Le vocabulaire de l’enfance et de l’adolescence dans les recueils de miracles latins des xie et xiie siècles
p. 141-160
Texte intégral
1Une des approches possibles pour connaître la place attribuée à l’enfant et à l’adolescent dans le monde médiéval est l’étude du vocabulaire qui servait à désigner eaux-ci. Parmi les sources écrites qui permettent d’aborder cette étude, las miracula ou recueils de miracles, rédigés soit isolément soit i la suite de la Vie d’un saint constituent au peint d’observation intéressant pour deux raisons : d’une part cette littérature, coulée dus un moule traditionnel, présent » un caractère assez homogèns, d’autre part la production on a été abondante au Moyen-Age et une part appréciable do celle-ci a été conservée jusqu’à nos jours. L’étude qui va suivre portera on fait sur une partie seulement do ces recueils de miracles médiévaux : ceux qui ont été rédigés aux vie et xiie siècles dans un espace correspondant en gros à celui de l’ancienne Gaule. Dans la plupart d’entre eux nous trouvons un ou plusieurs récits qui mettent en scène des enfants ou dos adolescents1. Au total, nous disposons de 6+1 mentions : 462 pour le sexe masculin et 182 pour le sexe féminin. Cette proportion do 71 % pour le sexe masculin contre 29 % pour le sexe féminin pose un premier problème car, vraisemblablement, la proportion d’enfants et d’adolescents des doux sexes devait être sensiblement la même dans la population. Certes, la grande majorité do ces miracula ont été rédigés dans des abbayes masculines et les enfants qui y vivaient étaient aussi de sexe masculins mais on trouve aussi uns disproportion marquée entre les doux sexes dans le flot de pèlerins venant implorer les saints. Il n’y a aucuns raison de penser que les garçons étaient davantage atteints par la maladie que les filles. Fores est donc de penser que l’attention portée à la maladie et à l’infirmité n’était pas la même selon qu’on avait affaire à un garçon ou à une fille. Cette hypothèse se trouve, d’ailleurs, en partie confirmée par l’étude du vocabulaire désignant les deux sexes.
2Les indications relatives à l’âge interviennent généralement au début de chaque récit lorsque le pèlerin venu invoquer un saint est brièvement décrit. Ces descriptions sont parfois précises, avec l’indication chiffrée de l’âge de l’enfant ou de l’adolescent, mais parfois très vagues. C’est ainsi que dans 30 cas, nous ne trouvons que le mot filins et dans 18 cas, le mot filia (plus, une fois le mot nepta). De même liberi est employé dans cinq récits2. Ces mots indiquant seulement la descendance sont heureusement souvent complétés par des détails qui prouvent qu’on a bien affaire à des enfants.
I - LE VOCABULAIRE MASCULIN
3Tout au long du Moyen Age, la distinction antique des trois Ages de l’enfance continue à être théoriquement en vigueur : de la naissance à sept ans, c’est l’infantia. L’infans est celui qui ne sait pas encore parler : qui fari non potest3, puis de sept à quatorze ans, c’est la pueritia et enfin, de quatorze ans jusqu’à l’Age adulte, c’est l’adolescentia. Une telle distinction est adoptée, dans le haut Moyen Age, par Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Eugène de Tolède4, puis reprise par les canonistes du xiii° siècle5. Elle interfère avec une autre classification, plus vaste qui oppose quatre âges de la vie : enfance, adolescence, Age adulte et vieillesse, classification qu’on retrouve, par exemple, au xi° siècle chez un hagiographe anonyme de Conques qui oppose l’enfance (pueritia) à l’adolescence à partir des usages romains en rappelant que les romains fixaient l’Age de la puberté à quatorze ans pour les garçons et à douze ans pour les filles6.
4Voyons si ces subdivisions de l’enfance et de l’adolescence sont respectées par l’usage en examinant tous les termes rencontrés dans les recueils de miracles et en essayant d’apercevoir à quel âge ils correspondent.
A)- Infans, infantulus, infantia
5Le mot infans n’est pas très fréquent. On le rencontre douze fois seulement et cinq autres fois sous la forme du diminutif infantulus, soit 17 fois en tout. Lorsque le mot est accompagné d’une mention d’âge précise, on constate que ces âges correspondent bien à celui d’un tout jeune enfant : un bébé au berceau, un enfant de un an, un autre de cinq ans7. De même infantulus correspond à un bébé et à un enfant de un an8. La période de la petite enfance est donc bien celle de l’infantia. Le mot lui-même apparaît assez rarement, presqu’uniquement dans l’expression ab infantia pour désigner des malades atteints des leur plus jeune âge.
