Introduction
p. 9-21
Texte intégral
L’historiographie de la Provence moderne
1Commencer un ouvrage de synthèse sur la Provence d’Ancien Régime par un aperçu historiographique est rendre d’emblée hommage aux chaînes des générations d’érudits et d’historiens qui dès les Temps modernes ont élaboré ce savoir, l’ont enrichi, complété et aussi l’ont remis en cause. L’histoire, telle qu’elle a été définie comme discipline à partir du xviie siècle, n’est pas seulement un savoir cumulatif, elle consiste avant tout en l’étude critique à la fois des sources de toutes sortes laissées par le passé et aussi de leur mise en œuvre par les générations précédentes. Les historiens provençaux n’ont eu de cesse, depuis le xviie siècle, de porter des jugements souvent sévères, voire injustes, sur leurs devanciers – l’un d’eux, J.-S. Pitton, a même consacré un opuscule à des Sentiments sur les historiens de Provence (1682). Et aussi d’en rectifier nombre d’approximations, erreurs ou partis pris. Plus récemment, de transformer et élargir leurs thématiques et de définir des problématiques nouvelles. Mais certains des schémas et des idées reçus de l’héritage historique anté-révolutionnaire ont pu rester prégnants jusqu’à nos jours, la critique ne dispensant pas toujours du plagiat, voire être ressuscités par les entreprises de réédition en fac-similés (« reprints ») ou de numérisation des dernières décennies.
Les historiens provençaux d’Ancien Régime
2Les xviie et xviiie siècles ont été marqués par une importante activité érudite dont les publications ne donnent qu’une assez faible idée, puisque seule une minorité d’entreprises à caractère historique a accédé à un degré d’élaboration suffisant pour parvenir à l’impression, parfois longtemps après la mort de l’auteur. Ainsi Pierre-Joseph de Haitze (1656-1737, on prononçait « Dehache ») achève son Histoire de la ville d’Aix capitale de la Provence en 1715 ; elle est publiée en six volumes en 1880-1892 ; l’Abrégé de l’histoire de la Provence de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) n’a été retrouvé et publié qu’en 1982. Les manuscrits latins de Denys Faucher et de Jules-Raimond de Solier attendent encore une édition. D’autres œuvres inédites ne sont plus aujourd’hui localisées et sont sans doute perdues.
3Entreprendre une histoire de la Provence ou d’un diocèse, ou même d’une ville, exigeait sous l’Ancien Régime de longues recherches dans des dépôts documentaires plus éparpillés et moins accessibles qu’aujourd’hui : fonds des cours souveraines d’Aix, archives des diocèses et des chapitres, des abbayes et couvents, de l’ordre de Malte, et encore cabinets d’érudits, « chartriers » de la noblesse. En fait, nombre d’auteurs ne consentirent pas un tel effort, d’autant qu’ils connaissaient souvent fort mal ou point la paléographie. Ils compilaient les apports de leurs devanciers avec ceux des histoires générales du royaume et ajoutaient diverses précisions à partir de « mémoires », qu’ils mentionnent souvent elliptiquement en préface ou en références. Il s’agit de textes divers, en général manuscrits ou imprimés à petit nombre, qui vont des factums et consultations judiciaires à des « notes » ou « rapports », à des généalogies nobiliaires et à diverses formes de témoignages, chroniques, journaux personnels, notations des livres de raison, voire mémoires au sens actuel du terme – ainsi ceux du président au parlement Charles de Grimaldi-Régusse (1612-1687), dont le manuscrit a été publié en édition critique par Monique Cubells en 2008.
Les précurseurs
4La Provence du xvie siècle a eu des érudits qui, au temps de l’Humanisme, ont entamé sa description spatiale (« chorographie ») et amorcé la reconstitution de son histoire, comme en d’autres provinces dont l’union à la France était récente, telle la Bretagne. Les seuls ouvrages importants concernant la région et des aspects de sa géographie ou de son histoire qui aient atteint l’impression sont ceux de Pierre Quiqueran de Baujeu (1522 ?-1550), De laudibus Provinciae (Paris, 1551), de Jean de Nostredame (vers 1506-avant 1577), La vie des plus célèbres et anciens poètes provençaux (Lyon, 1575) et le modeste De Provinciae Phocensis comitibus de François de Clapiers (Aix, 1584, 32 p., rééd. française à partir de 1598 en annexe des Statuts provinciaux). D’autres travaux sont restés inédits. D. Faucher (1493-1562), moine de Lérins, est l’auteur présumé de cinq livres manuscrits d’Annales Provinciae et J.-R. de Solier (vers 1530- ?) a composé également cinq livres de Rerum antiquarum et nobiliorum Provinciae (A. Le Menn, Prov. hist., 1998 : 191).
