. La fonction conventuelle de l’église est confirmée par un document de 143962, et dans un manuscrit de 1497 qui mentionne que des messes solennelles y étaient célébrées63.
22Suite aux révélations des fouilles récentes, plusieurs chercheurs supposent que les augustins avaient occupé une église grecque au plan cruciforme dotée de prothesis, d’arcosolia funéraires et de tombes64. La splendeur de la fondation serait confirmée par le témoignage de Casola (1494), qui y assista à une messe après avoir débarqué à Rhodes et fut frappé par la magnificence de l’église65. Dans la ville actuelle il n’y a plus de traces d’une église portant ce nom, mais la seule église aujourd’hui consacrée à Saint-Nicolas est le bâtiment qui fut renommé par les Ottomans Abdul Djelil masjid (n° 12), dans la partie sud-ouest du burgus. L’édifice actuel se compose d’une église à nef unique avec une abside à laquelle ont été rajoutées des pièces secondaires66 ; les vestiges de deux porches ornés de voûtes d’arête, découverts au nord-ouest et au sud de l’église, datent peut-être du xve siècle. On a supposé que le porche sud pourrait avoir remplacé une troisième pièce qui flanquait la nef d’origine. L’existence de pièces voûtées autour de la cour centrale adjacente et de nombreuses sépultures confirmerait qu’il s’agissait d’un couvent67.
23Bien qu’Adorno fasse référence à deux églises distinctes, Saint-Nicolas et Saint-Augustin, leur emplacement dans le centre-sud du burgus et le manque d’autres édifices importants font penser qu’elles n’en formèrent qu’une ; l’actuelle église Saint-Nicolas aurait alors été bâtie sur le site de la première église cruciforme mentionnée par les sources. L’information d’Adorno au sujet d’une église Saint-Nicolas pourrait se référer en fait à la riche chapelle bâtie par Clavelli ; enfin, la titulature à Saint-Nicolas pourrait s’être imposée pour l’ensemble du lieu de culte après le départ des augustins de la ville.
24Poursuivant notre analyse des églises dans le burgus, nous constatons que l’expansion des fortifications vers l’ouest, le sud et l’est entraîna l’intégration de certaines églises dans l’enceinte de la ville et la disparition d’autres lieux de culte. Suite à l’expansion vers l’ouest, les remparts englobèrent une zone majoritairement occupée par des vergers et des moulins, comme nous le confirment diverses miniatures de Caoursin : au moins cinq églises grecques furent incluses dans la nouvelle enceinte. La première est l’église Saint-Georges-de-Cappadoce (n° 13) susmentionnée, qui présente un plan quadrilobé ainsi que des pièces annexes et deux porches datables du xve siècle. Le premier bâtiment remonte probablement au xive siècle ; jusqu’à 1348, les documents en parlent comme d’un édifice extra-urbain68. Néanmoins, en 1382, l’église se trouvait à l’intérieur de l’enceinte et fut sans doute reconstruite sous sa forme actuelle. Les documents attestent en 1422 la présence dans une même zone de deux églises urbaines, aujourd’hui disparues, dédiées à « Sancte Margarite et Sancti Sozi […] prope portam Sancti Georgij ipsius ciuitatis69 ».
25Les chercheurs supposent également qu’un quatrième édifice « Sanctum Firisi », probablement une église, qui se situait en 1382 près de l’ancien tracé des murailles (à proximité de l’ancienne porte Saint-Étienne) et de l’église Saint-Georges, corresponde à une église grecque extra-urbaine connue sous le nom de l’église Saint-Phloros. Celle-ci fut par la suite incluse dans la nouvelle enceinte au sud-ouest de l’église Saint-Georges70. Les sources mentionnent aussi une ancienne église grecque « Ayos Sotiros » (« du Christ Sauveur ») qui, d’après Gabriel, avait été fondée sur le site qu’occupe aujourd’hui la mosquée Hamza Bey, à l’ouest de l’église Sainte-Parascève71. Près de la porte Saint-Georges, enfin, se trouve la petite église Saint-Marc (n° 14) dont le plan cruciforme actuel, daté du xive siècle, résulte de diverses transformations72. Gabriel pensait qu’elle était grecque, mais nous allons voir qu’elle fut en revanche la résidence des franciscains pendant la période des Chevaliers et au moins jusqu’à 1490.
26L’expansion des murailles vers le sud causa la disparition de nombreuses églises et chapelles extra-urbaines, qui étaient sans doute toutes de petite taille et concentrées dans plusieurs contrade dont les sources nous donnent les noms. L’église grecque aujourd’hui intitulée à Saint-Athanase (n° 15) se trouve près de la porte du même nom, dans le coin sud-ouest du burgus. Le bâtiment actuel à nef unique, dont la maçonnerie est en harmonie avec les remparts, a été daté du xvie siècle ; il fut construit au moment des travaux d’expansion de l’enceinte73. Toutefois, une église urbaine portant le même nom et localisée dans une contrada homonyme apparaît dans divers documents dès 1366. Certains manuscrits rédigés à partir de 1413 nous confirment que cette église se trouvait dans le burgus près d’une chapelle « Sancta Maria Virginis », tandis qu’un texte de 1440 nous présente Saint-Athanase en tant qu’« ecclesiam parrochialem74 ». Plusieurs églises grecques, disparues par la suite, se trouvaient dans la même contrada. Un document de 1366 mentionne une église grecque dédiée à « Sancti Johannis Bucadane » (Chrysostome ?), tandis qu’une église grecque Saint-Jean Chrysostome, vraisemblablement la même que celle citée en 1366, existait en 1429 près de la porte Saint-Athanase. En 1440 cette église, nommée « Sancti Johannis Oris Aurei », se trouvait près de la porte, à l’intérieur des murs75. Il est possible que l’église actuelle Saint-Athanase ait occupé le site de l’ancienne Saint-Athanase ou de Saint-Jean Chrysostome76. Enfin, en 1445, une église nommée « Sotiros » se trouvait dans la contrada Saint-Athanase, peut-être près du tronçon de rempart défendu par la Langue d’Auvergne ou d’Espagne77. L’église « Ayos Sotiros » citée plus haut se trouvait probablement au nord de Saint-Athanase ; ce site pourrait se trouver près de la contrada homonyme, il est donc possible que l’église dont la présence est attestée en 1445 corresponde à celle mentionnée par Jacques de Bourbon en 1522. Par conséquent, dans une seule contrada existaient au xve siècle quatre églises, sans doute toutes de petite taille, à l’exception d’un édifice qui assuma pendant un moment la fonction de paroisse.
27Suite à l’expansion du burgus vers le sud, à proximité de la porte Saint-Jean fut également bâtie une petite église grecque du même nom (n° 16), sous la forme d’un édifice à nef unique surmonté d’un escalier menant vers le chemin de ronde. La titulature apparaît pour la première fois en 1447, mais le bâtiment date probablement du xive siècle. Les sources nous aident à comprendre l’histoire de la construction de l’édifice et son emplacement dans la « contrada Patella » ou « Padella » mentionnée à plusieurs reprises dans les manuscrits : elle abritait cinq églises grecques, dont trois disparues sans doute au cours de l’expansion de l’enceinte. La première d’entre elles, une « ecclesia patrimonialis Virgo Maria Calisteni », est attestée en 1358, et mentionnée à nouveau en 1382 avec une église « Sancti Iohannis Prodromo » (Baptiste) : les deux églises se trouvaient « in suburbiis civitatis » et possédaient des maisons et un jardin. Elles se trouvaient très probablement près de la porte actuelle et furent incluses dans la nouvelle enceinte78.
28Plus précisément, les archéologues pensent que l’église « Sancti Iohannis Prodromo » fut détruite pendant les travaux et que l’église de la Vierge avait repris sa titulature. Un document de 1447 se réfère en effet à une « ecclesia sive capella vocata Quira Alistheni et Ayos Johannis » dans la « contrata Patella […] infra moenia civitatis », à un moment où la porte existait déjà. Il s’agit vraisemblablement de la chapelle qui avait subsisté et portait encore le double nom79. Une troisième église, l’église Sainte-Marie Damascène, existait en 1440 dans la « contrata Patella80 ». Au même endroit se trouvaient aussi une église « Sancti Augini » en 1413 et une église du Christ « Antiphonitis » en 144481.
29Près de la supposée limite sud de l’ancien burgus se trouvent trois églises grecques, qui furent englobées dans la ville après l’expansion des fortifications : Saint-Michel (n° 17), Sainte-Kyriaki (n° 18) et Saint-Théodore (n° 19). Toutes trois occupaient des édifices à nef unique, mais nous ne pouvons pas affirmer s’il s’agissait d’églises ou de chapelles, par manque de sources82. La première, qui présente une croix grecque sculptée en façade, a une structure qui semble dater du xve siècle. Pour la deuxième, aujourd’hui incorporée dans une maison, nous ne pouvons pas établir de datation convaincante. Enfin, le peu de vestiges qui restent de la troisième indiquent qu’il s’agit d’un bâtiment sans doute contemporain de Saint-Michel ; en outre, la découverte d’un sarcophage en marbre gravé de croix grecques (peut-être celui d’un prêtre) à proximité du bâtiment a permis de supposer qu’il s’agissait d’une église grecque83.
30Il est important de noter que toutes les églises décrites jusqu’à présent, qui étaient à l’origine extra-urbaines, étaient petites et d’apparence modeste. Il ne s’agissait pas de grands monuments, mais de lieux de culte plus proches d’une architecture rurale. Lorsqu’elles furent englobées dans les murs de la ville, ces églises n’en furent pas agrandies pour autant, mais plusieurs d’entre elles furent sacrifiées lors des travaux d’agrandissement.
31D’après les sources, les églises dans la partie est du burgus étaient aussi pour la plupart grecques. Non loin de l’église et de la porte Saint-Jean, un édifice devenu aujourd’hui une maison fut recensé par Gabriel en 1923 comme étant une chapelle grecque à trois nefs datable du xive siècle, sans nom et en état de délabrement avancé84. À proximité se trouve l’église Sainte-Marine (n° 20), qui est aujourd’hui une église orthodoxe ; nous ne pouvons que supposer qu’elle date du xive siècle environ en raison d’analogies avec d’autres églises similaires, mais elle n’a pas fait l’objet d’études spécifiques. Vers le nord, se trouve l’église grecque Sainte-Trinité (n° 21) au plan cruciforme, en partie construite sur les fondations d’une ancienne rue grecque85. Datée du xve siècle, aussi notamment grâce aux fresques et aux sépultures retrouvées, elle est dotée d’une pièce carrée voûtée dans le bras nord, qui a peut-être servi de baptistère86.
32L’église grecque, nommée d’après Sainte-Catherine par l’Éphorat après 1948 car son ancien nom avait été oublié (le nouveau nom est dû à la présence de fresques illustrant la vie de la sainte), se compose de trois pièces voûtées datant du xive-xve siècle (n° 22) et se situe au sud-est de l’église Sainte-Trinité87. Une seconde église, qui date probablement du xive et qui est aujourd’hui réduite à une poignée de vestiges au plan cruciforme (n° 23), se situe près de l’ancien hospice Sainte-Catherine et portait sans doute le même nom88. Enfin, un document de 1445 cite une autre église grecque Sainte-Catherine à proximité de l’enceinte, près de la porte desservant le môle des Moulins, qui est connue sous ce nom depuis 146589. En outre, une église grecque Sainte-Barbe se trouvait en 1427 dans la « contrata judeca superiori90 ».
33Deux lieux de culte latin importants existaient également dans la partie est de la ville fortifiée. Le premier, la paroisse Sainte-Marie-du-Bourg (n° 24), n’a laissé aujourd’hui que quelques vestiges. Elle fut bâtie avant 1346 selon un plan basilical et dotée de chapelles, d’arcosolia et de sépultures91. Sur son site existait avant 1306 une église extra-urbaine, sans doute utilisée par une communauté latine installée en dehors de la ville byzantine92, à laquelle était rattaché un hospice pour les pauvres, géré par une confrérie de Sainte-Marie ; les deux édifices étaient déjà actifs en 134693. Le monument subsistant est mentionné à plusieurs reprises dans les sources : en 1436 il est identifié comme l’église « Beate Marie », située en « contracta de Megalo Quippo Platee » (la « contrada de la place au grand jardin »), et en 1449 comme l’« Ecclesia Sancte Marie Misericordie94 ». On l’a identifiée à une église représentée par Caoursin, où l’on reconnaît une église latine au toit en bâtière, avec une nef centrale et un oculus en façade, installée vraisemblablement sur la place du burgus95. Quelques siècles plus tard, certains voyageurs occidentaux tels que Guérin et Rottiers se sont souvent trompés en l’appelant Saint-Marc96.
