Les sources
p. 363-375
Texte intégral
Les sources écrites
Les sources privées : les dossiers des usagers du fsju
Par l'intermédiaire de Mesdames Bensoussan et Kremsdorf, nous avons eu accès aux dossiers établis par les différentes assistantes sociales du FSJU de 1962 à 1970.
Nous avons extrait 682 « fiches » de ce fichier qui, d'après son directeur, comptait plus 537 dossiers1 à la fin des années soixante.
Ces dossiers ont été une mine de renseignements formidable pour connaître, quasi intimement, la population juive d'Afrique du Nord, et évaluer l'aide qui lui a été apportée par les institutions, tant elle offre d'aperçus sur les aspects socioprofessionnels, voire affectifs... Ils ont exigé un traitement particulier. Ces archives concernent des personnes qui peuvent être toujours en vie ; il faut donc agir avec vigilance et discrétion. Aucun nom propre et aucun fait qui puisse porter atteinte à une famille n'ont été rapportés. Notre étude se veut statistique. Si nous donnons des exemples, ils ne concernent que les aspects socioprofessionnels et nous avons veillé à ce qu'ils ne soient accompagnés d'aucun détail qui pourrait permettre d'identifier les personnes. Ils sont toujours utilisés comme des cas types représentatifs et soigneusement expurgés de tout signe de reconnaissance. C'est la conscience d'une responsabilité morale envers les institutions qui nous ont ouvert leurs archives et aussi envers la population que nous étudions, qui a tracé les limites de ce que l'on pouvait utiliser.
Les données extraites de ces dossiers ont fait appel à un traitement informatique. Elles ont été décomposées en un certain nombre de variables selon deux axes : les données sociodémographiques et la nature du service demandé au FSJU avec le traitement qui en a été fait.
Autres sources privées
Ensemble de documents prêtés par M. Zrihen, qui fut le premier directeur régional du FSJU :
- textes des discours prononcés lors du Colloque de la coopération féminine, organisé à Toulouse, les 3 et 4 juin 1969 ;
- textes des discours prononcés lors du meeting de soutien à Israël, le 6 juin 1969 ;
- textes des discours des intervenants au meeting organisé le 23 janvier 1969 ;
- tracts divers.
Les archives préfectorales
Liste des archives dépouillées
2731/147 601 W (1963)
2731/118 601 W (1963)
2731/153 601 W (1963)
2272/27 396 W (1964)
2692/77 576 W (2 avril 1962-28 décembre 1962)
2272/21 396 W (1962-1964)
2272/31 396 W (1962-1964)
2272/29 396 W (1962-1963)
2272/22 396 W (1962-1964)
2272/30 396 W (1962-1964)
2272/28 396 W (1963-1964)
2272/16 396 W (1962-1964)
2272/18 396 W (1962-1963)
2272/15 396 W (1962-1964)
2272/17 396 W (1963-1964)
2272/19 396 W (1962-1964)
2731/154 601 W (1963)
2731/156 601 W (1962-1963)
2731/57 601 W (janvier 1963-février 1963)
2731/155 601 W (1962-juillet 1963)
2731/31 601 W (1964-1964)
2731/64 601 W (1962-1963)
3578/41 921 W (1962-1963)
2731/100 601 W (1963-1964)
3578/13 921 W (1962-1963)
2272/1, 2, 3,4 et 5 396 W (1962-1964)
2272/7 396 W (1962-1964)
2060/352 319 W (1961)
2080/21 328 W (1962-1963)
2080/20 328 W (1961-1963)
2731/66 601 W (juin 1963)
2731/95 601 W (1964)
2731 71 601 W (1962-1963)
2731/96 601 W (février 1964-juillet 1964)
Le dépouillement de la presse locale et nationale
Presse juive locale
Le Bulletin de l'ACIT
Début de parution du Bulletin le 6 juin 1947.
Suspension de la publication entre mars 1952 et septembre 1956 ; à partir de septembre 1966, il change de titre et de comité de rédaction, pour s'appeler Aviv.
Collection à peu près complète, obligeamment prêtée par Armand Amsellem en 1989-1990.
L'Amitié
Premier numéro en 1964 ; se veut mensuel mais n'a pas réussi à l'être.
Se définit en 1969 comme juif, sioniste et toulousain.
Collection complète prêtée par P.-J. Rojtman.
L'Arche Midi-Pyrénées
Du numéro un, octobre 1970, jusqu'en 1975.
Supplément régional au journal L'Arche, organe du FSJU.
