« Prêtre de la maison » : la place du clergé dans les familles et les communautés montagnardes des Pyrénées centrales aux xviie et xviiie siècles
p. 441-455
Texte intégral
1Nous nous proposons de réaliser une étude comparée, de part et d’autre de la frontière des Pyrénées, du clergé séculier des vallées d’Aran, de Larboust et d’Oueil aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il s’agit d’abord de juger des éventuelles similitudes dans l’organisation cléricale, en relation avec l’ordre des familles et la gestion des communautés d’habitants. Nous souhaitons ensuite repérer l’évolution différenciée du comportement religieux des habitants de ces trois vallées, qui appartiennent au même diocèse français, celui de Comminges, mais qui sont situées de part et d’autre d’une frontière politique de plus en plus marquée, au moment de la réforme catholique.
2Cette communication s’appuie sur les recherches que nous avons menées pour notre thèse de doctorat, complétées par la maîtrise d’histoire que Mlle Corinne Cathala a rédigée, sous notre direction1.
3La première originalité de l’organisation cléricale de ces vallées, c’est la force de solidarités qui s’inscrivent dans le cadre de la vallée (Larboust, Oueil, etc.), ou d’une portion de vallée, quand celle-ci est vaste (Aran, Aure, etc.). Ces confréries, à vocation essentiellement obituaire, rassemblent la totalité du clergé séculier, bénéficier ou non. Elles portent le nom de « mesaus » (gascon) ou de « taulas » (catalan) à l’époque moderne. L’étymologie de ces dénominations se situe au carrefour de plusieurs vocables qui contribuent à définir ces institutions : « table », dans le sens de sorte de prébende, voire d’organisme financier, « messe », voire « mois », rappelant les services obituaires à accomplir en commun. Modérément documentées pour la période moderne, ces confréries sacerdotales ont laissé encore moins de documents médiévaux, alors qu’elles sont pourtant déjà présentes au XIIIe siècle, dans les « fadernes » (lat. fraternitas) du Lavedan2, mais aussi dans la « confrérie » de l’église de Jézeau, en Aure3. Leur naissance ne participe donc pas du mouvement qui voit se multiplier les associations de prêtres obituaires qui, à la fin du Moyen Age et au début de l’Époque moderne, s’efforcent de gérer collectivement, et localement, cette « économie » des prières pour les morts. Sans pouvoir leur attribuer un acte de naissance, on constate qu’elles se lovent, vraisemblablement dès le Moyen Age, dans un cadre valléen, qui est alors érigé en institution cardinale des sociétés des Pyrénées centrales et occidentales4. D’autres montagnes, aux contraintes pourtant semblables, présentent le cas de fortes solidarités sacerdotales, mais qui n’agissent pas dans le contexte de la vallée, non compétent pour l’organisation de ces communautés rurales5.
4A la fin du Moyen Age et au cours de la première modernité, la règle non écrite qui transparaît dans la pratique est que pour les funérailles de tout habitant de la vallée, l’ensemble des prêtres du mesau est convié. Ce sont eux qui captent également les obits fondés à cette occasion. Outre les messes qu’il peut commander de sa propre initiative, chaque défunt bénéficie de la fondation obituaire de sa « maison » (casa ou ostau), dont la pension est acquittée par chaque chef de maison. L’inscription de ce dernier dans la confrérie obituaire est un acte que l’on peut qualifier de « civique », au même titre que sa participation à l’assemblée des habitants. On constate cependant tout au long de la période moderne une tendance au repli des suffrages sur la paroisse, au détriment des solidarités pluri-paroissiales. Joints aux revenus dîmaires, les demandes de messes alimentent un circuit de crédit circonscrit à l’espace des solidarités obituaires qui correspond à celui de la gestion collective des montagnes6. Les formes d’organisation des communautés cléricales, de paroisses et de mesaus diffèrent dans le détail. Elles visent malgré tout, dans tous les cas, à offrir des débouchés aux cadets des familles du lieu, et à restreindre au minimum la capture des biens et revenus d’églises par des individus ou des institutions extérieures à la vallée. En Val d’Aran, les chefs de famille, joints aux prêtres natifs, disposent du patronage actif et passif. Seuls les prêtres originaires de la paroisse, et à défaut de la vallée, peuvent concourir. Ailleurs, l’absentéisme des prêtres bénéficiers amène au même résultat : les clercs présents dans les paroisses sont exclusivement des enfants du lieu. Les nouvelles exigences disciplinaires liées à la réforme catholique vont s’attaquer à ces institutions et à leurs principes de fonctionnement, incitant les familles à rechercher d’autres formes d’équilibre.
