La composition de Karel Ende Elegast
p. 1097-1108
Texte intégral
1Charlemagne séjourne à son château d'Ingelheim sur le Rhin. Le grand roi vient de se coucher ; le lendemain il tiendra sa cour. Tout d'un coup un ange lui apparaît et lui dit de se lever pour aller cambrioler. Charles, ébahi, croit avoir rêvé et oublie le message. Alors l'ange réapparaît, mais une fois de plus Charles n'obéit pas à l'ordre. Il lui semble avoir affaire à un démon qui est venu le tourmenter. Pourquoi aller cambrioler ? Lui, l'homme le plus riche du monde ! Un troisième appel seulement peut le convaincre de l'importance de l'affaire. Il se signe et décide que, même s'il s'agit de quelque chose de malhonnête, mieux vaut obéir aux ordres de Dieu, que de susciter le courroux diviin. Il s'habille, se revêtit de son armure magnifique, et sort de ses appartements sans être vu par personne. Une fois dehors il franchit le pont, se rend aux écuries et selle son cheval. Puis il s'en va, en passant devant les gardes qui dorment d'un profond sommeil.
2Il chevauche au milieu de la nuit dans les forêts aux environs d'Ingelheim, où a lieu une rencontre importante. Soudain à travers les arbres il aperçoit un chevalier noir, et à cause de ses vêtements et armes noirs, Charles pense avoir affaire au diable. Le chevalier noir, de son côté, est impressionné par la richesse de l'armure du roi et il lui demande son nom et ce qu'il vient chercher dans la forêt à pareille heure. Les deux chevaliers finissent par se battre en duel, duel dont Charles sort vainqueur, parce que la lance du chevalier noir se rompt lors du combat. Ce dernier se présente comme Elegast, un duc que Charles a banni par suite d'un méfait insignifiant. Elegast, depuis son exil, vit dans la forêt comme chevalier-brigand. Charlemagne est heureux de l'avoir rencontré, puisque ce maître-voleur vient juste au moment où il a besoin de lui. A ce qu'il paraît, Dieu a écouté sa prière, et Charles, après avoir imploré le pardon de Dieu, ment et se présente, lui aussi, comme chevalier-brigand. Il se nomme Adelbrecht, "celui qui rayonne de noblesse". Elegast et Adelbrecht décident d'aller cambrioler le château d'Eggeric d'Eggermonde, un duc puissant qui est l'époux de la soeur du roi.
3Chemin faisant Charlemagne, afin de ne pas assister mains vides à l'effraction, s'empare d'un coutre à l'insu de son compagnon. Mais lorsqu'il veut s'en servir pour faire un trou dans le mur du château, Elegast ne peut s'empêcher de rire. Adelbrecht fait une impression tellement maladroite qu'Elegast décide d'entrer tout seul dans le château. Charles, dehors, doit attendre son retour pour ramasser le butin.
4Une fois dans le château, Elegast, couché sous le lit conjugal, surprend une conversation entre Eggeric et sa femme. Le duc raconte d'avoir fomenté un coup d'Etat et que, le lendemain, il tuera le roi. Elegast, indigné, sort en toute hâte et il transmet la nouvelle à Adelbrecht, c'est-à-dire à Charlemagne. Celui-ci comprend tout d'un coup pourquoi Dieu l'a envoyé à cette mission étrange et il promet à Elegast d'aller mettre le roi au courant de cette menace. Charlemagne retourne à Ingelheim où tout le monde est encore endormi.
5Le lendemain, quand Eggeric et ses hommes arrivent à Ingelheim, il est arrêté et accusé de haute trahison. Mais Eggeric nie cette accusation, même lorsqu'Elegast, cherché en toute hâte par les messagers de Charles, rend compte de ce qu'il a appris la nuit précédente. On décide de recourir à un duel judiciaire dont Elegast, avec l'aide de Dieu, sort vainqueur. Le traître Eggeric est pendu et Elegast, le banni, est réhabilité. Le roi lui donne sa soeur, maintenant la veuve d'Eggeric, en mariage.
