Sainte souveraine et saintes princesses dans la peinture monumentale des églises byzantines de Chypre
p. 25-36
Résumés
Plusieurs saintes souveraines et princesses illustrent l’iconographie hagiographique byzantine. Elles sont révélées par les légendiers hagiographiques, les synaxaires et les ménologes dont la peinture byzantine s’inspire. Outre sainte Hélène, mère de Constantin, abondamment illustrée parmi toutes, nombreuses sont également les saintes princesses représentées. Ainsi en est-il dans les églises à décor peint de Chypre, l’île sainte, exemple par excellence. On examinera dans cet exposé, au travers de ces nombreux portraits chypriotes datés des xiie-xve siècles, le rôle d’Hélène, l’identité des saintes femmes martyres telles que Barbe, Irène et Catherine et des saintes à la fois martyres et allégories, telle que Kyriaki, et leur iconographie.
Holy Empress and Holy Princesses in Cypriot Byzantine Wall Paintings, 12th - 15th Centuries
Byzantine hagiographical iconography contains many examples of holy empresses and princesses. They are revealed by the hagiographical texts, the synaxaria, and the menologia, which constitute important sources for monumental painting. Although Helena, mother of Constantine I, figures most prominently in this iconography, representations of holy princesses are common as well, particularly in the painted churches of Cyprus, the holy island. Through consideration of numerous Cypriot portraits dating from the 12th to the 15th century, this essay examines the role of Helena, the identities of holy female martyrs such as Barbara, Irene, and Catherine, and those of allegorical martyr-saints, such as Kyriake, as well as their iconography.
Texte intégral
1Chypre η Αγία νήσος, l’île sainte, dans le voisinage immédiat de la Terre Sainte, évangélisée dès les origines, a connu un christianisme triomphant1 dont témoignent ses innombrables églises byzantines ornées de fresques2. De fait, les programmes iconographiques des églises byzantines de Chypre contiennent dans leur registre hagiographique un grand nombre des saintes femmes. Parmi celles-ci, on distingue une sainte souveraine (Hélène) et quatre saintes princesses (Barbe, Catherine, Irène et Kyriaki). Il s’agit ici d’identifier les particularités iconographiques révélées par ce riche répertoire de saintes femmes nobles.
2Un grand nombre d’églises et des toponymes dans l’île de Chypre sont dédiés à ces saintes3 tandis que de précieuses informations concernant leur culte sont fournies par les différentes sources écrites : les légendes hagiographiques, les synaxaires et les chroniqueurs tels que Leontios Machairas et Étienne de Lusignan.
Sainte Hélène
3Sainte Hélène, mère de Constantin célébrée avec lui le 21 mai4, est une figure abondamment représentée dans la peinture monumentale de Chypre5, comme dans tout l’empire byzantin. Hélène a une relation spéciale avec Chypre à proximité de la Terre Sainte, et est liée en vertu de différents cultes et légendes à la croix de la crucifixion6. Dans la majorité des représentations sainte Hélène est montrée « par un anachronisme fréquent7 » aux côtés de Constantin de part et d’autre de la croix8 et elle apparaît, plus rarement, en tant que figure isolée.
4Le plus ancien exemple conservé dans les églises byzantines de Chypre se trouve à la Panagia Phorbiotissa d’Asinou (fig. 1), datée de 1105/11069. Elle apparaît avec Constantin, à gauche, tenant entre eux une croix à double traverse et surmontant l’inscription dédicatoire qui fait mention d’Alexis Comnène10. Les deux saints souverains sont vêtus somptueusement en tant que basileis byzantins du costume impérial rouge et pourpre bordé de perles et de gemmes avec loros et stemma11. Hélène porte aussi de grandes boucles d’oreilles perlées. Sa chevelure châtain bouclée est retenue par un voile blanc brodé fixé sous le stemma. Le voile enveloppe, exceptionnellement ici, son cou et retombe sur son épaule gauche. Le dit « thorakion » du loros de l’impératrice est rehaussé d’une croix dont on distingue la partie supérieure. Ces costumes d’apparat reflètent le luxe impérial des Comnènes12. La représentation impériale d’Asinou peut être associée à la dignité de magistros du donateur et ktitôr du monument13. Ainsi, Constantin et Hélène apparaissent par défaut – au lieu d’Alexis Comnène et de son épouse Irène Doukaina – en tant que saints protecteurs du donateur Nicéphore Ischyrios Magistros et de sa femme (?) décédée, Géphyra ou Safira14.
