Les femmes de la cour à Byzance
p. 55-68
Résumés
Au lieu de penser l’impératrice au singulier – comme l’épouse de l’empereur de Byzance – je voudrais inverser cette perspective pour considérer les impératrices au pluriel, puisque souvent la cour en a compté simultanément plusieurs. Ce changement de point de vue nous fait découvrir la multiplication des appartements impériaux et du personnel féminin requis pour le service de ces diverses impératrices. Pour comprendre leur rôle respectif, il faut identifier les raisons structurelles qui expliquent comment plusieurs femmes ont pu revendiquer simultanément le titre suprême et comment d’autres en furent dotées par l’empereur. Pensons à la mère de Constantin VII ou à la maîtresse de Constantin IX Monomaque. La pluralité des impératrices conduisait fatalement à des frictions, et même les plus heureuses durent réduire souvent leurs ambitions pour les adapter aux nouvelles situations.
The Women of the Byzantine Court
Instead of considering the empress as one single person, the spouse of the Byzantine emperor – let’s invert this view and consider the empresses in the plural, for in the Court there were often several. Changing the point of view will allow us to consider the multiplication of imperial residences and the feminine staff serving these empresses. In order to understand their different roles and tasks, it is important to identify the structural reasons which permitted several women to claim the supreme title and how others may have been given it by the emperor. Let’s think, for instance, of Constantine VII’s mother or Constantine Monomachos’ mistress. The plurality of empresses obviously created problems and even the most successful often had to reduce their ambitions and adapt themselves to new situations.
Remerciements
Je tiens à remercier très vivement mon collègue Guillaume Saint-Guillain qui a bien voulu traduire ma conférence et y apporter plusieurs améliorations. Depuis cette conférence j’ai publié un article sur le même thème « The Many Emprssses of the Byzantine Court (And All Their attendants) », dans Herrin Judith, Unrivalled Influence. Women and Empire in Byzantium, Princeton, Princeton University Press, 2013, p. 219-237.
Texte intégral
Impératrices au pluriel
1Quand nous pensons à l’impératrice, c’est généralement au singulier, comme à la femme de l’empereur. Mon propos ici est de renverser cette perspective et, pour une fois, de considérer les impératrices au pluriel puisqu’à maintes reprises la cour byzantine en compta simultanément plus d’une.
2Il n’était, en effet, pas rare qu’à la mort d’un empereur sa veuve s’accrochât au titre de basilissa et au prestige qui y était attaché, tandis que le nouveau souverain affirmait de son côté le droit de sa propre épouse à le porter. L’impératrice mère et sa fille ou sa belle-fille partageaient alors le titre, et la cohabitation entre elles n’était pas toujours aisée.
3Mais d’autres configurations plus complexes encore pouvaient aussi se présenter : l’empereur pouvait par exemple exiger d’élever sa maîtresse à une dignité impériale, et cela même lorsque son épouse légitime, l’impératrice, présidait théoriquement la cour et le quartier des femmes dans le Grand Palais. Plusieurs femmes pouvaient donc simultanément aspirer au titre officiel d’impératrice, sans que leur relation avec l’empereur fût d’ailleurs nécessairement de nature conjugale ou sexuelle. Néanmoins, une seule d’entre elles devait remplir les devoirs cérémoniels qui incombaient à l’impératrice. Si elle venait à mourir, l’empereur veuf cherchait en général à promouvoir à ce rôle une femme de sa famille. Lorsque l’empereur Arcadius mourut en 408, son fils, le jeune Théodose II, n’avait encore que sept ans et la cour fut gérée par ses officiers dirigés par l’eunuque Chrysaphios. Mais, en 414, Théodose couronna sa sœur aînée, Pulchérie, âgée de quinze ans, et la nouvelle impératrice prit en main la cour. Toutefois, le mariage de l’empereur avec Athénaïs-Eudocie promut cette dernière au même titre, ce qui ouvrit une longue période de rivalité entre les deux impératrices1.
4Une situation similaire se produisit au début du viie siècle : en 612, après la mort de sa première épouse, Héraclius désigna sa fille Épiphanie-Eudocie, âgée de trois ans, pour remplacer sa mère défunte. Cette situation provoqua plus tard un intéressant problème de protocole : lorsque l’empereur revint en 628 de sa campagne contre les Perses avec sa deuxième épouse Martine, qui avait été couronnée impératrice, la basilissa Épiphanie-Eudocie était déjà établie au palais2. Les deux femmes se retrouvèrent donc en position de rivales et Martine agit promptement contre sa belle-fille en l’éloignant de Constantinople3.
