La version remaniée de "Renaut de Montauban" : à propos de l'édition du MS. "R"1
p. 1109-1123
Texte intégral
1Nous possédons plusieurs témoins de la version remaniée du Renaut de Montauban dans des manuscrits datant du xve siècle :
- R, de 1440 environ, qui, malgré ses 28. 392 alexandrins, fournit un texte incomplet ;
- B, datant sensiblement de la même époque (avant 1447), et qui contient deux fragments, l'un de 618 vers, parallèle au début de R, l'autre de 1899 vers, se situant après la mort de Renaud, et que R n'a pas ;
- La prose amplifiée, achevée en 1462, et représentée par trois manuscrits absolument parallèles, Am, Lf et Pm, dont le dernier est incomplet2 ; cette prose fournit le récit intégral du remaniement cyclique tel qu'il a sans doute existé dans une version rimée, plus ancienne que la date de rédaction de RB, et qui doit remonter aux dernières décennies du xive siècle, au moins.
2Cette affirmation, qui n'est pas tout à fait nouvelle3, se base sur le témoignage d'inventaires faisant état de tapisseries qui n'ont pu être inspirées que par le remaniement. Un premier mentionne, dans les années 1389-1396, une Histoire des enfants de Regnault de Montauban, et des enfants de Riseus de Ripemont4. Un second, datant de 1420, parle d'Un grant vielz tapiz, de l'istoire du duc Regnault de Montaben, coment il vainqui le roy Dennemont devant Angourie5. Aucun doute n'est permis : les fils de Ripeu de Ribemont et le roi Danemont d'Angorie sont bien des personnages de la version remaniée, et excluent toute référence à l'ancienne chanson de geste.
***
3Mais, au fait, et pour en revenir à R, que contient exactement ce manuscrit ? Il se compose de sept parties, très inégales dans leur étendue :
- Un épisode ardennais (1993 vers), commençant par l'adoubement des Quatre fils Aymon et le meurtre de Bertoulet suite à la tragique partie d'échecs ; on sait que cet incident, véritable détonateur du récit, est à l'origine de l'interminable guerre opposant Charlemagne à Renaud, et qui, dans un premier temps, se solde par la défaite de ce dernier à Montessor, dans les Ardennes.
- Un épisode gascon (5268 vers), où le héros et ses frères, en compagnie de Maugis, sont accueillis par le roi Yon de Gascogne, qui les prend à son service, et qui offre sa soeur Clarisse en mariage à Renaud, après la victoire de celui-ci sur Bègue de Toulouse (soit dit par parenthèse, ce dernier est ici un seigneur chrétien, et non un Sarrasin !). Ayant bâti une nouvelle forteresse à Montauban, Renaud s'empare de la couronne de Charlemagne dans l'épisode de la course, avant d'être trahi par son nouveau suzerain dans la plaine de Vaucouleurs. Grâce à Maugis, les quatre frères échappent de justesse au carnage, mais le siège de Montauban les accule finalement à la fuite. Cette fois-ci, le héros va s'établir à Trémoigne, cité qui lui est offerte par Yon, le traître repenti.
- Un épisode rhénan (1953 vers), où l'on assiste à la réconciliation. Celle-ci intervient après que Renaud ait sauvé Charlemagne, endormi dans la forêt, d'une tentative d'assassinat fomentée par Ganelon, et surtout après une révélation divine faite à l'empereur au sujet du héros. Renaud, quant à lui, s'engage, en guise de pénitence, à accomplir un exploit démesuré ...
- Ce sera le sujet de l'épisode d'Orient (11550 vers), qui raconte comment, après d'innombrables aventures, le héros, parti seul et sans argent, parvient a conquérir Jérusalem en battant en duel le roi païen Robastre, et réussit ensuite, surtout grâce à l'aide de l'enchanteur Berfuné, a s'emparer d'Angorie, la cité du puissant roi sarrasin Danemont. Là il entre en possession des reliques de la Passion, qu'il s'était juré de ramener à Charlemagne.
- Selon la chronologie du récit, l'épisode français (4848 vers) se déroule en même temps que celui d'Orient, et coïncide, vers la fin, avec le voyage de retour et l'arrivée de Renaud. Il a pour décor la cour de Charles et est consacré aux démêlés des fils de Renaud avec le lignage des traîtres. L'épisode s'achève par la victoire d'Yvon, qui parvient, seul, à vaincre en champ clos les quatre fils de Ripeu de Ribemont, qui l'avaient accusé d'avoir voulu assassiner l'empereur, ceci à l'instigation de Ganelon.