B)- Puer, puerulus, pueritia
6Le vocable de loin le plus fréquent est puer. On le rencontre seul dans 179 cas auxquels il faut ajouter trois récits dans lesquels est employé le mot pueritia. Dans l’un de ceux-ci nous trouvons l’expression pueritiae anni9 qu’il faut rapprocher de celle, assez proche, de pueriles anni employée par un autre hagiographe10. Ces "années de l’enfance" semblent bien correspondre à celles que la classification antique assignait à l’âge compris entre 7 et 14 ans. Pourtant les récits de miracles dans lesquels le mot puer est complété par l’indication de l’âge montrent que le sens du mot est, en fait, très large et très général et correspond au mot français contemporain enfant. En effet, on rencontre des pueri de tous les âges compris entre la naissance et quinze ans. Des bébés de deux ans, de un an et même encore plus petits reçoivent ce qualificatif11 mais aussi des presqu’adolescents de treize, quatorze ou quinze ans12. Cet âge de quinze ans semble la limite supérieure de l’acceptation du mot puer dans les miracula des xi° et xii° siècles. Une seule mention semble dépasser cette limite : il s’agit d’un passage des Miracles de saint Servais où l’auteur, Jocundus, traite, à plusieurs reprises, d’un de ses anciens élèves qu’il qualifie de puer et même de puerulus. Le contexte montre cependant qu’il s’agit d’un adolescent. On le voit, en effet, partir à plusieurs reprises en pèlerinage à Rome ou à Jérusalem au service d’autres pèlerins. Il n’était peut-être âgé que d’une quinzaine d’années au moment de son premier pèlerinage mais il semble que le sens social de puer interfère ici avec le sens premier du mot. Cet écolier de Maestricht faisait, en effet, partie des canonici scolares ou clerici minores appelés souvent pueri par opposition aux seniores (prêtres, diacres et sous-diacres13.
7L’examen desoccurences du mot puer accompagné d’une indication d’âge permet des constatations plus précises comme le montre le tableau suivant :
- De 0 à 6 ans : 18 fois
- De 7 à 13 ans : 22 fois
- Au-dessus de 13 ans : 4 fois.
8Ainsi le sens classique de puer est en partie perçu puisque la majorité des utilisations du mot concernent la tranche d’âge de 7 à 13 ans mais il est considérablement élargi en direction de la petite enfance et cela malgré l’existence du diminutif puerulus, lui-même employé assez souvent puisqu’on le relève 30 fois dans le corpus envisagé ici. Sur ce total, douze mentions sont accompagnées d’une indication d’âge. Comme on pouvait s’y attendre, la majorité de ces mentions concernent de jeunes enfants : trois bébés au berceau14, cinq enfants de 2 à 3 ans15, un de 5 ans16, mais on trouve aussi un enfant de 7 ans17, un de 10 ans et un autre de 11 ans18. Nous retrouvons donc, dans puerulus, la même ambiguïté que dans puer bien que sur une échelle des âges un peu plus réduite.
C)- Autres noms qualificatifs de l’enfance
9Ces autres noms sont employés assez rarement par les hagiographes : puellus se trouve deux fois19, dont une fois à propos d’un enfant de 7 ans, pusillus une fois20. Se rencontrent également les adjectifs parvus (2 fois) et parvulus (13 fois) soit sous la forme filius parvulus, soit en association avec le mot puer : puer parvulus21. Enfin un enfant est qualifié de minuscnlus22. Signalons aussi, pour terminer, l’usage de diminutifs se rapportant à la condition sociale et indiquant de façon assez vague qu’il s’agit d’un enfant ou d’un adolescent : clericulus ou clericellus apparaît deux fois23, servulus une fois24.
10Le vocabulaire masculin de l’enfance est donc marqué par l’énorme prépondérance du mot puer qui représente environ 67 % de l’ensemble des mentions.
D)- Le vocabulaire de l’adolescence
11Théoriquement fixé à 14 ans, le passage de l’enfance à l’adolescence ne se faisait, au Moyen Age comme aujourd’hui, que de façon progressive et fort variable selon les individus d’où des hésitations perceptibles dans certains récits : un passage des Miracles de saint Etienne de Muret contient dans le même récit et faisant allusion à la même personne, quatre fois le mot puer et cinq fois celui d’adolescens25. De même le titre d’un miracle de Notre-Dame de Rocamadour mentionne qu’il y est question d’un puer. Or celui-ci est appelé juvenis dans le corps du récit26. Les Miracles de saint Trudon parlent d’un "puer jam juventutis metam contingens"27. Cette limite entre la pueritia et l’adolescentia semble bien correspondre à la puberté réelle, c’est-à-dire à une transformation d’ordre physique plus que sociale car les allusions qui y sont faites évoquent une période plus qu’un âge précis. Il est ainsi question, dans les Miracles de sainte Rictrude, d’un enfant (puer) élevé à l’abbaye de Marchiennes puis parti, lorsqu’il atteignit l’âge de la puberté, continuer ses études ailleurs28. Les Miracles de sainte Foy évoquent un enfant "ad pubescentem aetatem vix parveniens"29, les Miracles de saint Vulfran parlent d’un homme qui avait deux enfants jam puberes30 alors qu’inversement les Miracles de saint Gautier de Pontoise font allusion à "quidam infra pubertatis annos"31.
12Une foie franchie l’étape de la puberté, le vocabulaire qui sert à désigner les jeunes gens n’est, à vrai dire, guère plus précis que celui de l’enfance à cause de la coexistence de deux vocables : adolescents et juvenis. Dans le corpus réuni pour cette étude, juvenis apparaît de façon nettement plus fréquente que adolescens :
- juvenis : 102 mentions auxquelles s’ajoutent deux fois juventus et deux fois l’expression juvenilis aetas ou juvenilis aevus32.
