Le cimetière au village dans l’Europe médiévale et moderne : rapport introductif1
p. 7-19
Texte intégral
1En choisissant comme thème de ces XXXe Journées internationales d’histoire « le cimetière au village », le comité scientifique de l’association de Flaran a permis d’appréhender sur le temps long une réalité essentielle de l’Europe médiévale et moderne : la place des morts et leurs rapports avec les vivants dans la société rurale. Encadrées en amont par le monde païen de l’Antiquité romaine, où le cadavre est source de souillure rituelle, et en aval par celui, désacralisé, de la période contemporaine, où la mort est niée, voire considérée comme taboue, les époques médiévale et moderne sont marquées en Europe occidentale par une véritable proximité – physique et spirituelle – des morts et des vivants.
2Au sein de cette culture relativement homogène, du moins au regard de l’ensemble de l’histoire humaine, il existe évidemment une grande diversité, à la fois chronologique et géographique, de situations, car la question du cimetière met en jeu des questions fondamentales, propres à chaque culture, comme l’appropriation de l’espace, la conception de la communauté, la perception du sacré (auquel la mort est presque toujours liée) ou encore l’exercice du pouvoir. Grâce à cela, le cimetière représente un extraordinaire observatoire de la société des vivants, saisie soit à un temps donné, soit dans sa profondeur historique, l’espace des morts réunissant l’ensemble des générations passées.
Historiographie
3La rencontre scientifique organisée à Flaran autour du « cimetière au village » et les actes qui en sont issus s’insèrent dans une tradition d’étude maintenant bien établie, tout en venant combler un vide, à la fois par son sujet précis et par la méthode choisie.
4Même s’il n’est pas question ici de dresser un panorama historiographique complet2, on ne peut omettre de rappeler que l’histoire « de la mort », qui s’inscrivait alors dans le mouvement de promotion d’une histoire « des mentalités », remonte aux années 19703. Elle a été fermement marquée par quelques grands chercheurs français, modernistes pour la plupart4, en particulier Philippe Ariès, cet « historien du dimanche », comme il aimait à se qualifier lui-même5, reprise ensuite et infléchie par les médiévistes6, parmi lesquels Jacques Chiffoleau7. Même s’ils ne portaient pas spécifiquement sur le cimetière, mais plutôt sur les rapports entre morts et vivants dans la perspective du salut dans l’au-delà, ces travaux ont ouvert un champ de recherche immense, celui de l’espace social, et bientôt matériel, des morts, soutenu par la diversification des sources prises en compte8. Il fallut toutefois attendre les années 1990 pour que le cimetière devienne un objet d’étude à part entière, soit dans le cadre des réflexions sur la paroisse et sur la « spatialisation du sacré » au Moyen Âge9, soit sous l’angle du statut juridique10 ou des usages non funéraires du cimetière11.
5L’archéologie de la mort est, quant à elle, très ancienne et reste encore aujourd’hui très active12. Depuis le xixe siècle au moins, parfois avant, on a fouillé des nécropoles du haut Moyen Âge, dites traditionnellement « en plein champ », la recherche des objets déposés dans les tombes ayant progressivement laissé place à un essai de compréhension des populations enterrées. Assez anciennement aussi, les espaces funéraires liés à un édifice de culte, quel que soit son statut (basilique paléochrétienne, église paroissiale ou abbatiale par exemple), ont fait l’objet d’investigations. À partir des années 1990, grâce une série de travaux individuels ou collectifs convergents13, un renouvellement important de la recherche a rendu évident le rôle majeur des archives du sol et des corps (vestiges archéologiques et anthropologiques) dans la compréhension des sociétés concernées.
6Rendus difficiles à appréhender de manière exhaustive, à la fois par leur utilisation continue souvent sur plusieurs siècles, parfois même jusqu’à nos jours, et par la présence de constructions venues oblitérer les vestiges anciens, ces lieux d’inhumation en contexte religieux sont les plus nombreux aux époques médiévale et moderne et les informations qu’ils procurent, bien que la plupart du temps incomplètes, sont également précieuses dans l’appréhension d’une société profondément chrétienne, de son fonctionnement, de ses hiérarchies. Cette approche archéologique, liée à des travaux de terrain, est renforcée par les études morphologiques qui permettent de mesurer, grâce à l’observation minutieuse des plans parcellaires, le rôle de l’église et de son cimetière comme pôle structurant de l’habitat14. Enfin, même si les premières fouilles de villages médiévaux désertés, dans les années 1960, ne s’étaient pas spécifiquement intéressées au cimetière15, les travaux archéologiques des dernières décennies ont permis de penser le monde des morts dans une perspective plus globale. La fouille exhaustive des sites de Saleux en Picardie16, de Tournedos-Portejoie en Normandie17, de Serris en Île-de-France18 ou de Vilarnau en Roussillon19 permet ainsi d’éclairer de manière renouvelée les relations topographiques entre morts et vivants, ainsi que leur dynamique sur plusieurs siècles20, tandis que les vestiges osseux peuvent être étudiés comme révélateurs de l’activité quotidienne et des conditions de vie des habitants21.