5La même iconographie de Constantin et Hélène est reprise dans l’ermitage de Saint-Néophyte-le-Reclus (près de Paphos)15. Les deux saints portent aussi des vêtements d’apparat impériaux contemporains, ce qui traduit le dévouement et la fidélité du saint fondateur Néophyte le Reclus à Byzance16, bien que l’île ne constitue plus une province ni un thème de l’empire byzantin. Les portraits de Constantin et Hélène dans l’ermitage Saint-Néophyte présentent quelques ressemblances avec les représentations de Manuel Ier Comnène (1143-1180) et de son épouse Marie d’Antioche dans le manuscrit du Vatican grec 117617.
6À l’église de Hagios Philôn d’Agridia à Rizokarpasso sainte Hélène figure en pied aux côtés de Constantin tenant la croix à double traverse18. À leurs côtés est représenté saint Jean-Baptiste le Prodrome. Constantin et Hélène figurent traditionnellement dans le voisinage de l’image du Baptême du Christ, notamment grâce à l’association symbolique de la croix19. Cependant à Rizokarpasso, au lieu de la scène du Baptême du Christ, on trouve le portrait de Jean-Baptiste présentant la croix. Dans la peinture monumentale plus tardive, comme par exemple à l’église de l’Archange-Michel à Pédoulas (1474), sainte Hélène est représentée encore avec Constantin20 de même que dans le narthex de Saint-Hérakleide du monastère de Saint-Jean-Lampadiste à Kalopanayotis (xve siècle), ou sur le mur ouest de l’église de la Théotokos à Galata (1514) et sur le mur sud de Saint-Sozomène toujours à Galata (1513)21. Un autre exemple provient de l’église de la Sainte-Croix d’Agiasmati à Platanistasa (1494) et montre les deux saints à droite du Christ bénissant22. Au nord du mur ouest, figure la Vierge Eléousa en prière, flanquée par les saintes Barbe, Paraskévi et Marina. Dans tous les cas, l’impératrice Hélène est couronnée d’un diadème posé sur sa tête voilée et revêt le costume impérial constitué d’un grand loros somptueusement perlé et gemmé.
7Sainte Hélène, comme figure isolée, est représentée à Asinou dans la phase du décor peint vers 1340 du naos23. Elle apparaît en tant qu’impératrice, tandis qu’elle tient la croix et un globe crucifère. Le portrait de la sainte se trouve exceptionnellement sur la face sud du pilier de la clôture du chœur nord-est du naos.
Sainte Barbe
8Sainte Barbe était une vierge et martyre et sa mémoire est célébrée le 4 décembre24. Son iconographie souligne sa jeunesse, l’élévation spirituelle et ses nobles origines. Selon son synaxaire, elle était la fille d’un satrape de Nicomédie. Barbe est une sainte populaire et vénérée à Chypre comme en témoignent les nombreux toponymes (vingt-six), en sus de deux villages éponymes25 ainsi que les nombreux portraits dans la peinture monumentale d’églises.
9L’image la plus ancienne de sainte Barbe conservée à Chypre se trouve dans l’église de Saint-Antoine de Kellia (près de Larnaca) et peut être datée du xiie siècle26. La sainte figure aux côtés de sainte Marina27. Barbe, dont le visage est complètement détruit, porte une robe talaire rouge brique qui se termine par une bordure jaune brodée de perles et rehaussée de motifs végétaux. Son manteau est brun, brodé de perles, lesquelles forment des losanges contenant des gemmes. Une broche assez grande, cerclée de perles, ferme le manteau sur la poitrine. Elle revêt également le loros jaune avec motifs décoratifs et brodé de perles. Sa tête est couverte d’un voile blanc brodé d’un motif rouge en bordure. Elle tient une croix blanche de la main droite, tandis qu’elle présente la main gauche paume tournée vers l’extérieur.
10L’église de la Panagia Kanakaria de Lynthrankomi conserve une image de la sainte datée de la fin du xiie siècle28. La peinture est mal conservée, seuls le visage de la sainte, une partie de son manteau et l’inscription nominative sont visibles. Barbe porte un manteau richement décoré et sa tête est coiffée d’un voile brodé.
11Les deux exemples suivants proviennent de l’église de la Panagia Chryseleousa à Emba près de Paphos29 et de Saint-Georges Sakkas à Gialousa30. Dans les deux cas, Barbe figure près d’un évêque31. Elle porte le mandyas bordé de perles qui forment des losanges inscrits dans lesquels se trouvent des gemmes en forme de croix. Sur une peinture de la fin du xiie siècle à Saint-Antoine de Kellia, on distingue le même motif sur le manteau d’une sainte princesse non identifiée, aux côtés d’une Vierge trônant32. Cette princesse porte aussi un stemma perlé et gemmé et par-dessus un voile transparent qui enveloppe la tête. Ainsi, la sainte Barbe d’Emba et celle de Gialousa pourraient être datées, par comparaison, du xiiie siècle33.