- adolescens : 44 mentions plus une fois adolescentiae aevus et une fois anni adolescentiae33.
13Chaque qualificatif a son diminutif mais ces derniers sont peu usités : juvenculus (deux mentions) et adulescentulus (cinq mentions) Un troisième terme se rencontre mais rarement puisque je n’en ai trouvé que trois mentions, c’est le mot ephebus34. Ici, il qualifie des jeunes gens alors qu’il semble avoir été appliqué à des enfants dans le haut Moyen Age35.
14Peut-on différencier les deux principaux qualificatifs juvenis et adolescens ? Georges Duby étudiant, dans un article classique36, le groupe des "jeunes" dans la société aristocratique, avançait l’idée que tant que le jeune homme n’avait pas terminé son apprentissage, on l’appelait puer, adulescentulus, adolescens imberbis alors qu’une fois introduit dans le monde des guerriers, il devenait un juvenis, appellation qu’il gardait, même marié, tant qu’il n’avait pas fondé une famille. Les mots d’adolescens et de juvenis avaient donc, d’après Georges Duby, un sens à la fois social et temporel, ils correspondaient à une certaine classe d’âge mais aussi à l’intégration plus ou moins grande dans un groupe social. Une telle distinction ne se rencontre qu’assez rarement dans les recueils de miracles et pour un certain nombre d’hagiographes, juvenis et adolescens sont pratiquement synonymes. Ainsi les Miracles de sainte Foy évoquent un enfant qui, en grandissant, arrive à l’âge de l’adolescentia et de la juventus37 ; dans d’autres recueils, un même individu est appelé tantôt juvenis tantôt adolescens38. Ces indications sont confirmées par l’étude des cas où les hagiographes ajoutent au nom employé un chiffre d’âge. Ces cas ne sont pas très fréquents si on les compare à ceux relatifs à des enfants, probablement parce que les qualificatifs concernant des jeunes gens apparaissaient à nos hagiographes comme plus précis que ceux qui ne s’appliquaient qu’à des enfants. Nous ne trouvons, en effet que huit mentions d’âge pour un total d’environ 150 cas : un adolescens est signalé comme âgé de quinze ans39 et un adolescentulus également40. Ce dernier est aussi appelé juvenis. Pour les juvenes, nous trouvons deux individus de 15 ans, un autre de plus de 15 ans mais aussi un de 12 ans et même un de 9 ans41.
15Il semble bien, d’après ces diverses remarques, que les deux mots recouvraient pour les auteurs de Miracula, la même tranche d’âge. Si la limite inférieure en est assez bien perceptible, la limite supérieure est plus floue : les Miracles de Notre-Dame-de-Soissons parlent d’un "juvenis jam provectae aetatis"42 sans qu’on sache exactement à quoi correspond cette jeunesse avancée mais l’exemple de Guillaume le Maréchal resté juvenis jusqu’à 45 ans, s’il est peut-être un cas extrême, atteste que la "jeunesse" pouvait être fort longue43. D’autre part, comme le remarquait déjà Georges Duby, un juvenis pouvait être marié. Effectivement, plusieurs des juvenes rencontrés dans les miracula sont mariés (et un autre sur le point de l’être) 44 mais c’est aussi le cas d’un adolescens45. On note aussi que certains de ces jeunes gens reçoivent aussi le qualificatif d’homo46. Ici encore le vocabulaire semble fluctuant à la limite de l’adolescence et de l’âge adulte comme il l’était à la limite de l’enfant et de l’adolescence.
16De même semble indécise, chez nos hagiographes, la limite sociale entre adolescens et juvenis dans le milieu aristocratique. Certes, certains textes paraissent confirmer la division établie par G. Duby : les Miracles de saint Martial parlent d’un "juvenis in militia et habitu seculari constitutus"47 alors que la Vie de saint Anthelme fait allusion à un "quidam nobilis adolescens militiae nondum insignitus cingulo"48. Ainsi le juvenis est déjà dans la militia, l’adolescens pas encore. Mais d’autres textes vont dans un sens différent : dans les Miracles de Notre-Dame-de-Rocamadour, on appelle juvenis un armiger, donc un écuyer pas encore armé chevalier49, les Miracles de saint Fiacre opposent un juvenis à un ailes50 tandis que, dans les Miracles de saint Benoit, un adolescens chevauche suivi de son propre écuyer. Il est donc certainement chevalier. A la page suivante, il est d’ailleurs appelé juvenis51.
17On constate finalement que, pour toutes les étapes de l’enfance à l’âge adulte, le vocabulaire des moines et des chanoines lettrés que furent pour la plupart, les hagiographes des xi° et xii° siècles, reste flou et peu précis dans un cadre général qui est, en gros, celui de la classification romaine. Si infans reste bien le qualificatif réservé à la petite enfance, puer et, à un moindre degré, puerulus, qui sont les termes les plus fréquents pour désigner les enfants restent des termes extrêmement généraux. Pour l’adolescence, le vocable le plus utilisé est juvenis. Même pour la classe aristocratique, il paraît chargé de peu de nuances sociales et ne se distingue pratiquement pas d’adolescens, contrairement à ce qui se passe dans les autres textes narratifs étudiés par G. Duby.
