Les enfants au travail, contrats d'apprentissage en Orleanais (1380-1450)
p. 61-71
Texte intégral
1"Toute personne qui voudra estre tixier en drap en la dite ville et avoir la maistrise dudit mestier sera aprentiz et servira ung maistre aiant la franchise per le temps de iiii ans... Ledit aprantiz sera demorant chielz sondit maistre et "a ses despens durant lesdi iiii ans... Aucun maistre... Ne pourra avoir qu'ung varlet ne l'aprantiz qu'un maistre durant iceulx iiii ans se non par esforce de mort." Tels sont les premiers articles du règlement du métier de tixier en drap d'Orléans en 1401 ; les modalités de la cohabitation entre patron et apprenti se faisaient le plus souvent par contrat notarié ; ainsi est sauvé de l'oubli un des aspects considérés comme fondamentaux de l'éducation médiévale.
2Les contrats étudiés ici se répartissent entre quatre villes de l'Orléanais en fonction des problèmes de conservation, et aussi de l'activité notariale qui ne saurait être la même au siège du baillage et dans les petits bourgs. A côté d'Orléans, j'ai choisi trois localités du bord de Loire dont les fonctions et les tailles semblent à peu près comparables : Jargeau en amont, et Meung-sur-Loire et Beaugency en aval1. Les dates extrêmes du dépouillement, 1381 et 1450, ne reflètent pas une totale vérité : seule la période 1418-1422 est couverte pour les quatre villes. Il ne faut cependant pas se plaindre de l'aspect fragmentaire d'une documentation qui permet de compenser un peu les pertes d'archives de 1940. Une étude sociale et économique de l'Orléanais à la fin du Moyen Age devient possible2.
3Les contrats d'apprentissage représentent une très faible partie des actes passés chez les notaires ; faute d'un comptage de tous les actes, l'évaluation par rapport à l'ensemble est impossible à faire, mais les fréquences annuelles sont envisageables : à Beaugency 2 à 3 par étude, à Meung 4 en 1418, 7 en 1419, I en 1420, aucun en 1421, 3 en 1422 ; à Orléans où la masse documentaire est la plus importante3, l'étude la plus riche fournit 15 actes en 1435 ; généralement, et pas plus qu'à Jargeau, on ne dépasse guère 10. Encore faut-il rappeler que les fonds notariaux remis avant 1940 sont détruits, que d'autres dépôts peuvent encore être faits, que les séries sont incomplètes, que bien des registres ont leurs derniers feuillet rognés et illisibles ; ainsi, même pour les années dépouillées, je ne saurais prétendre à des résultats définitifs.
4J'ai rassemblé un corpus de 376 contrats, 336 de garçons âgés de 7 à 20 ans, 40 filles entre 6 et 18 ans4. L'énorme proportion des contrats masculins (89,3 %) prouve que le marché de l'emploi protégé et règlementé est un privilège d'homme ; celà ne sous-entend en rien l'oisiveté des petites filles5.
5Les renseignements fournis par les actes peuvent donner les noms des enfants, leur âge, le nom et la profession de leur père, le nom de la mère, la condition matrimoniale des parents (veuf, remarié...), le nom et la qualité de ceux qui présentent l'enfant, les nom, profession, lieu d'habitation du futur patron, la date et la durée du contrat, les devoirs respectifs du patron et de l'enfant, les garants ou les témoins, enfin les peines encourues pour rupture de contrat. En réalité, pas un seul acte n'offre l'ensemble de ces précisions ; les seules données que l'on retrouve toujours sont les noms de l'apprenti et du maître, le métier et la durée du contrat.
6Dans de très nombreux cas cependant, il est fait mention de l'âge (60,3 %), et de la présence ou de l'absence des père et mère (82,7 %). C'est ce dernier point qui a d'abord attiré mon attention et la raison d'être de ma communication n'a pas d'autre origine. Sur les 376 apprentis, filles et garçons, qui se présentent devant leur patron, 238 soit 63 % (et 76,5 % de ceux dont les parents sont cités) sont orphelins avoués de père ou de mère ou des deux6.
7Cette constatation soulève des problèmes auxquels il n'est pas toujours, dans l'état actuel des recherches démographiques médiévales, possible de répondre7. La première question étant : quelle est dans la population totale la proportion des orphelins ? Autrement dit, quelle chance a-t-on d'être orphelin à 7, 14, 20 ans, éventualité croissant avec l'âge bien entendu ? Est-il "normal", entre 1390 et 1430, que 86 % des futurs apprentis de la classe d'âge 13-15 ans soient orphelins8 ? On peut objecter qu'établir ces pourcentages sur un laps de temps représentant deux générations est discutable ; un calcul pour la période 1411-1415, avant la guerre anglaise, et pour la même classe d'âge, donne des résultats plus inquiétants encore : 96 % d'orphelins.