12Sainte Barbe à l’église de la Panagia de Moutoullas (fig. 2) porte aussi un voile transparent qui s’enroule autour de son cou comme dans ses deux portraits des représentations précédentes34. Ce voile est considéré par quelques chercheurs comme une influence occidentale35, mais ne s’agit-il pas plutôt d’une particularité locale puisqu’il est porté par Hélène à Asinou en 1105-1106 (voir plus haut) ? Barbe, à Moutoullas, a une chevelure brune carrée et porte une coiffe blanche bordée de perles ; elle porte également des boucles d’oreilles. Son costume impérial gemmé et perlé est décoré d’un motif fleurdelisé rouge. Sainte Barbe figure ici sur le mur ouest du naos aux côtés des saintes Marina et Anastasie. Une seconde peinture se trouve dans le portique fermé ou exonarthex de l’église36. Là, Barbe est peinte aux côtés de sainte Catherine. Elle est vêtue d’un costume impérial. Elle porte aussi le stemma et des boucles d’oreilles. Elle tient de sa main gauche un rameau de palme, tandis qu’avec l’autre elle présente la croix. Dans l’art occidental, le rameau de palme dans les mains des saints est associé à leur mort en tant que martyrs37. La présence de Barbe à proximité du Jugement dernier est peut-être liée au rôle de la sainte comme protectrice des malades38. De plus, en Occident, sainte Barbe est invoquée au moment de la mort39. Il est vraisemblable que cette tradition était courante dans l’île à cette époque. La datation de cette peinture est controversée et oscille entre le xiiie et le xvie siècle40.
13Un autre exemple de sainte Barbe, daté du début du xive siècle, se trouve dans l’église de la Vierge Amasgou à Monagri41. Elle porte le costume impérial richement décoré et est coiffée du stemma. Son manteau est décoré d’un motif fleurdelisé blanc analogue à celui déjà vu sur le manteau de Barbe à Moutoullas. Puis, au xve siècle (1474), un portrait de sainte Barbe se trouve à l’église de l’Archange-Michel à Pedoulas42. La sainte figure ici près de Marina et Kyriaki. Enfin, au xvie siècle, sainte Barbe est représentée dans les églises de la Théotokos et Saint-Sozomène, toutes deux à Galata43.
Sainte Catherine
14Sainte Catherine, la célèbre martyre d’Alexandrie aux nobles origines, est commémorée le 25 novembre44.
15Catherine est représentée dans l’exonarthex de l’église de la Panagia de Moutoullas, à côté de Barbe, nous l’avons vu. Catherine est également couronnée, ce qui révèle ses origines aristocratiques, et elle porte une longue chevelure châtain comme Barbe. Catherine est vêtue d’une robe verte et d’un himation orangé et perlé à la bordure. De sa main droite elle tient un segment de la roue de son supplice et de la main gauche un rameau de palme. La sainte a été décapitée, puisque la roue, sur laquelle elle a été attachée pour être martyrisée, s’est avérée inopérante.
16À l’église de la Théotokos à Galata (1514)45, sainte Catherine figure avec les saintes Barbe (à gauche) et Irène (à droite) sous les arcades bien décorées en motifs végétaux et surmontées des chapiteaux. Les trois saintes (Barbe, Catherine et Irène) sont couronnées et richement vêtues. Catherine porte, sous un mandyas fourré, une robe rouge plissée sous le buste, à la mode italienne de l’époque46. La sainte tient d’une main la roue de son supplice et avec la gauche un livre qui témoigne de son érudition.
17Les deux saintes princesses, Catherine et Barbe, sont souvent représentées ensemble depuis le xe siècle, dans de nombreuses églises de Cappadoce, en Grèce (Hosios Loukas en Phocide, Saint-Georges à Geraki), en Macédoine à Saint-Georges de Kurbinovo et ailleurs47. La raison de cette association est due au ménologe des deux saintes, leurs fêtes étant chronologiquement très proches.
Sainte Irène
18Irène n’est pas la souveraine byzantine originaire d’Athènes, iconophile, bien connue, mais une autre sainte princesse dont la mémoire est célébrée le 5 mai48. Elle a vécu au ive siècle. Son synaxaire cite sa jeunesse et son érudition ; éléments qui sont soulignés dans son iconographie. Néanmoins, Irène figure rarement dans l’art monumental chypriote.