II - LE VOCABULAIRE FEMININ
18En abordant le vocabulaire féminin de l’enfance et de l’adolescence, on est tout de suite frappé du contraste entre le nombre de qualificatifs existants et l’emploi que les hagiographes en font. En effet, presqu’à chaque terme du vocabulaire masculin correspond un terme du vocabulaire féminin : puella en face de puer, puellula en face de puerulus, filia parvula en face de filins parvulus, adolescentula à côté d’adolescens et d’adolescentulus, juvencula à côté de juvenis et de juvenculus, infantula a côté d’infans et d’infantulus. Pourtant la plupart de ces mots, de même que d’autres vocables spécifiques du sexe féminin comme virgo sont très peu utilisés au profit d’un mot passe-partout qui est puella. On rencontre en effet ce dernier qualificatif 121 fois contre 12 fois juvencula, 10 fois puellula, 7 fois virgo, 2 fois infantula et 2 fois aussi adulescentula.
A)- Puella, puellula, pueritia
19Par rapport à puer, dont le sens est déjà très étendu, puella apparaît comme un mot d’emploi encore plus général. L’étude des cas où puella est associé à un âge montre la très grande extension de ce vocable. Sur 16 mentions nous trouvons les âges suivants :
- 0 à 6 ans : 3 fois
- 7 à 12 ans : 4 fois
- 12 ans et plus : 9 fois.
20Ainsi on peut être qualifiée de puella de la naissance à seize ans, âge de la plus âgée des puellae rencontrées dans les miracula de l’époque envisagée. On est d’ailleurs surpris de voir le petit nombre de cas où l’âge d’une puella est indiqué. En effet tandis que l’âge de 24 % des pueri est fourni, celui-ci n’est donné que pour 14 % des puellae alors que l’imprécision du terme est plus grande. On peut y voir là un signe de la moindre valeur accordée au sexe féminin au Moyen Age puisque non seulement il y a peu de fit lettes et d’adolescentes amenées aux sanctuaires, tout au moins à l’époque des xi° et xii° siècles, mais le souci de fixer précisément leur âge est moins marqué chez les hagiographes que pour les garçons52.
21Une puella peut donc être un bébé au berceau53, une enfant d’âge moyen54 ou une jeune fille déjà nubile55. Le diminutif puellula est, on l’a déjà vu, peu utilisé par les hagiographes : une dizaine de fois seulement dont deux avec l’indication de l’âge : sept ans et cinq ans56. Il est donc pratiquement synonyme de puella.
B)- Les autres qualificatifs
22Ils paraissent plus spécifiques soit de l’adolescence soit de la petite enfance. La jeune fille peut être appelée virgo ou puella virgo57. Dans un récit, il s’agit d’une jeune fille sur le point de se marier 58 ; dans un autre, on trouve le diminutif virguncula qui désigne, d’après le contexte, une jeune fille aussi ou tout au moins une enfant assez âgée pour se déplacer seule et venir de sa propre initiative invoquer un saint59. Certains hagiographes utilisent le terme de juvencula. Il semble correspondre assez bien à juvenis. En effet, plusieurs de ces juvenculae sont déjà mariées ou d’âge à se marier60. De plus, le mot mulier leur est parfois accolé soit sous la forme juvencula mulier61, soit dans le courant du récit62. Adulescentula est beaucoup plus rare : deux emplois seulement63.
23En ce qui concerne le vocabulaire de la petite enfance, nous trouvons le qualificatif infantula mais le terme est très peu employé : deux fois seulement dont l’une à propos d’un bébé de deux ans64. Episodiquement se trouve pusiola qui est l’équivalent de pusillus65. Plus fréquent, mais d’un usage qui reste modéré apparaît l’adjectif parvula utilisé, comme pour le sexe masculin dans des expressions telles que filia parvula ou puella parvula66. Enfin des formes rares ou recherchées se trouvent parfois sous la plume de certains hagiographes : proles feminei sexus ou nata chez Drogon de Bergues par exemple67.
CONCLUSION
24Les termes servant à désigner l’enfant et l’adolescent sont, dans l’ensemble, assez variés dans les miracula des xi° et xii° siècles : une dizaine pour chaque sexe. Leur usage très inégal et le fait que beaucoup sont pratiquement synonymes laissent cependant de nombreuses imprécisions subsister. Ces imprécisions sont moindres pour le sexe masculin dans la mesure où, d’une part, les trois étapes précédant l’âge adulte, infantia, pueritia, adolescentia, sont plus ou moins marquées par le vocabulaire et où, d’autre part, la mention de l’âge approximatif figure dans presque un quart des cas. Elles sont au contraire, beaucoup plus grandes pour le sexe féminin où le terme très général de puella ne laisse percevoir qu’un seul élément de classification de la naissance au mariage, seule étape décisive dans le statut de la femme au Moyen Age.
DISCUSSION
Michel MANSON
25La distinction infantia. (0-7 ans) et pueritia (7-14 ans) est varonienne. Puer est l’enfant de O à 14 ans dans le latin de la République romaine. Le nouveau-né de l’Andrienne de Térence est constanment désigné par le mot puer. Sinon, la différence de précision entre les termes désignant ces garçons et le vague du puella est conforme au latin classique. Chez Catulle, la puella peut-être le bébé corme la prostituée.
