Une famille de drapiers, d’évêques et d’ambassadeurs : les González de Mendoza, de Torrecilla de los Cameros, au xvie siècle
p. 715-726
Texte intégral
1La petite ville de Torrecilla de los Cameros peut, à juste titre, passer pour une des plus industrieuses de la province de la Rioja, où pourtant de tels centres ne manquent pas1 ; on ne pourrait lui opposer sans doute qu’un autre de ces centres, Ezcaray, tant pour la qualité de la production que pour son volume, mais pour cette dernière ville la documentation fait entièrement défaut. Témoigne de cette activité et de cette spécialisation une enquête de 1561, diligentée avec de nombreuses autres par le Conseil des Finances dans le but d’évaluer le montant de l’alcabala dont les Cortés venaient de revaloriser le montant global de 37%2. Le « recensement » qui y figure mentionne avec une précision inhabituelle la profession de tous les chefs de famille (y compris celle de quelques veuves).
2Soit un total de 481 feux (dont 79 veuves) : la profession de 409 chefs de famille nous est connue, parmi lesquels 202 ont une activité liée au textile. Parmi ceux-ci, les plus nombreux sont évidemment les ouvriers : 172 en tout, dont 80 cardeurs, 38 foulons, 29 tisserands et 21 tondeurs. Comme on le remarquera les tisserands sont relativement peu nombreux : c’est qu’une bonne partie de la production provient des villages de la Sierra où nombre de ces artisans travaillent pour les marchands de la ville3. Il faudrait ajouter d’ailleurs à ces artisans les nombreuses filles et femmes qui filent et dont une seule est mentionnée, parce qu’elle est veuve.
3Face à cette masse de travailleurs, ne figurent que quelques maîtres : trois possesseurs de moulin à foulon, 6 marchands et 17 marchands drapiers (pañeros). Ce sont ces deux douzaines de familles qui dominent la petite cité, et c’est à elles que nous allons nous intéresser, en particulier à l’une d’entre elles, les González, qui, comme nous le verrons, se firent appeler de Mendoza au milieu des années 1550 ; l’un d’entre eux, Juan, est d’ailleurs alcalde de Torrecilla en 1561 en compagnie d’un autre pañero, d’une famille tout aussi prestigieuse, ou plus, Martín de la Ribera.
Avant 1555 : de riches drapiers
4Faute d’archives notariales antérieures à 1599, notre recherche ne peut se faire à partir de Torrecilla, et nous avons dû aller chercher les González à l’extérieur, dans les lieux où leur activité de marchands drapiers les conduit et de cette quête, il ressort clairement que, dès que la documentation est disponible, à partir de 1525, ce sont de riches drapiers4. A la vérité, ces documents sont très peu nombreux, quoiqu’ils ne laissent pas de place au doute.
5La richesse, en premier lieu : c’est en 1528 qu’ils apparaissent pour la première fois, à Logroño, où Bartolomé de Poza, un marchand, fermier de la bulle de la croisade, emprunte en foire d’octobre de Medina del Campo aux frères Diego et Hernán González la somme de 3000 ducats5. Or, 3000 ducats, c’est une somme puisque cela représente 10,5 kg d’or fin. A la même époque un autre membre de la famille, Francisco González de Torrecilla, est installé à Logroño : la dot de 800 ducats qu’il reçoit lors de son mariage vers 1530 est une des plus élevées pour l’époque et témoigne de son niveau social6 ; nous retrouverons cette branche un peu plus tard.
6L’activité créditrice des González est attestée encore par deux actes de la chancellerie qui les voient en relation avec un autre personnage d’envergure de la capitale de la Rioja, Miguel Moreno Ponce de León7. Ces actes montrent que Sebastián González avait prêté, en 1554, 1 700 ducats à M. Moreno, celui-ci se plaignant que notre drapier lui a prélevé certains intérêts sur cette somme8. Pour notre part, nous ne le plaindrons pas trop car lui-même est sous le coup de la même accusation de la part d’un sergent (alguazil) de la Cour9. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’il ne s’agit là que d’une infime partie des opérations financières des González, tout au plus des indices d’une pratique qui devait leur être habituelle.
7La teinture des draps achetés bruts (en jerga) dans la Sierra était une des activités habituelles des marchands drapiers : aussi, les voyons-nous s’approvisionner auprès des grossistes de Logroño, en pastel, puis en indigo10. C’est sur les marchés qu’ils apparaissent aussi en tant que vendeurs de draps : à Nieva de Cameros, un autre petit centre textile de la Sierra où ils achètent également de la laine11 ou à Santo Domingo de la Calzada où l’on peut constater que contrairement aux autres draps de Torrecilla, ils sont vendus sous leur propre marque : paño velarte fino de Sebastian Gonzalez, par exemple ; lorsqu’on peut comparer les prix, ils sont plus élevés : en 1556, la vara de drap noir de Torrecilla se vend 20 réaux, mais 22 s’il s’agit de drap de Sebastián González12. Il est donc probable que dès cette époque les González occupent une place privilégiée au sein de la petite société de Torrecilla. Cette place prééminente se fortifie avec leur anoblissement en 1555.