- Au cours du second épisode d'Orient (2488 vers), Renaud, accompagné entre autres de Roland et Olivier, retourne sur le théâtre de ses conquêtes afin d'y établir et d'y marier ses deux fils - ce qui ne peut se réaliser qu'au prix de nouveaux exploits guerriers.
- Enfin, l'épisode de Saint Renaud (292 vers + 125 lignes de prose pour pallier une lacune), relate la participation du héros à la construction de la cathédrale de Cologne, son meurtre par des ouvriers jaloux, son retour miraculeux à Trémoigne, sa reconnaissance par Clarisse (toujours en vie dans cette version), et enfin sa sanctification.
***
4Voilà, en gros le contenu de R. Mais cet aperçu serait incomplet si l'on ne faisait pas état de certains détails curieux. En effet, même si le copiste s'efforce de présenter une oeuvre cohérente et achevée - les formules stéréotypées clôturant la chanson en font foi, - il est évident que le récit a été tronqué. Plusieurs arguments convergent sur ce point :
51) A la fin de l'épisode de saint Renaud, on trouve, dans les trois dernières laisses, une série d'annonces et de résumés d'épisodes à venir : ceux-ci sont censés relater d'une part la mort de Maugis et des trois frères de Renaud suite à une trahison de Ganelon, et d'autre part la guerre entreprise par Yvon contre Charlemagne dans le but de venger les défunts.
62) Aux vers 27998-28030 on trouve une annonce et un résumé de l'histoire de Mabrien, petit-fils de Renaud, résumé que le narrateur termine par les paroles :
Enssi k'ay recordé avant en le canchon.
7Preuve que cet épigone du Renaut, conservé seulement dans la prose amplifiée, dont il constitue l'ultime volet6, figurait au programme du remaniement en vers. Ceci se trouve d'ailleurs corroboré par le fait que la prose elle-même fait allusion à un modèle rimé du Mabrien7.
83) Un détail matériel du codex, a savoir un passage où le copiste a volontairement laissé des blancs, tantôt en fin, tantôt en début de vers (f° 214 r°/v°), suggère qu'à cet endroit du texte le modèle utilisé était gravement endommagé. Hypothèse d'autant plus plausible que dans les mêmes parages (f°214 v°) on trouve une miniature, de dimensions nettement plus réduites que les vingt-sept autres, et qui occupe un espace correspondant à onze vers, exactement à un endroit où le texte présente une lacune ... sans doute d'une étendue égale ! Il y a donc fort à parier que l'artiste a ainsi voulu combler un blanc assez important laissé par le copiste, qui avait été incapable de déchiffrer, ou de compléter, son modèle mutilé.
94) La certitude que R n'a pas transmis la totalité du cycle s'appuie encore sur une autre preuve, qui n'est autre que le second fragment rimé de B. Celui-ci relate en effet une série d'épisodes qui s'intercalent entre le martyr de saint Renaud et l'histoire de Mabrien, en laissant toutefois de part et d'autre une sérieuse lacune, qu'il n'est possible de combler qu'à l'aide de la prose8. B raconte comment Maugis, usant du sobriquet de "clerc pèlerin", se rend incognito à Rome, y est élu pape, et y reçoit Charlemagne, dont il veut entendre la confession. Il ne révèle sa véritable identité qu'après avoir obtenu que Charles se repente de son plus terrible péché : la haine qu'il nourrit à l'égard du "larron enchanteur"9 ! Après une réconciliation spectaculaire, Maugis ayant renoncé à la papauté, se remet au service de Charlemagne, et participe avec ses trois cousins à un grand tournoi qui a lieu à Naples. Mais, trahis par Ganelon, ils finissent par périr étouffés dans une caverne.
10Si R et B sont indiscutablement des manuscrits frères, datant sensiblement de la même époque, ils ont sans doute été exécutés dans des ateliers différents10, et à partir de modèles différents, peut-être tout aussi fragmentaires l'un que l'autre. Cette dernière hypothèse s'appuie surtout sur le premier fragment en vers de B, parallèle au début de R, mais présentant toutefois des différences significatives laissant présager que B reflète un état antérieur, celui-là même qui fut adopté par le prosateur11. Mais hélas ! nos points de comparaison se limitent à 618 vers seulement ...
