Les vaudois entre villes et campagnes dans l’Empire (fin du xive et début du xve siècle)
p. 187-199
Texte intégral
1L’histoire du valdéisme allemand à la fin du Moyen Âge se confond en grande partie avec la vague de répression massive dont les vaudois de l’Empire1 furent victimes au tournant du XIVe au XVe siècle2. Si le XIVe siècle avait connu tout au plus des procès sporadiques3 – à l’exception du royaume de Bohême, où la chasse aux hérétiques suivit, comme nous le verrons, un autre calendrier –, la donne changea brutalement au début des années 1390. À partir de ce moment, les vaudois allemands furent en effet pris dans toute une série de procès qui se prolongea jusque dans les premières années du siècle suivant. Les raisons du déclenchement des hostilités contre une minorité silencieuse, dont les membres avaient vécu jusqu’alors d’une façon des plus discrètes parmi leurs voisins orthodoxes, restent largement inconnues. Il semble toutefois que la répression fut le corollaire d’une crise interne du valdéisme allemand, liée, d’après ce qui a été proposé, à une crise de l’apostolat laïque tel qu’il était pratiqué par les vaudois. Face au clergé catholique consacré, certains des prédicateurs vaudois, laïques bien entendu, auraient été pris de doutes quant à leur légitimité, des doutes qui se seraient finalement répercutés sur leurs adhérents4. Le signe le plus patent en faveur de la thèse selon laquelle le corps des prédicateurs itinérants, pourtant échine de toute la mouvance vaudoise, était, du moins en partie, déstabilisé, sont les conversions répétées de maîtres au cours de la seconde moitié du XIVe siècle5, ce qui ne pouvait manquer de porter des coups sévères au valdéisme allemand et de favoriser des mesures coercitives sur le terrain.
L’année 1391 et la grande vague de persécutions de la fin du xive siècle
2L’année 1391 semble avoir été un moment-clé dans la mise en place de la répression. Certes, à la fin septembre 1390 déjà, il est fait état de vaudois découverts à Mayence6, mais ce n’est qu’une année plus tard, en septembre 1391, qu’une douzaine de rectores pro nunc sectae Waldensium furent démasqués dans des circonstances malheureusement inconnues. Les noms de ces « recteurs » ont été transcrits sur une liste7, et c’est grâce à cette liste que nous avons connaissance de l’événement. Il existe en outre une deuxième liste, plus longue, de maîtres vaudois appréhendés8, qui pose cependant problème : les magistri n’y sont pas distingués des discipuli. Il n’est pas évident de savoir si le terme discipulus fait état ici d’une gradation hiérarchique à l’intérieur du corps des prédicateurs ou s’il renvoie simplement aux sympathisants des maîtres. Quoi qu’il en soit, les deux listes sont bien connues par la recherche et sont régulièrement citées. Nous nous limitons donc à souligner trois points : chacune des listes nous est parvenue en plusieurs copies9, ce qui témoigne d’un degré de diffusion relativement élevé. Selon toute apparence, ces listes circulaient et, avec elles, les informations concernant les prédicateurs vaudois identifiés comme tels. Deuxièmement, d’après la liste la plus longue, cinq des personnes nommées, maîtres ou disciples, se seraient converties après leur découverte et seraient devenues des prêtres de l’Église catholique. Nous en revenons donc à ce que nous avons dit de la crise au sein du corps des prédicateurs vaudois.
3Finalement, une partie des individus inscrits sur la seconde liste auraient abjuré leur hérésie en 1391, à Erfurt en Thuringe, devant Martin d’Amberg et le frère célestin Pierre. Or le prêtre Martin d’Amberg ou de Prague, comme il est communément appelé dans les sources10, et surtout le célestin Pierre Zwicker furent les deux chasseurs de vaudois les plus acharnés de la décennie, parcourant de vastes espaces en traquant les hérétiques jusque dans les confins occidentaux du royaume de Hongrie, où la présence des deux hommes est encore attestée en janvier 140111. L’information selon laquelle les deux inquisiteurs auraient réussi à faire abjurer des maîtres vaudois à Erfurt en 1391 nous fait situer à ce moment-là le déclenchement de la campagne anti-vaudoise des années 1390, d’autant que le plus actif des deux pourfendeurs d’hérétiques, Zwicker, était justement en 1391 au début de sa carrière. Notons, en outre, que la ville d’Erfurt était une possession des archevêques de Mayence, et que c’est précisément l’archevêque en place, Conrad de Weinsberg (1390-1396), qui avait été à l’origine de la répression qui faisait rage depuis une année à Mayence même. Toutes ces coïncidences nous amènent à formuler l’hypothèse qu’« Erfurt » fut le moment où une campagne locale, centrée sur les fiefs de l’Église de Mayence, se transforma en une répression généralisée.
