Chapitre cinq. La captation des raves par le ministère de l’intérieur
p. 97-106
Texte intégral
1L’étude des relations entre mouvement techno et autorités politiques depuis 2002 ne peut faire l’impasse sur les raisons de cette captation du problème des raves par le ministère de l’Intérieur, et réciproquement, de l’abandon de cette question par le ministère de la Culture. L’engagement personnel du ministre de l’Intérieur sur ce dossier est indéniable, même s’il est nettement moins médiatisé début 2007 que quelques années auparavant. Il s’explique par l’extension du champ de la sécurité à des domaines définis jusque-là comme peu liés à ce problème, et par la volonté de réaliser une sorte de « coup politique », pour reprendre le terme de Michel Dobry1, alors que la gauche apparaissait divisée sur la question des raves. En conséquence, le ministère de la Culture, déjà embarrassé par une forme culturelle assez éloignée des manifestations artistiques classiques et qui ne rentrait pas dans ses catégories administratives, s’est rapidement désengagé du traitement politique des raves.
I. L’ENGAGEMENT PERSONNEL DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
2La politique menée en direction des raves depuis 2002 est indissociable du nom de Nicolas Sarkozy. S’il n’a pas été ministre de l’Intérieur pendant toute la période étudiée (de mai 2002 à nos jours), c’est néanmoins celui qui a exercé le plus longtemps les fonctions de ce poste. Or, force est de constater un engagement personnel extrêmement fort de sa part sur ce dossier.
3Plusieurs éléments doivent être rappelés ici :
- d’une part, la politisation des raves date du début des années 2000 ; cette question avait été un enjeu politique et électoral important en 2001-2002, qui avait donné lieu à un débat organisé autour du clivage droite/gauche, au moins pendant un temps. Même si un consensus politique avait provisoirement réglé la question, les raves sont donc un objet susceptible d’être à nouveau politisé.
- d’autre part, comme on l’a déjà souligné, le déroulement problématique du teknival du 15 août 2002 est pour le ministre de l’Intérieur le déclencheur de son action vis-à-vis des raves. Dès lors, il cherche à donner une justification politique à celle-ci.
4L’engagement personnel du ministre est d’ailleurs rapidement retraduit dans le nom même des teknivals encadrés, qualifiés de « Sarkovals » par les médias et les teufeurs. En outre, il est relativement aisé d’expliquer les raisons qui ont poussé le ministre de l’Intérieur à s’investir fortement dans cette politique : confronté à un problème non prévu, il a visiblement fait de nécessité vertu et cherché à tirer avantage d’une situation pourtant a priori délicate. Comme l’explique Giandomenico Majone, les « arguments postérieurs aux décisions (…) servent à justifier rationnellement après coup une politique au sens où ils fournissent un fondement conceptuel à un ensemble de décisions qui, sans cela, seraient distinctes et disjointes »2.
5Le ministre, d’ailleurs, n’a pas souhaité cacher ses motivations (y compris électorales), bien au contraire3 : il voulait donner une leçon à la gauche, montrer qu’il savait parler aux jeunes, et rééquilibrer une image répressive en autorisant la tenue de teknivals encadrés, plutôt que d’opter pour une interdiction totale des rave-parties, qui du reste n’était pas prévue par la loi. Quels que soient les problèmes générés par ces rassemblements de masse, le succès public des teknivals encadrés, notamment auprès des jeunes, peut ainsi être interprété favorablement par le ministère.
6Le second ministère Sarkozy à l’Intérieur coïncide avec un nouvel élan donné à la politique publique vis-à-vis des raves. Si l’on ne retrouve pas la médiatisation des premiers teknivals encadrés de 2003, ce dossier demeure important pour le ministre : pour le teknival de Vannes, en 2006, par exemple, il est le premier à atterrir sur l’aérodrome réouvert. De plus, d’ultimes réunions avec toute une série d’organisateurs de raves ont eu lieu place Beauvau juste avant son départ et son remplacement à ce poste par François Baroin.