6Voici en survol le contenu de Karel ende Elegast1, la chanson de geste la plus importante en moyen-néerlandais. L'histoire est brève : seulement 1400 vers à rimes plates. Captivante : le danger qui menace Charlemagne et son royaume, sera-t-il déjoué ? Amusante : le puissant Charlemagne dans le rôle de cambrioleur qui faillit de se trahir par sa gaucherie. Simple : le texte entier se restreint à une seule aventure. En bref, un récit qui a toutes les qualités nécessaires pour le rendre populaire auprès du public. Karel ende Elegast compte parmi les textes classiques de la littérature néerlandaise et figure toujours au programme des lycées belges et néerlandais. Les néerlandistes, eux aussi, n'ont pas perdu leur enthousiasme pour l'étude de ce texte. De nouvelles études et éditions du texte continuent de paraître, parmi lesquels il faut citer avant tout les publications du philologue A.M. Duinhoven2. Son étude approfondie des textes transmis domine considérablement les recherches sur Karel ende Elegast depuis une quinzaine d'années déjà. Le cadre de cette communication ne me permet pas d'insister sur les résultats surprenants des recherches menées par Duinhoven, ce qui ne m'empêchera pas de m'inspirer de son travail dans la présentation de quelques renseignements de base sur Karel ende Elegast.
7Les sources du texte moyen-néerlandais sont rares et relativement récentes3. Il y a cinq manuscrits, dont les plus anciens datent de la deuxième moitié du quatorzième siècle. En outre il y a les éditions imprimées plus ou moins complètes datant du quinzième et seizième siècles et une traduction rhénane dans un manuscrit d'environ 1475. Le texte le plus ancien, intégralement conservé et à la fois la source principale est l'Incunable A, d'environ 14874, qui est donc beaucoup plus récent que le texte original. Mais quel est l'écart chronologique entre les deux textes et quelle a été la version originale ? Cette question devra être résolue à l'aide des versions de ce récit existant en d'autres langues. Il y a premièrement une version en ancien-norvégien dans la Karlamagnús saga5 d'environ 1240, qui est à l'origine d'une tradition scandinave qui s'étend jusqu'au dix-neuvième siècle, et deuxièmement il nous reste une version en moyen-allemand6. En français le texte n'a pas été conservé, mais il a été connu, ce qui ressort de quelques allusions assez étendues figurant dans le Renaus de Montauban7 et le Restor du paon8 en ancien-français. Elegast s'appelle Basin aussi bien dans ces textes français que dans la Karlamagnús saga. Ceci peut mener à la supposition de l'existence d'une Chanson de Basin qui n'a pas été conservée. On peut se demander si une éventuelle Chanson de Basin marque le début de la tradition de ce texte et si le Karel ende Elegast en moyen-néerlandais peut être considéré comme étant une traduction-adaptation de la version en ancien-français, comme il en est le cas pour la plupart des chansons de geste moyen-néerlandaises. Duinhoven hésite. Il présume, en se basant sur son étude critique des textes, que la version la plus ancienne du récit a été écrite avant 1200 et en moyen-néerlandais. Il est difficile de réfuter cette hypothèse quand on ne dispose pas de la même connaissance profonde de la tradition, d'autant plus que les sources conservées du Karel ende Elegast datent de deux ou trois siècles plus tard. Le point de départ de mon discours sur la composition et la fonction du texte sera la version transmise en moyen-néerlandais, dont Duinhoven date l'archétype autour de 1350.
8Je viens de dire que le récit est captivant à cause du fait que le lecteur ou auditeur se demande si le danger menaçant Charlemagne et son royaume - à savoir le coup d'Etat imminent - pourra être déjoué. Au début (de l'histoire) cette question ne se présente que sous forme voilée. Le lecteur n'est pas encore au courant du danger, pas plus que le roi lui-même. Alors le lecteur se demande, comme le fait Charlemagne, pourquoi Dieu l'incite au cambriolage. Cette ignorance commune rend compréhensible aux yeux du lecteur le comportement de Charlemagne dans la première moitié du récit, c'est-à-dire : sa peur devant le chevalier noir, son nom imaginé d'Adelbrecht et sa gaucherie au moment de l'effraction. Cette ignorance et la compréhension qui en découle, nous font sympathiser avec Charles, le personnage principal de l'histoire. Ce n'est que dans la chambre à coucher d'Eggeric que le dessein de Dieu nous est révélé, et à partir de ce moment la tension réside apparemment dans la question de savoir si la menace pourra être déjoué. On se rend compte en même temps combien Dieu protège Charles et combien il est sage de répondre aux ordres divins, même si l'on ne peut en saisir le sens.
