Apparition et disparition du clerc dans Disciplina clericalis
p. 631-651
Texte intégral
1(Les abréviations utilisées, en particulier pour les éditions constamment citées, sont signalées dans la section Bibliographie.)
2Dans les Enfances de Doon de Maience, chanson de geste composée probablement dans la seconde moitié du xiiie siècle, le comte Gui donne à son fils des instructions1, avant que celui-ci ne parte pour sauver sa mère du bûcher et reconquérir son héritage. En me penchant sur ce « chastoiement », j’ai ouvert le vaste chapitre des ouvrages consacrés à l’éducation des clercs et des laïcs et je me suis intéressée au Chastoiement d’un pere a son fils. De la même époque que Doon de Mayence, cette adaptation anonyme en vers de Disciplina clericalis de Pierre Alphonse pose la question de la perte et de la transformation d’un titre.
3Le Chastoiement suit de très près son modèle et pourtant le destinataire du discours n’est plus un clerc, mais un laïc. Et comme une question en soulève bien souvent une autre, il m’a semblé que le titre Disciplina clericalis méritait aussi un éclaircissement, car, dans cette œuvre composée un siècle plus tôt, le destinataire a bien le nom de clerc, mais ce nom n’est que partiellement justifié. Enfin une dernière question, fort tentante, me venait à l’esprit : pouvais-je rapprocher le « chastoiement » de notre chanson de Disciplina clericalis et de son adaptation ?
4Cette étude s’attache tout d’abord à situer le clerc dans l’ouvrage de Pierre Alphonse avant de montrer que sa disparition dans Le Chastoiement n’est qu’une conséquence de son ambiguïté initiale. Le rapprochement avec le passage didactique de Doon de Mayence n’est ensuite qu’une hypothèse séduisante liée à la richesse d’une œuvre fondamentale, dont on perçoit l’écho au cours des siècles.
5Disciplina est un petit livre et pourtant l’influence2 de ce texte fut considérable en Occident, aussi bien en littérature que dans le domaine pratique du didactisme religieux. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait fait l’objet d’éditions3 et d’adaptations4 successives. Bien que ce texte et son auteur soient bien connus de tous ceux qui s’intéressent à l’époque médiévale, il semble cependant nécessaire de rappeler quelques traits de la vie de Pierre Alphonse susceptibles d’éclairer son œuvre.
6C’est en 1106, le jour de la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, que Rabbi Moïse Sephardi est baptisé dans l’église de Huesca en présence de son parrain, le roi d’Aragon Alphonse I, dont il est le médecin. Il abandonne alors son nom pour celui de Pierre Alphonse ou Pierre d’Alphonse. Par vénération pour l’apôtre, il choisit le prénom Pierre et pour montrer sa parenté spirituelle avec le roi d’Aragon le nom "Alfunsus", généralement rendu par le génitif. Attaqué par ses ex-coreligionnaires, il se justifie dans ses Dialogi contra Judaeos5 en montrant l’excellence de la Loi chrétienne sur les autres, dans un débat exempt de passion. Nous y apprenons aussi qu’il a vécu dès son enfance parmi les Arabes, dont il connaît parfaitement la langue.
7Disciplina, de ton entièrement différent, est composée peu de temps après, puiqu’il meurt en 1110 d’après M. Steinschneider6. La date de cette mort pose quelques problèmes. En effet, A. G. Palencia7 et E. Hermes8 le font vivre encore quelques années en s’appuyant sur l’autorité du professeur J. M. Millás, de l’Université de Barcelone : les médecins juifs étant très recherchés dans l’Europe du Moyen Age, on avait l’habitude de les "emprunter" et il n’est pas étonnant de retrouver Pierre Alphonse en Angleterre auprès du roi Henri Ier. Au cours de son séjour dans ce pays, il aurait écrit, avant 1120, un livre consacré à l’astronomie, qu’il connaissait par des sources arabes, perses et égyptiennes, dans l’intention d’être utile à tous les chercheurs qui s’intéressaient à la transmission de la science en Europe et partaient à la quête de manuscrits.
8Disciplina est donc l’œuvre d’un savant qui, par ses origines et ses connaissances, pouvait être en contact direct avec les pensées occidentale et orientale. Cependant, dans ce traité d’éducation, la part didactique et moralisante est loin d’être pesante : en effet, c’est à travers une trentaine d’exempla très plaisants à lire, accompagnés de brefs commentaires, qu’un père donne à son fils des instructions pour bien se conduire dans la vie. Fables et réflexions morales semblent se succéder au hasard de la conversation.
9Le père demande tout d’abord à son fils d’aimer et de craindre Dieu, pour vivre en parfaite harmonie avec Lui et n’avoir rien à redouter. Puis les deux premiers exempla9 traitent du véritable ami. Le sujet semble abandonné avec "Le mulet" (Ex. III et IV10) consacré à la définition de la noblesse et se terminant par une critique du siècle et du mensonge. "L’homme et le serpent" (Ex. V11) montre un homme réchauffant un serpent dans son sein et revient à l’idée première : le mauvais compagnon ne pourra s’empêcher d’être mauvais, comme le serpent de mordre. Cependant, "Le refus de payer l’impôt" (Ex.12 VI), illustration de l’entêtement, nous en éloigne. Une ligne pour tirer la moralité du conte, puis sans transition, le fils reçoit le conseil13 de ne pas passer près des mauvaises gens, car passer signifie s’arrêter, s’arrêter s’asseoir et s’asseoir agir comme eux, ce que montre bien "Les deux clercs" (Ex. VII14). Ainsi dans les sept premières fables, comme par la suite, s’opère un va-et-vient continuel entre la question principale touchant la conduite à tenir au milieu de ses semblables et des questions parallèles, comme celle de l’entêtement illustrée par le sixième exemplum.
10Par conséquent, dans Disciplina, plus que de structure organisée, il faudrait parler d’idée directrice : même si la crainte et l’amour de Dieu font l’objet du prologue et de l’épilogue, le propos principal de l’auteur ne concerne pas le salut ultime de l’homme, mais sa tranquillité et son bien-être temporels. Le désordre apparent de cette conversation entre un père et son fils n’est qu’une illusion et il est tout à fait possible de souscrire au plan proposé par E. D. Montgomery15 et de distinguer deux parties dans Disciplina : la première concernant les relations personnelles de l’homme avec son Créateur, ses amis, ses parents et sa femme, la seconde mettant l’accent sur les relations sociales en général avec l’illustration des maux et des erreurs auxquels l’homme sera confronté dans son existence. Dans ce traité qui semble en premier lieu un manuel de conduite pratique dans l’existence, il est donc légitime de se demander la place que le clerc y occupe.
11Dans son Prologue, Pierre Alphonse donne lui-même à son ouvrage le titre de Disciplina clericalis, « Discipline de Clergie, car il rend le clerc bien doctrine »16. Mais quelques lignes plus haut, il déclare que « Dieu l’a poussé à composer ce livre pour l’utilité de tous »17. Le livre est donc écrit pour un double public, aussi bien pour l’homme "moyen", l’homme ordinaire, que pour le clerc. Les différents noms que portent le père et le fils rendent compte de l’ambiguïté du destinataire : le premier est appelé successivement « pater », « arabs », « Enoch », « philosophus » ou « alius »18, « senex », le second répond aux noms de « filius », « discipulus » ou « unus ex discipulis », « juvenis », « puer », tout en ne portant jamais celui de « clericus ». A ce clerc masqué sous une épithète, Pierre Alphonse propose un modèle difficile à atteindre et un point de vue complexe sur chaque chose. A l’homme de tous les jours, il délivre un message simple, sous une forme simple.