5César de Nostredame (1553-1629 ?), fils du médecin-astrologue Michel Nostradamus, « gentilhomme provençal », écuyer du duc de Guise, reprend des recherches commencées par son oncle Jean de Nostredame et publie en 1614 L’histoire et chronique de Provence, dont la réédition de 1624 a pour sous-titre : où passent de temps en temps et en bel ordre les anciens poètes, personnages et familles illustres qui y ont fleury depuis 600 ans […] comme aussi les plus signalés combats et remarquables faits d’armes qui y sont passés de temps en temps jusqu’à la paix de Vervins. L’ouvrage (1091 p.) est fondateur pour l’espace régional, mais il s’agit essentiellement d’une « histoire héroïque » d’inspiration aristocratique – l’illustration est constituée par les armoiries des familles nobles dont « les vieux titres et antiquités », soit l’origine et la généalogie, occupent une part importante de la plupart des chapitres – et d’une chronologie d’événements. F.-X. Emmanuelli a observé que la Provence comtale, entre xiie et xve siècles, constitue 53 % du texte, contre plus tard 25 % chez H. Bouche et 37 % chez Papon, les deux principaux auteurs des Temps modernes. (Emmanuelli, dans C. Gras et G. Livet, éd., Région et régionalisme en France du xviiie siècle à nos jours, PUF, l967). Cette œuvre sera jugée par Peiresc « un monstre informe péchant contre le bon sens, la vérité et toutes les règles des historiens ». H. Bouche reconnaîtra surtout à Nostredame quelques mérites d’annaliste pour la période récente dont il avait été témoin : « il a assez et fort bien fait, au sujet des guerres et troubles de la religion... lesquelles sont presque toutes arrivées en son temps ».
6Honoré Bouche (1598-1671), « docteur en théologie », est un demi-siècle plus tard l’auteur de La chorographie ou description de la Provence et l’histoire chronologique de Provence, publiée en deux volumes aux frais de l’Assemblée générale des communautés en 1664, rééditée en 1736. L’auteur explique dans l’annexe de sa préface qu’il s’agit d’« un ouvrage commencé depuis vingt années, contenant la géographie ou description de ladite province [...] et l’histoire générale de tout ce qui est arrivé de plus remarquable depuis dix-sept siècles avant la naissance de Jésus et jusques aujourd’hui sous la domination de divers princes ». La « chorographie », description et présentation de la région, constitue 18,5 % du texte et est très inspirée par J.-R. de Solier. L’iconographie de l’ouvrage est significative des progrès et des limites de la critique historique depuis Nostradamus. Si H. Bouche se refuse à faire dessiner des portraits de fantaisie pour les comtes dont il n’a pu retrouver l’effigie, il semble croire que les tableaux et statues qu’il reproduit ont été tous peints d’après les modèles réels.
7Viendra ensuite de Jean-François de Gaufridi (conseiller au parlement et baron de Trets, 1622-1689), Histoire de Provence depuis la fondation de Marseille jusqu’à la paix de Vervins, publication posthume due à sa veuve et son fils en 1694, rééditée en 1723 (861 p. plus l’index). Selon son éloge par le conseiller de Gourdon, qui figure en introduction :
Dans cette composition, il a évité avec soin tout ce qui peut paraître suspect, et a été exact pour les faits, jusqu’au scrupule. Il n’a rapporté que ce qu’il a cru certain [...]. Ainsi quoiqu’il eut des mémoires de toutes les familles nobles, il n’en fait point la généalogie, de peur de donner dans la fable ou dans la satire. Il se contente de parler des hommes les plus illustres de ces familles, quand ils entrent d’eux-mêmes et naturellement dans sa narration.
8À la différence de ses prédécesseurs, il ne remonte pas (même très brièvement) à la création du monde, mais commence avec la fondation de Marseille, car « on ne trouve au-delà qu’obscuritez et que fables » (10 % du texte pour la période entre 600 av. J.-C. et 1112 apr. J.-C., mais 51,8 % de 1481 à 1599 !). Aux reproches de Papon sur l’absence de références et l’utilisation de la tradition orale, C.-F. Bouche ajoutera à juste titre celui d’avoir « inventé des harangues » : les œuvres de ces historiens appartiennent à un genre des Belles Lettres et elles seront longtemps jugées autant sur leurs qualités stylistiques et formelles que sur leur fond et leur documentation.
9L’histoire urbaine a donné lieu dès le xvie siècle à des recherches concernant l’histoire antique d’Arles (manuscrit de Lantelme de Romieu) et Marseille (manuscrits de Robert Ruffi). En 1615 paraît en traduction française la partie du manuscrit de J.-R. de Solier qui concerne les antiquités de Marseille. Le conseil de ville prend ensuite à sa charge l’impression de la première édition de l’Histoire de la ville de Marseille d’Antoine de Ruffi en 1642 puis subventionne la réédition très augmentée de l’ouvrage par Louis-Antoine de Ruffi en 1696. Le docteur Jean-Scholastique Pitton publie l’Histoire de la ville d’Aix, capitale de la Provence en 1666. Plusieurs histoires de villes plus modestes n’atteignirent pas l’impression, (ainsi celle d’Apt par Joseph-François de Remerville de Saint-Quentin). Exceptionnel dans l’espace régional est l’ouvrage du curé-prieur Joseph Laurensi, Histoire de Castellane [...]. Avec une suite chronologique des évêques de Senez, publié en 1775 (596 p.), qui, comme son titre l’indique, est aussi une histoire du diocèse auquel appartient cette très petite ville.
