Famille, patrimoine et pouvoir dans l’Antioquia coloniale, 1575-1700
p. 743-760
Texte intégral
1Dans les pages qui suivent, nous nous pencherons sur l’histoire de la région d’Antioquia pendant les XVIe et XVIIe siècles. Nous cherchons à présenter au lecteur le résultat d’une analyse de micro-histoire commencée vers 1979, c’est-à-dire, quelques années avant que l’École britannique ne développe une grille semblable pour ce type d’études. Nous analysons la distribution de la propriété et la structure interne des patrimoines individuels, la façon dont ils ont été constitués, diversifiés et consolidés en utilisant des liens socio-politiques pour leur transmission et leur évolution. Grâce à l’étude des liens de parenté nous avons identifié le tissu de relations diverses qui déterminent l’apparition et la consolidation de richesses accumulées et concentrées dans les mains de quelques membres de la société, richesses qui conduisirent à consolider l’élite au pouvoir.
2Bien que les exemples fassent seulement référence à quelques propriétaires de la région, l’analyse a pris en compte près de 1500 individus enregistrés par le registre officiel de l’or obtenu auprès des Fonderies d’or royales de Santa Fe d’Antioquia et de San Francisco l’Antigua de Guamoco. La première de ces villes existe toujours aujourd’hui. Elle a été le premier complexe minier fondé par les conquérants dans la région pour tirer profit des richesses aurifères trouvées dans la colline de Buritica. Elle abrita la première Caisse royale (Caja Real) et elle devint le centre administratif et résidentiel des propriétaires les plus importants dans la province au détriment de Rionegro, Guarne, Santa Rosa et Medellin. Par contre, la ville coloniale de Guamoco, où fonctionna également une Caisse royale, a disparu en 1675 au milieu de la crise économique dont furent victimes ses propriétaires, malgré les fastes des années 1620-1630, lorsqu’elle était le deuxième centre producteur d’or de la Nouvelle Grenade.
3Au cours des XVIe et XVIIe siècles l’activité économique centrale de la région a été l’exploitation des mines d’or grâce à une main d’œuvre fournie par les esclaves. Elle a été marquée par des crises de production de diverse ampleur. Les propriétaires de la région ont investi dans cette activité la plus grande partie de leurs patrimoines. Durant la période initiale de la colonisation, la tendance a été à la spécialisation dans le travail des mines, comme le démontrent les registres tenus par la Caisse royale de la Fonderie d’or royale dans le cas de Santa Fe d’Antioquia entre 1575 et 1600 et dans celui de Guamoco, pendant les deux premières décennies du XVIIe siècle.
4Apparemment, les avatars de la vie minière, la décadence de quelques centres d’exploitation aurifère comme celui de Buritica et l’épuisement des possibilités de s’emparer de nouveaux trésors indigènes modifièrent les programmes d’action des individus et les orientèrent vers d’autres activités économiques, comme l’appropriation et l’utilisation de terres pour les intégrer dans des exploitations agricoles ou le commerce étroitement lié à l’approvisionnement des différents secteurs de production. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les individus qui se consacraient exclusivement au travail dans les mines continuaient à le faire grâce aux rendements élevés qu’ils obtenaient lors de la découverte de nouveaux gisements ou parce que les crises les avaient tellement appauvris que leur travail représentait simplement un élément de survie. À l’époque, les rendements annuels étaient relativement importants. Cela est particulièrement visible à la lecture des registres d’or tenus par la Fonderie d’or.
5Cependant, les besoins en ravitaillement des mines, les crises minières survenues à partir de 1625 et le développement tardif du secteur agricole firent du commerce la principale activité économique. Les commerçants en furent les principaux bénéficiaires, amenant les propriétaires des mines à répondre différemment à cet accroissement des profits chez les commerçants. Ceux de Santa Fe d’Antioquia optèrent progressivement et rationnellement pour la diversification des activités économiques. Ils réussirent ainsi à augmenter leurs bénéfices et à consolider leurs patrimoines et leur pouvoir. Par contre, ceux de Guamoco restèrent attachés exclusivement à l’activité minière. Cette spécialisation conduisit ceux-ci à la faillite et à l’abandon des lieux. La constatation de cette différence nous a poussée à nous interroger sur les particularités de la gestion des patrimoines, dans la mesure où, bien que les mécanismes de formation initiale semblent coïncider pour les deux groupes de propriétaires, il en existe d’autres qui - employés seulement par le premier groupe – ont créé la différence et ont favorisé le maintien de ce groupe au pouvoir.
6L’origine et le développement des importantes fortunes accumulées à partir de la Conquête reposent essentiellement sur le travail forcé des autochtones et des esclaves noirs. Le système de l’encomienda et le travail des esclaves représentèrent les bases d’une société dans laquelle la propriété des terres agricoles et des mines et le contrôle de l’or favorisèrent la différenciation des classes sociales. Dans cette société coexistèrent de grandes propriétaires ainsi qu’un large groupe de travailleurs pauvres libres et des propriétaires moyens et petits. Il s’agissait donc d’une société hiérarchisée où les différences ethniques et juridiques entre Blancs, Noirs, Indiens, Mulâtres et Métis, étaient l’expression des inégalités économiques, sociales et politiques qui conduisaient à un pouvoir concentré dans les mains des plus grands propriétaires. Cependant, la structuration des patrimoines des grands propriétaires n’a pas été le résultat exclusif des facteurs économiques. Diverses influences sociales et politiques se sont mêlées aux évènements économiques qui selon les cas, favorisèrent l’apparition et la consolidation des richesses considérables concentrées dans quelques cellules familiales.