Après 1555 : de nobles drapiers
8C’est par un acte bien postérieur que nous apprenons l’anoblissement de la lignée des González : le 14 novembre 1609, en effet, Sebastián González de Mendoza donne une procuration pour paraître devant la chancellerie de Valladolid pour prouver que ledit Sebastián « est un de ceux qui sont compris dans la lettre de privilège que l’empereur Charles Quint… octroya à Martín, Juan, Sebastián et Juan González, cousins germains, fils et descendants de Martín, Diego et Hernán González, frères, habitants de cette ville, lequel privilège leur fut concédé en considération des grands et extraordinaires services que rendit ledit Martín González qui figurent dans ledit privilège qui fut concédé à Bruxelles, le neuvième jour d’avril de l’année passée 1555 »13. N’ayant pas pu retrouver l’acte original, je n’ai pu éclaircir quels étaient ces services ; peut-être Martín González a-t-il tout simplement acheté un privilège de hidalguía, mais n’était-ce pas rendre un fier service à l’Empereur que lui fournir de quoi faire face à ses immenses besoins financiers ?
9Ce changement de statut n’empêche pas les González de continuer à exercer leur activité drapière et nous les retrouvons sur les marchés ; à Nájera, en 1578, Juan vend deux pièces de velarte et encore une fois, il vend plus cher que son confrère Juan de la Ribera : 24 réaux la vara contre 21 et 23,514. Nous rencontrons aussi les González parmi les exportateurs de laine dont les listes ont été publiées par H. Lapeyre pour les années 1561-7115. La ville de Torrecilla est après Nájera le centre exportateur le plus important de la Rioja16 et nos marchands ne sont pas les derniers à participer à ce commerce. Il est cependant difficile de déterminer leur part avec précision car ils sont souvent associés à d’autres, soit entre frères et cousins, soit avec d’autres marchands de Torrecilla ou même de Logroño. Les meilleures années (1565-1567), ce sont plusieurs centaines de sacs qui sont ainsi vendues par chacun, Sebastián et Juan, son père, étant les plus actifs alors : ils vendent par exemple 466 sacs en 1567. Ils apparaissent aussi dans les registres de la douane de Vitoria que nous avons retrouvés pour le milieu des années 1570 ; c’est Sebastián qui est encore une fois le plus actif : il exporte 203 sacs en 1573 et 404 en 1576 ; en, revanche, aucun marchand de Torrecilla n’apparaît sur le registre de 158117.
10Il peut paraître paradoxal que des marchands drapiers participent si activement à l’exportation de la laine, c’est-à-dire qu’ils contribuent à la raréfaction et à l’enchérissement de la matière première, d’autant plus que nous ne manquons pas de requêtes de drapiers qui demandent au Conseil l’application des lois qui réservent la moitié des laines à l’industrie nationale et autorisent les fabricants à la racheter au même prix aux exportateurs18. C’est le cas des meilleurs drapiers d’Ezcaray, eux aussi exportateurs de laine comme de ceux de Torrecilla. Ces activités ne sont pas contradictoires, mais plutôt complémentaires : en fonction de la conjoncture, il pouvait être plus avantageux de vendre la laine plutôt que de la faire travailler. De toutes façons, la pénurie de laine n’était pas telle que nos marchands ne puissent se livrer aux deux activités. Ils figurent également parmi les importateurs qui paient les droits sur les marchandises appelés diezmos de la mar : en 1559-1560, Sébastián et Juan González sont mentionnés, tout comme Diego de Valladolid, le marchand-drapier le plus important d’Ezcaray19. A la foire de Villalón de 1562, Alonso Ruiz, marchand de Logroño, déclare avoir payé 250 ducats à Juan et 500 à Sebastián, mais il ne s’agit là seulement de maigres indices d’une activité en foire qui devait être importante et régulière20. Ils commerçaient aussi avec les Flandres, comme en témoigne cette lettre de change de 9 000 ducats que Jean-Baptiste Doria doit payer à Hernán et Juan González de Mendoza en 158421.
11En somme, une activité diversifiée propre de marchands ayant accès au marché international grâce à la laine que produit abondamment la Sierra. Les draps eux aussi, surtout ceux de la meilleure qualité, voyageaient au loin : « les draps qu’ils fabriquent sont vendus par les habitants dans les villes de ces royaumes, aux foires franches de Medina del Campo, Ríoseco et Villalón et aux foires d’Andalousie.. » déclare l’enquête de 156122. A partir des foires de Castille, ces draps étaient ensuite revendus en Galice, aux Asturies, au Portugal23. Enfin, dernier volet de leurs activités, le prêt d’argent sous toutes ses formes : avances aux tisserands ou autres acteurs de la filière textile, prêts aux marchands, sur place ou en foire, constitutions de rentes. Notons cependant que nos drapiers ne semblent pas posséder de troupeaux de moutons alors que nombre de leurs concitoyens à Torrecilla et dans toute la Sierra pratiquent cette activité. Mais cela ne doit pas nous étonner : à Villoslada, autre ville drapière de la même région, familles de drapiers et d’éleveurs s’opposent pour le contrôle du pouvoir municipal et semblent appartenir à des lignages distincts24.