10L’histoire diocésaine connaît également une vigoureuse poussée dans la Provence tridentine, en général due à des membres du clergé local. À la différence des histoires civiles, la rédaction latine y perdure plus longtemps, avec celles d’Arles par le chanoine Pierre Saxy (Pontificium arelatense, 1629), de Riez par Simon Bartel (1636), de Digne par Pierre Gassendi (1654), de Fréjus par Joseph Antelmy (1680) et de Vaison par le jésuite manoscain Jean Columbi. Le français s’impose avec les Annales de la sainte Eglise d’Aix de J.-S. Pitton (1668), l’Histoire de l’Église d’Arles de Gilles du Port (1690) puis les trois volumes des Antiquités de l’Église de Marseille publiés par Mgr Henri de Belsunce en 1753-1755, sans doute rédigés par le jésuite Claude Maire. Elles font la part belle à des listes épiscopales parfois généreusement enrichies et aux saints du propre diocésain et sont les preuves imprimées de l’ancienneté de l’Église locale, voire de sa filiation apostolique légendaire. Leur récit de l’époque moderne et leur état du diocèse peuvent être précieux.
La génération érudite des années 1770-1780
11La Nouvelle Histoire de la Provence dédiée aux états de l’abbé Jean-Pierre Papon, ancien oratorien (1734-1803), dont les quatre volumes parurent entre 1776 et 1784, reste la plus vaste tentative d’histoire de l’espace régional. L’élargissement des curiosités et des sujets abordés est manifeste : le programme historique amorcé par Papon englobe à la fois l’histoire politique et institutionnelle, l’histoire des « progrès de l’industrie » et celle des habitants de la province à travers les changements des « lois, des mesures, des usages, des arts et du commerce ». Ce projet globalisant aurait réduit à une portion modeste « les sièges, les batailles et les conquêtes » ; essentiellement soucieux de marquer les évolutions et d’en indiquer les causes, il souhaite caractériser dans l’espace régional « le tableau de l’esprit humain ». Ce dernier terme, et plus largement ce programme et son évolution, semblent assez nettement inspirés de Voltaire, et en particulier de son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1740-1756).
12Papon est soucieux de mettre à jour des sources originales. Il précise dans la préface du tome iii qu’il a fait le voyage d’Italie jusqu’à Naples et au Vatican et a visité les archives des villes de Provence pour rédiger l’histoire des deux maisons d’Anjou ; dans celle du tome iv, il établit la liste des « mémoires » manuscrits du xvie siècle qu’il a pu consulter dans des archives privées. Enfin les tomes ii et iii s’achèvent sur des « preuves de l’Histoire de Provence » où il publie le texte original de chartes et documents médiévaux. Néanmoins Papon reste partiellement tributaire de stéréotypes et de traditions hérités de ses prédécesseurs, dont il est loin d’avoir relevé toutes les erreurs en dépit de son insistance sur la nécessité de la critique des sources.
13L’ouvrage de Charles-François Bouche (1737-1795), avocat au parlement, futur constituant, Essai sur l’histoire de Provence suivi d’une notice des Provençaux célèbres (1785, 2 vol.) s’arrête à Louis XIV. L’auteur déclare s’être inspiré avant tout du livre d’Honoré Bouche, son arrière-grand-oncle, et avoir lu les autres histoires de la Provence et de ses villes qui ont paru, qu’il critique vertement. Il ne dit rien de l’œuvre de Papon, dont il n’a pu ignorer la parution. Il a « suivi pour la partie historique, tous les auteurs que le public estime et lit, et qui ont pensé d’après l’histoire ». Pour la partie « politique », il a puisé dans les publications annuelles des Abrégés du cahier des états de Provence. Chez C.-F. Bouche comme chez Papon, les généalogies des familles nobles achèvent de disparaître. Le nobiliaire est devenu un genre particulier : dès 1693, l’abbé Robert de Briançon a donné L’État de la Provence, contenant ce qu’il y a de plus remarquable dans la police, dans la justice, dans l’église et dans la noblesse de cette province, avec les armes de chaque famille, puis des parlementaires aixois publient de 1757 à 1759, sous le pseudonyme d’Artefeuil, l’Histoire héroïque et universelle de la noblesse de Provence. La galerie des hommes illustres a substitué le talent et les œuvres à la naissance, aux actions d’éclat guerrières et à la détention des hautes charges : la célébrité individuelle a pris le pas sur la gloire des « antiques familles ». Les « Provençaux qui se sont fait un nom » sont, selon C.-F. Bouche, « ceux qui honorent la terre qu’ils habitent, les lettres, les arts et les sciences qu’ils cultivent ». On retrouve les mêmes principes dans l’Histoire des hommes illustres de Provence du docteur Claude-François Achard (1751-1809), qui constitue deux volumes d’un Dictionnaire de la Provence, lequel comprend aussi des Vocabulaires provençal-français et français-provençal et une Description ou Géographie de la Provence dont la publication, commencée en 1785, est restée inachevée par suite du partage de la Provence en départements.