La place du prêtre dans sa famille
En Val d’Aran
5La réforme grégorienne s’attachait à récupérer les biens et revenus d’églises détenus par les laïcs. Dans la même logique qui vise à empêcher leur transmission au sein des lignages, elle niait la reconnaissance de l’union d’un prêtre avec une femme, ainsi que les droits accordés à leur descendance. Au XIIe siècle, mais surtout au XIIIe et encore dans la première moitié du XIVe siècle, on constate un mouvement de rétrocession de portions de dîmes détenues par des lignages de milites, mais aussi de boni homines et des marguilliers du Haut-Comminges, au bénéfice essentiel du chapitre cathédral. Certaines vallées parviennent à résister et à conserver sur place une bonne proportion des revenus dîmaires pour les fabriques, comme en vallée d’Aure. En vallée d’Àneu, c’est par un accord avec le comte de Pallars que les habitants répondent au désir de capture des dîmes par l’évêque et les chanoines d’Urgell7. Le rattachement du Val d’Aran à la couronne d’Aragon, en 1313, permet à ses habitants de lutter efficacement contre les prétentions de l’évêque et du chapitre de Comminges, désormais étrangers8. Le roi, leur seigneur direct, s’oppose à toute immixtion d’une autorité étrangère.
6C’est à ce moment que, par un transfert dont les modalités précises nous échappent, les dîmes d’Aran détenues par les lignages sont rassemblées dans des sortes de « pots communs » paroissiaux, auxquels viennent s’adjoindre les revenus obituaires ainsi que diverses offrandes accordées par l’universitat (communauté d’habitants). Ce mouvement est en harmonie avec la gestion des terres communes (pâturages, forêts) par ces communautés. Chaque chef de famille ou plutôt de « maison » (casa en Aran, ostau en France), outre le patrimoine foncier dont il est le détenteur, par son appartenance à la communauté d’habitants ou de « voisins », participe au partage des usages et des revenus des terres collectives. Cette jouissance lui permet de faire pâturer ses bestiaux sur les estives ou bien d’aller couper son bois dans les forêts. Quand un nouvel habitant est « reçu » dans la communauté, « l’afillament » ou le « droit de bésinage » lui reconnaît cette prérogative9. Ce n’est cependant qu’à la génération suivante qu’il jouira de la plénitude de ses droits politiques. L’organisation des communautés sacerdotales se fait sur la même logique. Le clerc de la paroisse est ordonné grâce à un document qui fait office de titre clérical (« patrimoni de vila ») par lequel la communauté d’habitants déclare qu’elle subviendra aux besoins du futur prêtre, sur les biens et revenus communs. Lorsqu’il est reçu, après son ordination, il jouit, outre de ce qu’il lui est apporté par sa famille, en viager, d’une « portion » indivisible de l’ensemble des revenus de la communauté de prêtres de sa paroisse. Même s’il n’y a dans chaque paroisse qu’un seul curé, les autres prêtres étant simplement appelés « portionnaires », ces revenus indivis permettent d’augmenter ou de restreindre le nombre de prêtres de chaque lieu, suivant l’évolution démographique et les désirs des familles. On peut dire que les Aranais gèrent leurs prêtres et les revenus ecclésiastiques comme ils gèrent leurs troupeaux sur les pâturages. Selon des modalités diverses, les autres vallées appliquent des pratiques de fonctionnement similaires, et les communautés de prêtres s’organisent naturellement dans des cadres qui sont ceux de la paroisse, de la vallée ou d’une portion de vallée.
7Le « capellan de casa », c’est ainsi que les actes désignent le prêtre du Val d’Aran durant l’époque moderne. S’il appartient à la communauté de vallée et à la communauté paroissiale, le prêtre fait d’abord partie de sa « maison ». Même si les rudiments sont apportés par des éducateurs proches, et si le séminaire de Comminges n’est pas installé avant 1712, élever un enfant vers la prêtrise constitue un investissement pour les familles. Il s’agit alors de le rentabiliser. Communément, aux XVIe et XVIIe siècles, les aînés, qui vont prendre en charge la gestion du patrimoine familial, et qui seront également amenés à administrer les biens de la communauté, demeurent analphabètes. Ce sont leurs cadets qui concentrent l’effort d’éducation. Ils jouent alors auprès d’eux le rôle de spécialistes en écritures – et en comptabilités – dans la famille comme au sein de la communauté paroissiale et de la communauté de vallée. Ils conservent, savent interpréter et utiliser les actes notariés. Non seulement ils assistent spirituellement les membres de la casa et prient pour ses morts, mais ils défendent les intérêts des vivants. Ils allègent les maisonnées de la charge de trop nombreux enfants en s’occupant des neveux et des nièces enfants de l’hereu de casa (héritier de la maison). Parrain de multiples fois, le prêtre de la maison évite peut-être aussi par là un inceste spirituel de plus en plus contrôlé par les autorités diocésaines. Il n’oublie jamais de coucher les enfants de l’hereu sur son testament, facilitant le mariage des unes en les dotant, l’accès à la prêtrise des autres.