9L'histoire se déroule à trois endroits : à Ingelheim, dans la forêt où vit Elegast et à Eggermonde. Charles quitte Ingelheim, il parcourt la forêt et passe à Eggermonde pour retourner à Ingelheim. La structure spatiale du conte peut être considérée comme un triangle, dont les angles représentent les trois lieux d'action et les côtés les trajets parcourus. Dans cette figure le départ d'Ingelheim est l'image réfléchie du retour à Ingelheim. Ceci est accentué par la façon de décrire le départ et le retour de Charles. A propos du départ, après la troisième apparition de l'ange, nous lisons : premièrement que Charles s'habille et se revêtit de son armure (v. 132-139) ; deuxièmement qu'il traverse le château inaperçu (v. 140-150) ; troisièmement que tout le monde dort lorsqu'il sort son cheval de l'écurie (v. 151-163) ; finalement qu'il passe par la porte, toujours sans être vu (v. 164-167). Dans le passage relatant son retour nous retrouvons les mêmes détails dans l'ordre inverse : d'abord la porte (v. 1109) ; puis, tout le monde dort lorsgu'il reconduit son cheval à l'écurie (v. 1110-1111) ; ensuite, il traverse le château inaperçu (v. 1112-1113) ; et enfin il se désarme (v. 1114). Ingelheim est le point de départ et la fin d'une aventure nocturne secrète. Charles part le soir, après s'être couché, et il rentre juste avant que le corne du guetteur sonne l'aube (v. 1115-1117).
10Les trois lieux d'action sont les territoires de chacun des trois personnages principaux. Charles réside au château d'Ingelheim, Elegast, le banni, dans la forêt et le puissant Eggeric à Eggermonde. Le triangle spatiale coïncide avec le triangle des personnages, qui à son tour reflète exactement les rapports féodaux entre les personnages : entre un suzerain et deux vassaux, entre un roi et deux ducs. Au début de l'histoire les deux vassaux sont diamétralement opposés. S'ils ont tous les deux le rang de duc (v. 1294), beaucoup de différences les séparent. Elegast s'est conduit mal envers le roi, raison pour laquelle il a été exilé ; Eggeric, par contre, est tenu en haute estime et il a épousé la soeur de Charles. Elegast a perdu son honneur et vit dans la forêt, tandis qu'Eggeric habite un château fort. Charles poursuit Elegast et si on le trouve, sa mort sera honteuse, car les voleurs sont décapités et pendus (v. 213) ; Eggeric occupera une place d'honneur à la cour. Le déshonneur s'oppose à l'honneur, l'infidélité à la fidélité, le noir au blanc.
11Au cours du récit ces qualifications changent peu à peu de place. Prenons par exemple la rencontre entre Charles et Elegast dans la forêt. Tout à fait conforme à la situation initiale, Elegast fait son apparition dans les habits du chevalier noir (v. 279-284). Mais il n'est pas aussi noir qu'il ne paraît. Le fait qu'il a été banni pour quelque chose d'insignifiant est souligné dans le texte (v. 220) et la décision de Charles de l'exiler a été inspirée par des conseillers malveillants (v. 660). Et bien qu'il soit chevalier-brigand, il ne vole que les biens des riches ; les pauvres, les pèlerins et les marchands n'ont rien à craindre de lui (v. 246-266). La proposition rusée d'Adelbrecht d'aller cambrioler le château royal est rejetée par Elegast, qui s'en indigne. Bien que Charles l'ait exilé, il n'en restera pas moins son suzerain auquel il doit la fidélité (v. 657-668).
12Toutes ces indications donnent à réfléchir a Charles et, comme le fait le lecteur, il commence à douter de la malveillance d'Elegast. Peu à peu la réhabilitation du duc banni est préparée et la méchanceté d'Elegast, comme l'honnêteté d'Eggeric, ne s'avèrent qu'apparentes. Cela ressort surtout lorsqu'Elegast veut voler la selle et qu'il apprend au château d'Eggermonde, qu'Eggeric a fomenté un coup d'Etat.