4Nous n’avons pas le dessein de retracer ici le parcours de Pierre Zwicker et de Martin de Prague, exercice auquel nous nous sommes livré ailleurs12, ni de récapituler une nouvelle fois l’histoire de la chasse aux vaudois de la dernière décennie du XIVe siècle. Relevons toutefois qu’à première vue, cette chasse semble former un vaste ensemble. Si l’on ne s’en tient qu’aux dates et aux lieux des enquêtes et des procès – à savoir Mayence à partir de 1390 ; Erfurt en 1391 ; Stettin (Szczecin) à partir de 1392 ; Augsbourg en 1393 ; Steyr dans le duché d’Autriche de façon sûre à partir de 1395 ; Nuremberg, Berne et Fribourg en Suisse en 1399 ; Strasbourg en 1400 ; ou encore Tyrnau (Trnava) et Ödenburg (Sopron) dans le royaume de Hongrie respectivement en 1400 et en 1401 –, on a en effet l’impression d’une répression concertée à large échelle. Et la liste présentée ici n’est même pas complète ; Ratisbonne, pour ne citer qu’un seul exemple, fut certainement la scène d’un, voire de plusieurs procès, au sujet desquels trop peu de choses sont connues pour le moment.
5Or, plus on examine le détail de chaque cas, moins on décerne un éventuel « plan » derrière les événements, parce que chacun d’entre eux présente des traits uniques, irréductibles à une quelconque matrice commune. Si certains procès sont indubitablement liés entre eux, par exemple ceux de Berne et de Fribourg en Suisse, auxquels il faut probablement ajouter celui de Strasbourg, d’autres ne le sont pas, ou ne le semblent du moins pas à la lumière de la documentation disponible. En outre, l’initiative d’ouvrir une enquête provenait d’instances diverses, que ce soit un évêque, un inquisiteur mobile à l’image de Pierre Zwicker et de Martin de Prague, ou encore une ville elle-même. Il n’est pas rare que quelqu’un, venu de l’extérieur, ait forcé la main aux autorités municipales pour qu’elles ouvrent une enquête. Tel fut le cas de Fribourg en Suisse, où des noms de suspects accompagnés d’une liste d’erreurs hérétiques furent transmis au conseil de la ville par les voisins bernois13. À Augsbourg14 et à Strasbourg15 en revanche, les procès furent déclenchés par des propos anti-hérétiques tenus par des prédicateurs étrangers de passage.
Un valdéisme urbain ou rural ?
6La chronologie des procès suggère que le valdéisme allemand, y compris parmi les colons allemands du royaume de Hongrie, aurait été avant tout un phénomène urbain. Cette position a été surtout tenue par une historiographie marxiste qui a interprété le valdéisme comme idéologie de l’opposition des petits contre les bourgeois dans les villes16. L’historien est-allemand Ernst Werner a pourtant mis le doigt, en 1963, sur le fait que l’hérésie vaudoise « ne s’était pas seulement répandue dans les villes, mais aussi, si ce n’est même de façon plus importante, à la campagne ». En Poméranie et dans le Brandebourg, tout comme en Bohême, le valdéisme serait devenu « une idéologie purement paysanne ». Et de conclure de façon générale que l’hétérodoxie était une manière d’exprimer les aspirations des couches populaires, aussi bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural17. Il reprocha cependant au valdéisme son caractère passif, peu enclin à vouloir changer les conditions sociales. Certes, Werner ne pouvait pas faire les frais des actes de résistance attestés dans les sources – parmi ces actes, il faut mentionner l’assassinat de maîtres convertis dont auraient été victimes un ancien prédicateur vaudois à Strasbourg18, de même que cinq autres maîtres mentionnés sur une des deux listes liées à leur conversion de masse en 139119 –, mais il qualifia ces éclats de violence d’« actes de désespoir », et non pas de « résistance active20 ».
7Ce n’est pas le lieu ici pour rediscuter les partis pris de l’historiographie marxiste en matière d’hérésiologie. Rappelons seulement à ce propos les remarques lucides d’Herbert Grundmann, avancées au sujet du XIIe siècle, mais sans doute aussi valables pour le XIVe siècle, selon lesquelles les bouleversements économiques et sociaux de l’époque n’avaient pas déclenché une lutte des classes, mais suscité une réponse religieuse aspirant à la pauvreté évangélique21. Ainsi, Grundmann, tout en admettant l’influence du social sur le religieux, a défendu l’autonomie du second par rapport au premier.