19À la fin du xve siècle, un portrait d’Irène se trouve à l’église de Saint-Mamas à Louvaras (1495) où la sainte figure au côté de sainte Anne, sur le mur ouest à l’extérieur de l’église49 et, au xvie siècle, la sainte est représentée dans l’église de Théotokos à Galata (1514) avec les saintes Barbe et Catherine, nous l’avons vu. Irène porte le loros byzantin et elle est également couronnée, éléments qui montrent sa noble origine. Elle tient la croix de la main droite tandis que l’autre est ouverte vers le spectateur.
Sainte Kyriaki
20Sainte Kyriaki, martyre sous le règne de Dioclétien, est commémorée le 7 juillet50. À Chypre, de nombreuses reliques de la sainte auraient été conservées à Nicosie, au monastère de Kykkos et au monastère de Machairas, ce qui témoigne d’une vénération toute particulière et justifie les nombreuses représentations peintes dans les églises51.
21En effet, on trouve au moins cinq portraits de Kyriaki dans les églises de Chypre. Le plus ancien portait conservé nous provient de l’église de la Panaghia à Kophinou, datée de la fin du xiie siècle52. Il s’agit d’une peinture mal conservée et il est difficile d’en faire une description précise. La sainte est coiffée d’un diadème à prependoulia et porte une robe rouge brique avec un loros orné des médaillons renfermant des portraits féminins en buste. On y dénombre sept médaillons dont un seul est lisible53.
22À Saint-Hérakleide, au monastère de Saint-Jean-Lampadiste à Kalopanayotis, les peintures du xiiie siècle montrent Kyriaki à côté de Marina (fig. 3)54. La sainte est vêtue d’un costume impérial, qui comporte un stemma avec des prependoulia de perles, et elle tient un globe crucifère de la main gauche tandis que de l’autre elle présente une croix. Le loros est doré et contient six médaillons montrant les portraits de cinq femmes avec maphorion ; le sixième médaillon renferme le portrait d’un jeune homme.
23La même iconographie de sainte Kyriaki se trouve également dans l’église Saint-Georges Agkonas à Ormideia, datée de la fin du xiiie siècle55. À Saint-Démétrianos à Idalion, le portrait de sainte Kyriaki date des xive-xve siècles56. Ici, Kyriaki tient un trikerion (chandelier à trois cierges) de sa main droite. Enfin, à Pedoulas, l’image de Kyriaki de l’église de l’Archange-Michel (1474) la montre sous les mêmes traits iconographiques, mais elle tient avec ses mains deux médaillons (la personnification de vendredi et de samedi) qui se trouvent sur son loros57.
24Ainsi dans l’iconographie byzantine de Chypre, sainte Kyriaki ne figure pas comme une sainte martyre à l’instar de son hagiographie58, mais en tant que personnification allégorique59. Les médaillons qui décorent son loros représentent les six jours de la semaine sainte identifiés par des lettres initiales. Chaque jour est personnifié par un portrait féminin, sauf le samedi qui est montré sous les traits d’un jeune homme. Par conséquent, Kyriaki représente le Dimanche des Pâques60. D’autres historiens de l’art penchent pour une interprétation exégétique de l’iconographie de la sainte, émanant des commentaires de l’Hexaèmeron qui est relatif au livre de la Genèse 1 (lu pendant l’espérinos des Pâques)61. En définitive, l’une ou l’autre interprétation se réfère à la semaine sainte et la traduction iconographique dans la représentation de Kyriaki en est la preuve. Cela étant dit, il s’agit d’une iconographie très répandue à Chypre, bien qu’on la rencontre hors de Chypre, dans le Magne et en Géorgie notamment62.
25En conclusion, il convient de faire remarquer que la sainte souveraine Hélène et la sainte princesse Barbe sont représentées couramment dans la peinture monumentale byzantine de Chypre depuis le xiie siècle et jusqu’au xvie siècle. Les saintes princesses Catherine et Irène n’apparaissent qu’aux xve et xvie siècles, tandis que Kyriaki, bien qu’en costume d’apparat des souveraines byzantines, est davantage une représentation allégorique. Il nous semble en général que pendant la conquête vénitienne de Chypre (1489-1573) la représentation des saintes princesses jouit d’une grande popularité en tant que thème iconographique hagiographique privilégié en peinture monumentale. Dans tous les exemples cités les saintes souveraines et princesses sont vêtues d’un costume d’apparat qui reste fidèle à la tradition aulique byzantine. Toutefois, depuis le xiiie siècle, on constate que quelques éléments de la mode aristocratique vestimentaire de l’Occident sont introduits et coexistent avec les éléments byzantins. C’est seulement au xvie siècle que les costumes d’apparat des saintes princesses s’adaptent à la mode italienne de l’époque.