13A ce moment-là il est question d'une transition importante dans l'histoire. Charles comprend tout d'un coup pourquoi Dieu l'a envoyé cambrioler et quel danger le menace. Le lecteur, lui aussi, sait désormais que, à l'intérieur du royaume de Charles, l'ordre a été ébranlé. Un vassal fidèle vit en exil et un traître est tenu en haute estime. C'est Dieu qui a révélé cette injustice par une mission à première vue énigmatique. Ainsi Dieu se présente comme le suzerain suprême qui protège son vassal. En effet de nombreux passages dans le texte indiquent que les rapports entre Charles et Dieu sont d'ordre féodal. Le grand roi demande l'aide divine pour tous ses actes. Il dit même une fois explicitement que Dieu lui a donné son royaume en fief (v. 107). Dieu, de son côté, protège Charles et il peut être considéré comme étant le quatrième personnage principal, non seulement parce qu'il lui envoie un ange-messager, mais aussi parce qu'il s'occupe des détails : il veille par exemple à ce que tout le monde dorme lorsque le roi quitte son château et y retourne inaperçu vers la fin de la nuit. Comme un bon suzerain Dieu prend soin de démasquer l'ordre illusoire qui règne dans le royaume de son vassal pour le rétablir ensuite. Ceci se révèle surtout par le dénouement du duel judiciaire entre Eggeric et Elegast à la fin du récit. Les deux ducs se valent à un tel degré que le combat semble sans fin. Mais au moment ou Charles prie Dieu de trancher le combat, Elegast tue aussitôt son adversaire d'un coup violent de son épée (v. 1434-1453). Ainsi la culpabilité d'Eggeric a été prouvée et l'ordre pourra être restauré. C'est Eggeric qui subit la punition au lieu d'Elegast ; il est décapité et pendu. Elegast est réhabilité : il épousera la soeur de Charles, la veuve d'Eggeric. L'échange des places dans le triangle spatiale ainsi que dans le triangle des personnages est accompli.
14En prenant comme point de départ la structure triangulaire on peut résumer l'histoire de la façon suivante : Charles obéit aveuglément à l'ordre de Dieu d'aller cambrioler, un ordre qui semble absurde. Il se rend au territoire de son vassal infidèle Elegast, dont il découvre la véritable nature fidèle. Ensuite il se dirige vers le château de son vassal fidèle Eggeric, qui se révèle félon. De retour à Ingelheim l'ordre ébranlé est rétabli avec l'aide de Dieu.
15A en croire les sources conservées, l'histoire du Karel ende Elegast a joui d'une grande popularité à partir du treizième siècle jusque tard dans le seizième siècle. Mais qu'est-ce qui a captivé exactement les auditeurs et les lecteurs ? On peut songer à de nombreuses réponses possibles : le texte appartient au genre populaire des chansons de geste, ou : on apprécie la situation paradoxale du grand roi dans le rôle du voleur maladroit, etc. Il est très difficile de fournir des preuves pour de telles hypothèses. Malgré cela j'ose proposer mon hypothèse, qui repose sur une opposition intéressante à l'intérieur du récit, et qui se trouve étayée par la composition. Il s'agit de l'opposition entre, d'une part, les événements qui se déroulent à Ingelheim pendant la journée (v. 1-14 ; 1114-1472) et, d'autre part, l'action secrète que Charles entreprend lorsqu'il fait nuit (v. 15-1113). La plupart de ceux qui se sont réunis à la cour d'Ingelheim ne s'attendaient pas du tout à la révélation d'un coup d'Etat manqué, qui entraîne une modification dans le rapport des forces entre les vassaux de Charlemagne. De pareils événements bouleversants se produisent de temps en temps parmi les grands seigneurs et vont en général de pair avec des spéculations et des ragots concernants les causes. Ce qui est si intéressant dans l'histoire du Karel ende Elegast, c'est que l'arrière-fond des troubles à la cour est peint avec précision. Le lecteur est informé sur tous les détails de la politique mondiale, y compris les particularités intimes de la chambre à coucher du traître. Chacun y trouve à son goût. Mais l'élément principal dans les événements nocturnes concerne la relation qui existe entre Charles et Dieu, puisque le coup d'Etat n'échoue que grâce au fait que Dieu protège son vassal fidèle. La leçon qu'en peut dégager le lecteur est qu'un prince qui se soumet à la volonté de Dieu, mérite la confiance, même s'il se passe des choses étranges à la cour.
