La digression dans la littérature et l’art du Moyen Âge
SenefianceÉditeur : Presses universitaires de Provence
Lieu d’édition : Aix-en-Provence
Publication sur OpenEdition Books : 17 janvier 2014
Collection : Senefiance
Année d’édition : 2005
Nombre de pages : 450
Présentation
Ce volume réunit les 31 contributions des Actes du colloque du CUER MA (2004). Étudier la digression dans la littérature médiévale constituait une sorte de défi. Il ne s'agissait ni de condamner ces excursus ni d'en faire l'éloge.
Qui, de l'auteur ou du lecteur, est le plus apte à borner l'espace digressif et à l'apprécier ?
Dans les précautions que les auteurs prennent à commenter ou à justifier leur écart, se prononcent les fonctions différentes, mais non exclusives l'une de l'autre, qu'il est censé remplir. La digression se présente comme utile; qu'elle cherche à amuser, à séduire, à conseiller, à renseigner, à engager à l'action, ou à faire participer le lecteur à l'acte d'écriture, elle relève toujours d'une stratégie.
Du XIIe au XVe siècle, son emploi témoigne d'une volonté sommative, avouée, voire revendiquée, dans les encyclopédies, les traités didactiques, les récits de voyages, les chroniques, plus masquée dans les œuvres de fiction, où son usage permet paradoxalement à nombre d'auteurs de renforcer la cohésion d'une matière narrative sujette aux égarements du plaisir de raconter.
Lecteurs en quête de sens, nous montrons comme nous sommes portés à découvrir sous l'abondance des mots et le déplacement des points de vue un ordre de la pensée. Quant à l'usage médiéval de la digression, il témoigne d'une littérature qui cherche à définir sa fonction dans la société, son utilité, son pouvoir, qui laisse voir comment elle s'enracine dans une tradition qu'elle ne cesse de renouveler.
Sommaire
Chantal Connochie-Bourgne
Avant-proposJean Arrouye
Digression sculptéePierre-Yves Badel
Jean de Meun ou la digression impossibleCarine Bouillot
Un refus de la digression ? Étude de l’art narratif des Croniques et Conquestes de Charlemaine de David AubertÉlodie Burle
D’errances en digressionsLa digression dans quelques récits médiévaux de voyage et de pèlerinage
Damien de Carné
Tristan dans la forêt d’Arvances : écart et miroir du romanStefania Cerrito
Mes en nostre matiere n’apartient pas : la vengeance de Médée dans le Roman de Troie et sa mouvanceNicole Chareyron
Errances et digressions dans un récit de voyage au xve siècle : l’Evagatorium de frère Félix FabriIsabel de Barros Dias
Au carrefour des intentions et des analogies. L’usage pragmatique de la digression dans l’historiographie ibérique des xiiie et xive sièclesOllivier Errecade
Merlin dans le Lancelot propre : digression et art poétiqueHélène Gallé
Parenthèses généalogiques et « incidents » dans les chansons narbonnaises : du parcours du héros au parcours du texteValérie Gontero
La digression encyclopédique dans Le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure : définition et enjeux de la translatio diagonaleMarie-Geneviève Grossel
La digression comme espace de liberté : les « queues » dans les Miracles Notre Dame de Gautier de CoinciDanièle James-Raoul
La digression dans les arts poétiques des xiie et xiiie siècles : aperçu théoriqueJannick Jatteesing-Baucheron de Boissoudy
La digression pour une didactique du bien dans Le Livre de la Deablerie d’Eloy d’AmervalJean Lacroix
Digression-jouissance et digression pédagogique chez les découvreurs de « nouveaux mondes » (xive et xve siècles)Françoise Laurent
« Des or m’est vis que je demor » exorde et excursus : l’ouverture de l’Histoire des ducs de Normandie de Benoît de Sainte-MaureSilvère Menegaldo
Un roman qui ne sait pas finir : l’interminable épilogue matrimonial dans le Cleomadés d’Adenet le RoiJean-Marc Pastré
Digressions et transmission du modèle héroïque dans les romans de Tristan au Moyen ÂgeIrena Prosenc Šegula
La digression dans le Trecentonovelle de Franco SacchettiDelphine Reix-Videt
Le Livre de la Paix de Christine de Pizan ou la digression morale et politiqueAdeline Richard
La digression, en somme. L’exemple du Tristan en proseAlessandra Stazzone
« Movemi timore d’infamia. » Digresser pour se défendre de l’infamie, du Convivio à la ComédieArmand Strubel
Jean de Meun : la digression comme principe d’écritureLe texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.