8Les actes relèvent le plus souvent la mort du père : 70 % ; celle de la mère n'est notée que dans 15,5 % des cas ; 14 % n'ont plus ni père ni mère. Ces différences méritent réflexion. Pouvons-nous préjuger d'une surmortalité masculine dans les couples Orléanais semblable à celle de la société urbaine florentine décrite par D. Herlihy9 ? Ou bien devons nous penser à une sous-estimation des décès des mères dans la mesure où, le plus souvent, lorsque le père présente lui-même son enfant au patron, la mère n'est pas citée. La disparition de la mère est notée lorsqu'apparaissent les tuteurs, aux côtés du père ou seuls. Nous devons constater que les deux parents vivants ne présentent conjointement leur enfant que dans moins d'une demi-douzaine de cas10. En revanche, les apprentis lorsqu'ils se présentent au maître sans intermédiaire, mentionnent de préférence leur père, vivant ou mort, comme si seul celui-ci pouvait leur servir de référence11 ; il est vrai qu'il subsiste des cas douteux où ne sont cités ni père ni mère, mais où un frère, un parent, un ami présentent l'apprenti ou se portent "pleige"12.
9La présence de ces orphelins entraîne une autre question : cette condition influence-t-elle l'âge de l'entrée en apprentissage, autrement dit la mort d'un des parents provoque-elle un accroissement du nombre des plus jeunes apprentis ? En fait on s'aperçoit que cela n'a joué que pour la tranche d'âge 13-15 ans : si l'on prend le groupe total des garçons dont l'âge nous est donné, 18,5 % ont moins de 13 ans, 40,75 % de 13 à 15 ans révolus, 40,75 % plus de 16 ans ; en ne comptant que les orphelins, on trouve respectivement 15,59 %, 45,4 % et 38,96 %, alors pour les non-orphelins les chiffres correspondants sont 26,3 %, 28,1 % et 45,6 %. En fait la qualité d'orphelin semblerait protéger les enfants contre une entrée dans le monde du travail trop précoce ; contrairement aux autres mineurs qui sont entièrement sous l'autorité de la puissance paternelle, les orphelins sont "protègés" par la coutume et le droit canonique13.
10On a tendance à dire qu'au Moyen Age la règle commune à tous les enfants est l'apprentissage14. L'analyse de mes contrats évoque une toute autre vision. L'apprentissage ne peut se faire que s'il y a capacité d'accueil : la famille qui reçoit doit pouvoir nourrir ses propres membres plus une bouche supplémentaire ; en effet les apprentis reçoivent vivre, couvert, souliers15, parfois des vêtements et un salaire. Si la famille ne peut nourrir tout son monde, elle envoie à son tour, en toute logique, un ou plusieurs de ses enfants chez autrui. Aucun recoupement de ce type n'est visible pour les seuls cas possibles de retenir : ceux où l'indication de la profession du père, exceptionnelle dans les registres16, viendrait compléter une onomastique à elle seule trop imprécise. Les professions qui reçoivent des apprentis, si elles sont nombreuses puisque j'en ai dénombré 61, sont en fait composées d'un petit nombre d'artisans. A Orléans, il y a de 1401 à 1429 9 foulons, 23 tixiers en draps en 1413, en 1385 29 tixiers en linge17 ; ils ne peuvent avoir qu'un apprenti, les foulons et les tixiers en drap pour 4 ans, les tixiers en linge pour 3 ans ; pour l'ensemble de mes années, je n'ai trouvé que 4 contrats de foulons, 5 de tixiers en linge, 3 en drap. Les bouchers ne peuvent théoriquement devenir maître que s'ils sont fils de boucher ou mariés à la fille d'un boucher18 : je n'ai que 4 contrats. Il y a 6 potiers d'étain repèrables entre 1389 et 1435, ils ont embauché 9 apprentis. Les professions "techniques" offertes aux fillettes sont en nombre dérisoire : lingère, couturière, brodeuse ; 9 fillettes ou adolescentes apprenties couturières à Orléans en 40 ans… Le marché est encore plus restreint que pour les garçons. La capitale du duché n'est pas très peuplée : on peut estimer sa population à 12 000 habitants19. Il n'est déjà pas négligeable de constater que de 1409 à 1429, et avec des lacunes documentaires, Orléans a accueilli 126 nouveaux apprentis, Beaugency 22, Jargeau 42, les métiers les plus ouverts étant ceux de cordonnier, de charpentier (de Loire ?), de vigneron.20
