Chapitre 6. La décision d'émigrer : l'élaboration du projet migratoire
p. 87-96
Texte intégral
1Au cours de l'enquête par questionnaire, deux modalités de réponse ont été retenues pour expliquer l'émigration du père. Le total des réponses est de 144 ; c'est-à-dire que près de la moitié des enquêtés ont fourni deux réponses à la question posée sur les raisons de l'émigration. Sept d'entre eux n'ont apporté aucune réponse.
Tableau 4. Répartition des enquêtés selon les raisons d'émigration des parents
Raisons de l'émigration | Effectifs |
Contexte économique en Algérie (dont l'absence d'emploi) | 78 |
Tenter l'aventure et/ou assurer un meilleur avenir | 27 |
Événement et contexte familial | 17 |
Motifs politiques | 10 |
Présence de membres de la famille élargie en France | 9 |
Autres raisons | 3 |
nr | 7 |
total des réponses | 144 |
Une émigration indéniablement économique...
2Le facteur économique occupe indéniablement une place prépondérante pour expliquer la migration : il représente un peu plus d'une réponse sur deux. L'absence d'emploi, la recherche d'un travail salarié (ou mieux rémunéré) constituent les raisons principales1. Néanmoins, il faut s'interroger sur les autres réponses fournies et sur la manière dont les enquêtés ont associé deux formes de réponses. La deuxième réponse recueillie est intéressante car elle met en avant le rôle joué par les réponses « conventionnelles », qui n'en sont pas moins réelles, mais qui tendent à occulter d'autres formes de réponses moins « légitimes ».
3Parmi les raisons économiques, il est aussi nécessaire de distinguer la situation économique liée à la guerre d'Algérie, qui peut contraindre à l'immigration, de l'absence d'emploi. En effet, dans le premier cas de figure, les pères avaient le plus souvent un emploi salarié ou une activité indépendante qui leur assurait un revenu et une stabilité professionnelle. C'est la guerre et l'insécurité inhérente qui, en perturbant l'activité professionnelle, a contraint le père à émigrer. Cette raison est donc sensiblement différente du deuxième cas de figure. C'est le cas par exemple d'un père qui perd son commerce, réquisitionné par le fln. L'émigration s'est alors imposée comme solution pour s'assurer un nouveau revenu et des conditions de vie plus sûres. En France, cet homme demeurera ouvrier, alors qu'il disposait d'une activité, prospère, dont il était propriétaire en Algérie.
4Concernant les autres raisons, l'émigration du père peut aussi s'expliquer en partie par la présence d'autres membres de la famille élargie en France, généralement un frère aîné, un oncle ou le grand-père2. Cette réponse est souvent associée à celle du contexte économique : ce n'est pas en soi ce qui décide à émigrer, mais cela contribue à la prise de décision.
5Parmi les réponses recueillies sous l'item « événement et contexte familial », diverses causes apparaissent, comme la maladie d'un enfant qu'on espère parvenir à soigner en France, le décès du père qui oblige à aller rechercher ailleurs les revenus nécessaires à l'ensemble de la famille, la mésentente familiale, etc. Cette réponse, là encore, se combine le plus souvent avec la réponse afférente au contexte économique, « la recherche d'un emploi ».
6Au-delà des situations économiques difficiles qui incitent à l'émigration, il faut aussi noter le souci d'atteindre, par le biais du travail salarié en France, un autre statut ; cette motivation est perceptible à travers les réponses « assurer un meilleur avenir » et/ou « tenter l'aventure ». Émigrer, ce n'est pas uniquement fuir une situation misérable, ce peut être aussi élaborer des projets, se projeter socialement. Cette réponse est donc révélatrice d'un contexte plus général dans lequel s'inscrit la décision d'émigrer.
... mais aussi politique
7Des raisons politiques ont également pu contraindre les pères à l'émigration. L'engagement au sein d'un parti pour l'indépendance de l'Algérie a alors constitué la raison principale de leur départ, parfois précipité, pour échapper aux autorités coloniales3. Pour deux pères, fonctionnaires de l'administration française, c'est l'impossibilité de trouver un nouvel emploi à la suite de l'indépendance qui a provoqué leur émigration. Dans un autre cas, le père, après avoir combattu au côté du fln, s'est opposé à l'hégémonie de ce parti et s'est vu contraint d'émigrer à cause des règlements de comptes qui s'en sont suivis.
