Corpus documentaire
p. 73-77
Texte intégral
L’iventaire
1De 1996 à 2002, 130 communes du département de la Haute-Saône ont fait l’objet d’une étude, à partir des sources écrites, parfois de première main. En parallèle, un dépouillement partiel des sites miniers (minerai pisolithique) a été poursuivi aux archives en particulier pour les zones de prospections. Ce travail complète une opération archéologique engagée depuis 1996, qui avait inventorié 120 communes ayant accueilli au moins un atelier de préparation mécanique de minerai de fer.
2Il s'agit essentiellement d'archives de la première moitié du XIXe siècle (Série S des archives départementales) et dans une moindre mesure des XVIIe et XVIIIe siècles (Série C, K et L). Certains sites sont cependant mentionnés dans des sources antérieures (Séries H, fonds ecclésiastiques et Série L, Révolution). Les Archives Nationales (AN) et les Archives Départementales de la Haute-Saône (ADHS) ont fourni une grande partie des données.
3Le tableau et la carte montrent la répartition géographique des sites inventoriés et visités (fig. 80a et b).
4L’ouest du département de la Haute-Saône regroupe la plus forte concentration de sites. Elle correspond à la présence des principaux gîtes de minerais de fer pisolithique.
5La vallée de l’Ognon et ses marges de même que la vallée de la Lizaine et la région de Montbéliard (Doubs) constituent les deux autres zones d’inventaire mais dans une proportion moindre. Les écarts qui existent pour les zones prospectées entre le nombre de sites inventoriés dans les archives et le nombre de sites visités, s’expliquent à la fois par la disparition de certains sites, actuellement arasés par les cultures et par l’importance du secteur à prospecter.
6Plusieurs zones ont été sélectionnées en vue d’une prospection systématique à l’intérieur desquelles un certain nombre de sites tests ont été retenus. En sept années de recherches, le corpus rassemblé permet de recueillir l’essentiel des informations contenues dans les archives disponibles depuis la fin du XVIe siècle et ce jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Les prospections au sol
7Les prospections de surface sur le territoire des communes suivantes : Angirey, Aroz, Autrey-lès-Gray, Auvet-et-laChapelotte, Bouhans-et-Feurg, Brotte-lès-Ray, Broyelès-Loup-Verfontaine, Bussurel, Chambornay-lès-Pins, Chantes, La Chapelle-Saint-Quillain, Citey, Cresancey, Cugney, Etrelles-et-la-Montbleuse, Fahy-lès-Autrey, Fouvent-Saint-Andoche-Trécourt, Francourt, Frasne-leChâteau, Igny, Lieffrans, La Neuvelle-lès-la-Charité, Noidans-le-Ferroux, Percey-le-Grand, Le Pont-de-Planches, Renaucourt, la Résie-Saint-Martin, Rigny, Rosey, SaintRémy, Soing-Cubry-Charentenay, Traves, Valay Valleroisle-Bois-Baslières, Vantoux-et-Longevelle, Velesmee-Echevanne, Vellemoz et Vellexon-Queutrey-et-Vaudey pour le département de la Haute-Saône et Bethoncourt, Onans et Montagney-Servigney1 pour le département du Doubs2 ont permis de découvrir et d’étudier une centaine de sites.
8De rares sites ont été repérés dans un contexte de prairies et de cultures fourragères. Leur superficie varie de quelques ares à plusieurs hectares. La plus grande partie des vestiges a été retrouvée sous couvert forestier relativement dense à proximité ou non des zones d'extraction, en bordure de cours d'eau pérenne ou non, de sources ou dans des zones humides.
9Plus de 500 sites de lavage ont été mis en évidence sur la totalité du département de la Haute-Saône. Ils se répartissent de la façon suivante :
- 402 sites inventoriés à partir du dépouillement des archives nationales et départementales (fig. 80c).
- 115 sites visités parmi lesquels 101 ateliers ont été retrouvés sur le terrain (fig. 80d).
Le choix des sites
10Cette étude porte sur un certain nombre de zones tests (fig. 81).
11Le travail proposé se fonde sur une double démarche : présenter les données archéologiques à partir d’une étude topographique de détail et replacer l’ensemble des informations sous la forme d’une synthèse thématique en privilégiant la description des différentes structures et en croisant les sources. Ainsi, les archives de terrain permettent-elles de confronter les témoignages écrits avec la réalité géomorphologique, une réalité souvent contradictoire, qui révèle une grande diversité des ateliers et soulève de nombreuses interrogations.
12Chaque site fait donc l’objet d’une monographie à partir d’une présentation harmonisée, en particulier pour les ateliers de lavage, afin de faciliter les comparaisons et les analyses.
13Chaque monographie présente une description analytique et une interprétation accompagnée de schémas. Il s’agit également de mettre en perspective les résultats obtenus dans le dépouillement des archives avec les données de terrain. Certains sites sont donc directement discutés avec les sources documentaires disponibles. L’échantillon proposé présente quelques-uns parmi les sites les plus caractéristiques et les plus représentatifs retrouvés et étudiés sur le terrain.
14Les sites pris en compte dans cette recherche ont été sélectionnés à partir de critères objectifs. Parmi les critères retenus figurent :
15- L’implantation géographique et géomorphologique.
16Ils sont essentiellement localisés dans la zone principale d’étude, à partir de laquelle se sont étendues la plupart des prospections : la plaine de Gy (Haute-Saône) et ses marges qui constituent une entité géomorphologique homogène. Ils tiennent compte du contexte géographique (site de plaine, sur versant ou de plateau), ou encore de la nature du réseau hydrographique.
17- La nature des minerais et le type d’atelier.
18Les sites choisis ont été sélectionnés en fonction de la nature des minerais. Les sites d’Onans (Doubs) (triage), de Bethoncourt (Doubs) (cassage), ou encore de Bussurel (Haute-Saône) (bâti) concernent tous des faciès diversifiés de minerais d’altération. Le cas de Percey-le-Grand (Haute-Saône) fait exception. De manière générale, la répartition géographique s’est imposée à partir de la concentration des principaux gîtes ferrifères, là où se sont implantées les activités minières et métallurgiques.
19- L’état de conservation.
20Cette recherche était limitée dès le départ à une prospection thématique. Les seules opérations destructives ont consisté en prélèvements sédimentologiques réalisés à la tarière manuelle. Les choix se sont donc portés sur des sites identifiables présentant des structures conservées, lisibles au sol, là où les cultures n’avaient pas détruit et nivelé les vestiges. Les ateliers présentant des structures bâties sont suffisamment rares pour que nous ayons orienté nos investigations sur le site exceptionnellement bien conservé de Bussurel (Haute-Saône).
21Le corpus documentaire traite ainsi de cas bien distincts où les vestiges informent directement des techniques employées ; parfois ces derniers demeurent plus hypothétiques. Dans chaque situation, le traitement des minerais a laissé des vestiges, de nature et de morphologie différentes, liés aussi bien aux techniques mises en œuvre qu’à la nature des minerais traités. Il convient de souligner enfin que la majeure partie des données réunies dans ce volume sont restées inédites à ce jour.
22Les sites sont présentés selon l’ordre de la chaîne opératoire et suivant l’évolution technique. Le travail d'enrichissement du minerai effectué dans les mines sera exposé en premier avec les sites d’Onans et de Bethoncourt (Doubs). Seront ensuite décrits les sites de lavage où les lavoirs à bras sont majoritaires, puis les sites de préparation intégrant l’installation plus complexe de patouillets. La dernière partie concerne l’organisation spatiale de ces ateliers et leur répartition en prenant l’exemple d’un bassin-versant.
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