8« Nourri » de la communauté d’habitants, le prêtre portionnaire l’est d’abord de sa casa. S’il dispose d’une légitime, celle-ci fait systématiquement retour à l’hereu lors de la rédaction de son testament. Les acquêts viennent alors renforcer la situation financière de la maison. Durant sa vie, le prêtre jouit notamment d’un logement plus ou moins spacieux selon la richesse de la casa, appelé abadia. Simple chambre ou bien petit édicule adventice à la maison, elle est parfois accompagnée d’un oratoire qui devient chapelle privée. Quand la mère veuve doit laisser la place au nouveau couple d’héritiers, c’est encore le prêtre de la maison qui l’accueille et l’assiste dans ses derniers jours dans son abadia. Comme parfois elle abrite déjà plusieurs générations de capellans de casa, l’abadia peut s’avérer surpeuplée.
Dans les vallées de Larboust et d’Oueil
9Les prêtres de ces vallées ne bénéficient pas de revenus dîmaires. Les curés étant communément absentéistes au XVIe siècle et au début du XVIIe siècles, les prêtres natifs remplissent souvent les fonctions curiales. Ils sont assemblés en deux mesaus : le mesau de Saint-Gordien, pour la vallée d’Oueil, le mesau de Saint-Pierre pour le Larboust. Comme en Val d’Aran, ces prêtres sont les « instruits » de la maisonnée et de la communauté d’habitants, même si, contrairement au Val d’Aran qui est exempt du droit de papier timbré, ils sont exclus du notariat, en conformité avec les ordonnances royales. Comme en Provence, dans les Ardennes, ou en Aubrac, on constate qu’au XVIIe siècle, notaires et prêtres appartiennent aux mêmes familles et semblent se compléter dans leurs activités respectives10. Ils sont systématiquement désignés comme exécuteurs testamentaires ou témoins des actes de mariage. Ils sont tuteurs des enfants des héritiers et les dotent. L’habitude consiste à ce que l’apport du prêtre de la maison couvre la moitié du montant de la dot.
10Si le mot « abadia » est inconnu dans ces vallées, l’institution n’en existe pas moins. Là, le prêtre vit dans sa « borda » (étable-fenil). Cette proximité des activités pastorales et d’élevage le rapproche de ses autres frères cadets restés laïcs. Ceux-ci, tant qu’ils demeurent célibataires, sont des « nourris » de la maison, éternels bergers qui gravitent à sa périphérie : des granges foraines aux estives. Seulement le prêtre, lui, s’il est aussi en situation de sujétion par rapport à son aîné, jouit d’un prestige bien supérieur au simple berger. Leurs savoirs peuvent s’identifier. Le maître de la parole et des écrits hermétiques peut devenir un expert en simples, potions bénéfiques et maléfiques et diverses incantations diaboliques, comme en témoignent les prêtres de la vallée de Barège et du Lavedan épinglés par la justice11. La borda du prêtre est plus ou moins aménagée et elle est parfois, comme dans la maison Saudinos à Benqué, une véritable maisonnette dont la couverture d’ardoises tranche ostensiblement avec les autres chaumières. Toujours dans l’enceinte ou parc de la maisonnée, la borda peut disposer d’une sortie indépendante sur la rue. Comme le berger dans sa grange foraine, le prêtre vit séparé, mais à côté de bestiaux qui lui appartiennent, et qui représentent le fruit de ses activités profanes.
11A sa mort, le prêtre fait retour des biens de sa maison à l’héritier de sa maison. Il y joint systématiquement ses acquêts constitués là de ses troupeaux. Si, dans certains cas, des biens de l’ostau sont cédés au prêtre, l’acte mentionne toujours la possibilité inextinguible de retrait lignager. Enfin, contrairement au Val d’Aran où l’on peut considérer que le système bénéficial est prohibé, des fondations de messes peuvent devenir des chapellenies dont les revenus sont réservés en priorité aux clercs de la famille du fondateur. Les mesaus ne captent pas la totalité des revenus obituaires, comme ils le font en Aran, et l’individualisme familial peut, modérément, s’exprimer.