8Martin Erbstösser, un historien est-allemand comme Werner, a repris en 1970 la question de la « base sociale » du valdéisme. Son analyse, tout à fait pertinente, a gardé son intérêt jusqu’à nos jours, car elle fait la part des choses : en renvoyant à la formule héritée d’Herbert Grundmann, selon laquelle le valdéisme aurait été l’hérésie du « menu peuple tant dans la ville qu’à la campagne » (« kleine Leute in Stadt und Land »)22 – une assertion que nos connaissances actuelles permettent d’ailleurs de nuancer –, Erbstösser distingue les vaudois du duché d’Autriche et ceux de Poméranie et du Brandebourg de leurs coreligionnaires de Franconie, de Bavière, de Souabe et d’Alsace. Si les premiers se recrutaient avant tout parmi les populations rurales, les seconds habitaient dans de grands centres urbains tels que Nuremberg, Wurzbourg, Augsbourg, Ratisbonne ou Strasbourg23 (il convient d’ajouter Mayence à cette énumération, de même que Berne et Fribourg en Suisse, mais aussi des petites villes à l’image de Dinkelsbühl en Franconie et de Donauwörth en Souabe). Le valdéisme allemand semble donc avoir été un phénomène aussi rural qu’urbain, selon son implantation géographique.
9Deux autres remarques de Erbstösser méritent que l’on s’y attarde : d’une part, il émet l’hypothèse – tout en concédant que les sources appropriées manquent – que la campagne et les petites villes auraient alimenté les grands centres en vaudois24. D’autre part, il met en garde contre un problème lié à l’état de la documentation : comme la conservation des sources tend à être plus aléatoire à la campagne que dans les villes, il se peut que notre regard soit biaisé en faveur de ces dernières, c’est-à-dire que les vaudois urbains soient simplement mieux documentés que ceux implantés dans un milieu rural25.
10En ce qui concerne le premier point, il convient de relever l’exemple des vaudois de Strasbourg, cible d’un procès au printemps 1400. Dans nos études consacrées à ce procès26, nous nous sommes livré à une analyse sociologique de la population vaudoise de la ville. Il en résulte qu’en effet, sur 32 personnes interrogées, au moins 17 avaient une origine autre que strasbourgeoise, chiffre qui doit probablement encore être revu à la hausse. Il en résulte aussi que la grande majorité de ces immigrés – ceux au sujet desquels on dispose de sources l’étaient de longue date – étaient venus d’autres villes, que ce soient de petits centres régionaux à l’image de Dillingen en Souabe et de Dischingen dans le Württemberg, ou d’une grande ville comme Spire. La prépondérance des premiers est susceptible de corroborer l’hypothèse d’Erbstösser concernant l’origine des vaudois. Mais contrairement à ce que ce dernier a soutenu, ces immigrés de la première génération ne semblent pas avoir cherché un refuge religieux à Strasbourg27 car, dans les cas où nous disposons de données, ils s’étaient établis dans la métropole alsacienne bien avant la grande vague de persécutions des années 1390. Tout porte à penser que ces vaudois, comme tant d’autres individus à la même époque, avaient été attirés par le rayonnement économique de Strasbourg, sans pour autant exclure que la présence d’une communauté vaudoise ait exercé un attrait supplémentaire à même d’expliquer pourquoi certaines personnes étaient venues de loin pour prendre pied aux bords du Rhin28. Pour le moment, nous ne disposons pas d’études comparables pour d’autres villes, mais le cas strasbourgeois ne devait probablement pas être unique.
11Quant au deuxième point, la problématique des sources, il est frappant de constater que les deux corpus attestant le mieux la présence de vaudois à la campagne sont l’« œuvre » du même inquisiteur, à savoir Pierre Zwicker, dont il a déjà été question. Quelle que soit la quantité de ces sources inquisitoriales – dans le cas du procès de Stettin dirigé contre les hérétiques de Poméranie et du Brandebourg, le corpus est des plus riches, alors que dans le cas du duché d’Autriche ne subsistent que des fragments de ce qui devait être la documentation originale –, c’est « grâce à Pierre Zwicker » que nous pouvons parler d’un valdéisme villageois dans l’Empire (en dehors de la Bohême) à la fin du XIVe siècle. Sans les procès dirigés par cet inquisiteur, on parlerait sans doute d’un phénomène surtout urbain, en opposant probablement un valdéisme « allemand », urbain, à un valdéisme « roman », établi en Lombardie, dans le Piémont et le Dauphiné, beaucoup plus campagnard et paysan29.