11Donc il y a peu d'appelés, et parmi eux, les orphelins l'emportent. Celà ne nous entraîne-t-il pas vers une conception non "classique" de l'entrée chez un patron ? L'enfant ou l'adolescent ne quitte pas ses parents mais un ménage brisé par la mort, perturbé par des remariages, jamais signalés pour les pères, mais fréquents pour les mères (42 % des veuves du père de l'enfant donnent le nom de leur nouveau mari). Ces orphelins sont dans 1/4 des cas présentés à leur futur patron par un ou des tuteurs, un curateur, un "ayant garde" ; ce n'est pas par hasard que certains notaires mettent en marge indifféremment "loage d'enfant" pour les contrats d'apprentissage ou de tutelle. Une étude exhaustive de la question nécessiterait un dépouillement parallèle de ce second type de contrat (je ne l'ai fait qu'épisodiquement, lorsque certaines clauses ont attiré mon attention). Apprentissage ou tutelle ? L'apprentissage de Micheau Richier, 7 ans, que sa mère, son beau-père et ses oncles placent chez un vigneron de Beaugency pour apprendre le métier pendant 10 ans et qui recevra "un quartier de plante... bon et convenable et qui sera son propre héritage libre de charge sauf de cens "21, n'est-il pas plus prometteur que la tutelle de Guillemette de l'Isle, 6 ans, par son oncle (et avec l'accord de son père), chez lequel elle devra rester 9 ans, "servir" et d'où elle repartira avec une robe pour tout viatique22 ? Que dire du contrat où le patron s'engage à payer les frais de funérailles des parents de son nouvel apprenti23 ! L'apprentissage ne résout certes pas l'avenir de tous les enfants d'une famille dont les parents disparaissent ; j'ai relevé environ 70 cas de mise en tutelle (disons un sondage) ; ils concernent surtout des filles24 ; certains contrats ou groupes de contrats écartèlent les familles : 4 enfants d'un côté avec mère et beau-père, un chez une tante25 ; 2 chez le père, 2 chez un oncle à charge de "servir"26. Parfois deux orphelins s'épaulent pour entrer ensemble chez un patron27. Il est vrai que certains parents semblent avoir eu le souci de ne pas séparer leurs enfants28. Le désir de ménager les sensibilités apparaît parfois : le maître s'engage à gouverner "doucement" celui qu'on lui confie. Comment savoir si la famille où entre l'apprenti ne vaut pas mieux pour lui que les tensions internes de foyers où se côtoient plusieurs "lits", ou les sous-entendus sordides de certaines tutelles qui prévoient froidement la mort de l'enfant... et non celle des tuteurs, clause qui n'apparaît qu'exceptionnellement dans les contrats d'apprentissage29.
12L'intérêt financier n'est bien sûr pas absent de ces contrats et je me demande si le fait d'accueillir des orphelins n'est pas positif pour le patron. Eliminons les cas où l'engagement est lié à une dette contractée par l'apprenti ; ce sont en général des contrats de courte durée (6 mois, un an), concernant des adolescents presque adultes (17 à 20 ans) que tel patron a tiré d'un mauvais pas, d'une bagarre, d'une dette de jeu30. Dans ces contrats les salaires et les paiements au patron s'annulent.
13N'oublions pas que dans bien des cas, l'enfant doit fournir ses vêtements, le patron s'engageant à donner gîte, nourriture et souliers ; l'enfant doit aussi en certains cas payer la peine du maître et les dégâts que sa propre maladresse peut occasionner. Les modalités de versement au patron d'une certaine somme d'argent ou de grains ne sont prévues que dans 35,5 % des contrats, et parmi ceux-ci, 58 % sont des contrats d'orphelin (30,6 % de l'ensemble de ces derniers). L'avantage qu'avait le patron dans ce cas était celui de la disposition certaine et parfois immédiate de tout ou partie de l'héritage de l'enfant : les tuteurs prélevaient sur la succession une certaine somme ou des biens en nature31 ; l'enfant garantissait par sa part l'engagement qu'il prenait de rester le temps convenu32 ; il pouvait vendre terres ou maisons, avec l'accord de ses tuteurs, pour payer le maître33. Les orphelins sont bons payeurs...
