Le foisonnement artistique de Tarascon au xve siècle : les peintres et leurs œuvres au temps du roi René
p. 167-180
Texte intégral
1L’exploration des archives municipales et notariales de Tarascon apporte de nombreux documents inédits sur les peintres et peintres-verriers du xve siècle. En cette période, les commandes artistiques, notamment vitraux et retables, s’intensifient. La présence du roi René dans son château, d’autant plus qu’elle n’est qu’épisodique, n’explique pas à elle seule le foisonnement artistique que connaît Tarascon pendant cette période, même si le prince attire quelques artistes pour y travailler. Peintres et peintres verriers y trouvent une clientèle non seulement auprès des autorités communales, des institutions ecclésiastiques et religieuses, des confréries, mais aussi parmi les particuliers désireux d’orner leurs chapellenies ou faire un don aux églises pour la postérité.
2Tarascon au xve siècle est une ville frontière, à la fois port fluvial, résidence princière et lieu de pèlerinage. La population y dépasse les 500 feux. À sa tête, une oligarchie concentre pouvoir et richesse. Des artistes, peintres et verriers, s’installent dans cette ville au plus près de leur clientèle, tel Barthélemy Ricard ou Gérardin Téron ; certains en sont même natifs, comme Jean Audin. Ces derniers sont aussi en concurrence avec les plus grands peintres et verriers d’Avignon, d’Aix ou Arles, à savoir Enguerrand Quarton, Guillaume Dombet, Thomas Grabusset qui viennent également travailler à Tarascon.
Les peintres locaux
3Ces peintres ne sont pas originaires de Tarascon, mais leurs familles ou eux-mêmes se sont installés dans cette ville au plus près de leur clientèle. Ils semblent ne pas trop être en concurrence puisque leurs périodes d’activités respectives ont tendance à se succéder.
Nicolas Ruffi
4Nicolas Ruffi, installé à Tarascon depuis 14401, habite le quartier de la Condamine où il loue une boutique, voisine de la maison de Jeanne la Parisienne, prostituée de Tarascon, qui abritait précédemment un fourbisseur2. À Tarascon, Nicolas est toujours qualifié uniquement de peintre. En 1444, il peint un retable de saint Dominique pour les frères prêcheurs de Tarascon qui représente saint Dominique, au centre, et douze épisodes de sa vie, plus d’autres histoires sur la prédelle3. On ne connaît rien d’autre sur l’activité de ce peintre à Tarascon qui semble n’y être resté que quatre années. En 1449, il effectue des peintures dans l’hôtel de Jean Arlatan à Arles, ville dont il est probablement originaire.
Gérardin Teron
5Ce peintre, actif à Tarascon entre 1453 et 1456, est inconnu de Labande et de Pansier qui ne le citent pas dans leurs ouvrages respectifs sur les peintres provençaux4. Gérardin Téron, dont le patronyme est inusité dans cette ville, habite Tarascon dans une maison appartenant à l’argentier tarasconnais Guillaume du Verger, sise près du monastère de bénédictines de Saint-Honorat. En 1453, il peint des écussons commandés par le conseil de ville de Tarascon pour orner des cierges pour une procession funèbre faite à Notre Dame de Pommières à Beaucaire. On lui connaît un apprenti en la personne de son filleul Gérardin Pecuelh, fils de Jean, âgé à peine de cinq ans, qu’il forme dès 1456. En janvier 1455, il peint un retable pour feu Antoine Bontesi, boucher de Tarascon, selon ses vœux testamentaires. L’œuvre représente saint Jean l’évangéliste, sainte Marie-Madeleine, la Vierge ainsi que les saintes Marie Jacobé et Marie Salomé. Selon les souhaits du défunt, relayés par ses exécuteurs testamentaires, il doit également repeindre un grand crucifix sis sur le grand autel de l’église Sainte-Marthe, à savoir de couleur incarnat, avec la couronne et les pommes d’or ainsi que les bordures et le champ d’un bleu fin d’azur d’Allemagne. Il doit également repeindre une sculpture représentant sainte Marthe chevauchant la Tarasque capturée par des hommes en armes. Enfin, il doit décorer une poutre de petites croix argentées et de fleurs de lys dorées sur fond bleu destinée à supporter le retable et la sculpture. L’ensemble doit être peint à l’huile de noix5. Après 1456, Gérardin disparaît de la documentation tarasconnaise sans que l’on sache s’il est décédé ou tout simplement parti s’installer ailleurs.
Guillaume Nicolas
6Guillaume habite Tarascon dans les années 1460. Il est témoin d’un acte en 1464 et reçoit commande d’une bannière représentant saint Éloi, certainement pour la confrérie des forgerons de Tarascon, en 14696. Il n’aura pas le succès que va connaître Barthélemy Ricard qui arrive en même temps que lui à Tarascon.
Barthélemy Ricard
7Ce peintre dont la vie et la présence à Tarascon échappent presque totalement à Labande, Pansier et Requin, habite Saint-Rémy en 1460 et en serait originaire selon l’abbé Requin. Il achète, le 30 mai de cette même année, à Jean de Fontay, qui a quitté Avignon après avoir terminé le tombeau d’Alain Chartier, un mannequin de bois muni de ses vêtements dont il se servait pour faire ses statues7. Barthélemy Ricard est installé à Tarascon en 1465, peut-être dès 1461, date de son premier ouvrage dans cette ville sur les verrières de l’église de Sainte-Marthe en compagnie de Thomas Grabusset qui pourrait être certainement son maître8. Il quitte Tarascon pour séjourner à Arles de 1474 à 14809 et y revient définitivement dès 1482. Il meurt à Tarascon en 150010. Veuf en 1478 de sa première épouse arlésienne, fille d’Antoinette Brochet11, on lui connaît deux autres épouses à Tarascon, Silette Testarde (1482) et Antoinette Breyssane (1497), qui, semble-t-il, ne lui ont pas donné d’enfants12.