5Pour nous, l’un des avantages de ce type de situation est de faire apparaître dans les sources la multiplication des appartements impériaux et du personnel de femmes et d’eunuques requis pour le service de ces multiples impératrices4. Au fil des siècles, ces espaces résidentiels se transformèrent et de nouveaux emplacements leur furent attribués, y compris dans le cas des appartements destinés au couple impérial. Ces changements ne posaient pas de problème à l’intérieur du Grand Palais, constitué d’un complexe assemblage de salles de réception, d’appartements privés, de bâtiments annexes officiels et moins officiels : de multiples églises, bains et jardins se trouvaient ainsi enclos dans les murs du Palais5. Du reste, il ne semble pas que l’espace ait jamais manqué pour construire de nouveaux bâtiments ou pour adapter des structures préexistantes aux besoins des impératrices. En revanche, la multiplication des souveraines et des espaces qui leur étaient réservés entraîna la création de nouveaux postes à la cour pour les femmes chargées de servir toutes celles qui portaient le titre impérial ainsi que quelques-unes de celles qui ne le portaient pas. Comme le suggère le titre de cet article, l’un des aspects de mon propos est d’attirer l’attention sur le nombre significatif de femmes qui se trouvaient ainsi présentes à la cour, soit comme suivantes soit comme servantes des souveraines.
Élever les enfants impériaux
6L’objet de tout mariage impérial était évidemment d’assurer la procréation d’héritiers potentiels : les nourrices chargées de veiller sur les enfants de la souveraine occupaient donc certainement une position importante dans le gynécée impérial (le gynaikônitis). Certaines d’entre elles avaient à charge d’allaiter les nouveaux-nés si l’impératrice n’était pas en état ou refusait de remplir ce rôle6. D’autres prenaient soin des nourrissons. Les servantes auxquelles avait été confié le petit Constantin, le fils de l’empereur Théophile et de Théodora, négligèrent leur surveillance au point qu’il tomba dans une citerne des jardins du palais et s’y noya : elles durent certainement payer très cher leur manque d’attention pour l’héritier du trône7. Le rôle central de ces femmes à l’intérieur du palais nous est souvent connu, de manière indirecte. Par exemple, nous apprenons incidemment que lorsque Romain II mourut en mai 963, son épouse Théophanô venait de donner naissance à une fille, Anne, tandis que ses jeunes fils, Basile et Constantin, étaient confiés « au soin des nourrices8 ». Une fois reconnu empereur, Nicéphore Phôkas bannit d’abord l’impératrice veuve au palais (ou dit monastère) du Pétrion, mais, en septembre de la même année, il la rappela pour l’épouser. Durant ces mois agités, les nourrices remplirent un rôle cardinal en veillant sur les deux futurs empereurs.
7Outre les nourrices, les enfants impériaux avaient aussi besoin de précepteurs et certains de ceux-ci prirent un soin particulier de leurs élèves, par exemple Théodore qui dispensa son enseignement à Constantin Porphyrogénète au cours des longues années durant lesquelles ce dernier fut tenu à l’écart des affaires9. Par la suite, Constantin assuma lui-même l’éducation de ses cinq filles, à un niveau tel qu’il put ensuite employer Agathe comme assistante personnelle dans les affaires de l’État. Le Grand Palais hébergeait aussi fréquemment des princes et des princesses étrangers qui y étaient retenus comme otages en gage du bon comportement de leurs parents : il y avait donc d’autres enfants que les princes byzantins qui requéraient une éducation et il nous faut imaginer des classes dans lesquelles ces otages étaient associés aux enfants impériaux et à ceux de quelques hauts dignitaires de la cour, qui leur tenaient aussi lieu de camarades de jeu. Basile Péteinos fut un compagnon de ce genre pour le jeune Constantin VII qui le promut dès qu’il devint seul empereur10.
8Bien que la plus grande partie des tâches pédagogiques ait été assumée par des professeurs mâles ou eunuques, il ne faut pas pour autant négliger l’éducation assurée par les femmes de la cour qui avaient à instruire les jeunes impératrices et leurs enfants en matière de cérémonies et de protocole. Les koubikoulariai, les suivantes, remplissaient ainsi un rôle qui dépassait le service de l’impératrice lors de ses déplacements dans le palais. Il dut aussi toujours y avoir un grand nombre de servantes pour prendre soin du maquillage et de la coiffure de l’impératrice, de ses toilettes, de ses visites aux bains du palais et de bien d’autres choses encore11.
Au service de l’impératrice
9L’impératrice jouissait d’un pouvoir absolu sur le gynaikônitis et pouvait y convoquer quiconque à paraître devant elle, non seulement les danseurs et les musiciens, les dignitaires du palais et leurs parents, mais aussi les chefs militaires, les moines et les saints hommes12. Au temps de Théodora, Procope raconte que des danseuses et des courtisanes habitaient le Grand Palais et y menaient ce qu’il appelle « leurs affaires de phallus13 ».
10Le personnel au service de l’impératrice comprenait les eunuques du palais, qui étaient responsable de sa garde-robe, de son trésor, de ses salles de banquet, de ses écuries et de ses domaines, ainsi que des amuseurs parmi lesquels des bouffons tels que le nain Denderis, qui allaient et venaient à leur guise14. Ces domestiques personnels de l’empereur et de l’impératrice, qui les servaient directement et vivaient dans le palais, doivent être distingués des eunuques de la cour qui occupaient des charges qui pouvaient être achetées. Plusieurs souverains s’appuyèrent sur le service de leurs eunuques et les promurent à des postes importants, tant civils que militaires. Théophile désigna son logothète du drome, Théoctiste, et le magistre Manuel comme régents pour son jeune fils, et à ce titre ils vécurent tous deux au Grand Palais et conseillèrent l’impératrice Théodora15.