La place du prêtre dans la communauté d’habitants
En Val d’Aran
12Les communautés de prêtres jouent un rôle de mutuelles avec les opérations de crédit qu’elles financent par les revenus de fondations de messes. Outre des dispositions individuelles, chaque casa s’acquitte d’une rente (censal) pour une fondation de messes dont le bénéfice s’étend à l’ensemble de ses membres, vivants et morts. Très généralement, on ne donne pas une somme globale, on ne lègue pas non plus un bien immobilier qui constituerait le capital dont serait tiré la rente annuelle nécessaire à alimenter les messes, systématiquement perpétuelles. Mais le fondateur promet de payer une pension annuelle, en hypothéquant un bien foncier dont la valeur représente le capital de cette rente. Ainsi, lorsqu’un cap de casa meurt, son héritier opère la « lluicio » de la fondation, c’est-à-dire qu’il paie une somme correspondant au montant du capital. Aussitôt, il contracte une nouvelle fondation de casa. Celle-ci ne correspond généralement qu’à un service annuel pour une messe chantée. Les pensions versées par chaque casa ne s’élèvent alors guère qu’à 1 à 2 livres maximum à la fin du XVIIe siècle. Les grosses fondations sont plutôt le fait de prêtres, qui concentrent ainsi un certain nombre de dettes dont ils sont les créanciers. Chaque remboursement de capital apporte de l’argent frais à la communauté, qu’elle s’empresse de placer contre une nouvelle rente constituée. Les intérêts sont communément de 8,33 % jusqu’en 1661, puis de 5 % après un mandement épiscopal. Cette diminution des taux, favorable aux emprunteurs, ne l’est pas pour les fondateurs. En effet, alors qu’il fallait verser le montant de 12 annuités (8,33 %) pour se débarrasser d’une pension de fondation, il faut désormais payer l’équivalent de 20 annuités (5 %). Ce renchérissement ne ralentit cependant pas le mouvement de fondations de messes, qui peut continuer à s’appuyer sur les opérations de crédit. Ainsi, on peut dire que le crédit offert par les communautés de prêtres contribue non seulement à la subsistance des prêtres gestionnaires, mais qu’il permet de faire vivre les fondations obituaires. Afin de mieux gérer leurs revenus, de pouvoir suivre les hypothèques et les transports de créances, les communautés de prêtres pratiquent entre elles des accords de compensation. Par ces opérations de clearing, elles cherchent à garder les seules fondations de messes et créances de leurs paroissiens. D’autre part, elles ne conservent jamais les biens fonciers qui leurs sont attribués, pour un capital de rente ou bien à la suite d’une saisie d’hypothèque. Elles les réintroduisent dans le marché foncier, qui reste toujours fortement « contraint »12. Évitant de devenir des concurrentes pour les casas, elles ne cherchent nullement à se constituer un patrimoine foncier, comme le feraient des chapitres, mais elles ne veulent que des rentes constituées. Disposant d’un numéraire toujours trop rare, elles pratiquent l’escompte des créances de leurs paroissiens.
13Les fabriques, qui disposent en Aran de la moitié des dîmes de chaque lieu, mais aussi souvent d’un quart et même d’un tiers en vallée d’Aure, constituent, elles aussi, des stocks, surtout de grains. Elles les prêtent, là encore, dans le cercle prioritaire étroit des paroissiens13. Outre l’aide qu’elles apportent pour les semailles ou pour la consommation, les fabriques interviennent pour fournir du grain aux familles qui doivent organiser un banquet funèbre. Celui-ci rassemble toujours de nombreux convives, clercs et laïcs, et représentent une lourde charge, imprévisible, pour les casas. Les fabriques prêtent également de l’argent, particulièrement aux communautés d’habitants.
14Au cours des XVe, XVIe et XVIIe siècles, périodes de guerres et de troubles, on constate l’érection systématique de clochers-tours, et la fortification des cimetières. Des maisons de confréries obituaires ou de mesaus occupent souvent l’aître, et, assez naturellement elles peuvent servir aux réunions des communautés d’habitants. On les retrouve parfois aujourd’hui dans les bâtiments des mairies, comme à Vilamós, en Aran, ou à Saint-Paul, en Oueil.
15Gardien des archives familiales, le prêtre l’est aussi pour les archives des communautés d’habitants. Il est notaire, mais aussi secrétaire des assemblées, non seulement témoin, syndic, mais encore arbitre. L’extension de ses attributions protectrices va jusqu’aux pratiques d’exorcisme contre les orages destructeurs de récoltes et autres fléaux. Des édifices spécifiques, orientés, servent à cet usage. Ils sont appelés « conjuradors » ou plus souvent « comonidós ». Ce second vocable rappelle l’usage de ces édifices élevés dans le cimetière pour permettre également à ces clercs de partager des repas en commun que les communautés d’habitants leur offrent à différentes occasions de l’année, comme lors de l’afferme des tavernes, des estives, ou bien pour certaines fêtes religieuses. « Nourris » de leurs familles, ces prêtres le sont aussi de leur communauté d’habitants.