De riches et nobles alliances
12Richesse et noblesse permettent à nos drapiers d’accéder à des alliances parmi les meilleures familles de la région, en dépassant largement le niveau local, même s’il existe à Torrecilla certaines familles d’un rang équivalent ou supérieur et avec lesquelles ils s’allient d’ailleurs, comme nous le verrons. Sur cet aspect notre recherche a été rendu particulièrement difficile par l’absence de registres notariés pour Torrecilla avant 1600. Avant de revenir aux González de Mendoza, nous nous intéresserons en premier lieu à la branche de Logroño, les González de Torrecilla25. Quand il meurt, le 12 avril 1580, Juan González de Torrecilla est sans conteste un des plus riches habitants de Logroño ainsi que le montre son inventaire réalisé le 1326. Il avait fait un mariage prestigieux en épousant María Rejón de Porres, fille de Francisco Rejón, d’une famille de marchands en voie d’anoblissement et de doña María de Porres, d’authentique noblesse et fille des seigneurs d’Agoncillo. Notons qu’à l’habitude c’est l’inverse qui se produit, c’est-à-dire que ce sont les filles de marchands qui épousent des nobles auxquels elles apportent de substantielles dots, pour compenser la différence de niveau social27.
13Un de ses fils, Gregorio González Rejón, renoua avec l’origine des González en épousant sa « cousine », Ana González de Mendoza, sœur de Sebastián28. Ce dernier, quant à lui, était allé jusqu’à Haro, en haute Rioja, chercher une (deuxième) épouse d’authentique noblesse, doña María de Rabanera y Tejada. Etait-elle apparentée avec la famille des Tejada, dominante dans la région, notamment grâce à Juan de Tejada qui, après avoir fait des études en France, avait été auditeur à la chancellerie de Valladolid et avait fait partie du Conseil de Castille ?29. Quoi qu’il en soit, cette alliance avec les Tejada se fit à la génération suivante puisque une des filles de Sebastián et de doña María, Isabel de Mendoza, épousa vers 1620, Francisco Barrón Tejada y León (1593-1663), chevalier de Santiago, regidor de Logroño, lequel concentrait dans son nom l’héritage des trois familles dominant Logroño et la Rioja à cette époque par leur richesse (Barrón, Moreno Ponce de León), leur pouvoir (Tejada) et leur noblesse, usurpée, il faut le dire, pour les Barrón et les León, d’origine conversa, ce qui ne les empêcha pas d’obtenir des habits des ordres militaires, grâce à l’influence des Tejada30.
14Entre temps, en mai 1609, les liens avec la branche de Logroño s’étaient une nouvelle fois noués avec le mariage des cousins Juan González Rejón, fils de Gregorio, qui fut lui aussi regidor de Logroño, et María González de Mendoza, fille de Sebastián. La future avait été richement dotée : 6 000 ducats payés de suite (la quittance est de juillet 1609) en argent comptant et en titre de rentes31. Notons que la moitié de la dot a été payée par l’oncle de la mariée, le jésuite don Fernando de Mendoza, évêque de Cuzco, membre du Conseil du Roi. C’est qu’en ce début du XVIIe siècle, l’horizon de la famille s’est fortement élargi et que la nombreuse parenté de Sebastián a éclaté vers de nouveaux espaces sociaux et géographiques.
Nouveaux horizons
15Il faudrait peut-être en voir l’origine dans un personnage qui n’apparaît pas dans notre documentation, si ce n’est qu’on peut supposer qu’il est celui des quatre cousins prénommés Juan qui n’est pas le père de Sebastián. Juan González de Mendoza (1545-1618), augustin, évêque de Lipari, Chiapas (1607- 1608), puis Popayán, fut pressenti par Philippe II pour être son premier ambassadeur en Chine ; il ne s’y rendit pas, mais est l’auteur d’une « Histoire de la Chine » publiée à Madrid en 1586 et qui fut maintes fois rééditée32. Il est difficile de dire si cette destinée extraordinaire pour un fils de drapier, fut celle d’un précurseur isolé, ou si, dès la deuxième moitié du XVIe siècle, d’autres membres du lignage étaient sortis du village pour accomplir leur destin ailleurs. Faute de documents, nous ne pouvons que le supposer car les facteurs favorables ne manquent pas, richesse et noblesse en premier lieu.