11Il est possible que chaque nouvelle impératrice se soit choisi des dames de compagnie à sa convenance, mais elle héritait certainement aussi de tout un personnel féminin expérimenté dans le fonctionnement du Grand Palais. Certaines de ces suivantes devinrent d’ailleurs elles-mêmes impératrice : dans les années 790, Théodote, la koubikoularia de Marie d’Amnia, supplanta ainsi cette dernière dans le cœur de Constantin VI ; un siècle plus tard, Zoé Zaoutzaina devint la seconde épouse de Léon VI ; une princesse d’Alanie, qui servait à la cour, devint la maîtresse de Constantin IX après la mort de Marie Sklèraina. D’après Psellos, l’empereur l’installa dans un palais indépendant, lui fit don de grandes quantités d’or et d’autres présents et insista pour qu’elle portât les titres d’augousta et sébastè qu’il avait également conférés à sa maîtresse précédente. Seule l’opposition résolue de l’impératrice Théodora, la belle-sœur de l’empereur, empêcha ce dernier d’installer la princesse d’Alanie dans les appartements impériaux du Grand Palais16.
12Outre ces dames de haut rang qui parvenaient à se gagner les faveurs de l’empereur, la cour comptait aussi un grand nombre de servantes et d’esclaves, et les souverains abusaient fréquemment de leur pouvoir sur elles. Théophile est réputé avoir trompé sa femme avec l’une des esclaves ou des servantes de celle-ci, et Romain Lécapène eut un fils nommé Basile qui naquit d’une esclave qualifiée de « Scythe17 ». L’enfant fut castré afin qu’il ne puisse aspirer à l’empire, mais il n’en domina pas moins la cour impériale durant des décennies, comme beau-frère de Constantin VII et oncle de Romain II. Il atteignit la position de parakoimomène et devint un courtisan riche et puissant jusqu’à ce que Basile II l’exilât et confisquât ses biens en 985. Nous ignorons s’il fut permis à sa mère de bénéficier en quelque manière de sa prodigieuse ascension.
13Parmi les esclaves, il y avait aussi quelques prisonnières de guerre que l’empereur avait gardées pour son usage et placées au palais. Génésios rapporte que Théophile eut recours aux services d’une esclave arabe réputée pour ses dons de divination ; il fut toutefois peu satisfait d’apprendre d’elle que la famille des Martinakioi régnerait plus longtemps que la sienne, ou que sa femme et son fils renverseraient sa politique iconoclaste18. Une anecdote similaire concerne une autre servante née dans le palais (c’est-à-dire née d’une mère esclave) qui se mit à vaticiner à grands cris afin de prévenir Michel Ier Rhangabé du complot qui se tramait contre lui19. Leurs dons prophétiques peuvent avoir été aussi imaginaires que leurs prophéties, mais ces femmes purent néanmoins retenir l’attention de l’empereur parce qu’elles se trouvaient dans son entourage immédiat. Certaines étaient à l’évidence nées d’esclaves palatins, ce qui devait constituer la principale modalité de croissance de la population servile à la cour.
Plusieurs impératrices au Palais
14La population du palais s’accroissait également lorsqu’une nouvelle impératrice y entrait avec ses parentes. Une tribu entière de Paphlagoniens arriva à la suite de Marie d’Amnia, incluant ses parents, ses sœurs qui firent également de beaux mariages, ses frères et même les participantes malheureuses du concours de beauté qu’elle avait remporté20. Tous ces parents devaient être logés dans leurs propres appartements, soit à l’intérieur du Grand Palais soit dans des palais environnants où ils pouvaient être contrôlés et surveillés afin d’éviter qu’ils ne complotassent ou ne fussent une source d’ennuis pour l’empereur21. Aussi des palais dans le palais devaient-ils être créés et entretenus pour eux, ce qui accroissait aussi le nombre de domestiques, d’eunuques et de servantes. Souvent la mère accompagnait sa fille devenue impératrice, par exemple Théoctiste, la mère de Théodora, pour laquelle Théophile créa le nouveau titre de patricienne à ceinture (zôstè patrikia22) (Fig. 1). Il paraît probable qu’Anastasô-Théophanô, l’épouse de Romain II, emmena aussi sa mère, Marie, au palais car en 969, après le coup d’État contre Nicéphore Phôkas, Basile le parakoimomène exila Théophanô dans un monastère du thème des Arméniaques et « sa mère » dans un autre situé dans le thème des Bucellaires23.