34Le second édifice était l’église associé au couvent franciscain bâti après le siège ottoman de 1480. Les frères s’installèrent à Rhodes pour la première fois en 1457, quand ils furent autorisés à résider dans la petite église Saint-Marc dans le secteur ouest du burgus97. Toutefois, deux voyageurs du xve siècle citent un deuxième couvent situé hors les murs. D’après le récit d’Adorno en 1470, il s’agissait en effet d’« un monastère franciscain de l’observance petit, mais agréable. Les moines ont en effet, par derrière, un très grand jardin98 ». Le franciscain Paul Walther von Güglingen, qui voyagea à Rhodes en 1482, confirma que les frères possédaient « “devant la cité” un assez bon et agréable monastère, mais que les Turcs ont totalement détruit lorsqu’ils assiégeaient la ville » et qu’à ce moment-là ils habitaient « en ville, dans un site étroit et une petite église, antérieurement grecque99 », c’est-à-dire dans la petite église Saint-Marc. Après la destruction du couvent extra-urbain par les Ottomans en 1480, celui installé en ville s’avéra donc insuffisant pour les frères. Pour preuve, le frère Francesco Suriano, de passage à Rhodes en 1484, écrit que son séjour fut peu confortable car le couvent extra-urbain, qu’il appelle le couvent Saint-Bernardin, avait été détruit pendant le siège100.
35Deux pèlerins arrivés à Rhodes en 1491 et 1493, en revanche, nous apprennent qu’une bulle du Grand Maître d’Aubusson avait ordonné la réalisation d’« une jolie église et un couvent en l’honneur de la victoire triomphale » contre les Turcs, un couvent qui pourrait avoir été bâti entre 1491 et 1493101. Une étude récente de Jean-Bernard de Vaivre clarifie les doutes au sujet du nom et de la localisation du nouveau « cenobi ordinis sancti francisci102 » consacré à Sainte-Marie-de-la-Victoire, citant en plus le texte de la bulle de fondation de l’église qui eut lieu après l’acquisition de divers édifices du quartier juif détruits après le siège :
Ecclesiam sub titulo sancte marie de victoria cum duabus cappellis siue oratoriis a parte meridiei maiori videlicet sub titulo Assumptionis virginis marie et minori sub titulo Scti panthaleonis et aliis cappellis eiusdem ecclesie […] cum choro altarique maiori et sedilibus atque cenobio bibliotheca ortulo celulis et pertinensis a fundamente nostra impensa erectis et construitis dedicauimus et concessimus103.
36Un autre récit de voyage, celui de Casola à Rhodes en 1490, précise toutefois qu’à cette date l’église du couvent était déjà achevée puisque le religieux s’y rendit pour assister à plusieurs messes après un enterrement104. Ce récit fait pour le moins naître un doute, qui nous permet difficilement d’affirmer avec certitude la date d’achèvement des travaux de construction de l’église du couvent.
37Dans tous les cas, les chercheurs distinguent généralement deux églises, Sainte-Marie-de-la-Victoire et Saint-Pantaléon, qui auraient été fondées dans le coin nord-est des remparts, près de la porte Sainte-Catherine, où se trouvent aujourd’hui la paroisse orthodoxe Saint-Pantaléon (n° 25) et les vestiges d’un édifice à trois nefs près des remparts (n° 26)105. J.-B. de Vaivre a proposé une nouvelle piste avec l’hypothèse que l’église des franciscains aurait été bâtie plus au sud, près de la tour d’Italie, où s’était produit l’assaut turc et où l’on voit les restes d’un édifice absidal près des murailles, probablement composé à l’origine de trois nefs (n° 27)106. Par conséquent, la paroisse actuelle intitulée à Saint-Pantaléon, qui occupe une église au plan cruciforme près de la porte, fut sans doute construite à un moment incertain mais qui n’a rien à voir avec la victoire de 1480 ; il reste à savoir à quoi correspondent les vestiges de l’église à trois nefs au nord de celle-ci. Or, notre raisonnement nous amène à supposer que l’église Sainte-Catherine devait se trouver près de la porte en 1445. Compte tenu du fait que les documents ne témoignent pas d’une grande concentration de lieux de culte dans cette zone et que les vestiges actuels ne se réfèrent pas à une chapelle mais à une véritable église, on pourrait supposer que ces restes correspondent à l’église citée dans le manuscrit de 1445.
4.1.4 Les églises disparues et à localisation douteuse
38Nombre d’églises disparues ne sont connues que par leur nom et presque toutes sont des églises grecques. Toutefois, les indications « in burgo » et « in ciuitatis » sont trop vagues pour autoriser un essai de localisation. Divers documents rédigés entre 1351 et 1450 nous donnent les noms d’environ vingt églises107. Une église grecque Sainte-Hypatie existait en 1351 « in burgo nostro Rodi » et était rattachée à un hôpital108 ; trois églises grecques proches les unes des autres – Saint-Pantokratoras, Saint-Firisi et Sainte-Padelemona – sont citées dans deux textes de 1395 et 1405109 ; une église grecque Saint-Michel et une « Ecclesia dicti Rotondo » sont attestées en 1409, ainsi qu’une église Saint-Georges en 1415, une église Saint-Vaxilli en 1416 et une église Saint-Georges « Cambioti » en 1421110. Quelques années plus tard, un texte de 1428 cite une « contrata Beate Marie Caritomenj », sans signaler le lieu de culte éponyme qui devait s’y trouver111. En outre, une église Sainte-Anastasie existait en 1435, et une « Ecclesia dicta Blasii » est mentionnée en 1437112. Deux documents de 1438 et 1450 citent respectivement une « ecclesie » et une « ecclesiam siue capellam nominatam Sancte Marie Paramithie », qui n’étaient sans doute qu’un seul et même édifice situé « urbis nostre Rhodj […] suis confinibus limitatam », ce qui veut dire que le bâtiment n’était pas attenant à d’autres structures113.
39Une « ecclesiam siue capellam Sancti Simeonis », église grecque localisée « in burgo nostre ciuitatis Rhodj, suis confinibus limitatam », existait en 1441114. Une autre église grecque, « Sancte semperaque Virginia gloriose et Matris Marie, Nerochoritissa vocate », se trouvait en 1444 « in ciuitate nostra Rhodi et contrata115 ». Les sources témoignent de la présence d’une église grecque portant le même nom en 1489, située dans une contrada homonyme où l’on célébrait néanmoins le culte catholique latin : « contrata ecclesie nostre domine neocoritice grece nuncupata urbis nostre rhodi que latino sermone dicitur116 ». Le même texte signale aussi une « contrata beate marie misericordie » et une « ecclesia in burgo rhodi », qui pourrait se référer à une église homonyme citée dans un texte de 1449117. Les sources attestent aussi en 1445 l’existence d’une « ecclesiam siue capelam Fgolitisem vocatam et in nostram ciuitatem Rhodi ciuatem118 » et d’une église grecque « beate Marie Vlaquironjtisse, ciuitatis nostre Rhodi », mentionnée à nouveau en 1445119. Une « capellam siue ecclesiam Sancti Elefterij », de rite grec, se trouvait en 1450 « in urbe nostra Rhodi120 ».
40Nous apprenons également qu’il existait d’autres lieux de culte dont le rite n’est pas précisé mais dont la titulature semble grecque : un monastère « Sancti Johannis Prodromu tu Agallianu » situé en 1452 « in urbe nostra Rhodi121 » ; une église Sainte-Irène citée en 1511122 ; une église Sainte-Yconone (« Oikonomos »), localisée probablement dans un « contrata Sancti Conone123 » ; les églises Sainte-Marie « Cliviotissa » et Sainte-Marine, mentionnées dans un document de 1511124.
41Enfin, les sources donnent les noms de nombreux lieux de culte en dehors de l’enceinte, pour la plupart entourés de rues, de jardins et de terres cultivées, installés à la campagne ou dans les faubourgs fondés autour de la ville depuis le xve siècle. Les églises extra-urbaines n’ont pas été incluses dans ce travail, en raison de leur localisation par rapport aux murailles. Toutefois, il convient de souligner que l’étude des sources écrites nous a permis d’identifier, en plus des 27 églises extra-urbaines identifiées par les chercheurs (en particulier Luttrell et Zacharias Tsirpanlis)125, neuf autres églises de ce type. Parmi les églises extra-urbaines grecques situées à proximité de l’enceinte de Rhodes, l’église Saint-Anargyri était active en 1453 et selon les chercheurs se trouvait dans la zone comprise entre les remparts de la Langues d’Aragon et ceux de la Langue d’Angleterre (c’est-à-dire entre la tour d’Espagne, au nord-ouest de l’église Saint-Athanase, et la porte Saint-Jean)126. Il y avait aussi une « ecclesia Sancti Johannis in contrata de Machires […] extra muros urbis », qui faisait partie d’un couvent homonyme127. Une « ecclesia Precursoris Sancti Johannis Baptiste de Fonte, extra menia ciuitatis nostre Rhodi situata » est mentionnée en 1427 et dans un document de 1430 cette même église est désignée en tant que chapelle ; elle se trouvait probablement au sud-est de la ville128.
42Des documents inédits donnent d’autres noms de bâtiments religieux dont nous ne pouvons pas non plus identifier le type de rite. Une chapelle Saint-Michel, vraisemblablement latine et fondée par le Grand Maître de Villeneuve à un endroit imprécis près des remparts, existait en 1497129. Deux églises au culte inconnu, c’est-à-dire Saint-Michel « tou Mastrostephanou » et Vierge Kataphygi, sont attestées respectivement en 1455 et 1480. Une église grecque « Panagia Eleimonitria » était encore active en 1522 près des remparts des Langues d’Angleterre et d’Aragon, même si elle avait été démolie en 1481130. Enfin, des manuscrits de 1450 confirment l’existence de deux églises grecques, « Sancti Johannis Prodromo, dicti loci de Parambolino » et « Sancte Erinj de Parambolino etdomodario131 », localisées dans une même zone qui se trouvait sans doute au sud-est de la ville fortifiée132.
4.2 La morphologie et les éléments décoratifs
4.2.1 Les types planimétriques et les formes architecturales
43À l’intérieur de l’enceinte subsistent aujourd’hui 27 églises, intactes ou en ruine. Pour tous les bâtiments, nous disposons d’un relevé de plans plus ou moins précis, et pour l’église des Saints-Apôtres nous avons choisi de prendre en considération les deux phases de construction de l’édifice. Il s’agit d’un échantillon significatif sur lequel nous avons mené une étude quantitative à travers les types de plan identifiés et les traits architecturaux récurrents. Une telle analyse vise à parvenir à un recensement systématique des bâtiments religieux de la ville, en mettant notamment en lumière les églises mineures, ainsi qu’à mener une première réflexion sur la coexistence d’éléments structuraux et décoratifs d’origine byzantine ou occidentale, afin d’appréhender le caractère multiculturel de l’architecture religieuse de Rhodes. Enfin, nous avons étudié certains thèmes récurrents dans la peinture religieuse, pour la plupart inédits, pour les comparer avec d’autres œuvres similaires retrouvées dans la Méditerranée nord-orientale.
44Les églises ont été regroupées en édifices à nef unique (avec ou sans pièces latérales) et à plans cruciformes (en croix libre et inscrite), quadrilobés et basilicaux133 (tabl. 3, fig. 24).
45Huit églises urbaines appartiennent au premier type architectural (à nef unique), dont six sont grecques. Dans le castrum il s’agit de l’église Saint-Démétrius et de la chapelle sans doute dédiée à Saint-Michel, installée dans la rue des Chevaliers, qui sont les deux seules églises latines. Les autres sont concentrées dans les parties du burgus qui ont été englobées dans les remparts lors de l’expansion du xve siècle : les églises Saint-Athanase et Saint-Jean contiguës aux remparts, ainsi que les églises Sainte-Kyriaki, Saint-Michel, Saint-Théodore et Sainte-Marine. Dans la ville de Rhodes, comme nous l’avons vu, il existe également plusieurs lieux de culte qui étaient à l’origine à nef unique, mais dont le plan a été modifié au cours des années par l’ajout de pièces latérales. C’est le cas de quatre églises (une seule est de rite latin), dont trois se trouvent dans le centre du burgus. La première est l’actuelle église des Saints-Apôtres, bâtie après 1480, dont la nef se termine par une petite abside et qui est flanquée de deux espaces. Plus à l’est se trouve l’église Saints-Constantin-et-Hélène, dont les trois pièces ont une largeur homogène mais dont l’espace central est le plus ancien. Pas loin, on trouve l’actuelle église Saint-Nicolas, qui se compose de deux nefs de mêmes dimensions. Enfin, dans le secteur sud-est de la ville fortifiée, l’église Sainte-Catherine possède trois nefs, mais les deux pièces latérales ont été ajoutées à la nef unique centrale entre la dernière période des Chevaliers et la première période ottomane.
Tableau 3 – Identification des types d’églises urbaines selon leur plan
Églises urbaines | |
Nef unique | 8 |
Nef unique avec pièces latérales | 4 |
Croix libre | 7 |
Croix inscrite | 3 |
Quadrilobée | 1 |
Basilicale | 4 |
Plan inconnu | 1 |
46On trouve à Rhodes un grand nombre d’églises au plan cruciforme. Parmi les édifices en croix libre, on compte sept églises, dont six sont grecques et trois sont localisées dans la partie ancienne du burgus. Il s’agit de l’église Sainte-Parascève, dotée d’un double accès, et de la petite église Saint-Artème qui a un plan très irrégulier. L’actuelle paroisse orthodoxe intitulée à Saint-Phanourios possède elle aussi un plan irrégulier en raison d’un allongement du bras ouest au cours du temps. Dans la partie ouest de la ville on trouve ensuite la petite église Saint-Marc, qui a été le premier lieu de résidence urbain des franciscains. Le tambour de son édifice se termine par une voûte en berceau au lieu d’une coupole. Dans la partie est, se trouvent l’église Sainte-Trinité et les vestiges de Sainte-Catherine, toutes deux pourvues d’un plan très régulier, ainsi que la paroisse orthodoxe dédiée à Saint-Pantaléon qui, comme Saint-Marc, possède une voûte en berceau au lieu d’une coupole.
