Une riche veuve de la fin du xie siècle
Le testament de Kalè Pakourianè
p. 201-215
Résumés
Bien que le Mont-Athos soit un lieu abaton interdit au sexe féminin, y sont conservés plusieurs documents importants au sujet des femmes à Byzance. Est examiné ici le testament de Kalè Pakourianè veuve, depuis 1093, du curopalate Symbatios Pakourianos et devenue la nonne Marie. Ce testament, daté de 1098, constitue un des deux exemplaires qui subsistent d’une femme byzantine. Il fournit de précieuses informations sur le statut légal, les biens et la maison (oikos) d’une aristocrate, sans enfant, à la fin du xie siècle à Constantinople, avant et après le décès de son époux : une riche maisonnée convertie en un couvent familial.
A Wealthy Widow of the Late 11th Century: the Will of Kale Pakouriane
It is ironic that the archives of the Holy Mountain of Athos, a peninsula whose access is forbidden to the female sex (abaton), contains many documents of great importance regarding the life of Byzantine women. This article analyzes the testament of Kale Pakouriane, widow since 1093 of the kouropalates Symbatios Pakourianos, who became the nun Maria. This testament, dated to 1098, is one of only two surviving wills of a Byzantine woman. It provides substantial information for our understanding of the legal status, property, and household (oikos) of a childless aristocratic woman in Constantinople at the end of the 11th c., before and after the decease of her husband and the conversion of her house into a family convent.
Note de l’éditeur
Article traduit par Élisabeth Malamut
Texte intégral
1Depuis le temps des premières fondations sur la sainte montagne de l’Athos, l’accès à la péninsule était interdit au sexe féminin, non seulement aux femmes, mais encore aux femelles des animaux domestiqués, avec quelques exceptions. Il y a donc quelque ironie à ce que les archives athonites contiennent justement des documents d’une grande importance pour comprendre le mode de vie des femmes byzantines. C’est manifeste dans le cas de Kalè, veuve du kouropalatès Symbatios Pakourianos, qui devint la nonne Maria après la mort de son époux à la fin de 1092 ou au début de 1093. Parce que tous les deux furent donateurs en faveur du monastère d’Iviron, le monastère dit des Ibères ou Géorgiens, des copies de leurs testaments furent déposées dans les archives monastiques, qui ont été conservées jusqu’à aujourd’hui, bien éditées et annotées dans le second volume des documents d’Iviron publiés dans les séries des Archives de l’Athos en 19901. Le testament de Kalè daté de 1098 est un des deux exemplaires qui subsistent des dernières volontés d’une femme byzantine2 et il donne un remarquable éclairage sur le statut légal, la propriété et le ménage d’une femme aristocratique de la fin du xie siècle. L’intérêt du testament est d’autant renforcé qu’il peut être comparé à celui de son époux, rédigé huit ans auparavant, en 1090. Nombre de savants ont utilisé les données de ces deux documents, en particulier pour l’histoire économique, mais le testament de Kalè n’a jamais été étudié dans son intégralité3.
2Le père de Kalè avait pour nom Basilakios ; sa mère, Zoé Diabaténè, devint la nonne Xénè lors de son veuvage. Jean-Claude Cheynet a suggéré que Basilakios devait être identifié à Nicéphore Basilakios, un glorieux général ; il fut impliqué dans la rébellion de 1078 contre Michel VII Doukas, mais sa richesse ne semble pas en avoir souffert4. Bien que j’aie donné à Kalè le nom de Pakourianè dans le titre de mon article, puisqu’elle est le plus souvent appelée ainsi dans la littérature, il serait peut-être mieux de l’appeler Kalè Basilakina comme elle est nommée dans un document athonite de l’an 1100 environ5. Kalè, une des sept enfants du général, fut mariée quelques années avant 1090 au général géorgien Symbatios Pakourianos, peut-être vers 1085. En présumant qu’elle était une jeune adolescente à la date de son mariage, elle naquit probablement au début des années 1070. Le bref mariage du couple semble avoir été heureux, mais à leur grand chagrin ils n’eurent pas d’enfant. Kalè remarque dans son testament qu’être privé d’enfants est honteux pour tous ceux qu’un tel malheur atteint, mais particulièrement pour les femmes6.
3En 1090 Symbatios, dans la fleur de l’âge et encore en bonne santé, mais conscient de son état de mortel, décida de rédiger son testament. Il léguait la plus grande partie de ses biens, en particulier trois domaines, à Kalè, et il fit d’autres legs à son frère, à son beau-frère, à l’empereur Alexis Ier, et à ses serviteurs. Il mentionne que l’un de ses domaines lui avait été donné par l’empereur Alexis, sans aucun doute en reconnaissance de son service dans l’État. Seulement deux de ses serviteurs appelés anthropoi7 sont mentionnés par leur nom. Puisqu’ils ont reçu des legs de vêtements de luxe, incluant un manteau pourpre orné de fourrure, deux manteaux en velours (l’un orné de fourrure blanche) et un kaftan doré, je présume que c’étaient des membres très estimés de son ménage. L’un d’eux, nommé Abul Garib, devait être d’origine arabe. Symbatios légua six livres de pièces d’or (protocharaga) à ses affranchis (eleuthéroi anthropoi), tandis que d’autres serviteurs dont les noms ne sont pas mentionnés devaient recevoir chacun la très modeste somme de six folleis de bronze8. Comme nous le verrons, en comparaison de Kalè, Symbatios semble avoir eu moins d’argent à sa disposition, et ne fut pas aussi généreux dans ses legs. Par exemple, il léguait seulement trois pièces d’or au rédacteur de son testament, alors que Kalè plus tard laisserait 36 trachéa nomismata au rédacteur de ses dernières volontés9.
