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Conclusion de la première partie

p. 103-104


Texte intégral

1L'exemple de la communauté de Toulouse atteste, de manière à la fois modeste et fidèle, de l'une des caractéristiques de la population juive française. Depuis plus d'un siècle, la ville est un point de contact entre des judaïcités aux traditions multiples. Et l'arrivée des sépharades n'est pas l'ajout d'un ensemble plus homogène, loin s'en faut. Car avec les Algériens, les Marocains et les Tunisiens, mille formes de vie juives viennent apporter de nouvelles strates a la judaïcité française.

2Comment ces expériences de la judéïté, empreintes de traditions culturelles éloignées, peuvent-elles se rejoindre pour former ce qu'on appelle une Communauté ? Comment intégrer les nouveaux arrivants ? Dans quel cadre ? La question est d'autant plus cruciale, en ce début des années soixante, que l'organisation censée constituer le lien subit alors une crise certaine.

3L'arrivée des juifs d'Afrique du Nord coïncide avec le moment où s'impose le constat de l'inadaptation des structures communautaires à la réalité et aux aspirations des juifs de France. En ce sens, l'analyse de la crise institutionnelle des années cinquante permet d'appréhender le terrain sur lequel les renouvellements vont agir. Il permet surtout de saisir en quoi ceux-ci ne sauraient être analysés comme des mesures réflexes, simplement suscitées par l'installation des juifs d'Afrique du Nord. Car le renouveau s'inscrit dans la tentative, déjà à l'oeuvre, de dépasser le modèle israélite. Cette tentative est au coeur de deux nécessités : cicatriser la mémoire et endiguer le recul du religieux ; accueillir et intégrer. Mais l'urgence dicte ses lois. Et le rapatriement soudain des juifs d'Afrique du Nord donne à la volonté de créer des modalités nouvelles un caractère non moins soudain d'obligation.

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