14D’autres entreprises d’histoire urbaine ne purent être menées à terme. Une mort précoce empêcha l’avocat arlésien Louis-Mathieu Anibert (1742-1782) de rédiger l’histoire de sa ville, déjà amorcée par la publication de cinq volumes de « mémoires historiques ». Divers projets d’édition d’une nouvelle histoire de Marseille furent vainement agités dans la seconde moitié du xviiie siècle, soit par révision et continuation de celle des Ruffi, soit par rédaction d’un nouvel ouvrage. C.-F. Bouche a laissé un manuscrit très avancé, que ses activités sous la Révolution ne lui permirent pas de terminer (R. Bertrand, dans J. Fouilleron et R. Andréani, Villes et représentations urbaines dans l’Europe méditerranéenne, Presses universitaires de la Méditerranée, 2011).
15Ces ouvrages apportent aux historiens des matériaux à la fois à une étude de l’évolution de l’historiographie régionale et à une histoire des représentations de la Provence, de son passé, de ses monuments, de ses « grands hommes ». Ils peuvent aussi constituer une source documentaire, quand ils font état de textes ou de témoignages qui ne nous sont pas parvenus ou lorsqu’ils évoquent des événements dont les auteurs ont été acteurs ou témoins. Pour s’en tenir à l’exemple aixois, illustré au xviie siècle par les deux monographies rédigées par J.-S. Pitton et P.-J. de Haitze (cette dernière publiée au xixe siècle), R. Pillorget (1975) a observé que le premier a été « témoin oculaire des événements (de la Fronde) » et que le second est « très bien informé pour [cette] période ». Ces historiens des Temps modernes ont nettement contribué à l’élaboration d’un « grand récit » du passé de l’espace provençal et leur postérité – parfois inavouée – est nette. Leurs entreprises sont commanditées par des institutions communales ou provinciales – celles de C.-FBouche et d’Achard font exception. Elles tendent à refléter une histoire « officielle » et insistent sur la loyauté des Provençaux à l’égard de la couronne de France et sa réciproque théorique, proposant si nécessaire une « histoire recomposée » (W. Kaiser, Prov. hist., 1998 : 193) d’épisodes tels que la Ligue. Ce trait ne leur est nullement propre. La plupart des anciennes provinces du royaume sont pareillement tributaires de travaux érudits d’Ancien Régime, dont l’évolution est assez proche de celle qui vient d’être retracée, à une réserve près : la Provence n’a pas bénéficié d’une grande entreprise d’érudition et de critique historique due aux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, telle l’Histoire générale de Languedoc de dom Devic et dom Vaissette (1730-1745).
L’histoire monographique et départementale du xixe siècle et du début du xxe
16Le xixe siècle s’inscrit en très fort contraste avec la montée de l’érudition provençale qui marque l’Ancien Régime finissant. Non point que la suppression administrative de la Provence dès le début de la Révolution ait mis fin à la publication d’essais historiques sur l’ancienne province. Certes, la plupart de ces études sont d’importance modeste et plusieurs s’intitulent significativement abrégé ou précis – ainsi le Résumé de l’histoire de l’état et comté souverain de Provence d’E.-C. Rouchon-Guigues (1828, rééd. 1863). Les Histoire de Provence de Louis Méry et d’Augustin Fabre, parues respectivement en 1830 et 1833-1835, ont chacune quatre volumes, néanmoins la compilation y règne et les auteurs empruntent pour l’essentiel leurs matériaux à leurs devanciers. Les titulaires de la chaire d’histoire de la Faculté des lettres d’Aix, fondée en 1846, ne consacrent aucune étude à la Provence jusqu’à la fin du xixe siècle. Pendant cette période, l’histoire de la Provence d’Ancien Régime est surtout le fait de juristes, tel P. Cabasse (Histoire du parlement de Provence, 1826, 3 vol.).