4Symbatios déclarait que ses esclaves masculins devaient être émancipés après sa mort ; ils étaient autorisés à garder leurs vêtements, leur literie, leur argent, leurs chevaux et leurs armes. Le fait que ses esclaves étaient armés et avaient une monture donne à penser qu’ils servaient Symbatios comme gardes du corps et confirme qu’ils étaient des membres très fidèles de son ménage. Symbatios laissait également comme instructions que ses esclaves féminines reviendraient à Kalè. Son épouse fut gratifiée d’un legs additionnel d’une moitié de ses porcs, et du reste de ses biens meubles, après que tous les legs stipulés dans le testament eurent été distribués, consistant en argent, objets précieux, grains, etc.10. Le testament mentionne que Kalè avait apporté au mariage une dot assez importante de 50 livres d’or, que Symbatios avait utilisée pour acheter des objets d’argent qui étaient restés dans la possession de sa femme11. Cela me paraît un arrangement insolite, car habituellement l’époux gérait la dot de sa femme tant qu’il était en vie.
5En 1090 Kalè était déjà une femme riche à part entière, en termes de biens meubles, mais l’héritage de son époux, à sa mort qui survint deux ou trois ans plus tard, un peu avant le 10 janvier 1093, en fit également la propriétaire de trois domaines. Nous pouvons comprendre la valeur du village macédonien de Radolibos, grâce au praktikon de décembre 1103 qui énumère ses feux et a été scrupuleusement analysé par Jacques Lefort12. Comme les autres documents relatifs à Symbatios Pakourianos et à sa famille, et au domaine de Radolibos, le praktikon est conservé au monastère d’Iviron, auquel Kalè légua le domaine. Comme Lefort l’a relevé, le village, sur les pentes du mont Pangée (près de la ville moderne de Drama), a un terroir diversifié, et pouvait ainsi produire des céréales et du vin ; il avait aussi une vaste pâture pour les moutons, le bétail et les chevaux. En 1103, il comportait 122 feux.
6Symbatios spécifiait dans son testament que son corps serait transporté au monastère d’Iviron sur le mont Athos pour y être enseveli et que sa femme paierait aux moines la somme convenue pour les dépenses funéraires13. Son choix d’Iviron comme lieu de sépulture peut s’expliquer par le fait que c’était un monastère géorgien ; Symbatios avait noué des liens avec le monastère dès 1085, date à laquelle il était avec son frère en tête de la liste des témoins (à Chrysopolis) dans un document relatif à un procès dans lequel Iviron était impliqué14. Iviron avait également reçu des donations de Grégoire Pakourianos15, le fondateur du monastère de Bačkovo, dont l’exact lien avec Symbatios reste obscur, bien qu’ils fussent pratiquement contemporains.
7Outre le testament de 1090, un autre document, le Synodikon d’Iviron, une liste de commémoraisons conservée dans un manuscrit géorgien aujourd’hui à Tbilisi, contient de plus amples informations sur les funérailles de Symbatios : Symbatios avait expressément demandé de reposer aux côtés de son épouse dans un sarcophage de marbre dans la chapelle de l’Archange dans l’église de la Vierge à Iviron16. Comme tant de riches Byzantins d’alors, il semble avoir pris ses dispositions concernant sa sépulture et choisi sa tombe bien avant sa mort. Ce qui est extraordinaire, néanmoins, c’est son vœu que Kalè le rejoigne dans la mort sur le mont Athos. Autant que je sache, aucune femme n’a jamais été ensevelie sur la Sainte Montagne et il me semble très improbable que les moines d’Iviron aient permis une telle infraction à la règle de l’abaton, la défense absolue pour les femmes de fouler la péninsule sacrée17. En fait, Kalè semble elle-même s’être opposée à cette idée ; dans son propre testament de 1098 elle spécifia qu’elle ne souhaitait pas que son corps fût déplacé lors des funérailles, mais qu’elle devrait être ensevelie dans le lieu où elle se trouverait lors de sa mort, que ce fût Constantinople ou ailleurs18. Contrairement à son époux et à de nombreux membres de la noblesse byzantine, elle ne semble pas avoir eu le désir de préparer à l’avance sa sépulture.