Presse régionale
La Dépêche du Midi
1962-1963-1964, et sondages en 1967,1969.
Presse juive nationale
L'Arche, dépouillée de 1959 à 1965, sondages pour la période précédente et suivante.
La Terre retrouvée, dépouillé pour les années 1959-1964.
Bulletin de nos Communautés, organe du judaïsme d'Alsace et de Lorraine, dépouillé pour l'année 1962.
Le Journal des Communautés, 1962.
Information juive, sondage de 1954 à 1961.
Évidences, 1961-1962.
Bulletin du Cercle juif, sondé en 1961 et 1962.
Kol Sépharad, journal de la Fédération sépharade mondiale, 1963-1964-1965.
Les enquêtes
L'enquête sur les juifs d'Afrique du Nord
Réalisée en 1993, l'enquête avait pour but d'étendre à un échantillon plus large que celui que nous pourrions atteindre avec l'enquête orale, une série de questions touchant aux modalités de l'installation des juifs d'Afrique du Nord dans la société métropolitaine. L'étude de cette « installation » a pris en compte trois critères : l'aspect matériel, le jugement que l'intéressé porte sur elle, et enfin les répercussions de l'exode sur les modalités du sentiment d'appartenance au judaïsme. Le questionnaire comprend 58 questions découpées en quatre séquences.
La première (questions 1 à 14) permet « d'identifier » sociologiquement l'enquêté. La seconde fait appel à la mémoire (« commençons par les souvenirs d'Afrique du Nord »). Après un bref rappel de la situation socioprofessionnelle de la personne avant son installation en France, une série de questions tente de cerner les pratiques religieuses, communautaires et sociales, afin d'explorer les multiples manifestations de l'appartenance juive dans les sociétés coloniales d'Afrique du Nord. Cette recherche est complétée par une approche dynamique, en demandant aux enquêtés ce qui a pu – ou non – changer en la matière depuis leur arrivée en « métropole ». L'interrogation portait alors tant sur les modalités d'expression de la judéité (la relation au judaïsme) que sur l'intensité du sentiment d'appartenance (« votre sentiment d'appartenance a-t-il changé ? »). Cette dernière question était une question ouverte, afin de donner plus de nuances aux réponses. La troisième partie porte sur les conditions matérielles d'installation, l'appréciation de l'enquêté sur sa réinsertion (prolongée par la question 38 de la quatrième partie). On a aussi cherché à connaître quelles représentions la France suscitait chez les enquêtés, avant et après leur installation en métropole, à travers un choix d'images dont la signification est donnée au chapitre 6.
On a élargi l'échantillon à la proche banlieue de Toulouse, où l'Annuaire nous avait révélé une présence juive de quelque importance : L'Union, Balma, Saint-Jean, Tournefeuille, Ramonville, Colomiers, Castelginest, Portet-sur-Garonne, Saint-Orens de Gameville, Villeneuve-Tolosane.
À partir de cet échantillon secondaire, 165 personnes ont accepté de répondre au questionnaire. Une fois encore ce nombre résulte de la brièveté de l'enquête. La fin du questionnaire (sur les rapports entre les juifs et la politique) demandait que l'enquête soit menée avant les élections municipales de 1993. Elle a donc été conduite en un laps de temps donné (deux semaines) ce qui n'a pas permis d'exploiter à fond l'échantillon prévu. Contactés par téléphone, les témoins ont eu la patience de recevoir les enquêteurs à domicile. Les entretiens étaient individuels, et la consigne était de s'adresser autant aux femmes qu'aux hommes. L'échantillon offre les caractéristiques suivantes, largement présentées et critiquées au cours du travail (chapitre 6 en particulier).
Répartition par sexe
Hommes | Femmes |
102 (62 %) | 63 (38) |
Répartition par lieux de naissance
France | Algérie | Maroc | Tunisie |
15 (9 %) | 81 (58 %) | 46 (30 %) | 5 (3 %) |
Répartition géographique dans l'agglomération de Toulouse
CSP | Chiffres | Pourcentage |
Artisan | 2 | 1 |
Petit commerçant | 13 | 8 |
Gros commerçant et chef d'entreprise | 7 | 4 |
Profession libérale | 34 | 21 |
Cadre supérieur | 10 | 6 |
Employé | 24 | 14 |
Enseignant | 14 | 8 |
Ouvrier | 2 | 1,5 |
Sans profession | 20 | 12 |
Retraité | 30 | 18 |
Étudiant | 6 | 4 |
Autre | 1 | 1 |
SR ou SO | 2 | 1,5 |
Par rapport aux enquêtes précédentes faites sur Toulouse, il surestime les catégories les plus favorisées. L'enquête menée par Chantal Benayoun, en 1978, donne une plus large part aux catégories modestes :
Catégories socioprofessionelles | Pourcentages |
Artisans, commerçants | 13,1 |
Ouvriers | 12,4 |
Employés | 24,1 |
Ingénieurs, techniciens, cadres | 10,9 |
Enseignants | 5,8 |
Professions libérales | 10,9 |
Industriels | 0,7 |
Sans profession | 5,1 |
Retraités | 7,3 |
Étudiants | 7,3 |
Chômeurs | 2,2 |
Cette répartition est cependant assez proche de celle livrée par les registres des mariages célébrés à la synagogue (voir chapitre 5).