16Charlemagne vit tellement dans la crainte de Dieu qu'il peut servir d'exemple aux princes néerlandais. Ceci explique la popularité des chansons de geste et en particulier du Karel ende Elegast aux Pays-Bas. Il y a de nombreuses indications que les princes médiévaux des Pays-Bas prenaient exemple sur le glorieux Charlemagne. Ceci vaut en particulier pour les ducs de Brabant et, plus tard, pour les ducs Bourgogne et, plus tard encore, pour Charles Quint. Ils se considèrent comme les successeurs de Charlemagne, tout comme le font le roi de France et l'empereur allemand. Les ducs de Brabant, n'étaient-ils pas apparentés aux Carolingiens et n'étaient-il pas les prétendents légitimes de l'empire du centre qui était le partage de Lothaire, le petit-fils de Charlemagne ? Les Bourguignons, eux aussi, justifient leur politique expansionniste effective à l'aide de cette même idéologie de l'empire du centre. A partir du treizième siècle paraissent au Brabant de nombreuses généalogies, dans lesquelles Charlemagne figure de préférence comme duc de Lorraine. Charles est donc non seulement un exemple favori du passé, il est aussi l'ancêtre des ducs de Brabant. Pourquoi la gloire éclatante de l'ancêtre ne vivrait-elle pas dans sa descendance ? Ainsi le Karel ende Elegast devient un moyen de propagande pour les dynasties brabançonne9.
17Mais ce moyen de propagande n'est pas sans faille. Charles, ne devient-il pas un exemple un peu douteux lorsqu'on apprend qu'il va cambrioler au milieu de la nuit ? Comment se peut-il que Dieu souhaite que ses protégés commettent des péchés ? Nous retrouvons déjà cette critique vers 1330 dans l'oeuvre de l'historien brabançon Jan van Boendale. Il écrit : "Nous lisons que Charles s'en alla cambrioler, mais je vous dis que Charlemagne n'a jamais volé"10. La critique de Boendale s'insère dans une discussion contemporaine fort répandue concernant la valeur morale et la véridi-cité de la chanson de geste. Mais à l'époque, ceci a nui à peine à la popularité du récit. Tant que les princes aux Pays-Bas continuent à prendre exemple sur Charlemagne, et ceci durera jusque tard dans le seizième siècle, le récit de l'aventure nocturne avec Elegast conserve sa popularité. La dernière édition imprimée paraît dans la deuxième moitié du seizième siècle lorsque les Pays-Bas essayent de se soustraire au règne de la dynastie qui était allée le plus loin dans l'identification à Charlemagne11.
Notes de bas de page
1 Karel ende Elegast. Ed. A.M. Duinhoven. 's-Gravenhage, 1982. Nijhoffs Nederlandse Klassieken. Traduction en français : Charles et Elegast Trad. par Fr. Closset. Dans : Joyaux de la littérature flamande du Moyen-Age. Bruxelles, 1949. p. 33-57.
2 A.M. Duinhoven, Bijdragen tot de reconstructie van de Karel ende Elegast. Assen-Groningen, 1975-1982. 2 t. Karel ende Elegast. Diplomatische uitgave van de Middelnederlandse teksten en de tekst uit de Karlmeinet-compilatie. Ed. A.M. Duinhoven. Zwolle, 1969. 2 T.
3 A.M. Duinhoven, Bijdragen, T. I, p. 58-118.
4 Die historie van coninck Karel ende Elegast (Delft, Jacob Jacobsz. van der Meer ou Christiaen Snellaert, 29 Novembre 1486-26 Juin 1488). Le seul exemplaire de cet incunable se trouve à La Haye, Bibliothèque Royale, Inc. 169 G 63.
5 Karlamagnús saga ok kappa hans. Fortaellinger ont Keiser Karl Magnus og hans jaevinger. Ed. C.R. Unger. Christiana, 1860. Traduction en anglais : Karlamagnús saga. The Saga of Charlemagne and his heroes. Trad. par C.B. Hieatt. Toronto, 1975. 3 T.
6 Der mitteldeutsche Karl und Elegast. Ed. J. Quint. Bonn, 1927.
7 Renaus de Montauban. Ed. H. Michelant. Stuttgart, 1862. p. 266, v. 27- p. 267, v. 4.
8 Jean le Court, dit Brisebare, Le restor du paon. Ed. R.I. Carey. Genève, 1966. p. 69-70 ; v. 609-630.
9 Van den derden Eduwaert. Ed. J. G. Heymans. Nijmegen, 1983. Tekst en tiid 10.
10 Jan (van) Boendale, gezegd Jan de Clerc, Der Leken spieghel. Ed. M. de Vries. Leyde, 1844-1848 3 T. T.3, 15, 133-135.
11 Je remercie Mlle Janette van der Meulen et Mme Boukje Finet-van der Schaaf qui ont bien voulu traduire cette communication en Français.
Auteur
Université d'Utrecht
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