Fig. 1. Églises byzantines de Chypre avec décor peint contenant des portraits d’Hélène et de saintes princesses, carte O. Perdiki.

Fig. 2. Église de la Panagia Phorbiotissa à Asinou, Chypre : fresque représentant saints Constantin et Hélène (1105/1106), tympan de l’arcade sud-ouest, photo A. Nicolaïdès.

Fig. 3. Église de la Panagia de Moutoullas, Chypre : fresque représentant saintes Anastasie, Marina et Barbe, 1280, photo S. Perdikis.

Fig. 4. Catholicon du monastère Saint-Jean-Lampadiste à Kalopanayotis, Chypre : fresque représentant saintes Marina et Kyriaki (détail), xiiie siècle, photo O. Perdiki.

Notes de bas de page
1 Cf. Bernard Flusin, « Chypre chrétienne à la période protobyzantine (ive-viie siècle) », dans Durand Jannic et Giovannoni Dorota, Chypre entre Byzance et l’Occident ive-xvie siècle, Paris, 2012, p. 20-27.
2 Notamment Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus : Treasures of Byzantine Art, Londres, Fondation Leventis, 1985 ; voir également les chapitres de Andréas Nicolaïdès et de Maria Parani dans Durand Jannic et Giovannoni Dorota, Chypre…, op. cit., p. 112-123 ; 293-301.
3 Menelaos N. Christodoulou, Konstantinos Konstantinidis, A Complete Gazetteer of Cyprus, vol. 1, Nicosie, 1987.
4 Hippolyte Delehaye, Synaxarium Ecclesiae Constantinopolitanae e codice Sirmondiano nunc Berolinensi adiectis synaxariis selectis opera et studio, Bruxelles : Société des Bollandistes, 1902, col. 697-700 ; et Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire. Vies des Saints de l’Église Orthodoxe, vol. 4, Thessalonique, 1993, p. 327-335.
5 Cf. l’index dans Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches…, op. cit.
6 Leontios Machairas, Recital Concerning the Sweet Land of Cyprus entitled « Chronicle », éd. R.M. Dawkins, New York, 1980, § 4-9.
7 Gilbert Dagron, Naissance d’une capitale, Paris, 1984, passim (surtout p. 402).
8 Cf. Natalia Teteriatnikov, « The True Cross Flanked by Constantine and Helena : A Study in the Light of the Post-Iconoclastic Re-evaluation of the Cross », Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας, no 19, 1995, p. 169-188.
9 La peinture se trouve sur l’arc aveugle du mur sud de la travée ouest de l’église : cf. Marina Sacopoulo, Asinou en 1106 et sa contribution à l’iconographie, Bibliothèque de Byzantion 2, Bruxelles, 1966, p. 88-93 ; Christodoulos Hadjichristodoulou et Diomides Myrianthefs, L’église de la Vierge Phorbiotissa à Asinou, Nicosie, 2e édition, 2009, p. 24-25 ; et Athanasios Papageorgiou, « The Architecture of the Church of the Panagia Phorbiotissa », dans Weyl Carr Annemarie et Nicolaïdès Andréas, Asinou Across Time : Studies in the Architecture and Murals of the Panagia Phorbiotissa, Cyprus, Dumbarton Oaks Studies XLIII, Washington D.C., 2003, p. 54 : fig. 2.19.
10 L’inscription est la suivante : [Ανηγέρθη ou Ιστοριογραφήθη ο πάνσεπτος ναός... της Υπεραγίας Θ(εοτό) κου] διά συνδρομής κ (αι) πολλού πόθου Νικηφόρου μαγίστρου του Υσχυρίου, βασιλεύων[το]ς Αλεξίου του Κομνηνού έτους /ςχιδ΄, ινδικτ (ίωνος) ιδ΄. (L’église de la très sainte Mère de Dieu fut érigée ou ornée grâce à la contribution et au fervent amour du magistros Nicéphore le Puissant, sous le règne d’Alexis Comnène, en l’an 6614, indiction 14.- Ce système de datation correspond aux années 1105-1106) ; ibid., p. 53-54.