Jean-Charles PAYEN
26Il apparaît que la dénomination latine de l’enfant relève jusque dans les miracles, d’une tradition érudite et d’une typologie des genres. La lexicologie n’est pas un sésame (cf. mes critiques de l’ouvrage de Glynis Cropp sur le vocabulaire affectif des troubadours dans les CCM 1979), si elle rejette l’histoire et la réflexion de littérature générale (qu’on n’y voie pas une critique à l’égard de l’exposé si rigoureux et clair de M. Sigal).Reste à signaler une nouvelle lacune de ce colloque :un exposé sur l’enfant dans les miracles en roman eût été très révélatrice (je pense aux Miracles de Saint-Louis, de Guillaume de Saint Pathus).
Notes de bas de page
1 Les recueils de miracles latins sent presque tous édités. En voici les références simplifiées grâce aux abréviations suivantes : A. A. S. S. : Acta Sanctorum, 1ère édit., Anvers-Bruxelles depuis 1643 ; A. B. : Analecta Bollandiana ; C. C. H. P. : Catalogus codicum hagiographicarum… Parisiensi ; Mabillon : Acta sanctorum ordinis Sancti Benedicti, Paris 1668-1701 ; P. L. : Migne, Patrologie latine ; M. G. H. : Monumenta Germaniae Historica ; Miracula S. Aniani, A. B., 1976, pp. 256-274 ; Miracula S. Agili, AA SS, Août VI, pp. 587-597 ; Miracula S. Amandi, AA SS, févr. I, pp. 895-903 ; Miracula S. Albini, AASS mars I, pp. 60-63 ; Vita S. Anastasii, AASS, oct. VII, pp. 1136-39 ; Miracula S. Angilberti, Mabillon, IV, 1, pp. 130-145 ; Vita S. Anthelmi, AASS, juin V, pp. 236-238 ; Vita S. Arnulfi, Mabillon, VI, 2, pp. 547-555 ; Translatio S. Arnulfi, AASS, juillet IV, pp. 415-417 ; Miracula S. Autberti, A. B., 1900, pp. 198-212 ; Miracula S. Austrebertae, édit. J. C. Richard, dactyl., Thèse Ecole Chartes, Paris, 1975, II, pp. 141-149bis ; Miracula S. Austregisili, AASS, Mai V, pp. 236-38 ; Vita et miracula S. Adalhardi, Mabillon, IV, pp. 111-123 ; Miracula S. Basoli, CCHP, III, pp. 213-220 ; Miracula S. Bavonis, AB, 1968, pp. 53-65 ; Miracula S. Benedicti, édit. De Certain ; Miracula S. Bercharii, AASS, oct. VII, pp. 1019-1030 ; Miracula S. Berlindis, AASS, fév. I, pp. 381-88 ; Vita S. Bernardi de Menthone, édit. Donnat, pp. l45-l60 ; Vita et miracula S. Bernardi, AASS, avril II, pp. 675-697 ; Inventio et elevatio S. Bertini, AASS, sept. II, pp. 614-623 ; Vita S. Bertrandi, AASS, oct. VII, pp. 1173-84 ; Translatio et miracula S. Catharinae, AB, 1903, pp. 423-438 ; Liber miraculorum S. Cornelii, édit. Rockwell, 1913 ; Miracula S. Donatiani, AASS. oct. VI, pp. 503-514 ; Inventia S. Eligii. AB, 1890, pp. 423-426 ; Miracula S. Enimiae, AB 1939 et 1957 ; Revelatio S. Stephani Muretensis, édit. J. Becquet ; Mir. S. Eutropii, AASS, avril III, pp. 736-744 ; Mir. S. Faronis, AASS, oct. XII, pp. 616-620 ; Miracula S. Foillani, AASS, oct. XIII, pp. 417-426 ; Mir. S. Fiacrii, édit. J. Dubois, 1976 ; Mir. S. Firmini, Dom. Calmet, Hist.de Lorraine, III, col. 347-372 ; Liber miraculorum S. Fidis, édit. Bouillet ; Miracula S. Gengulfi, AASS, mai II, pp. 645-655 ; Vita et miracula S. Geraldi, Dom Calmet, op. cit., t. I, Preuves, col. 132-164 ; Miracula S. Gibriani, AASS, mai VII, pp. 619-651 ; Miracula S. Gilduini, AB, 1882, pp. 149-191 ; Miracula S. Aegidii, AB, 1890, pp. 393-422 et M. G. H. Scriptores, XII, pp. 316-23 ; Miracula S. Girardi, AASS, nov. II, pp. 493-509 ; Vita S. Godelevae AB, 1924 ; pp. 102-137 ; Miracula S. Helenae, AASS, août III, pp. 603-622 ; Vita S. Hiltrudis, AASS, sept. VII, pp. 492-99 ; Vita et miracula S. Honorati, édit. Beauville, Docum… Picardie, III, pp. l86-191 ; Miracula S. Honorinae, AB, 1890, pp. 135-146 ; Miracula S. Huberti, AASS, nov. I, pp. 823-29 ; Miracula S. Hunegondis, AASS, août V, pp. 237-240 ; Vita