L’exemple de la Poméranie et du Brandebourg
12À en juger d’après les procès de Zwicker, le valdéisme rural dans l’Empire était un phénomène de masse, du moins dans les régions visitées par ce chasseur d’hérétiques. Le procès de Stettin contre les vaudois de Poméranie et du Brandebourg occupa Zwicker, avec des interruptions, au cours des années 1392 à 1394. Pendant ce temps furent consignés au moins 443 protocoles, dont un peu moins de 200, représentant autant d’interrogatoires individuels, ont été conservés. Le procès de Stettin a donc donné lieu, même si l’on tient compte des pertes, au corpus le plus riche pour l’histoire du valdéisme allemand. Cette documentation précieuse a été rendue accessible en 1975 par Dietrich Kurze, qui choisit d’en publier un condensé, omettant tout ce qui relevait du formulaire30. Nous ne pouvons pas présenter ici une analyse de ce dossier copieux, d’autant plus qu’à ce jour, une analyse sociologique des prévenus, prenant en compte aussi les sources non-inquisitoriales, n’a pas été effectuée. Tout ce que nous savons à ce sujet est que la majorité des interrogés étaient des paysans avec leurs valets de ferme et leurs bonnes ; un deuxième groupe appartenait au milieu de l’artisanat. Ils étaient souvent liés aux métiers du textile, mais comptaient également parmi eux des représentants d’autres professions, tels que forgerons, menuisiers ou merciers.
13Dietrich Kurze s’est par ailleurs défendu contre la thèse d’Ernst Werner selon laquelle les vaudois de Poméranie et du Brandebourg auraient appartenu majoritairement au prolétariat rural31 ; selon lui, ils auraient certes représenté les couches inférieures, mais aussi les couches moyennes, comprenant des artisans de tout état, de la main-d’œuvre dépendante aussi bien que des paysans propriétaires de leur exploitation32. Cette diversité dans la condition sociale reflète en principe celle que nous connaissons des vaudois dans un milieu urbain, à part le fait que dans les villes, les paysans manquent à l’échantillon. Y sont par contre représentés – les exemples de Fribourg en Suisse33 et de Strasbourg34 nous le montrent – les marchands, un groupe reconnu pour son dynamisme social et économique qui fait complètement défaut parmi les vaudois jugés à Stettin35.
14Si l’on regarde la distribution géographique des prévenus cités à comparaître à Stettin, on ne manque pas d’être frappé par la prépondérance de deux villages dans la Neumark, dans l’ancien district de Königsberg, Groß-et Klein-Wubiser, d’où provenaient respectivement au moins 31 et 13 personnes36. Les vaudois semblent donc y avoir formé – mais l’analyse détaillée reste encore à faire – une communauté bien enracinée, dotée d’une forte identité. Leur position se distinguait en cela de la situation fortement minoritaire dans d’autres villages et, à plus forte raison encore, dans les grandes villes. À Strasbourg, par exemple, 32 personnes furent interrogées, ce qui est de l’ordre de grandeur de Groß-Wubiser, mais la ville comptait, d’après le recensement de 1444, environ 18 000 habitants à ce moment-là37.
15Comme nous l’avons vu, le dossier de Stettin permet d’isoler deux composantes pour définir l’arrière-plan des accusés, à savoir l’agriculture et l’artisanat. Les mêmes composantes se dégagent de l’histoire familiale des prédicateurs vaudois découverts vers 1391 : sur les deux listes de noms conservées, des fils de paysans côtoient des anciens cordonniers, tailleurs, drapiers, cardeurs de laine et autres artisans38. Les maîtres étaient donc issus du même milieu que leurs sympathisants. Quant à leur recrutement géographique, il est frappant de constater que les prédicateurs étaient originaires, pour autant que cette information soit disponible, de villages et de petites villes, et non pas de grands centres. Cette base de recrutement pourrait correspondre au milieu de vie de la majorité des vaudois allemands. Or cette hypothèse, qui a été formulée jadis par Martin Erbstösser39, se laisse difficilement vérifier. En effet, nous avons déjà mentionné que nous devons notre connaissance de l’existence du valdéisme rural dans l’Empire, exception faite des pays de la couronne tchèque, aux enquêtes de Pierre Zwicker ; dans le cas des petites villes, les sources, si elles nous sont parvenues, sont en règle générale trop fragmentaires pour permettre des estimations quantitatives.
L’exemple de l’Autriche supérieure
16L’état de la documentation n’est guère meilleur pour le duché d’Autriche, plus précisément de l’Autriche supérieure (Oberösterreich), qui faisait partie à l’époque du diocèse de Passau. Pierre Zwicker y fut actif en 1391, si nécessaire remplacé par un commissaire, peut-être en 1393, et de façon sûre entre 1395 et 1399. La possibilité d’un chevauchement temporel avec le procès de Stettin ne saurait étonner, étant donné que la persécution des vaudois de Poméranie et du Brandebourg était intermittente. Soutenu par les autorités politiques, les ducs d’Autriche, et religieuse, l’évêque de Passau, Zwicker instruisit des procès dans les villes de Steyr et d’Enns. D’après des annales, aujourd’hui perdues, de l’abbaye bénédictine de Garsten, qui servait en quelque sorte de « quartier général » à Zwicker, ce dernier aurait interrogé plus de 1000 personnes, dont 80 à 100 auraient péri sur le bûcher. Même si ces chiffres peuvent sembler exagérés, il est sûr que nous sommes ici en présence de la deuxième grande persécution de masse dirigée par cet inquisiteur. On ne peut que déplorer que les actes de ces procès, que Zwicker avait déposés à Garsten, aient disparu après le début du XVIe siècle. Tout ce dont nous disposons au sujet de l’activité de Zwicker en Autriche sont quelques lambeaux d’informations, suggérant que les prévenus étaient dans leur majorité originaires de villages situés autour de Steyr et d’Enns40. L’hérésie semble d’ailleurs y avoir été implantée de longue date, car la même région était déjà apparue comme « terre d’hérétiques » vers 1266, si l’on s’en tient au témoignage de l’auteur appelé l’« Anonyme de Passau », qui, d’après le peu que l’on sait de lui, avait lui-même pris part à une enquête dirigée contre des hérétiques dans le même diocèse41.