14Les salaires perçus par les apprentis sont signalés dans 38,5 % des contrats, proportion qui est à peu près la même chez les orphelins et les autres (respectivement 37,8 et 39 %). Ils ne sont pas toujours en bon argent, et consistent éventuellement en houppelandes, pièces de drap, outils, barque… qui figurent à côté des "sous au marc à vii livres" ou des réaux d'or. Mais les orphelins sont plus souvent payés en deniers que les autres (70 % contre 63 % pour les non-orphelins) ; protègés par la coutume contre les exactions34, leur position quel que soit leur âge, est plus forte lors de la discussion du contrat.
15Chaque partie, orphelin et patron, semble ainsi avoir un avantage à traiter par contrat notarié, ce qui expliquerait la proportion inférieure des enfants dotés d'un père et d'une mère. Mais alors que deviennent ces derniers, si le marché de l'apprentissage contractuel leur est défavorable et si leur famille ne peut les faire vivre sur son bien ? Où et dans quelles conditions partent-ils si l'on pense qu'ils doivent tous apprendre hors du foyer natal les us et les gestes de la vie professionnelle ? Et surtout, orphelines ou pas, quel est le sort des petites filles si nombreuses en tutelle ? Et sinon, restent-ils chez eux parce qu'on ne peut les envoyer ailleurs ou qu'on ne le veut ? Tenter de répondre pourrait éclairer d'un jour nouveau les relations entre parents et enfants des milieux non décrits par les sources littéraires.
Notes de bas de page
1 Toutes les références d'archives sont celles des archives du Loiret (Archives Départementales).
Beaugency : 3 E 1163 (1397-1402), 3 E 1164 (1397-1399), 3E 1165 (1409), 3E 1168 (1408), 3E 1169 (1429), 3E 1170 (1411-1421), 3E 1173 (1419-1427), 3E 1174 (1450-1457), 3E 1178 (1444), 3E 1178 (1446-1447), 3E 1180 (1449-1451)
Meung-sur-Loire : 3E 8433 (1418-1422)
Orléans : 3E 10124 à 10134 (1385-1425), 2 Mi 253 (1429), 3E 10136 à 10139 (1430-1440) 3E 10140 à 1O144 (1423-1437).
Jargeau : 3E 14321 à 14325 (1381-1407), 3E 14326 (1414-1415), 3E 14327 (1427-1429) ; 3E 1428 (1408-1409), 3E114329 (1412-1413) 3E 14330 (1422-23)
2 Dans la mesure où l'état de conservation des documents le permet ; je dois remercier ici la Conservation des Archives Départementales du Loiret pour sa compréhension.
3 La capitale du duché représente 64 % de notre documentation (241 actes), Beaugency 13,5 %, Jargeau 18,5 %, Meung 4 %. Un dépouillement qui aurait conduit les quatre villes jusqu'en 1450 accuserait encore le poids Orléanais.
4 J'ai éliminé les contrats portant sur des individus de plus de 20 ans ; ceux dont la faible durée et les salaires élevés prouvent qu'il s'agit d'embauche d'adultes.
5 La domesticité au sens moderne du terme échappe le plus souvent aux contrats notariés, le nombre de fillettes placées comme chambrières nous demeure inconnu.
6 Le registre 3E 8433 consulté pour une autre question a attiré mon attention sur le carctère répétitif du décès des pères d'apprentis.
7 Voir La Démographie médiévale, sources et méthodes, Nice, 1972.
8 C'est la classe d'âge pour laquelle les renseignements sont les plus précis. Selon la coutume orléanaise "ce que l'on fera о celui qui est non aage sera nul" (Li Livre de Jostice et de Plet, ed. Rapetti, Paris, 1850, p. 117) ; c'est pourquoi patrons, parents, tuteurs préfèrent préciser que l'enfant est bien en âge de s'engager.
9 D. HERLIHY, "Vieillir à Florence au Quattrocento", Annales E.S.C., 1969, n°6, p. 1342 : "la plupart des pères florentins ne devaient pas vivre assez longtemps pour voir leur fils dépasser l'adolescence".
10 3E 10136, 7.XII.1430 : Jehan Chevalier et sa femme.
3E 10136, 24. VI. 1431 : Jehan Quinquant et Jehanne.
3E 14325, 6. V. 1405 : Thibaut Dufaure et Jehanne.
11 Martin Chardon "enlevé aux Angloys" par Perrin Nyart marchand de Châlons en Champagne et placé à Orléans donne le nom de son père, Macé, mais pas son lieu de naissance. 3E 10130, 5.X.1412.