11 Maria G. Parani, Reconstructing the Reality of Images : Byzantine Material Culture and Religious Iconography (11th - 15th Centuries), Leyden-Boston, Brill, 2003, p. 38-41. Pour une description précise d’Hélène voir Marina Sacopoulo, Asinou en 1106…, op. cit., p. 91-93.
12 Ibid., p. 93.
13 La composition votive se trouve sur le tympan, au-dessus de la porte sud du monument.
14 Carolyn L. Connor, « Female Saints in Church Decoration of the Troodos Mountains in Cyprus », dans Patterson Ševčenko Nancy et Moss Christopher, Medieval Cyprus. Studies in Art, Architecture, and History in Memory of Doula Mouriki, Princeton, 1999, p. 216 ; voir surtout Annemarie Weyl Carr et Andréas Nicolaïdès, Asinou Across Time… op. cit., p. 22, 293, 297.
15 Dans les peintures de la phase datée vers 1200. La peinture se trouve au registre inférieur, au nord de la porte du naos de l’ermitage : Cyril Mango et Ernest J. W. Hawkins, « The Hermitage of St. Neophytos and its Wall-paintings », Dumbarton Oaks Papers, no 20, 1966, p. 119-206 et notamment p. 159 ; Catherine Jolivet-Lévy, « Le rôle des images dans la chrétienté orientale : l’exemple de l’ermitage de saint Néophyte près de Paphos », Perspectives Médiévales, no 29 (septembre 2004), p. 43-72 (p. 57).
16 Catherine Jolivet-Lévy, Le rôle des images…, art. cit.
17 Ibid., et Ioannis Spatharakis, The Portrait in Byzantine Illuminated Manuscripts, Leyde, Brill, 1976, fig. 155-157.
18 La peinture se trouve au mur sud du naos. La peinture est datée des dernières décennies du xiie siècle et son état de conservation est assez délabré, cf. Athanasios Papageorgiou, Christian Art in the Turkish-Occupied Part of Cyprus, Nicosie, 2010, p. 349 et 354 fig. 1 (inférieure) ; et Charalambos Chotzakoglou, « Βυζαντινή Αρχιτεκτονική και Τέχνη στην Κύπρο » Ιστορία της Κύπρου, vol. III, Nicosie, 2005, p. 650-651, fig. 545.
19 Natalia Teteriatnikov, The True Cross…, art. cit., p. 178-180.
20 Ils figurent sur le mur ouest de naos, cf. Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, p 337-8.
21 Athanasios Papageorgiou, Η Μονή του Αγίου Ιωάννη του Λαμπαδιστή στον Καλαπαναγιώτη, Nicosie, 2007, p. 42 ; Maria Constantoudaki – Kitromilidou, Οι ναοί της Παναγίας Ποδύθου και της Θεοτόκου (ή Αρχαγγέλου) στην Γαλάτα, Nicosie, 2005, p. 70 ; Carolyn L. Connor, Female saints…, art. cit., fig. 22.
22 Christos Argyrou, Ο ναός του Τιμίου Σταυρού του Αγιασματί, Nicosie, 2009, p. 46.
23 Christodoulos Hadjichristodoulou et Diomides Myrianthefs, L’église de la Vierge Phorbiotissa…, op. cit., p. 18 ; et Annemarie Weyl Carr et Andréas Nicolaïdès, Asinou Across Time…, op. cit., p. 240, fig. 6.17.
24 Ménologe, 4 décembre : Hippolyte Delehaye, Synaxarium…, op. cit., col. 277-279 ; et Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire…, op. cit., vol. II, 1988, p. 38-40. Pour l’iconographie voir : Lydie Hadermann - Misguich, Kurbinovo. Les fresques de Saint-Georges et la peinture byzantine du xiie siècle, 2 vol., Bruxelles, Bibliothèque de Byzantion 6, 1975, p. 259-260.
25 Menelaos N. Christodoulou, Konstantinos Konstantinidis, A Complete Gazetteer…, op. cit. p. 7-9.
26 Aujourd’hui la composition est déposée et exposée au musée du Monastère de Kykkos (E810). Ses dimensions maximales sont 220 x 134 cm. Dans l’église, la peinture se trouvait dans le naos, sur la face est du pilier sud-est et elle faisait partie de la seconde couche picturale : Ourania Perdiki, Les peintures murales (xe-xiiie siècle) de l’église Saint-Antoine de Kellia à Chypre, Paris, 2009, p. 47-48, 67, planche 61 (mémoire de Master 2) ; et ead. « L’église Saint-Antoine de Kellia en Chypre », Cahiers archéologiques, n° 55, 2013-2014, (sous presse).