8Barthélemy Ricard est toujours qualifié de peintre et verrier. Il confectionne en effet en 1461, pour l’église Sainte-Marthe de Tarascon, les vitraux de la sacristie. Pour cette même église, il répare en 1485, la verrière sise au dessus des fonts baptismaux et pose en 1488 un panneau de vitre neuve. De même, pour l’hôpital Saint-Nicolas de Tarascon, il est l’auteur d’un dais pour une chapelle en 1466 et de vitraux en 1496 dont il donne reçu du paiement au recteur de l’hôpital Guillaume Aycard13.
9Barthélemy ne peint pas que des vitraux pour les églises, il confectionne des retables pour des particuliers. En 1467, il peint un retable de saint Luc pour le notaire arlésien, Pierre Mote. Il doit représenter ce saint, debout devant une courtine, portant un manteau peint en azur fin d’Allemagne. Dans les angles du retable, sont peints les trois autres évangélistes avec leur symbole au moyen de belles et bonnes couleurs, à savoir du rouge, du bleu pers, du vert et du violet. Dans le quatrième et dernier angle, Barthélemy doit peindre l’apôtre saint Pierre accompagnant le commanditaire, Pierre Mote. Sur la prédelle, le Christ est figuré sortant du tombeau, avec la Vierge Marie et saint Jean l’évangéliste et sur les côtés, sainte Catherine et sainte Apollonie14.
10Avant 1468, il avait peint un retable représentant la Vierge, saint Sébastien et sainte Barbe commandé par Jacques Mercurin pour l’église de Graveson. Mais en 1484, ledit retable nécessite une réparation sur les effigies de Notre Dame, de sainte Barbe et du Christ ainsi que sur le manteau de la Vierge. Cette réparation lui est commandée par Jean Mercurin, fils du commanditaire décédé. Il doit en outre vernir le retable et le couvrir à l’arrière de colle forte car les panneaux de bois du retable se sont certainement écartés. Barthélemy doit également restaurer les figurines présentes sur la prédelle15.
11Barthélemy s’affirme comme le peintre officiel de la ville de Tarascon. En janvier 1471, la ville de Tarascon lui paye neuf gros deux patacs pour l’exécution de dix armoiries du roi René pour les funérailles de son fils, le duc Jean de Calabre16. En 1483, c’est également Barthélemy Ricard qui est sollicité pour peindre la litre funéraire dans l’église Sainte-Marthe et soixante douze écus aux armes du roi de France pour un hommage funèbre fait à Louis XI. De même, en 1498, il peint trois douzaines de grands écussons et quatre plus petits pour l’hommage funèbre à Charles VIII en l’église Sainte-Marthe et teint en noir les boiseries de la chapelle ardente17.
12Barthélemy peint en 1485 des écus aux armes du roi Charles VIII qui ont été sculptés par Pierre Muguet, l’année précédente sur les portes de la ville. En 1486, il décore des petits boucliers pour le conseil de Tarascon. Il peint, en 1495, des panonceaux aux armes de Charles VIII, qui doivent servir de bornage dans les îles du Rhône18. Le trésorier de la ville paie d’ailleurs huit gros une main de papier fin utilisé par Barthélemy, vraisemblablement pour le travail préparatoire de ces panonceaux19. Il reçoit derechef trois gros pour la peinture de panonceaux servant de bornage dans ces mêmes îles, devant le château de Tarascon et au lieudit du Castelet en 149920.
13Sa dernière œuvre, inachevée en 1500, sera complétée par le peintre tarasconnais Jean Audin : Il s’agit d’un vitrail commandé par le chanoine Laurent Gibert pour la collégiale Saint-Martin de Saint-Rémy21.
14Pendant sa période tarasconnaise, Barthélemy Ricard va former plusieurs jeunes peintres originaires du lieu, parmi eux, François du Ressort (1465), Mermet Hermen (1468) ou Albert Isnard (1479) qui ne feront pas une brillante carrière. En revanche, Philippe Garcin, fils d’Odette Moraud et de Guichard Garcin, originaire de Chavannes dans le diocèse de Genève, dont la famille est installée à Tarascon depuis 1450 au moins, deviendra un peintre confirmé. Apprenti chez Barthélemy Ricard de 1482 à 1490, il s’installe à Avignon en 1499, exerce ses talents de peintre et verrier dans l’église Saint-Agricol, dans l’église Saint-Pierre et au palais des Papes, avant de mourir en 153122.
Jean Audin
15Jean Audin, né à Tarascon vers 1462, est le fils d’un boucher homonyme originaire d’Orléans. Jean est actif à Tarascon de 1475 à 1520 au moins. Marié à Saurette, la fille d’un maçon et tailleur de pierre, Pierre Bogon, dont le père était originaire de Saint-Denis près de Paris, il bénéficie à ses débuts des mêmes protecteurs que Barthélemy Ricard. À la fin de sa vie, Barthélemy était logé par la communauté de Tarascon dans la maison commune en tant que serviteur du conseil. Mais, malade, il est remplacé dès mars 1500 par Jean Audin qui s’installe à demeure sur ordre du conseil dans la maison commune avec les mêmes fonctions que Barthélemy23. À la mort de ce dernier, Jean reprend son vitrail inachevé pour la collégiale Saint-Martin de Saint-Rémy. Si nous n’avons pas retrouvé l’acte d’apprentissage, ces faits démontrent que Barthélemy et Jean étaient probablement maître et élève24.