Une politisation intermittente
7De même, si la politisation des raves n’atteint pas le degré qu’elle avait connu au début des années 2000, ce phénomène a néanmoins pu être observé dans une période relativement récente. Le teknival de Vannes, en 2006, notamment, a donné lieu à des affrontements politiques marqués à l’intérieur même de la droite. On a d’abord assisté à l’apparition de conflits internes au gouvernement : comme on l’a vu, François Goulard, ministre délégué à la Recherche, s’est opposé frontalement à Nicolas Sarkozy à propos de la tenue du teknival sur ce territoire4. En outre, Philippe de Villiers, président du Mouvement Pour la France (MPF) et candidat à l’élection présidentielle de 2007, s’est également emparé du sujet et a inscrit dans son programme l’interdiction des rave-parties. Une proposition de loi en ce sens a ainsi été déposée à l’Assemblée nationale (sans succès) par une députée membre du MPF.
8Inversement, on peut remarquer que la gauche est aujourd’hui bien absente de ces débats. En 2002, elle avait eu beau jeu de critiquer l’action du ministère de l’Intérieur, alors même qu’elle avait rédigé le décret concerné, ce que de nombreux teufeurs n’avaient pas manqué de souligner. Depuis, ses prises de position sur la question sont rares, voire inexistantes, en raison sans doute d’un embarras dû à la situation de 2001-2002 que nous venons de rappeler.
9Plus généralement, la captation du problème des raves par le ministère de l’Intérieur peut être analysée comme le résultat d’une volonté d’intervenir dans des domaines qui n’étaient pas définis jusque-là comme relevant de sa seule compétence. La capacité à étendre le champ de compétence d’une administration est en effet une formule classique qui doit permettre d’accroître le pouvoir de celle-ci. Néanmoins, cette captation des raves par le ministère chargé de la sécurité n’est pas un processus neutre du point de l’objet étudié : il a également des effets sur la qualification du problème, et sur les institutions habilitées à le traiter – en premier lieu, le ministère de la Culture.
II. LA POSITION DE RETRAIT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE
10La position de retrait du ministère de la Culture sur la question des raves nous a semblé, dès le départ, une forme d’anomalie. Autant l’implication du ministère de l’Intérieur vis-à-vis de ce problème peut être assez simplement expliquée, autant le désengagement quasi-total du ministère de la Culture paraît paradoxal, pour de nombreuses raisons que nous allons expliciter.
11De manière très générale, la position de retrait du ministère de la Culture peut tout d’abord être analysée à la fois comme une cause et une conséquence de l’attitude offensive du ministère de l’Intérieur vis-à-vis des raves. D’un côté, en effet, le retrait du ministère de la Culture précède largement l’implication du ministère de l’Intérieur : les raves illégales, notamment, embarrassent les administrations culturelles. D’un autre côté, l’engagement du ministère de l’Intérieur a favorisé et renforcé l’attitude de repli du ministère de la Culture.
1. L’embarras initial du ministère de la Culture face aux raves illégales
12Pour commencer, il faut rappeler que sur la longue durée, les sociétés occidentales se caractérisent depuis plusieurs décennies par un accroissement considérable du temps libre5, et corrélativement, des loisirs6. Parallèlement, en France, le ministère de la Culture a connu une modification importante de ses missions depuis 1981 : la notion de culture s’est considérablement élargie, et des formes d’expression jugées mineures jusque-là, ou réservées à certains groupes sociaux plus ou moins marginaux, ont progressivement été reconnues comme légitimes par ce ministère et à ce titre, aptes à bénéficier d’un soutien financier public7.
13La musique techno est ainsi identifiée comme une forme musicale à part entière, qui mérite l’attention des pouvoirs publics. En 1998 paraît une circulaire intitulée « Instruction sur les manifestations rave et techno » signée par les ministres de la Culture, de l’Intérieur et de la Défense qui reconnaît explicitement le caractère culturel de la techno. Il faut noter d’ailleurs que les différentes personnes que j’ai rencontrées dans ces deux derniers ministères ont toutes mentionné de leur propre chef la dimension culturelle de ce phénomène.
14Pour toutes ces raisons, on aurait pu imaginer une implication importante du ministère de la Culture sur la question des raves. Or, force est de constater une situation inverse, qui s’explique d’abord par le caractère atypique de ces rassemblements par rapport aux autres manifestations culturelles.