15Mais sept ans plus tard, quand Jean Ier Tzimiskès mourut et que Basile II et Constantin VIII accédèrent enfin au pouvoir effectif, ils rappelèrent leur mère Théophanô au palais24. Elle y retrouva sa belle-sœur, l’impératrice Théodora, veuve de Jean Ier, qui était la tante des jeunes empereurs et avait rempli le rôle d’impératrice principale durant le règne du défunt souverain25. La situation dut poser à nouveau un inextricable problème de préséance au préposite, l’eunuque en charge du protocole : Théophanô était en effet la mère des empereurs régnants, mais elle avait été exilée sur ordre du parakoimomène Basile alors qu’il était encore influent au Grand Palais. Théodora, en revanche, était une princesse née dans la pourpre qui avait passé l’essentiel de sa vie au Palais, en connaissait les traditions et avait régné sur les appartements des femmes durant les six dernières années. Malheureusement, les historiens de l’époque ne fournissent aucune indication sur la manière dont la cour impériale trancha la question. Toutefois, on sait qu’en général la pluralité des impératrices conduisait fatalement à des frictions que révèlent plusieurs incidents fameux.
16Un exemple particulièrement saillant de cette surabondance d’impératrices potentielles et des rivalités qui en découlaient survint en 919. Romain Lécapène établit alors sa famille au Grand Palais. L’impératrice Zoé Karbônopsina fut promptement expulsée des lieux et Romain installa à sa place dans le gynécée sa femme Théodora ainsi que ses quatre fils et ses quatre filles (Fig. 2). Hélène était la plus importante d’entre eux parce qu’elle était mariée à l’empereur en titre, Constantin Porphyrogénète, alors âgé de quatorze ans26 (Fig. 3). Bien que les deux époux fussent encore des enfants, ils devaient disposer de leurs propres appartements dans le Grand Palais. Mais ils furent progressivement écartés de la succession par la promotion des trois fils Lécapènes, Christophe, Étienne et Constantin, qui furent couronnés co-empereurs en 92127. Quand Théodora mourut en 922, Romain couronna impératrice sa belle-fille Sophie, l’épouse de Christophore, renforçant ainsi son emprise sur la succession impériale28. Cette cérémonie trahissait les craintes des Lécapènes, qui avaient usurpé le pouvoir impérial, à l’égard des revendications de la dynastie macédonienne, représentée par Constantin VII et son épouse Hélène. Lors de conflits de ce type, le couple qui occupait les appartements les plus importants du Palais s’efforçait toujours de réduire l’influence des autres.
17Lorsqu’il n’était pas occupé à avancer la carrière de ses propres enfants, qui furent tous bien mariés, Romain Lécapène arrangeait les mariages de ses petits-enfants, Marie, fille de Christophore et de Sophie, puis Romain, fils de Constantin VII et d’Hélène29. Jusqu’à son mariage avec Pierre de Bulgarie en 927, Marie Lécapène avait vécu dans le Palais, et même après cette date elle demeura en contact avec sa famille par le sang. Marie représente la figure exogamique de la princesse byzantine, destinée à remplir un rôle d’ambassadrice dans le pays de son nouvel époux. Au contraire, lorsque Berthe, fille illégitime d’Hugues d’Arles, roi d’Italie, arriva de Provence en 944 pour épouser le jeune Romain, elle n’avait que cinq ans. Elle apportait de grandes richesses, fut renommée Eudocie (Eudokia) et occupa un espace prééminent dans le Grand Palais en tant que future impératrice, et cela jusqu’à sa mort à l’âge de dix ans.
18En 945, Constantin et Hélène avaient triomphé des Lécapènes et assumé non seulement le titre mais aussi le pouvoir et les fonctions d’empereur et d’impératrice. Ils avaient également enfanté une nombreuse progéniture de six enfants qui réclamaient un nombre conséquent de nourrices, de gouvernantes et de précepteurs afin de les prendre en charge à l’intérieur du Palais. En 959, un deuxième exemple de surabondance d’impératrices se présenta : Romain II devint empereur et son épouse Théophanô accéda ainsi au grade impérial le plus élevé. Elle s’efforça alors de convaincre son époux de bannir sa mère et ses sœurs du Grand Palais (Fig. 4). Les sœurs furent envoyées au monastère, mais ne prirent pas leur statut monastique trop au pied de la lettre. L’impératrice mère Hélène refusa en revanche de s’en aller et, cédant à ses supplications, Romain lui permit finalement de rester. Les relations entre l’impératrice mère et l’impératrice consort Théophanô paraissent avoir été particulièrement difficiles et lorsqu’Hélène mourut elle fut inhumée dans la fondation de son père au monastère du Myrélaion plutôt qu’auprès de son époux Constantin VII.