47Les églises au plan en croix inscrite sont au nombre de trois, dont deux sont de rite grec et se situent au cœur du burgus. Les vestiges de l’église métropolitaine Sainte-Marie indiquent un plan très régulier. Non loin de ce site se trouve Saint-Spyridon, dont les phases de construction renvoient à une fondation hellénistique : nous reconnaissons dans la bâtisse actuelle les signes de l’ajout de pièces latérales à un plan d’origine en croix libre très régulier, ce qui a transformé l’église en un édifice au plan en croix inscrite. La même transformation a concerné la cathédrale latine Sainte-Marie-du-Château, qui à l’origine était en croix inscrite avec une coupole centrale, mais qui fut reconstruite, probablement au xive siècle, selon un plan occidental gothique : la coupole fut remplacée par un système de voûtes d’arête nervées et l’espace intérieur fut modifié avec une nef centrale, un transept et trois absides ; l’abside centrale fut ornée de voûtes en ogive nervées et un système de contreforts et de fenêtres en arc brisé fut ajouté.
48Une seule église quadrilobée subsiste à Rhodes, Saint-Georges-de-Cappadoce, mais on trouve quatre exemples d’églises basilicales. Le castrum abritait l’église conventuelle, dont l’aspect d’origine nous est connu grâce aux récits de voyage et aux fouilles récentes : il s’agissait d’une basilique à trois nefs avec transept et absides ornées de voûtes d’arête. C’est la seule église pour laquelle la présence d’un clocher ait été attestée : près de la façade ouest avait été érigée une tour au plan carré, utilisée en tant que clocher et tour de surveillance, dont le sommet fut en partie détruit en 1522134. Dans le burgus, le premier édifice de l’église grecque des Saints-Apôtres consistait en un vaste bâtiment à trois nefs ornées de voûtes d’arête, terminé par trois absides aux voûtes en ogive nervées. Un plan similaire caractérisait la paroisse Sainte-Marie-du-Bourg, aujourd’hui réduite à peu de vestiges. Enfin, les restes près de la porte Sainte-Catherine renvoient à un plan rectangulaire à trois nefs avec voûtes d’arête ; le plan de Sainte-Marie-de-la-Victoire, en revanche, demeure inconnu, bien que les fouilles récentes aient permis d’avancer une première hypothèse d’un plan à trois nefs.
49De façon générale, les églises étudiées se distinguent par leur sobriété architecturale et leur petite taille. Dans les églises à nef unique, on remarque une augmentation progressive des dimensions du plan entre celles du xive siècle (10 × 5 m) et celles plus tardives (15 × 6 m). Dans les églises cruciformes plus anciennes, comme les églises Saint-Artème, Saint-Phanourios et Saint-Marc, la longueur des bras a été modifiée, ce qui a donné au plan une forme irrégulière ; les édifices plus tardifs tels que Sainte-Parascève et Sainte-Trinité ont en revanche un plan assez uniforme. Quant aux églises basilicales, elles avaient (ou ont encore) des dimensions modestes (47 × 15 m) par rapport aux cathédrales gothiques, ce qui les rapproche plutôt d’autres églises grecques et chypriotes datant de la même période135.
50Quelques observations prudentes peuvent être faites sur la maçonnerie des églises de Rhodes, qui donne une indication approximative pour la datation des bâtiments. Ce sujet nécessiterait une étude archéologique spécifique, mais les spécialistes ont déjà observé une distinction nette entre les structures bâties en appareils à assises irrégulières et fragments de poterie, que l’on retrouve dans les bâtiments fondés aux xiiie-xive siècles, et les structures en appareils à assises régulières et joints fins, présentes dans les églises plus tardives136.
51Il apparaît de façon assez évidente qu’il existe un mélange d’éléments byzantins et gothiques lorsqu’on examine les dispositifs architecturaux et les éléments décoratifs, et ce même dans les programmes iconographiques de la peinture religieuse. Les églises à nef unique, les églises où des pièces latérales ont été ajoutées à la nef unique d’origine, ainsi que les églises cruciformes présentent un plus grand nombre d’éléments d’origine byzantine. On constate la présence récurrente d’une abside semi-circulaire au profil extérieur polygonal, qui indique une localisation isolée par rapport aux bâtiments voisins, ainsi que d’une voûte en berceau plein cintre ou ogivale. Dans les églises cruciformes, la croisée du transept est surmontée d’une coupole sur tambour circulaire ou polygonale et sur pendentifs. Parfois, le tambour est décoré, comme dans les églises Saint-Nicolas et Saint-Georges ; dans cette dernière, le tambour circulaire est divisé en 20 niches cintrées par des faisceaux de demi-colonnes, comme c’était aussi le cas dans l’église métropolitaine Sainte-Marie. Cela témoigne de ressources financières plus abondantes et de maçons qualifiés. À quelques exceptions près, la coupole est remplacée par une voûte en berceau (dans les églises Saint-Marc et Saint-Pantaléon) ou voûte d’arête (cathédrale Sainte-Marie-du-Château). Les voûtes d’arête ogivales et les voûtes d’arête nervées renvoient quant à elles à une tradition occidentale d’inspiration gothique et sont utilisées dans plusieurs bâtiments, notamment dans les églises basilicales, à l’exception de l’église conventuelle (caractérisée par des voûtes en berceau et un toit à deux versants) qui date des premières années de l’Ordre.
52La façade principale des églises consiste (ou consistait) en un fronton triangulaire, ou qui épouse la forme des voûtes de la toiture, sauf dans les églises qui ont subi plusieurs phases de construction : dans Sainte-Marie-du-Château, par exemple, le profil du fronton est polygonal et descend au niveau des « nefs » latérales. Le manque de traces matérielles nous empêche de faire une analyse exhaustive des façades des églises basilicales disparues à Rhodes ; toutefois, les chercheurs ont réalisé une reconstitution partielle du plan et des élévations, comme dans le cas de l’église conventuelle et de Sainte-Marie-du-Bourg, cette dernière ayant laissé en plus quelques vestiges. Ici, la façade orientale devait avoir un fronton avec un tympan triangulaire et un portail en arc ogival, flanqué de deux fenêtres en arc plein cintre et surmonté d’une rosace137. On suppose que la façade ouest de Sainte-Marie-du-Bourg avait un profil similaire, avec une entrée en arc ogival flanquée de fenêtres trilobées et surmonté d’une rosace138. Compte tenu du fait que les basiliques ont pour la plupart disparu, les vestiges de Sainte-Marie-du-Bourg avec les trois absides au profil trilatéral et les voûtes en ogive nervées bien conservées sont particulièrement précieux.
53Sur un total de 27 bâtiments religieux, dans 7 cas nous ignorons la forme du portail d’entrée, mais dans 13 églises nous savons qu’il est rectangulaire. Dans les autres cas, le portail est en arc plein cintre ou surbaissé. Dans 11 églises, il est surmonté d’une niche en arc de cercle (plus rarement d’une fenêtre), puis d’une petite fenêtre ou d’une rosace. Compte tenu de la sobriété générale des bâtiments, que nous avons déjà soulignée, ainsi que des caractéristiques du tambour, c’est dans l’encadrement de l’entrée principale et dans la niche qui la surmonte que se concentre généralement la majorité des motifs décoratifs de l’architecture religieuse. La niche, en particulier, a souvent un profil mouluré, comme nous le voyons dans les églises Sainte-Kyriaki, Sainte-Parescève (fig. 25) ou Saint-Athanase. Dans cette dernière, toutefois, l’ensemble de la façade est disproportionné en raison de la hauteur modeste du fronton triangulaire par rapport à la taille de la niche et de la fenêtre (fig. 26). Dans l’église Saint-Nicolas, l’entrée sud est surmontée d’une niche décorée d’une frise tressée, tandis que l’entrée nord est dotée d’une niche moulurée (fig. 27). Dans l’église Sainte-Trinité, la niche est ornée de festons trilobés d’inspiration gothique tardive, ainsi que d’une moulure dont les bases sont enrichies de feuilles stylisées sculptées (fig. 28). Enfin, une variante de la niche voûtée devait se trouver dans l’église Saint-Démétrius, dans le castrum : avant sa démolition et son déplacement, l’entrée principale était surmontée d’une niche rectangulaire ornée d’une frise tressée et d’une petite fenêtre en arc plein cintre.
54Après avoir classé en plusieurs catégories les plans des églises urbaines subsistantes dans l’objectif de faciliter l’étude quantitative, nous constatons que différents motifs architecturaux et décoratifs se sont superposés les uns aux autres au fil des siècles, voire ont coexisté jusqu’à présent, ce qui nous oblige à abandonner une subdivision trop rigide en types de bâtiments. En effet, comme nous l’avons vu, dans plusieurs édifices d’inspiration clairement byzantine prévalent des éléments gothiques et vice versa, sans compter la grande variété de productions artistiques, probablement en raison d’une main-d’œuvre aux qualifications inégales.
4.2.2 Tendances et mécénat artistique dans la peinture religieuse
55La persistance du culte grec après 1309 et la réutilisation des églises existantes pour célébrer le culte latin expliquent la superposition de décorations et de peintures, en partie révélées lors des restaurations faites depuis le milieu du xxe siècle. Toutefois, le caractère fragmentaire des vestiges empêche de répertorier de façon exhaustive les peintures subsistantes à Rhodes, qui datent du viiie au xvie siècle.
56Les plus anciennes traces de fresques découvertes dans la ville médiévale concernent le premier bâtiment de l’église métropolitaine Sainte-Marie et datent du ve-vie siècle139. Près d’une vingtaine de fragments de fresques du xiiie-xive siècle ont été retrouvés dans toute l’île, tandis qu’un ensemble de vestiges plus important date de la période des Hospitaliers, avec plus de 70 fragments dans la seule ville de Rhodes, où certaines églises sont encore entièrement recouvertes de fresques140. Les spécialistes ont identifié trois tendances artistiques dominantes dans la peinture religieuse de l’époque médiévale en Méditerranée orientale, en raison d’une circulation intense d’artistes et d’objets, avec des sculptures, des peintures et des objets d’art somptuaire ramenés par des pèlerins, des marchands, des diplomates et des chevaliers.
57La première tendance, dite byzantine tardive, se développa dans une grande partie de l’Empire byzantin entre le XIIIe et le xve siècle, en particulier dans la peinture sous les Paléologues. Après avoir migré vers les villes portuaires méditerranéennes, les plus grands maîtres de Thessalonique et de Constantinople réalisèrent des œuvres « à la grecque », innovantes dans leur style et dans leurs sujets : elles représentaient surtout des figures aplaties aux tons dégradés, encadrées par des scènes architecturales vues de trois quarts. Dans les églises, des images de saints évêques, de la Vierge à l’Enfant, de la Divine Liturgie et de la Déesis décoraient les absides ; des portraits du Christ Pantocrator étaient peints à l’intérieur du dôme ; plusieurs scènes tirées des cycles bibliques, de la vie de Marie ou des saints, de l’enfance et de la Passion du Christ recouvraient les murs et les voûtes141. Les productions artistiques dans le Dodécanèse furent assez remarquables. Dans la ville actuelle de Rhodes, en effet, des fragments de fresques subsistent dans 35 églises, dont 7 se trouvent à l’intérieur de l’enceinte médiévale, dans les églises Saint-Phanourios, Saints-Constantin-et-Hélène, Sainte-Catherine, Saint-Artème, Saint-Marc et Saint-Jean142.
58La deuxième tendance, d’origine occidentale, se diffusa à Rhodes aux xive et xve siècles grâce aux importations d’objets d’art somptuaire et aux œuvres d’artistes occidentaux ayant séjourné sur l’île143. Un des exemples significatifs est le portrait de sainte Lucie qui se trouve dans la cathédrale latine Sainte-Marie-du-Château, réalisé par un auteur non local actif au xive siècle144. Une troisième tendance, dite éclectique, trouve son origine dans la combinaison d’éléments occidentaux et byzantins. Elle se diffusa à partir du xive siècle à partir de la Crète et de Chypre, qui possédaient un marché artistique de style byzantin associant des éléments inspirés de l’art gothique et vénitien dans des œuvres destinées à des commanditaires européens, ce qui favorisa le croisement des langages picturaux et le déplacement d’ateliers crétois vers Venise, les Pouilles, la Dalmatie et les Balkans. Des œuvres hybrides imitant le style latin ou grec, selon les commandes, furent réalisées de façon plus continue à partir du xve siècle145. Ces nouvelles tendances picturales firent leur première apparition à Rhodes au cours du deuxième quart du xive siècle dans deux portraits de saintes et dans une Vierge à l’Enfant visibles à Sainte-Marie-du-Château, mais elles s’affirmèrent dans la ville seulement après 1480, notamment dans les fresques subsistantes dans les églises Saint-Spyridon, Saint-Nicolas et Sainte-Trinité146. Dans le reste de l’île, les exemples les plus représentatifs se trouvent dans l’église Saint-George-o-Chôstos sur le mont Filérimos et à Saint-Nicolas à Fondoukli, près de Salakos147.