16L’activité de Jean Audin nous est mieux connue au début du xvie siècle. Sous le roi René, c’est un peintre débutant. C’est peut-être lui qui peint pour le compte de la commune de Tarascon, en octobre 1480, une série de deux cents écus aux armes de Charles du Maine et un écusson pour le prix de quatorze florins25. Contrairement à Barthélemy Ricard, Jean Audin est toujours qualifié, uniquement, de peintre et non pas de peintre et verrier. Pourtant, lorsque la maison commune est en travaux en janvier 1501, c’est lui qui pose deux verrières pour les fenêtres à meneaux de la salle haute26. Il recevra le reliquat de ce travail en février 1502 et posera des vitres pour ce même lieu en avril 151927. En 1507, il doit d’ailleurs près de 7 florins à un Tarasconnais pour l’achat de cinq livres de plomb28.
17Comme Barthélemy Ricard, il est peintre quasi officiel de la commune. Il peint des chandelles pour la ville en 150129, des écussons pour les funérailles d’anciens syndics en 1507 et 1515, ainsi qu’un plan (plateforme), destiné au roi de France, représentant les dégâts occasionnés par les récentes crues du Rhône dont il reçoit paiement en 1507, 1511 et 1516. En 1510, il coud et peint la bannière du roi et décore, en 1514, cinq petits boucliers ronds pour la maison commune30.
18Jean Audin apparaît pour la dernière fois dans les délibérations communales en temps que témoin le 22 juillet 1520. À sa place, dans la maison commune, se trouve désormais un certain Jean Faugier à partir de décembre 152131. Néanmoins, après quelques années d’absence, Jean réapparaît dans la documentation tarasconnaise. Peut-être est-ce lui qui peint les armes de la ville sur les cierges commandés par la communauté de Tarascon pour la procession de la Fête-Dieu en 152532 ? Plus sûrement, Jean Audin est payé derechef en 1525 pour une ou deux « plateformes », sur parchemin et sur papier, ayant encore pour thème les débordements du Rhône33. Il faut attendre 1536 pour voir à nouveau mentionner Jean Audin. Cette année, il est payé pour avoir peint des écussons pour les cierges de la Fête-Dieu, mais également pour avoir distribuer les rations de pain pour l’armée qui occupe le château de Tarascon34. Mais s’agit-il toujours du Jean Audin né vers 1462 ? La tâche est ardue pour un vieux peintre de près de 75 ans. Ne serait-ce pas plutôt le fils de Jean Audin, homonyme de son père, envoyé comme apprenti, en 1497, alors âgé d’environ treize ans, auprès du peintre avignonnais Guillaume Guillermin35 ? Dans ce cas, Jean Audin père, serait probablement mort vers 1520.
Les peintres extérieurs à Tarascon
19Malgré la présence de peintres locaux, les Tarasconnais n’hésitent pas à faire appel et à passer commandes à des peintres occasionnels ou plus prestigieux venus d’Arles, d’Aix ou d’Avignon.
Les peintres occasionnels
20Ainsi, Guillaume Boucher et Colin Tête de Vache peignent deux bannières commandées par la commune de Tarascon pour la venue de la Reine Marguerite, épouse de Louis III, frère du roi René, en mai 143436. De même, le peintre Jean Maillet reçoit commande, en avril 1459, de douze écussons pour un cantar fait en hommage à Tanguy du Châtel, châtelain de Beaucaire et lieutenant général de Languedoc37. Quant à Jean de Lagorce, il peint un retable de saint Honorat pour le monastère de moniales de Tarascon en 147038. En outre, les Tarasconnais, comme les Aixois ou Avignonnais, commandent des œuvres aux plus grands peintres du moment.
Guillaume Dombet
21Le peintre et verrier bourguignon, Guillaume Dombet, est actif en Provence de 1414 à 1458. Il a installé son atelier à Avignon avant 142639 et de là intervient à Tarascon. Il y reçoit cinq commandes aussi bien de la part de particuliers que d’institutions religieuses ou communales. Il apparaît pour la première fois dans la documentation tarasconnaise en 1429 et pour la dernière fois en 1441.
22Sa première commande tarasconnaise, datée du 30 juillet 1429, émane du nouveau couvent des frères mineurs de Tarascon. Il s’agit de peindre pour les franciscains un retable de l’Annonciation40. Autour de ce thème central doivent être en outre représentées la Nativité, la Circoncision, l’Épiphanie, et la Purification et dans les angles, saint Laurent, sainte Marthe, saint François et sainte Marie-Madeleine. Sur la prédelle du retable, il doit peindre le Christ accompagné des douze apôtres, ainsi que sainte Catherine et sainte Marguerite. Un ciel d’azur aux étoiles dorées compose la partie supérieure du retable. L’or fin est utilisé pour rehausser les auréoles. Pour le reste, c’est un azur fin d’Allemagne qui est employé. La complexité de l’œuvre fait que, fin juin 1435, le retable n’est toujours pas terminé et Guillaume promet de le livrer d’ici la Saint-Martin.
23Il faut dire que Guillaume reçoit deux autres commandes à Tarascon en 1432. Premièrement, une peinture en or et azur des armes du roi et de la reine de Sicile (Louis III et Marguerite de Savoie) lui est commandée par les syndics de la ville de Tarascon pour l’église Sainte-Marthe. Il en reçoit quittance le 21 février 143341. Deuxièmement, le 31 décembre 1432, un vitrail pour le chevalier Jean de Saint-Michel, destiné pour le chœur de cette même église. Sur la partie supérieure du vitrail, outre les armes du roi de Sicile tenues par deux anges, seront figurés, le Christ en majesté et saint Christophe ainsi que les armoiries du commanditaire et de son frère Geoffroy. Sur la partie inférieure seront peints les effigies de la Vierge, de saint Jean-Baptiste et de sainte Catherine au-dessus des deux frères Jean et Geoffroy représentés avec leurs blasons respectifs.