11Avant de passer a autre chose, encore un mot à propos de la prose amplifiée. Quoique je ne l'aie pas lue de bout en bout et quoique je n'aie pas procédé à une comparaison systématique avec R, je crois pouvoir affirmer qu'en gros, et à part des détails ou des passages secondaires, toute la matière de R se retrouve dans la prose. Mais, comme nous venons de le voir, l'inverse est loin d'être vrai, puisque la prose contient une série d'épisodes en plus. Il y a ceux qui suivent la mort de Renaud, mais il y a aussi le grand prologue qu'est le Maugis d'Aigremont12, et qui pose quelques problèmes intéressants. En effet, R connaît ce texte et y réfère à quatorze reprises13. Est-ce à dire que le remaniement en vers qui a servi de modèle au prosateur comportait un Maugis d'Aigremont ? C'est probable, et j'irais même jusqu'à supposer que ce Maugis - là devait être lui aussi remanié par rapport aux manuscrits traditionnels PNM ... Je n'ai pas de preuve formelle à apporter, mais il est symptomatique que jusqu'à présent il s'est avéré impossible de rattacher la prose amplifiée du Maugis à un des témoins en vers connus : pour chacun d'eux il y a des arguments pour ... et contre. C'est du moins ce qui ressort d'une série de mémoires de licence que j'ai aidé à diriger à l'Université de Gand14. L'hypothèse d'un "chaînon manquant" n'en acquiert que plus de poids.
***
12Mais venons-en à la question capitale des rapports entre le remaniement et les versions traditionnelles. Globalement, il y a moyen de procéder à des comparaisons textuelles pour les épisodes ardennais, gascon et de saint Renaud (environ un tiers du texte). Tout le reste n'a que des liens si lâches avec les modèles anciens que je n'hésite pas à parler d'une "partie nouvelle". Mais ne nous y trompons pas : même pour la "partie commune" les différences sont sensibles, le texte ayant été totalement remodelé et repensé, avec, et c'est surprenant à première vue, une nette tendance à la simplification de l'intrigue.
13Que peut-on dire à propos des sources utilisées ? Examinons quelques détails spécifiques, faute de pouvoir procéder à une étude approfondie :
- Première constatation : R (ainsi que B et la prose) n'a pas repris le prologue, c'est-à-dire l'histoire de Beuves d'Aigremont, père de Maugis, assassiné par traîtrise malgré le sauf-conduit de Charlemagne. Ou plutôt, il n'a repris que deux passages précis, ceux de l'adoubement des Quatre fils Aymon et du meurtre de Bertoulet, qu'il a regroupés et placés en tête de l'épisode ardennais. Ceci rappelle les manuscrits V et L, qui procèdent de la même façon. On ne peut s'empêcher d'évoquer également M et N, qui ont la particularité de distinguer nettement le Beuves du Renaut, mais sans aller 1 s jusqu'à l'omettre15. En tout état de cause, la disparition du prologue, expliquant l'origine des tensions latentes avant le meurtre de Bertoulet ainsi que le rôle joué par Maugis, apparaît comme une véritable énigme ; d'autant plus que R contient quatre passages où il est fait allusion à la mort de Beuves16...
- Dans l'épisode gascon on peut déceler une influence de C (+ NV ?) pour un passage secondaire, absent dans D, où Maugis s'empare du cheval de Charles17.
- Au beau milieu de l'épisode français, R a repris un passage qui était propre à l'épisode rhénan des manuscrits MAHL, et où Maugis secourait des marchands dans la forêt18.
- A propos du long épisode d'Orient, il faut signaler qu'un seul des manuscrits traditionnels, M, avait déjà entrepris de transformer et d'allonger l'ancien épisode de Terre Sainte, et avait notamment introduit l'idée d'un combat singulier devant décider de l'issue de la bataille, en l'occurrence entre Renaud et le païen Safadin, pour la possession de Jérusalem19. Préfiguration du duel Renaud-Robastre ? Peut-être, mais le développement très différent semble exclure la possibilité d'un emprunt direct, et nos points de comparaison sont limités du fait que l'épisode de M s'arrête brusquement après le début du duel, le reste du manuscrit étant perdu.
- Certains détails concernant les fils de Renaud sont, eux aussi, révélateurs. D'une part, à l'instar des manuscrits AOL, R inverse le rang d'âge et donne Yvon pour l'aîné, alors qu'à l'origine (cf. DNC) cet honneur revenait à Aymon20. D'autre part Yon s'est définitivement transformé en Yvon ; or, l'hésitation entre les deux formes s'observait déjà dans LC et N (sous bénéfice d'inventaire)21.