8Kalè exécuta les instructions de son époux pour son inhumation ; le transport de son corps au mont Athos fut facilité par le fait qu’il est manifestement mort au cœur de l’hiver, peu avant le 10 janvier 109319, et qu’il était par conséquent plus facile de conserver son corps pendant son transport jusqu’à la Sainte Montagne, probablement par mer. Elle versa aux moines d’Iviron la somme nécessaire pour couvrir les dépenses funéraires, sept livres de chicata d’or20, et bien plus pour assurer les prières pour le salut de son âme, et sa commémoraison. À la demande de Symbatios elle distribua aux pauvres (de Constantinople ?) six livres d’or, plus une quantité substantielle de grain. Elle prit aussi des dispositions pour les traditionnels services de commémoraison le troisième, neuvième et quarantième jours après sa mort21. Au moins un ou deux de ces services doivent avoir été tenus dans une église de Constantinople, puisque le transport par bateau du corps de Symbatios à Iviron dut prendre plusieurs jours. Dans son propre testament de 1098, c’est-à-dire, cinq ans après la mort de son époux, elle prit des mesures pour sa commémoraison régulière et perpétuelle à Iviron, en donnant au monastère le domaine de Radolibos qui lui avait été légué par Symbatios ; les moines avaient le droit de prélever tous les revenus du village. À l’anniversaire de la mort de Symbatios les moines étaient invités à dépenser cent mesures de blé, dix moutons et cent mesures de vin pour le repas commémoratif (appelé symposium spirituel) et pour les distributions, et une quantité identique pour sa propre commémoraison22. Kalè laissa également comme instruction qu’à sa mort seraient envoyées à Iviron deux icônes avec des cadres d’argent, une du Christ, l’autre de la Vierge Blachernitissa, une croix d’argent et deux pieds de lampe avec chacun six lampes, qui devaient décorer la tombe de son époux23. Le Synodikon ajoute l’information que Kalè fit cette généreuse donation à Iviron « à cause de son grand amour pour l’Athos24 ». Sans aucun doute elle était également convaincue que les prières des moines de l’Athos seraient des plus efficaces pour assurer son propre salut et celui de son époux. Cette donation de premier ordre de Radolibos, un village de 122 familles de paroikoi ou paysans dépendants, fut tellement appréciée par Iviron que plus tard Symbatios et Kalè furent considérés comme « fondateurs du monastère » et le jour de leur commémoraison tous les moines et abbés de l’Athos devaient être invités à la célébration25. On ne sait pas de façon claire qui devait consommer les quantités substantielles de vin, blé et mouton spécifiées dans le testament de Kalè ; certainement les moines athonites pouvaient manger le pain et le vin, mais non la viande. On doit donc imaginer une sorte de distribution aux laïcs, peut-être aux ouvriers ou aux pèlerins du monastère.
9La généreuse donation de Kalè à Iviron témoigne que les femmes, même si l’accès au mont Athos leur était refusé, éprouvaient une affinité spirituelle avec la Sainte Montagne et étaient soucieuses d’assurer leur commémoraison grâce aux prières des moines après leur mort26. Kalè bien sûr avait une raison particulière de prendre des dispositions pour une telle commémoraison, en raison de l’inhumation de son époux à Iviron ; car même si leurs corps étaient séparés dans la mort, selon le Synodikon des prières conjointes pour le salut de leurs âmes devaient être faites le 30 avril et le 1er novembre, et pour Marie seule le 31 août27.
10Parmi les dispositions surprenantes du testament de Symbatios figure le rôle qu’il assigne à sa femme comme devant superviser l’exécution de ses volontés. Il en fait son exécutrice testamentaire, avec tous les pouvoirs, bien qu’il nomme son frère comme co-exécuteur. Le 10 janvier 1093, peu de temps après la mort de Symbatios, Kalè elle-même se rendit au tribunal du questeur pour ouvrir le testament de son époux, et, nous supposons, pour en lire les dispositions. Le jour suivant elle envoya un serviteur nommé Étienne le chambellan28 pour déclarer qu’elle consentait à servir d’exécutrice testamentaire29. Elle exécuta fidèlement toutes les dispositions et déclare avec confiance dans son testament écrit quelques années plus tard que :
Je n’aurai aucun remords le terrible Jour du Jugement et je n’aurai pas à lui [Symbatios] rendre compte d’avoir enfreint la moindre des stipulations ou de n’avoir pas fait tout ce qu’il avait ordonné et de la façon dont il l’avait ordonné30.
11Non seulement elle distribua tous les legs, mais comme une femme d’affaires avisée elle obtint même des récipissés des légataires. Il convient de noter que dans son testament Kalè spécifie que sa mère Zoé, maintenant la nonne Xénè, doit être comptée parmi ses exécuteurs testamentaires31, autre confirmation des droits légaux des femmes dans ce domaine.