19À travers ces deux exemples qui découlent tous deux de la révolte des Lécapènes en 919, on peut entrevoir un peu de la complexité mouvante des hiérarchies impériales à la cour, un lieu pourtant voué d’ordinaire à l’ordre et à la tradition. Alors que le jeune Constantin VII, né dans la pourpre et qui n’avait jamais vécu hors du palais, fut écarté de force de l’exercice du pouvoir impérial, ses beaux-frères reçurent des rangs plus élevés, au point de figurer avant lui dans les acclamations ; en définitive, son nom fut même totalement éliminé des acclamations. Comment son épouse Hélène réagit-elle à la perspective de ne jamais devenir impératrice principale ? Poussa-t-elle son mari à tenter de recouvrer sa position ? Il n’est pas difficile de comprendre que, s’ils voulaient survivre en conservant leurs titres et les espaces qu’ils détenaient à l’intérieur du Palais, Hélène et Constantin devaient manœuvrer et intriguer contre des factions concurrentes en s’appuyant sur la fidélité de leurs eunuques et de leurs servantes. Cette nécessité fréquente créait une forte concurrence entre les générations, d’ordinaire entre les impératrices principales, mères des princes impériaux, et leurs belles-filles.
20Durant les phases de transition, les impératrices pouvaient se trouver contraintes d’assumer des tâches nouvelles, en particulier si leur époux mourait avant que leur fils eût atteint un âge suffisant pour exercer lui-même le pouvoir. Il s’agit là de cas bien connus dans lesquels les femmes de la famille impériale devinrent des figures dominantes de la cour, en partie parce que la loi reconnaissait leur autorité maternelle sur leurs enfants et parce que, plus généralement, la société byzantine admettait leur inclination naturelle à protéger leurs jeunes fils. Ainsi Martine, Irène, Théodora, Zoé Karbônopsina, Eudocie Makrembolitissa et Marie/Marthe d’Alanie s’imposèrent-elles comme protectrices de leurs fils respectifs, luttant pour défendre leurs droits héréditaires et s’efforçant pour cela de dominer le conseil de régence qui gouvernait au nom du jeune empereur30. Elles s’arrogeaient également le soin d’arranger leurs mariages. Certaines furent plus heureuses que d’autres face aux défis du gouvernement, mais presque toutes s’efforcèrent d’étendre leur pouvoir bien au-delà de celui dévolu à la plupart des impératrices veuves. Quelques-unes dirigèrent même l’administration impériale durant d’assez longues périodes. Il est clair que l’exemple d’Irène au huitième siècle dut influencer certaines impératrices ultérieures comme sa parente Théophanô qui espérait régner à travers son époux Staurakios, lequel essaya de lui transmettre le pouvoir31, ou Théodora qui gouverna durant quatorze ans au nom de son jeune fils Michel III.
21En principe, l’empereur escomptait que son épouse soit l’impératrice principale, avec les titres d’augousta et de basilissa, qu’elle lui tienne compagnie lors des cérémonies officielles et qu’elle régente le gynaikonitis du Grand Palais. Mais si sa mère ou sa maîtresse parvenait à accaparer le pouvoir, la position de l’épouse légitime du souverain devenait inconfortable. Dans bien des cas, l’impératrice veuve du souverain récemment disparu rendait la vie fort difficile à l’épouse de son successeur. Ainsi Sophie, veuve de Justin II, très hostile à la femme de Tibère II, ne l’admettait pas dans les appartements impériaux32. Au ixe siècle Eudocie Dékapolitissa put en revanche occuper ces appartements réservés à l’impératrice, avec ses dames de compagnie et ses eunuques, mais si son époux Michel III préférait fréquenter d’autres secteurs du palais où il avait installé ses maîtresses, Eudocie ne pouvait rien y faire. Au xie siècle, Théodora dut endurer une humiliation d’un genre similaire durant la période extraordinaire du troisième mariage de sa sœur l’impératrice Zoé. Il y avait alors de facto trois impératrices : les deux sœurs porphyrogénètes et Marie Sklèraina, la maîtresse de Constantin IX. L’empereur avait insisté pour donner à sa favorite un titre suffisamment élevé, celui de sébastè, et elle était aussi qualifiée de despoina et basilis. Elle fut même surnommée « la seconde impératrice » (hè deutéra basilis). Selon Psellos, les habitants de Constantinople soutenaient contre elle Zoé et Théodora, « nos mères dans la pourpre » : ils arrachèrent Théodora à son exil monastique en 1042 et défendirent ses droits à l’empire en 105533.
22Une vingtaine d’années plus tard, au moment du coup d’État d’Alexis Ier Comnène, l’impératrice Marie d’Alanie et son fils Constantin Doukas représentaient une force avec laquelle il fallait compter au sein du Grand Palais. Femme de Michel VII Doukas, puis de Nicéphore III Botaneiatès, Marie avait adopté Alexis et on disait qu’elle voulait s’unir à lui en troisièmes noces34. Elle avait rempli longtemps le rôle d’impératrice et connaissait bien le rythme cérémonial de la cour, tandis que la femme d’Alexis, Irène Doukaina, n’avait que peu d’expérience en la matière. Cependant, quand Alexis hésita à faire entrer Irène au palais, sa propre mère le pressa de le faire et l’impératrice Marie dut ainsi céder le pas à la nouvelle impératrice Irène et fut écartée du pouvoir. Mais les droits de son fils du premier lit, Constantin Doukas, furent néanmoins respectés et les liens entre les deux familles furent encore renforcés par les fiançailles entre ce dernier et Anne, fille d’Alexis, comme cette dernière nous en informe dans son Alexiade35.