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17Les données que nous avons rassemblées jusqu’à présent font état d’un valdéisme tant urbain que rural. À l’exception de la noblesse, toutes les couches de la population semblent y avoir été représentées. À la campagne, on note une prédominance paysanne, bien sûr, mais l’on trouve aussi des artisans parmi les hérétiques. Dans le milieu urbain, le valdéisme avait des sympathisants au sein de l’artisanat, mais il était également représenté dans le groupe le plus entreprenant de la population, les marchands. Par le truchement de l’artisanat et du commerce, certains vaudois étaient parvenus à occuper des positions de responsabilité dans leurs villes, que ce soit dans les conseils ou au sein d’autres comités. Si le valdéisme allemand était donc, en effet, l’hérésie du « menu peuple », pour en revenir à la formule déjà citée d’Herbert Grundmann, reprise ensuite par Martin Erbstösser, il ne l’était pas exclusivement, et de loin, mais se présentait au contraire comme un miroir de la société, dans lequel les différentes composantes se retrouvaient.
18Cet état de fait se laisse particulièrement bien illustrer par l’exemple du royaume de Bohême. Si nous l’avons jusqu’à présent négligé, bien que la Bohême fît partie de l’Empire et que les vaudois de Bohême se recrutaient, à l’instar de ceux du royaume de Hongrie, à l’intérieur de la population allemande, c’est parce que la persécution y suivit un autre calendrier. Les pointes de son activité sont à situer dans les années 1330 et 1340, puis, comme ailleurs dans l’Empire, dans les années 1390 ; mais on peut émettre l’hypothèse que la persécution fut endémique tout au long du XIVe siècle. Dans les années 1330 et 1340, l’inquisiteur Gallus de Neuhaus interrogea des centaines de personnes. La répression avait donc une ampleur tout à fait comparable à celle des procès menés un demi-siècle plus tard par Pierre Zwicker. Elle s’abattit sur les villes aussi bien que sur les campagnes ; ses victimes étaient des paysans, des artisans, et, dans les villes, occasionnellement des membres des élites locales. L’exemple de la Bohême réunit donc les données que nous avons dû rassembler jusqu’ici cas par cas42.
19Pour terminer, nous nous permettons d’ouvrir une petite fenêtre vers le XVe siècle fribourgeois : en 1399 et 1430, Fribourg en Suisse fut la scène de deux procès dirigés contre les vaudois établis dans cette ville. Un acte notarié nous renseigne sur les événements de 1399, alors que ceux de 1430 sont documentés par la transcription des interrogatoires43. Or, si les accusés installés à Fribourg même étaient indubitablement des vaudois et furent traités comme tels, les accusations portées en 1429, lors d’un « prélude rural » au deuxième procès, contre des habitants de la campagne, semblent avoir inclus un autre délit, à savoir la sorcellerie diabolique44. En soi, ce glissement ne surprend pas, étant donné que nous nous trouvons à cette époque en Suisse romande dans la « phase chaude » de la formation de l’imaginaire du sabbat des sorciers et sorcières. Ce qui est par contre remarquable, c’est le clivage entre ville et campagne que l’on observe dans ces cas. C’est comme si, aux yeux du tribunal réunissant en son sein des juges ecclésiastiques et une délégation du petit conseil, les habitants des campagnes avaient été plus susceptibles que les citadins de s’adonner à la magie et au diabolisme. Quelques années plus tard, en 1448, on eut recours à Vevey, au bord du Lac Léman, au terme d’« hérétiques vaudois modernes » afin de distinguer les membres de la nouvelle « secte » des sorciers et sorcières des vaudois traditionnels45.
Notes de bas de page
1 Nous nous concentrerons ici sur les parties germaniques de l’Empire et sur les pays de la couronne tchèque. Nous prendrons aussi en considération les colonies allemandes dans le royaume de Hongrie. Seront par contre délibérément négligés la frange occidentale de l’Empire, le Royaume d’Arles, la Savoie et l’Italie impériale, qui présentent des traits tout à fait particuliers.