24Dans cette même église Sainte-Marthe, se trouvait une autre œuvre de Guillaume Dombet commandée le 3 février 1440 par noble Isnard Peytavin42. Il s’agit de deux vitraux destinés à orner les deux fenêtres de la chapelle Saint-Claude fondée par ledit Isnard. Le premier vitrail doit représenter la Vierge avec les trois rois mages au-dessus desquels sera figuré un joli dais. Dans la partie inférieure, doit être peint un personnage en position d’orant avec les armes dudit Isnard. Sur le second vitrail, seront peintes les effigies des saints Claude et Thomas, avec, comme pour le premier, un dais et une orante aux armes de Gabrielle, l’épouse d’Isnard43.
25Enfin, entre 1437 et 1441, Guillaume Dombet est sollicité par les ouvriers de l’œuvre de l’église Sainte-Marthe, pour peindre quelques étendards ainsi qu’un dais pour les utiliser lors de la venue du roi René44. Guillaume est encore cité comme témoin dans un acte notarié du 22 janvier 1441. C’est sa dernière apparition dans la documentation tarasconnaise45. Son fils, Albéric Dombet, peint en 1447 une verrière pour le retrait du roi René en son château de Tarascon46. Le 25 avril, il en reçoit quittance du trésorier du roi47. À la même époque, le peintre et valet de chambre de René, Barthélemy Van Eyck, d’origine flamande, peint les « entrevous » de ce même château48. Albéric est une nouvelle fois à Tarascon en janvier 1456 ; deux individus lui font une reconnaissance de dette devant notaire49. Est-il venu à Tarascon pour d’autres commandes, au château notamment ? Nous n’en savons rien.
Enguerrand Quarton
26Un autre peintre prestigieux reçoit commande à Tarascon. En effet, le peintre d’origine picarde, Enguerrand Quarton, qui travaille notamment à Aix et à Avignon et à qui l’on doit Le couronnement de la Vierge pour la Chartreuse de Villeneuve50, est sollicité par les Tarasconnais à deux reprises.
27En février 1446, Dame Ysoarde Gavarrone, originaire d’Arles, veuve de noble Nicolas de Montfaucon, de Tarascon, commande un tableau au célèbre peintre laonnois. Sa livraison est prévue pour le 31 août 1446. Le peintre en reçoit quittance le 3 juin 144751. Le retable représente sainte Marthe entre saint Lazare et sainte Marie-Madeleine, saint Maximin et saint Trophime. Les personnages séparés par des moulures sont chacun surmontés d’un dais. Au dessus, sont disposés des anges en forme de nuées entourant Dieu le père. Sur la prédelle sont représentés cinq épisodes de la vie de sainte Marthe inspirés de la Légende dorée de Jacques de Voragine. Sur les côtés sont figurées les armoiries de la donatrice, son portrait et ceux de ses trois filles. L’ouvrage est bien exposé, comme prévu, au-dessus du grand autel de l’église Sainte-Marthe, comme l’atteste le testament de la donatrice en 145352. Le conseil de Tarascon dirige et pourvoit à toutes les opérations nécessaires à la pose de ce tableau dans l’église Sainte-Marthe, à savoir tous travaux de maçonnerie et de menuiserie53. Le maçon en reçoit d’ailleurs quittance le 25 novembre 144654.
28Dix-sept ans plus tard, Enguerrand Quarton est de nouveau sollicité pour participer à la confection du second « chef de Sainte-Marthe », reliquaire en or offert par le roi Louis XI. En janvier 1463, il est payé trois florins en diminution d’un total de neuf par les ouvriers de l’œuvre de Sainte-Marthe pour des peintures faites sur le chef ainsi que sur deux angelots récemment rajoutés au reliquaire. En mai, les conseillers de Tarascon demandent au trésorier de l’œuvre de Sainte-Marthe de payer le restant de la somme due audit peintre, à savoir six florins, pour des peintures exécutées auparavant sur le chef et la châsse des reliques de la sainte. D’après une autre délibération de décembre 1463, Enguerrand Quarton aurait peint le visage de la sainte sur le chef et aurait fait un dessin dudit reliquaire55. Mais rien n’indique qu’Enguerrand Quarton ait séjourné à Tarascon pour exécuter ses œuvres.
Thomas Grabusset
29Le peintre et verrier Franc-comtois, Thomas Grabusset, peint entre 1454 et 1460 retables et vitraux pour les confréries ou églises tarasconnaises. Thomas s’installe d’ailleurs à Beaucaire, en face de Tarascon de l’autre côté du Rhône, entre 1456 et 146356. À cette époque, la confrérie des barbiers de Tarascon a l’intention de faire peindre un retable représentant leurs saints patrons, Côme et Damien, comme l’atteste le premier legs pour cet œuvre en 1451. Elle s’adresse alors au peintre Thomas Grabusset. Le retable devait être posé, selon une délibération du conseil de ville de 1454, dans la chaire ou tribune de prédication de l’église Sainte-Marthe où sera également aménagé l’autel. De fait, les conseillers précisent que l’autel ou le retable ne devra pas dépasser en largeur ou en hauteur les mesures de ladite tribune. Mais le tableau ne semble point réalisé puisqu’en 1456 le prieur de la confrérie des barbiers réclame au peintre Thomas la restitution du panneau de bois qui lui avait été donné et qui n’a jamais été peint, à moins qu’il ne s’agisse d’un panneau supplémentaire non utilisé57.