Dans les vallées de Larboust et d’Oueil
16Comme en Aran, l’ensemble des prêtres du mesau assiste aux funérailles des valléens. Mais on constate que, dès les années 1630-1640, les fondations de messes gérées par les communautés sont rares. Il s’agit de fondations anciennes, au bénéfice du mesau, qui servent toujours de prêt. Les messes fondées dans les années 1644-1652 le sont au profit des seuls prêtres de la paroisse du mourant, parfois pour un curé ou pour un vicaire seulement de cette paroisse. Là, on ne semble donc plus fonder des messes pour l’ensemble du mesau. Pourtant, les missions des jésuites, ou les visites épiscopales, ne sont pas encore venues mener leur combat contre l’envahissement de la liturgie de la mort. Le repli des suffrages sur le cadre paroissial serait plus précoce qu’en Aran. En l’absence de comptabilités conservées, on peut suspecter des ressources de mesaus moins importantes qu’en Aran. Malgré tout, ceux-ci conduisent des opérations de crédit, qui s’avèrent plus importantes dans les temps de crise, comme durant les années pesteuses 1652-165314.
17Dans les archives notariales, les prêts d’argent aux particuliers et aux communautés sont plutôt le fait de prêtres qui agissent indépendamment de leur mesau, sur leurs revenus propres. Certains d’entre eux semblent se spécialiser dans les contrats de gazaille, qui sont bien en accord avec les activités d’élevage que nous avons notées.
18Les fabriques, moins riches, ne disposent pas de dîmes, et donc se contentent, au XVIe siècle, de prêter un peu de grain à partir des stocks amassés pour l’afferme de la dîme du chapitre cathédral. Cette gestion leur étant contestée, des confréries pallient ce manque en prêtant également du grain aux nécessiteux, comme le fait la confrérie des Sept-Douleurs à Jurvielle, en Larboust15.
19Il n’y a pas d’édifice spécifique pour les exorcismes dans ces vallées, et cette pratique est sévèrement contrôlée dès le XVIIe siècle. Si, comme nous l’avons vu, il n’y a pas de prêtres notaires dans ces vallées, les tabellions appartiennent communément à leurs familles. Ils transmettent les clauses spirituelles des actes testamentaires, et ne s’opposent pas à ce que les prêtres rédigent systématiquement des actes sur papier libre pour la reddition des comptes que font les manumisseurs à la suite des testaments et des funérailles. Ils sont secrétaires et syndics des assemblées, et jouent le même rôle d’arbitre, pour les individus (ou « maisons ») comme pour les communautés, évitant l’ingérence d’une justice toujours longue et coûteuse, voire dangereuse pour les privilèges et les usages des montagnards16.
20Contrairement à l’Aran, les prêtres des mesaus jouent un rôle déterminant en matière d’enseignement, et donc de formation des futurs clercs. Devant les nouvelles exigences, des écoles sont fondées dans le cadre de la vallée. Les prêtres en sont les fondateurs et les régents. On a alors l’impression que le sentiment de ces pasteurs est que, s’ils veulent assurer avec plus d’efficacité des débouchés à l’excédent clérical de ces vallées, il vaut mieux dépenser pour des fondations scolaires que, comme naguère, pour des fondations obituaires. Ainsi, les futurs prêtres pourront acquérir une meilleure formation, qui lui permettra d’obtenir des bénéfices ecclésiastiques, souvent extérieurs à la vallée. Il y aurait donc transfert entre deux finalités de fondations, en réponse aux nouvelles exigences épiscopales en matière de formation des clercs.
Les transformations apportées par la réforme catholique
Dans les vallées de Larboust et d’Oueil
21Les effets de la réforme catholique se font ressentir plus précocement sur le versant français des Pyrénées qu’en Val d’Aran. En effet, l’autorité de l’évêque a bien du mal à s’imposer dans ce dernier, presque constamment en révolte au cours d’un XVIIe siècle de guerre sur la frontière pyrénéenne. Dans les vallées françaises, les évêques de Comminges s’accordent avec le père jésuite Jean Forcaud, d’Auch, fondateur de la « Mission des Pyrénées ». Partout, les missionnaires installent des confréries du Saint-Sacrement qui absorbent les anciennes sodalités. Elles exercent un véritable contrôle sur la gestion municipale, assurant le respect de la séparation entre la gestion des fabriques et celle des communautés profanes, ordonnée par l’évêque. Ces confréries incitent d’ailleurs les communautés d’habitants à adopter une plus grande rigueur de gestion17. Elles prennent également l’aspect d’une sorte de tribunal des mœurs, qui stigmatise notamment certains comportements festifs.
