Les contacts diplomatiques entre Byzance et ses voisins (viie-xiie siècle) : barrière ou pont culturel ?
Were diplomatic contacts between Byzantium and its neighbours between the 7th and 12th centuries a barrier or a cultural link?
p. 243-271
Résumés
Si la Méditerranée médiévale est souvent considérée par définition comme un espace d’échanges culturels, la place qu’y occupent les contacts diplomatiques mérite attention. À lire les textes, force est de constater combien ce type de contact officiel entre cours ne débouche guère sur de tels échanges. Au contraire même, nombre d’aspects témoignent de la volonté de maintenir le partenaire diplomatique à distance, permettant ainsi de déprécier, voire de nier, sa culture. De fait, la nourriture, le vêtement, la culture intellectuelle comme le système pileux de l’Autre peuvent être tournés en dérision, transformés en objet de mépris ou de profond rejet. Un tel constat doit cependant être pleinement nuancé, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que certains témoignages ne doivent pas être présentés sans connaissance du contexte diplomatique précis qui entoure la venue d’une délégation. Un contexte de tension entre cours n’est guère propice aux échanges culturels. Ensuite, il ne faut en aucun cas esquiver la question de la mise en rédaction des rencontres officielles. Pour les auteurs émanant du camp d’un souverain, les ambassades envoyées par ce dernier témoignent nécessairement de la supériorité de celui-ci par rapport aux princes étrangers, et, inversement, si ce souverain accueille des délégations étrangères, il est de bon ton de les présenter dans une position d’infériorité, voire d’humiliation. En ce sens la culture de l’Autre, fût-il ambassadeur, est dépréciée. Enfin, et sans même lire entre les lignes, de multiples exemples dans les textes démontrent que des échanges culturels (matériels comme intellectuels) s’établissent par la voie diplomatique – quels que soient les partenaires avec qui les Byzantins traitent – et que ce canal officiel paraît même une voie privilégiée pour ce type d’échange.
Though the Medieval Mediterranean is often defined as a place of cultural exchanges, studying the role of diplomatic contacts there can prove worthwhile. Judging from diplomatic evidence one is forced to acknowledge that very few cultural exchanges resulted from official contacts between courts. On the contrary, as it will be shown here by many examples, there was a will to keep away from one’s diplomatic partner in order to undervalue or even deny his culture. Thus, the Other’s food, clothes, intellectual culture and hair could be mocked and turned into objects one could despise or deeply reject. However, it is necessary to qualify such a statement for three reasons. First of all, one should not read some of the accounts without being aware of the precise diplomatic context that surrounded the arrival of a delegation and the drafting of texts that followed. A context of tension does not particularly favour cultural exchanges. Then, the question of the drafting of documents after official meetings must not be forgotten. The missions that were sent by a monarch always showed his superiority over foreign princes if the authors were on the side of the sovereign. On the contrary, if the monarch invited a foreign delegation, it was customary to depict them as inferior and even to mock them. To that extent, the Other’s culture – even if he was an ambassador – was disparaged. Eventually, even without reading between the lines, there are many examples in the texts that show that some cultural exchanges did take place through diplomacy, and it seemed that this official channel favoured this type of exchange.
Texte intégral
1Le bassin méditerranéen est souvent considéré comme un espace d’échanges culturels féconds à l’époque médiévale. Au-delà des affrontements armés opposant les hommes, les sociétés, voire les États baignant ses rives, des contacts plus pacifiques ont aussi existé, contribuant à des manières de rapprochement ou encore d’émulation entre ces mêmes acteurs. L’activité diplomatique a pu constituer l’une de ces formes de contact. Aux époques anciennes comme modernes, cette diplomatie se donne pour but d’établir la paix entre parties négociantes, sans être pourtant totalement détachée de toute activité militaire1. Elle s’avère aussi, de fait, un moyen de se rencontrer, de mieux se connaître, voire de s’apprécier au-delà des fossés linguistiques, des divergences religieuses ou, plus largement, des différences culturelles.
2C’est précisément de la pertinence de ce dernier point que nous souhaiterions traiter dans les lignes qui vont suivre. Si des témoignages laissent entendre ou exposent clairement les échanges culturels possibles par ce biais, d’autres rendent compte, au contraire, de la manière dont certains de ces partenaires diplomatiques se crispent sur leurs habitudes culturelles, pourfendant celles de l’Autre, en dépit de contacts répétés, d’échanges de lettres, de messagers ou d’ambassades. Paradoxe apparent, cette double dimension mérite une pleine attention. Elle aura pour cadre les contacts officiels entre Byzance et ses voisins, et ce durant la période médio-byzantine. Forte alors d’un centre organisateur puissant et attractif, Constantinople, la diplomatie byzantine s’est déployée dans de multiples directions, en un temps où l’Empire est passé progressivement d’une situation de crise à un apogée territorial, puis à sa remise en cause, avant la chute de 12042. Autant de raisons qui invitent à considérer ici quelques aspects des formes, des réalités mais aussi des limites des échanges culturels associés à la pratique diplomatique, et, notamment, l’envoi d’ambassades3.
Une culture qui ne passe pas. La diplomatie, barrière entre cultures
3La lecture des multiples sources relatant des contacts diplomatiques montre combien la diplomatie, si elle est affaire d’échanges et de rencontres, contribue, à l’opposé, à maintenir un partenaire à distance, précisément pour mieux nier ou déprécier sa culture4. En ce sens, les contacts officiels, quelles qu’en soient leurs formes, constitueraient davantage une barrière plutôt qu’un pont entre cultures du haut Moyen Âge.
Nourritures et vêtements
4Fût-ce à l’époque médiévale, la diplomatie est affaire de représentation, au sens propre comme au sens figuré. Les signes extérieurs de cette représentation tendent à illustrer tant la volonté de montrer sa supériorité sur le partenaire diplomatique avec qui l’on traite que la culture dans laquelle on baigne et sa singularité – et quelquefois à son corps défendant. Deux aspects le mettent en exergue : les manières de table et les vêtements arborés ou échangés lors de ces contacts.
5La nourriture présentée puis consommée et, plus largement, les manières de table constituent un laboratoire idéal de l’étude des singularités et des habitudes culturelles de tout groupe humain. La rencontre avec l’Autre, dans un cadre politique officiel, permet d’en prendre conscience, ce dont les textes se font quelquefois l’écho. Dans le cadre des échanges entre Byzance et l’Occident chrétien, la mention de Liutprand de Crémone, ambassadeur d’Otton Ier envoyé sur le Bosphore en 968, est presque inévitable. Ses références à la nourriture et à la boisson qu’on lui propose durant son séjour, ou encore ses mentions des rites liés aux banquets impériaux auxquels il prend part, ont été suffisamment expliquées par les historiens pour nous dispenser d’y revenir en détail5. La longue présence de l’évêque d’Italie du Nord à Constantinople, de juin à décembre 968, aurait pu contribuer à une meilleure connaissance des habitudes culinaires des Byzantins, voire à l’expression d’un intérêt à la découverte d’une gastronomie étrangère à la sienne. Or, il n’en est rien. À le lire, son expérience en la matière le conduit au contraire à une condamnation en règle de ce qu’il trouve sur les tables impériales et, plus largement, des goûts culinaires des « Grecs ». Ces derniers sont des amateurs d’ail, d’oignons et de poireaux qu’il méprise ouvertement6, les tables des banquets sont dressées « sans nappes » et on lui présente par ailleurs des plats assaisonnés du célèbre garum qui ne saurait trouver grâce à son goût7. Le « vin des Grecs » quant à lui concentre encore plus ses invectives. Si l’on en croit Liutprand, il est proprement imbuvable tant il regorge de poix, de résine et de plâtre8, vin assimilé ailleurs à une saumure (salsugo), voire qualifié d’eau de bain lorsque l’empereur s’en abreuve9.
6Sans doute Liutprand ne constitue-t-il pas un témoin unique de ces divergences culinaires : plus d’un siècle avant lui, un envoyé officiel de Charlemagne avait aussi pu faire l’amère expérience des habitudes de table byzantines distinctes des siennes10. Les contacts avec le monde musulman offrent des parallèles suggestifs, notamment avec la question de la consommation de vin. Même lorsqu’une rencontre diplomatique permet de communiquer sur ce thème et d’aborder, de fait, la culture du voisin, la discussion tourne court du fait, par exemple, des interdits de l’islam. Un texte arabe décrit ainsi la manière dont un ambassadeur cordouan envoyé à Constantinople au début du règne de Théophile, Yahyâ al-Ghazâl, échange oralement sur ce thème avec l’impératrice Théodora. Celle-ci est venue, avec son fils, rencontrer l’envoyé omeyyade dans le logement officiel qui lui avait été assigné par les autorités byzantines. Elle avance à l’ambassadeur que son fils et lui passeront ensemble les heures qui suivent, et qu’ils boiront ensemble pour mieux « tirer profit de [sa] culture ». Le dialogue et les bonnes volontés toutefois tournent court car Yahyâ al-Ghazâl explique à ses hôtes que sa foi ne lui permet point de boire du vin11.
7Les vêtements apparaissent à leur tour comme un autre medium culturel au cœur des contacts diplomatiques. S’ils constituent un objet de choix parmi les dons officiels entre cours ou un bien très prisé par les élites chrétiennes comme musulmanes12, ils s’avèrent aussi le reflet de la culture de ceux qui les arborent lors de ces contacts. Or, dans cette optique encore, afficher cette culture ne signifie pas qu’elle doive être partagée. Comme des hauts fonctionnaires l’expliquent en 968 à Liutprand, les Byzantins souhaitent surpasser les autres peuples par le vêtement, au même titre que par leur puissance ou leur science13. Certains manteaux de valeur restent donc un monopole impérial, et ne sauraient être diffusés en dehors des limites de l’Empire, ni même transmis aux étrangers – fût-ce par la voie diplomatique – sans l’accord du basileus. C’est précisément ce qui se produit avec l’envoyé d’Otton Ier se voyant de la sorte confisquer les cinq manteaux qu’il comptait rapporter en Occident.