- Enfin, nous possédons indubitablement dans N la source d'un épisode assez long du remaniement, absent dans R, mais repris dans le second fragment rimé de B : le récit du "clerc pèlerin"22. En effet, seul parmi les manuscrits traditionnels, N ajoute, après la mort de Renaud, un épisode de 1244 vers, appelé communément La Mort de Maugis23. On y voit comment l'enchanteur, obéissant à un ordre divin, se rend à Rome dans le but de demander au pape de l'accorder avec Charles. Devenu mestre sinator, Maugis est prié, par l'intermédiaire d'un ange, de se rendre à Paris pour s'y soumettre à la justice de l'empereur. Ce dernier fait subir a son vieil ennemi de terribles épreuves, mais le protégé de Dieu en sort à chaque fois indemne, si bien que Charlemagne est forcé d'accorder son pardon.
14Sur base de ces quelques indications, on peut déjà se rendre compte que pour ce qui est de situer le modèle traditionnel de BR, les choses ne sont pas claires du tout, et que les liens observés nous orientent en sens divers. La nouvelle rédaction ne s'inspire visiblement pas d'un seul des témoins traditionnels conservés, et a sans doute puisé dans un ensemble diversifié de sources et de souvenirs, en faisant, de surcroît, preuve d'un certain éclectisme. En effet, certaines lacunes et maladresses démontrent que le remanieur connaissait des épisodes qu'il n'a pas, peu ou mal exploités. Songeons au prologue, et aussi, par exemple, à la noyade de Bayard. Ce passage célèbre, figurant dans les chrestomathies d'Albert Henry et d'Aurelio Roncaglia, a été repris, dans R, à un endroit plutôt insolite (au début de l'épisode de saint Renaud), et est seulement rapporté, dans un résumé de dix-sept vers ! Cette "surcharge" venait sans doute si mal à propos que le prosateur a jugé bon de la supprimer24 ... Et que dire d'une inadvertance telle que celle des vers 5759-61, où l'auteur de R fait évoquer par Charlemagne les vols de Maugis, ce qui réfère nécessairement aux versions traditionnelles25, puisque dans le remaniement l'enchanteur ne s'est encore rendu coupable d'aucun larcin ? Enfin, une chose est sûre : la nouvelle version n'a fait que s'inscrire, avec un programme plus ambitieux, certes, dans un mouvement littéraire déjà amorcé depuis longtemps, et qui consistait non seulement à créer un cycle autour de l'ancienne chanson (songeons au Maugis d'Aigremont, au Vivien de Monbranc et à La Mort de Maugis), mais aussi à modifier, en vue d'une amplification, des épisodes existants. Là nous pouvons citer l'épisode de Terre Sainte dans M, ainsi que des passages qui ne sont pas passés dans le remaniement : par exemple l'épisode de l'emprisonnement dans la partie ardennaise d'OVNC et les additions burlesques à l'épisode de la course, surtout dans N26.
***
15Procédons, en guise de conclusion, à un essai de synthèse. Partant d'un modèle traditionnel qui ne nous est pas parvenu ou - plus vraisemblablement - d'un ensemble de sources dont VLNC et sans doute aussi M ont le plus de chances de faire partie (appelons cela w)27, on aboutit à une version remaniée, en vers, de type cyclique, qui débutait probablement par le Maugis d'Aigremont et se terminait par le Mabrien (appelons ce remaniement "primitif" - et perdu - w'). Ce w' a ensuite donné lieu à des copies, dont nous avons conservé deux témoins incomplets : B d'une part, R de l'autre ; le premier semble plus proche de w' que le second, mais n'a malheureusement transmis qu'une faible portion de l'ensemble. En tout cas, ni l'un ni l'autre n'a pu servir de modèle à la version en prose, complète, et qui a été achevée en 146228. C'est dire qu'à cette date devait encore exister au moins un exemplaire contenant le cycle intégral de w'. A en juger par ce qui reste visible de nos jours, l'iceberg devait être de taille !