16Toujours est-il que quand les notaires de Torrecilla commencent à nous fournir des informations, au début du XVIIe siècle, c’est bien ce que nous constatons, notamment parmi les frères de Sebastián. Nous avons déjà signalé l’évêque de Cuzco, don Fernando de Mendoza ; c’est à lui, en sa qualité de membre du Conseil du Roi, que la ville s’adresse quand elle veut obtenir la confirmation d’un privilège en 160933. Il meurt sans doute en 1611, mais n’a jamais oublié sa petite famille restée dans la Rioja ; il envoie de temps en temps quelques centaines de pesos et quand, en 1612, doña María de Rabanera Tejada, sa belle-sœur, veuve de Sebastián, fait les comptes, elle avoue avoir reçu, tous frais payés, 120 396 réaux d’argent (soit environ 11 000 ducats, une belle somme ! )34.
17L’évêque n’était pas le seul de la famille à être passé aux Indes puisque le capitaine Pedro González de Mendoza, un autre des frères, réside à Lima entre 1615 et 1618 au moins et lui aussi envoie quelques pesos, notamment à ses fils don Antonio et don Marcos et à leur précepteur de grammaire, le licencié Diego de Yanguas35. Le capitaine pouvait encore y retrouver son neveu, don Sebastián, fils de Sebastián et de doña María, qui y était parti en 1609, dûment muni d’un parchemin prouvant sa noblesse. Un peu plus tard, ils seront rejoints par un parent de doña María, le secrétaire Bartolomé González de Tejada36. Sur la route de Séville pour l’embarquement, ils auraient pu rencontrer à Cordoue un autre frère de Sébastián, le chanoine don Francisco González de Mendoza lequel sur la fin de sa vie, vers 1620, n’a plus toute sa tête à lui (« il est fou et manque de jugement naturel ») si bien que son parent le plus proche, Juan González de Molindonsancho, de Torrecilla, demande à ce qu’il soit pourvu d’un tuteur37. A Séville, ils pouvaient être pris en main par un de leurs cousins, Diego, fils d’un frère de Sebastián, prénommé aussi Diego, mort avant 1605, exerçant tous deux la profession de marchands, pourvoyant notamment leurs anciens concitoyens en indigo par l’intermédiaire de compagnies montées avec certains d’entre eux38.
18Il ne faudrait cependant pas croire que les González de Mendoza aient, à Torrecilla, le monopole de la réussite ; sans nous y attarder, d’autant plus que certains nous auront échappé, signalons le sieur Leonis Ruiz de Villoslada, marchand à Nantes39, le docteur Juan Ruiz de Villoslada, doyen du chapitre de Calahorra, élu en 1605 évêque de Catane40, ou Diego de Vergara Gaviria « receveur et trésorier du Conseil des Indes »41. Et encore je passe sur d’autres chanoines, quelques inquisiteurs et marchands résidant à Séville ou ailleurs… Cependant, aucun d’entre eux n’a totalement coupé les ponts avec sa ville natale et, surtout, les membres de la famille restés sur place continuent à exercer leurs activités traditionnelles : la draperie, l’élevage et la marchandise.
Tous marchands
19A Torrecilla est demeuré un autre des frères de Sebastián, Juan González de la Plaza qui se livre tout simplement au commerce de l’indigo que lui envoie son associé, Juan García de Munilla, demeurant à Séville, mais originaire de Munilla, un petit village des environs de Torrecilla. Il achète des draps ou de la laine dans la Sierra, il prête de l’argent sous forme de rentes constituées, afferme les prémices d’Almarza, dote sa fille et sa nièce, installe son fils à Nájera, où il vend de l’indigo, est alcalde de Torrecilla à plusieurs reprises…, bref se livre à toutes les activités que l’on peut attendre d’un marchand de niveau moyen dans une petite ville42.
20Sebastián se situe à un autre niveau, se livrant au grand commerce international, sans doute de laine puisqu’un marchand de Nantes, centre importateur, le capitaine Jean Louvier, lui doit près de 10 000 ducats et qu’un autre marchand de Pedroso, centre producteur, Sebastián de Nájera, lui en doit plus de 6 000. Comme Louvier les doit à Nájera, Sebastián fait jouer ses relations pour faire saisir les biens du Nantais : son compatriote Leonis Ruiz de Villoslada, fils de Juan et de María de Valladolid, installé à Nantes après avoir vécu à Paris43, son frère le jésuite Hernando et le trésorier Vergara Gaviria, ces deux derniers étant à la Cour, sont priés d’agir et reçoivent une procuration pour le faire44. Lui aussi prête de l’argent : 1 100 ducats à la ville pour payer ses alcabalas45, dote richement sa fille, nous l’avons vu, mais n’hésite pas à vendre de l’indigo au détail46. Il est vrai que nous n’avons, dans nos registres, qu’une seule mention le concernant de ce type de vente alors que sa veuve, doña María de Rabanera Tejada, y figure des dizaines de fois, notamment en 161447. On la voit aussi acheter de la laine ou louer les moulins à foulon de la famille48. Elle aussi place de l’argent dans de petites rentes constituées, mais l’essentiel de ses revenus est ailleurs : en 1620, elle sollicite des témoignages car elle a besoin de prouver que son patrimoine personnel dépasse 10 000 ducats. L’on voit alors que c’est sur les majorats des grandes familles ou sur les possessions des villes voisines qu’elle et Sebastián ont placé l’essentiel de leur fortune : 6 000 ducats de censo contre les ducs de Nájera, 2 000 ducats contre la ville de Navarrete, d’autres rentes moins importantes à Torrecilla comme à Logroño. Ses biens immobiliers, comme ceux des autres marchands de Torrecilla, comptent bien peu ; maison, huerta, moulin à foulon, c’est tout49.