12 3E 1173, 1422 : le cousin de Mathurin Senveau.
3E 10138 : l'oncle d'André Moenart.
3E 14327 17. VIII. 1429 : les amis de Jehan Arnis.
13 R. METZ, "L'enfant dans le droit canon médiéval", Recueil de la Société Jean Bodin, Bruxelles, 1976, t.XXXVI, p.9-95.
Li livres de Jostice et de Plet..., p. 69 : "des tutors et des curators qui se sont malmenes es choses qu'ils gardoient... Li baillif les punira".
14 PH. ARIES, L'Enfant et la Famille sous l'Ancien Régime, p. 412. Paris, 1973.
15 "Gouverner, querir les necessitez de vivre, gite, chaussement de soliers tant seulement".
16 Par exemple le père de Hanriet Peret, 15 ans, est drapier, mais à Lyon ! L'adolescent est présenté à un barbier par un chevalier (3E 10138, 20.11. 1436).
17 A 2196, f°9 : règlement des foulons ; f°3 : règlement des tixiers en linge ; f°1 : règlement des tixiers en drap.
18 ibd, f°35.
19 Il y avait en 1410 59 boulangers dans la ville et les faubourgs (3E 10129, I7.V.1410), exactement le même nombre que dans la commune d'Orléans en 1979... pour plus de 100 000 habitants. On peut estimer qu'aujourd'hui un boulanger approvisionne 10 fois plus de chalands que sous l'Ancien Régime.
20 17 contrats de charpentiers, 15 cordonniers, 20 de vignerons.
21 3E 1170, 14 XII 1411.
22 3E 1164, 22. VI.1399.
23 3E 14330, 20.VI. 1423 : Jehan Arnault, couturier, prend de ses parents et amis, Jehan Amis, fils de feu Jehan "aige de viii ans sicomme ils disoient" ; à la fin des 6 ans d'apprentissage Arnault rendra à Amis son héritage" une coverture d'estoppe en laquelle a un croc, ung chaudron de cuyvre...", et "avec ce ledit Arnault paiera les los et funerailles des feux pere et mere dudit enfant".
24 112 enfants, 103 dont le sexe est donné, 63 filles.
25 3E 10131, 29.11.1412 : Jehan, Jehannette, Jacoquette de Beauvilliers restent avec leur mère, Marion, 9 ans va chez sa tante qui se charge de lui faire apprendre à coudre (je n'ai pas trouvé le contrat).
26 3E 10131, 29.11.1412 : les enfants Comille.
27 Jehan et Etienne Ricardeau, fils de feu Etienne Ricardeau, s'engagent pour 3 et 4 ans chez J. Colson Poellier, 3E 10137, 15.VIII.1435.
Les deux frères Lecomte 13 et 17 ans, dont la mère est remariée, sont pris chez J. Gabriel chandelier. 3E 10131, 16.X.1413.
28 3E 10149, 7.VII.1432 : Jehan et Jehanne de Villaines.
29 3E 1174, 20.XII.1456 : Jehan de Berry et sa femme mettent leur fille chez Benoît Sauve et donnent 40 s.t. que Benoit gardera si il fait "certification qu'elle sera morte".
30 3E 1170, 4.III.1412 : Jean Homme prend Etienne du Moutier comme apprenti meunier, après l'avoir sorti "contre viii l.t. de la prison où les arbalestriers l'avoient mis comme estant a la faveur du duc de Bourgogne".
31 3E 10132, 6.XV.1424n.s., 3E 8433 21.1.1421 n.s.
32 3E 14329, 30.X.1412 : Jehannin Thomassin, 13 ans oblige "la moitié de tous ses héritages, et la moitié par indivi d'une maison... en la paroisse de Mardié".
33 2Mi 253, 22.XI.1429 : La mère de Jehan Frère, 10 ans, et son tuteur l'autorisent à vendre les "merrains, thieulles et materiau d'une maison qui chut en la rue des feutres à Sandillon" sur le prix il versera 6 1. t. à son patron.
3E 10128, 3.III.1408 n.s. : Lorent du Bois doit cèder à ses frères et sœurs une partie de son héritage pour compenser les 12 s.par. versés par son père et pris sur la succession de la mère.
34 "Empres l'on doit voir de quel vie est celi qui veant avoir l'orfelin et fere de sa mesnie... s'il doit plus entendre a faire enfans a soi, que a penser de celi qu' il a pris de mesnie..." (Li Livre de Jostice..., p.61).
Auteur
Université d'Orléans
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