27 La partie droite de la peinture est détruite et selon Athanasios Papageorgiou qui a fait des observations dans les années 1970, la composition comportait trois figures féminines.
28 La sainte figure dans le naos, arcade nord : Arthur H. S. Megaw et Ernest J W. Hawkins, The church of the Panagia Kanakaria at Lythrankomi in Cyprus, Its Mosaics and Frescoes, Dumbarton Oaks Studies IX, 1997, p. 150-151.
29 Αthanasios Papageorgiou, s.v., « Χρυσελεούσας Παναγίας εκκλησία, Έμπα », Μεγάλη Κυπριακή Εγκυκλοπαίδεια, 14, Nicosie 1991, p. 109 ; Christodoulos Hadjichristodoulou, Ιερός ναός Παναγίας Χρυσελεούσας στην Έμπα, Nicosie, 2002, p. 7.
30 Αthanasios Papageorgiou, s.v., « Γεωργίου Αγίου του Σακκά, εκκλησία, Γιαλούσα », Μεγάλη Κυπριακή Εγκυκλοπαίδεια 4, Nicosie 1986, 54-55. Papageorgiou date les peintures de l’église des xie et xiie siècles.
31 À Emba, la peinture se trouve sur le mur sud du narthex et à Gialousa, elle se trouve sur le mur nord du naos.
32 Ourania Perdiki, Les peintures murales…, op. cit., p. 83-84, planche 131.
33 Christodoulos Hadjichristodoulou, Ιερός ναός..., op. cit., p. 7.
34 Les peintures du naos datent selon l’inscription de 1280 ; Doula Mouriki, « The Wall Paintings of the Church of the Panagia at Moutoullas, Cyprus », dans Byzanz und der Westen. Studien zur Kunst des Europäischen Mittelalters, Herausgegeben von Irmgard Hutter mit einem Vorwort von Herbert Hunger, Vienne, 1984, p. 170-213 ; Stylianos Perdikis et Diomidès Myrianthefs, Ο ναός της Παναγίας στον Μουτουλλά, Nicosie, 2009, p. 40-41.
35 Doula Mouriki, The Wall Paintings…, art. cit., p. 197.
36 Melita Emmanouel, « Ο ναός της Παναγίας στο Μουτουλλά της Κύπρου, οι τοιχογραφίες της μεταβυζαντινής εποχής », Κυπριακαί Σπουδαί, no 61, 1997, p. 111-112 ; et Stylianos Perdikis et Diomidès Myrianthefs, Ο ναός…, op. cit., p. 61.
37 Doula Mouriki, « Εικόνες από το 12ο ως το 15ο αιώνα », Σινά. Οι Θησαυροί της Ι. Μονής Αγίας Αικατερίνης, Athènes, 1990, p. 123.
38 Mary Aspra – Bardavaki, « Οι τοιχογραφίες του Αγίου Νικολάου στην Κλενιά της Κορινθίας », Δίπτυχα no 4, 1986-1987, p. 124 ; Melita Emmanouel, Ο ναός της Παναγίας στο Μουτουλλά…, art. cit., p. 111-112.
39 Ibid., p. 112.
40 Andreas Nicolaidès, « Les Sept dormants d’Ephèse de la Panagia de Moutoullas à Chypre », Cahiers Balkaniques, no 15, 1990, p. 103-104 (xive siècle et datations antérieures proposées), Stylianos Perdikis et Diomidès Myrianthefs, Ο ναός…, op. cit., p. 59 (fin xve – début xvie siècle) : la datation avancée par ces derniers nous paraît la plus probable.
41 Elle figure sur le mur ouest du naos et seulement la partie haute de la figure est conservée, cf. Susan Boyd, « The Church of the Panagia Amasgou, Monagri, Cyprus, and its Wallpaintings », Dumbarton Oaks Papers, no 28, 1974, p. 325-326, Giorgos Filotheou, Η Μονή της Παναγίας Αμασγού στο Μονάγρι, Nicosie, 2012, p. 65.
42 Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, op. cit., p. 339 et Carolyn L. Connor, Female Saints…, op. cit., fig. 18.
43 Maria Constantoudaki – Kitromilidou, Οι ναοί της Παναγίας Ποδύθου και της Θεοτόκου…, op. cit., p. 67 et Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, op. cit., p. 86.
44 Hippolyte Delehaye, Synaxarium..., op. cit., col. 253-254 ; et Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire…, op. cit., vol. I, 1987, 588-591.