8Ainsi, le caractère politique de l'émigration indique un fort engagement des pères dans le combat pour l'indépendance de l'Algérie. Sans émigration, ils prenaient le risque d'être emprisonnés, voire tués. Cet engagement est d'autant plus important à souligner qu'il révèle les nombreuses implications qu'il aura par la suite au niveau de la famille. Il est indéniable que les familles au sein desquelles les pères ont émigré pour des raisons politiques s'identifient et se constituent à partir de repères et de modes de socialisation spécifiques. Leurs enfants ont d'ailleurs pris soin d'insister sur le fait que l'émigration de leurs parents ne peut être assimilée à l'émigration « classique », dite économique, c'est-à-dire une émigration de « pauvres ». Si ces pères ont finalement été eux aussi ouvriers en France, et à ce titre considérés comme « travailleurs immigrés » donc « pauvres », leurs enfants tentent de distinguer leur famille par la richesse de son engagement politique et intellectuel.
9Cet aspect historique, loin d'être marginal, est néanmoins peu reconnu dans la société française. L'histoire coloniale et la guerre menée au nom des intérêts coloniaux empêchent aujourd'hui encore de reconnaître l'engagement et le combat politique des Algériens et, par conséquent, d'imaginer qu'il puisse y avoir une émigration politique. Occulter la dimension politique contribue à renforcer l'illusion qu'il ne peut y avoir d'émigrés qu'économiques, c'est-à-dire démunis. Il en va tout autrement pour les émigrés espagnols qui ont combattu le franquisme. Cet écart d'attitudes à l'égard de ces deux types d'émigrés politiques montre bien la manière dont la société française déconsidère les immigrés algériens à cause de l'histoire qui nous a unis à l'Algérie ; histoire si proche de nous que les protagonistes de ces événements continuent à se rencontrer. Le devoir de mémoire au sujet de la guerre d'Algérie passe également par la reconnaissance des multiples facettes de l'immigration algérienne en France.
10La dimension politique paraît par ailleurs être un excellent révélateur de l'hétérogénéité des familles immigrées car elle permet d'entrevoir la multiplicité des modes de socialisation à l'intérieur des familles. Il est en effet indéniable que cette spécificité familiale produit des pratiques éducatives et des mobilisations parentales sensiblement différentes de celles des autres familles. J.P. Laurens (1992) formule le même constat, au cours de son travail sur la réussite exceptionnelle des enfants d'ouvriers devenus ingénieurs, au sujet des enfants de migrants politiques espagnols. Cet engagement politique fournit un univers de références, une ambiance familiale et des aspirations radicalement différents. Ces pères, qui ont lutté contre la colonisation et pour une société égalitaire et démocratique, ont défendu des valeurs républicaines. Ce sont par conséquent des individus fortement imprégnés, avant même l'émigration, de valeurs politiques et d'aspirations sociales qui seront transmises à leurs enfants.
11En plus des pères qui ont émigré pour des raisons politiques, près des deux tiers des individus interviewés ont déclaré que leur père a participé à des mouvements politiques en France qui revendiquaient l'indépendance de l'Algérie (majoritairement le fln et, dans une moindre mesure, le mna). Cet engagement, souvent de moindre ampleur, paraît néanmoins jouer un rôle socialisateur qui se révélera déterminant au sein des familles concernées. L'engagement des pères, et plus secondairement des mères ou des autres membres de la famille, dans les mouvements politiques pour l'indépendance de l'Algérie est donc massif. Il faut en revanche noter que la proportion de non-réponses est très élevée (19 sur 100), soit parce que les enfants estiment qu'ils n'ont pas à fournir d'informations à ce sujet, soit, le plus souvent, parce qu'ils n'en disposent pas ou qu'elles sont confuses4.