15De façon générale, il semble que le ministère de la Culture éprouve depuis quelques années des difficultés à mettre en adéquation ses catégories d’action avec la production artistique la plus contemporaine. Certes, adapter les configurations institutionnelles aux mutations des pratiques sociales est un travail permanent des administrations qui concerne de très nombreux secteurs d’action publique, et ce, d’autant plus que « le changement de nature des problèmes publics a défini des espaces de gestion variables qui correspondent de moins en moins aux découpages politico-administratifs et à leur assise territoriale »8. Néanmoins, cette question se pose avec une acuité particulière dans le domaine culturel, dans la mesure où la transgression des frontières et des catégories instituées fait partie de la définition moderne de l’activité artistique.
16Les free-parties, notamment, sont organisées sans tenir compte des normes traditionnelles qui régissent les événements culturels. La conseillère « musiques actuelles » à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Ile-de-France explique ainsi9 :
« Les questions que je me suis posées en tant qu’agent d’État au sein du ministère de la Culture, c’est tout d’abord : quid de l’artistique dans ces manifestations ? L’ordonnance de 1945 sur le spectacle vivant implique d’avoir une billetterie, de respecter la législation sociale ; donc là, on est hors normes les trois quarts du temps. On est sur un principe de don, gratuité, don forcé, on ne sait pas trop. Donc là, il y a un souci. Deuxième souci : les droits d’auteurs. Avec le DJing, le mix, on reprend des musiques : quid des droits d’auteurs ? »
17Par ailleurs, j’ai pu rencontrer le conseiller « musiques actuelles » de la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS) du ministère de la Culture : dans cette institution depuis plus de quinze ans, il a suivi le dossier rave-parties depuis le début. C’est lui qui a organisé la première réunion consacrée à la musique techno au ministère de la Culture 1996 : tous les acteurs du secteur étaient représentés, à un moment où il y avait moins de cloisonnement qu’aujourd’hui10.
18La mise sur agenda des raves au début des années 2000 s’effectue donc aussi en concertation avec le ministère de la Culture. Mais un basculement se produit, comme l’explique ce conseiller11 :
« Le ministère de la Culture a donc été très présent sur cette question, et sa position à cette époque-là, qui à mon avis n’a pas vraiment changé, c’est toujours de qualifier ce mouvement comme un mouvement artistique et culturel, et de lui trouver un cadre d’exercice, même singulier et particulier et nouveau, qu’on l’invente ou qu’éventuellement on le raccroche à quelque chose, en tout cas ça a toujours été notre position. Donc nous avons participé aux travaux de rédaction du décret de 2002, et nous avons été invités au Conseil d’État, par le commissaire du gouvernement, à présenter notre réflexion sur ce texte. Et le président de la commission nous dit : « c’est un mouvement culturel et artistique, moi je veux bien, mais les problèmes qui se posent sont essentiellement des problèmes de sécurité et d’ordre public ». Donc d’une certaine manière, on revient en arrière par rapport à ce qui avait été travaillé sous le ministère Trautmann.
Et le Conseil d’État a dit : le ministère de la Culture ne sera pas signataire du décret de 2002. C’était pour nous un arrêt brutal (…). On y a passé beaucoup de temps ici, avec le service juridique, pour finalement se voir refuser notre présence autour de cette histoire ».
19Il apparaît clairement que le ministère de la Culture a été dessaisi du problème des raves avant le changement de gouvernement de 2002. Ce n’est donc pas le nouveau ministre de l’Intérieur qui opère ce dessaisissement. Néanmoins, la politique menée depuis lors n’a pas constitué une incitation au retour du ministère de la Culture dans le jeu ; bien au contraire, elle a renforcé son exclusion.
2. Le ministère de la Culture hors du jeu
20Depuis 2002, le ministère de l’Intérieur a quasiment monopolisé le problème des raves ; le ministère de la Culture a très peu été associé à la conduite de la politique publique en la matière. Le conseiller « musiques actuelles » de la DMDTS confirme en ces termes :
« Nous n’avons pas été associés aux travaux qui ont suivi le décret de 2002 pour tenter de l’améliorer (…). Sur cette question, il n’y a plus d’interministériel depuis 2002. J’ai eu beau rappeler des collègues de l’Intérieur avec qui j’avais travaillé, en plus certains ont changé…
Je pense que nous n’avons pas assez de relations avec l’Intérieur sur cette question-là. Maintenant, on n’est plus dans le coup, les choses se passent ailleurs (…). De fait, on s’est trouvés un peu mis sur la touche.