30C’est pourtant de nouveau à Thomas Grabusset qu’une autre confrérie, celle des savetiers de Tarascon, commande un retable représentant leurs saints patrons Crépin et Crépinien. Divisé en quinze parties, chacune délimitée par des moulures que le peintre doit recouvrir d’or fin, le retable représente saint Crépin et saint Crépinien dans sa partie centrale. Les quatorze autres parties doivent figurer des épisodes de la vie de ces saints. Comme pour les retables des frères prêcheurs et mineurs, l’or et l’azur seront les principales couleurs. En outre, le peintre Thomas s’engage à réaliser une fresque, sur le mur de la chapelle au-dessus de l’autel, représentant une croix et sur les côtés de cette dernière, les figures de la Vierge et de saint Jean. Ce retable sera bien réalisé et déposé dans la chapelle puisqu’en 1470 une testatrice lègue quatre florins pour l’achat d’un drap destiné à le recouvrir58.
31Thomas Grabusset travaille ensuite à la réparation des vitraux de l’église Sainte-Marthe. Il en reçoit paiement de cinq florins par le trésorier de l’œuvre de Sainte-Marthe en avril 1460. En juillet 1476, nous retrouvons le peintre Thomas à Tarascon qui a reçu la somme de trente gros pour le dessin préparatoire ou la représentation des orgues de l’église de Sainte-Marthe. Il est même logé et nourri au frais de la communauté à l’auberge de la Croix Blanche59. Il avait auparavant fait un aller-retour rapide à Tarascon, du 3 au 5 juin 1476, pour participer à la réalisation du second chef en or de Sainte-Marthe. Comme Enguerrand Quarton précédemment, il doit réaliser l’« emprunte » du chef de Sainte Marthe pour l’orfèvre André Mangot. En fait, un autre peintre désigné par André Mangot a été prévu pour ce travail, mais peine à venir. Finalement, Thomas ne sera payé que pour un jour et demi de présence car le peintre mystérieux tant attendu est enfin arrivé.
32Ce peintre n’est jamais nommé. On ne sait s’il vient de France ou de Provence. Sa tâche est de prendre les mesures du chef et d’en faire le dessin, pour le porter à Lyon, afin de le donner à Louis XI. On sait peu de chose sur son travail. Quelques dépenses occasionnées dans ce but (achat de papier, parchemin, éponge) sont connues, mais surtout les frais de bouche, de logis et les caprices de l’orfèvre Mangot et de son peintre que le trésorier de la fabrique de Sainte-Marthe note scrupuleusement en laissant transparaître quelquefois sa gêne pour certaines dépenses superflues60.
33Toutes les œuvres évoquées ici ont, semble-t-il, disparu. Seule nous est parvenue la fameuse Pietà de Tarascon. Identifiée au « retabulum Domini nostri Jhesu Christi in brachiis Nostre Domine, novum » dans la chambre du roi René selon l’inventaire du château de Tarascon de 1457, on n’en connaît toujours pas réellement l’auteur malgré de nombreuses et diverses attributions. Néanmoins, en 1501, lors d’un nouvel inventaire du château, la Pietà a disparu, mais on note la présence d’un retable de l’Annonciation et d’une scène pastorale (un berger et une bergère) qui n’aurait pas déplu au bon roi René.
34Le foisonnement artistique à Tarascon au temps de ce prince se poursuit après sa mort avec la venue d’artistes tel Guillaume Richier, Jean Grassi, Jean Bigle, Jean Changenet ou Guillaume Guillermin. Jean Audin crée une dynastie de peintres tarasconnais présents jusqu’au début du xviie siècle, avec Jean Audin junior, son fils, Philibert Rosset († av. 1553), son gendre, Jean Rosset († av. 1606), son petit-fils, et Antoine Rosset († av. 1646), son arrière petit-fils, assurant la pérennité de l’activité artistique à Tarascon.
35Pièce justificative ; Archives Municipales de Tarascon CC14427 mai/20 juin 1476 :
36« Despenssas menudieras tant per penher lo cap de santa Marta coma per la despensa facha per lorfevre dau rey de Franssa tant en esta villa coma pres de Lyon que montant florins xxxvii gros xi
37Despensa facha per my Peyre Aycart tresauryer de lobra de santa Marta per comandament de messieur lous hobries et sendigues61 lan mil iiiic lxxvi et lo xxviime jourt de may
38Et permerament, ay pagat, lo dit jourt, dous grous et miech a mestre Peyre Reberjac, saralhier, per far una saralha a lermary de la secrestye62 vou sy tenon las carchas de las relyquias63, per so ...fo go ii p. iiii
39Item, a iii de jung lan sus dit, ay pagat nou patacs tant en grant papier coma en tachetas64 per pendre lautor dau cap de santa Marta pres per mestre Andrieu Magot65, horfevre dau rey de Franssa, local mandet en estavilla per far lo pe dargent daur et per far estrayre au pentre la protetura dau dit cap, per so ay pagat... fo go i p. i
40Item, lo dit jourt que fout lo diluns de Pandecoustas66, ay pagat tres grous per un auquet67 que compriey per festejar lo dit mestre Andrieu car son servitor fes ranquras que aco de son hoste non lo servien sus ben et per so avisen de anar soupar enbel et per so compriey lauquet... fo go iii p. ii
41Item, a iiii dau dit mes, ay pagat a Jhan Belon catres grous per comandament dau sendigue, mesieur Sufren Raos, per mandar quere mestre Tomas, lo peintre dAvinhon, car lautre peintre que avie mandat quere lo dit mestre Andrieu sus dit non era encaras vengut et per so ay pagat... fo go iiii
42Item, a v dau dit mes, ay pagat au dit mesieur Sufren des et huech grous que baylet au sus dit...