7On ne saurait terminer ce rapide tour des traditions historiographiques sans évoquer le rôle important joué par les travaux des sociologues et des anthropologues22, dont la réception par les historiens, notamment les médiévistes, a entraîné un important renouvellement des questionnements et des méthodes d’analyse du monde des morts, donc du cimetière. Au total, cet objet singulier bénéficie aujourd’hui de sources d’étude aussi variées que ses modalités d’approche. C’est ce que donne à voir, entre autres, ce volume d’actes.
Le « cimetière au village » : un exercice de style ?
8Un très beau panorama de toutes ces questions à la fois historiographiques et méthodologiques étant offert au lecteur, période par période, dans le présent volume, il est sans doute plus intéressant, en guise de rapport introductif, de proposer quelques pistes pour tenter de cerner au mieux l’objet d’étude choisi, ce « cimetière au village » dont l’expression elle-même pourrait être sujet d’un exercice de style, posant d’emblée deux questions fondamentales. En effet, avant même de déterminer les rapports entre les deux termes, il convient de se demander, d’une part, ce qu’est un cimetière, d’autre part, ce qu’est un village, sans jamais oublier de distinguer, pour mieux les rapprocher, les mots (d’hier et d’aujourd’hui) et les choses. Or, à ces deux questions, en apparence très simples, aucune réponse générale n’est possible. Une contextualisation historique est, en outre, d’autant plus indispensable qu’on embrasse, dans le cas de la période choisie (Moyen Âge et Époque moderne), presque quinze siècles, ce qui oblige à user de nuances dans l’exposé de situations toujours complexes.
« Cimetière »
9Commençons par le « cimetière ». Même si l’usage de ce mot est parfois discuté par les archéologues qui lui préfèrent dans certains cas le terme de « nécropole » (essentiellement pour l’Antiquité et le haut Moyen Âge) ou diverses expressions ou périphrases (« espace funéraire », « ensemble sépulcral », etc.), il garde dans tous les cas une dimension collective, primordiale dans sa définition. Le cimetière, c’est avant tout un lieu où sont déposés des corps de défunts en assez grand nombre pour constituer un groupe. Qualifié diversement en latin (coemeterium, atrium, voire polyandrium – avec toutes les variantes possibles dans les langues vernaculaires qui en émanent), situé à proximité ou non d’un édifice de culte et/ou d’un habitat, il se caractérise par le regroupement de sépultures le plus souvent individuelles, qui trahit la conscience des vivants de former une communauté, quels que soient son ampleur et ses contours, même si l’on observe parfois en son sein des secteurs affectés à diverses catégories de défunts selon des critères variés (âge, sexe, éventuellement statut économique ou social)23.
10Le cimetière est par ailleurs un lieu « très spécial » par la sacralité qui s’y rattache, de plus en plus évidente à partir de l’époque carolingienne24. Lieu du dernier repos des fidèles, il bénéficie, lorsqu’il est situé dans l’entourage immédiat d’une église, de la proximité à la fois des reliques (phénomène de l’inhumation ad sanctos25) et de la célébration eucharistique sur l’autel, qui diffusent en quelque sorte leur sacralité sur l’espace environnant. On ne doit d’ailleurs pas oublier que l’église elle-même est, depuis longtemps et avec des fortunes diverses, un lieu d’inhumation privilégié26. À partir du xe siècle, c’est le cimetière lui-même qui peut être béni par un rituel épiscopal27 ; il acquiert alors un statut spécifique, exclusif, mettant clairement en lumière son caractère confessionnel, qui marquera l’ensemble de la période médiévale et moderne.
11Enfin, d’un point de vue juridique, dès lors qu’il est associé à un édifice de culte, le cimetière jouit du droit d’asile qui puise son origine dans l’Antiquité tardive et protège toute personne, coupable ou innocente, qui y trouve refuge28. Régulièrement réaffirmée au cours du temps, notamment lors du développement des mouvements dits de Paix et de Trêve de Dieu, cette immunité locale favorise une utilisation non funéraire et clairement profane du lieu : installation de dispositifs de stockage des denrées révélés par l’archéologie, accueil d’un habitat pérenne accompagné éventuellement d’une fortification de l’enceinte en période de trouble, développement de toutes sortes d’activités sociales dont portent trace les textes du Moyen Âge et de l’Époque moderne29.
« Village »
12Ce dernier point permet une transition aisée vers la deuxième question fondamentale posée par la problématique choisie : qu’est-ce qu’un village ? Là encore, la réponse est loin d’être simple30. En français contemporain, la définition est assez vague, la notion d’agglomération rurale étant seulement marquée par l’idée de regroupement d’habitations et de localisation à la campagne. Pour trouver des définitions plus précises, il faudrait se tourner vers différentes disciplines, comme la géographie, qui ont élaboré des listes de critères pour caractériser, par exemple, les différentes formes d’habitat, notamment rural.