Le dépouillement de l'Annuaire général de Haute-Garonne
Pourquoi avoir choisi cette source ? On peut lui objecter bien des défauts, dont celui de n'avoir, en 1958, que peu d'abonnés2, ce qui élimine d'emblée la partie la plus modeste de la population. Mais à cette date, et encore largement dans la décennie suivante, les professions indépendantes, pour qui le téléphone est un outil de travail nécessaire, sont bien représentées. Or, d'après tous les témoignages oraux, il est bien établi que prédominaient les professions tertiaires et libérales. L'Annuaire offre donc une image assez fidèle de la population juive, majoritairement employée dans les activités commerciales, artisanales et libérales. Les ouvriers étaient rares. Mais il est vrai, que les salariés modestes manquent dans cet échantillon.
Pour les années suivantes, les renseignements tirés de l'Annuaire sont systématiquement croisés avec ceux d'autres sources. L'Annuaire nous donne un bon aperçu du monde des commerçants, artisans, etc. Les données FSJU qui ont tendance à sous-estimer ces catégories, indépendantes et/ou aisées, prennent en compte les professions salariées et les personnes les plus modestes. L'étude socioprofessionnelle de la population juive dans les années soixante repose sur un va-et-vient entre ces deux types de sources.
Ensuite, et l'objection est plus grave, elle suppose une approche onomastique dont on connaît toutes les limites. Si les noms des juifs d'Afrique du Nord n'ont pas présenté de difficulté, grâce à l'expérience acquise à partir de l'enquête, ceux à consonance ashkénaze ont été plus délicats à sélectionner. Souvent la difficulté a été contournée par le recoupement avec d'autres archives (Bulletin intérieur de l'ACIT), ou plus simplement par nos propres connaissances. Lorsqu'il y avait doute, on a préféré ne pas prendre en compte la référence. La démarche de sélection, fort délicate, s'est donc appuyée sur l'onomastique certes, mais toujours croisée, de préférence, avec d'autres moyens de reconnaissance. L'importance de la population juive en 1958 (quelques centaines de familles) et même en 1967 (grâce au dépouillement des archives du FSJU) et la connaissance du terrain permettent donc de pallier, en partie, ce que cette méthode a de hasardeux et de dangereux.
Le registre consistorial des mariages
À partir du registre des mariages célébrés à la synagogue, Jean-Paul Lévy, professeur de géographie urbaine à l'université de Toulouse-Le Mirail, et son équipe ont constitué un fichier passionnant pour le chercheur en sciences sociales. À la suite de son décès, survenu en 1992, nous avons eu la charge d'exploiter ces données, conjointement avec M.-F. Godfroy.
Il s'agit du registre des kétoubot (mariages religieux) enregistrés de 1959 à 1989, célébrés par le Rabbin Rozen, le Rabbin Haïk et son remplaçant. Les données livrent les noms et les prénoms des futurs époux, leur date et lieu de naissance, leur lieu de résidence au moment de la déclaration du mariage, la date de celle-ci et enfin la mention de leur ascendance. Les données socioprofessionnelles (concernant les époux et leurs ascendants directs) n'apparaissent qu'à partir de 1989. Le fichier apporte donc un éclairage sur les stratégies matrimoniales, tant sur le plan « géographique » que sur le plan social.