La structure des patrimoines
7Dans la région, les éléments entrant dans la composition d’un patrimoine étaient les mines, les terrains agricoles, les encomiendas, les moulins à sucre, la demeure du maître, les autres bâtiments, les terrains à bâtir, les esclaves, le bétail, les outils de travail et les objets personnels tels que meubles, vêtements, objets en argent et bijoux. Dans la mesure où les relations du travail s’articulaient autour de l’esclavage et où la production se faisait en utilisant des technologies rudimentaires, les propriétaires étaient obligés d’investir jusqu’à 90 % de leurs capitaux dans les esclaves en dépit de leur prix élevé dû à leur rareté sur le marché international. Ainsi, les esclaves - employés indistinctement pour le travail domestique et pour les activités relatives à l’artisanat, l’agriculture, l’élevage, les mines et le commerce – représentaient la base même de la propriété.
8Les terres et les mines d’or ne représentaient qu’une petite partie de la valeur du patrimoine d’un propriétaire, mais leur possession garantissait l’utilisation de ses esclaves à la production. Elles permettaient également et automatiquement d’assurer une reconnaissance sociale de la part d’autrui. Les terres étaient consacrées à la production de maïs, canne à sucre, bananes, plantains, cacao, bois et de quelques fruits, ces produits étant orientés vers le ravitaillement des mines. Une bonne partie du travail se faisait avec des outils en bois, en pierre ou en os, mais ces instruments de production ne faisaient pas partie des inventaires patrimoniaux. Les outils en métal (barres, haches, poêles, marteaux, charrues, etc) représentaiententre0.3%et 3 % du patrimoine. En raison du faible développement de la technologie, l’investissement en outils de travail ne dépassait pas le prix d’un esclave. Les bestiaux destinés à la consommation, au transport des approvisionnements et à celui des produits faisant l’objet d’un commerce représentaient approximativement 5 % de l’estimation totale du patrimoine
9L’ensemble de ces biens constituait un tout homogène parce qu’il fonctionnait de façon intégrée, donnant une organisation rationnelle à chaque patrimoine. En conséquence, la diversification des types d’investissement était très importante. D’une certaine façon, elle a fait du patrimoine le reflet de l’ensemble des structures économiques, encourageant une certaine rationalité dans les différents secteurs de la production et dans l’économie en général.
Constitution initiale des patrimoines
10Les facteurs d’accroissement originels des fortunes ont été multiples. On peut constater que les bénéfices obtenus dans l’entreprise de conquête, les investissements initiaux faits par les colonisateurs, le développement d’activités économiques et le jeu des relations familiales s’imbriquèrent pour donner naissance à des structures patrimoniales qui concentrèrent la propriété entre certaines mains et ainsi permirent à ses détenteurs d’affermir leur pouvoir.
11Il est bien connu que la conquête espagnole a revêtu le caractère d’une entreprise privée. Un groupe important de conquérants y a investi les profits obtenus sous d’autres latitudes pour assurer leur domination sur la province, “à leurs frais ”1. En plus, quelques patrimoines ont trouvé leur origine dans les profits engendrés par leur participation à la conquête de la région, à savoir les rapines, le produit des encomiendas et des bénéfices sur les terres. Au cours des vingt dernières années du XVIe siècle, les fonctionnaires de la Fonderie royale d’Antioquia créèrent le registre de la “Fonte de l’or d’Indiens, de bijoux et de sanctuaires”, où ils enregistrèrent le produit du butin obtenu durant les expéditions militaires contre les Indiens2.
12Bien que les “encomiendas” n’aient pas été nombreuses, on a retrouvé à la Fonderie d’or royale beaucoup de registres enregistrant les rentrées d’or au titre des demoras (tributs) prélevés sur les Indiens et au moins 23 concessionnaires bénéficièrent de la main d’œuvre fournie par les Indiens et des tributs payés en espèce (or, aliments, articles d’artisanat et objets rituels). Ces produits furent employés pour ravitailler les équipes d’esclaves qu’ils utilisaient dans les mines, en s’instituant propriétaires à la fois de terres, de mines et d’esclaves3.
13La conquête a aussi donné aux Espagnols la possibilité de s’attribuer des terres. Dès la seconde moitié du XVIe siècle celles-ci furent octroyées à titre de bénéfices en raison de la participation des allocataires à la conquête, la pacification et la christianisation encadrée des Indiens, mais également comme témoignage de reconnaissance pour l’exercice de charges administratives ou ecclésiastiques. L’attribution de bénéfices fonciers se prolongea sur plusieurs générations. De cette façon, pour les enfants et petits-enfants de conquérants il était fréquent de recevoir des terres au titre de “services rendus par leurs ancêtres”. Cependant, ce type de faveur royale disparut durant la deuxième moitié du XVIIe siècle, quand la frontière agricole se trouva consolidée et quand, à la place d’un nouveau processus d’expansion territoriale, la région eut à faire face à la création de latifundia sur des terres déjà attribuées de Rionegro et d’Aburra.