59L’exécution des peintures était financée par des Grecs et des Latins, laïcs ou ecclésiastiques, engagés dans la construction ou la rénovation d’édifices religieux de Rhodes et de son arrière-pays. Les premiers mécènes Latins après 1309 furent certainement les membres de l’Ordre148 : le Grand Maître de Villeneuve parraina la construction de l’église conventuelle et la reconstruction de la cathédrale située dans le castrum ; les hauts fonctionnaires et les nobles européens liés à l’Ordre financèrent la rénovation et la décoration de plusieurs églises urbaines et extra-urbaines, notamment de Saint-George-o-Chôstos (dont les mécènes étaient sans doute liés à la famille du Grand Maître d’Aubusson)149. Des dons importants venaient également de l’archevêque latin ou des hauts membres du clergé, comme dans le cas du mobilier, des décorations et des peintures dans la cathédrale Sainte-Marie-du-Château150.
60Lorsqu’ils ne faisaient pas partie du clergé, les commanditaires Grecs étaient pour la plupart des riches marchands, dont le rôle demeura marginal et concerna principalement les églises rurales. Leur contribution dans la ville de Rhodes se limita à la restauration ou à la rénovation des bâtiments existants qu’ils géraient en bail emphytéotique. À partir du xiiie-xive siècle apparurent de nouveaux commanditaires : des « donatori greci di modesta levatura, notabili locali, mercanti », des petits propriétaires terriens ou des religieux appartenant aux communautés rurales, qui jouèrent également un rôle dans la fondation de sanctuaires dans les campagnes151. Les peintures murales des églises Saint-Spyridon, Saint-Phanourios, Saint-Nicolas, Sainte-Trinité et Sainte-Catherine dans la ville de Rhodes, par exemple, furent financées par de riches bourgeois Grecs et témoignent d’une grande qualité artistique. Les églises et les chapelles rurales, en revanche, reflètent des moyens financiers inférieurs par leurs fresques bien plus modestes, comme celles de l’église Saint-Nicolas à Fondoukli.
4.2.3 Analyse comparative des sujets iconographiques
61L’identification des programmes iconographiques de la peinture religieuse et de certaines fresques dans les églises de la ville de Rhodes nous a permis de définir un cadre chronologique et stylistique des fragments peints. Nous avons essayé d’identifier des premiers éléments de comparaison avec d’autres exemples de la même époque dans la région méditerranéenne, en nous focalisant surtout sur les fresques moins étudiées ou inédites.
62Le premier thème récurrent dans la peinture religieuse est celui des portraits de saints liés au nom de l’église ou à l’ensemble de la narration liturgique picturale. Dans les églises liées à l’Ordre, les images de saints protecteurs (saint Jean Baptiste et sainte Catherine), de frates milites et de saints chevaliers occupent une place importante152. De même, plusieurs images de saints évêques concélébrants (Pères de l’Église et Théologues), vus de face ou de trois quarts, décorent le premier registre de l’abside. Parmi les saints le plus souvent représentés, on retrouve les Martyrs et les Reines, en groupe ou isolés, ainsi que des portraits de saint Pierre, sainte Lucie et saint Georges, d’évangélistes, de prophètes et d’anges. Le deuxième thème iconographique fréquent est celui des scènes sacrées et liturgiques. Des nombreuses représentations de la Vierge (souvent à l’Enfant) se trouvent notamment dans les registres supérieurs de l’abside, tandis que des scènes de la Déesis ou de la Communion des Apôtres remplissent les registres inférieurs. L’intrados de la coupole, en revanche, est presque toujours décoré d’une image du Christ Pantocrator. Sur les murs et sur l’intrados des voûtes se trouvent également les cycles bibliques, notamment tirés du Nouveau Testament : il s’agit, entre autres, de scènes de la Divine Liturgie et du Jugement, des Douze grandes fêtes, de la vie de Marie et du Christ153. On retrouve aussi dans la peinture de dévotion des portraits de donateurs, souvent représentés à genoux, en prière, aux pieds des Saints, du Christ ou de la Vierge. Sur l’île de Rhodes ont été découverts 12 exemples de fresques de ce genre (xive-xvie siècles), sur un total de 34 portraits154.
63À l’intérieur de l’église Saint-Phanourios, dans un arcosolium du bras ouest, subsiste aujourd’hui une image des donateurs : deux hommes accompagnés de deux enfants sont représentés en prière, présentant une maquette de l’église au Christ qui les bénit (fig. 29). Il s’agit de deux frères, dont les corps furent probablement ensevelis dans deux sarcophages aux pieds de la fresque en 1335 ou 1336155. Les chercheurs supposent qu’il s’agissait de deux religieux156 ; leurs vêtements nous ont permis de les identifier plus précisément comme étant des lecteurs en raison de leur longue tunique noire à manches longues et larges semblable au sticharion, l’habit typique des lecteurs, ainsi qu’à cause de leur barbe et de leurs chapeaux aux couleurs sombres. Cette œuvre a été considérée comme un exemple de peinture de style paléologue datable du xive siècle, ce que semble confirmer l’utilisation de tons chauds, de lignes arrondies et de volumes pleins157 ; cependant, le trait est plus simple dans la représentation du fond orné d’un bord rouge, de la maquette de l’église (qui ressemble tout de même à l’original) et des attributs du Christ, notamment de son auréole et de ses vêtements. Ces éléments renvoient à des peintures d’inspiration byzantine assez répandues dans plusieurs églises rupestres italiennes du xiiie siècle158.
64Sur le mur sud de la même église figure une image assez détériorée de deux évêques concélébrants donnant la bénédiction. L’évêque de gauche est habillé probablement dans un style latin, comme semblent le confirmer les bandes et les bords ornés de pierres précieuses sur fond d’or ; il porte une tunique (une dalmatique ?) ornée de croix bleues et rouges inscrites dans des médaillons ronds décorés de pierres précieuses. Par-dessus de la tunique, il porte une large et longue étole décorée de croix rouges (sans doute le pallium latin, équivalent de l’omophorion grec). L’évêque de droite, en revanche, est habillé d’une tunique blanche ornée de croix bleues, au-dessus de laquelle nous pouvons probablement identifier un polystavrion phelonion, qui était réservé aux métropolites, et un omophorion159 (fig. 30). Exécutée par un artiste de talent avec des trais arrondis, cette fresque présente des couleurs d’inspiration byzantine telles que le blanc, l’or, le rouge et le bleu. Bien qu’il soit impossible de dater aujourd’hui cette peinture, une image similaire de saints évêques habillés l’un à la mode latine, l’autre à la mode grecque, se trouve dans l’église des Carmes à Famagouste (Chypre) ; dans ce dernier exemple, l’utilisation de couleurs douces (vert, violet et cerise) et les contours bien marqués, ainsi que les poses monumentales renvoient à des modèles picturaux balkaniques et paléologues, datables de la fin du xive siècle160. Malgré l’état incomplet de la fresque de Saint-Phanourios, nous pouvons donc supposer qu’il y avait à Rhodes des artistes itinérants qui connaissaient bien la peinture crétoise et chypriote.
65Sur le mur nord de l’église Saint-Spyridon, une fresque représente la Crucifixion avec les donateurs de l’église. Elle date du début du xvie siècle, comme l’atteste une inscription incomplète sur une pierre tombale qui porte la date du 15 août 1508, jour de leur enterrement dans la crypte161. Les deux hommes représentés sont deux riches bourgeois Grecs, père et fils, dont les noms, Andreas et Georgios, sont gravés au-dessus de leurs têtes ; ils portent une barbe et une longue tunique noire, par-dessus un vêtement à manches larges et des collants (fig. 31). La richesse des personnages est confirmée par la présence de leur blason de gueules à deux fasces d’azur chargées de trois tours sur bande d’azur, le même que celui qui ornait la façade d’un immeuble près de l’église jusqu’au xxe siècle162. La fresque représente le don de l’église au Christ crucifié : les donateurs sont en prière à genoux aux pieds de la Vierge et de saint Jean l’Évangéliste qui, au premier plan, posent la main sur leurs têtes en signe de protection. Le Christ, les yeux fermés, le visage souffrant et la poitrine saignante, a la tête baissée. À l’arrière-plan on distingue l’enceinte d’une ville, probablement Rhodes. Au sommet de la fresque, des deux côtés de la croix, on reconnaît la personnification du soleil (en rouge) et de la lune (en bleu clair) dont les rayons vont vers le Christ, ce qui correspond à une vieille tradition iconographique de représentation de la Crucifixion, répandue tant en Orient qu’en Occident163.
66La qualité de l’œuvre suggère l’intervention d’un artiste de talent, peut-être accompagné d’un assistant chargé d’exécuter les peintures de l’abside, qui ont des traits plus simples164. La référence au style éclectique a été confirmée par la présence d’éléments d’origine byzantine (technique du portrait) et occidentale (représentation du blason)165. Les autres caractéristiques typiquement byzantines sont les volumes nets et les contours épais mettant en valeur les yeux et les contrastes entre l’ombre et la lumière, ainsi que les vêtements aux plis géométriques, présentant des signes semi-circulaires au niveau des coudes et triangulaires aux extrémités (comme dans le cas de la Vierge et de saint Jean). La figure du Christ crucifié, en revanche, possède d’après les spécialistes des éléments occidentaux visibles dans les cheveux longs et bouclés, ainsi que dans la forme des mains et des pieds166. Ces portraits évoquent les visages que l’on retrouve dans certaines peintures de la région serbe et macédonienne du xive siècle, comme par exemple celles de l’église Saints-Anne-et-Joachim à Studenica (Serbie) et de l’église Saint-Georges à Staro Nagoričino (Macédoine) (fig. 32). Cela confirme les similarités entre la peinture de Rhodes au xvie siècle et la peinture religieuse des Balkans, similarités qui s’expliquent par la propagation d’éléments picturaux venant de Crète et de Chypre. Certains détails révèlent également des ressemblances avec certaines peintures plus anciennes d’églises rupestres italiennes : c’est le cas d’une image des saints Pierre et Léon dans l’église Saint-Nicolas à Mottola près de Tarente (fig. 33).
67Dans l’abside de Saint-Spyridon, on peut distinguer deux couches de peinture. Une Déesis ou une Vierge, dont l’image a disparu, se trouvaient au-dessus du premier registre de l’abside, recouvert ensuite par une image d’un groupe de saints ou de dignitaires représentés de face (dont on peut voir les pieds et le bas des vêtements), sur un fond bleu bordé de rouge. Il pourrait s’agir d’un groupe de saints évêques concélébrants, que les chercheurs font remonter aux dernières décennies du xie siècle. Une deuxième couche de peinture, datée du xiie-xiiie siècle ou du début du xive, révèle des fragments de portraits de six dignitaires en habits officiels, tournés vers le centre de l’abside ; d’après les spécialistes, à l’origine il devait y avoir en tout huit personnages167. On retrouve très fréquemment des images de saints évêques concélébrants dans les églises de Rhodes et surtout dans le registre inférieur de l’abside, conformément à la tradition de l’Église grecque.
68Dans l’église Saint-Michel, dans la partie sud du burgus, on peut voir les fragmentes de plusieurs portraits de personnages vêtus de tuniques blanches aux rayures rouges descendant longues jusqu’aux pieds, peints sur un fond bleu au double cadre rouge et bleu. Les traces de fresques au sud de l’abside révèlent qu’il s’agissait de saints évêques habillés à la grecque : une tunique blanche ornée de croix rouges (sur laquelle sont gravées des inscriptions en grec) et un omophorion blanc aux grandes croix noires (fig. 34). La fresque n’a pas fait l’objet d’une étude spécifique et sa datation reste donc inconnue ; toutefois, les ressemblances avec le type de croix qui ornent la tunique du saint évêque de Saint-Phanourios et celles de la fresque de Famagouste nous conduisent à avancer l’hypothèse d’une datation proche du xive siècle.
69Une représentation similaire de deux saints évêques, connue uniquement grâce à une photographie historique (fig. 35), se trouvait dans l’église métropolitaine Sainte-Marie, sans doute dans l’abside, qui aujourd’hui s’est presque entièrement effondrée168. L’un des saints, de face et avec une main visible, porte un long sticharion blanc aux bandes colorées (peut-être rouges comme dans la fresque de Saint-Michel), ainsi qu’un manteau à manches larges, ornées de croix rouges ou noires, et une partie de l’omophorion orné d’une grande croix. On aperçoit également le devant de l’étole qui se termine par une bande de tissu orné, peut-être d’or, ainsi qu’une partie du pendentif de l’epigonatio (l’enseigne honorifique typique de l’Église grecque) en forme de losange à gauche de la figure de l’évêque. Le second saint, dont l’image est plus détériorée, devait avoir des caractéristiques similaires.