22Visites pastorales et missions s’attachent efficacement à convertir les mesaus en congrégations foraines, propres à favoriser l’éducation des prêtres natifs. Le mesau de Larboust devient la confrérie Notre-Dame de Garin, le mesau d’Oueil est scindé en deux : la confrérie du Saint-Sacrement, à Saint-Paul, et la confrérie de la Vierge Marie, à Cirès. Les évêques exigent la résidence des curés, que Gilbert de Choiseul s’efforce de choisir à l’extérieur du diocèse. Ceux-ci ont des exigences inconnues de leurs prédécesseurs absentéistes. Ne pouvant pas être hébergés par leur famille, ils commandent aux municipalités de les loger à leurs frais, ou de leur faire édifier un presbytère. Lors de leurs visites pastorales, les évêques ordonnent également l’achat d’ornements religieux, la suppression des anciennes armoires eucharistiques et leur remplacement par des retables qui exaltent le culte du saint sacrement. Tous ces projets coûtent cher aux communautés montagnardes. En même temps le nombre de clercs par paroisse tend à diminuer, même si les familles continuent à en produire beaucoup. La lutte contre l’envahissement des dévotions aux morts et le contrôle disciplinaire, joints au renchérissement du coût des études, incitent les clercs commingeois à émigrer. A la fin du XVIIe siècle, les mesaus ont déjà disparu. Les cadets en surnombre s’orientent vers d’autres voies que la cléricature. Au XVIIIe siècle ils vont travailler en Espagne, particulièrement à Saragosse. Comme jadis les prêtres, ils sont des dispensateurs de numéraires et jouent un rôle non négligeable dans les luttes d’influence entre les maisons. Au siècle suivant, ces cadets quelque peu savants investissent sans partage le commerce de colportage de librairie18. On les retrouvera encore parmi les instituteurs.
En Val d’Aran
23Yves-Marie Bercé, dans son étude sur les révoltes populaires dans le Sud-Ouest de la France, avait remarqué le rôle leader qu’occupaient les prêtres des Pyrénées19. Ceux qui, dans l’ombre, servaient les intérêts de leurs aînés savaient organiser la résistance contre l’hydre fiscale et réglementaire de l’État monarchique. En Aran, ce rôle d’agitateur est décuplé, d’abord en raison du surnombre de prêtres faméliques. Ces quelques 300 clercs, selon une estimation des observateurs militaires français, au tout début du XVIIIe siècle, n’hésitent pas à prendre la tête de bandes armées appelées « miquelets ». A partir de six véritables « châteaux ecclésiaux », ils organisent la résistance tant à l’autorité monarchique qu’épiscopale.
24L’avènement de Philippe V, contre lequel les prêtres aranais s’étaient soulevés, annonce de profondes réformes. L’évêque de Comminges obtient enfin le soutien de la royauté dans son action pastorale et disciplinaire. Cependant, les t aul as d’Aran offrent plus de résistances que les m e s a u s français, malgré les coups de boutoir contre les pratiques funéraires des Aranais. Les dévotions sont recentrées sur la paroisse et son église, au détriment des sanctuaires forains, et surtout des dangereuses confréries multi-paroissiales. La rencontre de la modernisation de l’État espagnol, du centralisme bourbonien, avec l’effort disciplinaire des évêques de Comminges, fait que c’est Ferdinand VI qui, le 4 août 1751, ramène tous les paiements de rentes à un taux de 3 %. Si elle contente une littérature « arbitriste », cette mesure porte un coup fatal aux fondations de messes et aux opérations de crédit qui se greffaient sur leur gestion. Ces dernières ne représentant plus d’avantage, les censals sont remplacés par des ventes « a carta de gracia » (avec pacte de réméré) dans les archives des communautés de prêtres. Ceux-ci afferment alors les biens fonciers qu’ils obtiennent, au lieu de les réintroduire sur le marché foncier, comme auparavant. Ils deviennent alors des concurrents des casas. Celles-ci laissent leurs fondations se fossiliser, voire se périmer. Comme le présentait Jean de Viguerie dans son étude sur les fondations angevines, leur chute brutale au XVIIIe siècle ne s’explique pas tant par une désaffection des fidèles à l’égard des messes pour les morts, que par le désintérêt qui résulte des nouvelles contraintes administratives20.
25L’obligation qu’ont désormais les aspirants au sacerdoce de passer par le séminaire de Comminges éloigne encore un peu plus l’état clérical des intérêts des casas. L’ordinaire refusant le « patrimoni de vila », les familles doivent désormais constituer de véritables titres cléricaux. Elles sont obligées pour cela d’amputer le patrimoine de casa de quelques biens qui, même s’ils feront retour à l’hereu à la mort du prêtre, font inexorablement de ce dernier un doté, et donc un exclu de l’héritage familial. Si jusqu’alors un prêtre pouvait être amené à devenir « héritier universel » de sa casa, des mentions de leur exhérédation automatique, au même titre que les « fous et les contrefaits », apparaissent subitement en 1712 dans les contrats de mariage. La distinction entre les acquêts et les biens de casa est partout plus aiguë. En vallées de Larboust et d’Oueil, les maisons répondent différemment au défi du titre clérical. Si les biens des parents ne suffisent pas à la dépense, d’autres membres du lignage s’associent, et prennent ainsi le clerc en « fils de messe ». Cette expression signifie qu’ils s’engagent à subvenir aux besoins du clerc en formation puis du prêtre, jusqu’à ce qu’il ait obtenu un bénéfice ecclésiastique.