43Soma fo go x p. vii
44... mestre Tomas per sas journadas de un jourt et miech que (anet et68) vent et sen tornet car lautre dit peintre fout vengut et per so ay pagat... fo i go vi
45Item, lo dit jourt, ay pagat tres grous a Laurens largentier69 destavilla que anet quere, a Beucayre, ii pels de pargamins per penher au net la proctectura dau cap et non foron pas sy bons coma lous autres (qe) que a lobra coma cousta en ma tresaurarye et per so las tayliey et mesy (las autras) aquestas enbe las autras et per so ay pagat... fo go ii
46Item, lo dit jourt, (mest) ay pagat catorge grous et dous denye per laus despens que feron en un jourt lo dit mestre Andrieu et son valet et lo peintre aco de Guilhaumes largentyer70 car sy vot festajar enbe la dona vout y sap et mestre Peyre Jalhet et lobrier de la dita santa Marta, Peyron Breuquier, et per so sy despendet per las mans de Laurens largentier la dita soma coma sabon lous sus dis et per so ay pagat... fo i go ii d. ii
47Item, a v dau dit mes, vegren retornar a lostalarye per se car avien tant despendut et paguiey xv patas per aver desturuon71 car lauste non en vot ges comprar de que ly fey companhie a dinar et per so ay pagat... fo go i p. vii
48Soma fo iii go p. vii d. ii
49Item, lo dit jourt, ay pagat catre patacs per una peyra esponga que vot aver lo peintre per so... fo go p. iiii
50Item, a vi dau dit mes, ay pagat a Raymonet de la Vit tres gros que anet en Arle per quere lo patron dau cap aco de mestre Esteve largentier72 coma sap mesieur Sufren... fo go iii
51Item, a vii dau dit mes, ay pagat trege grous et sinc patacs et un denyer que lo sus dit vout tornar dinar enbe la sus dita son hostessa vout y dynyey et Laurens sus dit per ly tenyr companhie et lo peintre et lo frayre dau dit mestre Andrieu se esta en Arle et per so despenden en tout la dita soma lo dit Laurens et mestre Andrieu, per so... fo i go i p. v d. i
52Item, a viii dau dit mes, ay pagat a sen Antony, hoste de Nostra Dama73, huech florins et tres grous per touta la despensa que avie fach a son hostal lo dit mestre Andrieu et son varlet et seus cavals et lo peintre de mercat fach et74 los hobries et sendygues... fo viii go iii
53Item, lo dit jourt, ay pagat au peintre que a pench et pertrach lo dit cap catre esqus de mercat fach lous sus dichs et en valon... fo ix go viii
54Item, lo dit jourt, ay pagat au varlet dau sus dit mestre Andrieu, horfevre, per lo vin et estrena, dous esqus per comandament de mesieur sus dis et de leysesor75, per so... fo iiii go x
55Soma fo xxiiii go ii p. i d. i
56Item plus, dimenche a ix dau mes sus dit, ay pagat nou grous per lo beure que fesen lous sous dis et my, cant partyguen per anar Lyon vout y veguet Laurens, per so ay pagat... fo go ix
57Item plus, ay pagat nou florins per touta la despensa que aven fach lous sus dis et my despueys lo dit jourt ix de jung que partyguen per a [sic] anar a Lion (de) que fusy mandat per la villa de ves lo rey de Franssa en la conpanha dau sus dit horfevre et fesy lus despens sus a Valensa et per so, tan ellous coma per my, danar et tornar de Lyon car soy estat content de paguar per lous despenso et per so en tout aven despendut et pagat... fo ix
<sins a xx dau dit mes que fusy de retourt76>
Soma fo ix go ix
Soma touta fo xxxvii go xi
58<Hujusmodi cedula expensarum facta per Petrum Aycardi, thesaurarium Sancte Marthe, fuit exhibita consilio et ordinatum in eodem quod ipso sibi retineat de peccuniis sue recepte florenorum triginta septem et grossorum undecim et in compotis suis allocentur constat ut ordinatione fo iiC ii
59Signum Salelas notarius77> »
Notes de bas de page
1 L.-H. Labande, Les Primitifs Français, peintres et peintres-verriers de la Provence occidentale, Marseille, 1932, p. 139.
2 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon à la fin du Moyen Âge au travers des vies de Barthélemy Ricard et Jean Audin », Provence Historique, tome lviii, fascicule 232, avril-mai-juin 2008, p. 198.
3 L.-H. Labande, Les primitifs français, op. cit., p. 139. C. Roux « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 198.
4 L.-H. Labande, Les primitifs français, op. cit. ; P. Pansier, Les peintres d’Avignon aux xive et xve siècles. Avignon, 1934.
5 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 198-201.
6 L.-H. Labande, Les primitifs français..., op. cit., p. 95. C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 201.
7 Abbé H. Requin, « Jean de Fontay et le tombeau d’Alain Chartier. Mémoire lu au Congrès des Sociétés savantes par M. l’abbé Requin, correspondant du Comité à Avignon », Bulletin archéologique, bull. du comité des travaux historiques et scientifiques, 1892, p. 440.
8 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 181-213.
9 J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius. Le vitrail en Provence occidentale, xiie-xviie siècles. Paris, 2003, p. 335.
10 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 182-87.
11 Archives Départementales BdR 407E117 fo 62v 21/01/1478 : « Bartholomeus Ricardi, pictor habitator civitatis Arelatis... honeste mulieris Thonete Brocheti socrus dicti Bartholomei ». Barthélemy avait vendu une vigne sise aux Muscadelles sur le territoire de Tarascon à un habitant du lieu Jean Darboux alias de la Claree. La mère de son épouse décédée, en vertu d’un droit de préemption, récupère la vigne vendue en échange de 5 florins. La belle-mère de Barthélemy Ricard, Antoinette Brochet est la mère de Lazare Bellon, probable fils de Monet Bellon, d’une famille bourgeoise tarasconnaise. Elle est également la belle-mère d’un jardiner tarasconnais, Antoine Vielhafons.