17C’est en fait le cadre départemental, anachronique pour des études d’Ancien Régime, qui s’impose pour la plupart des publications, d’abord à travers les statistiques départementales des premières décennies du siècle – la plus remarquable est celle des Bouches-du-Rhône, publiée par le préfet Christophe de Villeneuve-Bargemont en 1821-1829 (Prov. hist., 2012 : 249). L’érudition se développe, de façon parfois vigoureuse, grâce à des sociétés savantes établies dans les chefs-lieux. Outre les doyennes, les académies de Marseille (1726, renouvelée en 1802), du Var (1800-1811, Toulon), de Vaucluse (1801, Avignon) et d’Aix (1808), toujours actives, la Société de statistique de Marseille et des Bouches-du-Rhône, fondée en 1827, les sociétés créées à Draguignan sous le Second Empire, puis au cours des années 1880 dans l’arrondissement de Grasse, les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Leurs publications, bien qu’inégales, constituent un bel apport de connaissances à l’histoire régionale, parfois méconnu.
18Le xixe est le siècle des monographies locales, qui se multiplient alors en liaison avec les avancées du classement des archives, et dont certaines sont de grande qualité. Ces travaux, qui mobilisent des membres des catégories instruites, propriétaires fonciers (Édouard de Laplane à Sisteron), fonctionnaires de l’État (magistrats en particulier, et instituteurs à la fin du siècle) et membres du clergé (l’abbé J.-M.-M. Féraud à Digne) bénéficient de l’impulsion du Comité des travaux historiques et scientifiques, créé par F. Guizot en 1834 (le nom actuel est de 1881), en un temps où la couverture du territoire par des monographies devait contribuer de façon décisive au progrès de l’histoire nationale. Ces travaux accordent à l’Ancien Régime une attention soutenue, teintée souvent de conservatisme, d’autant que l’essentiel des archives communales alors consultable correspond à cette période. De petites villes, et même à la fin du siècle des bourgs et villages, sont dotés d’historiques qui parfois ne seront pas remplacés ensuite. Cette tradition d’une érudition fortement enracinée va se perpétuer jusqu’à nos jours.
19Les années 1880-1900 connaissent en France un tournant de l’approche historique, marqué par une exigence croissante d’érudition et de rigueur dans l’« établissement des faits », en particulier par le recours systématique aux documents originaux et, surtout, l’affinement des méthodes critiques. La célébration du centenaire de la Révolution suscite un large mouvement d’exploration des archives locales et régionales dont l’écho est perceptible dans les enseignements de Georges Guibal (1837-1905), titulaire de la chaire d’histoire d’Aix de 1883 à 1901, et de son successeur, Paul Gaffarel (1843-1920). L’exploration enthousiaste des sources régionales d’Ancien Régime est manifeste dans l’œuvre de Paul Masson (1863-1938), titulaire de la chaire d’histoire et géographie économique. Sa thèse porte sur l’Histoire du commerce français dans le Levant au xviie siècle (1896). Il dirige Les Bouches-du-Rhône. Encyclopédie départementale, ouvrage en 16 volumes publié entre 1921 et 1937 par le conseil général, qui reste la plus vaste entreprise éditoriale consacrée à une portion de la Provence.
20Un enseignement spécifique d’histoire de la Provence est fondé à la Faculté des Lettres d’Aix en 1894 grâce à une subvention initiale du conseil général des Bouches-du-Rhône. Il sera ensuite repris sous l’intitulé « Histoire et civilisation de la France méridionale » dans le cadre de l’Université de Provence (Aix-Marseille I) qui a englobé l’essentiel des spécialités littéraires lors de la partition de l’Université d’Aix-Marseille en 1970, et il existe toujours (Bertrand, Prov. hist., 1999 : 195-196). Si son premier titulaire, Michel Clerc (1857-1931), était spécialiste de l’Antiquité, le second, Victor-Louis Bourrilly (1872-1945), qui le conserva de 1913 à 1944, y traita de la Provence médiévale, moderne, et même contemporaine.
21Les archivistes, les bibliothécaires et parfois les conservateurs de musée jouent également à partir de la fin du xixe siècle un rôle croissant d’auteurs et d’animateurs de la recherche – en particulier à travers les sociétés savantes. On se bornera à citer pour l’histoire des Temps modernes les noms de Frédéric Mireur et Octave Teissier à Draguignan, Hyacinthe Chobaud et Joseph Girard à Avignon, Raoul Busquet et Joseph Billioud, Émile Isnard à Marseille. É. Isnard (1883-1964) semble être le premier chartiste à avoir consacré sa thèse à un aspect de la Provence moderne, le chapitre cathédral de Digne au temps de Gassendi (1910, publiée en 1915).
22Avec le développement de l’enseignement secondaire, les professeurs de lycée et parfois de collège vont jouer un rôle actif et fécond dans les sociétés savantes et la recherche régionale. Certains iront jusqu’au doctorat : sont toujours consultées aujourd’hui les thèses de J. Marchand (1889), G. Valran (1899), A. Crémieux (1917) et de l’abbé P. Ardoin (1936). On doit ajouter des thèses de juristes, telles celles de J. Viguier (1895), J. Bry (1910) et P.-A. Robert (1912). Dès les débuts du xxe siècle, la Société d’études provençales, qui publie de 1904 à 1927 des Annales de qualité, est le reflet de la place nouvelle des professionnels de l’histoire. Certains de ces derniers sont à l’origine de la scission de la Société de statistique qui fait naître en 1923 l’Institut historique de Provence : rendus exigeants par leur formation d’historiens, ils n’acceptent plus l’amateurisme de certains articles de Provincia, la revue de la vieille société marseillaise. Les deux sociétés, exsangues, disparaîtront à la fin du xxe siècle après une vaine tentative de fusion.