12P. Riche19 note qu’au xiie siècle « le mot clericus prend le sens de personne cultivée qu’il gardera par la suite » et cite Philippe de Harvengt20. C’est le sens qu’a ce mot dans Disciplina. Rien, en effet, ne peut faire penser que le discours s’adresse à un jeune homme destiné à rentrer dans la vie monastique ou cléricale : la formation religieuse n’est pas abordée et aucune explication didactique de la messe et des sacrements n’y est dispensée. Des traités destinés à des laïcs sont plus éloquents à ce sujet, qu’ils se situent dans le Haut Moyen Age, comme le Manuel21 que Dhuoda, cette dame de la haute noblesse carolingienne, écrivit pour son fils au ixe siècle, ou qu’ils soient plus récents, comme le Doctrina pueril22, que Ramon Lull composa pour le sien au xiiie siècle. Ainsi l’acquisition, à partir des sept dons du Saint-Esprit et des huit béatitudes, des vertus qui conviennent sont des points développés dans ces deux ouvrages.
13Dans Disciplina, à la suite de la fable intitulée "Le mulet", un des disciples demande au maître de lui énumérer les sept arts, les sept aptitudes et les sept règles de tempérance nécessaires pour posséder la véritable noblesse. Si le nombre sept pouvait faire penser à la somme des vertus cardinales et théologales, la réponse23 du maître montre que Pierre Alphonse ne se situe pas sur le plan de la théologie, mais sur celui des réalités terrestres : en demandant au jeune homme d’être instruit, "courtois" et tempérant, il l’emmène sur le chemin qui conduit au ciel par les voies de la raison et non par celles de la religion. Le début et la fin de Disciplina placent cette œuvre sous le signe de la « sapientia » autant que sous celui de Dieu. Le Créateur est vu comme « un sage qui montre à l’homme la sagesse et la raison »24 et n’appartient pas particulièrement au monde des chrétiens. La Vierge Marie, dont le culte est si important au xiie siècle25, n’est jamais citée et le miracle est rejeté : le sage Marian n’a pas besoin d’une prescience pour prédire la mort prochaine du tyran (Ex. XXV26). Le philosophe, en revanche, est omniprésent et se substitue le plus souvent au père.
14Qu’il s’appelle Socrate, Aristote ou Salomon27, il est le modèle à suivre et il est instruit28. L’esprit humain a pour mission, pendant son passage sur terre de s’exercer à l’étude de la sainte philosophie, qui lui permettra non seulement d’acquérir une connaissance plus exacte de son Créateur, mais aussi de mener une vie plus sage et de se prémunir contre les embûches de l’existence29. C’est parce qu’il a appris à raisonner que le philosophe peut tirer d’embarras ce jeune homme pauvre, et par conséquent peu crédible, accusé d’avoir prélevé de l’huile dans cinq des dix barils que son voisin riche et envieux lui avait confiés. La mesure du dépôt d’huile épaisse suggérée par le philosophe permet d’innocenter le prévenu (Ex. XVI30). Certes, la sagesse acquise par l’étude n’est pas la seule, celle qui est le fruit de l’expérience peut tenir le même rôle : à celui qui est l’avocat des pauvres dans l’Ex. XVI peut être opposée cette vieille, qui, par une ruse, sauve l’homme spolié de son avoir (Ex. XV31). Mais au disciple persuadé qu’aucun philosophe n’aurait raisonné aussi subtilement que cette vieille, le maître fait remarquer que la femme n’a qu’un naturel ingénieux, alors que le philosophe ajoute à ce naturel celui, artificiel, obtenu par l’exploration des secrets de la nature32. En plaçant ces deux formes de sagesse sur des plans différents, Pierre Alphonse conseille à son disciple l’acquisition d’un certain savoir. Le modèle proposé n’est pas la seule raison qui incite à voir dans le clerc un lettré. En offrant un texte mélangeant les points de vue contradictoires, l’auteur de Disciplina délivre aussi un message complexe, qui amène la même conclusion.
15E. Hermes33 montre que le traitement « dialectique » d’un sujet est un point de vue qui forme une composante de base de Disciplina en même temps que l’expression de l’approche critique de Pierre Alphonse concernant le savoir. Chaque chose a un double aspect aussi bien dans le Prologue et dans la section finale de l’œuvre, où l’absolu côtoie l’humain - au conseil de craindre Dieu s’ajoute un avertissement contre la pieuse illusion34 -, que dans les exempla eux-mêmes. "Le demi-ami" (Ex. I35) s’oppose au parfait ami de l’Ex. II36 : le premier montre la difficulté et même l’impossibilité d’avoir un ami, le deuxième le sacrifice d’un homme qui, pour sauver son ami, lui abandonne la femme qu’il aime et se déclare coupable d’un meurtre à sa place.
16A l’opposition d’un exemplum ou d’un groupe d’exempla à l’autre s’ajoute souvent la complexité du sujet traité. Dans l’Ex. VII37, un des deux clercs succombe à la séduction des chants qui s’échappent d’une maison et rejoint la mauvaise compagnie, ce qui entraîne sa mort. Dans l’exemplum38 suivant, le compagnon n’y succombe pas et l’histoire passe brutalement du doux chant de la femme au cri rauque de la chouette, qui se complaît dans son chant horrible. Le lecteur comprend la juxtaposition de ces deux cris, tous deux présages de mort. Il discerne difficilement le lien qui unit étroitement l’illusion humaine à la mort, comme peut lui échapper l’ironie contenue dans bien des paragraphes.
17Ainsi, dans le Prologue, Pierre Alphonse se déclare prêt à acccepter des corrections concernant Disciplina et propose que ces corrections proviennent de ceux qui sont parfaits dans leurs croyances, tout en ajoutant que la perfection n’existe pas sur terre39. A la suite de l’Ex. XXII40, le philosophe demande à son fils de ne pas croire tout ce qu’il lira ; celui-ci réplique que cela signifie que ce qu’il y a dans les livres n’est pas vrai, tout en s’appuyant sur les livres pour fonder sa réponse. Ce traitement « dialectique » forme un ordre sous-jacent perceptible au lecteur rompu à l’analyse d’un texte, au lettré.
18L’autre lecteur aura tendance à retenir l’histoire, plus que les contradictions qu’elle suggère ou que les commentaires apportent. Il la retiendra facilement, car elle est véhiculée dans un langage simple. C’est autant par la forme du message que par le contenu du message que Disciplina s’adresse à un public beaucoup plus vaste que le cercle des philosophes.