14Ainsi, de tous les investissements économiques réalisés initialement par un individu, le plus important restait celui visant à l’acquisition d’esclaves pour constituer une équipe. La possession d’une équipe donnait à son maître le droit de s’enorgueillir du titre de propriétaire de la mine découverte par lui4.
Patrimoine et dispositions familiales
15Les patrimoines constitués pendant la première étape de la colonisation purent se consolider et s’accroître progressivement au moyen des dispositions familiales. Des mécanismes rationnels de transmission de biens tels que les donations, les héritages et les dots permirent la diversification des types d’activités économiques et la concentration des richesses au sein des familles intéressées.
Le rôle des donations, des dots et des héritages dans la formation des patrimoines
16Les familles avaient l’habitude de transmettre leurs biens à titre gracieux à leurs enfants, frères, beaux-fils, petits-enfants et neveux. C’était une façon de les aider à acquérir ou à conserver le statut économique acquis par le donateur de sa famille. Dans le tableau 1 nous présentons différents exemples de cette façon d’agir, en indiquant les modes de donation les plus courants, les types de biens transmis et les motivations des donateurs.
Tableau 1 : Donations entre parents
Année | Donateur | Biens donnés | Bénéficiaire | Source |
1637 | Ana Taborda | 2 fermes équines | Beau-fils : Juan Delgado Jurado | AHA Tierras 160.4218. |
1667 a. | Grand-père maternel | 1.000 pesos | Fils : de Juan de Piedrahita y Saavedra | AHA Mortuorias 274.5703. |
1675 a. | Francisco de Montoya y Salazar | 500 pesos “pour l’aider à trouver son chemin” | Frère | AHA Mortuorias 257.5558 f. 19r. |
1676 a. | Cristobal Ruiz de la Parra (Père) | 300 pesos et une noire “pour se marier” | Sœur : Ana de Carvajal | AHA Mortuorias 252.5511 f. 90r. |
1679 | Epouse de Diego Beltrán del Castillo | 2.000 castillans “pour entrer en religion” | Petite-fille : Antonia de Molina y Toledo | AHA Notarial 1.1679 f. 16r. |
1680 | Alonso de Guetaria | Terres (15 pesos) | Beau-frère | AHA Tierras 181.4600 |
1697 | Grand-mère maternelle de Juan Zapata | 3.700 pesos et un noir | Petit-fils : Juan Zapata | AHA Notarial 2.1702 f. 98r. |
1716 a. | Francisco José de la Serna Palacio | Mine | Frère | AHA Notarial 2.1716 f. 20r. |
1722 a. | Lorenzo Castrillon Bernaldo de Quiroz | 497 pesos, 7 esclaves, terres, 25 juments, 25 têtes de bétails, mine | Neveu | AHA Notarial 2.1722 f. 27r. |
1734 a. | Juan Gomez de Salazar (Fils) | 150 pesos “pour se faire religieuse” | Nièce | AHA Notarial 2.1734 f. 117r. |
17Dans les strates supérieures de la société coloniale, le mariage n’était pas l’expression exclusive d’une liaison affective. La constitution du couple était aussi et surtout le résultat de l’établissement d’une nouvelle unité économique fixée par un acte notarial qui décrivait les apports faits par chacun des contractants, et donc la partie du patrimoine qui restait leurs biens propres tout au long de l’union. Après la mort de l’un des conjoints, le survivant avait le droit d’administrer les biens en gardant pour les enfants la réserve de l’héritage, des biens propres, des acquêts, d’une réserve, du capital, de l’usufruit, etc. La dot était un élément de base et un facteur d’accroissement du patrimoine du couple, mais elle ne pouvait être attaquée par aucune demande contre la propriété.
18La dot donnée à l’épouse au moment de son mariage avait pour but d’apporter des biens déclarés incessibles au nouveau patrimoine constitué par l’union. Les biens en question étaient transmis par les parents durant leur vie pour parer aux aléas de l’existence. Cette forme de transmission de biens était l’un des facteurs de la constitution du patrimoine conjugal ou son complément. Elle était importante parce qu’elle assurait à l’épouse un statut économique et social et une protection légale. C’est pour cette raison que les “lettres de dot” étaient des documents établis par des officiers ministériels. À la mort de l’époux, la dot revenait à la femme et ne pouvait être divisée ou utilisée pour payer les dettes contractées par le mari.
19Dans certains cas, la dot était l’unique point de départ du patrimoine familial des propriétaires qui, grâce à elle, acquéraient du pouvoir5. Dans d’autres, la dot pouvait être complétée par des apports provenant des profits engendrés par l’administration des biens du beau-père6. D’habitude, les oncles et tantes, ainsi que les grands-parents pouvaient eux aussi apporter leur contribution à la constitution de la dot de leurs nièces et petites-filles, et donc renforcer la situation économique et sociale de la famille7.