– Pour reformuler, depuis 2002, c’est le ministère de l’Intérieur qui a repris la main sur cette question-là, et donc le ministère de la Culture s’est retrouvé, de gré ou de force, en tout cas de fait, plutôt mis à l’écart ?
– Je le vois comme ça ».
21Le ministère de la Culture apparaît nettement en retrait de la gestion publique des raves. Le constat est le même du point de vue des acteurs du mouvement techno free, comme en témoigne le membre de ce Sound-system12 :
« Vous avez rencontré des personnes du ministère de la Culture ?
– Une fois… ils ne servent à rien du tout, c’est impressionnant. Ils ne sont pas du tout dedans. Le problème des free, ça a toujours dépendu du ministère de l’Intérieur et été vu du côté de l’ordre public. L’aspect culturel ou artistique, si tant est qu’il y en ait un, pour eux… il ne s’est jamais rien passé (…).
Ils ne sont pas vraiment impliqués dans les dossiers. Je ne me rappelle pas qu’ils aient fait quoi que ce soit. On les a croisés une fois ou deux… je pense que l’Intérieur leur a toujours dit : « ne nous faîtes pas chier, ils nous posent des problèmes, on va les régler, occupez-vous de vos musées ». Je crois que c’est un peu ça qui s’est passé. Surtout qu’ils ne savaient pas sous quel angle prendre la chose ».
22Quelques initiatives ont néanmoins vu le jour : en 2003 et 2004, notamment, le ministère de la Culture a tenté d’apporter des solutions au problème des raves, et des discussions ont eu lieu avec le ministère de l’Intérieur. À côté du réseau des médiateurs rave-party désignés par les préfectures départementales, le ministère de la Culture a nommé des médiateurs équivalents dans ses DRAC. Il s’agissait de trouver des interlocuteurs censés être plus compréhensifs, de manière à éviter les refus quasi-systématiques face aux demandes d’organisation de petites raves. Dans la même optique, des formations ont été organisées, dans plusieurs régions, à destination des différents acteurs concernés : élus locaux, artistes, fonctionnaires territoriaux, etc. Cependant, force est de constater que ces actions n’ont pas eu l’effet escompté. L’attitude du ministère de la Culture peut donc être qualifiée de velléitaire.
23Le conseiller « musiques actuelles » de la DMDTS, d’ailleurs, ne s’en cache pas : la question des raves est loin d’être une priorité. C’est ce qu’il explique13 :
« Depuis 2003, la priorité c’est quand même la question de l’emploi, les professionnels, les intermittents… donc tout ceci est passé quand même en deuxième, troisième ou quatrième rideau (…). À la DMDTS, on s’occupe beaucoup des professionnels (…). Déjà qu’on a pas mal de chats à fouetter ailleurs, que c’est compliqué, et qu’on n’a pas beaucoup de moyens, on ne va pas forcément aller les chercher non plus !
– Oui, il y a peut-être d’autres priorités…
– Bien sûr.
– Et le fait que d’une part, c’est le ministère de l’Intérieur qui s’occupe de ça, et d’autre part, qu’il y a des difficultés, disons juridiques, même s’il y a une bonne volonté de la part de ce milieu-là, ça fait que ça passe au second plan, c’est ça ?
– Absolument. Vous savez, il y a des sujets sur lesquels il faut être alimenté régulièrement, ça s’appelle le lobbying, en partie, comment font les uns et les autres s’ils n’amènent pas régulièrement sur le devant de la scène les questions qui sont les leurs, celles-ci passent sous une pile de dossiers. Si demain, certains viennent pour me dire « on fait le point », j’en serai ravi ! ».
24Il faut en effet non seulement raisonner à partir des relations entre les différents ministères, mais aussi envisager les évolutions propres au ministère de la Culture. Or, la crise des intermittents de l’été 2003 a remis au premier plan les problèmes d’emploi14. En conséquence, les raves sont progressivement délaissées par ce ministère. Ce quasi-abandon, pourtant, laisse des regrets aux membres du ministère que j’ai interrogés, convaincus de la dimension artistique et culturelle de ce mouvement. La conseillère « musiques actuelles » de la DRAC Ile-de-France explique par exemple15 :
« Malgré les difficultés qu’éprouve le ministère de la Culture à gérer cette question, n’est-ce pas son rôle, plutôt qu’au ministère de l’Intérieur ?