19Pierre Alphonse vit en Espagne, front de rencontre entre l’Occident et l’Islam au xiie siècle41, et à la cour du roi d’Aragon favorable à la culture arabe et juive. Il se trouve particulièrement bien placé, par sa situation géographique, par ses origines et sa culture, pour transmettre avec ce petit livre la sagesse orientale42. Il ne fait que reprendre la tradition juive, dont le but principal était de donner des instructions pour la vie43. C’est ainsi que les thèmes abordés, on l’a vu, concernent la vie quotidienne : il faut savoir discerner l’ami véritable, ne pas être menteur, gourmand, etc., ne pas se compromettre pour un homme compromis, ne pas suivre les mauvaises gens (et en particulier les mauvaises femmes), mais aussi, ne pas vivre auprès d’un mauvais roi, savoir se conduire en sa présence (à la fin de l’Ex. XXVI44, les manières de table sont traitées de façon détaillée), la crainte de Dieu étant la clé du Paradis... Transgresser une de ces règles, dont l’énumération serait ici fastidieuse, entraîne, à coup sûr, des conséquences fâcheuses sur terre et peut-être aussi au Ciel45. Pour illustrer ces thèmes, Pierre Alphonse utilise un langage populaire, aisément accessible et distrayant. La fable ou le proverbe produit plus d’effet que l’enseignement théorique, offre un modèle qui est le prototype de tous les cas individuels et fait partie d’un fonds commun reconnaissable par chacun : les histoires bâties sur la duplicité des femmes se rencontrent dans la littérature depuis l’antiquité et le précepte de Moïse d’aimer son frère comme soi-même46 appartient autant à l’Orient qu’à l’Occident. Point n’est besoin d’être lettré pour apprécier le charme de Disciplina et comprendre la morale pratique de tous les contes. Le livre a bien été composée pour l’utilité de tous, selon les propres paroles de Pierre Alphonse dans le Prologue, et l’épithète clericalis, partiellement justifiée, peut disparaître. C’est pour cette raison que les instructions pour la vie ne seront pas dispensées à un clerc, mais à un fils dans l’adaptation française du xiiie siècle.
20Le Chastoiement d’un pere a son fils47 est écrit à une époque « qui fut pour l’histoire de la pédagogie une très grande époque »48, comme le montre P. Riché. Aux xiie et xiiie siècles, les écoles urbaines renaissent et les universités s’organisent. Les traités d’éducation se multiplient, qu’ils soient destinés aux clercs ou aux laïcs. On peut donc dire que la transformation de Disciplina, avec pour conséquence le changement de son titre49, tient aussi bien à une raison interne à l’œuvre - l’ambiguité du lecteur auquel elle s’adresse - qu’externe : beaucoup d’aristocrates, mais aussi de bourgeois, se préoccupent de l’éducation de leurs enfants et parmi les pères qui s’adressent à leur fils, on pourrait citer Abélard ou au siècle suivant, à côté du catalan Ramon Lull dont j’ai déjà parlé, deux grands bourgeois italiens, Albertanus de Brescia et Bellino Bissolo, ou ce noble bavarois qui écrivit le Winsbecke50. Dans Le Chastoiement, il s’agit d’un père et d’un fils, qui, à la différence des cas précédents, n’ont pas d’identité propre. L’enseignement n’est plus dispensé par un philosophe caché derrière le nom de « pater » et l’examen de son contenu justifie la nouvelle adresse « a son fils ».
21Même si l’utilisation des octosyllabes entraîne une différence sensible de la forme, le propos et le plan général de l’œuvre ne varient pas. L’accent est mis, dès le début, sur le « sens », dans une série de vers où l’adaptateur en fait l’éloge et note la parenté spirituelle qui l’unit à l’auteur de Disciplina :
« Por ce que je vei et sei bien
Que avant sens ne passe rien
Voil Pierres Aufors translater » (v. 135-137)
22Cette faculté de discerner et de raisonner est toujours associée au savoir :
« Filz, d’aprendre tei deiz pener
Por honte seveals eschiver ;
Fous est que d’aprendre est hontos,
Quer mout sera plus vergondos
Quant l’en de sens la parlera
Et il respondre ne saura » (v. 709-714)
23Cependant, il n’est plus question du clerc dans le Prologue. Autre détail, les sept arts libéraux, qui, associés aux sept aptitudes et aux sept règles de tempérance, conféraient la véritable noblesse, ne seront pas mentionnés après la fable "Le mulet" (Ex. III51)- Là n’est pas la source de la noblesse :
« Et se il est de haut lignage
Tant le covient estre plus sage,
Quer qui de bonnes gens est nez
Et malement est doctrinez,
Tant puet il aveir graignor honte » (v. 715-719)
24Ce fils ne porte désormais que le nom qui le lie au père. En perdant celui de « discipulus » ou de « unus ex discipulis », il prend visage humain. L’adaptation s’ancre ainsi dans la réalité quotidienne et adopte un ton détendu lié à la modification des parties didactiques et des parties narratives dans l’exemplum.
25Le commentaire moral n’est plus introduit par le philosophe, dont le rôle se fait discret. Certes, il est souvent cité, en tant que référence, et, « par le clergie » qu’il possède, surpasse les autres gens (v. 2471-2474). Toutefois, il ne se substitue jamais au père dans son dialogue avec son fils et les séries de maximes sentencieuses répétées commençant par « philosophus » ou « alius » ne se retrouvent pas. Le fils n’est pas conduit dans le cercle des philosophes, mais reste dans le cercle familial, puisque c’est son père qui doit le « doctriner et enseignier » (v. 1560). Au rapport distant du maître à l’élève se substitue, dans Le Chastoiement, le rapport plus étroit d’un père à son fils. A ce changement correspond un allègement de la partie didactique dans l’adaptation.
26Cette partie peut manquer à la fin de la fable : l’avertissement de ne pas trop s’attacher aux richesses de ce monde n’est pas donné dans l’Ex. XXIV52. Elle est aussi, généralement, raccourcie : le précepte de Moïse d’avoir à aimer son prochain comme soi-même disparaît et ne reste que le conseil pratique de ne pas couvrir de honte son prochain sous peine d’attirer la honte sur soi (Ex. XVIII53). Mais surtout la leçon morale ne demande plus d’effort particulier pour être comprise, même si l’ordre que E. Hermes qualifie de « dialectique » subsiste.
27Un exemplum ou un groupe d’exempla s’oppose toujours à l’autre selon un ordre qui remet en question une conduite à tenir, puisque le plan du Chastoiement n’a pas varié par rapport à son modèle. Cependant, les séries répétitives à but didactique sont sensiblement modifiées. Dans Disciplina, aussi bien que dans l’adaptation, se trouvent quatre passages consacrés successivement au conseil, au « lecheor »54, à la sagesse, au silence, à la suite des deux exempla sur l’amitié (Ex. I et II). Dans l’œuvre originelle, la répétition de la maxime sollicite l’attention et l’intelligence du lecteur de manière intense, inhabituelle et parfois contradictoire pour lui : « L’homme doit rechercher le bien pour son ami autant qu’il le peut, bien que ce dernier ne lui accorde pas crédit. /.../ »55 ou plus loin « Il y a deux espèces de sages : une espèce naturelle et une autre artificielle, et l’une ne peut subsister sans l’autre »56. Dans l’adaptation, les séries répétitives demeurent (v. 611-726), mais amputées de maximes de ce type. L’enseignement ne demande pas le même effort de réflexion et n’envisage que les cas simples du vécu quotidien. Cet allègement s’accompagne, de façon cohérente, d’une amplification de la partie narrative dans Yexemplum.