8C’est d’ailleurs non seulement autour du vêtement que se dévoilent des interdits d’échange culturel, voire d’acculturation, mais aussi autour des couleurs de ce dernier. La couleur pourpre est de celles-là, sans doute car elle revêt un sens politique et idéologique bien précis à Byzance. Prolongeant l’usage romain ancien, le pourpre reste, faut-il le rappeler, la couleur impériale par excellence – même si elle n’est pas la seule14. Notons qu’elle apparaît fréquemment dans un contexte diplomatique, peut-être plus qu’une autre couleur. Elle est la couleur de la représentation impériale, précisément face à des non-Byzantins. Des émissaires byzantins peuvent être revêtus de manteaux de pourpre lorsqu’ils rencontrent un souverain étranger. Au début de l’année 1063, par exemple, un chroniqueur latin relate que l’anti pape Honorius II accueille trois émissaires byzantins recouverts de pourpre (purpura induti)15. Par ailleurs, il est établi que des vêtements d’honneur de même couleur peuvent être offerts à des partenaires diplomatiques de marque – que le sort des armes conduise à reconnaître de fait la supériorité de ces derniers, comme en 117616, ou qu’ils soient au contraire considérés comme inférieurs ou dans la dépendance de l’Empire17. Toutefois, l’on ne saurait souffrir qu’un souverain autre que le basileus puisse l’arborer. En 1137, un ambassadeur byzantin envoyé en péninsule italienne tient des propos très virulents à l’endroit du pape et de ses prétentions temporelles. Il rappelle ainsi à ses interlocuteurs que le pape est un évêque et qu’à ce titre il ne peut déclarer la guerre à quiconque, ni recruter des soldats, et encore moins porter la pourpre18.
9L’acculturation par le vêtement a donc ses limites, même si elle suit la voie diplomatique, et d’autant plus lorsque les symboles de cette culture vestimentaire relèvent de la sphère politique. Notons du reste qu’en période de tensions la question des identités culturelles peut aussi surgir par le biais du vêtement. L’habit de l’Autre peut être pris en dérision, et ne constituer en aucun cas un modèle digne d’intérêt, un archétype à suivre ou imiter. Dans le contexte de l’arrivée imminente des premiers croisés sur le sol byzantin, Anne Comnène décrit ainsi l’accoutrement des vingt-quatre émissaires que Hughes de Vermandois envoie au duc de Dyrrachium pour annoncer son entrée proche dans l’Empire. Tant leurs cuirasses et leurs cuissards d’or que le message qu’ils délivrent – sollicitant des autorités byzantines un accueil irréprochable à réserver à Hugues du fait de son haut rang – annoncent aux yeux d’Anne l’orgueil et l’arrogance de ces Latins, tout en présageant les mauvais effets du passage de ces derniers à travers l’Empire dans les mois qui suivront19. Plus tôt déjà, vers 966, lorsque des ambassadeurs bulgares ont été mal reçus au Grand Palais par Nicéphore Phokas, ils ont non seulement été souffletés mais aussi injuriés par l’empereur. Or, d’après Léon le Diacre, les insultes qu’ils ont essuyées les accusaient d’être les envoyés d’un prince revêtu d’un justaucorps en cuir digne d’un rustre, illustrant ainsi sa bassesse tout comme l’irrecevabilité des demandes formulées par les ambassadeurs20. Éléments culturels sensibles, car visibles, les vêtements d’autrui peuvent donc nourrir les pires critiques lors des contacts diplomatiques, et les derniers cas cités ne sont pas sans rappeler les vives railleries avec lesquelles Liutprand de Crémone de nouveau mentionne les vêtements officiels dont sont couverts les dignitaires byzantins, lors des processions impériales auxquelles il assiste21. Plus largement d’ailleurs, cette critique vestimentaire glisse des dignitaires et de l’empereur à l’ensemble des Byzantins, gens « efféminés, aux larges manches, coiffés de tiares et de turbans, menteurs (…) qui vont vêtus de pourpre »22. Ce dernier caractère, revendiqué comme une originalité byzantine nous l’avons vu, finit ainsi par être tourné dans la dérision la plus totale à l’occasion, pourtant, d’un contact diplomatique.
De la pilosité à la culture intellectuelle
10Le vêtement, même impérial, ne saurait être le seul signe extérieur révélateur d’une culture ou d’une identité, et sur lequel les attentions se concentrent lors de contacts officiels. D’autres signes existent et surgissent, quelquefois de manière plus surprenante. Les questions de poils, de cheveux et de pilosité peuvent relever de cette catégorie. Récemment, dans un contexte interne au monde byzantin, elles ont retenu l’attention de Marie-France Auzépy23. Elles ne sont toutefois pas absentes des relations entre Byzance et ses voisins24. C’est en période de troubles là encore que l’on voit poindre des réflexes identitaires, propices aux dénigrements du système pileux de celui qui ne relève pas de sa sphère culturelle. Les tensions entre Rome et Constantinople sur des sujets liés aux divergences disciplinaires entre chrétiens latins et grecs, et plus largement orientaux, en donnent quelques exemples. En 1054, le port de la barbe comme pierre d’achoppement dans les relations entre les uns et les autres apparaît jusque dans le rapport de mission que dresse le légat pontifical et cardinal Humbert de Silva Candida, à la suite de son célèbre déplacement sur le Bosphore25. Moins d’un siècle plus tôt, au plus fort des reconquêtes byzantines en Cilicie musulmane, l’empereur Nicéphore Phokas aurait été jusqu’à s’en prendre à la barbe d’un envoyé tarsiote, la brûlant au même titre que la lettre qu’il lui tend, au regard cette fois-ci de textes arabes et d’un témoignage syriaque26.
11Dans ces conditions, on comprend que l’acculturation de pratiques ou de biens matériels passant d’une société à une autre par le canal diplomatique connaît des ratés. Au tout début du xie siècle, un épisode des relations officielles entre Constantinople et Venise le rappelle avec éclat27. À la suite de la venue d’une délégation vénitienne dans l’Empire, une alliance matrimoniale est conclue entre le doge et l’empereur Basile II. Une princesse de l’aristocratie byzantine, Maria Argyropoulina, est ainsi unie à Jean, fils du doge Pierre II Orseolo. Après la célébration de leur union sur le Bosphore, le couple vient s’installer dans la cité vénitienne. Logiquement, c’est avec la culture d’une princesse byzantine que Maria, sœur du futur basileus Romain III Argyre, vit en Italie du Nord. Mais le déploiement ostentatoire d’un certain mode de vie raffiné ne semble pas rencontrer l’assentiment de ses contemporains occidentaux. En effet, elle semble avoir surpris ces derniers en usant par exemple d’une fourchette dorée à deux dents pour ses repas, dédaignant l’emploi de ses mains, et non sans avoir fait couper ses plats par ses eunuques au préalable. Réprouvant les odeurs malfaisantes de la lagune, elle n’hésitait pas à parfumer ses appartements par des arômes ou en brûlant de l’encens. Poussant la délicatesse et la propreté à l’excès, et craignant l’eau de la cité pour sa santé, elle ordonnait à son personnel de recueillir de l’eau de pluie pour ses bains personnels. Tous ces éléments sont décrits par des auteurs latins postérieurs, notamment les Vénitiens Andrea Dandolo et Marino Sanudo, eux-mêmes puisant dans les écrits de Pierre Damien, écrivant dans la seconde partie du xie siècle28. Or ce dernier donne un ton volontiers moraliste à ses propos, où le comportement de la princesse ne trouve pas grâce. Si l’on en croit Pierre Damien, ce raffinement excessif aurait même été la raison principale du décès rapide de Maria, de son mari et de leur tout jeune enfant dans les mois qui ont suivi leur arrivée à Venise.
12Une critique morale qui n’en révèle pas moins de singulières divergences culturelles entre les élites latines et byzantines qu’un rapprochement diplomatique ne suffit pas à estomper. On notera d’ailleurs que, de manière significative, le chroniqueur latin Jean Diacre, l’une de nos sources principales pour ce contact diplomatique, n’hésite pas à mentionner le désarroi du clan byzantin de Maria lorsqu’il la vit partir dans le monde latin comme l’on part, dit-il, en exil29. Il faut souligner que, d’une certaine manière, cet exemple connaît un précédent avec la venue dans le monde germanique, quelques décennies plus tôt, de la fameuse princesse grecque Théophano, mariée à Otton II. Dans ce cas déjà, deux textes latins relatent combien l’introduction du luxe grec, de la richesse ostentatoire ou de pratiques jugées trop innovantes ou superflues dans le monde germanique – comme la multiplication des bains – aurait fini par causer à Théophano des tourments jusqu’en Enfer30. Les condamnations de pratiques aristocratiques byzantines, jugées d’une morale douteuse par certains esprits en Occident, prennent ainsi le pas, en certains cas, sur les choix géostratégiques et diplomatiques, fût-ce après le mariage du siècle comme en témoigne ce dernier exemple.
13On pourrait encore gloser sur d’autres aspects culturels plus évidents qui conduisent presque logiquement à l’opposition. Les différences linguistiques par exemple. Elles sont une réalité qui fait obstacle, dans la plupart des cas, à la bonne compréhension de l’Autre, même dans un contexte « d’entente » diplomatique, ou en dépit du travail des interprètes31. Il n’est dès lors guère étonnant que c’est sur ce levier culturel que l’on insiste lors de tensions officielles entre deux cours. Sans détailler cet aspect qui nécessiterait de trop longs développements, il faut rappeler un fait significatif dans les relations entre Constantinople et Rome à la fin du ixe siècle. Sur fond de tensions du fait de la crise photienne et du choc des obédiences entre les deux sièges patriarcaux lié à la course à la conversion au christianisme dans les Balkans, Michel III en vient dans une lettre officielle à Nicolas Ier à qualifier la langue latine de ce dernier de « langue scythique et barbare »32. Le pape ne reste d’ailleurs pas sans réagir, à en juger par le ton de sa réponse : si le basileus se méprend sur la langue latine, langue des Romains, il est alors indigne de son titre d’empereur des Romains33. Belle illustration d’un contact épistolaire officiel qui voit des arguments de nature culturelle prendre un tour politique, ou appuyer des thèses idéologiques34.
Des exemples à nuancer ? L’échange culturel derrière l’écriture du contact diplomatique et ses enjeux
14À lire l’ensemble de ces témoignages, on serait tenté de croire que la diplomatie, pour affaire de contacts et de réciprocité qu’elle implique, ne soit guère propice aux dialogues interculturels entendus dans leur acception la plus large. Même dans un contexte pacifié comme peut l’être, a priori, une rencontre diplomatique, les différences culturelles sont mises en exergue. Bien plus, elles peuvent aussi être revendiquées pour leur valeur identitaire, en opposition à la culture du partenaire officiel, de celui que, pourtant, l’on vient rencontrer et avec qui l’on négocie. Ce constat établi, il convient toutefois de le relativiser.
Des contextes oubliés
15D’abord et avant tout du fait des contextes géopolitiques précis qui sont en arrière-plan de toute rencontre diplomatique. Il arrive que de fortes tensions entre cours accompagnent le déplacement puis l’accueil d’une délégation officielle dans quelque État que ce soit. Si elles n’empêchent pas que s’établisse le contact entre deux souverains par le biais d’un ambassadeur, ces tensions pèsent nécessairement sur les tractations, sur la qualité de la rencontre et, plus largement, sur le séjour de l’ambassadeur et de l’ambassade en terre étrangère. Il reste rare que l’on s’en prenne physiquement à un émissaire officiel à Byzance pendant la période médio-byzantine, maintien et respect du ius gentium obligent35. En revanche, si l’ambassadeur peut subir toute une gamme d’intimidation (refus d’audience, isolement, retards etc.), cette opposition entre deux cours ou deux souverains peut aussi se payer par une vive critique de l’autre camp. Critique politique assurément, mais aussi critique culturelle de la nature de celles entrevues plus haut.