13Toutefois, dans un article devenu célèbre, Élisabeth Zadora-Rio a bien montré le hiatus existant, dans la perception du village, entre deux traditions disciplinaires pourtant proches, celle des historiens et celle des archéologues31, qu’il est indispensable de réconcilier si l’on souhaite étudier les différences éventuelles dans la gestion des morts, donc de l’espace qui leur est dévolu, en fonction des différentes formes de l’habitat des vivants, groupé ou dispersé, présent dans le monde rural, du nord au sud de l’Europe. De même, dans la perspective d’une étude du cimetière, la mise à l’écart de ce qui se passe en ville n’aurait pas de sens. En effet, les travaux sur des cimetières urbains (le plus souvent modernes), réalisés tant à partir des sources écrites que des fouilles archéologiques32, laissent supposer que les spécificités mises en lumière sont moins liées à une véritable rupture culturelle qu’à une prégnance accrue en milieu urbain de certains paramètres, notamment le nombre de corps à inhumer, la contrainte topographique exercée par l’insertion du cimetière dans l’habitat ou encore la diversité des activités profanes qui peuvent prendre place dans l’espace public.
14En revanche, la question de l’éventuel rôle polarisateur du cimetière (ou de l’ensemble qu’il forme avec l’église) dans le processus de fixation de l’habitat autour d’un centre de pouvoir a du sens surtout pour le monde rural. Il est certain que par son lien étroit avec la terre, la tradition de l’inhumation, qui a progressivement remplacé l’incinération à la fin de l’Antiquité33, a favorisé un ancrage territorial fort des sépultures : stables par excellence, ces dernières peuvent par ailleurs être génératrices de pratiques mémorielles qui leur donnent un statut spécifique au regard du groupe, qu’il soit familial, communautaire ou plus largement social. Cela n’implique pas nécessairement un regroupement des tombes dans un véritable « cimetière » : les recherches archéologiques récentes ont assez fréquemment mis au jour de petits groupes de sépultures, dispersés dans l’habitat du haut Moyen Âge34, parfois contemporains d’un vaste ensemble funéraire situé à proximité. Ce phénomène se poursuit au moins jusqu’au Moyen Âge central35 et ne relève pas forcément d’une logique d’exclusion, comme on l’avait initialement pensé. Cependant, le modèle majoritaire, aux époques médiévale et moderne, est bien celui du cimetière, espace funéraire collectif qui, avec ou sans édifice de culte à l’origine, a pu jouer un rôle important dans la stabilisation et le développement de véritables villages.
15Même si on doit garder à l’esprit que les modèles d’évolution sont multiples et variés, il reste indéniable que l’organisation de l’espace des vivants est indissociable de celui des morts. La relation la plus visible est sans doute celle qui s’exprime de manière topographique : du début du Moyen Âge à la fin de l’Époque moderne, elle est marquée à la fois par la proximité et par une certaine perméabilité. Même consacré, l’espace d’inhumation peut accueillir les vivants et leurs diverses activités. Par ailleurs, parce que le pouvoir, politique ou spirituel, sur les hommes passe aussi par le contrôle des morts36, le cimetière ne peut se penser indépendamment des autres éléments organiques du village, le(s) lieu (x) de culte et le(s) lieu(x) d’exercice de l’autorité, en particulier le château37. De l’incastellamento à l’inecclesiamento, les néologismes créés par les historiens de la société médiévale pour caractériser les phénomènes à la fois politiques et topographiques qui ont marqué le Moyen Âge central38, montrent d’ailleurs l’oscillation de la valeur respective accordée à ces différents éléments dans la structuration des groupes humains et de leur lieu de vie.
16La situation est sans doute plus complexe qu’on a pu le penser à un moment donné, notamment parce que l’habitat rural peut revêtir diverses formes, parfois très dispersées39, et que l’adéquation entre un lieu unique d’inhumation et un habitat stable et regroupé ne relève plus de l’évidence historique. Elle doit sans cesse être interrogée en fonction de l’organisation politico-religieuse de chaque groupe humain et de sa manière de s’approprier ou d’occuper l’espace. Une histoire du « cimetière au village », indissociable d’une approche chronologique et géographique fondée sur des sources fiables, n’est jamais loin de celle des communautés rurales dont elle révèle les contours, l’organisation et la stratification sociale, ainsi que la manière dont s’articulent, en son sein, les différents niveaux de pouvoir, en fonction de critères propres d’inclusion ou d’exclusion.