28La fable doit être courte pour que le message qu’elle contient n’échappe pas à l’attention du lecteur ou que le vice qu’elle dénonce ne rejaillisse pas sur l’auteur. Pierre Alphonse exprimait cette crainte avant d’entamer une série de récits sur la duplicité des femmes dans le but de les corriger et d’instruire son disciple : certains y verront aussi la manière dont les femmes appellent leurs amants à l’insu de leurs maris, la façon dont elles les comblent de baisers et assouvissent leurs désirs lascifs (Ex. VIII57). L’adaptateur du Chastoiement transmet les réticences de Pierre Alphonse (v. 1135-1148), mais ne les partage pas.
29Le détail abonde dans Yexemplum et rend vivants les personnages et le cadre dans lequel ils évoluent. Le verger n’est plus simplement indiqué, il est décrit (v. 3 3 09-3 3 28)58 et les plaintes du soupirant s’étalent (v. 1621-1680 et 1710-I752)59. Les dialogues se multiplient. Les animaux portent des noms dans ces vers où le paysan s’adresse à ses bœufs récalcitrants :
« "Samin", dist il, "et vos Marçuel,
Fait m’avez icest jor grant duel
Et je vos ai a Ysengris,
Le compere Renaît, pramis" » (v. 3493-3496)
30et les hommes font preuve d’une psychologie finement tracée, tel ce riche qui a promis cent besants de récompense à celui qui lui rendra sa bourse perdue et ne peut se résoudre à les donner :
« Mes estrangement li pesout
Des cent que aveir en deveit
Cil qui les autres le rendeit » (v. 2794-2796)
31Cette inflation du détail est notable puisque E. D. Montgomery60 note que l’adaptation française est deux fois plus longue que la version latine en dépit du fait que plusieurs exempla et quelques portions didactiques manquent dans la première. Elle entraîne une augmentation de l’effet produit sur le lecteur et accentue l’attention portée sur le monde terrestre, au détriment du propos didactique. Elle oriente résolument l’œuvre vers l’homme "moyen", conduit par la vie à fréquenter ses semblables plutôt que les philosophes. Aussi peut-on comprendre la disparition du clerc d’un titre qui ne pourrait justifier sa présence, et l’apparition de l’adresse moins anonyme « a son fils ». Cette détermination du destinataire est accentuée dans le « chastoiement » de Doon de Maience61 qui s’adresse à un futur chevalier.
32Tenter un rapprochement de ce passage didactique de la chanson de geste avec Disciplina - ou avec son adaptation - s’avère difficile. L’auteur, anonyme, peut avoir été influencé par n’importe quel écrit à but didactique ou pédagogique et P. Riche62 montre fort bien que la plupart des écrits au Moyen Age avaient pour propos la formation des enfants ou des adolescents. Il est séduisant cependant d’étudier la possibilité d’un tel rapprochement, en établissant les points communs, ou au contraire divergents, entre des œuvres qui appartiennent à des genres tout à fait différents.
33Si le "miroir" ou "speculum" est un genre littéraire très ancien63, le « chastoiement » est relativement rare dans une chanson de geste, mais est attesté, qu’il s’agisse d’intructions d’un roi à son fils, - c’est le cas dans Le Couronnement de Louis64 - ou d’un aristocrate au sien : dans Aiol65, c’est le comte Elie qui « chastie » son fils Aiol avant qu’il ne parte. A côté de cette relative rareté qu’il semblait intéressant de souligner tout d’abord, il faut remarquer que la chanson de Doon de Maience a été composée probablement dans la seconde moitié du xiiie siècle, c’est-à-dire à une époque où l’influence de Disciplina se faisait sentir, comme le montrent Les Contes de Cantorbery de Geoffrey Chaucer ou les Fabliaux pour ne citer qu’eux.
34Nous ne connaissons le « chastoiement » qu’à travers deux copies66 du xve siècle (b et c, respectivement fonds français 12563 et fonds français 1637 à la Bibliothèque nationale de France), bien que La chanson de Doon nous soit parvenue dans trois principaux manuscrits. En effet la version du xive siècle, a ou H 247 à la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier, comporte malheureusement une lacune à cet endroit. L’analyse de cette version montre que le passage didactique s’y trouvait. Mais b suivant étroitement a, nous pouvons aisément combler cette lacune en nous fondant sur la leçon de cette copie, pour présumer de la leçon originelle. Il n’en reste pas moins que cette étude s’appuie sur b67, version tardive écrite à l’époque où non seulement le petit livre de Pierre Alphonse était bien connu, mais paraissait dans une traduction en français, Discipline de Clergie.
35Dans cette mise en parallèle n’apparaissent à première vue que des divergences : le comte Gui donne à son fils des instructions dont la forme et le contenu s’éloignent sensiblement de celles de Disciplina.
36La fable n’est jamais utilisée par le père, qui prodigue ses conseils sous la forme d’un long monologue, dont le rythme monotone n’est pas brisé par la parole du fils. On comprend cependant qu’elle n’ait pas sa place dans la chanson, puisque les exempla sont fournis par certaines aventures qui arriveront au héros et justifieront le bien-fondé du conseil. Ainsi le jeune Doon néglige le premier avertissement :
« Ta voie à bonnes gens tous dis demanderas ;
Ja à nul estranger tu ne te fieras » (v. 2431-2432)
37et suit à deux reprises des inconnus. Le premier est le frère du Géant qu’il vient de tuer et cette rencontre aura des conséquences dramatiques (v. 3427-4181). Le second est Hermant, cousin de son pire ennemi, Herchambaut. Alors qu’il chemine avec son nouveau compagnon, Doon se souvient partiellement des recommandations de son père :
« ...des quemans son pere li prist a remembrer » (v. 4247)
38Il demande alors sa route aux gens qu’il rencontre, mais ôte son armure sur le conseil d’Hermant... La place importante accordée à ces deux épisodes dans Les Enfances signifie bien que l’aventure malheureuse est directement liée à la transgression du conseil.
39Par ailleurs, ce conseil est rarement développé et tient en quelques lignes, ce qui accentue son aspect sentencieux et en rend l’interprétation évidente. C’est ainsi que les vers 2409-2489 semblent former une suite ininterrompue de proverbes68. Le discours du comte en acquiert une sècheresse bien éloignée du charme de Disciplina.
40A cette différence de forme s’ajoute une différence dans les thèmes abordés. Le discours est en effet adressé à un futur chevalier et à un chrétien. Le destinataire est encore plus précis qu’il ne l’était dans Le Chastoiement, puisqu’il possède un nom et une place dans la société. Le premier souci du comte est que son fils apprenne auprès de son oncle le maniement des armes et qu’il soit pourvu d’un bon équipement et d’un bon cheval. Il sera confronté par la suite à des problèmes qui découlent directement de son rang social, puisqu’il aura un serviteur :
« Et ce tu as varlet, gard que ne l’assiez pas
A table delez toy, n’avec luy ne gerras » (v. 2469-2470)
41et paraîtra à la cour où il devra briller. Il jouera donc aux échecs, mais ne recevra aucun avis concernant un savoir particulier à acquérir. Par ailleurs, il entendra la messe chaque jour, fera preuve de charité - vertu rarement illustrée dans les exempla de Pierre Alphonse -, se conduira bien à l’église et honorera les clercs. Questions par conséquent nouvelles, puisque, dans Disciplina, le premier rôle est dévolu au marchand et que la perspective chrétienne est totalement absente. Cependant la structure du « chastoiement » et deux thèmes principaux, dont l’un est apparent et l’autre sous-jacent, permettent un rapprochement.