23La première historienne provençale semble être Marie Tay (1859-1941), auteur en 1885 d’une monographie de Rognes, où elle vécut, en 1897 d’une biographie de Marthe d’Oraison, mystique provençale du xviie siècle, qui présente encore de l’intérêt, et en 1929 d’un Abrégé de l’histoire de Provence qui combla momentanément une lacune de l’édition. L’entre-deux-guerres voit l’émergence de chercheuses universitaires. Thérèse Sclafert (1876-1959), première femme à avoir écrit dans les Annales ESC, mène à travers les Alpes du Sud une enquête pionnière d’histoire de l’économie et de l’environnement sur la longue durée médiévale et moderne. Si sa thèse est consacrée en 1926 au Haut-Dauphiné, un ouvrage posthume étudie la Haute-Provence. Élisabeth Pellegrin (1912-1993) consacre en 1934 sa thèse de l’École des chartes à « La vie municipale à Riez au xvie siècle » (édition Amis du Vieux-Riez, 2010). Toutes deux poursuivent des carrières parisiennes. Sur les 751 études publiées entre 1921 et 1949 par les deux sociétés historiques marseillaises, 7 sont explicitement rédigées par des femmes, un peu plus peut-être, certains patronymes d’auteurs n’étant précédés que d’une initiale.
24R. Busquet et V.-L. Bourrilly rédigent en 1943-1944 l’Histoire de la Provence de la collection « Que sais-je ? ». Ce petit livre d’une centaine de pages est l’un des premiers volumes d’histoire « provinciale » de cette collection alors à ses débuts et il sera plusieurs fois réédité. Puis l’Histoire de la Provence de R. Busquet, parue en 1954, constitue la première grande tentative de synthèse de l’histoire provençale des origines à la Révolution qui ait été publiée depuis la fin de l’Ancien Régime – si l’on excepte du moins les pages que lui-même et V.-L. Bourrilly avaient précédemment données aux volumes de Les Bouches-du-Rhône. Encyclopédie départementale.
Les « trente glorieuses » de l’histoire régionale française, 1960-1980
25Le cours d’histoire de la Provence bénéficie en partie après la seconde guerre mondiale de l’intérêt que suscite l’histoire régionale. Il est fait par Pierre Guiral, puis par Maurice Agulhon de 1959 à 1971, Michel Vovelle de 1971 à 1983, Régis Bertrand de 1983 à 2006, Martine Lapied de 2006 à 2009. Il est aujourd’hui professé pour l’histoire moderne par Gilbert Buti. La partie d’histoire médiévale a été parallèlement enseignée par Édouard Baratier, puis Noël Coulet et actuellement par Jean-Paul Boyer. Le point commun de ces enseignants-chercheurs est qu’ils ont tous consacré à la Provence ou ses confins leur thèse (pour P. Guiral, il s’agit de la thèse dite alors « complémentaire »), à la différence de leurs prédécesseurs.
26Après la seconde guerre mondiale, le développement des universités « provinciales » conduit au dépôt de nombreux sujets de thèses correspondant au lieu d’exercice ou d’habitat de leurs auteurs ; ces derniers, qui doivent généralement financer eux-mêmes leurs recherches, peuvent espérer ainsi les mener à bonne fin. Entre 1960 et 1980 en particulier, les chercheurs universitaires se multiplient dans l’espace régional (Bertrand, Prov. hist., 2011 : 245). Un grand mouvement de dilatation des champs et des questionnements promeut l’histoire sociale, maritime, rurale, urbaine voire religieuse et « des mentalités », suscitant une relecture et une exploration à nouveaux frais des archives des régions de France à travers des thématiques enracinées dans des terroirs. L’apogée de l’histoire régionale française est aussi le temps où la novation des problématiques et l’originalité des méthodes d’analyse de beaux fonds documentaires sont pour de jeunes chercheurs le moyen de transformer en atout leur handicap d’être provinciaux. Enfin l’intérêt pour la Provence de chercheurs étrangers, en particulier venus d’Amérique du Nord, devient manifeste. Si certains d’entre eux n’étudient guère la région que le temps de leur thèse, d’autres, au premier plan desquels on doit citer la canadienne Claire Dolan, consacrent à la Provence une large part de leur œuvre.