2 Au sujet de cette vague de répression, voir en premier lieu H. Haupt, « Waldenserthum und Inquisition im südöstlichen Deutschland seit der Mitte des 14. Jahrhunderts », Deutsche Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 1890, p. 337-411, ainsi que R. Kieckhefer, Repression of Heresy in Medieval Germany, Liverpool, 1979, chap. 4 (« The Crisis of the Waldensians »).
3 R. Kieckhefer, Repression…, p. 53-54.
4 K. Utz Tremp, « Multum abhorrerem confiteri homini laico. Die Waldenser zwischen Laienapostolat und Priestertum, insbesondere an der Wende vom 14. zum 15. Jahrhundert », E. C. Lutz, E. Tremp (éd.), Pfaffen und Laien – ein mittelalterlicher Antagonismus ? Freiburger Colloquium 1996, Fribourg, 1999, p. 153-189.
5 R. Kieckhefer, Repression…, p. 58.
6 I. von Döllinger, Beiträge zur Sektengeschichte des Mittelalters. Zweiter Teil. Dokumente vornehmlich zur Geschichte der Valdesier und Katharer, Munich, 1890 ; réimpression Darmstadt, 1982, p. 620-621, no 53. Au sujet de la répression à Mayence, voir J. Kolpacoff Deane, « Die Verfolgung von waldensischen Häretikern in Mainz (1390-1393) », Mainzer Zeitschrift. Mittelrheinisches Jahrbuch für Archäologie, Kunst und Geschichte, t. 98, 2003, p. 11-19. Ead., « Archiepiscopal Inquisitions in the Middle Rhine : Urban Anticlericalism and Waldensianism in Late Fourteenth-Century Mainz », The Catholic Historical Review, t. 92, no 3, 2006, p. 197-224. Les deux articles s’appuient sur la thèse de doctorat non publiée de l’auteure : Papal Schism, Archiepiscopal Politics and Waldensian Persecution (1378-1396) : The Ecclesiopolitical Landscape of Late Fourteenth-Century Mainz, Northwestern University, Evanston, Illinois, 2000.
7 Voir I. von Döllinger, Beiträge…, vol. 2, p. 367, no 33.
8 Ibid., p. 330-331, no 25.
9 P. Biller, « The 1391 lists of Waldensian magistri : three further manuscripts », Bollettino della Società di Studi Valdesi, no 153, juillet 1983, p. 51-55, réimpression dans : P. Biller, The Waldenses, 1170-1530. Between a Religious Order and a Church, Aldershot, GB/Burlington, USA, 2001 (Variorum Collected Studies Series, t. CS676), p. 233-236. Par le passé, les deux listes ont été publiées sur la base des différentes copies, mais il manque à ce jour une édition critique, prenant en compte l’ensemble de la tradition conservée.
10 L’identification, régulièrement avancée comme hypothèse dans la littérature, de Martin d’Amberg, connu comme auteur d’un ouvrage catéchétique (voir à son sujet : K. Ruh et al. [éd.], Die deutsche Literatur des Mittelalters. Verfasserlexikon. Zweite, völlig neu bearbeitete Auflage, 13 t., New York/Berlin, 1978-2007, ici t. 6 [1987], coll. 143-149 [S. N. Werbow]), avec l’inquisiteur Martin de Prague, est à notre avis très probable.
11 H. Haupt, « Waldenserthum und Inquisition… », p. 401-403, annexe 1.
12 G. Modestin, Ketzer in der Stadt. Der Prozess gegen die Straßburger Waldenser von 1400, Hannovre, 2007, p. 4-7. Id., « Peter Zwicker († nach dem 7. Juni 1404) », K. Borchardt (éd.), Schlesische Lebensbilder, t. 10, Insingen, 2010, p. 25-34..
13 K. Utz Tremp, « Der Freiburger Waldenserprozess von 1399 und seine bernische Vorgeschichte », Freiburger Geschichtsblätter, 1991, p. 57-85.
14 G. Modestin, « Der Augsburger Waldenserprozess und sein Straßburger Nachspiel (1393-1400) », Zeitschrift des Historischen Vereins für Schwaben, à paraître.
15 G. Modestin, « La parole efficace ou le déclenchement du procès contre les vaudois de Strasbourg (1399-1400) », P.-B. Hodel OP, F. Morenzoni (dir.), Mirificus Praedicator. À l’occasion du sixième centenaire du passage de saint Vincent Ferrier en pays romand, Rome, 2006, p. 233-245 ; Id. (éd.), Quellen zur Geschichte der Waldenser von Straßburg (1400-1401), Hannovre, 2007, p. 58-63.
16 Pour les références, voir E. Werner, « Ideologische Aspekte des deutsch-österreichischen Waldensertums im 14. Jahrhundert », Studi Medievali, 1963, p. 217-237, ici p. 219.