17L’élément le plus remarquable de la période est sans doute l’importance de l’appartenance confessionnelle dans la détermination du lieu de sépulture. La diffusion du rituel de consécration du cimetière, à partir du xie siècle40, a fait de ce dernier le lieu d’inhumation exclusif de ceux qui partageaient de leur vivant la même foi. Elle est le signe tangible de l’importance prise par les responsables spirituels de la communauté dans l’acceptation ou le refus d’accorder le droit d’être enterré dans le cimetière commun : pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à la fin du xvie siècle, un tel pouvoir est du ressort exclusif de l’autorité religieuse41, soutenue parfois par l’autorité séculière. Même lorsque le pouvoir royal, à partir du xviie siècle, intervient directement, la législation civile ne se substitue pas entièrement à celle de l’Église et la dimension religieuse reste fondamentale jusqu’à la Révolution, voire plus tard encore. Indépendamment du droit, accordé à chacun dans les limites des règles ecclésiastiques, d’élire sépulture là où il le souhaite, notamment auprès des membres de sa famille ou dans l’église d’une communauté religieuse, le droit commun au Moyen Âge est celui de la paroisse, structure spirituelle et sociale englobante42, dont les contours, en milieu rural, ont tendance à se confondre avec ceux du village et de son terroir. Plusieurs fouilles de cimetières paroissiaux ont d’ailleurs donné lieu, ces dernières années, à des publications qui permettent de renouveler considérablement l’approche du phénomène sur le temps long43.
18Le cimetière paroissial, dont le « recrutement » est fondé sur la proximité géographique du lieu d’habitat, devient ainsi, à partir du xiie siècle, le lieu « ordinaire » d’inhumation pour tous ceux qui naissent, vivent et meurent aux alentours. À l’aune de la vie religieuse, c’est surtout le lieu où sont ensevelis ceux qui ont été baptisés et qui ont reçu pendant leur vie les divers sacrements, en particulier l’eucharistie et la pénitence, dans l’église paroissiale, et forment de ce fait une communauté spirituelle unie par-delà la mort. Le cimetière paroissial peut ainsi donner une certaine idée de la société des vivants ; il n’en donne pas pour autant une image fidèle44, car nombreux sont les lieux « extra-ordinaires » qui accueillent en parallèle certains défunts particuliers, qu’ils relèvent d’institutions religieuses spécifiques (monastères, maladreries, etc.) ou qu’ils soient dédiés à des groupes particuliers en fonction de leur âge (enfants)45, de leur statut social (clercs, seigneurs laïcs, souverains), des circonstances de leur décès (condamnés à mort, victimes de crises de mortalité46). On ne peut terminer sans évoquer également les espaces dédiés aux défunts relevant d’une confession religieuse particulière, juifs47 ou protestants48, dont l’histoire se construit parallèlement à celle des cimetières contrôlés par l’autorité ecclésiastique.
19Le cimetière au village peut finalement être compris comme l’expression tangible d’une communauté des morts étroitement liée à celle des vivants, à la manière dont ils occupent leur terroir et à l’autorité qui les régit. Grâce à l’analyse des textes contemporains, aux résultats des travaux archéologiques et même, pour la fin du Moyen Âge et l’Époque moderne, aux représentations iconographiques, on peut imaginer à quoi pouvait ressembler un cimetière rural : proche ou attenant à une église, avec des tombes individuelles diversement mises en relief, quelques constructions collectives (croix hosannière, lanterne des morts, ossuaire), des espaces de circulation plus ou moins aménagés et sans doute beaucoup d’espaces végétalisés à l’intérieur d’un enclos aux limites plus ou moins monumentales. Ces « paysages du cimetière49 » sont indiscutablement façonnés par les vivants, en fonction des usages qu’ils font de l’espace funéraire : lieu d’inhumation des défunts, de prière individuelle, de dévotion collective et de processions commémoratives (notamment le 2 novembre), il s’agit aussi d’un lieu d’intense vie sociale (marchés, fêtes et autres)50. Toutes ces activités, plus ou moins avouables parfois, revêtent un sens singulier quand elles prennent place dans le cimetière qui reste l’espace des morts par excellence. Les parents, les ancêtres sont là, physiquement, dans leur tombeau ou dans l’ossuaire qui réunit les restes des membres de la communauté ; ils sont également là, par une présence impalpable révélée à quelques privilégiés et relayée admirablement par la littérature contemporaine51.
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20Quelle que soit sa forme, le cimetière au village apparaît finalement, aux époques médiévale et moderne, comme le lieu à la fois d’enracinement et de mise en scène de la communauté rurale dans toutes ses dimensions. Les nombreux conflits dont il fait régulièrement l’objet pendant toute cette période sont à la mesure de l’attachement des vivants à ce lieu saisissant, source d’une identité communautaire toujours renouvelée. En brisant le lien séculaire tissé entre les vivants et les morts, le déplacement des cimetières engagé à la fin du xviiie siècle dans une grande partie de l’Europe fut sans doute une des plus profondes ruptures culturelles qui marquèrent la fin de l’Ancien Régime52. On remarquera que le mouvement ne s’effectua toutefois pas sans résistance, et qu’à la campagne53 comme en ville54, il fallut parfois attendre le milieu ou la deuxième moitié du xixe siècle pour voir les morts expulsés de l’espace des vivants. Pas pour longtemps : l’urbanisation grandissante ayant rapproché les quartiers périphériques de la ville des morts, les cimetières sont de nouveau, en un grand nombre de lieux, enserrés dans l’habitat, posant de nouvelles questions à notre société contemporaine55. Mais ceci est une autre histoire…
Notes de bas de page
1 Le texte qui suit regroupe deux interventions au colloque de Flaran : au « Rapport introductif » présenté le 11 octobre 2013 (C. Treffort) ont été intégrées certaines des « Conclusions » proposées le lendemain (A. Dierkens). Par ailleurs, et pour éviter d’inutiles redites, nous avons délibérément évité de reprendre le détail de l’argumentation des rapports d’Isabelle Cartron, de Michel Lauwers et de Régis Bertrand, auxquels nous renvoyons globalement, notamment pour les références bibliographiques.