12Jusqu’à maintenant j’ai mentionné Kalè par son nom de baptême ; désormais je l’appellerai la nonne Marie, car comme tant de veuves byzantines elle fit ses vœux monastiques après la mort de son époux32. Symbatios lui-même est devenu moine quelque temps avant sa mort, et il prit le nom monastique de Sabas33, une procédure très habituelle à Byzance qui aidait à assurer le salut de son âme. Je suppose, cependant, qu’il n’est pas réellement entré au monastère, mais qu’il fit ses vœux chez lui sur son lit de mort. Après la mort de Symbatios Kalè en fit autant et prit le nom de Marie. Elle revêtit l’habit monastique, mais nulle part il n’est fait mention de son entrée au couvent. Elle ne fait pas de legs au couvent, ce qu’elle aurait sûrement fait si elle avait rejoint une communauté monastique en bonne et due forme, et elle semble avoir maintenu une grande maisonnée jusqu’au moment où elle rédigea son testament en 1098, et probablement ensuite jusqu’à sa mort. Son entourage comprend apparemment d’autres nonnes, telles : sa mère veuve, qui a pris le nom monastique de Xénè ; sa sœur, la nonne Irène ; la nonne Hélène Diaxénè, qu’elle affectionnait particulièrement ; la nonne Théodule ; et les affranchies de Kalè, Christine et Marie la Hongroise. Bien que le lieu de résidence de ces nonnes ne soit pas clairement indiqué, je suggérerais qu’elles vivaient toutes ensemble dans la maison de la nonne Marie, selon une organisation identique au monastère de sainte Makrine, la sœur de Grégoire de Nysse34. Parmi les légataires de Marie il y a son père spirituel, le moine Kyr Thomas, et elle mentionne un confesseur spirituel antérieur, Kyr Théodore. Marie fit des legs en faveur de plusieurs autres moines, l’un d’eux est décrit comme son anthropos, son « homme », c’est-à-dire un serviteur. Un autre de ses anthropoi, Antoine, est à la fois prêtre et moine, et il a pu avoir la responsabilité de célébrer la liturgie dans la chapelle de la maison. Le testament de Marie nous fournit le témoignage important que dans la période médiobyzantine il était possible pour les femmes d’embrasser la vie monastique et de continuer à vivre dans une maison privée plutôt que dans une communauté cénobitique formelle sous la direction d’une mère supérieure.
13Il est également clair que les nonnes énumérées dans le testament de Marie ne menaient pas une vie strictement ascétique, mais étaient autorisées à posséder de l’argent, des bijoux de valeur, des vêtements et des objets de métal précieux. Ainsi sa mère, la nonne Xénè, reçut un habit pourpre, tandis que sa sœur, la nonne Irène, héritait d’un plat d’argent et d’une coupe dorée avec un couvercle. Une autre nonne hérita d’un bracelet d’or tissé avec des ornements émaillés, et une autre d’un manteau bleu35. Nous n’avons pas le moyen de savoir si les nonnes portèrent ces bijoux et ces vêtements séculiers, ou si peut-être elles les vendirent au bénéfice des pauvres. Elles reçurent aussi d’importantes quantités de pièces d’or36. Deux des nonnes reçurent des vêtements proprement monastiques, dans un cas qualifiés de « la meilleure qualité »37. Ces legs indiquent que même si la maisonnée ou oikos de la nonne Marie n’était pas un couvent conventionnel, les nonnes portaient l’habit monastique.
Dispositions du testament
14Examinons plus précisément les dispositions du testament de Marie pour voir ce qu’elles nous apprennent des possessions d’une riche aristocrate autour de l’an 1100. Le testament de Marie est un document impressionnant, mesurant 90 x 62 centimètres, avec une moyenne de 38 mots par ligne38. Au début du document, Marie, qui était alors une femme approchant la trentaine, mentionne qu’elle est assaillie par la maladie, mais d’esprit sain et de cerveau intact. Craignant la soudaine venue de la mort, elle est pressée de prendre des dispositions pour ses biens. Elle rappelle son histoire familiale récente, la mort de son époux, l’exécution de ses dernières volontés et le fait qu’elle est restée une veuve sans enfant (l. 1-6). Sa priorité était la donation de son domaine de Radolibos, hérité de Symbatios, à Iviron, pour les prières perpétuelles des moines pour le salut de son époux. Comme il est susmentionné, elle léguait également deux icônes avec un revêtement, une croix d’argent, et deux pieds de lampe pour orner la tombe de son époux.
15Ensuite Kalè se met à énumérer les legs individuels aux membres de sa famille, aux moines, aux serviteurs ou anthropoi, aux affranchis (apeleutheroi), aux nonnes et aux affranchies, à peu près dans cet ordre (l. 21-47). La plupart de ses parents recevait des objets en métal précieux, des étoffes de prix, ou des vêtements ; certains recevait tout aussi bien de l’argent. Un cousin héritait d’un domaine et d’un manuscrit de l’auteur spirituel Jean Climaque, tandis qu’un neveu devait hériter de la selle et des rênes dorées de Symbatios. Les moines reçoivent probablement davantage de dons en argent, livres ou enkolpia, tandis que le prêtre Antoine était gratifié d’un vêtement de cérémonie pourpre, sans aucun doute liturgique. Elle laissait au monastère de Vatopédi des livres liturgiques de sa chapelle privée et deux icônes. Ses anthropoi, ou serviteurs, recevaient généralement des dons en argent en plus des chevaux et du bétail, tandis qu’aux affranchis étaient habituellement donnés un ou plusieurs animaux, une somme d’argent et une étoffe de couleur. Les legs des nonnes consistaient en argent et en vêtements, à la fois séculiers et monastiques, et plus rarement des bijoux et des animaux. Toutes les affranchies recevaient des vêtements et de l’argent. Enfin, clause très importante, ses anciens esclaves (apodouloi), hommes et femmes, qu’elle avait depuis longtemps émancipés, mais gardait auprès d’elle jusqu’à sa mort, devraient avoir l’entière liberté de vivre et de travailler comme des citoyens romains libres partout où ils le désireraient (l. 63-65). On devait également rétribuer tous les membres de sa maisonnée durant un an en céréales et en vin, ainsi que leur donner deux porcs et deux moutons par personne. Les paroikoi ou paysans sur ses domaines devraient être exemptés du paiement des taxes sur les récoltes des grains et les animaux de trait en échange de leurs prières pour le salut de son âme (l. 47-50).