17 E. Werner, « Ideologische Aspekte… », p. 219-220.
18 G. Modestin, Ketzer in der Stadt…, p. 43-44, 51-53.
19 I. von Döllinger, Beiträge…, vol. 2, p. 330, no 25. Pour d’autres exemples de résistance vaudoise contre la persécution, voir S. K. Treesh, « The Waldensian Recourse to Violence », Church History, 1986, p. 294-306.
20 E. Werner, « Ideologische Aspekte… », p. 220-221.
21 H. Grundmann, « Neue Beiträge zur Geschichte der religiösen Bewegungen im Mittelalter » (1955), publié en annexe de la seconde édition (1960) de Religiöse Bewegungen im Mittelalter. Untersuchungen über die geschichtlichen Zusammenhänge zwischen der Ketzerei, den Bettelorden und der religiösen Frauenbewegung im 12. und 13. Jahrhundert, Berlin, 1935 ; Darmstadt, 1960 ; reproduction anastatique de la deuxième édition Hildesheim/Zürich/New York, 1977, p. 485-538, p. 519-524 en particulier.
22 H. Grundmann, Ketzergeschichte des Mittelalters, Göttingen, 1963 et 1967 (Die Kirche in ihrer Geschichte, t. 2, livraison G [1e partie]), p. 33.
23 M. Erbstösser, Sozialreligiöse Strömungen im späten Mittelalter. Geißler, Freigeister und Waldenser im 14. Jahrhundert, Berlin, 1970, p. 119 (référence à H. Grundmann), p. 120-124.
24 M. Erbstösser, Sozialreligiöse Strömungen…, p. 127.
25 Ibid., p. 125.
26 G. Modestin, Quellen…, ; Id, Ketzer in der Stadt… Un résumé en français a été publié dans notre position de thèse : G. Modestin, « Un procès pour hérésie à Strasbourg en 1400 », Revue d’Alsace, 2008, p. 355-365.
27 M. Erbstösser, Sozialreligiöse Strömungen…, p. 126.
28 G. Modestin, Ketzer in der Stadt…, p. 82-87.
29 C’est également « grâce à Zwicker » que S. K. Treesh a pu, en minimisant la part des vaudois urbains, intituler sa thèse de doctorat, qui couvre aussi bien le valdéisme allemand que roman, Europe’s Peasant Heretics : The Waldensians, 1375-1550, thèse de doctorat non publiée, Rutgers The State University of New York – New Brunswick, 1988.
30 D. Kurze (éd.), Quellen zur Ketzergeschichte Brandenburgs und Pommerns, Berlin/New York, 1975, p. 77-261, no 13. La décision de ne pas publier les interrogatoires dans leur intégralité n’a pas fait l’unanimité ; voir par exemple le compte-rendu d’A. Patschovsky, Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 1978, p. 589-590.
31 E. Werner, « Ideologische Aspekte… », p. 219. Werner s’était basé, lorsqu’il avait parlé au sujet des prévenus de Stettin de prolétariat rural (« Landarmut »), sur Wilhelm Wattenbach, « Über Ketzergerichte in Pommern und der Mark Brandenburg », Sitzungsberichte der königlich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin. Jahrgang 1886 (1. Halbband), Berlin, 1886, p. 47-58, ici p. 48 (« Keiner [der Vorgeladenen war] von ansehnlicher Lebensstellung »). Wattenbach avait été le premier à exploiter la partie alors connue du corpus de Stettin.
32 D. Kurze, « Zur Ketzergeschichte der Mark Brandenburg und Pommerns vornehmlich im 14. Jahrhundert. Luziferaner, Putzkeller und Waldenser », Jahrbuch für die Geschichte Mittel-und Ostdeutschlands, t. 16/17, 1968, p. 50-94, ici p. 88-89. W. Wattenbach, « Über die Inquisition gegen die Waldenser in Pommern und der Mark Brandenburg », Philosophische und historische Abhandlungen der königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin aus dem Jahre 1886 [3e fascicule], Berlin, 1887, p. 20, paraît avoir été plus réticent que Kurze à déduire le métier d’une personne de son nom de famille (« Manchmal ist es zweifelhaft, ob der Name auch das Gewerbe anzeigt »).
33 K. Utz Tremp, Waldenser, Wiedergänger, Hexen und Rebellen. Biographien zu den Waldenserprozessen von Freiburg im Üchtland (1399 und 1430), Fribourg, 1999, p. 371-381.