27Les années 1960, 1970 et 1980 sont marquées tout particulièrement en Provence par une série de travaux pionniers et de thèses d’exception : celles de René Baehrel sur l’économie rurale d’Ancien Régime, de Charles Carrière, qui inscrit le « glorieux xviiie siècle marseillais » dans le renouveau de l’histoire maritime française, de Marc Venard sur les débuts du protestantisme et de la réforme catholique dans les diocèses rhodaniens (1977, édition en 1993), de Maurice Agulhon, qui définit la notion de « sociabilité méridionale », de Michel Vovelle, qui inaugure l’étude sérielle des testaments et ouvre un ample débat sur l’ancienneté de la déchristianisation, de François-Xavier Emmanuelli et Michel Derlange sur l’histoire des institutions provençales et du juriste Jean-Louis Mestre sur l’histoire du droit provençal, de René Pillorget sur les émotions populaires. Suivront dans les décennies suivantes les thèses de Monique Cubells et du juriste François-Paul Blanc qui renouvellent la connaissance de la noblesse provençale, de Bernard Cousin, fondée sur le traitement informatique d’un vaste corpus iconographique, de Marie-Hélène Frœschlé-Chopard sur la vie religieuse et les confréries de Provence orientale, de Gabriel Audisio sur les vaudois provençaux, ou bien celle d’ethno-histoire d’Alain Collomp. D’autres encore devraient être citées, parfois trop modestement éditées ou restées inédites. S’ajoutent quelques ouvrages également très remarqués. Pour n’en citer qu’un, celui de M. Vovelle sur Les métamorphoses de la fête en Provence (1976).
28La Fédération historique de Provence, créée en 1950 pour tenter de fédérer, sinon de ranimer les sociétés provençales au sortir de la guerre, publie avec Provence historique une revue savante d’emblée prise en charge par universitaires et archivistes qui lui imposent l’exigence d’études critiques à partir de sources de première main et en font une des principales revues régionales françaises. Elle n’a cessé de jouer un rôle important dans le renouvellement des études modernistes provençales (Coulet, Prov. hist., 2011 : 245).
29La grande Histoire de la Provence dirigée par É. Baratier (1923-1972), conservateur aux archives des Bouches-du-Rhône, parue en 1969 aux éditions Privat, constitua le troisième volume de la collection d’histoire régionale « Univers de la France », après ceux consacrés au Languedoc et à la Bretagne. Très remarquée lors de sa parution, elle mérita cette remarque laudatrice de Jean Meyer : « L’histoire provençale profite, incontestablement, de la succession quasi ininterrompue d’une série de grands historiens, que les autres provinces peuvent lui envier ». Viendront ensuite dans la même collection l’Histoire de Marseille, également dirigée par É. Baratier et l’Histoire de Toulon, dirigée par M. Agulhon. Deux collectifs d’universitaires donnent également une histoire d’Aix et d’Avignon chez l’éditeur aixois Édisud. Parallèlement, Jean-Rémy Palanque (1898-1988) dirigeait l’histoire des diocèses d’Aix et Marseille.
30Si Avignon brille dès la fin du xixe siècle par la qualité des recherches d’érudition en histoire de l’art, la Provence accuse un long retard dans cette spécialité. Pendant l’entre-deux-guerres, Joseph Billioud (1888-1963) publie les premières études marseillaises solidement assises sur la recherche des prix faits dans les archives notariales. Deux ouvrages synthétiques dus à des archivistes-paléographes marquent ensuite autant d’étapes. L’Avignonnais Joseph Girard (1881-1962) donne une brève synthèse sur l’Art de la Provence (1933). André Villard (1913-1973), successeur de R. Busquet à la direction des archives départementales des Bouches-du-Rhône, publie en 1957 une étude remarquable sous le même titre. Les premières grandes thèses sont celles de Jean Boyer (1914-2004), conservateur des musées nationaux, en 1971 puis 1974, et de Jean-Jacques Gloton, parue en 1979, suivie de celles de plusieurs des élèves de ce dernier, qui fonda l’enseignement de l’histoire de l’art des Temps modernes à Aix.
31A. Villard avait hardiment franchi la limite révolutionnaire. Le terme de Provence, banni du vocabulaire administratif depuis la Révolution, allait peu après réapparaître officiellement avec la création de la « région de programme » appelée alors Provence-Côte d’Azur-Corse en 1961-1962, qui déborde avec les Hautes-Alpes les limites de l’ancienne Provence. La « province » cède progressivement la place aux « régions » dans les représentations des Français, et donc des universitaires. M. Agulhon se charge de prolonger par un chapitre d’histoire contemporaine l’ouvrage de la collection « Que sais-je ? » lors de sa réédition en 1966. Il en procurera ensuite, avec N. Coulet, une nouvelle version en 1987. F.-X. Emmanuelli consacre de même à l’ensemble de l’histoire de l’espace provençal un essai stimulant paru en 1980. L’histoire moderne forme en 1994 le troisième volume de l’Histoire de la Provence dirigée par Jean-Pierre Leguay aux éditions Ouest-France, qui en comporte également un pour l’histoire contemporaine. Les débuts de notre siècle sont enfin marqués par une œuvre d’exception, la vaste histoire d’Arles, dirigée par Jean-Maurice Rouquette et rédigée par plus d’une cinquantaine d’auteurs, dont peu de villes françaises ont l’équivalent – aucune autre dans l’espace régional.