Notes de bas de page
1 Cette communication reprend en partie un chapitre d'introduction de ma thèse de doctorat, intitulée "Renaut de Montauban". Edition critique du ms. de Paris, B.N., fr. 764 ("R"), 3 tomes en 5 vol., en tout 1480 pp. dactyl., élaborée sous la direction du Professeur Jacques Thomas, et soutenue à l'Université de Gand en 1985. Qu'il me soit permis de renvoyer une fois pour toutes à mon Essai de bibliographie (Romanica Gandensia, t. XVIII, 1981), tant pour les sigles désignant les mss (pp. 203-204), que pour les références exactes des éditions, complètes ou partielles, du Renaut, y compris les anthologies qui en reprennent un extrait (pp. 205-209). Le lecteur intéressé pourra aisément retrouver dans ma liste les sept éditions partielles dont R a bénéficié jusqu'à ce jour (Iba1, 2, 8, 10, b11, c1 et d1). - Pour la description, la datation et l'histoire des mss - en particulier de B et de R, - cf. l'édition synoptique de l'épisode ardennais par J. THOMAS (IBc1), t. I, pp. 19-138 (N.B. Cet ouvrage sera désormais désigné par J. THOMAS, L'ép. ard.).
2 Cette prose se compose de cinq volumes ; Pm n'a conservé que les trois premiers. Les colophons d'Am et Lf donnent la date du 12 novembre 1462.
3 Cf. les éditions de Kurt SCHUMACHER (IBb11), p. 8, Ferdinand CASTETS (IBa10), p. 180 n2 et Jacques THOMAS, l'ép. ard., t. I, p. 188.
4 Cf. J. - J. GUIFFREY, Eugène MUNTZ et Alexandre PINCHART, Histoire générale de la tapisserie, Paris, Société anonyme de publications périodiques, 1880, t. II, p. 14.
5 Le Comte de LAB0RDE, Les ducs de Bourgogne. Etudes sur les lettres, les arts et l'industrie pendant le xve siècle et plus particulièrement dans les Pays—Bas et le duché de Bourgogne, Seconde partie, t. II, Paris, Plon frères, 1851, p. 271. Ici on peut évidemment spéculer jusqu'à l'infini sur la valeur exacte de l'adj. vielz ...
6 Il occupe, au t. V d'AM et Lf, les rubriques 8 à 55 (fin), et est également conservé dans des imprimés, dont le premier, l'édition du Du Pré et Nyverd, date de 1525.
7 Cf. François SUARD, La prose manuscrite amplifiée de "Renaut de Montauban", dans Actes du IVe colloque international sur le moyen français [Amsterdam, 22-24 sept. 1982], publiés par Anthonij Dees, Amsterdam, Rodopi, 1985, pp. 362-363 et 370, ainsi que, du même auteur, "Meurvin" et "Mabrian", deux épigones de la "Chevalerie Ogier de Danemarche" et de "Renaut de Montauban", dans Guillaume d'Orange and the Chanson de geste. Essays presented to Duncan Me Millan (...). Edited by Wolfgang van Emden and Philip E. Bennett (With the assistance of Alexander Kerr), Reading, 1984, pp. 152-153.
8 Correspond au t. IV, rubriques 36 à 43 et au t. V, rubrique 1 d'Am et Lf.
9 Cf. Philippe VERELST, Texte et iconographie : une curieuse mise en abyme dans un "Renaut de Montauban" inédit (xve s.), dans Romanica Gandensia, t. XVII, 1980, pp. 147-162.
10 R provient sans doute d'un grand centre en Flandre (Lille ? Gand ? Bruges ? ...), et B a peut-être été exécuté à Mons : cf. J. THOMAS, l'ép. ard., t. I, pp. 125 et 41.
11 Cf. Jacques THOMAS, Les mises en prose de "Renaut de Montauban". Classement sommaire et sources, dans Fin du Moyen âge et Renaissance. Mélanges de philologie française offerts à Robert Guiette, Anvers, De Nederlandsche Boekhandel, 1961, p. 137, ainsi que l'ép. ard., t. I, p. 187.
12 Le Maugis occupe le t. I d'Am, Lf et Pm. La version traditionnelle en vers est connue par les mss PNM ; cf. éd. Philippe VERNAY (1980 - IIB2 dans mon Essai de bibliographie).
13 Vv. 311-316 (origine de Floberge), 366-369 (origine de Bayard et de Floberge), 2925-26, 3127-31 et 3380-82 (Bayard), 6426-29 (allusion à l'épisode de Montcler), 6917-21 (Bayard), 9522-23 (allusion à Oriande, 9566-73 (Bayard + allusion à Baudris), 9936-38 (Baudris et Oriande), 10414-16 (Bayard), 14500 sv. (Baudris ?), 17945-48 (Oriande) et 27359-97 (allusions multiples à l'épisode de Tolède).