34 G. Modestin, Ketzer in der Stadt…, p. 95-97, 107-110 ; Id., « Les vaudois de Strasbourg entre piété et prospérité (deuxième moitié du XIVe siècle) », dans M. Benedetti (éd.), Valdesi medievali. Bilanci e prospettive di ricerca, Turin, 2009, p. 103-111. En ce qui concerne les contacts entre des marchands vaudois de Strasbourg et leurs partenaires fribourgeois, voir K. Utz Tremp, « Kaufleute und Häretiker », C. Fedrigo et al. (éd.), Fribourg sur les chemins de l’Europe/Freiburg auf den Wegen Europas, Fribourg (Suisse), 2000, p. 46-57, ainsi que G. Modestin, « Weiträumige Kontakte. Strassburger Waldenser in freiburgischen Quellen (bis 1400) », Freiburger Geschichtsblätter, t. 82, 2005, p. 19-37.
35 D. Kurze, « Zur Ketzergeschichte… », p. 88.
36 Pour le nombre de prévenus par lieu d’habitation, voir W. Wattenbach, « Über die Inquisition… », p. 20. Les chiffres qui y sont fournis ne se basent cependant que sur les 140 interrogatoires connus à l’époque de Wattenbach. Depuis, 53 autres ont pu être rajoutés au corpus par Dietrich Kurze.
37 G. Modestin, Ketzer in der Stadt…, p. 83.
38 I. von Döllinger, Beiträge…, vol. 2, p. 330-331, no 25, et p. 367, no 33. Le fait que l’on trouve parmi les maîtres aussi des fils de paysans relativise la thèse de Martin Schneider, Europäisches Waldensertum im 13. und 14. Jahrhundert. Gemeinschaftsform – Frömmigkeit – Sozialer Hintergrund, Berlin/New York, 1981, p. 114, selon laquelle le « rôle dirigeant » à l’intérieur de la communauté vaudoise aurait incombé aux artisans au détriment des paysans.
39 M. Erbstösser, Sozialreligiöse Strömungen…, p. 127-129.
40 P. Segl, « Die Waldenser in Österreich um 1400 : Lehren, Organisationsform, Verbreitung und Bekämpfung » : A. de Lange, K. Utz Tremp (éd.), Friedrich Reiser und die « waldensisch-hussitische Internationale », Heidelberg/Ubstadt-Weiher/Bâle, 2006, p. 161-188.
41 P. Segl, Ketzer in Österreich. Untersuchungen über Häresie und Inquisition im Herzogtum Österreich im 13. und beginnenden 14. Jahrhundert, Paderborn, 1984, p. 153-233. Au sujet de l’« Anonyme de Passau », voir A. Patschovsky, Der Passauer Anonymus. Ein Sammelwerk über Ketzer, Juden, Antichrist aus der Mitte des 13. Jahrhunderts, Stuttgart, 1968.
42 Pour le royaume de Bohême, voir en dernier lieu P. Soukup, « Die Waldenser in Böhmen und Mähren », A. de Lange, K. Utz Tremp (éd.), Friedrich Reiser…, p. 131-160. Il faut bien entendu également renvoyer aux travaux fondamentaux d’A. Patschovsky, en premier lieu à son Die Anfänge einer ständigen Inquisition in Böhmen. Ein Prager Inquisitoren-Handbuch aus der ersten Hälfte des 14. Jahrhunderts, Berlin/New York, 1975 ; Id., Quellen zur böhmischen Inquisition im 14. Jahrhundert, Weimar, 1979.
43 L’ensemble des sources disponibles servant à l’histoire des vaudois de Fribourg a été édité par K. Utz Tremp (éd.), Quellen zur Geschichte der Waldenser von Freiburg im Üchtland, Hannovre, 2000. L’édition des sources est complétée par les biographies des vaudois de Fribourg, voir K. Utz Tremp, Waldenser, Wiedergänger, Hexen und Rebellen…
44 K. Utz Tremp, « Ist Glaubenssache Frauensache ? Zu den Anfängen der Hexenverfolgungen in Freiburg (um 1440) », Freiburger Geschichtsblätter, 1995, p. 9-50, ici p. 28-30 ; Id., Von der Häresie zur Hexerei. « Wirkliche » und imaginäre Sekten im Spätmittelalter, Hannovre, 2008, p. 465-470. Le cas de Richard de Maggenberg, un riche paysan établi dans la campagne fribourgeoise qui avait été mêlé dès 1399 aux procès contre les vaudois, doit être considéré à part ; voir à ce sujet K. Utz Tremp, « Richard von Maggenberg und die Freiburger Waldenser (1399-1439). Ein Werkstattbericht », Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 1991, p. 509-558, ainsi que, de la même, « Richard von Maggenberg († 1438) : Ausbürger, Häretiker und Rebell », Deutschfreiburg im Aufbruch. Festschrift für Peter Boschung, Fribourg, 1999, p. 84-97.
45 M. Ostorero, « Folâtrer avec les démons ». Sabbat et chasse aux sorciers à Vevey (1448), Lausanne, 1995 et 2008, p. 274.
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