42Si l’on examine la succession des conseils donnés, le discours du comte semble bâti, comme Disciplina, sans plan apparent, avec pour seul fil directeur celui de la conduite la plus sage à adopter auprès de ses semblables. Structure semblable par conséquent sur ce point, mais aussi identité d’esprit. Le juste crédit à accorder à l’ami entame la série des instructions-proverbes. Sa place, au début de passage, juste après l’avis donné par le comte à son fils de s’arrêter chez son oncle pour y être armé chevalier, est aussi significative que celle que lui accorde Pierre Alphonse. A ce thème clairement mis en relief est associé, de façon moins directement perceptible, celui du silence. Des conseils fort différents sont unis par le lien de la discrétion que le comte recommande à son fils en rentrant dans une maison :
« A l’entrer à l’ostel, moult hault t’estousseras ;
Tel chose y peut avoir que point tu ne verras » (v. 2446-2447)
43à l’égard de son voisin :
« Beaul filz, à ton voisin point ne te melleras » (v. 2450)
44à l’église :
« Jamais noise au moustier ne monstrez ne nul gas » (v. 2459)
45dans une discussion :
« Et ce tu veulx saulver quanque d’onneur tu as,
Si ne t’entremez point de ce que ne saras,
Ne maistre ne t’en faiz devant qu’apris l’aras » (v. 2464-2466)
46et enfin à l’égard de sa femme :
« Et quant tu saras rien que celer tu vourras,
Ne le dy à ta femme nulement, ce tu l’as » (v. 2471-2472)
47Ce thème du silence, associé à ceux traitant de l’amitié, du « lecheor » et de la sagesse, est développé dans quatre passages de Disciplina. Il appartient à cette série répétitive de conseils que j’ai évoquée à propos du Chastoiement en notant sa place à la suite des Ex. I et II, donc au début de l’ouvrage. Il est tentant d’établir un parallèle entre les vers 2464-2466 cités ci-dessus et la séquence suivante de l’adaptation :
« Si te recovient mout gaitier
De chose por veir afichier
Don tu ne seiz la verité,
Quer maint en ont esté gabé » (v. 699-702)
48L’importance accordée au silence et aux fréquentations ainsi que la structure de notre passage didactique permettent de penser à une influence de Disciplina sur l’auteur de Doon de Maience, mais non de la prouver. En admettant une telle influence, l’absence de la fable, la simplification du conseil, qui va bien au-delà de celle du Chastoiement, l’apparition du chevalier en tant que destinataire avec, pour conséquence, la modification de certains thèmes, résulteraient de l’adaptation au genre particulier de la chanson de geste.
49Disciplina clericalis a connu le sort réservé à l’œuvre marquante, suffisamment riche pour permettre à chacun d’y puiser ce qu’il veut. Pour E. Hermès69, l’intérêt des gens pour ce petit livre est de nature exclusivement matérielle. L’histoire du texte le démontre clairement. Sur les soixante-trois manuscrits, seuls certains d’entre eux possèdent un texte complet ; la plupart ne présentent que les parties jugées intéressantes, contes ou sentences, ou sélection des deux. Dans d’autres écrits semblables, comme le De Amicitia de Cicéron, les Proverbes de Salomon ou la Legenda Aurea, les exempta et les proverbes ont été utilisés aux fins personnelles des auteurs, sans souci des intentions de Pierre Alphonse.
50Disciplina portait en germe sa propre mutation. L’auteur du Chastoiement souhaitait « translater » l’ouvrage de Pierre Alphonse, mais il s’est heurté au problème d’une écriture qui exigeait une double lecture. Consciemment ou non, il l’a résolu en donnant à son texte une orientation terrestre encore plus développée qu’elle ne l’était dans son modèle. La suppression de l’épithète clericalis est donc la marque d’un parti pris, qui peut être d’ailleurs plus ou moins accentué selon les copies. Dans le manuscrit utilisé par E. D. Montgomery, l’ajout de Yexemplum « King Lear »70 distord la portée du « Discours eschatologique », qui clôt normalement Disciplina et son adaptation, et ramène le lecteur à des préoccupations humaines.
51Faire resurgir le clerc en tant que fils était légitime, et en tant que chevalier dans Doon de Maience reste une hypothèse vraisemblable. L’auteur ou le remanieur de la chanson connaissait les épopées anciennes et nouvelles, ainsi que les romans de la Table Ronde. S’il a pu directement imiter Chrétien de Troyes71 en donnant au jeune Doon la gaucherie de Perceval quittant pour la premère fois sa mère, pourquoi ne se serait-il pas souvenu de l’œuvre de Pierre Alphonse et de la tradition didactique qui en découlait en composant le « chastoiement » du comte Gui à son fils ?
ABREVIATIONS
52[Les abréviations habituelles telles que col. pour "colonne", éd. pour "édition(s)" ou "édité(e)(s)", etc., ne sont pas signalées.]
- B.N. : Bibliothèque nationale de France ; B.N, : se trouve à la B.N. ; B.N. : ne se trouve pas à la B.N. ; Ex. : exemplum ou exempla.
- Disciplina clericalis : Disciplina ; Doon de Maience : Doon ; Le Chastoiement d’un père à son fils : Le Chastoiement ; P.L. : Patrologie latine.
- Les éditions qui suivent apparaissent aussi sous des titres abrégés dans les notes et le texte.
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
— Cette bibliographie s’est efforcée d’être exhaustive en ce qui concerne les éditions de Disciplina et du Chastoiement. Elle ne prétend pas l’être en ce qui concerne les traductions : j’ai simplement indiqué les ouvrages qui m’ont aidée à comprendre le texte latin.
— Il est utile de consulter la Bibliographie des ouvrages arabes ou relatifs aux arabes, publiés dans l’Europe chrétienne de 1810 à 1885 par Victor CHAUVIN. Fasc. IX. Liège-Leipzig, 1905, p. 1-44.
I Disciplina clericalis
Edition Labouderie (1824) : Disciplina clericalis, auctore Petro Alphonsi -Discipline de clergie, traduction de l’ouvrage de Pierre ALPHONSE. Première partie — Le Chastoiement d’un père à son fils, traduction en vers français de l’ouvrage de Pierre ALPHONSE. Deuxième partie (Publié par J. LABOUDERIE) ; Paris, F. Didot, 1824 (Mélanges publiés par la Société des Bibliophiles français).
[B.N. - 1) Le texte latin « a été collationné par Martin MÉON, sur sept manuscrits de la Bibliothèque du Roi, et sur quelques autres, qui appartiennent à des puissances étrangères, mais qu’on possédait en France il y a quelques années » (éd. Labouderie, p. 16) ; il est présenté avec, en vis-à-vis, Discipline de clergie, traduction française du milieu du xve s. - 2) Le texte du Chastoiement a été établi d’après les mss. fr. 12581 de la B.N. et Addit. 10289 du Brit. Mus., qui appartiennentt à la version A (cf. classement de l’éd. Hilka, 1922).]
Edition Schmidt (1827) : Petri Alfonsi Disciplina clericalis. Zum ersten Mal herausgegeben mit Einleitung and Anmerkungen von Friedrich Wilhem Valfons SCHMIDT. Ein Beitrag zur Geschichte der romantischen Litteratur, Berlin, T. Enslin, 1827. [Ed. très intéressante d’après de nombreux auteurs, et malheureusement hors d’usage à la B.N.