20Les éléments du patrimoine qui constituaient la dot montrent qu’elle était fondamentalement destinée à la future épouse. Dans 75 % de cas étudiés, parmi les biens donnés nous trouvons des effets personnels et des bijoux destinés à assurer l’appartenance de la femme à un groupe doté de prestige et de pouvoir. À ces objets s’ajoutaient la demeure, les terrains à bâtir, les meubles, les terres agricoles, le bétail et, surtout, les esclaves, l’or et l’argent. Ces derniers éléments étaient la garantie d’une certaine liquidité de l’investissement et facilitaient l’insertion du couple dans le circuit économique. Les esclaves pouvaient être affectés au service des personnes, mais ils constituaient surtout des capitaux circulants garantissant l’exploitation productive des terres et des mines apportées lors du mariage par l’époux8. De la même façon, les dots permirent aux fonctionnaires arrivés d’Espagne vers la moitié du XVIIe siècle d’avoir accès au pouvoir économique de la région grâce à l’établissement des liens de parenté avec les familles établies détenant ce pouvoir. Comme le montre le tableau 2, le fait d’exercer un poste conféré en Espagne facilitait le mariage avec des femmes issues des familles les plus riches de la Province et donc de bénéficier de dots très significatives et de mieux gravir les échelons du pouvoir régional.
Tableau 2 : Insertion dans la société des fonctionnaires espagnols arrivés au XVIIe siècle

21L’héritage était fondamental pour la constitution des patrimoines. Bien que la ligne la plus fréquente de transmission ait été celle établie entre les parents et leurs enfants, l’héritage pouvait aussi avoir lieu entre conjoints ou entre oncles et neveux. Généralement, chaque propriétaire avait comme héritier au moins un de ses fils, filles ou beau-fils. Pour entrer en religion, les femmes recevaient sous forme de dot leur héritage destiné aux Ordres religieux. De ce fait, et sans être une composante interne de la famille, les Ordres, grâce aux biens de mainmorte, se constituaient en entités quasi-familiales liées aux familles au pouvoir et participaient aux intérêts de classe caractéristiques des grands propriétaires9.
22Grâce à l’héritage entre parents et enfants, appelé à l’époque la “legítima”, les différences économiques se perpétuaient dans la société. Cependant, ce type d’héritage s’ajoutait à ceux institués entre conjoints qui prévoyaient aussi l’héritage de la dot et de la “legítima” pour le couple sans enfants10. La loi ne reconnaissait pas le droit d’héritage des enfants illégitimes. Bien que la région ait connu un métissage important, seul accédait à la catégorie de “blanc” le métis qui recevait des propriétés données par son père11. Dans ces conditions, il est compréhensible que quelques métis nés d’unions, légales ou non, entre blancs et d’autres groupes ethniques, aient été considérés comme blancs au moment de figurer sur les registres à la Fonderie d’or royale. Mais cela n’évita pas à beaucoup de petits-blancs pauvres de vivre exclus du pouvoir, d’être considérés comme des métis du point de vue juridique et de devoir travailler comme salariés dans les mines de riches propriétaires12. De la même façon, les enfants illégitimes des grands propriétaires qui ne bénéficiaient pas de donations de la part de leurs parents, devaient travailler comme journaliers13.
Groupes familiaux et diversification économique
23Tout à fait consciemment, les propriétaires d’Antioquia cherchaient à diversifier leurs activités économiques en établissant des liens de famille qui devaient assurer leur maintien au sein des groupes au pouvoir. Ainsi, les liens du mariage constituaient le principal mécanisme de diversification économique. Les familles de propriétaires répondaient au besoin impérieux de diversification en mariant leurs enfants avec d’autres membres des familles faisant partie du même secteur au pouvoir que le leur. Les mariages de convenance étaient arrangés par les parents en fonction de leurs intérêts économiques, sociaux et politiques14. Chez les grands propriétaires le mariage était donc destiné à donner au pouvoir économique de la famille une meilleure solidité politique et sociale. C’est cette combinaison d’intérêts qui explique l’habituelle recherche de liens avec des personnes dont le pouvoir était reconnu et avec la noblesse15. Le besoin d’établir des mariages d’intérêt rendait courant l’établissement d’unions successives comme moyen d’accroître les patrimoines en additionnant les propriétés des intéressés. Les femmes et les hommes veufs étaient donc toujours redemandés en mariage16.
24En général, l’activité économique des parents était poursuivie par leurs enfants, mais à partir du milieu du XVIIe siècle et surtout grâce aux mariages arrangés, le réseau d’activités économiques auquel participait une famille de propriétaires eut tendance à se faire plus complexe au fur et à mesure que les générations se succédaient, comme nous pouvons le voir par exemple dans le graphique 1.
Graphique 1 : Liens matrimoniaux et diversification économique

25La création de liens de famille a donc été fondamentale pour l’accroissement des patrimoines et avec le temps a créé des réseaux complexes entre les familles de propriétaires de Santa Fe d’Antioquia. Comme résultat, les acquisitions recherchées grâce aux donations, aux dots et aux héritages demeuraient entre les mains de quelques groupes familiaux qui incluaient l’élite au pouvoir. Les liens du mariage unissaient les lignées les plus puissantes et de génération en génération rendaient possible la transmission et l’accroissement des profits de la conquête. Ils assuraient ainsi la survie économique, sociale et politique du groupe organisé en réseau de pouvoir et avec lui, celui de la ville et de son rôle comme centre régional d’administration coloniale. Parallèlement à l’extension de leurs activités économiques, ces familles créaient de nouveaux centres économiques régionaux d’une importance déjà reconnue au XVIIe siècle, tels que Medellin, Rionegro et Santa Rosa. Dans le cas des propriétaires de Guamoco, ville où leurs familles n’assuraient pas la diversification au moyen d’unions familiales, les résultats étaient différents. Les propriétaires de mines restaient dépendants des commerçants et l’activité minière perdait sa rentabilité.