16Le cas a été maintes fois décrit pour Liutprand de Crémone et sa mission sur le Bosphore en 968, sur fond de vive opposition entre les deux cours impériales germanique et byzantine36. Soulignons qu’il nous est d’autant plus connu que Liutprand a lui-même laissé un témoignage de son déplacement officiel – pendant lequel l’évèque d’Italie du Nord dit subir les contraintes des habitudes culturelles des Byzantins. Non seulement le contexte n’invite guère à la coopération quelle qu’en soit la nature, mais les propos de Liutprand forcent d’autant plus le trait des erreurs idéologiques des Grecs et de leurs travers culturels que l’émissaire d’Otton Ier doit aussi y justifier l’échec de son ambassade. Il n’est dès lors guère surprenant que ce contact officiel ne laisse aucune place à un quelconque échange culturel. La logique est la même en 1054, la dimension religieuse des divergences entre Rome et Constantinople en plus. Les historiens oublient souvent qu’ils disposent avec la Commemoratio rédigée par le cardinal Humbert, légat de Léon IX, d’un rapport de mission officielle. Fait bien connu, les légats pontificaux excommunient le patriarche Michel Cérulaire mais échouent aussi dans leur volonté de conclure une entente solide avec les Byzantins contre un ennemi commun en Italie à cette date, les Normands37. Dans ce cas encore, la Commemoratio doit justifier un échec et un surcroît de tension dû à la personnalité des protagonistes de ce contact. Humbert y intègre de ce fait des griefs contre les Grecs qui paraissent déjà communs pour certains esprits latins, insistant sur les divergences culturelles qui les séparent – bien qu’elles ne soient nullement insurmontables, à d’autres du moins38.
Décrire une rencontre officielle
17À ces contextes guère propices aux échanges culturels, s’ajoute un autre aspect qui concerne la manière d’écrire et de décrire ledit contact, non sans a priori ni parti-pris. Le plus souvent, en effet, dans une rencontre à distance entre deux souverains par le biais d’une ambassade et d’un ambassadeur, il convient que le souverain relevant du parti ou du côté de celui qui relate ledit contact soit triomphant, ou supérieur à son interlocuteur. Dans les sources grecques, par exemple, il est fréquent de montrer des émissaires étrangers dans une position de requérants face au basileus les accueillant ; inversement, dans ces mêmes sources, les ambassadeurs byzantins témoignent à leur façon de la supériorité de leur maître et, partant, de leur civilisation par rapport aux princes et autres cultures qu’ils rencontrent. Ce constat n’est nullement propre aux seules relations officielles entre Byzance et ses voisins, ni à la seule documentation en langue grecque39. Ce que nous nommerons volontiers la « rhétorique des ambassades » en ce sens est d’ailleurs un topos qui est ancien dans les textes40.
18Dans cette logique, au-delà des tractations diplomatiques sur lesquelles les sources restent peu bavardes, l’ambassadeur de son camp est toujours triomphant, d’une manière ou d’une autre, face à un souverain étranger, car cet ambassadeur est d’abord l’image de son prince. Cette supériorité affichée peut s’incarner dans une attitude hautaine d’un émissaire au sein de la cour où il est accueilli41, volontairement exagérée par un chroniqueur s’en faisant l’écho. Elle peut aussi prendre la forme d’un rejet de la culture de l’Autre, depuis ses formes les plus apparentes jusqu’à celles les plus anodines. Si traiter dans les faits d’égal à égal avec un partenaire diplomatique revient à lui reconnaître une manière de légitimité voire de puissance politique, la rhétorique des ambassades est toujours là pour le rabaisser, notamment en usant d’arguments de type culturel ou intellectuel. Ce schéma nous paraît d’autant plus prégnant dans le cadre des relations entre Byzance et ses voisins vues depuis Constantinople que les Byzantins charrient une solide idéologie qui les place sur un piédestal face à la « barbarie périphérique » – pour reprendre les mots de Michel Psellos42.
19La partialité des sources doit donc être rappelée pour ne pas prendre au pied de la lettre les témoignages établissant les contacts officiels comme des barrières dans la rencontre des cultures. Soulignons d’ailleurs que, même lorsqu’une pratique culturelle se trouve partagée entre deux civilisations voisines et mise en exergue lors d’un contact officiel, il est de bon ton de montrer sa différence et de triompher grâce à elle43. En outre, au-delà de l’anecdote ou du récit anecdotique dont l’histoire des contacts diplomatiques garde tant de témoignages44, on peut pressentir à quel point de telles rencontres ont été propices à une meilleure connaissance de l’autre. Le domaine des habitudes religieuses en donne un exemple avec ce qui est perçu comme des singularités dans le cadre des échanges entre Islam et Chrétienté. Pour exagéré et empli de lieux communs qu’il soit, le récit relatif à la mission de l’émissaire cordouan Yahyâ al-Ghazâl à Constantinople dans le second tiers du ixe siècle en atteste. Les diverses considérations autour de la consommation de vin et de la circoncision, non sans traits d’humour, rappellent en outre que ces pratiques, qui identifient le partenaire diplomatique au regard de sa religion, sont aussi des thèmes d’échanges et de discussion lors de rencontres officielles45. Sans nier la répétition de topoï, récurrente dans ce type de littérature46, il faut donc déceler la part de faits authentiques et la dimension culturelle de rencontres propices à l’échange. Plusieurs exemples vont en être fournis, même s’il est vrai qu’il faille quelquefois trouver dans des textes tiers les preuves qui nous intéressent. Les auteurs arabes traditionnellement utilisés pour appréhender la mission d’al-Ghazâl ne disent en effet rien du transfert culturel, et plus précisément de nature botanique, dont il aurait pu s’enorgueillir, revenant de Constantinople avec une espèce de figuier (le doñegal) qui prospérera en péninsule ibérique47.
20Enfin, la raison invite à ne pas exagérer le crédit à apporter aux considérations de moralistes, comme le cas de Pierre Damien le rappelle, dans leurs vues critiques des manières d’autrui. Là encore, tout est bon pour forcer le trait des différences culturelles décrites comme autant d’erreurs ou d’errements intellectuels de leurs auteurs. Dans le cas de Théophano, si deux textes d’origine monastique relatant des visions fournissent une image dépréciative de la culture d’une princesse byzantine, il a été pleinement démontré de longue date par les historiens tout l’apport culturel, au contraire, de cette alliance matrimoniale entre les deux cours impériales en cette fin du xe siècle48.
21Ces analyses faites, les multiples dénis d’échanges culturels ou d’acculturation à l’occasion de contacts diplomatiques semblent davantage compréhensibles. Ils conduisent à largement relativiser certains témoignages, à y déceler même la part de fausse information délivrée à dessein par son auteur. Si la part d’exagération des sources, voire de faux témoignages, a souvent été mise en exergue par la recherche historique dans le cadre des relations entre Byzance et l’Islam49, il convient de ne pas esquiver la question dans l’étude des contacts entre Byzance et l’Occident chrétien. Pour ne s’en tenir qu’à des éléments déjà évoqués et aux invectives célèbres de Liutprand de Crémone, les considérations de ce dernier relatives au garum illustrent les réserves dont il faut faire preuve dans l’appréhension des témoignages dont nous disposons. D’abord parce que ce condiment ancien qu’il exècre et semble découvrir à Constantinople en 968 lui est très certainement connu depuis son premier déplacement sur les détroits en 949. En outre, il est établi que le garum est loin d’être ignoré à cette date en Italie du Nord, région d’où provient Liutprand50. Ces éléments fournissent la preuve de la rhétorique dans laquelle s’enferme l’évêque de Crémone en 968, pour mieux justifier son échec et l’irrecevabilité de l’idée d’une alliance matrimoniale qui unirait les deux cours – et qui, pourtant, sera conclue avec la venue de Théophano à la cour germanique peu de temps après51.
La réalité des échanges culturels par la voie diplomatique
22Entre rhétorique des contacts diplomatiques, tensions possibles entre cours et exagération manifeste de certains témoignages, les échanges culturels par la voie diplomatique semblent compromis. Il est pourtant plusieurs éléments dans les sources permettant de plaider le contraire. Nous serions même tenté de suggérer que les ambassadeurs et messagers officiels ont été des acteurs privilégiés de ces possibles transferts culturels, sans pour autant nier les autres acteurs et modes de transmission culturelle entre Byzance et ses voisins52.
23Il faut souligner d’abord que, dans quelques cas, il est possible de se rendre compte à quel point certains émissaires ont personnellement assuré un transfert culturel. La documentation écrite à notre disposition nous permet de l’avancer. L’un des cas les plus probants est sans doute offert par celui de Jean le Grammairien, et les suites de sa mission à Bagdad en 829-831. Il est bien connu que cette mission intervient dans un contexte d’échanges diplomatiques et d’émulation culturelle entre la capitale abbasside et Constantinople53. C’est une fois revenu dans cette dernière cité que Jean persuade l’empereur de faire ériger un nouveau palais, le palais de Bryas, sur le modèle des constructions vues dans le califat. Fort de son déplacement in situ, les chroniqueurs grecs avancent même que l’ex-ambassadeur byzantin serait celui qui veillerait en personne à la bonne construction dudit palais, en respect du modèle abbasside54. Et le palais d’être bâti sur la rive asiatique du Bosphore, avec une addition toutefois : celle d’une église attenante, à trois absides. S’il est possible que nos sources exagèrent la place occupée par Jean dans cette affaire – le palais n’étant en fait édifié que plusieurs années après sa mission diplomatique – leur insistance est significative, car elles expliquent de la sorte la place de choix d’un ambassadeur de marque dans un tel transfert55. Ce cas n’est du reste pas isolé, et l’on notera que c’est encore dans le cadre de contacts avec l’Islam abbasside qu’un autre émissaire byzantin peut s’illustrer. Il est attesté cette fois-ci par une source arabe postérieure aux faits relatés. Si l’on en croit al-Khatîb al-Baghdâdî, ledit représentant serait venu féliciter le nouveau calife al-Mahdî de son accession au trône et lui aurait glissé quelques conseils pour l’édification de moulins à eau à Bagdad. Il aurait même œuvré à leur construction et aurait pu conserver jusqu’à sa mort les revenus tirés de leur usage56.