– Moi je le pense sincèrement (…). Quand Sarkozy a travaillé sur ce dossier avec Aillagon, il est clair qu’à un moment donné, il y a eu confusion des genres ; c’était pas le ministère de l’Intérieur qui aurait dû être l’interlocuteur. Qu’il soit là, avec nous, sur les problèmes de sécurité, bien sûr, mais…
Le ministère de l’Intérieur a pris le problème à bras le corps – à tort ou à raison ; il s’est mis à gérer plein de choses sauf l’artistique, et c’est quand même une manifestation artistique, ou alors on détourne la nature des choses. Pour moi, elle est un peu détournée (…). Il y a eu pas mal de discussions, des journées, etc. ; on est restés sur un statu quo. Bon, on suit, mais… Moi je pense qu’il faudrait mettre au cœur du débat le vrai sujet : de quoi on parle quand on parle des raves, des free, des teknivals ? Est-ce qu’on parle d’aspect sécuritaire ou est-ce qu’on parle d’artistique ? Déjà, on verrait à qui on a affaire. Toutes les manifestations, les gros festivals, c’est pas la préfecture qui s’occupe de ça ! Avant tout, c’est quand même le ministère de la Culture ! »
25De ce point de vue, il convient de noter, d’ailleurs, que dans certains cas, c’est bel et bien le ministère de la Culture qui joue un rôle de médiation entre Sound-systems et autorités politiques. Ainsi, en Bretagne, et dans la région limitrophe des Pays de la Loire, les DRAC tentent depuis quelques années de mettre en place un dialogue entre élus locaux, services de l’État et acteurs du mouvement techno qui a débouché sur un « Livret à l’usage des démarches de concertation »16. Les deux Conseils Régionaux concernés sont également associés à cette entreprise, de même que les associations culturelles Musiques et Danses en Bretagne et Trempolino, Pôle régional musiques actuelles des Pays de la Loire (par ailleurs médiateur désigné par le ministère de l’Intérieur pour la Loire-Atlantique), ainsi que le collectif techno breton Korn’g’heol, principal interlocuteur local des pouvoirs publics depuis quelques années (pour le teknival breton annuel en été, pour le teknival en marge des Transmusicales de Rennes, etc.). Dans un territoire qui est indiscutablement un des plus vivants en France en matière de rave-parties, et qui a également souvent été le terrain d’affrontements violents entre teufeurs et forces de l’ordre, l’engagement du ministère de la Culture, et, au-delà, d’une multitude d’acteurs culturels publics et associatifs, témoigne d’une autre voie possible de traitement de ce problème.
Notes de bas de page
1 DOBRY Michel, Sociologie des crises politiques. La dynamique des mobilisations multisectorielles, Paris, Presses FNSP, 1986.
2 MAJONE Giandomenico, « Décisions publiques et délibération », Revue française de science politique, vol. 44, no 4, août 1994, p. 594 (souligné par l’auteur).
3 POURTAU Lionel, art. cité.
4 On peut noter qu’il a apporté son soutien au candidat de l’UDF, François Bayrou, lors de l’élection présidentielle de 2007.
5 Voir les travaux de Joffre Dumazedier, par exemple La révolution culturelle du temps libre, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1988, et son article : « Importance cachée de la croissance du temps libre dans la métamorphose de la civilisation », Loisir et société, vol. 22, no 2, automne 1999, pp. 313-322.
6 HUET Armel, SAEZ Guy (dir.), Le règne des loisirs. Loisirs culturels et sportifs, dynamiques socio-spatiales, La Tour d’Aigues, L’Aube, 2002.
7 DUBOIS Vincent, La politique culturelle. Genèse d’une catégorie d’intervention publique, Paris, Belin, Socio-histoires, 1999.
8 DURAN Patrice, op. cit., p. 76.
9 Entretien, 2006.
10 Voir les premier et dernier chapitres.
11 Entretien, 2006.
12 Entretien cité.
13 Entretien cité.
14 Cf. par exemple MENGER Pierre-Michel, Portrait de l’artiste en travailleur. Métamorphoses du capitalisme, Paris, Seuil, La République des idées, 2003.
15 Entretien cité.
16 Musiques et danses en Bretagne/Trempolino, op. cit.
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