26L’analyse des biens des cinq groupes des familles les plus importantes de Santa Fe d’Antioquia nous a permis de préciser de quelle façon, à travers le temps, s’est développée dans la région une tendance, individuelle et familiale, à la diversification économique. Le modèle suivi consistait à utiliser les mines pour générer les investissements de base et, à partir de ceux-ci, à effectuer de gros investissements dans l’agriculture, l’élevage et le commerce. Ce dernier secteur économique était la clé de l’accélération de l’accumulation des profits et de l’atténuation des effets ruineux des crises périodiques de l’activité minière. Jusqu’en 1600 les propriétaires accordèrent la priorité aux activités minières, mais durant la première moitié du XVIIe siècle en raison de la crise dans ce secteur, l’activité économique s’orienta vers l’agriculture et l’élevage. Puis, durant la deuxième moitié de ce siècle, les intéressés considérèrent le commerce. De cette façon, si la première génération de propriétaires dépendait économiquement des commerçants, la deuxième établissait des relations familiales avec ces derniers. Mais, à partir de la troisième génération les relations se matérialisaient entre familles de propriétaires de biens-fonds et familles de commerçants17.
27La crise minière qui se produisit en Antioquia durant la première moitié du XVIIe siècle ne signifia pas crise générale de la société. En effet, beaucoup de grands propriétaires atténuèrent les effets de la crise en diversifiant leurs investissements, en s’adonnant au commerce et en affranchissant leurs esclaves. Dans le contexte d’une forte cohésion du secteur dominant et de la croissance de son pouvoir, la crise affecta la vie économique et sociale dans la mesure où elle modifia les types d’investissements, fortifia les liens entre les familles au pouvoir et accélèra la formation d’une population formée de Noirs libres.
Relations familiales et communautaires et pouvoirs politique, ecclésiastique et social
28La structure de la société ne dépend pas exclusivement des relations de propriété établies. Entre les différentes composantes de la classe dominante se développent des processus favorisant l’accès au pouvoir et des stratégies employées par les propriétaires pour participer à la vie politique, ecclésiastique et sociale grâce à la création de réseaux familiaux ou claniques afin de constituer des groupes qui partagent les mêmes intérêts, les mêmes affinités et les mêmes relations familiales.
29Dans l’Antioquia coloniale les possibilités de réussite individuelle étaient déterminées par la mise en place de liens de solidarité communautaires. Ces communautés formées par le jeu des intérêts, mais aussi par des liens familiaux ou amicaux, intervenaient de façon sensible dans la répartition des bénéfices royaux, des postes, des terres et des autres privilèges. L’administration provinciale et locale, marquée par le népotisme, répartissait ses bienveillances à ses alliés : elle donnait une suite favorable à leurs demandes et tranchait les contestations de propriété en leur faveur18. À l’époque, le népotisme communautaire et familial qui pouvait dériver de l’administration était reconnu19.
Patrimoine et pouvoir politique
30Le pouvoir politique des individus trouvait son expression dans l’appareil d’Etat. Les personnes qui détenaient les postes provinciaux ou locaux ou celles qui exerçaient des fonctions fiscales étaient des fonctionnaires de l’État espagnol. Entre leurs mains se trouvaient les différents mécanismes de la vie politique. Ils pouvaient donc intervenir à divers degrés dans les processus socio-économiques. La détention de ce pouvoir impliquait d’accéder aux privilèges ou la garantie de rester dans le circuit des futurs bénéfices. Parfois, malgré le décès du dignitaire, les avantages associés à un poste dans l’administration continuaient à profiter à ses héritiers20.
31Les postes de l’administration provinciale et locale permettaient de contrôler beaucoup de domaines. Ils concernaient d’abord la distribution des terres et des encomiendas, la défense militaire, la pacification, la création de villages d’Indiens, la construction de routes et d’églises, la nomination des juges, l’inspection régionale et les mairies. Ils s’appliquaient aussi au maintien de la continuité politique, au respect des biens de la ville et de ses habitants, aux réunions capitulaires, au fonctionnement des abattoirs publics, aux visites périodiques à la prison, au paiement des impôts, à la comptabilité publique et aux impositions de peines pécuniaires faites par la Chambre du Conseil des Indes. Ils concernaient enfin le ravitaillement de la ville, la réglementation du commerce local et la nomination de certains fonctionnaires.
32Tous ces postes signifiaient notoriété sociale, possibilité de bénéficier des avantages qui y étaient associés et occasions d’exercer des pressions en faveur de leurs alliés par des moyens légaux ou non. Par exemple les comptables avaient le droit de choisir le trésorier, ce qu’ils faisaient parmi leurs amis en fonction de leurs intérêts. Ainsi, ils pouvaient emprunter pour leurs opérations financières personnelles l’argent de l’État et, malgré l’obligation de fournir une caution, tromper la caisse royale21. De leur côté, les responsables de la Fonderie d’or royale pouvaient en tirer des bénéfices grâce aux profits obtenus lors de la fabrication des lingots d’or22.