70Nous pouvons assez facilement déceler des ressemblances avec la fresque qui se trouve dans l’église Sainte-Trinité, bien que cette dernière soit un exemple du style éclectique du xve siècle (fig. 36). Elle représente de face trois religieux âgés à barbe blanche, vêtus d’une tunique blanche ornée de bandes qui leur couvrent les pieds et d’un long manteau orné de croix à manches larges d’où sortent leurs mains croisées. Le saint qui se trouve au centre du groupe se distingue par son vêtement doté d’un bord orné de croix (inscrites dans des médaillons ronds, comme dans la fresque de Saint-Phanourios) et par les croix typiques sur son omophorion blanc, visibles sur les épaules et sur une partie de l’étole devant. Dans la même église subsiste une seconde fresque de style éclectique, datée entre 1490 et 1510 par Kollias169.
71Dans l’église Sainte-Catherine, située dans la partie sud de burgus, on retrouve également un programme iconographique riche, différent dans chacune des trois nefs non seulement pour des raisons chronologiques (trois couches différentes de peintures ont été identifiées), mais aussi à cause de la fonction spécifique de chaque espace. La nef centrale, en plus des décorations typiques d’un sanctuaire, est ornée de scènes du cycle christologique et de portraits de saints ; dans la pièce sud, on retrouve le cycle consacré à la vie de sainte Catherine, tandis que la pièce nord, qui avait probablement une fonction funéraire, représente des saints, dont saint Michel Archange170. La nef centrale (bâtie au xive siècle) est ornée de fresques de la première couche (la plus ancienne) qui représentent le Christ assis sur un trône dans la Déesis peinte dans l’abside. Sur le côté opposé, dans le tympan ouest au-dessus de l’entrée principale, figure l’image des deux donateurs, un couple de riches bourgeois, qui offrent au Christ la maquette de l’église ; à l’origine, l’église était sans doute intitulée au Christ Saveur ou Pantocrator. Les traits doux, les couleurs chaudes et lumineuses ainsi que l’harmonie des compositions picturales révèlent qu’il s’agissait d’un artiste talentueux qui connaissait le style paléologue et qui était actif dans la deuxième moitié du xive siècle. Ces mêmes principes esthétiques se retrouvent dans les programmes iconographiques des églises d’Istanbul et de la Crète171. La deuxième couche de fresques, réalisée suite aux modifications apportées par la construction d’arcs entre la nef centrale et la pièce nord, est un exemple évident du style éclectique du dernier quart du xive siècle ou du début du xve, que l’on retrouve dans les peintures de plusieurs églises de Rhodes liées à l’Ordre172. Nous allons concentrer notre attention sur une image de saint Pierre qui se trouve à côté de l’entrée de la nef nord (érigée au xive siècle). Le portrait occupe un arc plein cintre au profil mouluré monté sur colonnes, sur fond bleu foncé (fig. 37). Le saint est représenté de trois quarts, avec un regarde fixe, des cheveux et une barbe blancs bouclés ; tenant les clés dans une main, il lève l’autre en direction de la porte. Les vêtements épousent les formes de son corps au niveau des genoux et des coudes, et tombent sur le devant en formant des plis géométriques bien plus complexes que ceux, représentés par des traits angulaires, de la fresque des donateurs dans l’église Saint-Spyridon.
72Nous pouvons là aussi remarquer des similarités, qui restent à confirmer par un examen approfondi, entre cette peinture et les fresques de la région serbe et macédonienne du xive siècle, qui ont une datation assez proche. L’image de saint Pierre qui se trouve dans l’église Saint-Georges à Staro Nagoričino, datée de 1317-1318 (fig. 38), ainsi que la Dormition de la Vierge dans l’église Saints-Anne-et-Joachim à Studenica datant de 1313- 1314173, présentent en effet des ressemblances inédites dans le choix des tons chauds et nuancés, dans le dessin soigné des coiffures et dans la représentation des vêtements qui soulignent les formes du corps par un jeu complexe de lignes brisées. De même, on peut faire le parallèle entre le portrait de saint Pierre à Rhodes et celui représenté sur la contre-façade intérieure de l’église Sainte-Marie del Casale à Brindisi, qui constitue « il brano più felice di tutto l’affresco » du Jugement exécuté au milieu du xive siècle par Rinaldo de Tarente dans la tradition byzantine174 (fig. 39). Si le dessin des vêtements et des visages sont ici plus simplifiés, une similarité est visible dans la pose dynamique du Saint qui, peint de trois quarts, semble avancer en soulevant la jambe.
73Enfin, dans l’église Saints-Constantin-et-Hélène, les fresques subsistantes ont été généralement datées du xive siècle175. En particulier, deux portraits de saints, peints sur le mur nord de la nef centrale, semblent inspirés de la tradition byzantine. Le premier personnage pourrait être une reine, comme le suggèrent son voile et sa couronne ornée de pierres précieuses, sa tunique verte bordée d’or, ornée de bijoux et de couronnes, ainsi que son manteau blanc bordé d’or et fermé par un collier (fig. 40). La sainte, les yeux fermés et le visage rond, avance sa main en signe de bénédiction. Ses caractéristiques nous laissent supposer qu’il pourrait s’agir de la reine Hélène176. À son côté est représenté un homme âgé avec des moustaches, une barbe et de longs cheveux blancs bouclés, qui a les yeux fermés et le visage qui traduit la souffrance malgré sa couleur rosée. Son auréole et sa robe sont d’une couleur or intense (fig. 41). Les traits sont en tous points semblables à ceux d’un saint ermite, une hypothèse qui a été confirmée par la comparaison avec une image de l’ermite saint Siméon peinte dans l’église rupestre Notre-Dame-de-la-Chandeleur près de Tarente, datant du xiiie siècle (fig. 42).
74Cette première analyse donne un aperçu d’un sujet de recherche largement inexploré, principalement en raison de l’état extrêmement fragmentaire des fresques découvertes dans les églises de Rhodes après les restaurations du xxe siècle177. Il faudrait mener une analyse plus approfondie en procédant par comparaison avec les nombreux exemples de peinture religieuse de la même époque de la Méditerranée orientale pour saisir la dimension multiculturelle de l’art de Rhodes pendant la période des Hospitaliers, dimension attribuable à la circulation intense des modèles esthétiques à Rhodes et dans le Dodécanèse aux xive-xve siècles.
75Malgré le nombre d’œuvres perdues ou détruites, les peintures subsistantes dans le Dodécanèse suggèrent que Rhodes a produit beaucoup d’œuvres de grande qualité, réalisées par des artistes occidentaux qui ne pouvaient pas être juste de passage (il s’agissait probablement d’artistes au service de l’Ordre qui résidaient de façon permanente à Rhodes), mais aussi par des auteurs locaux liés à la bourgeoisie locale (une catégorie de commanditaires qui a été bien identifiée). De plus, la comparaison entre les peintures de style éclectique situées à Rhodes et la production artistique dans les grands centres de la Méditerranée, notamment en Crète, confirme que les territoires contrôlés par les Chevaliers (surtout les îles de Rhodes et Kalymnos) étaient ouverts à une grande variété d’influences extérieures. Pour finir, le lien étroit avec la peinture crétoise indique certainement qu’il y a eu un échange artistique dans les deux sens : la Crète fut le centre de production d’origine, puis Rhodes eut le rôle de cristalliser le style de l’école crétoise178.
4.3 L’espace urbain et religieux : nouveaux éléments de réflexion
76À l’issue de cette analyse, notre premier constat est que les églises étaient essentiellement subordonnées aux exigences (surtout militaires) du pouvoir laïc des Chevaliers : elles n’influencèrent guère la structure urbaine, même si elles conservèrent une valeur administrative et religieuse. Après l’expansion de la ville vers le sud, certains édifices modestes devenus urbains ne firent l’objet d’aucune reconstruction et gardèrent leur aspect rural : c’est le cas des églises Saint-Michel, Sainte-Kyriaki et Saint-Théodore. D’autres lieux de culte disparurent pour toujours et leur vocable fut parfois conservé, tandis que d’autres encore, comme Saint-Jean et Saint-Athanase, furent incorporées dans la nouvelle enceinte ou y furent accolées.
77Notre hypothèse est que les Hospitaliers quasiment éradiquèrent le culte grec dans le castrum et réoccupèrent les églises existantes, à l’exception de l’église conventuelle qui fut reconstruite. L’église grecque Saints-Pierre-et-Paul subsista probablement quelque temps, mais son emplacement demeure inconnu. La plupart des églises du burgus demeurèrent grecques, hormis celles associées aux couvents des ordres mendiants et la paroisse latine Sainte-Marie-du-Bourg. Peu d’églises furent réutilisées pour le culte latin, ce qui indiquerait une communauté catholique peu nombreuse dans la ville fortifiée. Ainsi, sur les 39 lieux de culte localisés dans le burgus, 27 étaient grecs, tandis que les 27 titulatures identifiées grâce aux sources mais qui correspondent à des bâtiments à localisation incertaine se réfèrent toutes à des églises grecques (tabl. 4). L’Ordre fit donc sans doute un compromis, celui de l’exclusivité du culte latin dans son propre quartier et maintint la ville dans un état presque inchangé en y adoptant d’autres stratégies de contrôle telles que la gestion des biens des fondations religieuses et la nomination des papas. Le jus patronatus des églises et de leurs biens était souvent attribué aux familles grecques ou latines : le Grand Maître leur donna en effet l’autorité de nommer les prêtres et de transmettre aux héritiers la gestion des fondations religieuses179. À ce sujet, les sources décrivent de nombreuses églises ainsi que les noms des clercs qui y officiaient.
78Les documents de l’Ordre nous apprennent que les ecclesie prévalaient dans la ville fortifiée, tandis qu’un plus grand nombre de capelle se trouvaient en dehors des remparts. Il existait sans doute également des lieux de culte privés, mais nous ne connaissons pas leur distribution dans le tissu urbain et extra-urbain. En ce qui concerne les chapelles, nous ne savons pas non plus si elles étaient privées ou publiques, ou si une telle appellation venait de leur petite taille. Parfois, les sources mentionnent une « ecclesia siue capella » et une « capella siue ecclesia » : il s’agissait sans doute d’édifices qui ont changé de statut, mais qui ont continué à être nommés autrement par habitude ou pour être plus facilement reconnaissables.
79Parmi ces lieux de culte, cinq appartenaient aux ordres réguliers. Les couvents grecs comptaient celui des Saints-Apôtres, connu depuis le xive siècle, et celui de Saint-Jean Prodrome, cité en 1452 mais non localisé. Pour ce qui est des couvents latins, en plus de l’église des augustins attestée sur le site de l’actuelle église Saint-Nicolas dès 1339, il y a eu deux sièges franciscains : Saint-Marc jusqu’à 1490 et Sainte-Marie-de-la-Victoire à partir de 1493. Nous connaissons mal leur emprise au sol : la première église des Saints-Apôtres faisait 125 m2, puis fut remplacée par un édifice bien plus modeste (17 m2) ; Saint-Marc, quant à elle, occupe seulement 10 m2. Les données sur les sépultures contenues dans les églises de Rhodes sont également très fragmentaires et nous ne pouvons que donner ici quelques pistes de recherche. Les fouilles menées par l’Éphorat ont identifié des tombes dans 14 églises urbaines, mais une campagne systématique, ainsi qu’étude typologique et chronologique, restent nécessaires. Dans 9 églises, des sépultures se trouvaient à l’intérieur des édifices, tandis que dans 6 autres les tombes n’existaient qu’à l’extérieur. En revanche, dans l’église métropolitaine et dans la cathédrale latine les deux pratiques d’inhumation coexistaient180. On découvrit à Saint-Spyridon des corps inhumés depuis l’époque paléochrétienne jusqu’à 1522, en plus de la tombe des fondateurs181. Enfin, dans l’église paléochrétienne près du rempart sud du castrum et dans l’église Sainte-Trinité, il y avait à la fois des sépultures à l’intérieur de l’édifice, un baptistère et un cimetière attenant. Ce premier aperçu nous inspire plusieurs questions. Quelle population était inhumée et selon quelles hiérarchies sociales et quelle organisation spatiale ? Quelles sources nous renseignent sur le droit de sépulture à Rhodes sous la période de l’Ordre ? Comment on peut décrire à Rhodes les processus d’association entre les églises, l’espace funéraire et l’habitat ? Une riche historiographie porte sur les phénomènes de territorialisation du sacré dans l’Occident médiéval : en particulier, des cimetières furent réalisés progressivement à côté des églises dès le viiie siècle et, même si l’inhumation à l’intérieur des lieux de culte était interdite, des sépultures de hauts dignitaires et de fondateurs y existaient à partir de cette période182. Dans ce cas, l’exemple de Rhodes devrait être réexaminé tout en tenant compte d’un autre contexte et d’autres pratiques au sein de l’Église orientale.