26Mais l’adaptation des stratégies des familles « productrices » de prêtres ne doit pas être interprétée comme une simple réaction à l’agression de l’État et de l’Église contre une forme d’équilibre trouvé dans des échanges de services entre les casas et leurs prêtres. Le système se délite également de l’intérieur. Plusieurs indices témoignent d’une contestation de « l’ordre des maisons ». Les cadets sont de plus en plus nombreux à tester au cours du XVIIIe siècle. On remarque aussi que les dotés, qui semblaient mourir le plus souvent avant d’avoir obtenu le paiement de la totalité de leur dû, exigent désormais une « tercera part » pour leurs obsèques. Celle-ci correspond au tiers de la valeur de la dot. Cette « autonomisation » à l’article de la mort témoigne d’une mise à distance de leurs propres intérêts à l’égard de ceux de leur maison. Les cadets de Larboust qui reviennent d’Espagne avec du numéraire, au XVIIIe siècle, cherchent à fonder leur propre maison plutôt qu’à renforcer leur ostau d’origine, qui fait souvent les frais de cette ambition. L’arsenal des coutumes des « systèmes à maison » est remis en cause par les exclus, au moment de la transition démographique qui entraîne une hausse importante de la population21. Dans des vallées voisines, des cadets vont jusqu’à transformer des agglomérations de bordas en « villages adultérins », sécessionnistes de la paroisse primitive. A partir de ces quelques indices, il faudrait poursuivre la recherche de ces fissures dans l’édifice de la casa-ostau, bien avant le Code civil.
27Alors que les fondations de messes se maintiennent malgré tout dans cette vallée d’Aran, toujours excédentaire en prêtres, elles disparaissent assez brutalement dans les vallées françaises. C’est là la fin de cette « économie de la mort », un bon siècle avant le Val d’Aran. La frontière politique et les évènements diplomatiques et militaires expliquent pour beaucoup cet étonnant décalage au sein d’un même diocèse.
28Cette étude démontre la spécificité de l’organisation sacerdotale de ces pays de montagne, selon des modalités diverses, mais qui tendent toujours à conserver le maximum de contrôle des biens et revenus des églises et de leur clergé. Même si l’issue semble inéluctable, elle témoigne aussi de la résistance et des capacités d’adaptation des maisons au défi d’une Église et d’un État réformateurs. C’est cet effet retard, particulièrement accentué en Val d’Aran, qui signale, à l’époque moderne, l’originalité du comportement de certains clergés montagnards22.
Bibliographie
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Vernus (Michel), « Notaires et familles notariales du baillage de Lons-le-Saulnier », Société d’émulation du Jura, 1976, pp. 173-201.
Notes de bas de page
1 Brunet (Serge), Les prêtres des montagnes. La vie, la mort, la foi dans les Pyrénées sous l’Ancien Régime (Val d’Aran et diocèse de Comminges), Aspet, Éditions Pyrégraph, 2001. Cathala (Corinne), Les communautés ecclésiastiques dans les vallées de Larboust et d’Oueil au XVIIe siècle (1636-1689), maîtrise d’histoire s. dir. S. Brunet, Université de Toulouse-Le Mirail, 1999.
2 Poumarède (Jacques), « A l’origine des paroisses de montagne dans le diocèse de Tarbes : les fadernes du Lavedan », Tarbes et la Bigorre, Actes du 33e Congrès d’études régionales, Languedoc-Pyrénées-Gascogne, 1978, pp. 105-109. Poumarède (Jacques), « Associations de prêtres et sociétés de crédit dans le diocèse de Tarbes (XVe-XVIIIe s.), Mélanges offerts à Jean Dauvilliers, Centre d’histoire juridique méridional, Toulouse, 1979, pp. 677-694.
3 Sur le chevet de l’église, face au cimetière, on peut lire l’inscription suivante : « VI d’octobre obiit Arnaldus del Camon sacerdos C T prior confratrie. Anno Domini MCCXLVIIII ».
4 Cursente (Benoît), Des maisons et des hommes. La Gascogne médiévale (XIe-XVe siècle), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1998.
5 Girodon (Arnaud), La communauté de prêtres de Saint-Chély d’Aubrac, vers 1550-vers 1630, maîtrise d’histoire s. dir. S. Brunet, Université de Toulouse-Le Mirail, 2000.
6 Voir à ce sujet : Lemaître (Nicole), Le Rouergue flamboyant. Clergé et paroisses du diocèse de Rodez (1417-1563), Paris, Éditions du Cerf, 1988.
7 Art. XVII d’une compilation de divers règlements concernant la vallée d’Àneu, approuvée par Hugues, comte de Pallars, le 18 décembre 1398, à Valencia d’Àneu (Publié par Valls i Taberner (Ferran), Privilegis i ordinacions de les valls pirinenques : vall d’Àneu, Vallferrera i vall de Querol, 1915-1920, réed., Barcelone, Promociones Publicaciones Universitarias, 1988, p. 232-233).