S. Idae, PL, t. 155, col. 437-448 ; Triumphale S. Lamberti Bullonicum, PL 204, col. 99-116 ; Miracula S. Leonardi, AASS, nov. III, pp. 155-172 ; Translatio S. Lewinnae, AASS, juil. V, pp. 613-627 ; Miracula S. Lifardi, AASS, juin I, pp. 302-308 ; Vita S. Macarii, AASS avril I, pp. 875-877 ; Miracula S. Mansueti, AASS, sept. I, pp. 651-656 ; Passio S. Marcelli, AASS, janv. II, pp. 9-14 ; Miracula S. Marculfi, AASS, mai VII, pp. 531-539 ; Miracula S. Mariae-Magdalenae, édit. Faillon, pp. 736-742 ; Miracula S. Martialis, CCHP, II, pp. 387-92 et III, pp. 535-38 ; Vita et miracula S. Marii, AASS, juin II, pp. 122-124 ; Inventio S. Mastidiae, AASS, mai II, pp. 141-144 ; Vita et miracula S. Maximi, édit. Salmon, pp. 173-180 et CCHP, II, pp. 224-225 ; Chronicon S. Michaelis, édit. Lesort, Mettensis, 1909, PP-1-38 ; Introductio monachorum et miracula S. Michaelis, édit. Richard, pp. 336-377 ; Miracula S. Nicolai Andegavi facta, CCHP, III, pp. 158-162 ; Miracula S. Nicolai Beccensi, édit. Richard, pp. 206-246 Miracula S. Mariae Constantiae, édit. Richard, pp. 253-285 ; Miracula S. Mariae… Sancti Petri Divensis, édit. Richard, pp. 300-334 ; Miracula S. Mariae Laudunensis, PL, t. 156, col. 961-1078 ; Miracula S. Mariae facta Suessone, PL, 179, col. 1774-l800 ; Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, édit. Albe, 1907 ; Vita S. Odilonis, PL, 142, col. 897-940 ; Miracula S. Pauli, S. Clari et S. Cyriaci, édit. Richard, pp. 359-384 ; Vita S. Petri Juliacensis, AASS, juin IV, pp. 6o8-6l4 ; Miracula S. Privati et Opuacula Aldeberti, édit. Brunel, 1912 ; Passio, translationes, miracula S. Prudentii, AASS, oct. III, pp. 348-378 ; Triumphus S. Remacli, MGH. Scriptores XI, pp. 433-461 ; Miracula S. Rictrudis. AASS, mai III, pp. 89-144 ; Chronicon Centulense, édit. Lot et Miracula S. Richarii, Mabillon, V, pp. 567-573 ; Vita S. Roberti, Mabillon, VI, 2, pp. l88-207 ; Miracula S. Romani, édit. Richard, pp. 136-139 ; Miracula S. Servatii, MGH, Scriptoris, XII, pp. 107-123 ; Translatio secunda S. Sigeberti, AASS, fév. I, pp. 239-240 ; Circumvectio corporis S. Taurini, AASS août II, pp. 650-655 ; Translatio S. Theobaldi, Mabillon, VI, 2, pp. 168-182 ; Miracula S. Theoderici, AASS, juil. I, pp. 70-80 ; De miraculis… in ecclesia Fiscannensi, édit. Langfors, Helsinki, 1930, pp. 3-22 ; Miracula S. Trudonis, Mabillon, VI, 2, pp. 85-102 ; Miracula S. Urbani, AASS, mai VI, pp. 18-23 ; Vita S. Urbani, AASS, janv. II, pp. 492-94 ; Miracula S. Ursmari, AASS, avril II, pp. 563-78 ; Translatio… S. Valentini, édit. Richard, pp. 167-177 ; Miracula S. Vitonj, édit. Dauphin, Vie du bienheureux Richard, 1946, pp. 370-378 ; Miracula S. Veroni, AASS, mars III, pp. 846-850 ; Vita, translatio et miracula S. Veroli, AASS, juin III, pp. 384-87 ; Inventio et miracula S. Vulframni, éd. J. Laporte, Mél. Soc. Hist. Norm. 1938. pp. 7-87 et AASS, mars III, pp. 150-161 ; Miracula S. Walterii, édit. Depoin, pp. 202-214 ; Miracula S. Widonis, AASS, sept. IV, pp. 42-48 ; Miracula S. Wigberti, MGH, Scriptores, VIII, pp. 518-23 ; Miracula S. Willelmi, AASS, mai VI, pp. 822-828 ; Miracula S. Willibrordi, CCHP, II, pp. 581-83 ; Miracula S. Winnoci, AASS, nov. III, pp. 275-84. Pour être complète, cette liste devrait comprendre quelques fragments inédits qui n’ont pas été utilisés pour cette étude car ils ne représentent qu’un petit nombre de miracles et n’auraient modifié en rien les conclusions présentées ici. Je ne les ai pas utilisés car je n’en ai pas terminé la recension.
2 Liber miraculorum S. Cornelii, § 65, p. 110 ; Ibid. § 74, p. 114 ; Inventio et miracula S. Vulframni, I, § 24, p. 360 ; Ibid. I, § 30, p. 3o2 ; Miracula S. Audoeni, p. 52.