80Un raisonnement similaire s’impose pour un sujet également peu exploré dans la ville des Chevaliers : la division de l’espace religieux par rapport à l’habitat. Cela nous renvoie à la comparaison entre le système ecclésiastique du monde catholique latin et celui du monde grec orthodoxe ; ce dernier ne prévoyait pas d’organisation de l’espace urbain en paroisses tel qu’il a été mis en place dans l’Occident médiéval, mais il impliquait la centralité de l’église métropolitaine et de son métropolite, desquels dépendait le clergé chargé des fondations religieuses. Dans les villages byzantins, la paroisse (paroikia) avait en effet une valeur territoriale, en plus de celle de communauté humaine, et désignait avant tout le diocèse et la communauté chrétienne qu’elle contrôlait. Dans l’Occident médiéval, où la paroisse en tant qu’unité ecclésiastique et territoriale pouvait regrouper plusieurs structures religieuses183, le processus de territorialisation de la paroisse commença au ixe siècle et s’acheva vers 1250, quand la paroisse fut définie pour la première fois comme un cadre de vie et comme espace délimité par un « droit », notamment celui de la dîme et de la sépulture184. Dans le monde catholique médiéval, la paroisse en tant qu’encadrement religieux et entité territoriale associée à une église, était donc un espace « en négociation permanente » et aux nombreuses fluctuations185.
81Dans le cas de Rhodes, il est très important de comprendre le système paroissial de rite latin, importé par les Hospitaliers, pour savoir comment le réseau de paroisses a été implanté et s’il a modifié la distribution des lieux de culte grecs. À ce sujet, les manuscrits de l’Ordre nous signalent un grand nombre de lieux de culte mais peu d’églises paroissiales de rite latin. En effet, les textes (xive-xvie siècles) nous apprennent que dans le burgus n’existaient que deux paroisses, Sainte-Marie-du-Bourg et Saint-Athanase. Cette dernière église, en particulier, est mentionnée en tant que « ecclesiam parrochialem » qui « per spontaneam ac liberam resignationem in nostris manibus factam [est] a religioso viro fidelj […] Nicolao Alamaro186 ». Le texte date de 1440, un an après le concile de Ferrare-Florence, au moment où l’expansion urbaine vers le sud était en cours : l’église grecque Saint-Athanase, récupérée par l’Ordre et convertie en paroisse latine, devint probablement l’église de référence en raison du regroupement d’un plus grand nombre d’habitants et de leur inclusion dans la ville fortifiée à la suite de l’expansion de la ville. Les manuscrits nous révèlent un autre cas d’église grecque utilisée pour le rite latin : parmi les lieux de culte en dehors de l’espace urbain, dans une église grecque dédiée à la Vierge, nous savons que « latino sermone dicitur » en 1489187.
82L’aspect lacunaire des sources ne nous permet pas de déterminer l’existence d’une ou plusieurs paroisses latines dans le castrum. Sainte-Marie-du-Bourg n’avait sans doute pas d’influence sur le quartier de l’Ordre. Compte tenu du fait que l’église conventuelle devait être réservée aux frères, nous pouvons supposer que la cathédrale était aussi une paroisse ; d’ailleurs, les manuscrits nous apprennent que celle-ci était bien la paroisse des membres de la langue d’Angleterre.
83Dans les manuscrits examinés, une indication topographique revient à plusieurs reprises : les églises se trouvaient souvent dans une contrada, contrata ou contracta, dont le nom correspond à celui d’un lieu de culte (existant ou disparu) installé dans la ville. Ce lien nous amène à entamer une réflexion plus large sur un sujet auquel l’historiographie ne s’est pas encore confrontée : la toponymie de la ville des Chevaliers et sa subdivision ecclésiastique et administrative. Le terme contrada, utilisé dans le contexte des villes italiennes depuis le Moyen Âge, possède plusieurs sens qui ont changé en fonction du temps et de l’espace. En effet, le terme renvoie notamment au concept de rue, mais aussi aux notions de quartier, région et territoire : à Sienne et à Florence, le mot se rapportait aux quartiers urbains, tandis qu’à Gênes il concernait des communautés de voisinage. Ce terme devint ensuite l’équivalent de parrocchia (paroisse) dans les villes de Viterbe et de Padoue. À Venise, enfin, la subdivision en circonscriptions civiles, dites sestieri, fut accompagnée d’une subdivision en paroisses, dites contrade. Le mot contrada désignait donc tant un lieu physique de la ville (une rue ou un quartier) qu’une circonscription ecclésiastique, politique, militaire ou fiscale, mais nous ne savons pas si elle avait des limites définies188. En ce qui concerne Rhodes, à ce stade il n’est possible d’établir le sens du mot contrada, ni une correspondance entre la subdivision civile (les contrade, justement) et ecclésiastique (les paroisses latines) de l’espace urbain.
84Étant donné qu’à Rhodes les anciennes églises paroissiales que nous connaissons ne sont qu’au nombre de deux et que la contrada prenait généralement le nom d’un lieu de culte, nous supposons que le terme désignait la rue où se trouvait l’église ou la paroisse éponyme : un lieu de référence visuelle et symbolique. Il est peu probable qu’à chaque contrada de Rhodes correspondait une paroisse, comme c’était le cas à Venise par exemple, mais le terme se référait sans doute aussi bien à une circonscription ecclésiastique qu’à un découpage administratif. Cette subdivision de l’espace religieux catholique, dont les limites et les modalités demeurent inconnues, fut superposée par les Hospitaliers au système d’églises grecques préexistantes ; toutefois, ces dernières continuèrent d’exister dans la ville fortifiée, sauf dans les cas (peu nombreux) d’églises devenues latines, dont deux étaient utilisées en tant que paroisses catholiques.
Notes de bas de page
1 Je remercie le professeur Luttrell pour son précieux travail de révision du premier texte de cette partie du travail.
2 L’ouvrage de Gabriel, architecte français chargé du recensement des monuments des Chevaliers à Rhodes au début du xxe siècle, demeure inégalée par plusieurs aspects : A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit. Voir également le travail récent G. Ntellas, « L’architecture des églises médiévales de Rhodes et les influences occidentales », dans Rhodes et les « Chevaliers de Rhodes », Actes du colloque international (Rhodes, 28-29 mai 2010), Flavigny-sur-Ozerain, Académie historique de L’Ordre de Malte, 2013, p. 101-116.
3 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit. et Rodos 2.400 chronia, op. cit.
4 Cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 99.
5 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit.
6 Les églises sont identifiées par un numéro croissant se référant au plan de la fig. 23.
7 Cf. Id., « Earthquakes in the Dodecanese, 1303-1313 », dans Id., Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., p. 145-151.
8 AOM, 76, fol. 50, 62, LC, 21.5.1480. Le siège a fait l’objet de recherches récentes, menées à partir de sources manuscrites : J.-B. de Vaivre, « Le siège de 1480, les tremblements de terre de l’année suivante et le remodelage de la ville de Rhodes », dans Nicolas Faucherre, Isabelle Pimouguet-Pedárros (éd.), Les Sièges de Rhodes de l’Antiquité à la période moderne, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 245-286 ; Id., « Commémorations par Pierre d’Aubusson du siège de Rhodes de 1480 », BSHPOM, n° 28, 2013, p. 12-43.
9 Cf. Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 101 et A. Luttrell, « Feudal tenure and Latin colonization at Rhodes », op. cit., p. 755.
10 Cf. Id., « L’œuvre religieuse des Hospitaliers à Rhodes, 1309-1439 », dans Id., Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., p. 105-119 (notamment p. 114) ; Id., « The Greeks of Rhodes under Hospitaller rule », op. cit., p. 205-215 ; Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 110.
11 Cf. A. Luttrell, « Settlement on Rhodes », op. cit., p. 273.
12 Cf. ibid., p. 286, 300 et A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 95.
13 Relation du Pèlerinage à Jérusalem de Nicolas de Martoni, op. cit., p. 584.
14 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 169-170 et A. Luttrell, « L’œuvre religieuse des Hospitaliers à Rhodes », op, cit., p. 111.
15 Cf. Id., The Town of Rhodes, op. cit., p. 98-99.
16 AOM, 324, fol. 135v, LB, 1389-1390.
17 Cf. Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 254-255.
18 Archives départementales des Bouches-du-Rhône (ADMar), 56 H 3871, fol. 33-35v, , Grand prieuré de Saint-Gilles des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Livre des fondations faites en faveur des diverses églises de Rhodes par le Grand Maître Pierre d’Aubusson (1487-1491), 20.7.1461. La même chapelle, intitulée à la « uirginis marie », est mentionnée dans le résumé de la bulle des fondations contenue dans le cartulaire : ADMar, 56 H 3871, fol. 35v-37v, 6.10.1498.
19 ADMar, 56 H 3871, fol. 25-30v, 10.10.1489.
20 Cf. Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 98, se référant à AOM, 56, fol. 20-21.
21 Cf. Guy Sommi-Picenardi, Itinéraire d’un Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem dans l’Île de Rhodes, Lille, Desclée, 1900, p. 214, qui reporte les extraits du LB.
22 ADMar, 56 H 3871, fol. 4-7, 1.6.1497.
23 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 201, se référant à Archivio Segreto Vaticano (désormais ASV), Reg. Aven. 16, fol. 326-327. Cf. aussi E. Papavassiliou, T. Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques de Rhodes », op. cit., p. 332.
24 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 106-107.
25 Cf. Relation du Pèlerinage à Jérusalem de Nicolas de Martoni, op. cit., p. 584 et J.-B. de Vaivre, « Autour du grand siège », op. cit., p. 83, se référant au récit de Le Huen, fol. 102v.
26 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 100.
27 A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 173, se référant à AOM, 75, fol. 137, LC, 1473-1478.
28 AOM, 78, fol. 23v, LC Magisteri P. D’Aubusson, 23.5.1495.
29 AOM, 80, fol. 59v, LC Magisteri P. D’Aubusson, 4.9.1503.
30 Bernard Eugène Antoine Rottiers, Description des monuments de Rhodes, dediée à sa majesté le roi de Pays-Bas par le colonel Rottiers… (Les monuments de Rhodes), Bruxelles, Imprimerie de Trencé Frères, 1828, p. 283.
31 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 172, 215 et A. Luttrell, « A Hospitaller soror at Rhodes, 1347 », dans Id., Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., p. 129-143 (notamment p. 130).
32 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 251, se référant à AOM, 318, fol. 204v, 1351 et G. Sommi-Picenardi, Itinéraire d’un Chevalier, op. cit., p. 74.
33 Cf. M. Cante, « Il tetrapylon », op. cit., p. 28.
34 Dans plusieurs ouvrages elle est appelée Sainte-Trinité du Collachium : cf. Grigoris Konstantinopoulos, La città di Rodi : la città vecchia e nuova, Athènes, Adam Editions, 1974, p. 56 et A. Tataki, Rodi : Lindos, Kamiros, Filerimos, op. cit., p. 41.
35 La nef devait comporter une voûte en berceau avant les remaniements ottomans et la construction de la coupole actuelle : cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 174-175.
36 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 110-111.
37 Cf. ibid., p. 282-284, se référant à : AOM, 345, fol. 28-28v, LB, 1421 ; AOM, 355, fol. 9v, LB, 1442.
38 Il s’agit de deux documents inédits : AOM, 53, fol. 11v-12, LB, 1497, « Descrip. Bon. Et invent. Capp. S. Michaelis » ; AOM, 82, fol. 102, LC, 7. 9.1513, « Commissarii deputati sunt ut tractent de concordia inita inter fr. Iohannem de Villalobos, Subpriorem Ecclesiae, et Priorem de Ferraclo, super Ecclesia S. Michaelis Castelli Rhodi. »
39 Cf. Aggeliki Κatsioti, T. Archontopoulos, « To parecclīsio tis oikogeneīas ton Αrmenōpoulon sti Rodo kai i tēxni toi tēlous toi 12oi aiōna sta Dodekanisa », dans Rodos 2.400 chronia, op. cit., vol. B, p. 375-386 (notamment p. 375-377) et E. Papavassiliou, T. Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques », op. cit., p. 343-346.
40 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 289, se référant à AOM, 339, fol. 248, LB, 1413.
41 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 192.
42 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 145.
43 Cf. G. Ntellas, « Oi staitotholiakēs ekklisīes tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 358, fig. 3.
44 Il ne s’agit par de l’« ecclesia Sancti Dimitri » citée plus haut, située dans le castrum. Il reste encore à comprendre si l’expression « Sanctu Dimitrium » utilisée dans les deux documents se référait à une église ou à une chapelle, car il n’y a pas de précisions. Voir Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 386-389, 447-449, se référant à : AOM, 354, fol. 268v-269, LB, 1440 ; AOM, 357, fol. 234-234v, LB, 28.7.1445.
45 La coexistence de frères et sœurs dans le monde orthodoxe, et en particulier l’usage de les ensevelir ensemble comme un signe d’égalité dans leur dignité ascétique, se retrouvent depuis le ive siècle ap. J.-C. à Constantinople et en Cappadoce. Cf. Giorgio Barone-Adesi, Monachesimo ortodosso d’Oriente e diritto romano nel tardo antico, Milan, A. Giuffrè, 1990, p. 284-287.
46 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 182-183.
47 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 133, se référant à : AOM, 328, fol. 163-163v, LB, 1395 ; AOM, 339, fol. 262, LB, 1415.
48 Cf. ibid., p. 66 et A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 193.
49 Cf. ibid., p. 189.
50 Cf. G. Konstantinopoulos, La città di Rodi, op. cit., p. 91 et Ioannis Βolanakis, « Ο naōs toi Agioi Spiridonos sti mesaionikī pōli tis Rodoi », dans Rodos 2.400 chronia, op. cit., vol. B, p. 367-374 (notamment p. 368, 372-374).