Legs de livres
16Examinons maintenant plus en détail quelques types de legs en commençant par les livres. Ces legs posent la question de savoir s’il s’agissait vraiment des livres de Marie ou si elle les avait hérités de son époux et dans quelle mesure elle était capable de les lire. Deux de ses volumes étaient manifestement à usage liturgique pour sa chapelle privée. L’Oktaechos contenait les hymnes pour les services du cycle mobile de tous les jours de l’année, exceptés Carême, Pâques et la Pentecôte, tandis que le Panegyrikon contenait des sermons conformes aux jours de fête. Ceux-là furent légués de façon appropriée à un moine tandis que d’autres « livres de la chapelle » non spécifiés allèrent au monastère de Vatopédi (l. 30-31). Trois volumes mentionnés de façon précise étaient davantage adaptés à la lecture et aux dévotions, et ont pu appartenir en propre à Marie. C’étaient l’Échelle de Jean Climaque, un livre de Basile de Césarée, et un psautier orné de fermoirs d’argent (l. 26-30). Nous savons qu’elle était suffisamment lettrée pour signer de son nom et du titre de kouropalatissa dans le signon (signe de croix) au début du document de 1093 dans lequel elle consent à accepter ses responsabilités comme exécutrice du testament de son époux. Comme elle le déclare : « De ma main, j’ai apposé à ce document la vénérable croix avec mon nom »39. Il semble aussi vraisemblable qu’elle devait nécessairement savoir lire et écrire pour se charger de la responsabilité d’exécuter le testament de son époux, bien qu’elle eût pu s’en sortir avec l’assistance d’un régisseur. On notera, cependant, qu’aucun régisseur n’est mentionné dans la liste des serviteurs.
Icônes
17Marie mentionne quatre icônes en sa possession, les images du Christ, de la Vierge Blachernitissa, la Déisis, et le Baptême (l. 20-21, 30-31). Les trois premières sont précisément décrites avec un revêtement d’argent ; nous pouvons seulement nous demander si ces revêtements ont été exécutés sur la commande de Marie ou de Symbatios ou s’ils recouvraient déjà les présentes icônes. L’icône du Christ est décrite comme « grande » et peut avoir été placée dans la chapelle de la maison. Toutes ces icônes allèrent aux monastères athonites, les deux premières pour orner la tombe de Symbatios à Iviron, les deux autres à Vatopédi.
Vêtements et étoffes
18Ce sont sans doute les legs de Marie de vêtements et d’étoffes qui illustrent le mieux la somptueuse élégance et la consommation ostentatoire des femmes aristocratiques. Les legs de Marie comprenaient neufs manteaux différents, de couleurs variées, pourpre, jaune, bleu, vert et vert sombre. Plusieurs étaient en velours, l’un était orné de perles, un autre de lignes d’or verticales, un autre peut-être d’une décoration de lettres étroites. Elle avait également des habits monastiques à sa disposition, au moins deux himatia et deux manteaux. D’autres legs comprenaient deux ceintures vert et pourpre. Une seule coiffe est mentionnée, ornée de lettres d’or. Elle léguait également deux cottes d’armes, certainement laissées par son mari, et un vêtement ecclésiastique pour un prêtre.
19Parmi les choses les plus étonnantes se trouvent les trente velaria, que l’on peut peut-être traduire par « pièces de tissu », qui étaient léguées primitivement à ses femmes affranchies, mais aussi à sa mère et à quelques uns de ses hommes affranchis. Vingt et un étaient en coton, huit en velours et un dans un tissu non spécifié. Elles étaient de nombreuses couleurs, pourpre, bleu, vert et blanc. Les éditeurs du document d’Iviron suggèrent une autre possible traduction de velarion comme « rideau40 », mais il semble plus probable qu’il s’agissait de pièces de tissu que les légataires pouvaient utiliser pour confectionner des vêtements.
Vaisseaux d’argent
20Les vaisseaux d’argent légués par Marie étaient à la fois des vases liturgiques et de la vaisselle de table. On peut supposer que les objets ecclésiastiques et les vases liturgiques provenaient de la chapelle privée ; ils comprenaient une croix en argent, deux pieds de lampe, un plat liturgique et un brûleur à encens. Ceux-là, comme il est naturel, allèrent d’abord aux monastères. D’autres vaisseaux furent donnés aux moines du monastère de Hosios, comme un bassin et une aiguière, peut-être également à usage liturgique. La vaisselle de table comprenait un plat d’argent, des bols, un flacon doré, une coupe couverte dorée, qui étaient légués aux membres de la famille. Maria Parani a particulièrement attiré l’attention sur une aiguière de style ou de fabrication saracène pour servir du vin parfumé (l. 27-28)41. Bien qu’elle ait été donnée aux moines, elle était destinée à être vendue et le bénéfice devait être utilisé à des fins charitables.