12Pour la moitié de ces pères, l'engagement dans un mouvement politique pour l'indépendance a pris la forme d'un militantisme actif, accompagné bien souvent d'un soutien financier. Le militantisme recouvrait différentes actions : la collecte de fonds, la cache d'armes, la diffusion de tracts, etc. Enfin une partie d'entre eux ont été des combattants armés en Algérie, c'est-à-dire des Moudjahidines. D'autres ont participé et/ou ont encadré des actions armées en France. Au total, un tiers de l'effectif des pères engagés est concerné par ce type d'actions. Les autres ont limité leur action à un soutien financier, plus ou moins subi selon les cas ; quelques personnes ont en effet fait référence à un véritable « racket organisé ». L'action du fln ne faisait pas toujours l'unanimité parmi la communauté immigrée. Si les effectifs sont trop faibles pour en déduire une sur-représentation au sein de cette population, et le silence qui pèse si lourd, leur action n'en paraît pas moins avoir été déterminante.
13Il faut également préciser que quelques pères ont été arrêtés par l'État français au vu de leurs actions, certains sont restés en prison plusieurs mois, parfois des années en France. Les anecdotes concernant cette période ont été nombreuses, notamment pour relater ces nuits où les policiers ont pénétré dans le domicile familial pour y arrêter le père.
14Aucun enquêté n'a signalé l'engagement de son père dans l'armée française. Au contraire, plusieurs pères l'auraient quittée peu de temps avant la guerre d'Algérie, ne pouvant envisager de combattre contre leurs compatriotes. Par ailleurs, l'engagement politique au côté du fln s'est quelquefois concrétisé, au moment de l'indépendance, par une fonction occupée au sein de l'Amicale des Algériens en Europe ou du Consulat, à un poste de responsable ou comme employé.
« À sa sortie de prison en France [il a été dénoncé pour son engagement au fln , il avait d'ailleurs émigré pour échapper à la police en Algérie], il a travaillé à l'Amicale des Algériens en Europe jusqu'au coup d’État où Ben Bella a été renversé par Boumédiène, et comme il était en désaccord puisqu'il était plutôt benbelliste, il est parti du Consulat et en fait c'est à ce moment-là qu'il s'est mis à travailler en usine. »
15L'épouse de cet homme a d'ailleurs souffert de ce revirement professionnel, estimant que son mari aurait pu avoir un parcours professionnel plus valorisé, dans le prolongement de son travail au Consulat, notamment parce qu'il parle et écrit le français.
16L'engagement politique du père au moment de la guerre d'indépendance s'est parfois poursuivi dans le cadre de l'action syndicale ou d'un parti politique, généralement le parti communiste. L'ensemble de ces valeurs politiques et idéologiques a alors participé à la socialisation des enfants : elles réapparaissent sous de multiples formes dans la sphère domestique5. Ces valeurs politiques ou sociales, rarement reprises telles quelles, seront transformées et réappropriées selon les histoires singulières des enfants. C'est ce qu'A. Muxel (1986) nomme les « obstinations durables ». Ces parents ont été généralement tout particulièrement attentifs aux résultats scolaires de leurs enfants. Ils cherchent à encourager la promotion sociale et à inculquer des valeurs dans le prolongement de leurs engagements. De nombreuses incidences sont donc perceptibles au niveau de l'éducation : le dialogue, l'esprit de tolérance, la curiosité, l'ouverture aux autres et la valorisation de l'ascension sociale sont des qualités tout particulièrement valorisées au sein de ces familles.
17Dans les extraits d'entretien suivants, sont perceptibles les incidences qu'a eues l'engagement politique. Les modes de socialisation propres à ces familles, dans lesquels la participation politique et l'intérêt pour le « bien public » a tenu une grande place, permettent également de mieux comprendre la formation des trajectoires sociales. Ces engagements ont constitué une ressource qui a contribué, plus ou moins directement, à renforcer les mobilisations familiales qui promouvaient la quête de mobilité sociale.