12 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 183-185.
13 Archives Municipales de Tarascon CC146 08/07/1496 : « lan mil IIIIC LXXXXVI et lo VIII jorn de mes de julhet, maistre Berthomieu Ricart, pintre de Tharascon, confesse aver agut de sieur Guilhem Aycart, rector de lospital des paures de la dicha ville, la somme de nou florins et aquo per las verieres que a faich per lodich hospital et dos gros per lo gip que y es intrat de que se ten per content et lodich hospital et rector quicte tesmoing la presente podixa scripta per me Helias Maseti notaire de consentiment de lasdichas partides lan et lo jorn susdich ».
14 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 192-193.
15 Ibid., p. 193-194.
16 AM Tarascon BB10 f° 80 10/01/1471 : « in quoquidem consilio fuit ordinatum quod grossi novem pataci duo soluti per modernum thesaurarium Bartholomeo pinctori pro armis decem domini nostris regis depinctis et factis propter exequias illustris principalis domini Calabrie ducis reportando quictantiam ab eodem in suis compotis per auditores computorum allocentur ».
17 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 190-191.
18 Ibid., p. 191.
19 AM Tarascon CC145 01/03/1495 : « Jhesus Maria lan 1495 et a 1 de mars ; Monsieur le tressaurier sieur Guillem Ycart de la present villa de Tarascon, daudit lan et lo jor susdit, per 1 man de papier fin que pres metre Bertolmyu lo pintre per far les harmes du roy alqual don Dieu bona vida et longa, se... fl go 8 ».
20 AM Tarascon CC148 19/04/1499 : « A 14 de mars, ay pagat tres gros a mestre Bertomieu Ricart, pintre, per las bornas que a fach dou rey senhour nostre per metre en las ilas devant lo castel et de Castelet, per so ay paguat... go 3 ».
21 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 194.
22 Ibid., p. 196-197. J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius..., op. cit., p. 313-314.
23 Jean est souvent témoin des actes de la communauté et sert pratiquement de conducteur des travaux de la nouvelle maison commune ; AM Tarascon CC148 27/09/1500 : « plus ay paguat a 26 de may tres gros a 2 homes que crereron lo bresilh que era au selestri davant la porto dau selier come sap Johan lo pintre per so... go III ».
24 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 185-189.
25 AM Tarascon BB11 f°45v° 08/10/1480 : « Pro eodem et pictore ; item fuit ordinatum in dicto consilio quod florenis quatuordecim soluti per eumdem thesaurarium pictori pro ducentum armis scuti domini nostri regis et uno scussono reportando quittantiam ab eodem allocentur in compotis suis ; item plus fuit ordinatum quod floreni decem soluti dicto pictori pro allis et aliis minutis causis per eumdem pictorem factis reportando quittanciam ab eodem alocentur in compotis suis ».
26 AM Tarascon CC140 27/01/1501 : « Lan mil sinc cens ung et a XXVII de janvier Johan Odin confesse aver agut de lo honorabili home Guilhem Aycard tresorier de la present villa la somme de sinc florins tres gros et aquo per les veriaulx que a faich a las fenestras crosieras de la sala dela mayson de conseilh de villa a rason de tres gros et miech lo pan dos quals V ff III gr, se ten per content et lodich tresorier et ville quicte, testimoni la present podixa scripta et senhade per me Helias Maseti notarium lan et jor susdich de voluntat dodich Odin ».
27 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 195.
28 AD BdR 395E260 f°33 17/04/1507 : « et hoc pro venditionnis octuaginta quinque librarum plumbi » (Quittance du 03/03/1513).
29 AM Tarascon CC140 13/02/1501 : « et premierament ay paguat a Johan lo pintre per VIII et chandels que comprat per la vila dous gros per so... go 2 ».
30 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 195.
31 Ibid., p. 189.
32 AM Tarascon BB15 f°144 21/06/1525 : « item es ordenat que florins detz sian pagas per lo trezorier a mestre Jehan Andree appothecari per les entorches que foron presas per les officiers lo jour de lhostia per anar a la procession et grosses huyt per les armes de la ville que dys aver pagat au pintre ».
33 AM Tarascon BB15 fo24vo 22/09/1527 : « per lo tresorier Bouchet contra Johan lo pinctre ; plus es ordennat que sieu pagas a Johan lo pinctre de Tarascon dous escus aut solel per (doas) uno plate(s) forme(s) faches sus lo Roze une en pargemyn lautre en papie per mandar en court per lo trezorier Bouchet et rapportant quictance sieu admis a sons contes » et BB15 fo 30 10/11/1527 : « per lo tresorier Bouchet et Johan Audin lo pinctre ; plus es ordennat que sie pagat per lo tresorier Bouchet a Johan Audin, pinctre de Tarascon, ung escus per la plateforme que estada fache per ly touchant laffaire del Roze et mandata en cort per la ville rapportant quictance sie admes a sons contes ».
34 AM Tarascon BB14 fo 412 26/06/1536 : « plus es ordennat que sieu pagas per lodit tresorier al pinctre go huit per huict penoncels mes a las ditz torches sieu admes a son conte sans quittance » et BB14 fo 412 26/06/1536 : « ramparar la ville et chasteau de Tarrascon... comis a distribuy la monicion du vin de la compagnie de monsieur lo capitaine de Sant Romiech... comis au pain Jehan lo pintre et symon Anne ».
35 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 187.