Dons d’argent
21Les numismates ont depuis longtemps compris l’importance du testament de Marie pour les données concernant les dénominations de la monnaie byzantine juste après la grande réforme monétaire d’Alexis Ier en 109242. Bien qu’aient été si nombreux parmi ses légataires ceux qui ont reçu des dons en argent, il est facile de voir la hiérarchie qu’elle a établie dans la répartition de sa fortune entre parents, serviteurs et affranchis hommes et femmes. Si nous considérons la liste dans un ordre approximatif des valeurs monétaires43, nous notons immédiatement la priorité qu’elle a donnée à ses propres funérailles et services commémoratifs, pour lesquels elle a alloué 100 livres d’or trachéa, c’est-à-dire des pièces à forme concave d’électron, un alliage d’or et d’argent, frappé après 109244. Ses deux principaux légataires étaient son beau-frère, qui dut recevoir 50 livres de tétartéra (un nomisma d’or de poids allégé frappé jusqu’en 1092), et la nonne Hélène Diaxénè qui reçut 30 livres de tétartéra ; je présume qu’Hélène était un membre chéri de cette maisonnée monastique. L’importance des dons diminue d’un coup pour se situer à 3 livres de tétartéra pour chacun de ses frères spirituels et 2 livres de trachéa pour chacune de ses deux affranchies qui manifestement avaient fait leurs vœux monastiques avec Marie. Sa mère, par ailleurs, recevait seulement une livre d’or, mais Marie précisa qu’il s’agissait de « romanata », que l’on doit probablement identifier comme les pièces du règne de Romain III (1028-1034), époque où il y avait un plus grand pourcentage d’or dans l’alliage45. Ses anthropoi et ses esclaves affranchis recevaient soit 72 soit 36 trachéa. Le testament fait des distinctions soigneuses non seulement entre les sommes des légataires, mais entre les types de monnaies dans lesquelles elles doivent être payées. Je présume que Marie elle-même fut responsable de l’établissement des hiérarchies des dons d’argent, mais nous ne pouvons savoir dans quelle mesure elle était consciente des différentes sortes de monnaies dont elle disposait et dans quelle mesure elle spécifiait l’usage des trachéa ou des tétartéra ou des romanata, ou si elle prenait l’avis d’un régisseur sur cette question.
Conclusions
22Le testament de Marie donne un éclairage remarquable sur la composition du ménage d’une riche veuve aristocratique. Elle avait conservé manifestement des liens étroits avec sa mère, ses frères et sœurs, ses neveux et cousins, bien que nous ne sachions pas de façon sûre s’ils vivaient tous dans le même complexe domestique. Je crois que nous pouvons cependant assurer qu’elle partageait des quartiers d’habitation avec sa mère et sa sœur Irène, qui étaient toutes les deux nonnes. Les quatre autres nonnes mentionnées dans le testament étaient probablement aussi des membres de cette maisonnée semi-monastique ; certainement les deux nonnes affranchies vivaient-elles avec Marie. Il est tout à fait possible que ses frères et sœurs mariés avaient leurs appartements dans cette maison familiale. Nous savons que les affranchis, hommes et femmes, énumérés comme légataires étaient considérés comme faisant partie du ménage de Marie, puisqu’ils reçurent la permission de partir après sa mort ; néanmoins je me demande si quelques-uns des anthropoi et des affranchis, qui ont été gratifiés de nombreux animaux d’élevage, ne pourraient avoir habité dans ses domaines ruraux plutôt que dans sa maison familiale à Constantinople. Car Marie déclare dans son testament que ses anthropoi recevraient leurs legs « qu’ils se trouvent avec moi lors de ma mort, ou qu’ils me servent quelque part ailleurs » (l. 35). La plupart des moines, bien sûr, devaient résider dans leurs propres monastères, mais quelques-uns sont peut-être venus dans la maison de Marie pour lui offrir leurs conseils spirituels ainsi qu’aux membres de sa famille et aux nonnes résidentes. Est-il même possible que deux moines, pour lesquels n’est mentionnée aucune affiliation institutionnelle, aient aussi vécu dans la maisonnée de Marie ? En tout cas le nombre réel ou potentiel des membres de la maisonnée est important, car elle dénombre neuf parents, neuf anthropoi, quatre nonnes, cinq hommes affranchis et neuf femmes affranchies.
23Nous pouvons douter que Marie ait énuméré de façon exhaustive dans son testament tout ce qu’elle possédait. Certains objets, comme des colliers ou des boucles d’oreille brillent par leur absence. Néanmoins nous avons une bonne idée de l’éventail de ses possessions matérielles qui comprenaient des domaines ruraux et du bétail ; des vêtements, des étoffes et des bijoux ; des objets de dévotion comme les enkolpia, les icônes, les livres de prière ; les vases liturgiques, les vêtements et les livres pour la chapelle privée ; de la vaisselle de table ; et de fortes sommes d’argent.
24Les dispositions du testament de Marie offrent une image instantanée d’un ménage aristocratique à une époque cruciale de transition ; Marie et son époux n’ayant pas d’enfants, le ménage dut se rétrécir fortement après sa mort, puisque ses esclaves affranchis avaient la permission de partir. Nous ne savons pas ce qui est advenu de la famille de Pakourianos, mais nous pouvons supposer qu’ils ont conservé la maison familiale dans les premières décennies du xiie siècle comme une petite maisonnée monastique sous la direction de Xénè Diabaténè, la mère de Kalè, avec des membres de la famille laïcs habitant dans leurs appartements privés. Le cas de la nonne Marie nous incite à considérer plus attentivement de tels exemples de maisonnées monastiques informelles dans les périodes médiobyzantine et byzantine tardive46.