14 Ann MATTHYS, "Maugis d'Aigremont". Edition de la mise en prose d'après le manuscrit de l'Arsenal 5072. 1e partie : jusqu'au départ de Maugis [rubriques I-VIII] 1980 ; Stéphane VANDER VEKEN, Edition critique d'un fragment du "Maugis d'Aigremont" en prose (rubriques IX-XVIII), [1981] ; Piet CLAUS, Edition critique d'un fragment du "Maugis d'Aigremont" en prose (rubriques XIX-XXIX), [1981] ; Martine SCHUDDINGS, Edition critique d'un fragment du "Maugis d'Aigremont" en prose (rubriques XXX-XLI), 1982 ; Caroline DE SCHRIJVER, Edition critique d'un fragment du "Maugis d'Aigremont" en prose (rubriques XLII-LI), 1983. Tous ces travaux, entrepris sous la direction de M. J. Thomas, sont inédits, et aucune publication n'est envisagée pour l'instant.
15 Sur la question du Beuves d'Aigremont, cf. J. THOMAS, l'ép. ard., t. I, pp. 143-145.
16 Vv. 300-303, 6407-09, 7400-06 et 8620-24.
17 R, vv. 5856-74 ; pour le texte de C, cf. éd. F. CASTETS, pp. 573-574 n (où C = B !).
18 R, vv. 22379-87 ; cf. aussi Philippe VERELST, Le personnage de Maugis dans "Renaut de Montauban" (versions rimées traditionnelles), dans Romanica Gandensia, t. XVIII, 1981, p. 119.
19 Cf. Ph. VERELST, Le personnage de Maugis..., art. cit., pp. 125-126 ; le texte a été publié, avec résumé et commentaires, par F. CASTETS, Recherches pp. 6-42 (1887 - IBa7 dans mon Essai de bibliographie).
20 Cf., entre autres, éd. F. CASTETS, L, vv. 16635-37 + note.
21 Pour L, cf. éd. F. CASTETS, vv. 16636, 16643, 16648, etc. ; pour C, cf. éd. H. MICHELANT (pour la partie où il utilise ce ms.) et la liste des références dans la Table d'E. LANGLOIS ; toujours pour C, j'ai vérifié dans l'éd. M. LANOYE (IBd2), vv. 1292 et 1317. Quant à N, il mélange aussi les deux graphies, si l'on peut en croire la Table d'E. LANGLOIS (références à La Mort de Maugis).
22 Ceci avait déjà été remarqué par F. CASTETS (cf. son éd., pp. 179-180 et 243) et par François SUARD, Guillaume d'Orange. Etude du roman en prose, Paris, Champion, 1979 (Bibliothèque du xve siècle, XLIV), p. 107.
23 Edité par F. CASTETS (1892 - IIIA1 dans mon Essai de bibliographie) ; cf. aussi Ph. VERELST, le personnage de Maugis art. cit., pp. 148-152.
24 R, vv. 28122-38 ; cf. Jacques THOMAS, La sortie de Bayard selon les différents manuscrits en vers et en prose, dans Romanica Gandensia, t. XVIII, 1981, pp. 185-192.
25 Je songe en particulier aux vols commis à Orléans, et qui sont évoqués à la fin de l'épisode ardennais : cf. Ph. VERELST, Le personnage de Maugis art. cit., pp. 78-80.
26 Cf. id., pp. 82-85 et 91-93.
27 Les sigles w et w' sont empruntés au schéma de M. J. THOMAS, L'ép. ard., t. I, pp. 190-192.
28 Pour compléter le tableau, il faut ajouter que les Croniques et Conquestes de Charlemaine, achevées par David Aubert en 1458, contiennent une partie consacrée à l'histoire de Renaud : cf. éd. R. GUIETTE, t. II, 1e partie, pp. 100-180 (1940-51 - IBfl dans mon Essai de bibliographie). La source utilisée est soit un texte en vers, plus proche de R que de B, soit la mise en prose, qui à l'époque de la rédaction des Croniques et Conquestes était peut-être déjà en chantier ; à moins qu'il y ait eu un recours simultané aux deux sources ... Cf. Maurice PIRON, De quelle version de "Renaut de Montauban" David Aubert s'est-il inspiré ? Dans Fin du Moyen Age et Renaissance. Mélanges de philologie française offerts à Robert Guiette, Anvers, De Nederlandsche Boekhandel, 1961, pp. 139-149.
Auteur
Université de Gand
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Fantasmagories du Moyen Âge
Entre médiéval et moyen-âgeux
Élodie Burle-Errecade et Valérie Naudet (dir.)
2010
Par la fenestre
Études de littérature et de civilisation médiévales
Chantal Connochie-Bourgne (dir.)
2003