24Sans tomber dans le piège de la « rhétorique des ambassades » évoqué plus haut, il est possible de lire d’autres textes dans lesquels les ambassadeurs officiels constituent la figure intellectuelle assurant la transmission d’un bien culturel d’importance, les manuscrits. Ibn al Nadîm en fournit un exposé détaillé avec le cas d’un émissaire hamdanide présent en terre byzantine au milieu du xe siècle. L’auteur arabe le décrit en visite auprès de l’empereur, sollicitant ce dernier pour l’ouverture d’un « temple » dans lequel figurent des manuscrits, entre autres richesses du temps passé57. Un autre mentionne lui, pour le siècle suivant, la présence du poète et vizir Abû Nasr al-Manâzi, éminent envoyé abbasside, en quête lui aussi de manuscrits à Constantinople58. Ces exemples sont l’occasion de rappeler à quel point le livre manuscrit, sous forme de don impérial ou non, a pu constituer un bien privilégié dans la politique extérieure de l’Empire byzantin – au point de parler d’une authentique « diplomatie du livre » avec le monde arabo-musulman59.
25Si dans le cadre des relations avec le monde occidental chrétien, le don d’un manuscrit demeure en marge des pratiques habituelles60, les choses vont lentement changer par la suite. Là encore, ce sont certains ambassadeurs latins envoyés sur le Bosphore qui s’illustrent en ce sens, dès la fin du ixe siècle. L’activité de traducteur en latin des textes hagiographiques grecs d’Anastase le Bibliothécaire est un fait bien établi, et il ne saurait faire oublier le rôle de cet homme dans l’entourage des papes, ni sa défense des intérêts impériaux carolingiens, comme pontificaux du reste, lors de sa mission à Constantinople en 869-87061. S’appuyant sur plusieurs chroniques grecques, dont celle de Théophane, on sait aussi qu’il est l’auteur d’une Chronographia tripertita, rédigée après son ambassade. Cette dernière devient alors la base solide de connaissances de l’histoire de l’Empire romain d’Orient depuis la fin du IIIe s., en plus de s’avérer l’un des premiers moyens écrits de connaître, dans le monde latin, les débuts de l’Islam et son expansion62. Un autre envoyé officiel, du duc de Naples cette fois-ci, est resté célèbre pour avoir rapporté de l’Orient byzantin un manuscrit grec qu’il traduit en latin, avant de connaître un grand succès en Occident : le Roman d’Alexandre63.
26Si de tels exemples restent encore exceptionnels, ils ne vont pas disparaître par la suite – songeons ainsi aux cas des émissaires et intellectuels dont les liens avec la capitale byzantine nourrissent des échanges culturels du même type (Philagathos de Plaisance, Alfanus de Salerne, Didier du Mont-Cassin). Les cas d’ambassadeurs latins envoyés à Byzance et passeurs de manuscrits vers l’ouest chrétien semblent même se multiplier au xiie siècle. Le juge Burgonde de Pise, par deux fois représentant diplomatique à Constantinople, est aussi le traducteur des œuvres de Basile de Césarée, de Jean Damascène ou de Némésios d’Emèse, mais il doit retenir d’autant plus l’attention qu’il rapporte de sa première mission le Digeste du Corpus Juris Civilis de Justinien64. La traduction des œuvres liturgiques de Jean Chrysostome est, elle, assurée peu de temps après par un autre Pisan, Léon Toscan, avant d’être transmise à Ramon de Moncada, envoyé de la couronne d’Aragon dans la capitale byzantine65. Enfin, un Henri Aristippe, émissaire normand de Guillaume Ier, retourne en Sicile avec un autre manuscrit de taille : la Μεγίστη σύνταξις de Claude Ptolémée66. Non seulement la traduction latine qui en résultera précède celle de Gérard de Crémone réalisée à partir de l’arabe, mais, en plus, le manuscrit cédé est offert de la part de l’empereur comme don officiel. Geste diplomatique d’une portée remarquable, tant il témoigne de la part de supériorité intellectuelle que le pouvoir impérial expose par son biais67.
27Autant d’éléments qui démontrent à notre sens la place singulière et centrale des contacts diplomatiques dans les échanges culturels, et notamment intellectuels. Le constat nous semble d’autant plus probant que les hommes choisis, dans un sens comme un autre, pour remplir temporairement les fonctions diplomatiques relèvent précisément des élites intellectuelles, et plus largement politiques, de leur société68. Il faut souligner à quel point cette transmission culturelle n’est toutefois pas uniquement de nature intellectuelle, même si plusieurs ambassadeurs semblent avoir été de beaux esprits. Elle s’incarne aussi dans des biens matériels, des objets, circulant comme autant de liens tangibles entre les hommes et les sociétés. Les dons officiels assurent cette fonction – outre le fait de représenter à l’étranger sa richesse, sa supériorité technologique et par la même sa singularité. Bien connus grâce aux textes, les cadeaux officiels entre cours ont suscité de nombreuses études69. Reconnaissons cependant que l’usage qui est fait de ces objets, une fois offerts, n’est pas toujours aisé à discerner. S’il est par exemple bien établi que l’arrivée à Cordoue d’un manuscrit du De materia medica de Dioscoride est à l’origine d’une vive émulation botanique et pharmacologique en al-Andalus70, nombre d’autres dons restent dans l’ombre de notre documentation quant à l’éventuelle acculturation dont ils auraient pu être l’objet. Symboles de richesse, et objets précieux eux-mêmes, ils peuvent aussi avoir alimenté les circuits du commerce, plus que d’avoir participé à une quelconque acculturation71.
28Une telle nuance ne doit pas faire oublier que le pont culturel – qu’il soit de nature intellectuel, artistique ou autre – assuré par la voie diplomatique est bien réel, nous en avons vu quelques exemples. Il est aussi implicite dans de multiples autres cas. Si les textes ne le détaillent pas, la comparaison de certains éléments avec des faits proches et pleinement établis par ailleurs laisse bien entendre le rôle central des ambassades et ambassadeurs dans lesdits transferts culturels. Il en est ainsi en matière de transfert de savoir sur le plan architectural. Deux exemples soulignés plus haut attestent la réalité de cet intérêt pour deux ambassadeurs distincts et leurs interlocuteurs, dans le cadre des relations entre Byzance et l’Islam. Là encore, les contacts avec l’Occident chrétien ne sauraient être laissés sous silence. Force est de constater que le nouveau décor en mosaïques dont peut s’enorgueillir le monastère italien de Grotaferrata à la fin du xie ou au début du xiie siècle ressemble fort à un modèle byzantin. Or on a pu trouver dans le monastère constantinopolitain du Stoudios le rôle possible de ce modèle, et il est dès lors probable que l’un des promoteurs de cette imitation n’ait été personne d’autre que l’abbé Nicolas de Grotaferrata, bien attesté par ailleurs pour s’être rendu sur le Bosphore, en mission officielle au nom du pape, en 108972.
29Au tournant des viiie et ixe siècles, déjà, l’accélération des échanges diplomatiques entre Carolingiens et Byzantins pour des raisons militaires et politiques avait aussi fait le jeu des échanges culturels – comme cela a souvent été démontré73. Le rôle des messagers et légats carolingiens, témoins privilégiés et répétés des fastes de la cour byzantine, dans la transmission d’information de nature architecturale une fois de plus peut aussi être avancé74. La présence de certains objets d’origine byzantine dans les territoires de l’ex-empire carolingien est quelquefois mise en relation avec ces contacts officiels entre les deux cours impériales75. Les sources écrites restent souvent silencieuses sur ce point, ne mettant en exergue que le constat de la multiplication du va-et-vient des délégations. Seul l’orgue, son arrivée à la cour carolingienne du fait d’un don byzantin en 757, ou encore sa présence dans les bagages d’une autre délégation byzantine à l’époque de Charlemagne, a laissé des traces écrites – et renforce l’idée d’un pont culturel jeté entre deux États grâce à la voie diplomatique76.
30Un autre élément implicite tendant à renforcer cette idée d’une transmission culturelle privilégiée, car diplomatique, réside dans le fait que les protagonistes de ces contacts s’avèrent aussi des passeurs culturels d’envergure par ailleurs. Si l’évêque Recemundo peut rapporter de son séjour dans l’Empire byzantin et dans l’Orient méditerranéen des objets d’art en al-Andalus77, il est aussi considéré comme celui qui transmet au saint Empire romain germanique les premiers livres scientifiques orientaux78. Ses contacts, officiels là encore, avec la cour d’Otton Ier le permettent logiquement. Bien plus, une analyse serrée de la documentation grecque, latine, hébraïque et arabe à son sujet peut rendre compte des liens entretenus avec d’autres représentants de l’élite intellectuelle de son temps – faisant fi d’apparents clivages linguistiques, religieux ou étatiques79. Est-il dès lors surprenant de trouver dans cet entourage l’éminent courtisan juif du calife omeyyade ‘Abd al-Rahmân III, Hasdây b. Shaprût, et de savoir les liens entretenus par ce dernier avec Constantinople80 ? Au-delà, là encore, de ces relations dans le cadre de contacts officiels, ce courtisan omeyyade est aussi connu pour sa grande activité intellectuelle. C’est elle qui le pousse ainsi à entreprendre la recherche de manuscrits ou à préparer la copie d’une chronique hébraïque très populaire, le Sefer Yosippon : pour cela il délègue un émissaire en Italie byzantine pour en exécuter la transcription, tâche finalement achevée après bien des péripéties, si l’on en croit un manuscrit de la Genizah du Caire81.
31Dans ce pont culturel assuré par la diplomatie, il serait bien maladroit de ne pas mentionner le tout premier siècle des relations entre Byzance et l’Islam omeyyade. Pour opposés a priori que soient ces deux États voisins, ils n’omettent alors pas de favoriser une dimension artistique et culturelle à l’occasion de leurs contacts pacifiques. Le cas est bien connu et son historicité a encore été récemment validée par le travail de grande envergure d’Andreas Kaplony portant précisément sur les relations diplomatiques entre 639 et 750. Ce cas concerne les demandes répétées aux basileis byzantins, provenant du califat omeyyade et visant à obtenir une aide matérielle et architecturale, là encore, pour la réfection et la construction des mosquées de Médine et de Damas, capitale des Omeyyades82. Il faut retenir que ces sollicitations s’effectuent par la voie officielle et que Constantinople y répond favorablement. Elles ne sont nullement isolées, en un temps où les échanges diplomatiques entre les deux capitales s’avèrent relativement fréquents – du moins jusqu’en 72083. Cette dimension culturelle des échanges diplomatiques se poursuit dans le cadre des relations entre Byzance et les Abbassides, autour des manuscrits, nous l’avons entrevu. Au siècle suivant, c’est avec Cordoue que les échanges de biens matériels s’intensifient, ce pour lesquels la voie officielle est largement adoptée, Recemundo en fournit une des preuves84.