Note de V. CHAUVIN dans Bibliographie des ouvrages arabes : « D’après un manuscrit de Breslau avec quelques leçons des manuscrits de Paris (Schmidt, 27) ». Cette éd. a été précédée par la publication de quelques fragments de Disciplina dans (Wiener) Jahrbücher d. Lit., XXII, Anzeigeblatt, p. 25-34.]
Edition Migne (1854) : Disciplina clericalis auctore Petro Alphonso, édition publiée par J. P. MIGNE dans P. L., t. 157, Paris, 1854, col. 671-706. [B.N. Dans ce tome sont aussi édités les Dialogi contra Judaeos de Pierre Alphonse ; MIGNE a utilisé le texte latin de l’éd. Labouderie.]
Edition Hilka (1911 et 1922) :— Die Disciplina Clericalis des Petrus Alfonsi, édition de Alfons HILKA et Werner SÖDERHJELM. Heidelberg, Winter, 1911 (Sammlung mittellateinischer Texte, 1).[B.N.]
— Petri Alfonsi Disciplina clericalis, édition de Alfons HILKA et Werner SÖDERHJELM.- I Texte latin. Acta Societatis Scientiarum Fennicae, Tome 38, n°4. Helsingfors, 1911. - II Traduction française en prose, tome 38, n°5. Helsingfors, 1912. III Versions rimées, tome 49, n°4. Helsingfors, 1922. [La B. N. ne possède que le tome 49. Dans ce tome, p. ix, les différentes mss. du Chastoiement, du XIIIe ou exceptionnellement du xive s., sont classés selon leur appartenance à la version A, normande, ou à la version B, anglo-normande, et décrits. Je ne fais que relever leurs références et ajouter les éd. qui les ont publiés ultérieurement :
- 1) Version A : Londres, Brit. Mus. Addit. 10289 (cf. éd. Labouderie) ; Paris, B.N. fr. 12581 (cf. éd. Labouderie) ; Maihingen, Bibl. princière de Wallerstein 730 (cf. éd. Roesle) ; Paris, B.N. nouv. acq. fr. 7517 ; Pavie, Univ. Bibl. Cxxx. E. 5 ; Londres, Brit. Mus. Royal 16 e. VIII. - 2) Version B : Paris, B.N. fr. 19152 (cf. éd. Barbazan-Méon) ; Cheltenham, Bibl. Thomas Phillips 4156 ; Oxford, Bodl. Library Digby 86 ; Londres, Brit. Mus. Harley 4388 ; Londres, Brit. Mus. Harley 527 (cf. éd. Montgomery) ; Rouen, Bibl. municipale 1425 (O. 35).]
Edition Palencia (1948) : Pedro Alfonso. Disciplina clericalis, edición y traducción del texto latino por Angel Gonzalez PALENCIA, Madrid-Granada, Consejo superior de investigaciones científicas patronato Menéndez y Pelayo, Instituto « Miguel Asín », 1948.
[B.N. - 1) Le texte latin reproduit l’éd. Hilka, Helsingfors, 1911, établie d’après le ms. du Corpus Christi College d’Oxford en tenant compte des variantes des autre mss. catalogués, au nombre de soixante-trois (cf. Introduction, p. xvi).
- 2) La traduction est celle du Libro de los exemplos de Clemente SANCHEZ de VERCIAL, d’après le ms. 1182 de la Bibliothèque nationale de Madrid, publié par D. Pascual de GAYANGOS dans la Biblioteca de autores espanoles, vol. LI. La partie qui fait défaut à ce ms. est comblée par le ms. de la B.N., Fonds espagnol 432 (ce dernier ms. a été publié par A. MORÊL-FATIO dans Romania, 7, 1878, p. 481 sq.). Lorsque la version du Libro de los Exemplos était trop abrégée, A. G. Palencia a eu aussi recours aux Fabulae collectae éditées à la suite de XYsopet historiado, Zaragosse, 1489. Enfin, les commentaires moraux et certains contes absents des collections médiévales ont été traduits par José LOPEZ de TORO. L’édition Palencia offre donc une traduction en espagnol ancien complétée par une traduction en espagnol moderne (cf. éd. Palencia, p. xxxix sq.).
- 3) Sous forme d’Appendices sont donnés les textes des contes conservés dans l’Ysopet, lorsqu’ils reflétaient une version différente de celle de SANCHEZ de VERCIAL, et certains autres qui figurent dans YEspeculo de los legos.
J’ai pris cette éd., qui présente à la fois un texte latin soigneusement établi et une traduction, comme base de mon étude sur Disciplina.]
II Traductions de Disciplina clericalis
Edition Hulme (1919) : Peter Alphonse’s Disciplina Clericalis (English Translation) from the Fifteenth Century Worcester Cathedral Manuscript F. 172, edited by William Henry HULME. Cleveland, Western Reserve University Bulletin, vol. 22, n°3, 1919. [B.N. Les références proviennent du Lai de l’Oiselet, édité par Lenora D. WOLFGANG, Philadelphia, American Philosophical Society, 1990, p. 44.]
Edition Palencia (1948) : Voir supra Edition Palencia (1948).
Edition HERMES (1977) : The Disciplina clericalis of Petrus Alfonsi, translated and edited by Eberhard HERMES, London, Henkey, 1977. [B.N. Deux parties
- 1) "L’auteur et son temps" - 2) Traduction du texte latin d’après l’éd. Hilka (1911)
- 3) Ces deux parties sont suivies de notes qui présentent de nombreux rapprochements entre Disciplina et ses sources. L’ensemble est remarquable.]
III Le Chastoiement d’un père à son fils
Edition Barbazan (1760)
Le Castoiement ou instruction du père à son fils, ouvrage moral en vers composé dans le treizième siècle. Suivi de quelques pièces historiques, et morales aussi en vers et du même siècle. Le tout précédé d’une dissertation sur les Celtes. Avec quelques nouvelles observations sur les étimologies publié par Etienne BARBAZAN. A Lauzanne et se trouve à Paris, chez Chaubert, 1760. [B.N. Le texte, établi d’après le ms. fr. 19152 de la B.N., appartient à la version B (cf. classement de l’éd. Hilka, 1922).]
Edition Méon (1808) : Fabliaux et contes des poètes françois des XI, XII, XIII, XIV et xve siècles, tirés des meilleurs auteurs par Barbazan, édition de Dominique-Martin MÉON, t. 2, Paris, 1808. [B.N. Cette éd. reprend celle d’E. BARBAZAN.]
Edition Labouderie (1824) : Voir supra Edition Labouderie (1824).
Edition Roesle (1899) : Le Castoiement d’un pere à son fils. Traduction en vers français de la Disciplina clericalis de Petrus ALFONSUS, édition nouvelle, basée sur le manuscrit de Maihingen et conférée avec l’édition des Bibliophiles, publiée par Michael ROESLE ; Munich, Théodore Ackermann, 1899. [B.N. Le texte est établi d’après le ms. 730 de la Bibliothèque princière à Maihingen et appartient à la version A (cf. classement de l’éd. Hilka, 1922).]