51 Cf. A. Luttrell, « The Greeks of Rhodes under Hospitaller rule », op. cit., p. 206 et A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 187.
52 Cf. ibid., p. 187-188.
53 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 128-129.
54 ADMar, 56 H 3871, fol. 19-20, 1.6.1497.
55 ADMar, 56 H 3871, fol. 25-30v, 10.X.1489 et Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 89. Selon Gabriel, l’église se trouvait dans la rue du marché sur le site de l’actuelle mosquée Sciadrevan, mais l’auteur ne précise pas la source de son hypothèse : cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 210, 231.
56 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 129.
57 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 383.
58 J. Heers, G. de Groer (éd.), Itinéraire d’Anselme Adorno, op. cit., p. 367.
59 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 179, se référant au document n° 20 del 15/07/1339.
60 Cf. Id., « A Hospitaller soror at Rhodes », op. cit., p. 139, se référant au texte contenu dans Luigi Tommaso Belgrano, « Seconda serie di documenti riguardanti la colonia di Pera », Atti della Società Ligure di Storia Patria, n° 13, 1877-84, p. 953-965.
61 Cf. Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 248-249, se référant à AOM, 347, fol. 163, LB, 12.3.1427.
62 Cf. ibid., p. 383-384, se référant à AOM, 354, fol. 266-266v, LB, 8.3.1439.
63 ADMar, 56 H 3871, fol. 18-19, 1.6.1497. Le même texte se trouve dans AOM, 53, fol. 32v-33.
64 Cf. K. Manoussu-Ntella (éd.), The Medieval Town of Rhodes, op. cit., p. 105 et A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 207-211.
65 Cf. M.M. Newett (éd.), Canon Pietro Casola’s Pilgrimage, op. cit., p. 205.
66 Cf. K. Manoussu-Ntella (éd.), The Medieval Town of Rhodes, op. cit., p. 105.
67 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 207-211, dans Archives photographiques du 4e Éphorat, n° 14391-19, 1986.
68 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 244, se référant à AOM, 317, fol. 234 : le Grand Maître autorisa un frère de l’Ordre à bâtir sa propre maison sur un terrain « sito in burgo nostro Rodi iuxta portam muri burgi ipsius per quam exitur et itur uersus ecelesiam sancti Gorgii Capadoca ».
69 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 234-235, se référant à AOM, 346, fol. 175, LB, 1423.
70 Des fouilles récentes ont permis de découvrir des restes de fresques datant du premier quart du xive siècle, mais cette zone doit encore faire l’objet d’une étude approfondie : cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 130-131.
71 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 192, où l’auteur mentionne le récit du siège de 1522 écrit par Jacques de Bourbon.
72 Cf. ibid., p. 190.
73 Cf. ibid., p. 200.
74 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 132 et Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 399-400, se référant à AOM, 354, fol. 270.
75 Cf. ibid., p. 394-396, se référant à AOM, 354, fol. 267v-268.
76 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 132.
77 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 104, se référant à AOM, 356, fol. 229v.
78 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 131-132, se référant à : AOM, 316, fol. 301-301v, 1358 ; AOM, 321, fol. 218, 1382 ; AOM, 324, fol. 140v, LB, 1389.
79 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 461-462, se référant à AOM, 359, fol. 216v-217, LB, 26.3.1447.
80 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 132, 289, se référant à : AOM, 354, fol. 243v ; AOM, 339, fol. 253v ; AOM, 356, fol. 220.
81 Luttrell suppose que l’église identifiée par Gabriel et aujourd’hui occupée par une maison correspond à l’église Saint-Augini mentionnée par les sources : cf. ibid., p. 132.
82 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 200, qui parle généralement d’églises.
83 Cf. ibid., p. 200-202.
84 Cf. ibid., p. 185.
85 Cf. G. Konstantinopoulos, La città di Rodi, op. cit., p. 104.
86 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 194-196.
87 La titulature est confirmée dans E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 196, pl. VII, tandis que la même est remise en question dans A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 133.
88 Cf. ibid., p. 133 et A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 196. Une chapelle latine avec ce nom existait près de l’hospice, mais les vestiges renvoient à un bâtiment d’origine byzantine et Luttrell ne confirme pas sa titulature.
89 Cf. ibid., p. 62 et A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 289.
90 Ibid., p. 289.
91 Cf. G. Ntellas, « Oi staitotholiakēs ekklisīes tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 344.
92 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 141.
93 Cf. Id., « L’œuvre religieuse des Hospitaliers à Rhodes », op, cit., p. 113.
94 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 279-281, 104, se référant à : AOM, 352, fol. 190, LB, 31.1.1436 ; AOM, 198, fol. 17-18, LB, 1449.
95 Cf. J.-B. de Vaivre, L. Vissière, « “Affin que vous entendez mon intencion de ystoires que je vueil, et des lieux où seront” », op. cit., p. 31-34, se référant aux fol. 59v et 33v du manuscrit de Caoursin.
96 Cf. V. Guérin, Voyage dans l’île de Rhodes, op. cit., p. 140 et B.E.A. Rottiers, Description des monuments de Rhodes, op. cit., p. 76, 344.
97 Cf. A. Luttrell, « The Greeks of Rhodes under Hospitaller rule », op. cit., p. 210.
98 J. Heers, G. de Groer (éd.), Itinéraire d’Anselme Adorno, op. cit., p. 367.
99 Paul Walther von Güglingen, Itinerarium in Terram sanctam et ad sanctam Catharinam, Stuttgart, Matthias Sollweck, Bibliothek des Litterapischen, 1892, t. 192, p. 87.
100 Cf. Francesco Suriano, Treatise on the Holy Land, Jérusalem, Publications of the Studium Biblicum Franciscanum, 1949, p. 238.
101 Cf. J.-B. de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson », op. cit., p. 25. La deuxième citation vient du récit de Dietrich von Schachten de 1491.
102 ADMar, 56 H 3871, fol. 2-3, 7.6.1497.
103 ADMar, 56 H 3871, fol. 12v-14v, 1.6.1497. Le document a été transcrit et partiellement traduit dans J.-B. de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson », op. cit., p. 27, 41.
104 Cf. M.M. Newett (éd.), Canon Pietro Casola’s Pilgrimage, op. cit., p. 306.
105 Cf. A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, p. 180 et K. Manoussu-Ntella (éd.), The Medieval Town of Rhodes, op. cit., p. 145-146.
106 Cf. J.-B. de Vaivre, « Commémorations par Pierre d’Aubusson », op. cit., p. 22-24. Pour un plan des fouilles récentes, voir K. Manoussu-Ntella (éd.), The Medieval Town of Rhodes, op. cit., p. 148-149.
107 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 288-289.
108 Ibid., p. 250, se référant à AOM, 318, fol. 221, BM, 12.5.1351.
109 Cf. ibid., p. 288, se référant à AOM, 333, fol. 122-122v, 1405 et Z. Tsirpanlis, I Rodos kai oi nōties Sporades sta crōnia ton Ioannitōn ippotōn, 14os-16os ai., Rhodes, 1991, p. 209.
110 Cf. ibid., p. 288 se référant, respectivement, à : AOM, 334, fol. 190, 1409 ; AOM, 339, fol. 262, 1415 ; AOM, 341, fol. 196, 1416 ; AOM, 345, fol. 203v-204v, 1421. L’auteur ne cite pas les textes.
111 Ibid., p. 288 et Id., Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 247-248, se référant à AOM, 347, fol. 162, LB, 20.2.1427.
112 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 289 se référant, respectivement, à : AOM, 351, fol. 39v-40, 1435 ; AOM, 352, fol. 147-147v, 1437. L’auteur ne transcrit pas les textes.
113 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 328-329, 551-552, se référant à : AOM, 353, fol. 188, LB, 13.6.1438 ; AOM, 362, fol. 183v, LB, 28.8.1450.
114 Ibid., p. 547, se référant à AOM, 362, fol. 183, LB, 13.7.1450. Un document inédit mentionne, parmi les biens appartenant à la chapelle, « domu una jardenu et vinea una que quod domus sita est in Contrata Sancti Symionis » : AOM, 53, fol. 28, « Descrip. bon. et invent. Capp. S. Trinitatis fund. a. fr. Baptista de Ursinia. »
115 Ibid., p. 428-429, se référant à AOM, 356, fol. 223, LB, 31.10.1444.
116 ADMar, 56 H 3871, fol. 25-30v, 10.10.1489.
117 A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 289.
118 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 433-434, se référant à AOM, 356, fol. 228-229, LB, 19.2.1444.
119 Ibid., p. 455-456, se référant à AOM, 357, fol. 237v-238, LB, 15.2.1445.
120 Ibid., p. 553, se référant à AOM, 362, fol. 183v, LB, 3.9.1450.
121 Z. Tsirpanlis, I Rodos kai oi nōties Sporades, op. cit., p. 280, se référant à AOM, 363, fol. 235-235v, LB, 1.4.1452.
122 Ibid., p. 307.
123 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 102, se référant à AOM, 302, fol. 92-93, 9.5.1453.
124 Cf. ibid., p. 307, 324.
125 Parmi ces églises figure l’église Saint-Antoine, avec le cimetière des frères de l’Ordre et des pèlerins nobles morts à Rhodes, qui était située au nord de la ville. À proximités d’elle, les Ottomans s’installèrent pour attaquer le fort Saint-Nicolas en 1480. Les images de Caoursin représentent une église au plan à nef unique, avec abside semi-circulaire ou polylobée. Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 112, 281 et J.-B. de Vaivre, « Autour du grand siège », op. cit., p. 53-90.
126 Cf. Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 105, se référant à AOM, 27, fol. 302, LB, 9.5.1453.
127 Ibid., p. 741-742, se référant à AOM, 364, fol. 192-192v, LB, 30.9.1453.
128 Ibid., p. 239-241, se référant à AOM, 347, fol. 160v-161, LB, 25.7.1427. Voir également AOM, 53, fol. 11v, LB, 1497.
129 AOM, 53, fol. 11v-12, LB, 1497, « Descrip. bon. et invent. Capp. S. Michaelis. »
130 AOM, 76, fol. 50, LC cardinalis Magistri Petri d’Aubusson, 1480.
131 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 544-545, se référant à AOM, 362, fol. 180, LB, 18.6.1450.
132 Pour une analyse exhaustive de l’architecture extra-urbaine de Rhodes sous la période des Chevaliers, voir le volume à paraître : Julian Chrysostomides, A. Luttrell, Micheal Heslop, Gregory O’Malley, The administrative, social and economic structures of the Island of Rhodes under Hospitaller Rule : the Countryside of Rhodes 1306-1421, The Hellenic Institute, Royal Holloway, University of London.
133 Une analyse similaire, bien que limitée aux églises grecques, se trouve dans A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2. En ce qui concerne les églises principales de la ville, voir également le travail récent de G. Ntellas, « L’architecture des églises médiévales de Rhodes », op. cit.
134 Cf. V. Guérin, Voyage dans l’île de Rhodes, op. cit., p. 136.
135 Cf. G. Ntellas, « L’architecture des églises médiévales de Rhodes », op. cit., p. 106. Voir par exemple les relevés de bâtiments religieux contenus dans Alessandro S. Curuni, Lucilla Donati, Creta bizantina, Rome, Université de Rome « La Sapienza », 1987.
136 Voir à ce sujet A. Gabriel, La Cité de Rhodes, op. cit., vol. 2, passim et A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., passim.
137 Cf. P. Lojacono, « La chiesa conventuale », op. cit., p. 245-288.
138 Cf. H. Balducci, La Chiesa di S. Maria del Borgo in Rodi, Pavie, Rossetti, 1933.
139 Cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 110-116 et E. Papavassiliou, T. Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques », op. cit., p. 323-333.
140 Voir ibid., p. 322-325, en référence au catalogue produit en 1984. Nous apprenons d’E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 109-110 que les ensembles picturaux identifiés à Rhodes contiennent entre 94 et 99 couches différentes de peinture.
141 Vois à ce sujet : Tania Velmans, « La rinascenza precoce a Bisanzio tra XIII e XV secolo », dans Eduard Carbonell et al. (éd.), Il Rinascimento. Oriente e Occidente 1250-1490, Milan, Jaca Book, 2003, p. 11-39 ; Michele Bacci, « Pratica artistica e scambi culturali nel Levante dopo le crociate », dans Arturo C. Quintavalle (éd.), Medioevo : le officine, Actes du colloque international (Parme, 22-27 septembre 2009), Milan, Electa, 2010, p. 494-510.
142 Plus de 40 exemples, y compris des fresques et des icônes portables, se trouvent dans le reste de l’île : cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 120 et E. Papavassiliou, T. Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques », op. cit., p. 325.