32On notera d’ailleurs combien la mémoire de tels échanges artistiques est entretenue par certains auteurs. Lorsqu’il décrit les contacts officiels entre le calife omeyyade d’al-Andalus et Constantinople au milieu du xe siècle, marqués par l’envoi de mosaïstes byzantins en vue de la décoration de la coupole de la mosquée de Cordoue, Ibn ‘Idharî précise que ledit calife agit alors de manière similaire à ‘Abd al-Malîk, calife omeyyade de Damas, lors de la construction de la mosquée de cette dernière ville85. Avant lui, al-Idrîsî ne manque de rappeler le rôle décisif du basileus dans l’envoi des mosaïques ornant le mur de qibla de la mosquée de Cordoue qu’il loue pour sa perfection86. C’est encore un auteur du xiie siècle d’origine andalouse, Ibn Jubayr, célèbre voyageur dans l’espace méditerranéen qui donnera des précisions fort utiles sur la mosquée de Damas et l’influence de la diplomatie byzantino-omeyyade dans son édification, précisant que « ces faits sont rapportés dans les livres d’histoire87 ».
33Avant la transmission de manuscrits entre Constantinople et Bagdad, il n’est pas inutile de rappeler qu’une autre acculturation est restée dans les mémoires de certains auteurs arabes, et qu’elle aussi débute par un contact diplomatique. Elle concerne le savoir alchimique. À ce titre, le récit conservé d’Ibn al-Faqîh al-Hamadhânî au sujet de la mission officielle de ‘Umâra ibn Hamza au nom du calife al-Mansûr en dit long. L’empereur lui exhibe en personne son savoir et sa pratique de l’alchimie, avant que, de retour à Bagdad, l’envoyé du calife relate les faits à ce dernier. Un récit suscitant l’engouement d’al-Mansûr et qui le conduira à s’intéresser de près à l’alchimie88. Il est établi par ailleurs que les textes les plus anciens en arabe sur cette discipline datent précisément de cette période89. Le lien direct semble donc reconnu entre cette acculturation et l’ambassade en question, sans nier la part d’exagération d’un récit postérieur aux faits90.
Conclusion
34D’autres exemples pourraient alimenter cette présente étude qui ne prétend pas à l’exhaustivité91. À notre sens, les quelques cas mentionnés ici suffisent à prouver combien la dimension culturelle semble particulièrement prégnante dans le cadre de contacts officiels entre cours. S’il est vrai qu’échanges culturels et intensité des acculturations entre sociétés bordant l’espace méditerranéen à l’époque médio-byzantine restent délicats à circonscrire92, les relations diplomatiques n’empêchent nullement ces derniers de s’épanouir. Au contraire même, et en dépit d’épisodes de tensions et (ou) de réécriture des faits propices à défendre l’idée d’un « non-échange » culturel, ces relations nous paraissent avoir favorisé lesdits échanges. Encore faut-il bien discerner et dissocier les deux acceptions de la culture qui ont été pris en compte ici. D’un côté celle inhérente à son mode de vie, ses mœurs ou habitudes, voire ses attitudes, dont les signes extérieurs (vêtements, langue, pilosité…) peuvent aisément être revendiqués comme une part majeure de son identité – et de ce fait survenir lors de conflit larvé, ou lorsqu’il faut se définir dans un rapport d’altérité. Ce sont là autant de marques identitaires qui n’empêchent nullement le dialogue ni les échanges pacifiques. De l’autre, la culture intellectuelle et technique (artistique, architecturale…) dont nombre d’exemples cités ici démontrent qu’elle rapproche en effet les hommes, en tout cas les élites, des différentes civilisations qui bordent l’espace méditerranéen grâce à l’activité diplomatique.
35Plusieurs arguments ont été avancés qui plaident en ce sens. Les hommes comme les objets y ont toute leur place. L’envergure intellectuelle de plusieurs émissaires est en effet un argument de taille, tout comme le nombre, la nature et la valeur des dons échangés entre Constantinople et ses voisins. D’autres éléments pourraient être encore soutenus. Sans nier la place et l’influence d’autres itinérants du monde méditerranéen contribuant pour leur part aux dialogues interculturels, ambassades et ambassadeurs occupent une place d’autant plus centrale à notre sens qu’ils sont sans doute ceux qui se déplacent le plus dans l’espace méditerranéen, tout du moins pour la première partie de notre période. L’étude exhaustive menée par Michael McCormick le démontre, et place assez loin les envoyés officiels devant les pèlerins dans les déplacements attestés entre l’an 700 et l’an 90093.
36Conseillers proches des souverains qu’ils représentent à l’extérieur, on aurait tort, enfin, de sous-estimer le rôle fondamental que ces émissaires jouent dans une dernière forme d’échange culturel qui leur est propre : la transmission d’information de nature politique. Celle-ci est inhérente à leurs fonctions, et justifie de fait comme de droit leur déplacement sur de nombreux kilomètres dans l’espace méditerranéen. Cette recherche d’information, qu’elle soit ouverte ou plus discrète dans le cadre de l’espionnage, participe du prestige social et politique de l’ambassadeur comme du lien de confiance qui l’unit à son souverain. Elle renforce nécessairement la dimension intellectuelle d’un déplacement diplomatique, et l’éventuel transfert culturel qui s’en suit. Si elle mérite d’amples développements par ailleurs, soulignons qu’elle a déjà reçu une attention historiographique méritée, d’un bout à l’autre de la période médio-byzantine94. Elle s’avère suffisamment importante pour que cette même historiographie accorde un rôle de premier plan au personnel diplomatique dans la rédaction de certains chapitres du De administrando imperio, ce véritable traité de politique étrangère produit sur le Bosphore au milieu du xe siècle. Les relations avec la couronne d’Italie, et plus largement avec d’autres princes de cette péninsule, peu de temps avant la rédaction dudit traité, auraient ainsi contribué à fournir des informations de première main au plus haut niveau sur ces voisins du monde byzantin95.
37Un exemple, comme tant d’autres, contribuant à démontrer à quel point les civilisations et États riverains de la Méditerranée n’ont aucunement fonctionné en vase clos, et combien les multiples contacts diplomatiques ont largement contribué à des échanges culturels – que ces derniers fussent purement intellectuels, techniques ou relevant d’information de nature politique. Par ce biais, les moyens de mieux se connaître mutuellement semblent donc avoir été nombreux.
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Notes de bas de page
1 Voir, en dernier lieu, les liens entre guerre et paix dans la cadre de la conquête byzantine de la Bulgarie à l’époque de Basile II : Paul M. Strässle, Krieg und Kriegsführung in Byzanz : die Kriege Kaiser Basileios‘ II. gegen die Bulgaren (976-1019), Cologne-Weïmar-Vienne, Böhlau, 2006, p. 320-336.
2 Sur la diplomatie médio-byzantine, on consultera : Jonathan Shepard, « Byzantine Diplomacy, A.D. 800-1204 : Means and End », dans Shepard Jonathan, Franklin Simon, Byzantine Diplomacy, coll. « Society for the Promotion of Byzantine Studies », 1, Aldershot, Variorum, 1992, p. 41-71, et Telemaque Lounghis, « Byzantine Diplomacy », dans Lampakis Stelios, Leontsini Maria, Lounghis Telemaque et Vlysidou Vasiliki, Byzantine Diplomacy : A Seminar, Athènes, 2007, p. 17-82.
3 De nombreux travaux traitent en partie de cette thématique, les notes infrapaginales suivantes y renverront. Une étude récente l’aborde de manière synthétique dans le cas des relations de Byzance avec l’Islam : Nike Koutrakou, « Highlights in Arab-Byzantine Cultural Relations (IXth-XIth centuries AD) : an Approach Through Diplomacy », dans Al-Hijji Yacoub Yousef, Christidès Vassilios, Cultural Relations between Byzantium and the Arabs, Athènes, 2007, p. 85-100.
4 Nous entendrons par culture et échanges culturels ce qui concerne tant la culture intellectuelle, liée à des savoirs, une formation etc. que les mœurs et formes acquises et transmises du comportement dans une société humaine donnée. Ces deux formes de culture se complètent et sont liées, bien que les exemples qui vont suivre permettent de les distinguer.
5 L’étude la plus stimulante, brassant l’ensemble de la Relatio de legatione Constantinopolitanae de Liutprand, reste celle de Thomas Weber, « Essen und Trinken im Konstantinopel des 10. Jahrhunderts, nach den Berichten Liutprands von Cremona », dans Koder Johannes, Weber Thomas, Liudprand von Cremona in Konstantinopel. Untersunchungen zum griechischen Sprachschatz und zu realienkundlichen Aussagen in seinen Werken, Vienne, coll. « Byzantina Vindobonensia », 13, 1980, p. 71-98.
6 Liutprand de Crémone, Relatio de legatione Constantinopolitanae, dans Liutprandi Cremonensis opera omnia, Chiesa Paolo (éd.), Turnhout, Brepols, coll. « Corpus Christianorum Continuatio Mediaeualis », 156, 1998, chap. 20, 32, 40, p. 196, 201 et 205.
7 Ibidem, c. 11, p. 192. Dans ce même passage, il nous paraît pleinement significatif que l’empereur byzantin s’en prenne à la soi-disant « gastrimargie » (gastrimargia, hoc est ventris ingluvies) des guerriers entourant l’empereur Otton Ier, incapables de ce fait de combattre, outre leur armement suranné, si l’on en croit la reconstitution du dialogue que donne Liutprand. Sur les divergences culinaires entre Orient et Occident chrétiens à cette date, et au regard de ce rapport, voir aussi : Alban Gautier, Alimentations médiévales, ve-xvie siècles, Paris, Ellipses, 2009, p. 48-50.
8 Liutprand de Crémone, Relatio…, op. cit., chap. 1, p. 187.
9 Ibidem, chap. 13, p. 193 et chap. 40, p. 205 (balnea bibens).
10 Le chroniqueur Notker le Bègue décrit l’embarras de l’émissaire alors qu’il retourne, pour se servir, un poisson placé sur une table, geste rigoureusement prohibé à Byzance comme ses hôtes le lui expliquent : Notker Balbulus, Gesta Karoli Magni imperatoris, Haefele Hans F. (éd.), MGH, SsRG, N.S., XII, Berlin, 1959, l. II, 6, p. 53-55 ; cette histoire est un topos de la littérature médiévale occidentale : Johannes Schneider, « Die Geschichte vom gewendeten Fisch Beobachtungen zur mittelateinischen Tradition eines literarischen Motivs », dans Autenrieth Johanne, Brunhölzl Frantz, Festschrift Bernhard Bischoff zu seinem 65. Geburtstag, Stuttgart, 1971, p. 218-225.