Edition Montgomery (1971) : Le Chastoiement d’un pere a son fils, a criticai edition edited by Edward D. MONTGOMERY, JR., Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 1971. [B.N. Le texte est établi à partir du ms. Addit. 10289 du Brit. Mus. et appartient à la version A (cf. classement de l’éd. Hilka, 1922). Dans l’Appendice B sont inclus quatre Ex., pris au ms. Harley 527, qui n’apparaissent pas dans le ms. de base et appartiennent à la version B (cf. classement de l’éd. Hilka, 1922). Cette éd. a servi à mon étude du Chastoiement, car ses choix sont convaincants : le ms. de base de cette éd. est l’adaptation la plus complète, celle qui retient le plus d’exempla et de commentaires didactiques de Disciplina. D’autre part, les Notes apportent des renseignements intéressants sur les différences entre le Chastoiement et l’œuvre originelle, telle que la présente l’éd. Hilka (Heidelberg, Winter, 1911).]
Notes de bas de page
1 Cf. Doon de Maience, chanson de geste, publiée par Alexandre PEY, Paris, Vieweg, 1859 (Les Anciens poètes de la France, t.2), vers 2409-2489.
2 Victor CHAUVIN, Bibliographie des ouvrages arabes, Liège-Leipzig, 1905, p. 44, donne une « Table des principaux auteurs et ouvrages qui ont fait des emprunts à Pierre Alphonse » ; Ángel GONZÁLEZ PALENCIA, dans son éd. Pedro Alfonso. Disciplina clericalis, Madrid-Granada, 1948, complète cette Table p. xxvi-xxxiii.
3 Je me suis heurtée au choix des éditions sur lesquelles appuyer mon étude. Dans cet article, qui prend en compte une adaptation française, je me suis appuyée sur deux éditions qui se complètent : - 1) pour le texte latin, sur l’éd. Palencia de 1948, qui reprend celle de Hilka de 1911 - 2) pour la version rimée française, sur l’éd. Montgomery de 1971 (cf. la Bibliographie).
4 En particulier Discipline de clergie, traduction française du xve siècle ; cf. V. CHAUVIN, Bibliographie des ouvrages arabes, p. 6-14.
5 Cf. Petri Alphonsi Dialogi, éd. de J. P. MIGNE dans P. L., t. 157, Paris, 1854, col. 535-672.
6 Moritz STEINSCHNEIDER, Die Hebraeischen Uebersetzungen des Mittelalters und die Juden als Dolmetscher, Berlin, Bibliographisches Bureau, 1893, p. 933-935.
7 Disciplina, p. ix sq.
8 The Disciplina clericalis of Petrus Alfonsi, translated and edited by Eberhard HERMES, London, Henkey, 1977, p. 64 sq.
9 Le titre des exempla est celui adopté par V. CHAUVIN, Bibliographie des ouvrages arabes, « Résumé des contes », p. 15-40 ; le n° des Ex. est celui de l’éd. Palencia : les différences de numérotation avec l’éd. Migne sont signalées.
10 Ed. Palencia, p. 15-20 (éd. Migne : les deux Ex. sont réunis dans l’Ex. III, col. 677-679).
11 Ed. Palencia, p. 21 (éd. Migne, Ex. IV, col. 679).
12 Ed. Palencia, p. 23-24 (éd. Migne, Ex. V, col. 679-680).
13 « Fili, vide ne transeas per sedem gentis iniquae ! Transitus namque causa fit status, et status causa sessionis, et sessio causa operis. », éd. Palencia, p. 23 (éd. Migne, col. 680).
14 Ed. Palencia, p. 23 (éd. Migne, Ex. VI, col. 680).
15 Le Chastoiement, p. 26-31.
16 Traduction que Discipline de Clergie, éd. Labouderie, p. 29, donne de la fin de cette citation du Prologue de Disciplina : « Huic libello nomen iniungens et est nomen ex re : id est Clericalis Disciplina ; reddit enim clericum disciplinatum » (éd. Palencia, p. 2 ; éd. Migne, col. 672).
17 « ad multorum utilitatem hunc librum componere admonitus sum » (éd. Palencia, p. 1 ; éd. Migne, col. 671).
18 Dans « alius dixit », introduction stéréotypée du dit sentencieux dans le florilège antique et dans l’usage oriental (cf. par ex. le compilateur grec Stobée, le docteur arabe Hounaïne ou le Talmud), d’après E. HERMES, The Disciplina, note 17, p. 179.
19 Pierre RICHÉ, « L’instruction des laïcs au xiie siècle » dans Mélanges Saint Bernard, Dijon, 1953, p. 216 ; sur l’ambiguité du mot clerc, cf. aussi Yves CONGAR, « Clercs et laïcs au point de vue de la culture au Moyen Age. Laïcus = sans lettres » dans Studia mediaevalia e mariologia. Mélanges P. Carolo BALIC, Rome, 1971, p. 318.
20 « quem viderimus litteratum statim clericum nominemus », P. L., t. 203, col. 816.
21 DHUODA, Manuel pour mon fils, introduction, texte critique, notes par Pierre RICHÉ, traduction par Bernard de VREGILLE et Claude MONDESERT, s. j., « Sources Chrétiennes » n°225 bis, deuxième éd. revue et commentée, Les éd. du Cerf, Paris, 1991.
22 Ed. Armand LLINARÈS, dans Bibliothèque française et romane, série B, Paris, Klincksieck, 1969.
23 « Hae sunt artes : Dialectica, arithmetica, geometria, phisica, musica, astronomia. /.../ Probitates vero hae sunt : Equitare, natare, sagittare, cestibus certare, aucupare, scaccis ludere, versificari. Industriae hae sunt : Ne sit vorax, potator, luxuriosus, violentus, mendax, avarus et de mala conversatione. », éd. Palencia, p. 18 et 19 (éd. Migne, col. 678-679) ; « probitates » est traduit par « proesses » et « industriae » par « attrempances » dans Discipline de clergie, éd. Labouderie, p. 61.
24 « Sapiens qui sapientiam et rationem praebet homini », éd. Palencia, p. 1 (éd. Migne, col. 671).
25 Cf. W. DELIUS, Geschichte der Marienverechrung, Munich et Bâle, 1963, p. 160 sa. et la note 6, p. 178, de E. HERMES, The Disciplina.
26 Ed. Palencia, p. 66-67 (éd. Migne, Ex. XXIII, col. 698).
27 A propos de Socrate, confondu par la tradition avec Diogène, cf. éd. Hermes, note 14, p. 179 ; à propos d’Aristote et de Salomon, cf. Jacques LE GOFF, Les Intellectuels au moyen âge, Paris, le Seuil, 1962, p. 54 ; P. Alphonse représente lui-même le médecin-philosophe tel que le concevait l’Islam médiéval (cf. Françoise MICHEAU, « La formation des médecins arabes au Proche-Orient (xe-xiie s.) » dans Les Annales de l’Est, 5e série, t. 34, Nancy, PUF, 1982, p. 113.
28 « Accipe, ait, talem qui septem liberalibus artibus sit instructus », éd. Palencia, p. 17 (éd. Migne, col. 678).
29 « ut quamdiu est in saeculo in sanctae studeat exercitatione philosophiae, qua de creatore suo meliorem habeat notitiam, et moderata vivere studeat continentia et ab imminentibus sciat praecavere adversatibus », éd. Palencia, p. 2 (éd. Migne, col. 671) ; sur cette alliance de la foi et de la raison, cf., par ex., l’esprit chartrain au xiiie siècle, « alimenté par la science gréco-arabe », J. LE GOFF, Les Intellectuels au moyen âge, p. 53.