33Depuis la fin du XVIe siècle la Couronne espagnole cherchait à augmenter ses recettes et à diminuer le coût de l’administration des colonies. Elle préconisait une politique de vénalité des offices publics. Le prix des charges était très élevé et, donc, accessible seulement aux individus les plus fortunés. Avec une telle politique, la couronne aida au renforcement du pouvoir de grands propriétaires qui avaient la possibilité de s’adjuger les offices et de centraliser le pouvoir économique et politique entre leurs mains. Ainsi, les grands propriétaires concentrèrent tous les niveaux juridictionnels de l’administration. Dans quelques cas, un même sujet exerçait simultanément ou successivement plusieurs charges. Le très riche Don Pedro de Dulcey Herrera était trésorier comptable et alcalde ordinario entre 1629 et 1630, doyen de la municipalité de 1633 à 1661, trésorier entre 1642 et 1652 et enfin régent et juge provincial en 1664. De son côté, le capitaine et maître de camp Fernando Lozano Infante y Paniagua était régent entre 1627 y 1635, alcalde ordinario cette dernière année et enfin gouverneur entre 1645 et 165523.
34Dans ces conditions, il est évident qu’il existait une étroite relation entre la Municipalité et les plus puissants propriétaires de la ville d’Antioquia. L’enchevêtrement des pouvoirs leur était très favorable. Elle permettait de réunir le prestige, la génération de profits et l’exercice de l’autorité ou de la fraude. Pour cela, l’intérêt de l’achat des postes l’emportait sur leur coût élevé. Dans certaines occasions, l’acquisition se faisait pour soi-même, mais elle pouvait aussi se faire pour donner une utilisation rentable à l’héritage d’un fils24. En outre, les enfants pouvaient recevoir de leurs pères les charges administratives en recourant à divers mécanismes : la cession directe de père en fils, la présentation du fils comme bénéficiaire disposant du droit de préemption ou l’acquisition faite par le père au nom de son fils25. De plus, les offices pouvaient aussi passer à d’autres membres de la famille par héritage ou renonciation26. La plupart des personnes participant à l’exercice du pouvoir disposaient d’un ou plusieurs postes politiques ou d’une juridiction ecclésiastique conférée à des civils et détenaient une ou plusieurs distinctions honorifiques.
Patrimoine et pouvoir ecclésiastique
35Le pouvoir ecclésiastique procurait à ses possesseurs des privilèges économiques et sociaux, mais également la possibilité de participer à la mise en place d’une idéologie qui justifiait les structures institutionnelles de la ville. Ce pouvoir aidait à cimenter l’ordre social, en présentant les différences de classe comme des faits naturels.
36Parmi les propriétaires nous trouvons un vaste groupe étroitement lié à l’Église constitué de personnes entrées en religion et de civils bénéficiaires de postes au service de l’institution. Ainsi, quelques civils membres de la classe dominante participaient au Tribunal de l’Inquisition ou occupaient d’autres offices comme ceux de marguillier ou syndic27. Dans l’orbite de l’Église, les membres de la classe dominante les plus puissants monopolisaient les postes28. En effet, les pouvoirs économique et ecclésiastique se présentaient comme des émanations d’un même pouvoir qui reposait entre les mains des grands propriétaires.
Patrimoine et prestige social
37Les distinctions honorifiques, généralement transmissibles par héritage, étaient en elles-mêmes des facteurs de différenciation sociale et leur usage pour la désignation des personnes contribuait à la préservation du statu quo et à la justification de l’exploitation et de l’assujettissement des autres composants de la société. De plus, elles servaient d’écho aux rêves de mobilité sociale, en cachant la véritable immobilité de cette société. En effet, la structure sociale était rigide et le pouvoir et le prestige dérivaient de la possession de biens toujours plus grande et plus concentrée aux mains des familles détenant le pouvoir. L’acquisition d’un titre honorifique était donc l’objet de toutes les convoitises.
38Nombre de distinctions concédées étaient la manifestation symbolique du pouvoir économique de leurs bénéficiaires. Parmi les plus utilisées à l’époque et les plus recherchées par les membres des élites figuraient les titres de la haute fonction publique, les grades militaires ou encore les honneurs nobiliaires. La plupart de ces distinctions étaient associées à l’institution militaire ou aux opérations de conquête. Dans le cas de la milice, les grades ne se rapportaient pas à des postes ou à des fonctions réels mais à des situations honorifiques. Le titre de seigneur qui, généralement, précédait celui de tout haut responsable politique était aussi porté par quelques riches propriétaires comme Juan de Taborda ou Fernando de Toro Zapata. Le titre de Don était le plus fréquemment employé par les membres de l’élite tant civile (comme par exemple Diego Beltran del Castillo, Juan de Piedrahita y Saavedra et Carlos de Molina y Toledo) que religieuse (tels Matias de Tapia Briceño, Juan Francisco de Ceballos et Gonzalo Suarez de San Martin). L’unique distinction portée par les femmes était le titre de Doña qu’utilisait Maria Centeno, Ana de Castrillon, Maria de Vivanco, Beatriz de Vargas et Maria de Morillas. La noblesse de la famille n’était pas déterminante dans la région, bien que nous en ayons identifié quelques-uns29.