11 Ernst Lévi-Provençal, « Un échange d’ambassades entre Cordoue et Byzance au ixe siècle », Byzantion, n° 12, 1937, p. 12, n. 1 ; sur cette mission, et les problèmes soulevés par le témoignage arabe que nous en avons conservé, cf. Juan Signes Codoñer, « Diplomatie und Propaganda im 9. Jahrhundert. Die Gesandtschaft des al-Ghazal nach Konstantinopel », dans Sode Claudia, Takács Sarolta A., Novum Millenium. Studies on Byzantine History and Culture dedicated to Paul Speck, Aldershot, 2001, p. 379-392.
12 Voir, entre autres études, Antony Cutler, « Significant Gifts : Patterns of Exchange in Late Antique, Byzantine and Early Islamic Diplomacy », Journal of Medieval and Modern Greek Studies, n° 38, 2008, p. 79-102, et les références à ses travaux antérieurs ; Peter Schreiner, « Diplomatische Geschenke zwischen Byzanz und dem Westen ca. 800-1200 : Eine Analyse der Texte mit Quellenanhang », Dumbarton Oaks Papers, n° 58, 2004, p. 251-282.
13 Liutprand de Crémone, Relatio…, op. cit., chap. 54, p. 211.
14 « Purple », dans Oxford Dictionary of Byzantium, Washington, 1990, vol. iii, p. 1759-1760 ; Liz James et Shaun Tougher, « Get Your Kit On ! Some Issues in the Depiction of Clothing in Byzantium », dans Cleland Liza, Harlow Mary, The Clothed Body in the Ancient World, Oxford, 2005, p. 158. Paolo Odorico, « Habiller le prince. Vêtements et couleurs à la cour de Byzance », dans Comunicare e significare nell’alto medioevo, Settimane di Studio del Centro Italiano di Studi sull’alto medioevo, Spolète, n° 52, 2005, p. 1018.
15 Benzo d’Albe, Ad Heinricum IV, Pertz Georg Heinrich (éd.), Momunenta Germaniae Historica, Scriptores, XI, Hanovre, 1854, II, 2, p. 616.
16 Nicetae Choniatae historia, Van Dieten Johannes Al. (éd.), Berlin, W. de Gruyter, coll. « CFHB », 11/1, 1975, p. 189 : dans le cadre d’un échange de dons, et alors que l’empereur ne semble pas, lui, revêtu de pourpre, signe funeste d’après ce qu’en aurait dit l’envoyé seldjoukide face à lui ; sur cet épisode : Antony Cutler, « Gifts and Gift Exchange as Aspects of the Byzantine, Arab, and Related Economies », Dumbarton Oaks Papers, n° 55, 2001, p. 264.
17 En un cas de peu postérieur à 1204, voir les propos de Georges Akropolitès : George Akropolites, The History, Macrides Ruth (éd.), Oxford-New York, Oxford University Press, 2007, chap. 43, p. 226-227.
18 Chronica monasterii Casinensis, éd. H. Hoffmann, MGH, Ss, XXXIV, Hanovre, 1980, chap. 115, p. 590 ; Franz Dölger, Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen Reiches, t. II, Regesten von 1025-1204, zweite, erweite und verbesserte Auflage bearbeitet von Peter Wirth, Munich, 1995, n° 1313. Notons que les vêtements confisqués à Liutprand en 968 et évoqués plus haut sont aussi cinq manteaux de pourpre.
19 Anne Comnène, Alexiade, X, VII, 1-5, Leib Bernard (éd.), Paris, 1967, t. II, p. 213-214.
20 Leonis Diaconi Caloënsis historiae libri decem, Hase C. B. (éd.), coll « CSHB », Bonn, 1828, p. 62 ; le terme grec désignant ce vêtement du souverain bulgare est celui de διφτέρα tiré de la comédie classique grecque, comme le soulignent Alice-Mary Talbot et Denis F. Sullivan : The History of Leo the Deacon. Byzantine Military Expansion in the Tenth Century, Talbot Alice-Mary and Sullivan Denis F. (éd.), Washington D.C., Dumbarton Oaks Studies, 2005, p. 110.
21 Liutprand de Crémone, Relatio…, op. cit., chap. 9, p. 191. Voir aussi le portrait physique haut en couleur que l’évêque lombard donne de Nicéphore Phokas, y intégrant ses ornements vestimentaires qu’il juge pitoyables : ibidem, chap. 3, p. 188.
22 Ibidem, chap. 54, p. 211 ; nous suivons ici la traduction d’Edmond Pognon, L’An mille. Œuvres de Liutprand, Raoul Glaber, Adémar de Chabannes, Adalbéron, Hélgaud, Paris, 1947, p. 30.
23 Marie-France Auzépy, « Prolégomènes à une histoire du poil », Travaux et Mémoires (Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance), n° 14, 2002, p. 1-12. Le sujet a souvent été investi par les anthropologues, voir notamment Christian Bromberger, Trichologiques. Une anthropologie des cheveux et des poils, Montrouge, Bayard, 2010, qui offre des perspectives historiques.
24 Pour quelques exemples significatifs sur ce point, voir notre étude : « Existe-t-il des traits distinctifs d’une culture d’ambassadeur dans le cas des contacts avec le monde byzantin (viiie-xie siècle) ? », dans Bougard François, Le Jan Régine et McKitterick Rosamond, La culture du haut Moyen Âge, une question d’élites ?, Turnhout, Brepols, coll. « Haut Moyen Âge », 7, 2009, p. 295-297.
25 Humbertus S.R.E. cardinalis, Brevis et succinta commemoratio eorum quae gesserunt apocrisarii sanctae Romanae et apostolicae sedis in regia urbe, dans Patrologiae cursus completus, series latines, Migne J. P. (éd.), t. CXLIII, col. 1003 ; cette question avait déjà été soulevée lors de relations précédentes entre les deux patriarcats à l’époque du patriarche Photius : Marie-France Auzépy, Prolégomènes…, op. cit., p. 9.
26 Cf. Franz Dölger, Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen Reiches, t. I, 2, Regesten von 867- 1025, zweite auflage neu bearbeitet von Andreas E. Müller, unter verantwortlicher mitarbeit von Alexander Beihammer, Munich, 2003, n° 706b. Sur ce thème de la barbe maltraitée, voir encore Anne Comnène, Alexiade, I, XII, 3-4, op. cit., t. I, p. 47-48.
27 Il a souvent été mentionné dans des travaux passés, entre autres : Donald M. Nicol, Byzantium and Venice. A Study on Diplomatic and Cultural Relations, Cambridge, 1988, p. 45-47 ; Krijnie Ciggaar, Western Travellers to Constantinople. The West and Byzantium, 962-1204 : Cultural and Political Relations, Leyde, Brill, coll. « The Medieval Mediterranean, peoples, economies and cultures, 400-1453 », 10, 1996, p. 266.
28 Pietrus Damianus, Opusculum Quinquagesimum. Institutio monialis, chap. XI, dans Patrologiae cursus completus, series latines, Migne J. P. (éd.), t. CXLV, col. 744. On trouvera les références précises de ces mentions pour les deux autres auteurs, ainsi qu’une analyse de cet épisode dans le travail récent et exhaustif de Angéliki Panegopoulou, Oi diplômatikoi gamoi sto Byzantio (6os-12os aiônas), Athènes, 2006, p. 187, et n. 366 notamment, où l’auteur rappelle que Pierre Damien a bien décrit là cette princesse byzantine, et non une autre, postérieure ; sur ce point : Peter Schreiner, « Die kaiserliche Familie : Ideologie und Praxis im Rahmen der internationalen Beziehungen in Byzanz », dans Le relazioni internazionali nell’alto medioevo, Settimane di Studio della Fondazione Centro Italiano di Studi sull’alto Medioevo, 58, Spolète, 2011, p. 766 (n° 26) et 770-771 (n° 60). Voir enfin Juan Signes Codoñer, « Viajeros y embajadores a Constantinopla desde Carlomagno hasta la primera cruzada », dans Cortés Arrese Miguel, Caminos de Bizancio, Cuenca, 2007, p. 190-191.
29 Angéliki Panegopoulou, Oi diplômatikoi gamoi, op. cit., p. 187.
30 Voir les références données par Karl J. Leyser, « The Tenth century in Byzantine-Western Relationships », dans Baker Derek, Relations between East and West in the Middle Ages, Edinbourgh, 1973, p. 45-46, et n. 103, p. 162 ; Nicol, Byzantium and Venice…, op. cit., p 47.
31 Ces derniers restent mal connus jusqu’au xiie siècle, alors même que leur rôle est essentiel ; ils peuvent toujours être suspectés de mauvaises traductions, à l’avantage de l’autre partie négociante, voir les propos de Nicétas Choniatès [Nicetae Choniatae historia…, op. cit., p. 146-147], ou encore de Léon Choirosphaktès [Georges Kolias, Léon Choerosphactès, magistre, proconsul et patrice : biographie, correspondance, Athènes, 1939, Lettre II, p. 76-77].
32 Lettre qui n’est connue que par la réponse qu’en donne le pape, en septembre 865 : Franz Dölger, Regesten der Kaiserurkunden des oströmischen Reiches, t. i, 1, Regesten 565-867, zweite auflage, unter mitarbeit von J. Preiser-Kapeller und A. Riehle besorgt von A. E. Müller, Munich, 2009, n° 464. Sur le contexte, Daniel Nerlich, Diplomatische Gesandtschaften zwischen Ost und Westkaisern, 756-1002, Berne, Peter Lang, coll. « Geist und Werk der Zeiten. Arbeiten aus dem Historischen Seminar der Universität Zürich », 92, 1999, p. 199-201.
33 Nicolai I papae Epistolae, Perels E. et Dümmler E. (éd.), Monumenta Germaniae Historica, Ep. t. VI, Epistolae Karolini Aevi IV, Berlin, 1925, réimpression Munich, 1995, Ep. 88, p. 459. On lira la riche interprétation de Marie Theres Fögen, « Reanimation of Roman Law in the Ninth century : Remarks on Reasons and Results », dans Brubaker Leslie, Byzantium in the Ninth century : Dead or Alive ?, Aldershot, Ashgate, coll. « Society for the Promotion of the Byzantine Studies », 5, 1998, p. 18-22.
34 Voir d’autres exemples en cette fin de ixe siècle, et la référence à la lettre de Louis II à Basile Ier où cet argument linguistique surgit de nouveau : cf. Chris Wickham, « Ninth-century Byzantium Through Western Eyes », dans Brubaker Leslie, Byzantium in the Ninth century, op. cit., p. 253.
35 Cf. notre étude : « L’ambassadeur maltraité. Autour de quelques cas de non-respect de l’immunité diplomatique pendant le haut Moyen Âge entre Byzance et ses voisins (viie-xie siècle) », Les relations diplomatiques au Moyen Âge. Formes et enjeux, XLIe Congrès de la SHMESP, Paris, 2011, p. 87-98.