Une histoire en cours
32L’ouvrage que l’on va lire est issu du cours d’« histoire de la France méridionale » que j’ai professé à l’Université de Provence entre 1983 et 2006 au niveau de la troisième année, dite « de licence ». Il s’efforce d’offrir un état provisoire des études provençales sur les Temps modernes en ce début du xxie siècle. Je soulignerai d’emblée les difficultés à suivre sur une durée triséculaire nombre d’évolutions, à cause de trois déséquilibres. Le premier se situe dans les périodes étudiées. Beaucoup d’aspects de ce qu’il est convenu d’appeler la « première modernité », soit le xvie et la première partie du xviie siècle, restent mal connus. Le seul historique disponible des guerres de religion en Provence a été écrit par un médecin toulonnais, le docteur Gustave Lambert, voici cent quarante ans. A contrario, un vaste xviiie siècle qui commence souvent vers 1680 a été exploré avec prédilection par les historiens provençaux des deux dernières générations. Déséquilibre spatial aussi, qui est au bénéfice des principales villes et de la Basse-Provence, au détriment de la Provence rurale et montagnarde. On doit encore avoir recours pour cette dernière aux travaux souvent historisants des géographes de la première moitié du xxe siècle et en particulier à ceux publiés par Raoul Blanchard dans les « années quarante ». On comprend mal qu’un territoire aussi original que la vallée de l’Ubaye n’ait pas fait naître un maître livre. Déséquilibre thématique enfin. La dernière génération a privilégié l’histoire maritime, religieuse, culturelle, des aspects de l’histoire des représentations et de l’ethno-histoire, très récemment l’histoire environnementale et elle a aussi promu un certain essor de l’histoire de l’art – dont les résultats ont cependant été trop souvent confinés à une « littérature grise » de mémoires et rapports peu consultables. En dépit de quelques fortes personnalités qui ont poursuivi et même renouvelé l’histoire des institutions, l’histoire sociale ou l’histoire rurale, nous restons pour ces spécialités redevables aux travaux de la génération précédente. Nombre de catégories de l’ancienne société provençale n’ont fait l’objet d’aucune étude récente – ni même parfois ancienne. L’historiographie provençale reste « une enquête à poursuivre » (N. Coulet). Hormis des compilations généalogiques parfois méritoires, la démographie historique est désormais un des secteurs les plus délaissés, ici comme souvent ailleurs – à l’exception de l’étude spécifique des temps d’épidémie, renouvelée par les chercheurs du laboratoire d’anthropologie physique de la faculté de médecine de Marseille autour de Michel Signoli. Ajoutons que l’histoire récente souffre souvent d’un déficit statistique et cartographique par rapport à celle de la génération précédente et que l’organisation administrative actuelle de la recherche favorise peu les grandes enquêtes et les travaux au long cours. Enfin, seule une véritable histoire comparative des parties de l’Europe, qui existe ailleurs mais reste à développer en France, permettrait de déterminer – par-delà les pétitions de principe, les apparences et les idées reçues – quels aspects de la Provence des Temps modernes peuvent présenter une originalité réelle. Du moins l’histoire régionale doit-elle être replacée, quand la bibliographie le permet, dans le contexte du royaume, de l’Europe et des autres espaces avec lesquels les Provençaux ont été en contact. Autant de « territoires de l’historien » peu frayés ou en déshérence que la recherche à venir aura, je l’espère, à cœur de réinvestir.
33Les premiers chapitres de mon étude décrivent des traits structurels à évolution lente. Puis vient une étude plus conjoncturelle des grandes phases de l’histoire provençale. Ce parti qui entraînera quelques répétitions n’a d’autres finalités que pédagogiques. J’ai eu à cœur de reconnaître mes dettes par de rapides références dans le texte aux ouvrages de la bibliographie et parfois à des articles ou autres travaux importants (le titre d’une revue est suivi de l’année et de la livraison).
34Je tiens à remercier chaleureusement Bernard Cousin d’avoir eu l’idée de cet ouvrage, lorsqu’il dirigeait les PUP, Michel Vovelle pour son aide et sa préface, Gilbert Buti et Marcel-F.-X. Emmanuelli pour leurs lectures amicales et attentives, Georges Pichard pour les graphiques issus de ses recherches qu’il m’a confiés, Patrick Pentsch pour les cartes qu’il a réalisées pour ce livre, Pierre Donaint pour ses photographies en symbiose avec mon texte, Charles Zaremba, actuel directeur des PUP, pour l’accueil qu’il a réservé à ce travail et ses collaboratrices pour leur patience et leur efficacité. Ma pensée va aussi à tous les étudiants qui en ont entendu les versions successives.
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