3 En fait cela signifie l’incapacité de prononcer les formules rituelles devant le magistrat romain. Cf. R. METZ, "L’enfant dans le droit canonique médiéval" dans L’enfant, II, Europe médiévale et moderne, Recueils de la société Jean Bodin, XXXVI, Bruxelles, 1976, p. 18.
4 Cf. P. RICHE, Education et culture dans l’Occident barbare, 3° éd., 1962, p. 500.
5 Cf. R. METZ, op. cit., pp. 15-23
6 Liber miraculorum S. Fidis. III, § 8, p. 144
7 Circumvectio… S Taurini, III, §§ 24-25, pp. 654 ; Miracula S. Gibriani, I, § 23, p. 625 ; Miracula S. Aniani, § 17, p. 271.
8 Inventio et miracula S. Vulframni, § 52, p. 66 ; Miracula S. Gilduini, § 64, p. 176.
9 Miracula S. Audoeni, p. 52
10 Miracula S. Privati, § 6, p. 11
11 Ex. : Miracula S. Trudonis, II, § 69 ; Miracula S. Urbani, II, § 21 ; p. 20 ; Miracula S. Amandi, II, § 12, pp. 897-898 ; Miracula S. Rictrudis, II, § 69, p. 114 ; Vita et miracula S. Bernardi, II, § 40, p. 689 ; Miracula S. Pauli…, 22. p. 574.
12 13 ans : Miracula S. Angilberti, II, § l6, p. 133 ; 14 ans : Miracula S. Agili, II, § 33, p. 596 ; Revelatio S. Stephani, § 8, pp. 289-290 ; 15 ans : Miracula S. Amandi, § 7, p. 901 ; Miracula S. Autberti, § 3, p. 203.
13 Cf. P. C. BOEREN, Jocundus biographe de saint Servais. La Haye, 1972, pp. 41-43.
14 Miracula S. Gengulfi, III, § 35, p. 650 ; Liber miraculorum S. Fidis, III, § 20, p. l60 ; Miracula S. Veroli, II, § 10, p. 386.
15 Miracula S. Romani, pp. 136-138 ; Vita S. Anthelmi, V, § 44, p. 237 ; Miracula S. Trudonis, § 64, p. 97 ; Translatio S. Lifardi, § 2, p. 302 ; Vita S. Bernardi de Menthone, § 9, p. 159.
16 Miracula S. Gengulfi, III, § 36, p. 655
17 Inventio S. Mastidiae, § 9, p. 143
18 Ces deux derniers cas se rencontrent à propos des miracles de saint Calixte dans la Chronique de saint Mihiel, § 1, p. 21 et § 6, p. 25
19 Miracula S. Gengulfi, II, § 14, p. 651 ; Passio, inventio et miracula S. Marcelli, II, § 12, p. 14
20 Miracula S. Audoeni, p. 52
21 Filius parvulus : par. ex. Revelatio S. Stephani, II, § 29, p. 304 ; Vita et miracula S. Marii. II, § 38, p. 126 ; Puer parvulus : par. ex. Cironnvection… S. Taurini, III, § 30, P. 655. Miracula S. Vitoni, p. 375.
22 Inventio et miracula S. Vulframni, II, § 1, p. 150 : "filius aetate et corpore minusculus".
23 Triumphus S. Remacli, II. § 35, p. 460 ; Miracula S. Gengulfi, II, § 20, p. 652. Il faut y ajouter l’expression juvenis clericus qui intervient une fois : Miracula S. Eutropii, 1, § 2, p. 736
24 Miracula S. Gengulfi, III, § 35, p. 655
25 Revelatio S. Stephani, II, § 33, pp. 307-308
26 Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, II, § 35, p. 242. On trouve également l’utilisation des deux termes pour un même individu dans Liber miraculorum S. Fidis, Ms de Chartres, § 4, p. 246
27 Miracula S. Trudonis, II, § 15, p. 93
28 "Cum annos pubertatis attingeret", Miracula S. Rictrudis II, § 23, p. 103
29 Liber miraculorum S. Fidis, III, § 8, p. 143
30 Inventio et miracula S. Vulframni, I, § 4, p. 360.
31 Miracula S. Walterii, I, § 4, p. 463
32 "In primevo juventutis flore", Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, II, § 16, p. 207 ; "in juventute", Liber miraculorum S. Fidis, IV, § 6, p. 185 ; "in juvenilis aetate", Miracula S. Nicolai, § 29, p. 231 ; "juvenilis aevi elatus supercilio", Miracula S. Benedicti, VIII, § 35, p. 334
33 "Sub annis adolescentiae", Miracula S. Vrbani, II, § 18, p. 19 ; "adolescentiae aevum", Miracula S. Audoeni, p. 52
34 Miracula S. Trudonis, I, § 13, p. 90 ; Ibid. II, § 66, p. 97 ; Miracula S. Willibrordi, §2, p. 58l.
35 Cf. P. RICHE, op. cit., qui présente deux exemples tirés des Vitae sanctorum patrum Emeretensium et de la Vita Ursmari.
36 G. DUBY, "Au xii° siècle : les "jeunes" dans la société aristocratique" dans Annales E. S. C., 1964, pp. 835-846.
37 "Qui factus grandiusculus, ad provectiosem aetatem perveniens adolescentiae et juventutis", Liber miraculorum S. Fidis, Ms de Chartres, § 1, p. 238.