21Il en va de même pour les membres, même très proches, des autres notables dont nous avons parlé. Le père du trésorier Diego de Vergara Gaviria, est un simple marchand drapier, ainsi que le montre son inventaire après décès : il gardait dans sa maison 44 pièces de drap dont 38 n’avaient pas encore reçu les finitions ; il vendait de l’indigo dans la Sierra et même du tissu au détail et possédait de nombreuses créances sur divers marchands50. D’autres membres de cette famille continuent dans la même voie : nous voyons Juan acheter de l’indigo au détail51, être examinateur lors des examens de teinturiers52, acheter des draps53 ; mêmes activités pour J. de Bergara Gaviria Molino, cousin germain de Diego54. Le trésorier lui-même n’est pas tout à fait détaché des affaires et rend quelques services en recouvrant des créances, 150 ducats sur un marchand de Tolède en faveur d’une veuve de Torrecilla55. Citons encore pour terminer, le docteur J. Ruiz de Villoslada, doyen de Calahorra, et futur évêque de Catane, qui paie en 1603 plus de 5 000 réaux d’une dette qu’à contractée son frère (?) Diego auprès d’un habitant de Cabezón de Cameros (pour de la laine sans doute)56
22Même installés au loin, en Espagne même ou aux Indes, les « exilés » n’oublient pas leur petite patrie ; c’est ainsi qu’on pourrait faire une longue liste des remises d’argent depuis l’Amérique en direction de Torrecilla ; nous en avons déjà donné quelques exemples, nous n’insistons pas. De même, c’est souvent à Torrecilla qu’ils marient leurs enfants ; témoin Diego González de Mendoza, demeurant à Séville, dont les filles María Blasco González et doña Aldonza de Mendoza épousent respectivement le rémouleur (esmolador) Pedro Moreno57 et le marchand drapier et riche éleveur Pedro Jiménez de Neyla58, tous deux résidant à Torrecilla. Ces alliances multiples et souvent consanguines, avec renouvellement à la deuxième ou troisième génération, sont une pratique habituelle chez les élites ; elles servent à lier solidement les lignages, à les attacher à d’autres situés plus haut dans la hiérarchie sociale ou ailleurs ce qui, en élargissant le cadre géographique, permet de multiplier les opportunités59.
Conclusion
23Il est temps d’envisager les facteurs qui ont permis l’ascension de cette famille, dans sa ville d’origine et ailleurs, de cette famille et des autres qui lui sont semblables et que nous avons rencontrées à l’occasion dans ce récit ?60
24Nous pouvons en énumérer plusieurs, sans leur accorder un ordre de préséance, d’autant qu’ils sont liés et que leurs effets se conjuguent. Nous signalerons en premier lieu la richesse et surtout le fait que cette richesse soit essentiellement mobilière et donc rapidement mobilisable. De l’argent monnayé figure dans les inventaires (850 écus d’or « que l’on vit et que l’on compta ») dans celui de Diego de Bergara Gaviria61, de l’argenterie et des bijoux en or, des créances, des rentes constituées et des juros, des stocks de marchandises prêtes à être vendues (draps, laine, indigo...), des troupeaux, du crédit dû à leur activité marchande, etc. En ce qui concerne les immeubles, ils présentent un peu les mêmes caractéristiques, les plus communs chez les plus riches, outre la résidence principale, sont les moulins à foulon ; or, ceux-ci sont loués en argent et cette location est très rentable (15 % à 20 % du prix d’achat)62 et de plus, ils font l’objet de nombreuses transactions : vendus par parts (demi ou quart) ce qui facilite les échanges, ils figurent aussi assez souvent dans les dots que reçoivent les futures mariées. Rapportant une rente régulière, ils jouent dans les dots un rôle semblable à celui des censos63.
25La noblesse : elle facilite l’entrée dans la haute administration, qu’il s’agisse des Conseils ou de l’Eglise, des membres de ces familles, points d’appui précieux pour l’ensemble des lignages alliés ou amis. Elle favorise aussi l’obtention de nouvelles alliances et l’élargissement des horizons sociaux et géographiques. Aux exemples que nous avons déjà cités, nous pouvons en ajouter d’autres ; Ana, fille de Juan González de Mendoza, est mariée avec Pedro Sánchez Lezcano, demeurant dans la lointaine ville galicienne de Tuy64. Quant à doña María de Ledesma y Cárdenas, veuve de Sebastián González de Frías (cousin des González de Mendoza) et de Pedro de Almarza, elle est originaire d’Alba de Tormes d’où est venu son frère, don Andrés de Ledesma y Contreras, pour ajuster les comptes familiaux65. Enfin, la noblesse (avec la pureté de sang) est utile pour l’obtention d’habits des ordres militaires, éléments de prestige, et qui, de plus, permettent de gommer une origine « douteuse » ; c’est pour cela que de nombreux descendants de marchands connaissent des difficultés, malgré de puissants appuis, pour franchir cette étape66.