2 On peut se reporter pour cela à D. Baloup, « La mort au Moyen Âge (France et Espagne). Un bilan historiographique », C. González Mínguez, I. Bazán Díaz (dir.), El discurso legal ante la muerte durante la Edad Media en el nordeste peninsular, Bilbao, 2006, p. 13-31.
3 M. Vovelle, « Les attitudes devant la mort, front actuel de l’histoire des mentalités », Archives de sciences sociales des religions, t. 39, 1975, p. 17-29 ; R. Bertrand, « L’histoire de la mort, de l’histoire des mentalités à l’histoire religieuse », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 86, 2000, p. 551-559.
4 Notamment F. Lebrun, Les hommes et la mort en Anjou, Paris, 1961 ; M. Vovelle, La mort et l’Occident de 1300 à nos jours, Paris, 1983 (rééd. 2000).
5 Ph. Ariès, Essais sur l’histoire de la mort en Occident du Moyen Âge jusqu’à nos jours, Paris, 1975 et surtout L’homme devant la mort, Paris, 1977, à compléter par Images de l’homme devant la mort, Paris, 1983.
6 La mort au Moyen Âge, Colloque de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public réunis à Strasbourg en juin 1975, Strasbourg, 1977 ; H. Braet, W. Verbeke (éd.), Death in the Middle Ages, Mediaevalia Lovaniensia, Studia, 9, Louvain, 1983.
7 J. Chiffoleau, La comptabilité de l’au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d’Avignon à la fin du Moyen Âge, Rome, 1980 (rééd. Paris, 2011).
8 D. Alexandre-Bidon, C. Treffort (dir.), À réveiller les morts : la mort au quotidien dans l’Occident médiéval, Lyon, 1993.
9 C. Treffort, L’Église carolingienne et la mort. Christianisme, rites funéraires et pratiques commémoratives, Lyon, 1996 ; É. Rebillard, Religion et sépulture. L’Église, les vivants et les morts dans l’Antiquité tardive, Paris, 2003 ; M. Lauwers, Naissance du cimetière. Lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, 2005.
10 D. Ligou, « L’évolution des cimetières », Archives de sciences sociales des religions, t. 39, 1975, p. 61-77 ; J. Thibaut-Payen, Les morts, l’Église et l’État. Recherches d’histoire administrative sur la sépulture et les cimetières dans le ressort du Parlement de Paris aux xviie et xviiie siècles, Paris, 1977.
11 C. Métayer, Au tombeau des secrets. Les écrivains publics du Paris populaire. Cimetière des Saints-Innocents, xvie-xviiie siècle, Paris, 2000. Voir déjà L. Musset, « Cimiterium ad refugium tantum vivorum non ad sepulturam mortuorum », Revue du Moyen Âge Latin, t. 4, 1948, p. 56-60 ; Id., « Le cimetière dans la vie paroissiale de Basse-Normandie (xie-xiiie siècle) », Cahiers Léopold Delisle, t. 12, 1963, p. 7-27 ; P. Duparc, « Le cimetière, séjour des vivants (xie-xiie siècle), Bulletin Philologique et Historique, 1967, p. 483-504.
12 Bilan récent par C. Treffort, « Une archéologie très « humaine » : regard sur trente ans d’étude des sépultures médiévales en France », J. Chapelot (éd.), Trente ans d’archéologie médiévale en France. Un bilan pour un avenir, Caen, 2010, p. 213-216. Voir aussi L. Bonnabel, Archéologie de la mort en France, Paris, 2012.
13 En particulier H. Galinié, É. Zadora-Rio (dir.), Archéologie du cimetière chrétien, Actes du 2e colloque archea , Orléans, Tours, 1996.
14 M. Fixot, É. Zadora-Rio (dir.), L’environnement des églises et la topographie religieuse des campagnes médiévales, Paris, 1994.
15 Voir par exemple Villages désertés et histoire économique, xie-xviiie siècle, Paris, 1965.
16 I. Cattedu, « Le site médiéval de Saleux Les Cultures. Habitat, nécropole et églises du haut Moyen Âge », G. de Boe, Fr. Verhaeghe (dir.), Rural Settlements in Medieval Europe, Zellik, 1997, p. 143-148 ; É. Peytremann, Archéologie de l’habitat rural dans le nord de la France, du ive au xiie siècle, Saint-Germain-en-Laye, 2003, t. 2, p. 413-417.