« Mon père militait au fln [...] ma mère elle a tout laissé derrière elle, en une nuit mon père est parti, il a été dénoncé [...] et après ma mère l’a rejoint [...]. Ils [les parents] sont d’une intelligence extrême, très doués, très sensibles, très cultivés, bien qu'analphabètes, avec une culture politique, philosophique très importante, et qui souhaitaient que leurs enfants aient les chances que la colonisation ne leur avait pas offertes. »
« Mon père, il était au fln , il était commerçant à l'époque et il a été condamné par contumace et il s'est retrouvé en France avec de faux papiers marocains [...] les gens du fln ont préféré le garder ici, il a fait son métier ici pendant un petit bout de temps [...] lui il était arrivé en 56, il a commencé la guerre avant 54, je dirais en 52, parce que l’une des premières réunions qui a eu lieu s'est tenue chez moi [...] Il y avait toujours des discussions politiques à la maison... et par rapport à la politique française en Algérie et par rapport à la politique algérienne en Algérie ! Même par rapport à tous les autres problèmes qui pouvaient se passer dans le monde ! Que ce soit à Cuba ou en Palestine ou ailleurs, en Afrique du Sud, il nous en parlait, il était très au fait de tout ce qui se passait. »
« Quand je dis "c’est [l'émigration] politique c'est pas pareil", c'est-à-dire que ce n'était pas lié à un problème économique, mes parents n'étaient pas en France pour faire fortune, c’était vraiment trouver une terre d'asile à un moment donné puisqu'il [le père] avait quitté l'armée. [...] Quand on a un père qui a lutté pour une qualité de vie, des valeurs, il est difficile ensuite qu’il renonce à cette qualité de vie c'est-à-dire à ces valeurs-là ![...] Nous on a toujours parlé, il y avait beaucoup de dialogues aussi, il n'y a pas vraiment de sujets tabous [...] on avait l'habitude de se contredire, dans beaucoup de familles très souvent il n'y a pas de discussions et c’est juste des complicités avec la mère, mais pas de discussions [...] il [le père] est très ouvert, c'est quelqu’un de bien quoi. »
La relativité de l'émigration économique... des raisons multiples se combinent
18Les développements précédents soulignent la relativité de la raison économique pour expliquer le phénomène migratoire. Pour le dire autrement, si elle est déterminante pour plus de la moitié des pères, elle n'est pourtant pas suffisante pour rendre compte, à elle seule, de l'émigration de la population étudiée. En effet, le plus souvent, différentes raisons se sont combinées pour conduire à la décision d'émigrer. La recherche d'un mieux-être, d'un nouveau mode de vie ou l'engagement politique témoignent en premier lieu des aspirations concomitantes de l'acte migratoire. Cette mobilité spatiale est le signe d'une mobilité sociale à venir. Le désir « d'autre chose » est finalement un objectif de l'émigration qui apparaît tout aussi décisif que la recherche d'un emploi salarié en France. À travers cette aspiration est formulé le désir de rupture avec l'état précédent, le travail de la terre et/ou le statut de colonisé. Être disposé à vivre dans un contexte socio-économique différent, avec tout ce que cela implique au niveau des modèles culturels et familiaux, n'est-ce pas là le signe le plus manifeste de la volonté de transmettre aux enfants la possibilité de bénéficier d'un nouveau statut social ?
19La multiplicité et la combinaison des facteurs s'opposent à une analyse du phénomène étudié comme résultat d'une démarche collective. L'exemple suivant témoigne des différents éléments évoqués précédemment. Cette réponse a été obtenue par questionnaire. À la question sur les raisons de l'émigration de son père, cette personne indique : « Mon père a émigré pour des raisons économiques » (ce qui renvoie à un fait général), elle poursuit « à la mort de son père, étant le fils aîné » (ce qui souligne la situation familiale qui va contribuer, dans ce cas, à engendrer la migration). Une nouvelle fois, le rôle des hommes aînés dans le processus migratoire apparaît. Le décès du grand-père paternel peut être un élément supplémentaire pour comprendre l'émigration, et plus encore, son caractère durable. Il n'est néanmoins pas exclusif : il s'inscrit dans un contexte général dans lequel les préoccupations économiques, la recherche d'un emploi ou d'un statut socioprofessionnel détermine simultanément les décisions individuelles.