26Ces familles dominent la situation sur place, en contrôlant les postes de l’administration locale, en particulier ceux d’alcaldes qui leur confèrent un pouvoir judiciaire. Pour avoir les mains libres, le conseil de la ville, suite à une assemblée générale (consejo abierto) qui a rassemblé 194 présents, décide de racheter l’exemption de la juridiction que le monastère Santa María la Real de Nájera avait sur la ville pour la somme de 10400 ducats. Il faut dire qu’il y avait urgence car le roi avait adjugé la juridiction à un particulier, Juan Antonio Marín67. Notons que, même si cet acte profite surtout aux notables qui dirigent la ville, l’assemblée est fort nombreuse, comme en 1619 (133 signataires) quand, grâce aux 80000 réaux (plus de 7000 ducats) provenant de l’héritage d’un habitant de Torrecilla, Bartolomé Martínez de Tejada, mort à Mexico, la ville peut alléger sa charge financière, le taux d’intérêt passant de 5,7 % en 1584 à 4 % en 161968. Dans les deux cas, elle avait pu obtenir un taux inférieur au taux légal (7,14 et 5 % respectivement)
27Ce n’est donc pas en chemise et la corde au cou que nos élites montagnardes entrent dans une clientèle : elles apportent la domination sur la Sierra, leur puissance économique, leur propre réseau de relations et aussi leur forte présence en Amérique dont nous avons donné de nombreux exemples. Je ne veux pas dire par là qu’il y a équivalence entre les notables de Torrecilla et les familles avec lesquelles elles s’allient, les Barrón, les Tejada…, mais que dans cette relation entre patrons et clients entre une certaine réciprocité. Même si les apports ne sont pas comparables, les González de Mendoza (et leurs émules) n’arrivent pas les mains vides ; dans cette pyramide d’allégeances et de devoirs, même s’ils ne se situent pas au sommet, ils peuvent jouer leur rôle : pour des drapiers et fils de drapiers, ce n’est pas rien.
Notes de bas de page
1 Brumont (Francis), « Un foyer de draperie rurale dispersée au XVIe siècle : la Sierra riojana », Mireille Mousnier, (éd.), L’artisan au village dans l’Europe médiévale et moderne, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2000, p. 33-50.
2 AGS, Expedientes de Hacienda, leg. 188, n° 10 (19-V-1561). Sur les caractéristiques de la documentation contenue dans cette section et son exploitation, je me permets de renvoyer le lecteur à deux de mes ouvrages, Campo y campesinos de Castilla la Vieja en tiempos de Felipe II, Madrid, Siglo XXI, 1984, 362 p. et Paysans de Vieille-Castille aux XVIe et XVIIe siècles, Madrid, Casa de Velázquez, 1993, 501 p., en particulier, p. 27-37.
3 Brumont (Francis), « Un foyer de draperie… », op. cit., p. 39-40 et « La Rioja en el siglo XVI », Segundo Coloquio sobre Historia de la Rioja, Logroño, Colegio Universitario de la Rioja, 1986, p. 11-69 (voir p. 59-60).
4 Documentation provenant essentiellement des archives notariales de Logroño (à partir de 1525).
5 AHPR, leg. 471, f° 1123v° (24-XI-1528).
6 AHPR, leg. 472, f° 660 (juillet 1533) ; il s’agit d’une quittance de dot, le mariage ayant eu lieu quelques années auparavant. On ne peut donc pas dire comme F. Burgos que les González Torrecilla sont arrivés à Logroño après 1534, d’autant plus que ses descendants prétendent que Juan González de Torrecilla a été alcalde en 1531 (Burgos Estebán, Francisco Marcos, Los lazos del poder. Obligaciones y parentesco en una élite local castellana en los siglos XVI y XVII, Valladolid, Universidad, 1994, p. 80, n. 57 et 227). En outre, un Diego González de Torrecilla loue une maison lui appartenant à Logroño en 1527 (AHPR, leg. 471, f° 614, 27-II-1527). Sur le montant des dots et son évolution, on verra Brumont (Francis), « Le mariage, passeport pour l’ascension sociale : à Logroño au XVIe siècle », Pouvoirs et société dans l’Espagne moderne. Hommage à Bartolomé Bennassar, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1993, p. 89-100 ; également Brumont (Francis) et Ibáñez Rodríguez (Santiago) « Una economía diversificada y en expansión », Sesma Muñoz (José Angel), (dir.), Historia de la ciudad de Logroño, Logroño, Ibercaja y Ayuntamiento, 1994, tome III, p. 158-160.