36 La bibliographie est très vaste sur ce sujet et sur Liutprand de Crémone en particulier ; présentation synthétique récente et renvois bibliographiques dans : Liudprand of Cremona. The Complete Works of Liudprand of Cremona, Squatriti Paolo (éd.), Washington D.C., The Catholic University of America Press, 2007, p. 29-37.
37 Présentation suggestive et exhaustive du dossier de 1054 dans Axel Bayer, Spaltung der Christenheit : das sogenannte Morgenländische Schisma von 1054, Cologne-Weïmar-Vienne, Böhlau, coll. « Beihefte zum Archiv für Kulturgeschichte », 53, 2002, p. 63-116.
38 La question du rasage de la barbe par les évêques latins et des divergences autour du système pileux des uns et des autres est ainsi reléguée au rang des questions négligeables par le patriarche d’Antioche dans une lettre à Michel Cérulaire : Marie-France Auzépy, Prolégomènes…, op. cit., p. 9.
39 Voir ainsi, relatifs aux sources latines et arabes, les propos introductifs de Philippe Sénac, Les Carolingiens et al-Andalus (VIIIe-IXe siècles), Paris, Maisonneuve et Larose, 2002, p. 6.
40 Luigi Piccirilli, La retorica della diplomazia nella Grecia antica e a Bisancio, Rome, 2002, passim.
41 Voir les exemples rassemblés par Alexander Beihammer, « Die Kraft der Zeichen : Symbolische Kommunikation in der byzantinisch-arabischen Diplomatie des 10. und 11. Jahrhunderts », Jahrbuch der Österreichischen Byzantinistik, n° 54, 2004, p. 173-182 ; de même avec le récit relatif à la mission de Yahyâ al-Ghazâl déjà évoqué : Juan Signes Codoñer, Diplomatie und Propaganda…, op. cit., passim.
42 Michel Psellos, Chronographie, Renauld Émile (éd.), Basile II, XXXI, Paris, Les Belles Lettres, 19672, t. i, p. 19.
43 Voir ainsi l’anecdote relatée par al-Bîrûnî relative à la mission de ‘Umâra ibn Hamza, émissaire d’al-Mansûr, à Constantinople, autour d’un plat de câpres partagé avec l’empereur, dans Gotthard Strohmaier, « ‘Umâra ibn Hamza, Constantine V, and the Invention of the Elixir », Graeco-Arabica, n° 4, 1991, p. 21-22.
44 Notamment dans le cadre de relations entre Byzance et l’Islam, et ce dès les premiers temps de leur confrontation, cf. Andreas Kaplony, Konstantinopel und Damaskus. Gesandtschaften und Verträge zwischen Kaisern und Kalifen, 639-750. Untersuchungen zum Gewohnheits-Völkerrecht und zur interkulturellen Diplomatie, Berlin, coll. « Islamkundliche Untersuchungen », 208, 1996.
45 Ernst Lévi-Provençal, Un échange d’ambassades…, op. cit., p. 12-13.
46 Voir les mises en évidence de Juan Signes Codoñer, Diplomatie und Propaganda…, op. cit., p. 381-387 ; comme nous l’avons dit plus haut, le thème du poisson retourné par un émissaire carolingien à la cour byzantine aura, lui aussi, la vie dure, voir n. 10.
47 Juan Signes Codoñer, « Bizancio y al-Ándalus en los siglos ix y x », dans Pérez Martín Inmaculada et Bádenas de la Peña Pedro, Bizancio y la península ibérica. De la antigüedad tardía a le edad moderna, Madrid, CSIC, coll. « Nueva Roma », 23, 2004, p. 208.
48 Krijnie Ciggaar, Western Travellers, op. cit., p. 206 et n. 7 (références bibliographiques sur la venue en Occident de Théophano), et p. 209-211, 217-219 ; sur les suites culturelles des mariages diplomatiques, voir A. Panagopoulou, Oi diplômatikoi gamoi, op. cit., passim, et plus précisément p. 460 sq.
49 Andreas Kaplony, Konstantinopel und Damaskus, op. cit., p. 333 sq., pour les témoignages des sources que cet historien juge totalement faux.
50 Voir sur ce point, à la suite de l’étude de Thomas Weber, les remarques de Paolo Squatriti, dans The Complete Works of Liudprand of Cremona…, op. cit., p. 245-246, n. 33 ; voir toutefois les vues d’Alban Gautier, Alimentations médiévales..., op. cit., p. 50 et 68. Plus largement dans le récit de Liutprand, notons combien tous les traits culturels de l’empereur germanique sont présentés comme le strict opposé de ceux des basileis, cf. Liutprand de Crémone, Relatio…, op. cit., chap. 40, p. 205, soulignant qu’[Otton Ier] a les cheveux élégamment coupés, abhorre les vêtements de femme, porte chapeau, ne se nourrit pas d’ail, ni d’oignons ou de poireaux mais de viande.
51 Sur cette rhétorique et la dimension polémique de la relation d’ambassade de Liutprand, témoins d’une rupture dans l’ordre de la communication symbolique en contexte diplomatique, voir désormais Tobias Hoffmann, « Diplomatie in der Krise. Liutprand von Cremona am Hofe Nikephoros II. Phokas », Frühmittelalterliche Studien. Jahrbuch des Instituts für Frühmittelalterforschung der Universität Münster, n° 43, 2009, p. 113-178, et plus particulièrement p. 171-177 pour l’étude des éléments liés aux vêtements ou à la nourriture.
52 Il faut ainsi penser aux marchands, pèlerins et moines, d’autant plus lorsqu’ils sont gyrovagues, ou encore aux prisonniers de guerre ; sur ces derniers comme relais culturels : Sofia Patoura, Oi aichmalôtoi ôs paragontes epikoinônias kai plèroforèsès (4os-10os), Athènes, 1994. Exilés, réfugiés et renégats sont, eux non plus, d’autant moins à oublier lorsqu’ils relèvent des élites et jouent un rôle auprès du souverain qui les accueille, comme les relations entre Byzantins et Seljoukides en administrent l’exemple, cf. Alexander D. Beihammer, « Defection across the Border of Islam and Christianity : Apostasy and Cross-Cultural Interaction in Byzantine-Seljuk Relations », Speculum, n° 86, 2011, p. 597-651.
53 Nike Koutrakou, Highlights…, op. cit., p. 88-89 ; Paul Magdalino, « The Road to Baghdad in the Thought-World of Ninth-century Byzantium », dans Brubaker Leslie, Byzantium in the Ninth-century…, op. cit., p. 195-213.
54 Theophanes Continuatus, Bekker I. (éd.), Bonn, coll. « CSHB », 1838, p. 98 ; Iôannès Skylitzès, Synopsis Historiarum, Thurn I. (éd.), Berlin, coll. « CFHB » 5, 1973, p. 57-58, et Ioannis Zonarae Epitomae Historiarum, vol. iii, Büttner-Wobst T. (éd.), Bonn, coll. « CSHB », 1897, p. 406.
55 Le palais n’est bâti qu’en 837, cf. Alessandra Ricci, « The Road from Baghdad to Byzantium and the Case of the Bryas Palace in Istanbul », dans Brubaker Leslie, Byzantium in the Ninth-century…, op. cit., p. 131-149. Il reste possible que cette place de choix soit mise en exergue du fait de la personnalité politique et intellectuelle que fut à Byzance Jean le Grammairien, plus que du fait de son rôle d’ambassadeur ; un même constat a été mis en évidence pour deux autres grandes figures du ixe siècle byzantin, Photios et Léon le Mathématicien, au point de nier leur implication dans les contacts officiels avec Bagdad, cf. Vasiliki Vlyssidou, « Schetika me tèn presbeia tou Fôtiou ep’ Assyrious », Diptycha, n° 5, 1992, p. 270-279 et Dimitri Gutas, Pensée grecque, culture arabe. Le mouvement de traduction gréco-arabe à Bagdad et la société abbasside primitive (iie-ive / viiie-xe siècles), Paris, Aubier, 2005, p. 270.
56 Isle Rochow, « Zu den diplomatischen Beziehungen zwischen Byzanz und dem Kalifat in der Zeit der syrischen Dynastie », dans Sode Claudia et Takács Sarolta A., Novum Millenium. Studies on Byzantine History and Culture dedicated to Paul Speck, Aldershot, Ashgate, 2001, p. 316, avec les références.
57 Voir l’extrait traduit dans Aleksander A. Vasiliev, Byzance et les Arabes, t. ii : La dynastie macédonienne. 2ème partie : extraits des sources traduites, éd. française préparée par Henri Grégoire et Marius Canard, Bruxelles, 1950, p. 295-296. Nous en avons donné une analyse détaillée dans « La diplomatie médio-byzantine et l’Antiquité », Anabases, n° 7, 2008, p. 66-69.
58 Nadia Maria El-Cheikh, Byzantium Viewed by the Arabs, Cambridge MA, Harvard University Press, coll. « Harvard Middle Eastern Monographs », 36, 2004, p. 110.
59 Juan Signes Codoñer, « La diplomacia del libro en Bizancio. Algunas reflexiones en torno a la posible entrega de libros griegos a los Árabes en los siglos viii-x », Scrittura e civiltà n° 20, 1996, p. 153-187.
60 John Lowden, « The Luxury Book as Diplomatic Gift », dans Shepard Jonathan et Franklin Simon, Byzantine Diplomacy…, op cit., p. 249-260.
61 Liber pontificalis, Duchesne L. (éd.), Paris, 19552, vol. ii, p. 181, et 184-185 ; Walter Berschin, Medioevo greco-latino : da Gerolamo a Niccolò Cusano, Naples, 1989, p. 214. Il traduit du reste, non sans l’aide d’un interprète latin, les actes grecs de ce concile constantinopolitain auquel il participe.
62 Bronwen Neil, « Anastasius Bibliothecarius », dans Thomas David, Roggema Barbara, Christian-Muslim Relations. A Bibliographical History, vol. 1 (600-900), Leyde-Boston, Brill, coll. « History of Christian-Muslim Relations », 11, 2009, p. 786-790, et les références.
63 Voir en dernier lieu : Paolo Chiesa, « Leo Archypresbyter », dans Chiesa Paolo et Castaldi Lucia, La trasmissione dei testi latini del Medioevo, t. ii, Florence, 2005, p. 431-432.
64 Peter Classen, Burgondio von Pisa. Richter, Gesandter, Übersetzer, Heidelberg, 1974, p. 12-13, 19-29, 69-70 et 75-76, ainsi que p. 34-62 pour son oeuvre de traduction. Le Digeste traduit par Burgonde est la base d’un intérêt textuel croissant pour le droit romain en Occident à partir de cette date, voir Krijnie Ciggaar, Western Travellers..., op. cit., p. 98.