45 Maria Constantoudaki-Kitromilidou, Οι ναοί της Παναγίας Ποδύθου και της Θεοτόκου…, op. cit., p. 67-69.
46 Loc. cit., p. 69.
47 Catherine Jolivet-Lévy, Les églises byzantines de Cappadoce. Le programme iconographique de l’abside et ses abords, Paris, 1991, p. 106-107 ; Mary Aspra – Bardavaki, Οι τοιχογραφίες…, art. cit., p. 123-124.
48 Hippolyte Delehaye, Synaxarium…, op. cit., col. 653-657 ; et Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire…, op. cit., vol. IV, 1993, 173-177.
49 Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, op. cit., p. 254.
50 Hippolyte Delehaye, Synaxarium…, op. cit., col. 845 ; et Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire…, op. cit., vol. V, 1966, p. 67-69.
51 Otto Meinardus, « Relics in the Churches and Monasteries of Cyprus », Ostkirchliche Studien, no 19, 1970, p. 27.
52 Smilja Gabelić, « The Church of the Virgin near Kophinou, Cyprus », Κυπριακαί Σπουδαί, no 48, 1984, p. 148-149, fig. 4 ; et ead., « St. Kyriaki in Wallpainting of Cyprus », Archaeologia Cypria, 1985, p. 115-119 ; Georgios Sotiriou, Τα βυζαντινά μνημεία της Κύπρου, Athènes, 1935, fig. 64.
53 Ibid. On peut lire sur le troisième médaillon : [τ]ετά[ρτη] (mercredi). Il s’agit, probablement, de la personnification des sept jours de la semaine. Le cliché des années 1930, publié par Georges Sotiriou, op. cit., montre le loros de Kyriaki où sont encore visibles trois médaillons.
54 La sainte figure sur la face est du pilier nord-ouest, cf. Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, op. cit., p. 298 : le portrait de la sainte à Kalopanayotis serait selon ces auteurs le plus ancien conservé à Chypre ; Idem, « Η βυζαντινή τέχνη κατά την περίοδο της Φραγκοκρατίας (1191-1570) », Ιστορία της Κύπρου, vol. 5 (II), Nicosie, 1996, p. 1274 ; Athanasios Papageorgiou, Η Μονή του Αγίου Ιωάννη του Λαμπαδιστή στον Καλαπαναγιώτη, Nicosie, 2007, p. 25-26.
55 Christina Spanou, « Η τέχνη στη μητροπολιτική περιφέρεια Κιτίου από τον 6ο μέχρι το 15ο αιώνα. Μνημειακή ζωγραφική και φορητές εικόνες », Η kατά Κίτιον Αγιογραφική Τέχνη, Larnaka, 2002, p. 42-43.
56 Andreas et Judith A. Stylianou, The Painted Churches of Cyprus…, op. cit., p. 426.
57 Ibid., p. 339-340.
58 Elle fut martyrisée sous le règne de Dioclétien, cf. Macaire de Simonos-Pétras, Le Synaxaire…, op. cit., vol. V, 1966, p. 67-69.
59 Doula Mouriki, « The Cult of Cypriot Saints in Medieval Cyprus as Attested by Church Decorations and Icon Painting », dans Bryer A. A. M. et Georghallides G. S., “The Sweet Land of Cyprus”. Papers Given at the Twenty-Fifth Jubilee Spring Symposium of Byzantine Studies, Birmingham, March 1991, Nicosie, 1993, p. 254 ; Andreas et Judith A. Stylianou, Η βυζαντινή τέχνη…, op. cit., p. 1274, n. 156.
60 Ibid. ; Athanasios Papageorgiou, Η Μονή του Αγίου Ιωάννη του Λαμπαδιστή…, op. cit., p. 25-26.
61 Doula Mouriki, The Cult of Cypriot Saints…, art. cit., p. 254 et n. 143 143 ; et Bary Baldwin s.v., “Hexaemeron”, The Oxford Dictionary of Byzantium, New-York – Oxford, 1991, p. 926- 927. Pour les lectures de l’acolouthie du samedi saint et des Pâques voir : s.n., Συνέκδημος, Athènes, s.a., p. 838 ; et s.n. éd. Αποστολική Διακονία, Εκκλησία της Ελλάδος, Τριώδιον Κατανυκτικόν, Athènes, 2001, p. 432.
62 Doula Mouriki, art. cit., p. 254, n. 142.
Auteurs
Aix Marseille Université, CNRS, LA3M UMR 7298, 13094, Aix-en Provence, France
Aix Marseille Université, CNRS, LA3M UMR 7298, 13094, Aix-en Provence, France
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