7 Malgré son nom ronflant, celui-ci n’est que le petit-fils d’un marchand juif converti ; sur cette famille, voir Brumont (Francis), « Los principales grupos sociales » Historia de Logroño, op. cit., p. 183-184.
8 AGS, Registro General del Sello, mai 1555, n° 768 et 787 et Burgos Estebán (Francisco Marcos), Los lazos del poder, op. cit., p. 108 et passim.
9 Ibid., n° 769 et 775.
10 AHPR, leg. 497, f° 392v° (achat de 5 charges de pastel, 1556) ; leg. 519, f° 458v° (achat de 3 livres d’indigo, 1567).
11 AHPR, leg. 7221 : vente de 6 pièces de draps (février 1562) et achats de 60 arrobas (soit 7 quintaux environ) de laine fine (juillet 1562).
12 AHPR, leg. 3265 (registres des années 1544 à 1557, non foliotés).
13 AHPR, leg. 7236, registre de 1609, f° 185. Notre Sebastián était quant à lui, fils d’un des deux cousins se prénommant Juan et de Graciosa González, fille d’un autre Sebastián González et d’Ana de Yanguas, d’un lignage de marchands de Logroño, et petit-fils de Diego ; cela est mentionné dans l’acte suivant le privilège. Voir aussi la généalogie des González dans l’ouvrage de Burgos Estebán (Francisco Marcos), Los lazos del poder, op. cit., p. 226-227 et celle des Yanguas, p. 229-232.
14 AHN, Clero, lib. 6081 (10 et 31-I-1578).
15 Lapeyre (Henri), El comercio exterior de Castilla a través de las aduanas de Felipe II, Valladolid, Université, 1981, p. 272-273 et 290-291 ; nous connaissons le détail des envois pour la seule année 1567 (ibid., p. 343 et 347-352).
16 Brumont (Francis) et Ibáñez Rodríguez (Santiago), « Una economía diversificada… », op. cit., p. 141. La moyenne annuelle s’élève à 732 sacs pour Nájera et 633 pour Torrecilla.
17 Archivo Histórico Provincial de Álava (Vitoria), leg. 6245, f° 518-671 (1573) ; 6888, f° 902- 1002v° (1576) ; 6239, f° 1136-1315 (1581).
18 C’est le cas de Diego González de Mendoza en mai 1555 (AGS, Registro General del Sello, mai 1555, n° 467) ; sur ces lois concernant la laine, voir Brumont (Francis), Paysans de Vieille-Castille…, op. cit., p. 137.
19 Lapeyre (Henri), El comercio exterior…, op. cit., p. 243-244 ; en 1578, figurent Juan et Hernan González (ibid., p. 340).
20 AHPR, le. 487, f° 248 (4-VIII-1564).
21 AHPR, leg. 510, f° 290, (14-VIII-1584).
22 AGS, Expedientes de Hacienda, leg. 188, n° 10.
23 Brumont (Francis), Paysans de Vieille-Castille…, op. cit., p. 139-141 et « Un foyer de draperie… », op. cit., p. 41-44.
24 Brumont (Francis), « Oligarchie et pouvoir municipal dans les campagnes de Vieille-Castille (XVIe-XVIIe siècle), Martine Lambert-Gorges (éd.), Les élites locales et l’État dans l’Espagne moderne du XVIe au XIXe siècle, Paris, CNRS-Éditions, 1993, p. 26.
25 Juan González de Torrecilla était le fils de Hernán González un des trois frères compris dans le privilège et de Gracia de Valladolid, appartenant sans doute à la meilleure famille de drapiers d’Ezcaray (Burgos Estebán, Francisco Marcos, Los lazos del poder, op. cit., p. 226).
26 Je suppose qu’il est mort le 12 avril, son testament datant du 11 et son inventaire du 13 (AHPR, leg. 507, f° 527 (testament) et 532 (inventaire). Pour une description de son patrimoine, Brumont (Francis), « Los rangos sociales… », op. cit., p. 183.
27 Pour des exemples de ces mariages, voir Brumont (Francis), « Los rangos sociales… », op. cit., p. 184-186 ; Lorenzo Cadarso (Pedro Luis) et Burgos Estebán (Francisco Marcos), « El ascenso de la burguesía mercantil », Historia de Logroño, op. cit., p. 189-192 ; Burgos Estebán (Francisco Marcos), « Las bases sociales del poder de la élite del estamento hidalgo. El linaje hidalgo de los Barrón (Logroño. Siglos XVI y XVII) », Cuadernos de Investigación Histórica. Brocar, n° 15 (1989), p. 91-117.
28 Ce mariage ne figure pas dans la généalogie fournie par F. M. Burgos (Los lazos del poder, op. cit., p. 226).
29 Burgos Estebán (Francisco Marcos), « Las bases sociales… », op. cit., p. 105 et généalogie p. 104.
30 Ibid., notamment p. 102-103 ; sur les Moreno Ponce de León, Brumont (Francis), « Los rangos sociales », op. cit., p. 183-184 et Lorenzo Cadarso (Pedro Luis) et Burgos Estebán (Francisco Marcos), « El ascenso de la burguesía mercantil », op. cit., p. 191-192.