38 Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, III, § 2, pp. 273-274 ; Miracula S. Urbani. II, § l8, p. 19 ; Liber miraculorum S. Fidis, III, § 8, pp. 141-144 ; Miracula S. Benedicti, IV, § 8, pp. l83-l84 ; Liber miraculorum S. Cornelii, § 53, p. 103. Miracula S. Fiaerii, § 16, p. 121-122
39 Miracula S. Audoeni, p. 39
40 Liber miraculorum S. Fidis, III, § 8, p. l4l. Le même est aussi appelé juvenis.
41 15 ans : Miracula S. Mariae Laudunensis, I, § 15, col. 968 ; Inventio S. Mastidiae, § 10, p. 143 ;plus de 15 ans : Miracula S. Nicolai Andegavi facta, § 4, p. 161 ; 12 ans ; Revelatio S. Stephani, § 21, p. 296 ; 9 ans : Liber miraculorum S. Cornelii, § 67, p. 110. C’est l’âge le plus précoce auquel soit accolé le mot juvenis. En fait juvenis ne se trouve que dans le sous-titre concernant le miracle et non le corps du récit.
42 Miracula S. Mariae facta Suessone, § 24, col. 1774.
43 Cf. G. DUBY, art. cit., p. 836. Il s’agit là de la juventus au sens social du terme défini par G. Duby. Dans une note de ce même article, G. DUBY établit une correspondance entre le juvenis des textes latins et le bachelier en ancien français. Effectivement la classe d’âge concernée par ce terme correspond bien à celle de juvienis. On peut être bachelier dès l’âge de douze ans et à vingt-deux ans on est encore un "jeune bachelier". Je dois ces renseignements à mon collègue Francis Dubost à qui j’adresse tous mes remerciements.
44 Vita et miracula S. Bernardi, II, § 42, p. 689 ; Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, II, § 24, p. 291 ; Miracula S. Rictrudis, II, § 75, p. 115
45 Miracula S. Audoeni, pp. 30-32
46 Ibid. mêmes pages ; Ibid, pp. 6-8 ; Miracula S. Martialis, § 30, p. 390 ; Dans les Miracula S. Albini, un adolescens chevauche, dit le texte, "cum aliis hominibus", II, § 15, pp. 62-63.
47 Miracula S. Martialis, § 30, p. 390. Dans le même sens, l’auteur des Miracles de saint Privat écrit :"filium… post pueriles annos, cum ad juvenilem tandem pervenisset aetatem, equestri ordini est deputatus", Miracula. S. Privati, § 6, p. 11.
48 Vita S. Anthelmis, V, § 41, p. 237
49 Miracula S. Mariae de Hupe Amatoris, I, § 35, p. 130.
50 Miracula S. Fiacrii, § 16, pp. 121-122. Il est vrai que ce juvenis n’est pas qualifié de noble mais on peut penser que c’est l’écuyer du chevalier car il suit ce dernier à cheval.
51 Miracula S. Benedicti, IV, § 8, pp. 1o3-l84
52 De façon générale, nous avons 108 indications concernant les âges. Sur ce total, 19 mentions seulement se rapportent au sexe féminin, soit 17 % alors que la proportion féminine est quand même de 28 % des personnes mentionnées.
53 Ex. : Miracula S. Gibriani, III, § 25, p. 646.
54 5 ans : Inventio S. Mastidiae, § 11, p. 143 ; 8 ans : Inventio et miracula S. Vulframni, II, § 20, p. 157.
55 Puella jam nubiles : Miracula S. Mariae de Rupe Amatoris, I, § 37, p. 127 et Miracula S. Angilberti, I, § 31, p. 156 ; 15 ans : Miracula S. Aniani, § 12, p. 268 ; Miracula S. Firmini, II, col. 362 ; 16 ans : Miracula S. Gibriani, I, § 16, p. 628.
56 Liber miraculorum 3. Fidis, III, § 22, p. l65 et Miracula S. Amandi, § 7, p. 901.
57 Miracula S. Mariae… Sancti Petri Divensis, § 6, p. 306.
58 Miracula S. Rictrudis, II, § 75, p. 115.
59 Miracula S. Girardi, § 18, p. 504.
60 Miracula S. Trudonis, II, § 6, p. 93 ; Inventio et miracula S. Vulframni, I, § 46, p. 62 ; Chronicon S. Michaelis, p. 22.
61 Miracula S. Mariae Magdalenae, § 6, p. 741.
62 Inventio et miracula S. Vulframni, I, § 46, p. 62 ; On trouve aussi une fois mulier juvenis aetate, Ibid, II, § 22, p. 157.
63 Miracula S. Giraldi, § 12, p. 503 et Passio, translationes et miracula S. Prudentii, IV, § 80, p. 372.
64 Miracula S. Gilduini, § 52, p. 171.
65 Miracula S. Theoderici, § 35, p. 80.
66 Inventio et miracula S. Vulframni, § 67. Dans le même récit est utilisé le mot filiola ; Miracula S. Mariae Laudunehsis, II, § 10, col. 980.
67 Miracula S. Winnoci, § 3, p. 276 ; Ibid, § 4, p. 276
Auteur
Université Paul-Valéry Montpellier
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