39Ces distinctions étaient conférées aux Espagnols et aux Créoles, depuis l’Espagne ou directement dans la région. Elles pouvaient être données en reconnaissance de certains mérites ou services lors de la conquête ou des opérations de pacification30. Cependant, d’autres comme le titre de Porte-drapeau royal étaient souvent acquises moyennant paiement31. Il était courant de bénéficier de plusieurs titres honorifiques reçus ou achetés32. Par ce moyen, les personnes nouvellement enrichies cherchaient avidement à acquérir des honneurs afin de faire montre de leur participation à l’élite économique et de mettre en évidence le rang et la considération sociale qu’elles pouvaient en tirer. En outre, la réunion de diverses distinctions était accompagnée ordinairement de la possession de charges administratives provinciales, locales ou ecclésiastiques. La vie du commerçant Juan Bueso de Valdés en est une illustration. Il possédait quinze esclaves, deux demeures de 2000 pesos chacune, des terres, des fermes, des cases et salines à Insuro, des mines en Antioquia, à El Rosario et dans le Choco, du bétail et des outils. Entre 1670 y 1689 il cumula les titres de gouverneur et capitaine d’Antioquia, Regidor perpétuel d’Antioquia, doyen de la municipalité, porte-drapeau royal, gentilhomme notoire, général du centre de regroupement d’Indiens du Choco et distingué avec les titres de Don et de seigneur. En 1679 il construisit “à ses frais” une chapelle dans la Sainte église paroissiale de Santa Fe d’Antioquia ; l’Audience lui concéda le droit d’y placer une chaise et un tabouret pour sa femme Doña Hipolita Rodriguez de Vivanco, fille de gentilshommes. Il était aussi majordome de la fabrique de l’Eglise paroissiale, grand Alguazil du Saint Office d’Antioquia, juge surintendant, auxiliaire des missions ecclésiastiques de la Province d’Antioquia, patron de la chapelle des Ames Bénies et majordome de l’Eglise de Notre-Dame de Sopetran33.
40Parmi le groupe des propriétaires, les moins puissants d’entre eux n’avaient pas accès au pouvoir. Durant le premier quart du XVIIe siècle, près de 50 % des propriétaires en étaient exclus. Ce fait exprime l’existence d’une réelle inégalité à l’intérieur des classes sociales. Au fur et à mesure que les propriétaires diversifiaient leurs investissements et renforçaient donc les possibilités d’accroissement de leurs patrimoines, le groupe au pouvoir cimentait son homogénéité politique et élargissait le sien grâce à l’ouverture de nouveaux centres d’administration et à la création de nouveaux offices.
41Le graphique n° 2 (voir annexe) présente un exemple dérivé de l’analyse de l’approfondissement des liens familiaux établis entre les cent propriétaires les plus importants. Nous y trouvons un jeu de relations économiques et de pouvoir aux multiples facettes. Dans l’imbrication des relations familiales nous remarquons que, de génération en génération, s’observe la transmission de biens, d’offices et de titres honorifiques civils et ecclésiastiques qui garantissaient une participation dans les diverses instances du pouvoir. Il en résulte une confirmation du rôle joué par la parenté dans la passation et la consolidation du pouvoir.
Conclusions
42La société coloniale d’Antioquia aux XVIe et XVIIe siècles était très fortement hiérarchisée. En son sein s’affermirent les groupes familiaux au pouvoir, ce qui conduisit à une division claire des classes sociales, qui se distinguaient par le régime juridique de leurs biens et par les profits économiques, sociaux et politiques qui en découlaient. Cependant, la classe dominante alors en formation n’était pas monolithique et accordait ainsi une place aux jeux d’amitiés et aux alliances fondées sur les intérêts.
43Les patrimoines constitués durant la période de la conquête et la première étape de la colonisation eurent tendance à se renforcer et à s’accroître grâce au jeu des relations familiales. L’utilisation rationnelle des mécanismes familiaux et communautaires de transmission des biens, des offices et des statuts personnels à travers les donations, dots, héritages et alliances permit de faire face aux crises de production au moyen de la diversification des activités économiques et ouvrit la voie à la concentration des richesses, offices, fonctions et distinctions au sein des familles qui contrôlaient toutes les formes de pouvoir.
Annexe : Relations de famille et pouvoir

*1 Gouverneur, Commissaire, Juge adjoint, Seigneur, Don, Capitaine à guerre.
*2 Juge ordinaire et Provincial, Don, Capitaine d’Infanterie, Juge adjoint.
*3 Juge ordinaire, Régent, Majordome, Capitaine.
*4 Ils étaient_: Régent, Docteur, Juge, Provincial de la Santa Hermandad, Juge, Don, Religieux, Comptable, Capitaine, Licencié, Alguazil mayor capitulaire, Maître, Examinateur, Syndic, Juge adjoint, Porte-drapeau et Qualificateur de la Santa Hermandad.
Bibliographie
Bibliographie
Archives Historiques d’Antioquia AHA, Fonds Reales Cédulas, Capitulares, Eclesiásticos, Empleos, Encomiendas, Esclavos, Ejecutivos, Real Hacienda, Guamocó, Indios, Libros, Minas, Mortuorias, Nobleza, Notarial, Reales Provisiones, Residencias, Tierras, Visitas.
Archives Notariales de Santa Fe d’Antioquia ANA, Fonds annuels des XVIe et XVIIe siècles.
BRONX (Humberto), Estudios históricos y crónicas de Medellín, Colombia, Medellín, Academia Antioqueña de Historia, 1977.