Testament de Kalè Pakourianè daté de 1098, droits de publication accordés à l’auteure par les éditeurs Lefort Jacques et al., Actes d’Iviron, II, du milieu du xie siècle à 1204, Paris, 1990, Album : Pl. XXVII (a47).

Annexe
Appendice1 : testament de Kalè Pakourianè
Liste par ordre hiérarchique des sommes d’argent léguées
Funérailles et services commémoratifs de Kalè : 100 L trachéa
Serge, beau-frère : 50 L tétartéra
Hélène Diaxénè, nonne : 30 L tétartéra
Funérailles de Symbatios : 7 L chichata
Thomas, moine, père spirituel : 3 L tétartéra
Théodore, abbé, père spirituel : 3 L tétartéra
Christine, nonne, affranchie : 2 L trachéa
Marie, nonne, affranchie : 2 L trachéa
Xénè, nonne, sa mère : 1 L romanata d’or
Touganos, affranchi : 100 trachéa
Abulgarib, anthropos : 1 L nouveaux trachéa d’or
Chaasanios, anthropos : 1 L nouveaux trachéa d’or
Joseph, anthropos : 1 L nouveaux trachéa d’or
Machètarès, anthropos : 1 L trachéa d’or
Basile, eunuque, anthropos : 1 L trachéa d’or
Nicolas, eunuque, anthropos : 1 L trachéa
Théodore Ioannokampitès, anthropos : 1 L nouveaux trachéa d’or
Charatzas, affranchi : 1 L nouveaux trachéa
Tapanes, affranchi : 1 L trachéa
Bardas, anthropos : 1 L nouveaux trachéa
Théodule, nonne : 1 L trachéa
Mankousè, affranchie : 1 L trachéa
Choudana, affranchie : 1 L trachéa
Marie, affranchie : 1 L trachéa
Antoine, moine et prêtre, anthropos : ½ L trachéa
Solimas, affranchi : ½ L trachéa
Prokopios, affranchi : ½ L trachéa
Chastounès Balmas, affranchi : ½ L trachéa
Thaumastè, affranchie : ½ L trachéa
Euphémie, affranchie : ½ L trachéa
Agathe, affranchie : ½ L trachéa
Prothymia, affranchie : ½ L trachéa
Épilektè, affranchie : ½ L trachéa
Meliténè, affranchie : ½ L trachéa
Rédacteur du testament : ½ L trachéa
Jean Stratarès, affranchi : 1/3 L trachéa
Vestiarion impérial : 12 tétartéra
Témoins (chacun) : 4 nomismata
Parents non nommés (chacun) : 1 nomisma
Notes de bas de page
1 Actes d’Iviron, II, Du milieu du xie siècle à 1204, Leiort Jacques, Oikonomidès Nicolas, Papachryssanthou Denise (éd.), avec la collab. de Vassiliki Kravari et d’Hélène Métrévéli, Paris, P. Lethielleux, 1990, n° 44 et 47, p. 150-156,170-183.
2 Le second exemple d’un testament byzantin féminin est celui de la nonne Nymphodora, daté de 1445, préservé aussi dans les archives de l’Athos ; voir Actes de Xéropotamou, Jacques Bompaire (éd.), Paris, P. Lethielleux, 1964, p. 214-218. Le préambule du testament d’Anne Comnène a aussi survécu, mais non le texte du document ; pour le texte grec du préambule voir Paul Gautier, Lettres et discours de Michel Italikos, Paris, 1972, p. 105-109. Eustratios Papaioannou soutient dans un article récent qu’Anne est l’auteur du préamble et donne une traduction anglaise, cf. « Anna Komncne’s Will », in Byzantine Religious Culture: Studies in Honor of Alice-Mary Talbot, Leyde 2012, p. 99-121.
3 Pour l’étude récente de certains aspects financiers, voir Yasuhiro Otsuki, « Sacred Dedication in Byzantine Imperial Finance : Maria’s Bequest and Iveron Monastery », Mediterranean World, n° 16. 2001, p. 89-99.
4 Jean-Claude Cheynet, « Fortune et puissance de l’aristocratie (xe-xiie s.) », dans Kravari Vassiliki, Lefort Jacques et Morrisson Cécile, Hommes et richesses dans l’Empire byzantin, Paris, 1991, p. 199-213 (211).
5 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 48.14, daté entre 1098 et 1103.
6 Ibid., no 47.5-6.
7 Ils sont considérés comme des affranchis par Youval Rotman (Byzantine Slavery and the Mediterranean World, Cambridge Mass, 2009, ch. 3), mais notons que les testaments distinguent les anthropoi des affranchis (apeleutheroi).
8 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 44.1-16.
9 Ibid., no 44.12, 47-54.
10 Ibid., no 44.12-13, 16-17.
11 Ibid., no 44.5.
12 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 51. Voir Jacques Lefort, « Radolibos, population et paysage », Travaux et Mémoires du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, no 9, 1985, p. 195-234 ; idem, « Le cadastre de Radolibos (1103), les géomètres et leurs mathématiques », Travaux et Mémoires du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, no 8, 1981, p. 269-313.