23De nombreux autres exemples pourraient être cités, mais mon propos est avant tout de souligner que, si nous voulons comprendre le rôle de l’impératrice à Byzance, il faut identifier les raisons structurelles qui expliquent la pluralité des impératrices. La norme était en principe qu’une seule femme devait occuper cette position de pouvoir, et pourtant les circonstances faisaient qu’il y en avait souvent plus d’une. Pensons au cas de la jeune princesse française Agnès, rebaptisée Anne et mariée au prince Alexis II Comnène en 1180, quand il y avait deux autres impératrices à la cour, Maria la porphyrogénète et l’impératrice veuve Maria d’Antioche. À peine établie à Constantinople, Anne vit son jeune époux Alexis détrôné par Andronic, son oncle. Le nouveau maître de l’empire décida alors de légitimer son coup d’État en l’épousant36. Ainsi demeura-t-elle impératrice, mais pour une courte période durant laquelle le passé sulfureux et les mœurs grossières de son nouveau conjoint durent rendre sa vie encore plus difficile. Il avait au moins cinquante ans de plus qu’elle, était accompagné de sa maîtresse et appréciait aussi les pique-nique le long du Bosphore en compagnie de joueuses de flûte et d’autres amuseurs37. Mais ce sont plutôt ses meurtres à répétition qui finirent par provoquer une réaction violente, si bien qu’en 1185, après trois ans de règne, il fut dépecé vivant dans l’Hippodrome.
24Cet exemple illustre l’une des nombreuses raisons pour lesquelles une impératrice pouvait échouer : son époux pouvait être détrôné lors d’un putsch militaire ou d’une révolution de palais. Mais elle pouvait aussi simplement s’avérer incapable de donner un héritier à l’empereur, qui s’efforçait alors parfois de se débarrasser d’elle (comme Marie d’Amnia en fit l’expérience). Ses parents mâles pouvaient aussi se considérer plus aptes qu’elle à gouverner et fomenter un coup d’État contre sa régence (comme lorsque Théodora fut écartée par son propre frère Bardas au nom de son jeune fils Michel III). Même si elle parvenait à rester dans les appartements impériaux du Grand Palais et à conserver son titre, elle pouvait aussi endurer l’humiliation de voir son époux prendre ses maîtresses parmi les trop nombreuses femmes qui étaient à sa disposition (des esclaves, des servantes, les propres suivantes de son épouse, ou des princesses étrangères).
25Être l’épouse de l’empereur régnant représentait certes la garantie de recevoir des honneurs, d’occuper une situation enviable et de détenir une parcelle au moins de pouvoir. Mais aussitôt qu’elle perdait son époux ou simplement sa position de première dame de la cour, l’impératrice devait lutter pour sa propre survie. Rien d’étonnant à ce que l’inquiète impératrice Catherine, épouse d’Isaac Ier Comnène, l’ait supplié de ne pas se retirer dans un monastère en l’abandonnant avec sa fille sans aucune protection38. Il s’en tint pourtant à son projet, si bien que Catherine dut à son tour chercher un refuge au monastère du Myrélaion, où elle et sa fille furent plus tard enterrées. C’était là le sort de bien des impératrices et princesses qui avaient perdu leur position à la cour. Certaines, comme Anne Comnène, s’accrochait toujours au passé dans leur exil monastique et au temps glorieux où elles avaient aspiré au pouvoir suprême, d’autres continuaient d’espérer contre tout espoir un retour au Grand Palais et dans les appartements impériaux. Quelques-unes parvinrent même à accomplir ce grand retour : peut-être Marie d’Amnia, mère d’Euphrosyne, si toutefois elle vivait encore en 820 ; certainement Zoé Karbônopsina en 913 et Théophanô en 976. Ces grandes dames ne renoncèrent jamais au titre d’impératrice et aux privilèges et honneurs qui l’accompagnaient. Toutefois, même les plus heureuses d’entre elles qui étaient parvenues à forcer une seconde fois les portes du Palais s’y retrouvaient désormais supplantées par une génération plus jeune qui incluait une nouvelle impératrice, épouse du souverain régnant, et elles devaient donc revoir leurs ambitions pour les adapter à cette nouvelle situation. Elles appartenaient à un monde qui admettait certes une pluralité d’impératrices, mais où chacune d’entre elles devait gagner sa place dans la « chaîne alimentaire ».
Fig. 1. Miniature du Skylitzès, Madrid, BNE, Vitr. 26-2, fol. 44v : la vénération des icônes par les cinq filles de Théodora.

Fig. 2. Miniature du Skylitzès, Madrid, BNE, Vitr. 26-2, fol. 126v, registre inférieur : banissement et tonsure de l’impératrice Zoé.