8 Regla i Campistol (Juan), « El Valle de Arán en la Edad Media. Contribución al estudio de su organización eclesiástica », Analecta Sacra Tarraconensia, 1948, n° 21, p. 35-51. Regla i Campistol (Juan), Francia, la Corona de Aragón y la frontera pirenaica. La lucha por el Valle de Arán (siglos XIII-XIV), Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1948, 2 t.
9 Sanllehy i Sabi (M. Àngels), « L’afillament a les comunitats araneses (segles XVII-XIX) », L’Avenç, Barcelone, 1988, n° 115, p. 32-37. Sanllehy i Sabi (M. Àngels), Comunitats, veins I arrendataris a la Val d’Aran (s. XVII-XVIII) : dels usos comunals a la dependència econòmica, thèse d’histoire moderne, Université de Barcelone, 1996, 3 t.
10 Collomp (Alain), La maison du père. Famille et village en Haute-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Presses Universitaires de France, 1983. Vernus (Michel), « Notaires et familles notariales du baillage de Lons-le-Saulnier », Société d’émulation du Jura, 1976, p. 173-201. Girodon (Arnaud), La communauté de prêtres..., op. cit.
11 Le 6 février 1643, Arnaud Fontbenoist, apothicaire à Esquièze, en vallée de Barège, est pendu et son corps brûlé sur la place du marché de Luz, à la suite de sa condamnation à mort pour « crimes et maléfices, sortilèges, superstitions et autres execrables ». Dans son réseau apparaissent huit ou neuf prêtres « magissiens » de Barège, du Lavedan et de Lourdes, Le Nail (Jean-François), « L’affaire Fontbenoist », Tolérance et solidarités dans les pays pyrénéens, Actes du colloque de Foix pour la commémoration de l’édit de Nantes, septembre 1998, Foix, Archives départementales de l’Ariège, 2000, pp. 513-547.
12 Voir, à ce sujet, et dans d’autres montagnes : Fontaine (Laurence), « Le marché contraint, la terre et la révocation de l’édit de Nantes dans une vallée alpine », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, 1991, XXXVIII, p. 275-293.
13 Brunet (Serge), « Gestion de fabriques et communautés montagnardes : le cas du Val d’Aran, milieu XVIIe-début XVIIIe s. », B. Plongeron et P. Guillaume, De la charité à l’action sociale. Religion et société, Actes du 118e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Section d’histoire moderne et contemporaine, Pau, 25-29 octobre 1993, Paris, Éditions du C.T.H.S., 1995, p. 93-105.
14 Barrau de Lorde (Paul), « La peste dans les hautes vallées commingeoises en 1653- 1654 (D’après des archives notariales) », Revue de Comminges, Toulouse, 1949, LXII, p. 1-13.
15 Brunet (Serge) et Ané (François), « Us et coutumes céréaliers en Larboust au XIXe siècle : Era confraria, era mòla particuliera », Revue de Comminges, 1981, XCIV, p. 635-645.
16 Nicole Castan a noté le rôle traditionnel d’arbitre exercé par les prêtres (Castan (Nicole), Justice et répression en Languedoc à l’époque des Lumières, Paris, Éditions Flammarion, 1980).
17 Brunet (Serge), « Le prêtre, le consul et le missionnaire. Réforme catholique et finances des communautés dans les Pyrénées centrales au XVIIe siècle », A. Follain, L’argent des villages. Comptabilités paroissiales et communales. Fiscalité locale du XIIIe au XVIIIe siècle, Actes du colloque d’Angers (30-31 octobre 1998), Rennes, Association d’Histoire des Sociétés Rurales, 2000, pp. 263-289.
18 Darmon (Jean-Jacques), Le colportage de librairie en France sous le Second Empire. Grands colporteurs et culture populaire, Paris, Éditions Plon, 1972.
19 Bercé (Yves-Marie), Histoire des Croquants. Étude des soulèvements populaires dans le Sud-Ouest de la France, Genève-Paris, Éditions Droz, 1974, 2 vol.
20 De Viguerie (Jean), « Les fondations et la foi du peuple chrétien. Les fondations de messes en Anjou aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue Historique, 1976, n° 520, p. 289-320.
21 Etchelecou (André), Transition démographique et système coutumier dans les Pyrénées occidentales, Paris, Éditions I.N.E.D.-P.U.F., 1991.
22 Brunet (Serge) et Lemaître (Nicole), Clergés, communautés et familles des montagnes d’Europe, Actes du colloque de Tarbes, Paris, Publications de la Sorbonne, 2005.
Auteur
Université Paul-Valéry – Montpellier III.
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