13 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 44.14-15.
14 Ibid., no 43.51-52.
15 Synodikon d’Iviron, no 38, Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 5, 25.
16 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 8, no 121, et n. 37.
17 Sur cette tradition, voir Alice-Mary Talbot, « Women and Mt Athos », in Mount Athos and Byzantine Monasticism, Anthony Bryer & Mary Cunningham (ed.), Aldershot, 1996, p. 67-81 (67-70).
18 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 47.52-53.
19 Nous ne savons pas la date précise de sa mort, mais il est certainement mort avant le 10 janvier 1093, date à laquelle Kalè vint au tribunal pour ouvrir son testament : voir Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 153, 168.
20 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 47.12-13 ; Pagona Papadopoulou, « Le chicaton et les noms des monnaies à la fin du xie siècle », Mélanges Cécile Morrisson, Travaux et Mémoires du Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, 16, Paris, 2010, p. 649-662 : l’auteur identifie ceux-ci comme histaména de Nicéphore III Botaneiatès.
21 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 44.15-18.
22 Ibid., no 47.13-18.
23 Ibid., no 47.20-21.
24 Synodikon, no 103 ; Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 7.
25 Synodikon, no 60 ; Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 6
26 Sur ce point, voir Alice-Mary Talbot, Women and Mt. Athos, op. cit., p. 72-79.
27 Synodikon, no 103, 120-121, Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 7-8. On ne sait pas clairement à quoi correspondent ces jours de commémoraison de Symbatios et de Kalè ; malheureusement nous ne connaissons pas la date précise de la mort de chacun d’eux. Jacques Lefort présume que Marie est morte avant décembre 1103 ; voir son article : Le cadastre de Radolibos…, op. cit., p. 273. Comme il est mentionné ci-dessus, Symbatios était mort peu avant le 10 janvier 1093.
28 Puisque Étienne n’est pas mentionné dans le testament de Kalè de 1098, il a dû mourir entre temps.
29 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 46.
30 Ibid., no 47. 8-9.
31 Ibid., II, no 47. 55-56.
32 Ibid., II, no 47. 2.
33 Synodikon, no 120, Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 8.
34 Il existe une importante littérature sur sainte Makrine ; pour la bibliographie récente, voir Anna Silvas, Makrine la Jeune, philosophe de Dieu, Brepols, 2008 ; Raymond van Dam, Families and friends in Roman Cappadocia, Philadelphie, 2003 ; Kevin Corrigan, The life of Saint Macrina by Gregory, Bishop of Nyssa, Toronto, 1987.
35 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 47. 22-24, 41-42.
36 Voir ci-dessous les dons d’argent et appendice I.
37 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 47. 41-42.
38 Pour une photographie partielle du testament, voir Actes d’Iviron, II, …, op. cit., Pl. XXVII, a47.
39 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., no 46, signon et l. 3. Sur la question des signa autographes, voir Nicolas Oikonomidès, « Mount Athos : Levels of Literacy », Dumbarton Oaks Papers, no 42, 1988, p. 169.
40 Actes d’Iviron, II, …, op. cit., p. 176.
41 Maria Parani, « Intercultural Exchange in the Field of Material Culture in the Eastern Mediterranean : The Evidence of Byzantine Legal Documents (11th to 15th centuries) », dans Alexander Beihammer, Maria Parani, Christopher D. Schabel, Diplomatics in the Eastern Mediterranean, 1000-1500 : Aspects of Cross-Cultural Communication, Leyde-Boston, 2008, p. 361- 362.
42 Voir le plus récemment Pagona Papadopoulou, « De l’unité à l’éclatement : la monnaie et son usage dans le monde byzantin (1092-1261) », thèse soutenue à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 2007, avec bibliographie complète. Je suis extrêmement redevable à Pagona Papadopoulou pour avoir revu attentivement les passages de cet article consacrés à la numismatique et à ses heureuses corrections.
43 Voir l’appendice I avec l’aide de Pagona Papadopoulou.
44 Je suis ici le point de vue des éditeurs d’Iviron II selon lesquels les trachea mentionnés dans le testament de Kalè sont des pièces d’électrum. Je noterai, cependant, les récentes conclusions de Pagona Papadopoulou qui soutient que les trachea devraient être assimilés à des hyperpères (communication privée du 19 novembre 2010 ; voir aussi sa thèse citée ci-dessus n. 42, p. 7-9).
45 Il est possible cependant que les romanata datent du règne de Romain IV Diogène (1068-1071).
46 J’ai noté quelques exemples de moines et de nonnes Palaiologues apparemment non affiliés, cf. Alice-Mary Talbot, « Personal Poverty in Byzantine Monasteries : Ideals and Reality », dans Mélanges Cécile Morrisson, Travaux et Mémoires du Centre et civilisation de Byzance, 16, Paris, 2010, p. 829-842. Voir aussi Sharon Gerstel et Alice-Mary Talbot, « Nuns in the Byzantine Countryside », Deltion tes Christianikes Archaiologikes Hetaireias, no 27, 2006, p. 481-489.
Notes de fin
1 Préparé avec la collaboration de Pagona Papadopoulou
Auteur
Dumbarton Oaks, émérite
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