65 Ibidem, p. 304-305.
66 Charles H. Haskins, Dean Putman Lockwood, « The Sicilian Translators of the Twelfth Century and the First Latin Version of Ptolemy’s Almagest », Harvard Studies in Classical Philology, n° 21, 1910, p. 79-80 et 99.
67 Nicolas Drocourt, La diplomatie médio-byzantine…, op. cit., p. 80-81 ; un tel don sanctionne une paix officielle conclue alors pour trente ans : Franz Dölger, Regesten von 1025-1204..., op. cit., n° 1416, 1417 et 1420.
68 Voir les analyses de Télémaque Lounghis, Les ambassades byzantines en Occident : depuis la fondation des Etats barbares jusqu‘aux croisades (407-1096), Athènes, 1980, p. 283 sq ; Daniel Nerlich, Diplomatische Gesandtschaften..., op. cit., p. 107-121 ; Michael McCormick, Origins of the European Economy, Communications and Commerce, AD. 300-900, Cambridge MA, Cambridge University Press, 2001, p. 158 sq., et sa riche étude comparée : Idem, « From one Center of Power to Another : Comparing Byzantine and Carolingian Ambassadors », dans Ehlers Caspar, Deutsche Königspfalzen : Beiträge zu ihrer historischen und archäologischen Erforschung. Achter Band, Places of Power – Orte der Herrschaft – Lieux du Pouvoir, Göttingen, 2007, p. 45-72.
69 Outre celles citées n. 12, il faut ajouter celles d’Antony Cutler, « Les échanges de dons entre Byzance et l’Islam (ixe-xie s.) », Journal des Savants, 1996-1, p. 51-66, et « Constantinople and Cordoba : Cultural Exchange and Cultural Difference in the Ninth and Tenth Centuries », in Morfakidis Moschos et Alganza Roldán Minerva, La religión en el mundo griego de la Antigüedad a la Grecia moderna, Grenade, 1997, p. 417-436 ; de même les deux travaux d’Avinoam Shalem et de Franz Tinnefeld dans les Mitteilungen zur Spätantiken Archäologie und Byzantinischen Kunstgeschichte, 4 (2005), ou encore Franz Alto Bauer, « Potentieller Besitz. Geschenke im Rahmen des byzantinischen Kaiserzeremoniells », in Bauer Franz A., Visualisierungen von Herrschaft. Frühmittelalterliche Residenzen Gestalt und Zeremoniell, Istanbul, coll. « Byzas : Veröffentlichungen des Deutschen Archäologischen Instituts Istanbul », 5, 2006, p. 135-164.
70 Références aux sources et à la bibliographie, ainsi que discussion autour de la date dans Juan Signes Codoñer, Bizancio y al-Ándalus…, op. cit., p. 218-219, 224 et 242-243, voir aussi F. Dölger, Regesten 867-1025…, op. cit., n° 657 et 659, de même que Michael Borgolte, « Experten der Fremde. Gesandte in interkulturellen Beziehungen des frühen und hohen Mittelalters », in Le relazioni internazionali nell’alto medioevo, Settimane di Studio della Fondazione Centro Italiano di Studi sull’alto Medioevo, 58, Spolète, 2011, p. 971-972.
71 Voir l’étude stimulante d’Antony Cutler, Gifts and Gift Exchange…, op. cit., p. 247-278.
72 Stefano Parenti, Il monasterio di Grottaferrata nel Medioevo (1004-1462). Segni e percorsi di una identità, Rome, Pontificio Istituto Orientale, 2005, p. 215-216, l’auteur n’excluant pas d’autres canaux que celui diplomatique ; Axel Bayer, Spaltung der Christenheit..., op. cit., p. 154.
73 Daniel Nerlich, Diplomatische Gesandtschaften…, op. cit., p. 164 sq.
74 Michel Sot, « Aix-la-Chapelle au miroir de Constantinople », dans Boucheron Patrick, Les villes capitales au Moyen Âge, Actes du XXXVIe congrès de la SHMESP, Paris, Presses universitaires de la Sorbonne, 2006, p. 213-215.
75 Ainsi le tissu dit « au quadrige », à Aix-la-Chapelle, cf. Jean-Pierre Caillet, « Le monde franc et l’Orient du vie au ixe siècle », dans Quintavalle Arturo C., Medioevo mediterraneo : l’Occidente, Bisanzio e l’Islam, Milan, Electa, 2007, p. 130-131, et figure 13, p. 131.
76 Les annales franques glosent sur le don de l’orgue en 757, voir les sources rassemblées par Daniel Nerlich, Diplomatische Gesandtschaften…, op. cit., p. 166-167, et p. 254, et commentaire sur ce don : Franz Tinnefeld, « Mira varietas. Exquisite Geschenke byzantinischer Gesandtschaften in ihrem politischen Kontext (8-12. Jh.) », Mitteilungen zur Spätantiken Archäologie und Byzantinischen Kunstgeschichte, n° 4, 2005, p. 122 ; Notker Balbulus, Gesta Karoli Magni..., op. cit., l. II, 7, p. 58 ; Michael Borgolte, Experten der Fremde…, op. cit., p. 965.
77 Juan Signes Codoñer, Bizancio y al-Ándalus…, op. cit., p. 232-234 et 243, n. 10.
78 Juan Vernet, Ce que la culture doit aux Arabes d’Espagne, Arles, Actes Sud, 1985, p. 51-52.
79 Voir nos suggestions dans « Al-Andalus, l’Occident chrétien et Byzance. Liens et réseaux de personnes autour des évêques Recemundo et Liutprand de Crémone : quelques hypothèses », dans Sénac Philippe, Le Maghreb, Al-Andalus et la Méditerranée occidentale (viiie-xiiie siècle), Toulouse, 2007, p. 57-79.
80 Ibidem, p. 70-77 et les références, à compléter avec celles de Michael Borgolte, Experten der Fremde…, op. cit., p. 973-982.
81 Joshua Holo, Byzantine Jewry in the Mediterranean Economy, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, p. 118-119, avec la bibliographie.
82 Antony Kaplony, Konstantinopel und Damaskus…, op. cit., p. 167-173 et 183-188.
83 Ibidem, passim ; voir aussi Alexander D. Beihammer, Nachrichten zum byzantinischen Urkundenwesen in arabische Quellen (565-811), Bonn, coll. « Poikila Byzantina », 17, 2000, et sa liste chronologique p. lxxvii-lxxx.
84 Antony Cutler, « Constantinople and Cordoba », passim. L’établissement de mosquées à Constantinople, avec ses implications culturelles comme politiques, à la suite d’échanges diplomatiques ne saurait être oublié, cf. Glaire D. Anderson, « Islamic Spaces and Diplomacy in Constantinople (Tenth to Thirteenth Centuries C.E.), Medieval Encounters, n° 15, 2009, p. 86-113.
85 Juan Signes Codoñer, Bizancio y al-Ándalus… ., op. cit., p. 234-235.
86 Idrîsî, La première géographie de l’Occident, présentation, notes, index, chronologie et bibliographie par Henri Bresc et Annliese Nef, traduction du chevalier Jaubert revue par Annliese Nef, Paris, Garnier, Flammarion, 1999, chap. IV, 1, p. 295.
87 Ibn Jubayr, Relation de voyages, dans Voyageurs arabes, Ibn Fadlân, Ibn Jubayr, Ibn Battûta et un auteur anonyme, Paule Charles-Dominique Paule (éd.), Paris, Gallimard, 1995, p. 285.
88 Ibn al-Faqîh al-Hamadhânî, Abrégé du livre des pays, traduit de l’arabe par H. Massé, Damas, 1973, p. 166.
89 Dimitri Gutas, Pensée grecque…, op. cit., p. 180-181.
90 Gotthard Strohmaier, Umâra ibn Hamza, op. cit., p. 21-24. Sur l’historicité du contact : Isle Rochow, Byzanz und das Kalifat…, op. cit., p. 313.
91 Voir ainsi d’autres cas traités dans l’une de nos études à paraître en 2012 : « Quelques aspects du rôle des ambassadeurs dans les transferts culturels entre Byzance et ses voisins (viie-xiie s.) », dans Koenig Daniel et al., Acteurs des transferts culturels en Méditerranée médiévale, Actes de l’atelier d’étude de l’Institut Historique Allemand de Paris (janvier 2010), Munich, Oldenbourg, sous presse.
92 On se reportera encore aux propos liminaires de Leslie Brubaker, « The Elephant and the Ark : Cultural and Material Interchange across the Mediterranean in the Eighth and Ninth Centuries », Dumbarton Oaks Papers, n° 58, 2004, p. 175-183.
93 Michael McCormick, Origins of the European Economy…, op. cit., p. 434. Voir aussi les conclusions de Michael Borgolte, Experten der Fremde…, op. cit., p. 991-992. Il faut toutefois reconnaître la grande dépendance à la documentation qui est la nôtre : l’on y mentionne d’autant plus légats et missions diplomatiques que celles-ci sont l’affaire du prince, souvent au cœur des chroniques, bien plus que ne le sont nombre de pèlerinages, déplacements de marchands ou de prisonniers ; en outre, ce constat pour la période 700-900 ne doit pas être plaqué tel quel pour les siècles suivants jusqu’en 1204, où l’on sait la part croissante des pèlerinages, en particulier les pèlerinages armés avérés entre l’Occident et l’Orient méditerranéens. De ce fait, l’ouverture de la voie uniquement terrestre pour les chrétiens occidentaux vers Jérusalem en 1027 modifie certainement ce rapport entre nombre absolu et relatif de voyageurs, de même que la nature des informations rapportées par ces itinérants sur le monde byzantin : cf. Karl J. Leyser, The Tenth Century…, op. cit., p. 46.
94 Ainsi, entre autres exemples, en 813 avec le rôle d’informateur joué par un légat du pape Léon III au sujet des relations entre Byzantins de Sicile et leurs voisins musulmans d’Afrique du Nord – le tout relayé par le même pape à Charlemagne, cf. Philippe Sénac, « Le Maghrib al-Aqsâ et l’Occident chrétien (viiie-ixe siècles) », Mélanges de l’Université Saint-Joseph, n° 58, 2005, p. 199-204 ; à la fin du xiie s., la défaite de Myriokephalon face aux Turcs est décrite par la correspondance officielle byzantine, et, sans doute, par les émissaires chargés d’en assurer la transmission : cf. Télémaque Lounghis, Byzantine Diplomacy…, op. cit., p. 32-33.
95 Élisabeth Malamut, « Constantin VII et son image de l’Italie », dans Konstantinou Evangelos, Byzanz und das Abendland im 10. und 11. Jahrhundert, Cologne, Böhlau, 1997, p. 270-271, et 286.
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