143 Cf. Maria Stella Calò Mariani, « I Cavalieri Gerosolimitani e il Baliaggio di S. Stefano in Puglia. Committenza di opere d’arte e relazioni culturali », dans Cosimo d’Angela, Angelo Sante Trisciuzzi (éd.), Fasano nella storia dei Cavalieri di Malta in Puglia, Actes du colloque international (Fasano, 14-16 mai 1998), Bari, Centro studi melitensi, 2001, p. 255-320 (notamment p. 263-264). Un exemple de don de mobilier de provenance occidentale à Rhodes concerne l’église conventuelle, comme nous le lisons dans AOM, 81, fol. 190v, LC, 8.11.1511 : « Fr. Carolus Alenande (Aleman), Prior S. Aegidii, donavit Ecclesiae S. Iohannis Colaci Rhodi quindecim gaudia aurea Nostrae Dominae Gloriosae Virginia et crucem auream ».
144 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 159-160 et M. Bacci, « Pratica artistica e scambi culturali nel Levante », op. cit., p. 495.
145 Cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 123-126 et A.-Μ. Κasdagli, A. Katsioti, M. Michaelidou, « Archaeology on Rhodes and the Knights of Saint John of Jerusalem », op. cit., p. 46.
146 Cf. G. Ntellas, « Oi staitotholiakēs ekklisīes tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 354 et H. Balducci, Architettura turca in Rodi, op. cit., p. 47.
147 Cf. Ιoanna Μpitha, « Endimatologikēs martirīes stis toixografīes tis mesaionikīs Rodoi (14os ai.-1523). Mia prōti proseggisi », dans Rodos 2.400 chronia, op. cit., vol. B, p. 429-448 (notamment p. 443). La petite église rurale Saint-Nicolas, en particulier, fut parrainée par un haut fonctionnaire Grec suite à la mort de ses fils et l’intégralité du programme iconographique, exécuté sans doute par un peintre itinérant venant de Constantinople ou de Thessalonique, peut se rapporter au style éclectique du xve siècle. Voir la seule contribution parue à ce sujet : Ιoanna Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou (1204-1522) », dans Rodos 2.400 chronia, op. cit., vol. B, p. 449-464 (notamment p. 463).
148 Cf. M.S. Calò Mariani, « I Cavalieri Gerosolimitani e il Baliaggio di S. Stefano in Puglia », op. cit., p. 276, 289.
149 Cf. Ι. Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 449-450.
150 Cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 126-129.
151 Ce phénomène concerna également une grande partie du monde grec insulaire, notamment la Crète, Chypre, l’Eubée et le Péloponnèse : cf. T. Velmans, « L’ultimo secolo della pittura bizantina (1340-1453) », dans Ead. (éd.), L’arte monumentale bizantina, Milan, Jaca Book, 2006, p. 261-307 (notamment p. 294).
152 Cf. Ead., « La presenza dei crociati nell’Oriente bizantino e le sue conseguenze sulla pittura », dans R. Cassanelli, Il Mediterraneo e l’arte nel Medioevo, Milan, Jaca Book, 2000, p. 157-173 (notamment p. 163) et A. Luttrell, « Iconography and Historiography : the Italian Hospitallers before 1530 », dans Id., Studies on the Hospitallers after 1306, op. cit., p. 19-46 (notamment p. 23-24). La représentation des saints protecteurs des Chevaliers, répandue dans tout l’Empire byzantin depuis l’époque des Croisades, se retrouvait sans doute dans toutes les églises de Rhodes, qui furent financées principalement par l’Ordre. Aujourd’hui, seule l ’église Saint-George-o-Chôstos sur le mont Filérimos présente ce type d’images qui se rattachent au style éclectique (xive-xve siècles) et furent probablement l’œuvre d’un peintre européen : voir Giovannella Ferraris di Celle, La Madonna del Fileremo. Storia, arte, devozione intorno all’icona della Madre di Dio, Vérone, Grafiche P2, 1988 et H. Balducci, Il santuario di Nostra Signora di tutte le Grazie sul Fileremo presso Rodi, Pavie, Artigianelli, 1931.
153 Cf. A. Luttrell, « Iconography and Historiography », op. cit., p. 30.
154 Cf. Ι. Μpitha, « Endimatologikēs martirīes stis toixografīes tis mesaionikīs Rodoi », op. cit., p. 434.
155 La fresque avec les donateurs serait la deuxième des trois couches de peintures (qui sont peut-être plus nombreuses) identifiées pendant les restaurations. La couche la plus ancienne (xiiie siècle) fut recouverte par les peintures de l’époque paléologue (xive siècle), puis par une troisième couche avec des représentations de style éclectique (fin xive-début xve siècle). Plusieurs images appartenant à la couche plus récente sont encore en partie visibles : cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 161-162 et E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 120.
156 Cf. Ι. Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 456 et A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 161-162.
157 Ibid., p. 161.
158 Cf. Cosimo D. Fonseca, « La civiltà rupestre in Puglia », dans Pina Belli D’Elia (éd.), La Puglia fra Bisanzio e l’Occidente, Milan, Electa, 1980, p. 37-116 (notamment p. 113-115).
159 Cf. Louis Goosen, Dizionario dei santi. Storia, letteratura, arte e musica, Milan, Mondadori, 2000, p. 113-114.
160 Cf. M. Bacci, « Pratica artistica e scambi culturali nel Levante », op. cit., p. 497, 503-505 et fig. 17.
161 Dans l’église ont été découvertes trois couches de fresques. La plus ancienne date sans doute du xie siècle, tandis que la deuxième remonte aux xiie-xiiie siècles et la troisième, contemporaine de la représentation de la Crucifixion avec les donateurs, a été datée du xvie siècle : cf. E. Papavassiliou, T. Archontopoulos, « Nouveaux éléments historiques et archéologiques », op. cit., p. 326.
162 Cf. I. Βolanakis, « Ο naōs toi Agioi Spiridonos », op. cit., p. 374.
163 La représentation du soleil et de la lune en tant que témoins de la mort du Christ vient des Pères de l’Église et se retrouve dans les illustrations byzantines et occidentales de la Crucifixion jusqu’à la période des miniatures médiévales : cf. Louis Hautecourt, « Le Soleil et la Lune dans les Crucifixions », Revue Archéologique, n° 2, 1921, p. 13-32.
164 Cf. Ι. Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 457-459.
165 La présence des commanditaires dans l’œuvre est également un élément d’inspiration latine, récurrente dans la peinture de la région chypriote. Voir à ce sujet les contributions suivantes : Annemarie W. Carr, « Byzantins and Italians on Cyprus : Images from Art », Dumbarton Oaks Papers, n° 49, 1995, p. 339-357 (notamment p. 347) ; Dimitra Kotoula, « “Maniera cypria”, and Thirteenth-Century Icon Production on Cyprus. A Critical Approach », Byzantine and Modern Greek Studies, n° 28, 2004, p. 89-100 (notamment p. 90-92).
166 Cf. Ι. Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 458.
167 Cf. I. Βolanakis, « Ο naōs toi Agioi Spiridonos », op. cit., p. 372-373 et A. Κatsioti, T. Archontopoulos, « To parecclīsio tis oikogeneīas ton Αrmenōpoulon sti Rodo », op. cit., p. 379-380.
168 La seule référence historiographique nous vient de Kollias, qui avance une datation comprise entre le xiiie et le xive siècle pour l’intégralité du programme iconographique de l’église : cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 120, 123.
169 Il s’agit d’une représentation de Noé et de sa famille au moment du rassemblement des animaux dans l’arche. Les couleurs utilisées sont le jaune, le brun et le rouge, les visages et les vêtements des personnages sont stylisés, tandis que l’arche est utilisée en tant qu’arrière-plan architectural. L’architecture peinte devient donc une métaphore descriptive : cf. ibid., p. 123.
170 Cf. T. Archontopoulos, O naos tis Agias Aikaterinis stin poli tis Rodou kai i zografiki tou Ysterou mesaiona sta Dodekanisa, Rhodes-Athènes, Ministère de la Culture, Institut Archéologique d’Études égéennes, 2010, p. 78-80.
171 Cf. ibid., p. 83-134 et Ι. Christophoraki, « Xorigikēs martirīes stois naois tis mesaionikīs Rodou », op. cit., p. 457.
172 Cf. ibid., p. 134-174.
173 Cf. Maria Rosaria Marchionibus, « Due tavolette erratiche di Capodimonte », Arte Medievale, n° 2, 2005, p. 115-126 (notamment p. 119).
174 Cf. M.S. Calò Mariani, La Chiesa di S. Maria del Casale presso Brindisi, Brindisi, Lions Club, 1976, p. 47-52, qui constitue la première contribution sur l’église faisant autorité. La datation de la fresque sur la contre-façade correspond généralement à celle de l’édifice religieux (1300-1310), tandis que les autres peintures existantes seraient plus tardives (milieu du xive siècle).
175 Cf. E. Kollias, The Medieval City of Rhodes, op. cit., p. 120.
176 L’hypothèse s’appuie sur la comparaison avec d’autres images de la sainte, qui est souvent représentée avec Constantin en train de tenir la croix ; un exemple significatif est l’icône des deux saints qui se trouve dans le monastère Sainte-Catherine au Sinaï.
177 Après que les églises de la ville furent rendues du waqf de Rhodes à l’État grec, les couches de peinture révélées sous l’enduit d’origine ottomane se sont avérées trop incomplètes pour reconstruire un cadre d’ensemble des programmes iconographiques et la chronologie des fresques : cf. A.-Μ. Κasdagli, A. Katsioti, M. Michaelidou, « Archaeology on Rhodes and the Knights of Saint John of Jerusalem », op. cit., p. 50.
178 Cf. T. Archontopoulos, O naos tis Agias Aikaterinis stin poli tis Rodou, op. cit., p. 246-249.
179 Cf. A. Luttrell, « The Greeks of Rhodes under Hospitaller rule », op. cit., p. 207.
180 Cf. A. Luttrell, The Town of Rhodes, op. cit., p. 106-109, 128-129.
181 Cf. I. Βolanakis, « Ο naōs toi Agioi Spiridonos », op. cit., p. 369, 374.
182 Cf. Michel Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2005, p. 24-29 et Jean-Marie Laurence, Christophe Maneuvrier (éd.), Distinction et supériorité sociale, Moyen Âge et Époque moderne, Actes du colloque (Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2007), Caen, CRAHM, 2010.
183 Cf. Michel Kaplan, « Le village byzantin : naissance d’une communauté chrétienne », dans Villages et villageois au Moyen Âge, Actes du XXIe Congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public, Paris, Publications de la Sorbonne, 1992, p. 15-25 et Noël-Yves Tonnerre, « Villes et espaces villageois dans la Bretagne du Haut Moyen Âge », dans ibid., p. 39-51.
184 Cf. M. Lauwers, « Circuit, cimetière, paroisse. À propos de l’ancrage ecclésial des sites d’habitat (ixe-xiiie siècle) », dans Jean-Marie Yante, Anne-Marie Bultot-Verleysen (éd.), Autour du « village ». Établissements humains, finages et communautés rurales entre Seine et Rhin (ive-xiiie siècle), Actes du colloque international (Louvain-la-Neuve, 16-17 mai 2003), Louvain-la-Neuve, Brepols, 2010, p. 301-324.
185 Élisabeth Zadora-Rio, « Territoires paroissiaux et construction de l’espace vernaculaire », Médiévales, n° 49, 2005, p. 105-120 (notamment p. 119). Concernant les principaux travaux récents sur la paroisse et sur les territoires ecclésiaux, voir les autres contributions dans Médiévales, n° 49, 2005, ainsi que M. Lauwers, « Territorium non facere diocesim. Conflits, limites et représentation territoriale du diocèse (ve-xiiie siècle) », dans Florian Mazel (dir.), L’Espace du diocèse dans l’Occident médiéval (ve-xviiie siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 23-65.
186 Z. Tsirpanlis, Anēkdota ēggrafa gis te Rodo, op. cit., p. 399-400, se référant à AOM, 354, fol. 270.
187 ADMar, 56 H 3871, fol. 25-30v, 10.10.1489.
188 Cf. Christian Topalov (dir.), L’Aventure des mots de la ville. À travers le temps, les langues, les sociétés, Paris, Robert Laffont, 2010, p. 368-374 (notamment p. 368-369).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Peupler et habiter l’Italie et le monde romain
Stéphane Bourdin, Julien Dubouloz et Emmanuelle Rosso (dir.)
2014
Archéologie au présent
Les découvertes de l’archéologie préventive dans les médias
Catherine Dureuil-Bourachau
2015
Sarta Tecta
De l’entretien à la conservation des édifices. Antiquité, Moyen Âge, début de la période moderne
Charles Davoine, Maxime L’Héritier et Ambre Péron d’Harcourt (dir.)
2019
Gérer l’eau en Méditerranée au premier millénaire avant J.-C.
Sophie Bouffier, Oscar Belvedere et Stefano Vassalo (dir.)
2019
Le village de la Capelière en Camargue
Du début du ve siècle avant notre ère à l’Antiquité tardive
Corinne Landuré, Patrice Arcelin et Gilles Arnaud-Fasseta (dir.)
2019
Les métaux précieux en Méditerranée médiévale
Exploitations, transformations, circulations
Nicolas Minvielle Larousse, Marie-Christine Bailly-Maitre et Giovanna Bianchi (dir.)
2019
L’Homme et l’Animal au Maghreb, de la Préhistoire au Moyen Âge
Explorations d’une relation complexe
Véronique Blanc-Bijon, Jean-Pierre Bracco, Marie-Brigitte Carre et al. (dir.)
2021