17 F. Carré, « Le site de Portejoie (Tournedos, Val-de-Reuil, Eure), viie-xive siècle : organisation de l’espace funéraire », H. Galinié, É. Zadora-Rio (dir.), Archéologie du cimetière chrétien…, p. 153-162 ; É. Peytremann, Archéologie de l’habitat rural dans le nord de la France…, t. 2, p. 344-348.
18 É. Peytremann, Archéologie de l’habitat rural dans le nord de la France…, t. 2, p. 183-187 ; F. Blaizot, Les espaces funéraires de l’habitat groupé des Ruelles à Serris du viie au xie siècle (Seine-et-Marne, Ile-de-France) : taphonomie du squelette, modes d’inhumation, organisation et dynamique, Thèse, Bordeaux, 2011.
19 O. Passarius, R. Donat, A. Catafau (dir.), Vilarnau. Un village au Moyen Âge en Roussillon, Perpignan, 2008.
20 C’est également le cas du site de Rigny, même si la fouille n’a pas été exhaustive : É. Zadora-Rio, H. Galinié, « Les fouilles du site de Rigny, viie-xixe siècle (commune de Rigny-Ussé, Indre-et-Loire) : l’habitat, les églises, le cimetière. Troisième et dernier rapport préliminaire (1995-1999) », Revue archéologique du Centre de la France, t. 40, 2001, p. 167-242.
21 Par exemple, pour le site de Brandes-en-Oisans : M.-C. Bailly-Maître, B. Simone, N. Barré et al., « Travail et milieu. Incidence sur une population au Moyen Âge », L’identité des populations archéologiques, XVIe Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, Sophia Antipolis, 1996, p. 211-243.
22 F. Zonabend, « Les morts et les vivants : le cimetière de Minot en Châtillonnais », Études rurales, no 52, 1973, p. 7-23 ; J.-D. Urbain, La Société de conservation. Étude sémiologique des cimetières d’Occident, Paris, 1978 ; Id., L’archipel des morts. Le sentiment de la mort et les dérives de la mémoire dans les cimetières d’Occident, Paris, 1989 ; M. Ragon, L’espace de la mort. Essai sur l’architecture, la décoration et l’urbanisme funéraires, Paris, 1981 ; L.-V. Thomas, Rites de mort pour la paix des vivants, Paris, 1985 ; P. Baudry, La place des morts. Enjeux et rites, Paris, 1999 ; Id. (éd.), L’anthropologie de la mort aujourd’hui, Bruxelles, 2002.
23 Voir par exemple É. Lorans (dir.), Saint-Mexme de Chinon, ve-xxe siècle, Paris, 2006.
24 M. Lauwers, « Le cimetière dans le Moyen Âge latin. Lieu sacré, saint et religieux », Annales HSS, 1999, no 5, p. 1047-1072.
25 Y. Duval, Auprès des saints corps et âme. L’inhumation ad sanctos dans la chrétienté d’Orient et d’Occident du iiie au viie siècle, Paris, 1988.
26 Y. Duval, J.-C. Picard (dir.), L’inhumation privilégiée du ive au viiie siècle en Occident, Paris, 1986 ; C. Sapin, « Dans l’église ou hors de l’église, quel choix pour l’inhumé ? », H. Galinié, É. Zadora-Rio (éd.), Archéologie du cimetière chrétien…, p. 65-78 ; S. Scholz, « Das Grab in der Kirche. Zu einem theologischen und rechtlichen Hintergründen in Spätantike und Frühmittelalter », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichten, t. 115, 1998, p. 270-306 ; A. Dierkens, « Sépultures et aménagements architecturaux à l’époque carolingienne », M. Margue, M. Uhrmacher, H. Pettiau (dir.), Sépulture, mort et représentation du pouvoir au Moyen Âge. Tod, Grabmal und Herrschaftsrepräsentation im Mittelalter, Luxembourg, 2006, p. 95-131.
27 C. Treffort, « Consécration de cimetière et contrôle épiscopal des lieux d’inhumation au xe siècle », M. Kaplan (dir.), Le sacré et son inscription dans l’espace à Byzance et en Occident. Études comparées, Paris, 2001, p. 285-299 ; H. Gittos, « Creating the Sacred : Anglo-Saxon Rites for Consecrating Cemeteries », S. Lucy, A. Reynolds (éd.), Burial in Early Medieval England and Wales, Londres, 2002, p. 195-208.
28 A. Ducloux, Ad ecclesiam confugere. Naissance du droit d’asile dans les églises ( ive- milieu du ve siècle), Paris, 1994.
29 P. Duparc, « Le cimetière, séjour des vivants… » ; É. Zadora-Rio, « Les cimetières habités en Anjou (xie-xiie siècle) », Actes du 105e Congrès National des Sociétés Savantes. Section d’Archéologie, Caen, 1980, Paris, 1983, p. 319-329 ; D. Pichot, « Vivre au cimetière, xie-xiiie siècles », L’Oribus, t. 13, 1984, p. 33-38 ; D. Alexandre-Bidon, La mort au Moyen Âge ( xiiie-xvie siècle), Paris, 1998, p. 239-272. Sur les cimetières fortifiés, voir M. de Waha, « Les églises et cimetières fortifiés », La mémoire des pierres. À la découverte du patrimoine architectural en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, 1987, p. 129-131 et, surtout, M. Fixot, É. Zadora-Rio (dir.), L’église, le terroir, Paris, 1989.