36 AM Tarascon CC143 15/05/1434 : « Anno Incarnationis Domini millesimo quadringentesimo tricesimo quarto et die quinta maii, Colinus Testa de Vacha et Guillelmus Bocherii, pictores, confessi fuerunt habuisse per manus Berengarii Caroli, clavarii universitatis Tharasconis, soluentis mandamento dominorum sindicorum dicti loci pro pinctura per eos facta in duabus banderiis, nomine universitatis Tharasconis factis, pro felici adventu domine nostre regine moderne videlicet viginti sex grossos cum carto, de quibus XXVI grossos cum carto quictaverunt dictum clavarium et universitatis Tharasconis. Actum Tharasconis, in domo mei notarii, presentibus Stephano de Vitro, Stephano de Paturanchis, habitatoribus Tharasconis et me Anthonio Chapati notarii presenti qui predicta scripsi manu propria et signo meo manuali signavi ». Un Jean Boucher est peintre à Marseille entre 1480 et 1491, cf. J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius..., op. cit.
37 AM Tarascon BB9 fo37vo 13/04/1459 : « item videlicet Johannis Malheti pictori, grossos decem pro duodecim scussonis ».
38 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 205.
39 J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius..., op. cit., p. 115.
40 C. Roux, « Deux vitraux inédits du peintre et verrier Guillaume Dombet à Tarascon », Provence Historique, tome lv-fascicule 222, octobre-novembre-décembre 2005, p. 501-512.
41 AC Tarascon CC142 21/02/1433 : « Anno a Nativitatis Domini millesimo quadringentesimo tricesimo tercio et die vicesima prima mensis februari, noverunt universi quod magister Guillelmus Dombeti, pictor habitator Avinionis, confessus fuit habuisse per manus discretis viri magistri Anthonii Chapati, notarii, clavarii universitatis Tharasconis, mandate dominorum sindicorum, pro pingendo arma dominorum nostrorum regis et regine posita in ecclesia Sancte Marthe videlicet inclusis tribus florenis habitatis ut dixit die ultima mensis decembris propter preterita ad totum florenos novem currentes de quibus pro pacato se tenuit et contente. Apud Tharasconis, in operatorio mei notarii subscripti, in presentia et testimonio nobilis Lazari de Lupperiis senioris et Johannis Barges de Tharasconis meique Jacobi Feutrerii, habitatori Tharasconis notarii publici apostolici qui predicta requisitus esse et signo meo solito signavi in fidem prejussorum ».
42 C. Roux, « Deux vitraux inédits... », art. cit.
43 Le 24 mars, Albéric Dombet, le fils de Guillaume, reçoit de la part d’Isnard la somme de douze florins en diminution du prix prévu et le 7 janvier 1441, les vitraux terminés, les deux parties contractantes se déclarent satisfaites. L’acte est cancellé par le notaire.
44 C. Roux, « Deux vitraux inédits... », art. cit.
45 AD BdR 407E38 fo93vo 22/01/1441 : « testibus magistro Guillelmo Dombeti pictore habitatore Avinionis ».
46 L.-H. Labande, Les primitifs français, op. cit., p. 44.
47 J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius..., op. cit., p. 300-301.
48 F. Robin, La cour d’Anjou-Provence. La vie artistique sous le règne du roi René. Clamecy, 1985, p. 81.
49 AD BdR 407E67 fo41vo 08/01/1456.
50 C. Sterling, Enguerrand Quarton, Paris, 1983.
51 G. Arnaud d’Agnel, Les comptes du roi René. Paris, 1908-1910, tome i, no 619 ; L.-H. Labande, Les primitifs français..., op. cit., p. 77 ; C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 203-204.
52 AD BdR 395E89 fo 42 06/03/1453.
53 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 203.
54 AC Tarascon BB7 fo 213 25/11/1446 : « item pariter fuit ordinatum quod, pro contractu celebrato cum magistro Poncio [.] lathomo super collocatione retabuli reponendi super altari majori beate Marthe et aliis ibidem necessariis delberantur dicto lathomo per clavarium presentis universitatis florenos triginta per medium et solutiones contentas in nota inde recepta per magistrum Guillelmum Girardi ».
55 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 204.
56 J. Guidini-Raybaud, Pictor et veyrerius..., op. cit., p. 315-316.
57 C. Roux, « Les peintres et leurs œuvres à Tarascon... », art. cit., p. 206-208.
58 Ibid., p. 208.
59 AM Tarascon CC144 18/07/1476 : « item plus a XVIII de julhet lan desus dit ay pagat nou gros a Jhan Gille hoste de la Crous Blanca per la despensa que a fach a mestre Tomas lo peintre que ven far lenprunte de las horguenas per comandement de messieurs lous sendigues et hobries et moseu Jhan de Lobieres ».
60 AM Tarascon CC144 27 mai au 20 juin 1476. Cf. pièce justificative.
61 Les syndics de la ville de Tarascon.
62 La serrure de l’armoire de la sacristie.
63 La châsse des reliques.
64 Petits clous, attaches.
65 Pour Mangot.
66 Lundi de Pentecôte.
67 Petit jars.
68 Les passages entre parenthèses sont raturés.
69 Laurent Revergier, orfèvre et argentier de Tarascon.
70 Erreur pour Laurent Revergier, car Guillaume du Verger, autre orfèvre et argentier de Tarascon qui a travaillé sur le précédent chef en argent de Sainte-Marthe est décédé, au moins depuis 1474.
71 Esturgeon.
72 Étienne Dandelot, orfèvre et argentier d’Arles, auteur du précédent chef en argent.
73 Antoine Tronchoni, hôtelier de l’auberge dite de Notre Dame à Tarascon.
74 bis rep.
75 L’assesseur, l’avocat du conseil de Tarascon.
76 Rajout de la main du trésorier Pierre Aycard.
77 Rajout du notaire Jean Salelas, archivaire de la ville de Tarascon.
Auteur
UMR telemme Aix-en-Provence
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