On a donc un ensemble de 768 mariages, ce qui représente un corpus d'environ 4 600 personnes. L'âge moyen est de 28 ans pour les hommes et de 23,7 ans pour les femmes. 71,5 % des époux sont majoritairement d'Afrique du Nord (47,5 % d'Algérie, 19,5 du Maroc et 4,5 % de Tunisie). 19,5 % sont originaires de la région toulousaine. Les autres conjoints viennent principalement d'Europe occidentale (0,8 %), d'Europe orientale (0,8 %), et pour des pourcentages moindres d'Égypte, Israël, Afrique noire, Turquie, Amérique latine et Liban. 6,5 % des cas ne sont pas identifiés. Le lieu de résidence est d'abord Toulouse (80 %) ou Toulouse et sa région (84 % pour les deux). Le reste de la France représente 14 % de l'échantillon ; le vaste monde est représenté par Israël, le Maghreb...
Ces données ne concernent bien évidemment que les juifs non périphériques, mais elles donnent une idée de la localisation des juifs dans l'espace urbain. Pour les mariages mixtes, nous avons essentiellement dépouillé les annonces de mariages parues dans La Dépêche pour Tannée 1967.
Les entretiens oraux
La méthode biographique est l'élément complémentaire de l'étude statistique. Celle-ci indique les tendances générales, découpe des groupes, permet de voir émerger les nuances et notamment, « de saisir ce qui échappe aux statistiques »3. On a choisi de réaliser des entretiens semi-directifs de façon à respecter la personnalité des enquêtés.
Μ. A. ashkénaze, profession libérale à la retraite, arrivé en France avant la Seconde Guerre mondiale, habite le centre ville.
M. et Mme B., sépharades, arrivés de Tunis en 1961, au moment de l'affaire de Bizerte. Μ. B. aujourd'hui en retraite était ouvrier. Le couple habite dans un grand ensemble populaire de l'ouest de la ville, entretien 1990.
Mme C., originaire de l'ouest de l'Algérie, arrivée en 1962, commerçante en Afrique du Nord avec son époux.
Mme D., originaire de l'ouest de l'Algérie, où elle travaillait, femme au foyer en France. Portée par le flot de l'exode pendant Tété 1962, la famille s'installe d'abord à Paris, puis vient se fixer à Toulouse au bout de quelques mois.
Μ. E., haut fonctionnaire aujourd'hui, originaire de Test algérien, arrivé en métropole avant l'exode pour effectuer ses études.
M. et Mme G., fonctionnaires tous les deux, en Algérie. Ils sont arrivés en 1962 en métropole et ont retrouvé leur activité.
M. H. commerçant en Algérie de Test, arrivé en 1962. Ayant perdu son magasin et ses biens, M. H., après une formation tertiaire, devient employé.
M. HI. arrivé du Maroc à la fin des années cinquante pour continuer ses études. Il s'est installé à Toulouse pour entamer une brillante carrière de journaliste.
Μ. I., employé, arrivé en 1962.
M. et Mme J. Le couple, installé à Toulouse depuis les années vingt, a longtemps tenu un commerce dans une rue du centre, non loin de la synagogue. Mme J. est d'origine parisienne et ashkénaze, son époux est né en Algérie.
Mme K., femme de fonctionnaire, arrivée en 1962, venant de l'est algérien. L'entretien a porté en bonne partie sur l'activité communautaire du couple, en Algérie et en France. Μ. K., a joué un rôle non négligeable dans la Communauté à son arrivée en métropole.
Mme L. exerçait un métier dans l'artisanat, elle est venue du Maroc en 1967, où elle a continué son activité, mais en tant que salariée.
Mme M., fonctionnaire, originaire de l'ouest algérien, est arrivée en 1961 en France, où elle a retrouvé sa situation. D'abord installée dans le nord, elle a choisi de se fixer à Toulouse, pour des raisons à la fois professionnelles et familiales.
Μ. O., d'origine ashkénaze, né en France, commerçant en retraite, a retracé de manière spirituelle et forte, la vie de la petite Communauté des années cinquante, troublée par l'arrivée des pieds-noirs.
Mme P., ashkénaze, native d'Autriche, ancienne commerçante en gros, a longuement évoqué la vie des immigrés ashkénazes à la fois avant la guerre et pendant la période de Vichy.
M. R., ashkénaze, né en Allemagne, profession libérale. Connaissant « tout le monde » dans la partie ashkénaze de la population, il est un bon témoin de ce que fut la Communauté des années cinquante.
M. S., d'origine ashkénaze, né en France. Sa famille arrive à Toulouse pendant la guerre. Commerçant comme son père, il a dressé le tableau de la vie de la communauté juste après guerre et pendant la décennie qui Ta suivie.
Μ. T., natif de l'ouest algérien, décide de s'installer en France dès 1961. Jeune fonctionnaire, il est d'abord muté dans le centre de la France avant de se fixer dans le sud-ouest.