20C'est pourquoi, ce sont les conditions et le contexte économiques qui prévalent le plus souvent pour justifier l'immigration. Les conditions socio-économiques de l'Algérie et l'emploi occupé par ces pères en France, le plus souvent ouvriers, contribuent à accentuer cette image qui renvoie au caractère économique de l'émigration. Simultanément, la mise en avant des besoins économiques renforce l'idée que ces populations rencontrent un certain nombre de difficultés et, qu'à ce titre, une politique volontariste d'intégration doit être mise en œuvre. Mais la justification de l'immigration ne serait-elle pas plus ardue, pour les immigrés, leurs descendants et la société d'immigration, sans ce discours faisant prévaloir la nécessité économique ?
« L'émigration, c'était parce qu'il n'y avait pas de travail. Il y avait plein de choses : la guerre d'Algérie, on est parti après, parce qu'on mourrait de faim... et mon frère aîné avait la tuberculose, il a fallu le soigner à Autrans, voilà pourquoi on s'est installé dans cette région, ah oui ! J'allais oublier qu'il y avait ça aussi. »
« Il a voulu réussir, c'est un peu comme les Mexicains qui vont aux États-Unis pour réussir, et c'est vrai qu'il a pas mal réussi [...] quand il était dans son village il disait : "Je vais pas prendre la terre de mon père, la travailler, ça m'intéresse pas, c'est pas une vie !" Il était un petit peu ambitieux quand même, il disait qu'il ne voulait pas faire ça toute sa vie, surtout qu'à l'autre bout de la Méditerranée il y avait du travail à revendre. »
21À travers ces exemples, on perçoit à quel point les événements familiaux abordés au fil de l'analyse se combinent et émergent, entremêlés au contexte économique. Il ne faut en effet pas sous-estimer les raisons économiques. Elles mettent en évidence le processus de descente sociale qu'a connu une partie de ces familles, qui provient notamment des profondes déstructurations auxquelles la société algérienne a été confrontée. Mais, malgré les contraintes fortes qui ont pesé dans la décision d'émigrer (colonisation, expropriation des meilleures terres, mépris social, guerre), c'est bien un ensemble de raisons qui ont, à des niveaux différents, prévalu pour que la migration puisse avoir lieu. Un roman comme celui de M. Feraoun (1988) révèle les positions sociales occupées par plusieurs familles à l'échelle d'un village et comment un contexte familial particulier, une position sociale à conserver ou à reconquérir, une mauvaise récolte, sont autant de raisons pour émigrer vers la France. Par conséquent, ce ne sont pas que des conditions de pauvreté qui, à elles seules, expliquent, et plus encore provoquent l'émigration : elles se combinent avec des histoires singulières et plurielles.
Notes de bas de page
1 Nous avons regroupé dans la rubrique « contexte économique » les réponses suivantes : « Pour avoir un travail » (34), « pour des raisons économiques » (23), « situation économique de l'Algérie, notamment à cause de la guerre » (12), « possibilité de travail en France » (9). Les effectifs recueillis pour chacun des items sont indiqués entre parenthèses.
2 Les autres membres de la communauté d'origine, qui ont successivement émigré en France, ont joué un rôle décisif puisqu'ils ont contribué à produire l'image de la France « terre de fortune », occultant parfois, pour ce faire, leurs propres difficultés.
3 Le travail de B. Stora (1992a) est à cet égard très riche : l'auteur retrace l'historique du mouvement pour l'indépendance et son incidence sur l'immigration.
4 Certains ont par exemple évoqué l'engagement de leur père au fln, alors que celui-ci n'était pas encore créé en France. Il devait donc s'agir du mna (le Mouvement national algérien).
5 Les travaux d'A. Muxel (1986) et d'A. Percheron (1993) ont largement contribué à démontrer comment se transmet ce capital politique et son rôle dans le processus de socialisation.
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La mobilité sociale dans l’immigration
Itinéraires de réussite des enfants d’origine algérienne
Emmanuelle Santelli
2001