31 AHPR, leg. 7236, registre de 1609, f° 70 et 79 ; il y a quelques contradictions entre mes sources et la généalogie publiée par F. Burgos où J. González Rejón figure comme fils de Luis, frère de Gregorio (Los lazos del poder…, op. cit., p. 226).
32 Voir la notice le concernant dans le Diccionario de Historia Eclesiástica de España, Madrid, 1972.
33 AHPR, leg. 7236, registre de 1609, f° 170 ; Sebastián est alors un des deux alcaldes de Torrecilla.
34 AHPR, leg. 7279, registre de 1612, f°15.
35 AHPR, leg. 7247, registre de 1617, f° 22 et 137.
36 Id., registre de 1618, f° 141.
37 AHPR, leg. 7280, registre de 1620, f° 77.
38 AHPR, leg. 7279, registre de 1612, f° 28 ; leg. 7237, registre de 1618 , f° 3 ; leg.7244, registre n° 6 : compagnie de Diego fils avec son beau-frère Alonso Diez de Neyla, notaire à Torrecille (à partir de 1624).
39 AHPR, leg. 7236, registre de 1603, f° 235
40 Ibid., f° 39 et registre de 1605, f° 158.
41 Ibid., f° 240 et registre de 1605, f° 153.
42 AHPR, leg. 7236, 7237, 7279, 7245, 7246, 7247 (années 1603-1620). Son patronyme (González de la Plaza) ne doit pas étonner ; il lui est donné pour le distinguer d’homonymes ; d’ailleurs lui-même signe González de Mendoza et à Nájera son fils est connu comme J. González de Mendoza.
43 En 1582, il est à Paris d’où il envoie 100 écus pistolets à une veuve d’Alberite, près de Logroño (AHPR, leg. 508, f° 715, 21-VII-1582).
44 AHPR, leg. 7236, registre de 1603, f° 155, 235, 240 (février et octobre 1603).
45 Ibid., f° 9 (9-IV-1603).
46 AHPR, leg. 7236, registre de 1607, f° 68 (19-V-1607).
47 AHPR, leg. 7279, registre de 1614, f° 12, 24, 25, 26v°, 27, 28v°, 34 etc.
48 AHPR, leg. 7237, registre de 1611, f° 11 ; registre de 1617, f° 10.
49 AHPR, leg. 7237, registre de 1620, f° 64 (témoignage) et inventaire après décès (leg. 7244, n° 7). Voir aussi, infra, note 64.
50 AHPR, leg. 7244, n° 1 (27-XI-1600).
51 AHPR, leg. 7236, registre de 1603-1604, f° 50.
52 Id., registre de 1605, f° 201 (15-X-1605).
53 Ibid, f° 230 (7-X-1605).
54 AHPR, leg. 7279, registre de 1614, f° 37v°, 88v°, 247v°, registre de 1617, f° 118 ; leg. 7246, registre de 1615, f° 170 (achats d’indigo).
55 AHPR, leg. 7236, registre de 1605, f° 20 et 153.
56 Id., registre de 1603, f° 39.
57 Avec une dot de 300 ducats (ibid., f° 154, 7-X-1603).
58 Elle reçoit en dot un moulins à foulon à deux roues (id., registre de 1605, f° 87, 25-X-1605).
59 Burgos Estebán (Francisco Marcos), Los lazos del poder…, op. cit., p. 116-122.
60 Sur ces différents facteurs et leur application à Logroño et à la Rioja, on verra Burgos Estebán, (Francisco Marcos), Los lazos del poder…, op. cit., en particulier, p. 111-155.
61 AHPR, leg. 7244, n° 1.
62 Brumont (Francis), « Un foyer de draperie rurale… », op. cit., p. 46.
63 C’est-à-dire de permettre d’apporter un capital important en ne grevant à court terme son patrimoine que du montant de la rente (Brumont, Francis, « Dots et contrats de mariage… », op. cit., p. 98-99).
64 AHPR, leg.7247, registre de 1619, f° 220.
65 AHPR, leg. 7279, registre de 1614, f° 65 ; leg. 7247, registre de 1618, f° 103 et 150. Parmi les revenus des orphelins don Fernando et doña Isabel González de Frías figurent 200 ducats de rentes sur le comte de Nieva (soit un capital de 4000 ducats).
66 Burgos Estebán (Francisco Marcos), Los lazos del poder…, : nombreux exemples, passim.
67 AHPR, leg. 510, f° 360 (4-XI-1584).
68 AHPR, leg. 7247, registre de 1619, f° 126 (26-III-1619).
Auteur
Professeur, Université de Toulouse-Le Mirail.
Abréviations utilisées : AHPR : Archivo Histórico Provincial de la Rioja (Logroño), AGS : Archivo General de Simancas, leg. : legajo (liasse), lib. : libro (livre).
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