30 J.-M. Yante, A.-M. Bultot-Verleysen (éd.), Autour du « village ». Établissements humains, finages et communautés rurales entre Seine et Rhin ( ive-xiiie siècle), Actes du colloque international de Louvain-la-Neuve, 16-17 mai 2003, Turnhout, 2010.
31 É. Zadora-Rio, « Le village des historiens et le village des archéologues », É. Mornet (éd.), Campagnes médiévales : l’homme et son espace. Études offertes à Robert Fossier, Paris, 1995, p. 145-153.
32 Par exemple, B. Bizot, D. Castex, P. Reynaud et al., La saison d’une peste (avril-septembre 1590). Le cimetière des Fédons à Lambesc (Bouches-du-Rhône), Paris, 2005 ou É. Crubézy, S. Duchesne, C. Arlaud (dir.), La mort, les morts et la ville (Montpellier, xe-xvie siècle), Paris, 2006.
33 C. Capone, Uomini in cenere. La cremazione dalla Preistoria a oggi, Rome, 2004 ; P. Kuberski, Le christianisme et la crémation, Paris, 2012.
34 L. Pecqueur, « Des morts chez les vivants. Les inhumations dans les habitats ruraux du haut Moyen Âge en Île-de-France », Archéologie médiévale, t. 33, 2003, p. 1-31.
35 F. Blaizot, « Ensembles funéraires isolés dans la moyenne vallée du Rhône », Habitats, nécropoles et paysages dans la moyenne et la basse vallée du Rhône ( viie-xve siècle). Contribution des travaux du tgv-Méditerranée à l’étude des sociétés rurales médiévales, Paris, 2006, p. 39-60.
36 M. Margue et al. (dir.), Sépulture, mort et symbolique du pouvoir au Moyen Âge… ; A. Alduc-Lebagousse (éd.), Inhumations de prestige ou prestige de l’inhumation ? Expressions du pouvoir dans l’au-delà ( ive-xve siècle), Caen, 2009.
37 H. Mouillebouche, « Cercles de paix, cimetières et châteaux en Bourgogne », P. Corbet, J. Lusse (éd.), Ex animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Langres, 2009, p. 73-138.
38 Voir en dernier lieu M. Lauwers, « De l’incastellamento à l’inecclesiamento. Monachisme et logiques spatiales du féodalisme », D. Iogna-Prat, M. Lauwers, F. Mazel et al. (dir.), Cluny, les moines et la société au premier âge féodal, Rennes, 2013, p. 315-338.
39 Voir par exemple J.-M. Pesez, « L’habitat dispersé : un problème historique pour l’archéologie », B. Cursente (éd.), L’habitat dispersé médiéval et moderne, Toulouse, 1999, p. 17-38.
40 É. Zadora-Rio, « Lieux d’inhumation et espaces consacrés. Le voyage du pape Urbain II en France (août 1095-août 1096) », A. Vauchez (éd.), Lieux sacrés, lieux de culte, sanctuaires. Approches terminologiques, historiques et monographiques, Rome, 2000, p. 197-213.
41 A. Bernard, La sépulture en droit canonique : du Décret de Gratien au Concile de Trente, Paris, 1933.
42 Voir notamment L’encadrement religieux des fidèles au Moyen Âge et jusqu’au concile de Trente. La paroisse, le clergé, la pastorale, la dévotion, Paris, 1985 ; Y. Couttiez, D. Van Overstraeten (éd.), La paroisse en questions. Des origines à la fin de l’Ancien Régime, 1998 ; C. Delaplace (dir.), Aux origines de la paroisse rurale en Gaule méridionale ( ive-ixe siècle), Paris, 2005 ; D. Iogna-Prat, É. Zadora-Rio (dir.), La paroisse, genèse d’une forme territoriale, Médiévales, 49, Paris, 2005.
43 Voir, par exemple, P. Mignot, « Mourir à la campagne entre l’an 550 et 1750. Archéologie du cimetière paroissial de Froidlieu », S. Balace, A. de Poorter (éd.), Entre le Paradis et l’Enfer : mourir au Moyen Âge, Bruxelles, 2010, p. 172-181 et R. Colleter, F. Le Boulanger, D. Pichot, Église, cimetière et paroissiens. Bréal-sous-Vitré (Ille-et-Vilaine) ( viie-xviie siècle), Paris, 2012.