30 Ed. Palencia, p. 42-45 (éd. Migne, Ex. XIV, col. 688-690).
31 Ed. Palencia, p. 38-41 (éd. Migne, Ex. XIII. col. 686-688).
32 « Bene posset philosophus suo facere naturali ingenio et artificiali, secreta etiam naturae rimando, quod mulier solo fecit naturali ingenio », Ed. Palencia, p. 41 (éd. Migne, col. 686).
33 « This ’dialectical’ treatment of a theme is a component basic consideration of the Disciplina Clericalis and at the same time an expression of the author’s critical approach to knowledge », E. HERMES, The Disciplina, p. 31.
34 E. HERMES, The Disciplina, p. 29.
35 Ed. Patencia, p. 6-7 (éd. Migne, col. 673-674).
36 Ed. Palencia, p. 7-10 (éd. Migne, col. 674-675).
37 Ed. Palencia p. 23-24 (éd. Migne, Ex. VI, col. 680).
38 Ed. Palencia, Ex. VIII, p. 24-25 (éd. Migne, Ex. VI, col. 680-681).
39 « omnibus catholicae fidei perfectis corrigendum appono. Nihil in humanibus inventionibus perfectum putat philosophus », éd. Palencia p. 3 (éd. Migne, col. 672).
40 Ed. Palencia, p. 60 (éd. Migne, Ex. XX, col. 695) : « Quicquid inveneris, legas, sed non credas quicquid legeris. Ad haec discipulus : Credo hoc esse : non est verum quicquid est in libris. Nam simile huic iam legi in libris et proverbiis philosophorum /.../ ».
41 Cf. par ex. Jacques LE GOFF, Les Intellectuels au Moyen Age, p. 19.
42 Sources principales de P. ALPHONSE : a) arabes : HOUNAÏNE, MOUBASSIR, le Libro de los engannos (d’après V. CHAUVIN, Bibliographie des ouvrages arabes, t. IX, n°1*, p. 2 ; dans le t. I, n°47, en note de bas de p. , sont données les principales sources, en particulier grecques et latines, de HOUNAÏNE et MOUBASSIR, d’après KNUST) ; le Coran - b) juives : le Talmud, la Bible et en particulier l’Ecclésiaste et les Proverbes. [ARISTOTE, SOCRATE (ou DIOGÈNE), PLATON, sont cités dans Disciplina. Voir aussi l’éd. Montgomery, p. 15 sq., et les notes de l’éd. Hermes, p. 178 sq., particulièrement détaillées à ce sujet.]
43 Cf. E. HERMES, The Disciplina, note 2, p. 178.
44 Ed. Palencia, p. 70-72 (éd. Migne, Ex. XXIV, col. 700) ; les règles de civilité constituent un thème fréquemment abordé dans le "miroir" ou "speculum", cf. Pierre RICHE, Education et culture dans l’Occident médiéval, Collected studies series, cop. 1993, chap. XVII, « Sources pédagogiques et traités d’éducation », p. 17.
45 « Qui servit regi ut ita dicam sine fortunio, hoc saeculum perdit et aliud. », éd. Palencia, p. 70 (éd. Migne, col. 700, où l’on peut lire « sine fortuna »).
46 « quia si custodisset quod Moyses praecepit, ut diligeret fratrem suum sicut se ipsum, hoc ei non evenisset. », éd. Palencia, p. 55 (éd. Migne, col. 694).
47 Edition utilisée dans cet article, celle de E. D. MONTGOMERY, Chapel Hill, 1971.
48 Pierre Riché, Education et culture dans l’Occident médiéval, chap. XVII, p. 28.
49 Ce titre manque dans le ms. Addit. 10289 du Brit. Mus. utilisé par E. D. MONTGOMERY (cf. éd. Montgomery, p. 12).
50 Les éditions connues du poème d’ABÉLARD, des traités d’A. de BRESCIA et B. BISSOLO, du Winsbecke sont données par P. RICHÉ, Education et culture dans l’Occident médiéval, chap. XVII, p. 25 et 26.
51 Ed. Montgomery, p. 71.
52 Le Chastoiement, p. 163 (Disciplina, éd. Palencia, Ex. XXX, p. 82, éd. Migne, Ex. XXVIII, col. 704).
53 Le Chastoiement, v. 3266-3268 (Disciplina, éd. Palencia, Ex. XX, p. 55, éd. Migne, Ex. XVIII, col. 694).
54 « The word ’leccator’, a germanic word, (*’leccare’ = lecken, west German Likkon) was probably introduced into medieval Latin by Isidore of Seville as a synonym for Latin gulosus" (greed person) /.../ », éd. Hermes, note 35, p. 180.
55 « Consule amico tuo in bonum quantum poteris, etsi tibi credere noluerit. Iustum est enim ut sibi bene consulas, licet rectum ut insulsus tuum non sequatur consilium. », éd. Palencia, p. 11 (éd. Migne, col. 675).
56 « Sapientiae duae sunt species una naturalis, alia artificialis ; quarum una non potest manere sine alia. », éd. Palencia, p. 12 (éd. Migne, p. 676).
57 Disciplina, éd. Palencia, p. 25 (éd. Migne, col. 681).
58 Cf. Disciplina : « Quidam habuit virgultum, in quo rivulis fluentibus herba viridis erat » (éd. Palencia, p. 58 ; éd. Migne, col. 695).
59 Cf. Disciplina, où seule est mentionnée la tristesse du jeune homme (éd. Palencia, Ex. XIII, p. 82 ; éd. Migne, Ex. XI, col. 684).
60 Le Chastoiement, note 34, p. 23.
61 Ed. Pey, Paris, F. Vieweg, 1859, v. 2409-2489.
62 Education et culture dans l’Occident médiéval, chap. XVII, p. 16.
63 Cf. Ecoles et enseignement dans le Haut Moyen Age (fin du ve siècle-milieu du Xe siècle), Pierre RICHÉ, Paris, Picard, 1989, p. 288.
64 Les Rédactions en Vers du Couronnement de Louis, éd. par Y van G. LEPAGE, Droz, Paris-Genève, 1978, v. 62-86, 150-159, 166-214.
65 Chanson de geste publiée d’après le manuscrit unique de Paris par Jacques NORMAND et Gaston RAYNAUD, Paris, Firmin Didot et Cie, 1877, v. 161-253.
66 Cf. Etude et édition des ’Enfances’ de ’Doon de Maience’, sujet de ma thèse, 1995, vers b1861-bl941 et c2051-c2155.
67 La copie présentant par ailleurs peu de variantes avec c.
68 Cf. la Table des proverbes de ma thèse, Etude et édition des ’Enfances’ de ’Doon de Maience’, 1995, et les rapprochements possibles avec les recueils de proverbes connus.
69 Les lignes suivantes donnent une traduction lâche de The Disciplina, p. 33.
70 Titre donné par E. D Montgomery à cette histoire qui traite, comme son nom l’indique de l’ingratitude de deux filles envers leur père (Ex. XXV, p. 164).
71 Cf. l’introduction de Doon de Maience, éd. Pey, p. iv-v.
Auteur
Université de Provence
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Fantasmagories du Moyen Âge
Entre médiéval et moyen-âgeux
Élodie Burle-Errecade et Valérie Naudet (dir.)
2010
Par la fenestre
Études de littérature et de civilisation médiévales
Chantal Connochie-Bourgne (dir.)
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