Fig. 3. Miniature du Skylitzès, Madrid, BNE, Vitr. 26-2, fol. 125r : mariage de Constantin VII avec Hélène Lécapène.

Fig. 4. Miniature du Skylitzès, Madrid, BNE, Vitr. 26-2, fol 141v, registre médian : Romain II ordonne l’expulsion hors du palais de sa mère et de ses sœurs.

Notes de bas de page
1 Kenneth Holum, Theodosian Empresses, Berkeley, 1982, p. 175-216.
2 Chronikon Paschale, années 612 et 613, Dindorf Ludovicus (éd.), 2 vol., Bonn, 1832, vol. I, p. 703 ; tr. angl., Chronicon Paschale 284-628 AD, Michael Whitby et Mary Whitby (ed.), Liverpool, Liverpool University Press, 1989, p. 154-5, note que la jeune fille d’Hérakleios fut portée à la Grande Église après son couronnement dans le Grand Palais ; voir aussi Theophanis Chronographia, AM 6104, de Carolus Boor (éd.), 2 vol., Teubner, Leipzig, 1883-5, rééd. Olms-Hildesheim, 1980, vol. I, p. 300 ; tr. angl., The Chronicle of Theophanes Confessor, Cyril Mango et Roger Scott (ed.), Oxford, Clarendon Press, 1997, p. 430.
3 Pour écarter la jeune impératrice, on projeta son mariage avec « le Turc », mais ce dernier mourut prématurément et elle revint à Constantinople où le problème des deux impératrices dut se poser à nouveau. Voir à ce sujet Constantin Zuckerman, « La petite augusta et le Turc : Epiphania-Eudocie sur les monnaies d’Héraclius », Revue numismatique, no 150, 1995, p. 113- 123 ; Paul Speck « Epiphania et Martine sur les monnaies d’Héraclius », ibid., no 152, 1997, p. 457-465 ; et la réponse de Constantin Zuckerman, ibid., p. 473-478.
4 Sur l’importance des eunuques, voir Kathryn M. Ringrose, The Prefect Servant. Eunuchs and the Social Construction of Gender in Byzantium, Chicago, University Press, Chicago, 2003, p. 163-93 ; Shaun Tougher, « Byzantine Eunuchs : An Overview with special reference to their creation and origin », dans James Liz, Women, Men and Eunuchs, Gender in Byzantium, Londres, Routledge, 1997, p. 168-84 ; Anne McClanan, Representations of early Byzantine Empresses : image and empire, New York, Palgrave-Macmillan, 2002, en particulier p. 179-83.
5 Michael McCormick, « Emperors » dans Guglielmo Cavallo, The Byzantines, Chicago University Press, 1997, p. 230-54, en particulier p. 236-8, 243-7 ; Alexander P. Kazhdan et Michael McCormick, « The Social World of the Byzantine Court », dans Henry Maguire, Byzantine Court Culture from 829-1204, Washington DC, Dumbarton Oaks, 1997, p. 167-198.
6 Joëlle Beaucamp, « L’allaitement : mère ou nourrice ? », Jahrbuch der Österreichischen Byzantinistik, no 32/2, 1982, p. 549-558 ; Chryssi Bourbou et Sandra J. Garvie-Lok, « Breastfeeding and weaning patterns in Byzantine times », dans Constantinou Arietta et Talbot Alice-Mary, Becoming Byzantine. Children and Childhood in Byzantium, Washington DC, Dumbarton Oaks, 2009, p. 65-83.
7 Theophanes Continuatus, Immanuel Bekker (éd.), Bonn, 1838, p. 88.
8 Leonis Diaconi Caloënsis Historiae libri decem, Carolus Benedictus Hase (ed.), Bonn, 1828, livre 3, 4 ; Alice-Mary Talbot et Dennis Sullivan, The History of Leo the Deacon. Military Expansion in the Tenth Century, introduction, translation and annotations, Washington DC, Dumbarton Oaks, 2005, p. 91.
9 Iôannès Skylitzès, Synopsis historiarum, I. Thurn (éd.), Berlin-New York, coll. (CFHB) 5, 1973, p. 206-212, 233 ; trad. fr., Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople, Bernard Flusin et Jean-Claude Cheynet, Paris, Lethielleux, 2003, p. 174-178, 197.
10 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 234-235, 238 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople, …, op. cit., p. 197-198, 201.
11 Par exemple, lorsque la nouvelle impératrice visitait le bain de Sainte-Christine, cf. Constantin Porphyrogénète, De cerimoniis aulae byzantinae, , J. J. Reiske (ed.), 2 vol., Bonn, 1838, t. I, chap. 41, p. 214-216 ; Judith Herrin, Women in Purple. Rulers of Medieval Byzantium, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 2001, p. 63-64.
12 Alexander P. Kazhdan et Michael McCormick, The Social World…, op. cit., p. 182-185 : les auteurs insistent sur le rôle mal documenté des femmes impériales.
13 Procope, Anekdota, livre 17, 34, H. B. Dewing (ed.), Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1960, p. 208-209.