44 Question déjà posée par L. Buchet, C. Lorren, « Dans quelle mesure la nécropole du haut Moyen Âge offre-t-elle une image fidèle de la société des vivants ? », La mort au Moyen Âge…, p. 27-49. Voir aussi A. Dierkens, « Cimetières mérovingiens et histoire du Haut Moyen Âge. Chronologie-Société-Religion », Acta Historica Bruxellensia, t. 4, Histoire et Méthode, Bruxelles, p. 15-70 ; P. Périn, « Possibilités et limites de l’interprétation sociale des cimetières mérovingiens », Antiquités nationales, t. 30, 1998, p. 169-183 ; L. Verslype, « À la vie, à la mort. Considérations sur l’archéologie et l’histoire des espaces politiques, sociaux et familiaux mérovingiens », R. Noël, I. Paquay, J.-P. Sosson (éd.), Au-delà de l’écrit. Les hommes et leurs vécus matériels au Moyen Âge à la lumière des sciences et des techniques, Turnhout, 2003, p. 405-460.
45 R. Bertrand, « Les enfants qui « remplissent le ciel ». Obsèques et sépultures d’enfants en Provence aux xviie-xviiie siècles », Mort et mémoire. Provence, xviiie-xxe siècle. Une approche d’historien, Marseille, 2011, p. 101-112 ; J. Gélis, Les enfants des limbes : mort-nés et parents dans l’Europe chrétienne, Paris, 2006, p. 330-347 ; M.-C. Coste (dir.), Le corps des anges, Blandy-les-Tours, 2011 ; É. Perez, L’enfant au miroir des sépultures médiévales (Gaule, vie-xiie siècle), Thèse, Nice Sophia Antipolis, 2013.
46 D. Castex, I. Cartron (éd.), Épidémies et crises de mortalité du passé, Pessac, 2007 ; M. Vivas, La privation de sépulture au Moyen Âge. L’exemple de la province ecclésiastique de Bordeaux ( xe-début du xive siècle), Thèse, Bordeaux, 2012.
47 Synthèses commodes par G. Nahon « Les cimetières », B. Blumenkranz (dir.), Art et archéologie des Juifs en France médiévale, Toulouse, 1980, p. 139-159 et H. Künzl, Jüdische Grabkunst, von der Antike bis heute, Darmstadt, 1999, p. 67-146. Plus récemment, Ph. Blanchard, P. Georges, Cl. de Mecquenem, « Le cimetière juif au Moyen Âge, un lieu d’exclusion ? », Archéopages, no 25, 2009, p. 14-23.
48 D. Poton, « Le protestantisme et la mort à l’Époque moderne », C. Treffort (dir.), Mémoire d’hommes. Traditions funéraires et monuments commémoratifs en Poitou-Charentes, de la Préhistoire à nos jours, La Rochelle, 1997, p. 96-100 ; R. Bertrand, « Les cimetières protestants en Provence (xviiie-xixe siècle) », Provence historique, t. 49, 1999, no 197, p. 669-682 ; J.-Y. Durand, « Entre « paisibles jardins » et « patrimoine culturel ». Les cimetières familiaux des protestants du Diois », Terrain, no 20, 1993, p. 119-134 ; A. Menniti Ippolito, Il Cimiterio acattolico di Roma. La presenza protestante nella città del papa, Rome, 2014.
49 A. Dietrich, A. Corrochano, M. Gaultier (dir.), Paysages du cimetière, sous presse.
50 Panorama général dans D. Alexandre-Bidon, La mort au Moyen Âge…, surtout p. 239-272, actualisées dans Ead., « Le cimetière, résidence des morts et des vivants, xive-xve siècle », S. Balace, A. de Poorter (éd.), Entre paradis et enfer…, p. 244-250.
51 J.-C. Schmitt, Les Revenants. Les vivants et les morts dans la société médiévale, Paris, 1994, p. 209-211.
52 Par exemple, C. Denk, J. Ziesemer (éd.), Der bürgerliche Tod. Städtische Bestattungskultur, von der Aufklärung bis zum frühen 20. Jahrhundert, Ratisbonne, 2007 ; A. Dierkens, « Quel avenir pour nos cimetières ? Réflexions sur la préservation du patrimoine funéraire des xixe et xxe siècles », M. Feidt (coord.), Folia Synoptica. Livre-souvenir publié à l’occasion du 750e anniversaire de l’affranchissement de la Ville de Diekirch, 1260-2010, Diekirch, 2011, p. 87-91.
53 P. Boutry, « Les mutations du paysage paroissial : reconstructions d’églises et translations de cimetières dans les campagnes de l’Ain au xixe siècle », Ethnologie française, n. s., t. 15, 1985, p. 7-34 ; P. Martin, Figures de la mort en Lorraine, xvie- xixe siècle, Nancy, 2007.
54 M. Lasserre, « La loi et les morts : la difficile création du cimetière général de Tours au xixe siècle », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 98, 1991, no 3, p. 303-312.
55 M. Lasserre, Villes et cimetières de France. De l’Ancien Régime à nos jours. Le territoire des morts, Paris, 1997.
Auteurs
Professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université libre de Bruxelles, directeur de l’URHM
Professeure d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Poitiers, directrice du CESCM.
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