COLMENARES (Germán), Historia económica y social de Colombia. 1537-1719, Cali, Ed. Universidad del Valle, 1973.
Notes de bas de page
1 Archivo Histórico de Antioquia (dorénavant AHA) Visitas 75.2091 f. 83.
2 AHA Libros 443.8355 dossiers 2 et 10.
3 AHA Indios 1650 ; Real Provisión 6.284 et 24.699 ; Minas 356.6693 ; Tierras 159.4207 ; Real Hacienda 104.2871.
4 AHA Minas 351.6110. f. 15.
5 AHA Notarial 1.1733 f. 20r ; Mortuorias 263.5612 f. 9-11 et 241.5402 f. 26-40 et f.137-140.
6 AHA Mortuorias 196.4828 f. 16v.
7 AHA Notarial 1733 f. 4v et 1713 f. 67r.
8 Archivo Notarial de Antioquia (dorénavant ANA) 1642 f. 6r ; Esclavos 28.914 f. 4r.
9 AHA Mortuorias 252.5509 f. 51r.
10 AHA Notarial 1.1725 f. 10r.
11 AHA Indios 23.697 f. 167 ; Libros 443.8355 dossiers 1b et 635.10079 ; Mortuorias 229.5772, 234.5325 f. 3 et 267.5643 f. 16v ; Minas 357.6701 ; Nobleza 39.1325.
12 AHA Minas 351.6610.
13 AHA Minas 351.6609.
14 AHA Notarial 2.1695 f. 32v.
15 AHA Mortuorias 291.5858, 234.5325 f. 3-5 et 274.5707 f. 64-68.
16 AHA Notarial 1702 f. 40r, 1.1685 f. 26v et 1736 f. 50v ; Tierras 151.4046 et 159.4203 f. 42r ; Mortuorias 224.5214 f. 223r, 257.5558 f. 3-9 et 252.5507 f. 18-22 ; ANA, 1642 f. 14r.
17 AHA et ANA Fonds divers.
18 AHA Tierras 158.4202.
19 AHA Real Hacienda 104.2886.
20 AHA Ejecutivos 390.7345.
21 Colmenares, p. 258.
22 AHA Libros 443.8355 dossier 18.
23 AHA Real Hacienda 102.2754 et 102.2754 ; Guamocó 65.1727, 63.1677 et 65.1727 ; Empleos 94.2470 ; Libros 443.8355 dossier 18.
24 AHA Notarial 1716 f. 20r.
25 AHA, Notarial 1.1686 f. 29r.
26 AHA, Notarial 2.1725 f. 70r et 2.1692 f. 51r.
27 AHA Mortuorias 252.5501 f. 1-3 et 287.5822 f. 4 ; Notarial 2.1729 f. 63r.
28 AHA Real Hacienda 102.2759, 102.2759 et 103.2796 ; Libros 442.8354 dossier 69, 443.8355, dossier 8, 446.8358, dossier 1 et 442.8354 dossiers 69, 75 et 83 ; Mortuorias 261.5596 f. 102 et 322.6162 ; Minas 357.6702 et 357.6701 ; Ejecutivos 390.7347 ; Bronx, p. 31.
29 AHA Indios 23.690 ; Mortuorias 291.5858 ; Nobleza 40.1347 ; Minas 357.6701 ; Capitulares 635.10090.
30 AHA Indios 23.690 ; Minas 356.6693 f. 47 ss ; Real Hacienda 102.2783.
31 AHA Empleos 94.2469 ; Notarial 1.1686 f. 29r ; Real Hacienda, 103.2859, 107.3004 et 3006.
32 AHA Tierras 184.4638 ; Minas 356.6692 ; Capitulares 635.10076 ; Libros 443.8355 dossier 10 ; Guamocó 63.1677 et 1680.
33 AHA Libros 443.8355 dossier 8, 444.8356 dossiers 19 et 49 et 447.8359 dossier 71 ; Tierras 159.4207 et 183.4615 ; Mortuorias 306.6020 ; Ejecutivos 414.7893 ; Residencias 85.2379 f. 56-57 ; Empleos 97.2573 ; Real Provisión 5.274 ; Eclesiásticos 77.2135 et 2136 ; Nobleza 40.1347.
Auteur
Universidad Industrial de Santander.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Mine claire
Des paysages, des techniques et des hommes. Les techniques de préparations des minerais de fer en Franche-Comté, 1500-1850
Hélène Morin-Hamon
2013
Études sur la sociabilité à Toulouse et dans le Midi toulousain de l’Ancien Régime à la Révolution
Michel Taillefer
2014
« Rapprocher l’école et la vie » ?
Une histoire des réformes de l’enseignement en Russie soviétique (1918-1964)
Laurent Coumel
2014
Les imprimeurs-libraires toulousains et leur production au XVIIIe siècle (1739-1788)
Claudine Adam
2015
Sedes Sapientiae
Vierges noires, culte marial et pèlerinages en France méridionale
Sophie Brouquet (dir.)
2016
Dissidences en Occident des débuts du christianisme au XXe siècle
Le religieux et le politique
Jean-Pierre Albert, Anne Brenon et Pilar Jiménez (dir.)
2015
Huit ans de République en Espagne
Entre réforme, guerre et révolution (1931-1939)
Jean-Pierre Almaric, Geneviève Dreyfus-Armand et Bruno Vargas (dir.)
2017