Mme VV., membre de la WIZO, a apporté son témoignage sur l'accueil des juifs d'Afrique du Nord par la Communauté de Toulouse.
Μ. Z., personnalité politique et intellectuelle bien connue à Toulouse.
M. Y., d'origine ashkénaze, né en France, universitaire.
Entretiens de personnalités
Concernant l'administration en charge du rapatriement
M. Destaing, haut fonctionnaire de l'administration algérienne replié à Toulouse, est nommé par le préfet chef de zone-adjoint. Il a alors en charge les tâches d'accueil des rapatriés. S'appuyant sur les services préfectoraux, il travaille aussi en coopération avec les diverses associations qui ont les mêmes missions d'accueil et d'intégration. Son point de vue sur le rapatriement est un complément indispensable aux archives préfectorales, le témoignage d'un homme qui fut un des artisans de la politique nationale de rapatriement. L'entretien s'est déroulé à son domicile en 1993.
M. Netwiller, issu du même corps administratif que M. Destaing, s'occupait, au début des années soixante, de tout ce qui concernait le logement des rapatriés. Son témoignage sur cet aspect a été particulièrement utile. L'entretien a eu lieu à son bureau en 1990.
Personnalités concernant la Communauté juive de Toulouse
M. le Rabbin Rozen. La personnalité et le rôle du rabbin sont évoqués dans l'ouvrage. M. Rozen nous a chaleureusement accueilli en son domicile de Strasbourg. L'entretien, mené très méthodiquement par le rabbin, a duré plusieurs heures et s'est révélé particulièrement fécond, non seulement dans son aspect factuel, mais aussi en mettant en valeur le point de vue religieux de la Communauté.
M. Zrihen, premier directeur de la Délégation régionale du FSJU toulousain, nous apporté un autre point de vue sur la Communauté. La construction de celle-ci dans les années soixante est interprétée de manière différente par quelqu'un qui privilégie l'aspect « profane », social, des institutions communautaires. Le croisement des deux témoignages ranime le débat des années soixante sur la Communauté à bâtir. M. Zrihen nous a fourni des documents concernant l'histoire de la Communauté.
M. le Rabbin Haïk est devenu rabbin de Toulouse en 1967, puis Grand Rabbin de la ville. Il nous a livré un témoignage intéressant sur la Communauté de la fin des années soixante, dont il mesure les différences avec celle d'aujourd'hui.
Mme Bensoussan arrive en France en 1962. Elle se met spontanément au service de l'assistante sociale de la Communauté, Mme Lassy, à qui elle sert de chauffeur, de secrétaire, etc. Sous les conseils de cette dernière, elle acquiert une formation d'assistante sociale pour exercer cette fonction dans les années soixante-dix. Mme Bensoussan nous a accordé plusieurs entretiens. Séduite par notre projet, elle nous a mis en contact avec les personnes pouvant apporter un témoignage. Elle a bien voulu rechercher les archives du Fonds social et les mettre à notre disposition. Une grande partie de l'ouvrage repose sur son intervention chaleureuse.
Mme Lassy a été la première assistante sociale du Fonds social à Toulouse. Son témoignage a donc été particulièrement précieux. Elle nous a reçu en 1989.
Mme Kremsdorf chapeautait depuis Paris, le travail social du FSJU. Elle est un témoin précieux sur cet aspect central de notre recherche. Elle a bien voulu accepter aussi que nous soient ouvertes les archives toulousaines de l'aide sociale ; qu'elle en soit encore remerciée. Elle nous a accordé plusieurs entretiens entre 1989 et 1990.
Notes de bas de page
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Bestiaire chrétien
L’imagerie animale des auteurs du Haut Moyen Âge (Ve-XIe siècles)
Jacques Voisenet
1994
La Gascogne toulousaine aux XIIe-XIIIe siècles
Une dynamique sociale et spatiale
Mireille Mousnier
1997
Que reste-t-il de l’éducation classique ?
Relire « le Marrou ». Histoire de l’éducation dans l’Antiquité
Jean-Marie Pailler et Pascal Payen (dir.)
2004
À la conquête des étangs
L’aménagement de l’espace en Languedoc méditerranéen (xiie - xve siècle)
Jean-Loup Abbé
2006
L’Espagne contemporaine et la question juive
Les fils renoués de la mémoire et de l’histoire
Danielle Rozenberg
2006
Une école sans Dieu ?
1880-1895. L'invention d'une morale laïque sous la IIIe République
Pierre Ognier
2008