14 Pour Denderis, voir Theophanes Continuatus…, op. cit., p. 91-2 ; Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 53-54, Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 50-51, et n. 3.
15 Génésios, Basileiai, 4.1, 4.8 ; voir Joseph Genesios, On the reigns of the emperors, Anthony Kaldellis (ed.), Canberra, Australian Association for Byzantine Studies, 1998, p. 71, 77.
16 Michel Psellos, Chronographie, 6. 145, 151-6, Émile Renauld (éd.), 2 vol., Paris, 1926-8, t. I, p. 41-42, 45-48.
17 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 55-56, 244, 285-286 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 52-53, 206, 240
18 Génésios, Basileiai, 3.15 ; Joseph Genesios, On the reigns of the emperors, op. cit. p. 65 ; cf.
Theophanes Continuatus, p. 121 ; Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 72-73 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 65-66.
19 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 11-12 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 11-12.
20 The Life of St Philaretos the Merciful written by his grandson Niketas, Lennart Rydén (ed.), Uppsala, Uppsala University Press, 2002, chap. 4, p. 82-93 (en particulier p. 92).
21 Un phénomène similaire s’observe aussi lorsqu’un nouvel empereur prend le pouvoir, par exemple lors de l’accession de Maurice, qui dota ses parents, son frère et ses sœurs de maisons et de propriétés dans la capitale : Paul Magdalino, Constantinople médiévale. Études sur l’évolution des structures urbaines, Paris, 1996, p. 43-44, citant Jean d’Éphèse, Histoire ecclésiastique, Brooks E. (éd.), p. 203-204.
22 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 52 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 49.
23 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 285-6 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 240 et n. 1.
24 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 314 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 264.
25 Théodora fut une des filles de Constantin VII, donc la sœur de Romain II.
26 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 208-209, 211-213 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 176, 178-179.
27 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 214-215 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 181.
28 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 215-216 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 182.
29 Iôannès Skylitzès, Synopsis…, op. cit., p. 223-224, 231 ; Jean Skylitzès, Empereurs de Constantinople…, op. cit., p. 187-188, 195.
30 Pour les deux dernières, voir Barbara Hill, « Imperial Women and the Ideology of Womanhood in the Eleventh and Twelfth Centuries », dans James Liz, Women, Men and Eunuchs, Gender in Byzantium, p. 76-99.
31 Théophanis Chronographia, AM 6303, op. cit., I, p. 492 ; The Chronicle…, p. 674.
32 Averil Cameron, « The Empress Sophia », Byzantion, no 45, 1975, p. 5-21.
33 Michel Psellos, Chronographie, V. 34-38, 51 ; VI, 50-60, 64, Émile Renauld (éd.), t. I, p. 106-109, 116, 141-146, 148.
34 Lynda Garland et Stephen Rapp, « Mary “of Alania” : Woman and Empress between Two Worlds », dans Garland Lynda, Byzantine Women. Varieties of Experience 800-1200, Aldershot, Ashgate, 2006, p. 91-124.
35 Annae Comnenae Alexias, Dieter Reinsch & Anastasios Kambylis (éd.), 2 vol., Berlin-New York 2001, t. I, t. 3, 4. 5-7 ; tr., Anne Comnène, Alexiade, Bernard Leib et Paul Gautier, 3 vol., Paris, 1937-1976, t. I, p. 115-116.
36 Nicétas Chôniatès, Historia, Immanuel Bekker (éd.), Bonn, 1838, p. 347 ; trad. angl. Harry Magoulias, O City of Byzantium, Annals of Niketas Choniates, Détroit, Wayne State University Press, 1984, p. 153.
37 Nicétas Chôniatès, Historia…, op. cit., p. 321 ; Harry Magoulias, O City…, op. cit., p. 177.
38 Michel Psellos, Chronographie, VII, 79-83, Émile Renauld (éd.), t. II, p. 131-134 ; Barbara Hill, Imperial Women in Byzantium 1025-1204. Power, Patronage and Ideology, Harlow, Essex, 1999, p. 61 (toutefois, Catherine était en réalité une princesse bulgare dont la mère et les frères s’étaient établis à Byzance, si bien qu’elle n’était pas si isolée que cela) ; Leonora Neville, « Strong Women and their Husbands in Byzantine Historiography », dans Stephenson Paul, The Byzantine World, Londres - New York, 2010, p. 72-82.
Auteur
King’s College London
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les sans-culottes marseillais
Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793
Michel Vovelle
2009
Le don et le contre-don
Usages et ambiguités d'un paradigme anthropologique aux époques médiévale et moderne
Lucien Faggion et Laure Verdon (dir.)
2010
Identités juives et chrétiennes
France méridionale XIVe-XIXe siècle
Gabriel Audisio, Régis Bertrand, Madeleine Ferrières et al. (dir.)
2003
Des hommes à l'origine de l’Europe
Biographies des membres de la Haute Autorité de la CECA
Mauve Carbonell
2008